n° 13256 | Fiche technique | 12869 caractères | 12869 2241 Temps de lecture estimé : 9 mn |
23/04/09 |
Résumé: Un bel été, une nuit chaude... Une jeune fille et un jeune homme ensemble, couple éphémère réuni jusqu'à l'aube du jour nouveau, tout de douceur et de volupté. | ||||
Critères: fh jeunes extracon copains amour revede conte | ||||
Auteur : Flamenc de Bessoni Envoi mini-message |
Il fait chaud… Par la fenêtre entrouverte, les bruits de la nuit d’été bercent mes oreilles d’une mélodie hypnotique : chant estival des grillons, feulement lointain d’une voiture, brise nocturne légère… Et moi, je somnole doucement, entre les draps du lit, je savoure la douceur du tissu qui frôle ma peau. Mes bras enserrent l’oreiller dans lequel j’ai enfoui mon visage. Je sens mon cœur battre lentement, paisiblement dans ma poitrine, rythmant la respiration sereine de mes poumons. Lentement je me sens sombrer vers les doux bras du sommeil.
La poignée tourne et quelqu’un entrouvre la porte qui glisse en grinçant légèrement. Je roule sur le dos, dévisageant l’intruse silencieuse qui avance doucement vers le lit telle une chatte gracieuse. En soupirant je la questionne, prononçant son prénom comme si c’était du miel. Elle me répond de ne pas bouger, de me rendormir. Avec précaution, elle s’assoit au bord du lit alors que je la devine vêtue d’une longue tunique légère. Délicatement, elle se glisse sous le drap, laissant s’engouffrer l’air frais qui vient se mêler à celui réchauffé par mon corps.
Je la sens se recroqueviller en position fœtale, et, intrigué, je l’appelle encore une fois dans un murmure interrogatif. Elle ne dit rien mais elle se rapproche. Sa proximité… Elle me frôle presque… Je la sens proche, terriblement proche, mais je n’ose rien faire… Son souffle chaud vient caresser ma peau. Mon cœur bat plus vite maintenant et je frissonne, comme électrisé. J’aimerais tant la toucher, la sentir contre moi, mais mes doigts ne me répondent pas et restent immobiles.
Elle se blottit contre moi, sans rien dire. Ma respiration se fige alors qu’elle lève les yeux vers mon visage tandis que les miens partent à leur rencontre. Un bref rayon de lune vient faire briller les iris ondins et moi, je me perds en eux. J’ai l’impression que je viens de sauter dans un lac profond, j’entends mon cœur battre dans mes tempes et ma respiration qui repart lentement. Je la sens contre moi, délicieusement chaude, douce… Son odeur m’enivre, m’ensorcèle et je m’emplis de ce doux parfum. Enfin j’arrive à bouger mes bras, et ils viennent enserrer son corps avec tendresse en même temps que les siens viennent m’étreindre et me coller à elle. Mon cœur bat fort maintenant, je sens sa poitrine se soulever lorsqu’elle respire et venir appuyer contre mon torse nu.
Je ne la quitte pas des yeux, comment le pourrais-je ? La sirène que je serre dans mes bras semble vouloir dire quelque chose, nos nez se caressent, nos souffles se mélangent, sa respiration se fait plus rapide. Dans ma poitrine, dans mon cœur, quelque chose brûle, un feu ardent et vorace. Mon prénom franchit ses lèvres, elle commence à dire quelque chose, mais elle se tait à la première syllabe. Nos lèvres se frôlent alors.
Elles se caressent doucement, presque hésitantes, ne sachant trop s’il faut continuer ou s’il faut s’arrêter. Nous nous rejoignons, c’est un baiser doux… long… Mon cœur s’emballe alors même que je sens le sien battre plus fort contre ma poitrine. Elle me serre plus fort, le feu coule dans mes veines. Timidement, nos langues viennent se découvrir. C’est chaud et humide… délicieusement chaud. Elles jouent l’une avec l’autre, caressant les dents inconnues, glissant l’une sur l’autre dans un ballet langoureux. Je la fais tourner sur le dos, ne relâchant pas l’étreinte, prolongeant le baiser alors que ses mains courent sur ma peau.
Elle nous fait rouler sur le côté, repassant par-dessus moi. Ses cheveux viennent chatouiller mon visage, nos langues se séparent et nos lèvres se rejoignent encore brièvement, une fois, deux fois, trois fois. Puis elles se séparent vraiment. Je ne sens plus son cœur contre mon torse, je ne sens plus son odeur contre mon visage, je ne sens plus sa chevelure légère contre mon visage, je ne sens plus son souffle tiède caresser ma peau… Elle s’éloigne de moi, assise sur mon bassin. Je la vois me regarder, toujours incapable de quitter ses yeux, mes bras retombent, comme vidés de leur force et encore une fois, je susurre son nom, comme s’il s’agissait de la chose la plus importante au monde. Ses mains à elle sont sur mon torse et, le caressant doucement, elles descendent lentement vers mon ventre.
Elles finissent par arriver à sa tunique légère, saisissant son extrémité, elles la remontent jusqu’à ce que le vêtement passe par-dessus la tête de la sirène. Sous la pâle lumière de la lune, son corps dénudé se découpe dans la pénombre de la chambre, tel le fantôme d’une femme magnifique. Sa silhouette, toute de courbes harmonieuses, laisse apercevoir les épaules légères puis la ligne du torse qui descend en s’amincissant vers la taille fine, pour ensuite repartir vers les hanches épanouies. Sur son torse, la poitrine menue et délicate se soulève avec douceur à chaque inspiration, lentement. L’obscurité laisse à peine s’esquisser le fin cercle du nombril, puis mon regard descend encore, découvrant la toison bouclée qui couvre le pubis. Autour de mon corps, je sens les cuisses lisses et douces de la déesse qui me surmonte.
Son visage se rapproche à nouveau du mien alors que son corps rebascule vers moi. Malgré la chaude nuit d’été, je ne peux m’empêcher de frissonner lorsque ses lèvres rejoignent une nouvelle fois les miennes. Mes bras l’enlacent à nouveau, l’une de mes mains remonte le long de son dos, suivant la colonne, pour aller se perdre sur sa nuque au milieu des courtes mèches de ses cheveux, tandis que l’autre se niche dans le doux creux de ses reins. J’ai l’impression d’être de feu, je sens sa peau nue contre la mienne, ses seins contre mon torse, son ventre contre le mien et toujours ses douces lèvres contre les miennes.
D’un geste doux, elle vient poser sa main sur la dernière barrière de tissu qui nous sépare mais je la saisis, hésitant. Je la sens se raidir et je tente de dire quelque chose mais les mots peinent à passer mes lèvres. Elle se blottit à nouveau contre moi. Elle murmure dans mon oreille. Son souffle me chatouille la peau. Son odeur… Son parfum… Doucement, comme s’il s’agissait de la chose la plus fragile sur terre, je la fais rouler sur le dos et je viens par-dessus elle. Je caresse son visage du bout des doigts, passant sur les pommettes et l’arête droite du nez, écartant les mèches bouclées, caressant les sourcils fins et effleurant les lèvres délicates. Elle attrape un de mes doigts entre ses lèvres, et commence à le suçoter doucement, me dévisageant de ses grands yeux magnifiques. Les vapeurs bouillantes de mon sang embrument mon esprit et sans chercher à réfléchir je l’embrasse encore une fois, savourant le goût de cet ange.
Je me glisse vers le bas, couvrant de baisers son menton, puis son cou. Je la sens qui me saisit la tête de ses deux mains mais sans qu’elle ait besoin de me guider, je descends encore, survolant le haut du torse. Mon sang, mon ventre, mes entrailles me brûlent comme jamais, ma bouche trouve seule le chemin des jolies collines de chair souple. Mes lèvres parcourent ce nouveau terrain de jeux et la saveur de sa peau monte à ma tête comme le plus puissant des arômes. Ma langue joue avec le sommet des seins et je la sens frissonner. Elle est chaude… Divinement chaude… Je la sens qui caresse mes cheveux, et du bout de son index me fait redresser la tête. Je l’entends me parler malgré les battements sourds de mon cœur dans mes tempes. Quelques mots, mon prénom… Je me laisse encore glisser, plus bas, suspendant brièvement mon mouvement pour déposer un baiser au creux de son nombril. Mon cœur semble vouloir jaillir hors de ma poitrine comme je m’éloigne un peu d’elle. J’enlève le seul vêtement qu’il me reste et je me retrouve dénudé.
Le temps est comme suspendu, je suis figé, perdu. C’est mon ange qui vient à mon secours, comme je la sens tirer sur mes bras, m’attirer à nouveau à son étreinte. Je retrouve le goût de ses lèvres, aussi agréable qu’à la première fois. Une de ses mains vient sur mon épaule, l’autre vient caresser ma joue et mon visage s’éloigne pour pouvoir contempler le sien. Je la vois sourire légèrement dans la pénombre nocturne. Elle croise ses jambes autour de mon corps. Je caresse également son visage et, peu à peu, nous ne faisons plus qu’un. Nos souffles s’accélèrent, nos cœurs battent plus fort et j’arrive à sentir le sien contre mon torse. Je brûle, je brûle d’un désir ardent qui me consume, je n’arrête notre danse que pour la prolonger, je n’arrête notre danse que pour me perdre dans ses baisers.
Presque naturellement, je la laisse m’entraîner sur le côté. Elle est à nouveau dessus maintenant. Sa peau est devenue moite, comme la mienne, il fait si chaud… Seuls nos souffles haletants troublent la quiétude de la chambre. Des gouttes commencent à couler le long de son front et j’en cueille une que je porte à ma bouche. C’est salé, agréablement salé… Elle se redresse, son corps magnifique aux courbes divines surmonte le mien et elle se déhanche telle une danseuse pour attiser le feu qui court dans mon corps. Sa peau humide luit sous les pâles rayons de lune, mes mains courent sur ses hanches, sur ses fesses, sur ses seins, les siennes courent sur mon visage, sur mes épaules, sur mon torse… Elle se cambre en arrière, telle une déesse sauvage issue d’un rêve, rejetant loin de moi ses douces mèches ondulées.
Mon cœur embrasé l’appelle, peu m’importe la danse en fait, je ne veux qu’une chose, c’est la sentir contre moi… contre ma peau… comme si nous n’étions à jamais plus qu’un seul être… C’est à mon tour de l’attirer à moi, collant son corps au mien et ma bouche à la sienne pour l’embrasser tendrement. Nos lèvres se séparent légèrement, je dépose un baiser sur son nez, puis elle m’embrasse sur le front. Je veux la retenir, mais je la sens qui s’échappe à nouveau, un petit sourire coquin sur les lèvres, sentant ma faim, elle se soustrait encore, retournant à la danse. Dieu me pardonne, mais jamais je n’ai vu chose plus magnifique sur cette terre que la déesse, l’ange pur, la divine diablesse qui est posée sur moi en cette chaude nuit d’été.
Je ne sais pas depuis combien de temps cela dure… Sur nos corps moites roulent des gouttelettes de sueur, mais j’aimerais que cela continue encore, et encore… Mon univers se résume à cette chaleur et à son visage angélique, à sa bouche légèrement entrouverte et à ses yeux pétillants. Finalement, dans un dernier soupir, c’est terminé… La danse connaît ses derniers soubresauts… puis plus rien. Elle se laisse retomber sur moi, haletante. Je sens son cœur qui, contre le mien, ralentit doucement. Je la prends dans mes bras, et au creux de son oreille, je lui susurre que je l’aime. Je sens le voile du sommeil qui rampe dans mon corps fatigué. Je lutte. Je ne veux pas sombrer tout de suite. Je veux la voir partir avant moi. Elle s’étire doucement, se blottit contre mon torse, contre moi. Sa respiration est calme à présent. Son cœur bat lentement. Je la sens se détendre contre ma peau. À mon tour je ferme les yeux et je laisse le sommeil m’emporter…
Le jour est levé et j’entends le chant des oiseaux. Dans la maison, j’entends les autres qui s’agitent, qui se réveillent. Je me demande vaguement si ce n’était qu’un rêve, mais alors que je cherche à m’étirer je sens quelque chose contre moi, dans mon dos, quelque chose de délicieusement tiède. Un petit gémissement de protestation retentit quand je me retourne pour lui faire face. En ouvrant les yeux, je découvre une tête couverte de cheveux châtains, un peu décoiffés. Ma belle de la nuit se love contre moi et continue à somnoler paisiblement. J’embrasse ses cheveux, je la serre contre moi. « Je t’aime… Lucile… » Ce sont les mots qui franchissent mes lèvres.
Le soleil commence à être haut dans le ciel. Je suis toujours allongé dans le lit, sur le dos, les bras en croix. Mon ange est assis sur le bord du lit, sa tunique plaquée pudiquement sur ses formes. Elle est troublée et moi aussi. J’ose à peine lui demander pourquoi elle a fait ça. Elle me répond qu’elle ne sait pas. C’était une mauvaise idée… une mauvaise chose… Un étau vient opprimer mon cœur, je l’entends renifler, elle étouffe un sanglot. Elle se lève et repart comme elle était venue, légère et gracieuse. Et moi, je me retrouve seul, complètement seul. J’ai l’impression de sombrer dans un abysse…
Je rejoins les autres, ceux qui étaient avec nous la veille, durant la soirée qui a précédé la nuit. Douché et habillé, je ressens une pointe d’appréhension quant à la revoir… Je ne me suis pas trompé. Elle est là… et lui aussi. Il la tient par la taille, elle ose à peine me regarder mais quand je croise furtivement ses yeux, ce n’est pour y lire que de la tristesse. Elle a compris, elle sait ce qui va se passer, la douleur qu’elle va m’infliger. Une main glacée vient fouiller dans mes entrailles, et alors que je souris aimablement, mon corps lui n’a qu’une envie… Hurler…
Je t’aime… Lucile…