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Temps de lecture estimé : 15 mn
01/05/09
Résumé:  Elle voulait rompre mais au cours de cette ultime rencontre elle s'est emparée de lui, allant au plus profond de son intimité. C'est lui qui maintenant s'empare d'elle. Pourtant la rupture n'est jamais loin.
Critères:  fh forêt amour exhib jeu uro tutu portrait -uro
Auteur : Eroslibré  (Cadre, dans la maturité, adorant Eros et aimant le partager)            Envoi mini-message

Collection : Nous étreindre encore
Toi en moi

Je ne sais pas combien de temps j’ai conservé ma tête appuyée contre ton sexe dont j’ai capté toute l’énergie et la chaleur. Il repose maintenant moins rigide sur ma joue droite. J’ai essayé de ne penser qu’à lui, à tout ce qu’il m’apporte et m’offre sans compter, mais les marques de la déchirure de notre aventure charnelle sont revenues à l’assaut de mon esprit cognant fort juste derrière mon front, elles ne me laisseront donc jamais en paix, ne serait-ce que l’instant de savourer le plaisir, ce plaisir intense vers lequel je viens de te conduire. J’ai presque envie de pleurer et de te crier « encore » comme à nos tout premiers matins, mais je n’en ai pas le courage, il est trop tard en moi.


Tu me relèves. Déjà ! Quel regard ! Il me déshabille ou il me tue ? Comme tes yeux étincellent ! Ils ruissellent de l’extase que tu viens de vivre, en même temps ils sont déjà sur moi et en moi. Qu’attends-tu ? Oui, tu n’es pas satisfait, ce n’est pas ce que tu préfères. Tu adores quand c’est toi qui me plonges d’abord dans les feux du plaisir, je te comprends mais il ne pouvait pas en être autrement ce matin. Quand tu viens c’est parfois si éblouissant que tu es frustré, fâché d’avoir délivré aussi vite ta liqueur et d’avoir laissé ton anus s’enflammer comme un bout de papier, après c’est comme si tu t’étais vidé de toute ta substance.


Ton regard me dit que tu me veux, dans les mêmes conditions que toi. Je n’en ai pas réellement envie, enfin je ne le crois pas. Tu me l’as déjà demandé plusieurs fois, j’ai toujours refusé. Tu es passé à l’acte, d’accord, mais admets que tu es plus exhibitionniste que moi. Je te le promets, j’accèderai à ton désir un jour où tu pourras rester à la maison. Tu n’insistes pas, je t’en suis reconnaissante, puis mue par une volonté intérieure, une voix qui finit par vaincre toutes mes réticences, je décide de te rejoindre dans ce geste qui pour moi demeure quand même très intime. Que peut-on trouver d’intéressant à dévoiler en urinant devant son compagnon ? Il suffit peut-être que je m’accroupisse là, sous cet arbre, que je simule et que tout comme toi, bloquée par des milliers de raisons très personnelles je n’arrive à rien expulser. Tu seras frustré mais je me livrerai quand même à tes mains, à ta bouche, à tout ton corps. Je me laisse faire je me donne et m’abandonne…


Tu n’es plus qu’à quelques centimètres de moi, presque nu, vêtu de ta seule chemisette, tu m’enveloppes, tu m’absorbes sans m’avoir touchée. Tu déboutonnes mon chemisier avec attention, tu l’écartes de mes épaules qui frémissent, un air frais coule le long de mes omoplates et s’enroule autour de mon cou. Tu le fais glisser le long de mes bras inertes et tu le poses avec précaution sur ton pantalon. Tes mains que je trouve glacées se posent sur ma taille qu’elles enserrent sans trop la contraindre pourtant. Je me crispe au contact de ta peau qui produit l’effet d’un glaçon, je contracte tous mes muscles et j’attends. Mais très vite je ressens comme une brûlure, quelque chose qui me pique en profondeur, ta chaleur s’introduit déjà en moi. Tu remontes le long de mes côtes ; je sais, elles sont un peu marquées, ma maigreur à cet endroit t’inquiète toujours ; tes doigts s’arrêtent enfin à hauteur de mon soutien-gorge. Celui-là, je le sais, il t’encombre et tu le dégrafes aussitôt, libérant partiellement ma poitrine. Parfois tu le retires sans ménagement, mais aujourd’hui tu te montres moins pressé. Serais-tu en passe de devenir très respectueux de ma personne ? Tes deux mains sont toutes les deux à la base de mes seins, seul un morceau de tissu les protège encore de ta convoitise, ils sont tes victimes toutes désignées. Ça y est, tu les libères, ils sont nus et complètement offerts, je me contracte un peu puis je me laisse aller, ils n’ont rien éprouvé de douloureux bien au contraire ! Ainsi dénudés dans cette fraîcheur matinale, émoustillés par ton contact charnel, ils s’épanouissent.


Regarde comme ils sont durs et volumineux ! Cela fait plusieurs jours qu’ils me font mal, que je les vois gonfler à exploser, ils doivent vivre. Depuis que nous nous retrouvons de façon plus espacée, ils souffrent d’un manque, de ton manque. Ils grossissent et exigent que ta main et ta bouche viennent les palper. Les palper, le mot est souvent un peu faible tant tu es pressé de les écraser, de les malaxer et de les pétrir. Leur pâte n’est pas aussi molle que celle du pain, à mi-chemin entre une terre gorgée d’eau et à du sable bien tassé. Ils sont à toi, tu les polis, tu les arrondis, tu les formes au creux de tes mains. Tiens, ils ne tiennent pas à l’intérieur. Ta bouche ne pourra pas les gober à me faire mal, mais sais-tu comme c’est bon quand tu me goûtes ainsi ? Aïe ! Là tu me fais mal, méchant, elles sont fragiles mes pointes ! D’accord, comme ta verge tout à l’heure, les pointes de mes seins sont rarement aussi denses, aussi volumineuses, aussi rouges, aussi luisantes. Attention, elles ne sont pas des groseilles, ne va pas les mâcher, elles ne te donneront aucun jus, mais j’adore quand tu les mordilles et les suces ainsi. Enfin elles t’échappent. Tu ne veux pas manger mes seins ? Dommage ! Pourquoi ne pas les enfourner dans ta bouche ? Contemple-les, même si je les crois énormes, ils restent petits, pas minuscules, simplement petits, des pains ronds qui adorent être grignotés.


Je n’insiste pas, tu n’as pas faim d’eux, tu souhaites d’abord que je fasse comme toi il y a quelques minutes. Il faut donc que je m’accroupisse dès maintenant, avec ma jupe qui me gêne, je ne vais pas être à l’aise. Tu vas me faciliter la tâche en me la retirant, comme cela je serai presque aussi nue que toi, puis tu pourras en profiter pour me frôler les hanches, parcourir mes fesses, plonger entre elles puis t’insinuer entre mes cuisses. Pas aujourd’hui non plus ! Et ma jupette se retrouve très vite sur le tas d’habits. Pourquoi es-tu si pressé ? Tu n’as même pas pris le temps de regarder mon string, pourtant celui-là tu ne le connais pas, cela sera pour une prochaine fois. Je me baisse enfin. Que cette situation me semble inconfortable et impudique ! Elle m’intrigue et me révulse à la fois. Tu veux que j’écarte encore plus les jambes, je vais finir par m’effondrer dans l’herbe couverte de rosée. Tu t’installes en face de moi dans la même position, l’appareil photo dans une main. Ton regard s’est fiché sur le bas de mon ventre, tes yeux luisent de désir, tu aimes à regarder mon sexe quand il est encore enveloppé par les tissus presque tous transparents et étroits de mes strings. Ils ne camouflent pas grand-chose, surtout pas ma toison que j’ai pourtant nettoyée sur tes conseils, tu la trouvais trop touffue, trop envahissante, brouillonne et sauvage. Toujours habillé, il a pour toi un attrait particulier, il n’est pas dévoilé. Peut-être qu’un peu de chair a réussi à s’évader mais il est cependant offert, tout autant que s’il était dénudé, quelle merveille que ce triangle ! Il te semble certainement plus attirant. Excité, cette première découverte t’incite à poursuivre ma conquête. Voilà, tu repars en exploration, tu écartes le tissu délicatement comme si tu épluchais avec soin un fruit goûté, tu éloignes la pièce de dentelle, mais malgré toutes ces précautions, il gâche un peu ta vue. Pourtant dès cet instant mon sexe est à toi.


Tu ne m’as jamais expliqué ce qui attisait autant ta curiosité et ton désir à ce moment précis. Me confieras-tu un jour ce qu’il y a de si passionnant à contempler mon sexe, ma coupure enfermée entre plusieurs plis de ma peau ? Pour en savoir plus ! À toi d’écarter mes lèvres, elles ne peuvent pas s’esquiver, elles sont bien dessinées et elles se détachent, un peu comme des feuilles qui invitent à être lues et tournées. N’aie pas peur, tu ne me fais jamais mal car tu es toujours délicat, allez, désolidarise-les ! Voilà, comme cela, et procède comme si tu les reposais tendrement de part et d’autre de mon ouverture. C’est un peu mieux quand même, oui mais tu n’es pas satisfait, je le devine à la moue qui a, l’espace d’une seconde, marqué ton visage. Je suis désolée mais mon clitoris, celui que tu cherches est toujours caché, protégé, bien engoncé dans sa conque. Il va falloir que tu mettes presque le nez dessus, c’est un tout petit bijou, une perle translucide, mais si tu savais tout ce qu’il irradie et diffuse derrière son apparente fragilité.


Tu souhaites le prendre en photo que tu puisses le conserver à jamais, emprisonné sur une feuille de papier ou dans le recoin d’une clé USB, justement celle que je t’ai offerte et qui raconte en image les étapes de notre relation sensuelle. Comme toujours tu es bien trop près, tout sera encore flou et ta frustration encore plus importante. Tu sais bien que tu en as déjà manqué plus d’une de moi totalement écartelée ; tu veux trop en voir, trop en savoir, il faut pourtant que je garde jalousement une part de mon mystère. Tu partages mon avis, j’en suis persuadée, mais quand tu es ainsi, affolé, tourneboulé, foudroyé par ma chair, tu te montres trop voyeur, trop gourmand. Tu voudrais me disséquer comme un chirurgien et me détailler au microscope, ce n’est pas pour me déplaire, pourtant ce matin je n’ai pas ce désir.


Pipi, tu désires vraiment que je fasse pipi. Tout à l’heure je n’en avais ni l’envie ni l’intention, maintenant peut-être ! Et bien sûr, si tu pouvais découvrir mon petit canal si mystérieux, tu serais heureux. Recule-toi toi un peu. Cela tarde à venir, tu t’impatientes, c’est comme toi il y a quelques minutes, il faut que je me décontracte, que je relâche toutes mes résistances même si je sens que dans le bas de mon ventre il y quelque chose qui s’enflamme. Pas possible comme cela fourmille, cela me picote et me pique de toute part ! Il va jaillir ce flot clair, si transparent que tu risques de ne pas l’apercevoir. Il sera plus volumineux, plus somptueux que le tien. Éloigne-toi un peu, merci, voilà je libère mon liquide, je le sens, il s’évade. Regarde, il va s’échapper, un filet, un jet. Je ne sais pas quelle forme il va prendre, celle d’une eau qu’un robinet fermé depuis longtemps laisse passer à gros bouillons. En tout les cas il est chaud et me brûle un peu. Je pousse afin de tout expulser et effacer au plus vite cette sensation désagréable d’avoir commis un geste impudique. Pour toi quel spectacle éblouissant ! Déjà ton sexe reprend de la vigueur même si ce que je lui révèle n’est pas aussi glorieux que je l’envisageais.



Tu ne réponds pas tant tu es fasciné par ce que tu viens enfin de découvrir, mais toi aussi il y a quelque chose qui te perturbe, ne sommes-nous pas allés trop loin ? Tu tends une main vers mon corps. Il y a un drôle de phénomène qui se produit en moi, je voudrais que tu t’enfuies, que tu me laisses enfin seule avec mon cœur et ma chair et en même temps je t’appelle, je te désire par tous les pores de ma peau. Je t’exige. C’est impérieux, c’est plus fort que tout, une urgence. Il faut que tu viennes à bout de tous les incendies qui s’allument en moi les uns après les autres. Ils couvaient depuis plusieurs jours, maintenant ils me brûlent et toi seul peux les éteindre, les étouffer, les faire disparaître à jamais.


Merci, que ta main est douce ainsi largement déployée, c’est un pansement que tu appliques délicatement. Elle ne couvre pas toute ma béance, pourtant elle me calme. Oui, je suis déjà totalement ouverte, dilatée, distendue, tu pourrais enfourner ton poing car je suis littéralement offerte. Je me donne à toi comme tu m’as si généreusement proposé toute ton intimité. Tu vois bien que j’aurais dû enlever mon string, il est encombrant maintenant, il s’oppose à tes intentions sensuelles. Laisse ta main encore un peu posée comme cela, en appuyant juste un peu plus, je deviens ta propriété. Pousse encore un peu, elle ne rentrera pas mais elle me soigne là où je me consume. Tes doigts entrent en action. Qu’ils sont pressés, eux aussi ! Combien sont-ils ? Ils me semblent si nombreux, si curieux qu’ils courent à la fois sur mes lèvres de haut en bas et qu’ils s’enhardissent jusqu’à mon anus que je ne peux pas défendre dans cette position plutôt inconfortable. S’il te plaît, laisse-le tranquille aujourd’hui, tu connais ma répulsion à t’accorder cette faveur, cela sera pour bien plus tard ou jamais. Je sais, il est déjà humide mais il n’est pas prêt, pas maintenant. Me comprends-tu ?


Oh ! Tu t’enfonces d’un seul coup dans mon vagin ! Il faut dire que tout est si trempé que toutes mes résistances disparaissent les unes après les autres. Un doigt, ce premier voyageur, ne suffit pas, il se sent trop seul et pas assez puissant pour me vaincre. Un deuxième arrive aussitôt à la rescousse. Comme tu la fouilles ma caverne ! Aucun recoin ne t’échappe, à chaque fois c’est un peu une nouvelle exploration, tu en découvres toujours plus, tu t’aventures bien au-delà de mes espérances. Vais-je demeurer une terre inconnue pour toi ? Au moindre frôlement, c’est à peine si parfois je te sens avancer. Au plus petit contact intentionnel, il se produit une décharge électrique, alors je me recroqueville, je me tends, je me ferme brutalement pour me rouvrir aussitôt encore plus béante. Je ne respire plus, je gémis, telle une des bêtes sauvages qui pourraient peupler cette forêt. Je halète, je manque d’air, tu vas m’asphyxier par l’intérieur.


Ce n’est pas possible, encore un autre doigt, mais ta main va s’introduire en moi, tu vas m’écarteler, me trouer, me transpercer ou agripper mes entrailles. Jusqu’où iras-tu ainsi, car je ne peux plus m’opposer à toi ? Reste là ! Ne va pas plus loin ! N’es-tu pas bien ainsi à me masser, à me malaxer et à baigner dans mon jus.


Pourquoi abandonnes-tu mon tunnel d’amour que tu as su si parfaitement dompter ? Regarde, il n’en peut plus. Ah ! C’est parce que tu l’avais oublié, lui, mon clitoris ! Tu sais bien qu’ils ne vont pas l’un sans l’autre, ce n’est pas qu’ils se complètent comme deux pièces d’une mécanique précieuse, non, mais à un moment, je ne peux pas te l’expliquer, il faut qu’ils soient l’objet des mêmes caresses, des mêmes intentions. Tu l’as enfin trouvé ! Je sais, parfois c’est un peu compliqué car il se fait très discret, mais il est bien présent. Triture-le, frotte-le avec vigueur ! Sois sans crainte ! Tu ne le blesseras pas, il est fragile mais à cet instant, c’est lui le plus fort. Tu sens comme tout cela durcit, mes lèvres se gonflent, se remplissent d’une étrange façon. Tu le devines bien ce mur de chair qui se dresse sous tes doigts, tu passes et repasses dessus, tu le malaxes, tu le pétris, tu le modèles. Il est prêt à se briser, à voler en éclats, à exploser en mille morceaux, poupée de verre surchauffée.


Oui, je suffoque de nouveau, mon répit n’a été que très passager. Je ris, je pleure, je voudrais dévorer ta bouche, plonger tes dents dans ta chair, te faire souffrir comme tu me fais jouir. Il faut que je te morde mais je n’attrape rien, où es-tu donc ? J’ai envie de crier, de hurler, de me tordre dans tous les sens pour mettre fin au délicieux supplice que tu m’infliges. Je n’en peux plus et toi qui persistes, qui t’appliques, qui t’interromps. Mais, diable, ne t’arrête surtout pas, tout est si fragile que tout peut s’évaporer en un seul instant. C’est trop bon, bien trop bon, je ne peux pas te décrire cette folie sensuelle qui me dévore, je ne trouverai jamais les mots assez forts pour te dépeindre seconde après seconde l’éblouissement qui peu à peu s’empare de moi. Je ne me contiens plus, je me libère totalement. C’est sublime. Je m’effondre, je me décompose, mon torse, mon ventre, mes membres et ma tête sont secoués de mouvements désordonnés. Je me plaque contre toi, je m’incruste dans ton corps, tu as failli tomber à ton tour dans l’herbe humide qui nous entoure. Nous aurions été beaux tous les deux, nus ou presque, emmêlés, imbriqués à ne plus pouvoir nous séparer, trempés de nos sueurs et humeurs, nos fesses puis nos sexes à même la terre, roulant et nous frottant dans tous les sens, nous fondant dans la nature. Mais n’est-ce pas naturel ? N’est-ce pas cela, être en harmonie avec tout ce monde végétal et animal qui nous enveloppe et dans lequel pour une fois nous nous immergeons sans réticence ? Sommes-nous, à cet instant précis de notre jouissance, aussi humains que nous le pensons ?


Je me sens soudainement flasque, molle, cotonneuse, désarticulée, mais avec l’intime conviction d’avoir visité un univers étincelant et éblouissant. Il n’y a eu que des éclairs et des étoiles dans mon esprit, une chaleur inhabituelle dans mon corps. C’est comme si j’avais été propulsée ailleurs, loin de tout ce qui d’ordinaire me fait mal et me contraint. Comment te le faire partager ? Comment te le signifier ? Il ne faut pas, je dois conserver une part de mystère, tout comme toi, tu ne dois pas tout connaître de cette alchimie. Il n’y a pas de grimoire qui explique tout, pas de recette, pas de formule magique, de talisman quelconque ou de bon génie. Il suffit que nous soyons dans l’instant. Le secret réside en ce mot. C’est simple ? Absolument pas. C’est complexe, infiniment plus complexe et inaccessible que toute la technologie qui envahit notre monde.


Tu me redresses enfin, tu te secoues un peu, tu as besoin de détendre tes muscles et de retrouver toi aussi tes esprits. Je m’appuie encore contre ta poitrine ferme, ton ventre plus tendu que le mien et tes cuisses qui ne tremblent plus. Je glisse ma tête dans ton cou et ma bouche se colle à ta chair, il faut que je suce un peu de ta peau, je dois me reconstituer lentement. Tu ne bouges plus, je monte un peu plus haut, curieuse et de nouveau coquine pour attraper le lobe de ton oreille, le mâcher doucement et finir par glisser la pointe de ma langue en son creux. Tu es vulnérable à cet endroit, c’est exactement comme si je m’introduisais dans ton anus. C’est aussi intense, aussi profond et inattendu. Mais tu décides très vite de mettre un terme à mon intrusion pourtant gentille. Que désires-tu encore ? Oh ! Je le devine, tu veux boire à ma source, il y a si longtemps que je n’ai pas étanché ta gourmandise sensuelle.


Tu t’accroupis en prenant soin que je ne m’effondre pas pour de bon. Rassure-toi, j’ai retrouvé tous mes esprits ou presque. Viens ! J’écarte les jambes et je vais en poser une sur ton épaule, je suis grande ouverte, accueillante, démesurément écartelée mais ce n’est que pour toi. Je suis prête. D’abord il n’y a que ton souffle, vas-tu me faire attendre ? Non, tu es tout aussi impatient que moi. Alors tes lèvres entrent en action, accompagnées de ta langue. Tu me bois, tu me lapes, je sens que tu m’aspires. Tu t’empares des lèvres de mon sexe irrité et tu les laves. Après les avoir soigneusement tamponnées, tu les assèches et elles perdent peu à peu de leur grosseur, mais tu ne peux t’empêcher de les enfourner complètement dans ta bouche. Ah ! Que tu aimes me manger ! Voilà, tu libères un autre flot insoupçonné qui jaillit de mes entrailles. Vais-je encore couler ainsi longtemps ? Je suis sur un drôle de nuage, dans un ailleurs dont je ne comprends rien, et pourtant…


Ta langue voltige, virevolte, mène une danse endiablée dans mon entaille, où puises-tu toute cette énergie qui m’affole ? Je sais que tu préfères me faire jouir, ton plaisir n’en est que plus puissant. Oui, lèche-moi avec application, mieux qu’un chat ne puisse le faire ! L’incendie qui m’a brûlée s’apaise, ses flammes endiablées se sont éloignées. Je suis asséchée, nettoyée et je sens la fraîcheur, un courant d’air qui parfois glisse sur ma peau et se coule entre mes cuisses, je frissonne. Tu te relèves, tes yeux brillent et ta verge est de nouveau magnifiquement dressée, prêtre assurément à me rendre un autre hommage. Nous nous plaquons l’un contre l’autre, nous nous blottissons, nous nous incrustons, c’est que, quelque part en nous, il vient de se produire quelque chose. C’est pourtant assez loin dans nos chairs mais je le sens qui remonte lentement à la surface.


La fêlure, la faille qui a pris place dans nos esprits, apparaît. Je croyais pouvoir y échapper et sincèrement j’étais persuadée qu’après cette profusion de sensations agréables et envoûtantes, elle allait se faire toute petite. Non, cancer de notre relation, elle se montre incurable. Mes larmes ne sont pas très loin, même si je repousse de toutes mes forces ces pensées qui me gâchent l’existence et cet instant. Aux crispations de ton dos, de ton torse, je devine que tu essaies toi aussi de rejeter ces idées sombres. Tu m’écrases encore plus, je sens ton sexe, pieu de chair qui roule sur mon ventre, puis descend contre ma toison pour enfin se réfugier dans la crevasse de mon entrejambe, là il ne cesse de frémir. Nous restons ainsi mélangés de longues minutes, enfin c’est comme cela que je l’ai ressenti, luttant l’un et l’autre contre nos remords, nos incompréhensions et nos angoisses.


Nos bouches se trouvent enfin, et nous nous dévorons. Tes lèvres sont toujours imprégnées de mon suc. Goûte-moi ! Mange-moi sans fin ! J’ai bien trop peur que nous nous séparions pour toujours ! Oublions le langage de la raison, fuyons et réfugions-nous dans notre univers charnel. Comment le retenir ? Peu à peu nous nous détachons et presque sans parler nous ramassons nos affaires. Tu m’aides à rajuster mon string sur mon sexe, pourtant je veux que celui-ci continue à ressentir l’air le frôler et le caresser lorsque nous allons retourner à la voiture. Tu as plus de difficultés à agrafer mon soutien-gorge et tu en profites pour sucer une dernière fois mes tétons bien raides et violets, d’ailleurs tu me mords et je crie. Toi aussi je t’habille plutôt maladroitement ne réussissant pas à faire rentrer ta verge incroyablement raide dans ton string. Jusqu’à quand vas-tu conserver une telle bosse ? Je ramasse l’objet bleu que nous portons chacun à notre tour à notre bouche, je fais défiler rapidement les photos prises, mais elles nous procurent plus de mal que de bien, nous ne nous reconnaissons pas. Cela ne peut pas être nous, aussi radieux ?


Nous reprenons notre chemin, l’un derrière l’autre. Je tangue au rythme de ton corps qui se déhanche et se contorsionne dans cet étroit layon. Tu n’as plus d’envie, moi non plus, enfin… si ! L’envie que tu parviennes à me dire tous les mots qui sont en toi, que je comprenne ce que tu éprouves pour moi, que je me sente un peu moins mal et un peu moins seule.


Quand tout cela va-t-il prendre fin ? Jamais peut-être ou quand je ne m’y attendrai plus. Un matin tu ne seras pas là à notre rendez-vous, il n’y aura pas de coup de téléphone, pas de message sur le réseau, le silence, un peu comme celui qui nous enveloppe en cet instant. Je t’aime…