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n° 13285Fiche technique32130 caractères32130
Temps de lecture estimé : 19 mn
11/05/09
corrigé 12/06/21
Résumé:  J'ai mis sur mon blog une image assez suggestive de ma compagne, Mutine, avec une légende qui l'est encore plus. je dois reconnaître que j'ai bien réussi mon coup !
Critères:  fh grosseins fépilée telnet voir exhib fellation confession -coupfoudr -exhib -internet
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Mutine

Cette histoire est purement imaginaire…



---Lutin---



J’ai mis sur mon blog une image assez suggestive de ma compagne, Mutine, avec une légende qui l’est encore plus. Au vu des premiers commentaires, je dois reconnaître que j’ai bien réussi mon coup. Il faut dire que Mutine, ma compagne, a un corps à damner un saint, un corps magnifiquement voluptueux qui est très éloigné des mannequins anorexiques : elle a des formes et pas des moindres ! Tout chez elle est voluptueux, tout !


Cette fille est un véritable appel au crime ! Je ne croyais pas si bien dire…


Mutine ne rechigne jamais à quoi que ce soit, côté sport en chambre ; à tel point que mon répertoire d’idées sous la couette fut vite à court. Alors, je mis à profit certains petits fantasmes, au départ, bien innocents. Mais ce fut comme le chocolat : on croque un carré, puis un deuxième et la plaque y passe ! D’ailleurs j’ai quelques photos (beaucoup même) et des vidéos qui démontrent bien le problème du cacao… Il faut dire que certains appareils numériques sont très pratiques et possèdent même une télécommande. Et comme de surcroît, j’ai un pied photographique, tout était réuni pour la réussite.


D’un commun accord, nous avons ouvert un blog assez… croustillant. Les premières photos furent, disons, gentilles, puis de plus en plus chaudes ! Très chaudes ! Tout d’abord, ses seins magnifiques n’eurent plus de secret pour nos visiteurs qui s’extasiaient dessus, fantasmant sur le fait de les caresser, de les lécher, de les sucer, de les mordre. J’avoue qu’il y a de quoi, largement, plus que largement !



Quelques jours passent, d’autres posts…


Puis les fans de Mutine déchaînèrent les passions dans les commentaires et les messages privés. Il est toujours flatteur de vivre auprès d’une femme qui fait ainsi saliver les autres mâles et de se dire qu’il n’y a qu’une seule personne qui en profite : moi.



Quand elle exhiba son beau petit fruit tout rasé, sa douce pêche aux mille senteurs enivrantes, sa fente mystérieuse, alors ce fut indescriptible. Et moi, je savourai ma position dominante et jouissive. Je suis l’homme comblé d’une femme que je comble ; dans les deux sens du terme…


Puis l’escalade… toujours l’escalade…



---Mutine---



Bien qu’au début je fusse un peu réticente, je dois avouer que j’adore être la proie du regard des hommes. Quand j’ai découvert les premières photos de nu sur le web et les premiers commentaires, j’ai éprouvé un long frisson de plaisir. Je venais de découvrir que j’excite bien des hommes, en plus du mien. Comment dire : j’excite et j’existe aux yeux de dizaines puis de centaines d’autres mâles qui fantasment sur moi, sur mon corps. Jamais, ils ne voient mes traits, mon visage, mes cheveux mi-longs et blonds masquent mes yeux et le bout de mon nez, mais tous peuvent voir ma bouche charnue qui est au même diapason que mon corps… assez… en courbes.


Les magazines de mode sont remplis de femmes filiformes, j’en avais même des complexes. C’est le blog qui m’a fait réellement prendre conscience que les hommes, beaucoup en tout cas, adorent en réalité des femmes comme moi. Bien sûr, je savais que je pouvais plaire, mais ce fut la révélation.



---Brodequin---



Quand j’ai découvert le site de Mutine, ce fut une révélation. D’ailleurs, lorsque j’ai lu les commentaires, je me suis très vite aperçu que je n’étais pas le premier à qui elle faisait cet effet-là ! Je ne suis pas un jeunot, je suis un ancien militaire qui a beaucoup baroudé et vous savez bien ce que ça signifie, en catimini… De plus, n’étant pas trop moche, une gueule de légionnaire au menton carré, je sentais bon le sable chaud. Mais quand j’ai découvert cette fille sur les pages du web, j’ai vraiment eu un choc !


J’ai tout de suite regardé les autres billets du site pour être sûr de ce que je voyais. Après divers examens méticuleux avec l’outil zoom de mon logiciel de retouche, j’en suis arrivé à la conclusion suivante : pas de trucage. Sauf pour lui masquer les yeux, mais là, c’était ultra-évident.


Je me suis senti comme un jeunot que je ne suis plus depuis longtemps, devant cette fille sublime. Elle hante depuis mes nuits pourtant bien remplies, et même mes jours.


Après mes quinze ans règlementaires, j’ai rempilé quelques années de plus ; puis, à quarante-trois ans, j’ai décidé de revenir à la vie civile que j’avais quittée sans regret à mes dix-huit ans. Il faut dire que mes « parents » faisaient des gosses pour les allocs.


Splendide départ dans la vie !


Donc dix-huit ans et quarante-trois. Maintenant, calculez le nombre d’années passées dans l’armée. Je ne regrette rien, sauf peut-être certaines demoiselles… Je me suis spécialisé dans le droit durant toutes ces années, j’ai découvert ça par hasard et ça m’a plu tout de suite. Grâce à cette étonnante passion, je suis vite monté en grade. À présent, je suis un consultant spécialisé dans les interactions entre le droit militaire et le civil. Je suis toujours célibataire, toujours pas trop mal, et je gagne bien ma vie, étant devenu un notable dans la ville qui me vit naître.


Belle revanche !


J’ai tout, sauf cette fille, cette Mutine, qui porte bien son nom, d’ailleurs ! Les premières photos étaient gentilles, beaux seins comme j’aime les malaxer et les croquer. Beau petit cul ! Non, pas petit : un splendide cul sur lequel on se vautre avec volupté. Quant à sa magnifique chatte toute lisse ! Cette fille est un condensé de ce qui a pu me séduire chez toutes les filles de cette planète : les Africaines, les Asiatiques, les Occidentales et j’en passe…


Tout dans cette fille !



---Lutin---



Petit à petit, nous montons en puissance : Mutine dévoile de plus en plus intimement ses secrets. Sa fente délicate n’a plus de secret pour les visiteurs, son bouton rose non plus, qu’elle taquine même parfois du bout de ses doigts souvent vernis de rouge, très évocateurs. Ses rondes fesses et son entrée des artistes font les délices des voyeurs qui salivent devant ses formes et surtout cet endroit sombre et si étroitement tentant…



Puis tout s’enchaîne. Et se déchaîne !


Un jour, les internautes découvrent que Mutine peut réellement accueillir un sexe dans sa bouche aux lèvres si charnues. Beaucoup alors imaginent être à ma place, certains me jalousent, et pas qu’un peu, il n’y a qu’à voir certains messages. Parfois, je me suis un peu inquiété, mais heureusement il n’y a aucun moyen de remonter jusqu’à nous, j’y veille sérieusement en scrutant chaque photo avant de poster.


Les premières photos de fellation furent très bien accueillies, d’autant qu’il est évident que Mutine y prend goût, c’est flagrant sur les photos, même en censurant son visage. La photo où elle arbore des lèvres luisantes de sperme créa, à l’époque, un véritable déluge de commentaires et de notations. J’en fus le premier étonné. Maintenant, avec le recul, je comprends mieux…


Le phare n’éclaire pas son pied…


Mutine adore les sucettes, le pouvoir qu’elle a sur le sexe d’homme, de le rendre dur, qu’il gonfle, les frémissements de la tige, les veines qui palpitent sous sa langue, le gland pourpre, jusqu’à l’explosion finale, ce dessert qu’elle déguste sans retenue…



---Mutine---



J’aime le goût de la pine, j’aime d’ailleurs ce mot un peu vulgaire. Cette sueur un peu âcre, cette chose qui grandit dans ma bouche, cette moiteur sous ma langue, la tension de cette queue qui se contient à grand peine, puis cette liqueur salée qui coule en moi, une juste récompense de mes bons et loyaux services et sévices.


Les photos de Lutin montrent bien ce que je ressens. Souvent, à mes heures perdues, je les regarde, je me souviens de chaque étape qui me mène vers la crème blanche, du moindre détail auquel je soumets ce membre au départ un peu flasque, jusqu’à ce qu’il devienne de bronze et qu’il explose ! J’adore ça… Pas que ça…



Les autres photos dévoilent à tous mes autres turpitudes sexuelles, mes envies, mes penchants, mes soumissions. J’aime me faire lécher, qu’une langue glisse le long de mes contours, puis enrobe mon clitoris exacerbé. Mais, hélas, peu de photos, car parait-il, c’est dur à photographier sans l’aide d’une tierce personne. Que des milliers de gens contemplent mes privautés, oui ; mais inclure une autre personne dans nos jeux, ça non !


Photos d’une pine, pardon, d’une verge qui s’apprête à entrer en moi, photos d’un gland qui entre en moi, photos d’une tige qui s’enfonce en moi, photos d’un sexe complètement plongé en moi, photos d’une queue qui me pistonne à fond, qui me baratte…


Plein de photos, des dizaines, deux cents, trois cents presque…



---Brodequin---



Plein de photos d’elle que j’ai méticuleusement classées et enregistrées sur mon disque dur. Lentement, à mes heures désœuvrées, j’ai reconstitué petit à petit son visage, prenant un morceau à droite, un autre à gauche. Mais hélas, le puzzle reste incomplet, il ne manque plus grand-chose pour avoir le vrai visage de Mutine. Je pourrais par extrapolation compléter ce qui fait défaut, mais je préfère attendre que viennent à moi les pièces manquantes.


Par contre, pour le corps, pas de problème, j’ai même reconstitué son magnifique corps en 3D, au moindre détail. Ça m’a coûté du temps, mais de la patience, j’en ai. Pourtant, je n’y connaissais strictement rien en image de synthèse, rien de rien, mais quand on se trouve un but, on apprend vite, surtout avec une telle motivation !


Au départ, je me contentais de reconstituer les photos. Puis, avec l’assurance prise, j’ai, par la suite, envoyé mes propres compositions de Mutine par message privé. Elle m’a félicité, étonnée qu’elle puisse développer un tel engouement. En jouant sur les textures et les éclairages, il est souvent difficile de distinguer le vrai de la synthèse. Je suis fier du résultat !


Et comme j’ai découvert certains poètes lors des longues soirées d’exil, et que ma mémoire est très bonne, j’accompagnais mes envois de petits sonnets. Je reconnais que c’est un peu de la triche, mais pour recomposer à l’envers le puzzle des différents vers empruntés à moult écrivains, il faut se lever très tôt.


Pourtant, j’ai pratiqué diverses choses et pas des moindres…



---Mutine---



Parfois, je me pose des questions : ai-je bien fait de m’exposer ainsi ? Quand je lis certains e-mails, je suis à la fois ravie et inquiète. J’ai reçu et je reçois toujours des véritables lettres d’amour, des déclarations enflammées, des poésies, des photos, et même des images de synthèse de mon propre corps…



Je reconnais que je suis fière de déclencher tant de passion, alors qu’il y a quelques mois, je n’y aurais jamais cru. Quand je regarde Lutin, je me demande s’il réalise pleinement. Je sais qu’au début, c’était un peu par fierté qu’il m’a ainsi exposée au monde entier, et qu’il a continué car tout ça l’amusait beaucoup ! N’a-t-il pas conscience qu’il a plein de concurrence et que je pourrais très bien aller dans d’autres bras ! Ce n’est pas mon style, mais on ne sait jamais ! Je suis inquiète quand même ! Et si un jour, quelqu’un finissait par me reconnaître ? Je ferais quoi ?



---Brodequin---



Je n’ai jamais trop aimé les cérémonies officielles et pourtant, je suis un ancien officier de l’armée. Les tara-tsoin-tsoin et autres flonflons me font bailler, mais comme je suis à moi tout seul la caution militaire de notre petite ville et que je présente, à ce qu’il parait des dames et demoiselles, particulièrement bien, à chaque occasion, je ressors mon uniforme et mes médailles. Je reconnais que, sur les photos du journal local, je présente bien. Je suis souvent à l’honneur. Il faut dire qu’avec mes presque deux mètres de haut, je ne peux passer inaperçu et comme j’ai le physique de l’emploi…


Je suis dans la salle des fêtes, une flûte en main, j’ai été saluer tout le monde et fait quelques baisemains ci et là, car j’ai une réputation à entretenir. Ça m’amuse. Pour la centième fois, si ce n’est plus, on m’a parlé de Jean Gabin et d’une certaine chanson d’Edith Piaf, qui, ceci dit au passage, a été interprétée pour la première fois par Marie Dubas. Pour l’instant, personne n’a encore osé parler de Serge Gainsbourg, il doit y avoir quelque chose dans mon regard qui les en dissuade.


Pour être poli, cette petite sauterie me casse les bonbons ; je vais aller faire un petit tour dans les coulisses de la salle des fêtes qui sert aussi de théâtre. Je me sens mieux ici, loin de la basse-cour qui piaille à quelques mètres. Quelqu’un, non quelqu’une, semble avoir eu la même idée que moi ; je la vois de dos, une jeune femme, pas moche à prime vue, mais ma vue faiblit ces derniers temps, alors je m’approche.


C’est alors que j’ai un sacré coup au cœur : je reconnais cette silhouette pour l’avoir admirée des centaines de fois, des milliers de fois !



---Mutine---



Je pensais être seule dans les coulisses mais, visiblement, quelqu’un d’autre est aussi ici, je vois son reflet dans les vitres, face à moi. On dirait un militaire, ou quelque chose comme ça. Ah, il s’approche. Je vais bien voir !


Posément, il me dépasse puis il se retourne ; il y va franco, le beau militaire ! Il n’est pas mal du tout, une belle gueule de légionnaire, bien virile, on le dirait échappé d’un vieux film des années trente ou quarante. C’est tout juste si je ne m’attends pas à humer l’odeur du sable chaud !


Il me sourit, verre en main. Il a une lueur étrange dans le regard.




---Brodequin---



Je n’ai jamais vu une femme, ou un homme, devenir rouge pivoine ainsi. Elle pince des lèvres, tremble un peu, je vois distinctement des fines gouttes de sueur perler sur son front : elle est décidément à croquer !



Elle sourit, troublée. Elle répond un peu crispée :



Elle devient encore plus rouge. Je ne croyais pas que ce fut possible. Telle qu’elle est, j’ai vraiment envie d’elle, de la garder à moi et de la protéger contre vents et marées !



Et Mutine repique un fard. Je vois bien qu’elle est partagée entre deux attitudes : laisser aller les choses ou prendre ses jambes à son cou. Si je manœuvre bien, la deuxième solution sera vite une option lointaine et dépassée !



---Mutine---



C’est très agréable d’avoir un tel admirateur. Je comprends mieux certaines petites choses, côté féminin : un homme comme ça, on a une furieuse envie de le tester ! Et j’ai la nette impression que je ne risquerais pas d’être déçue, et même plus !


Pour l’instant, il faut que je fasse un effort sur moi-même, que je me calme. Une petite voix en moi me hurle de foutre le camp, que je suis devant un grand loup et qu’il va finir par me dévorer toute crue ! D’un autre côté, je suis très… intriguée… curieuse de voir comment tout ça va finir. Il faut que je reprenne la main :



Et moi, j’obéis. Cet homme a une autorité naturelle qui m’effraie un peu ! Je ferai quoi s’il me demande de me déshabiller ? Je serais bien capable d’accéder à sa demande ! Par contre, avec ma robe courte, je sens que la suite ne va pas être facile, car je dévoile une bonne partie de mes cuisses à mon interlocuteur. Mais il est vrai que sur le blog, il en a vu bien plus de moi ! De plus, il m’a même reconstituée en images de synthèse, un travail de titan, il doit à présent connaître mes moindres facettes !



Je souris, je suis en confiance, même si je ne le connais que si peu. Je suis un peu triste : que doit-il réellement penser d’une femme comme moi qui dévoile tant de choses sur un site ? Je lui pose la question :



Il s’empare d’une chaise, la retourne devant moi et s’assoit dessus à califourchon et croise ses bras sur le dossier. Son regard est franc, sa voix assurée :



Je ne sais plus où me mettre, il y aurait un trou de souris, j’irais me cacher dedans ! Je bredouille :



Là, je m’affole un peu, et même beaucoup. Cet homme me remue les tripes d’une façon incroyable ! Toutes ces fadaises sur l’homme hyper viril et fort qui défend sa douce et fragile fiancée, toutes ces fariboles, je suis en train d’y adhérer à fond. À cause de cet homme !


Mon dieu, je suis en train d’espérer qu’il me prenne à lui, contre lui, comme dans ces romans à un euro, collection rose bonbon dégoulinant. Il sait tout de moi, de mon corps, de mon intimité ! Je vous maudis, Danielle Steel et Barbara Cartland, je n’aurais jamais dû vous lire dans mon adolescence ! Je vous hais !!!



---Brodequin---



Je vois bien que la demoiselle panique. C’est étrange, tantôt elle est femme, tantôt elle est fille. Deux en une, ce qui n’est absolument pas pour me déplaire. Je la regarde, elle, sa petite robe noire, si mignonne, si fraîche, si sensuelle ! Je n’en suis pourtant pas à ma première donzelle, mais celle-ci a quelque chose de spécial qui m’émeut, qui me trouble. Je connais toutes les courbes de son corps sans jamais l’avoir touchée, je connais ses moindres plis et replis, ses extases, ses jouissances, sans jamais lui avoir fait l’amour.


Tout en virtualité…


Je connais aussi toutes les promesses de son corps, toutes les nuits enfiévrées dans la moiteur de sa chair, tous les désirs qui brillent au fond de ses jolis yeux. Tout ça, que j’ai effleuré, palpé à travers l’écran, deviné parmi les mots de ses réponses, elle qui est devant moi, presque à moi, pour moi.


Elle que je veux.


Pas pour une simple passade, mais pour beaucoup plus, pour tout. Elle que je veux garder à moi, m’endormir avec elle, me réveiller à ses côtés, elle que je veux voir vivre, sourire, épanouie, heureuse.


Elle tout simplement.



---Mutine---



Je fais quoi ? Je me sauve ? J’attends ? Je lui saute dessus ? Ma tête tourbillonne d’idées folles, saugrenues, sans que je sache bien faire la part exacte des choses. Je ne suis pourtant plus une naïve adolescente, je n’ai certainement pas encore la maturité de cet homme, mais je suis néanmoins une adulte responsable. Enfin, c’est ce que je croyais, jusqu’à maintenant.


Avec Lutin, tout glissait comme sur des rails. Il m’a révélée à moi-même, il m’a permis d’explorer ma face cachée, d’aller au bout de mes envies et de mes petits fantasmes. Je croyais être arrivée au bout du chemin.


Je suis devant une porte : j’ouvre ou je n’ouvre pas ? J’ignore ce qu’il y a derrière, je ne sais pas. Ça me tente et ça m’effraie en même temps. Dois-je y aller, ou dois-je rester sage, comme avant ?


Sage comme avant ? Au vu de certaines photos, il y a de quoi se poser des questions ! Quand je regarde le blog, je ne me reconnais pas toujours, comme si une autre femme était exposée, là, à ma place. Il faut que je m’occupe l’esprit, sinon je vais déflagrer intérieurement ! Alors, à la fois pour songer à autre chose, et aussi pour savoir, je me lance :



Je respire un grand coup et je lance :



Je ris doucement :



Son regard devient plus grave, ça me remue au plus profond de moi-même !



---Lutin---



Il y a des choses qui doivent survenir, quels que soient les efforts que vous faites contre. Comme si le monde autour de nous n’était qu’une implacable horloge aux rouages insondables. C’est ce que je ressens parfois quand je me retourne sur mon passé…


Je regarde notre blog, celui de Mutine plutôt ; il est évident dessus que Mutine prend, petit à petit, goût à s’exposer aux regards avides, c’est flagrant sur les derniers envois, même en censurant son doux visage. Je me souviens aussi de la photo, celle où elle arbore des lèvres luisantes de sperme, celle-ci créa à l’époque un véritable déluge de commentaires, de mails et de notations. J’en fus le premier surpris. Maintenant, avec le recul, je comprends mieux…


Je me répète, je radote sans doute…


Mutine adore les sucettes, les gâteries, ce pouvoir qu’elle possède sur le sexe d’homme, cette façon bien à elle de le rendre dur, qu’il gonfle, les frémissements de la tige, les veines qui palpitent sous sa langue, le gland pourpre, jusqu’à l’explosion finale, puis ce dessert qu’elle déguste sans retenue…


Je ne devrais pas regarder ces photos que j’ai pourtant vues tant de fois, des dizaines, des centaines, des milliers, sans doute, de fois. Mais j’y reviens toujours comme porté par une sombre nostalgie, un peu comme l’émigré qui a fait fortune au loin et qui revient pourtant finir ses jours dans la contrée misérable de son enfance.


Finir ses jours…


Sombre idée, trop sombre idée. Mais je sais que j’ai du ressort. Je l’ai prouvé récemment en commençant une nouvelle série de photos, une nouvelle approche, un nouveau look. Oui, je sais, je répète mes erreurs, mais c’est si bon d’être une sorte de Pygmalion, presque un deus ex machina… Même si ça peut coûter cher !


Très cher ! Trop cher !



---Brodequin---



J’ouvre les yeux en cette belle journée, le soleil inonde la chambre. Je cligne des yeux, je sens son parfum. Elle est là, juste à côté de moi, ses cheveux épars sur ce grand oreiller blanc, son visage enfantin endormi, ses lèvres pulpeuses entrouvertes, son épaule nue qui émerge du fin drap. Elle est là, bien là, j’en ai encore su quelque chose cette nuit, une nouvelle nuit de folie bien concrète avec son corps si délicat qu’elle m’a offert, ses bras autour de mon cou, ses griffes dans ma peau, ses jambes agrippées à moi, une Mutine bien réelle, éloignée des pixels de mon écran, une femme bien à moi, pour moi.


Le plus délicatement, pour ne pas la réveiller, je m’assieds. Je suis heureux, tout simplement heureux qu’elle soit avec moi depuis quelques semaines. Tout s’est joué à si peu de choses !


Ce soir-là, elle hésitait, elle tergiversait, elle ne savait plus quoi faire. Je savais que peu de chose, un mince détail pouvait la faire basculer d’un côté ou de l’autre. Une seule parole pouvait être malheureuse, voire un seul geste. C’est alors que, pour une raison inconnue mais que je bénis, l’air des Mots Bleus a résonné dans ma tête :


Je lui dirai les mots bleus - Les mots qu’on dit avec les yeux

Une histoire d’amour sans paroles - N’a pas besoin du protocole

Et tous les longs discours futiles - Terniraient quelque peu le style…


Oui, tous les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux…


Alors, j’ai dit ces mots bleus, ceux que je ressentais au fond de moi, j’ai ouvert mes bras, elle s’est blottie contre moi, et plus jamais, je ne la laisserai partir ! Jamais.


Je sais que son blog existe toujours, qu’il est resté figé et restera figé à la même page, la dernière. Mutine n’éprouve plus le besoin de s’afficher ; d’ailleurs, moi, maintenant qu’elle est mienne, je n’étais pas trop pour. C’est elle qui a simplement dit : je veux être rien qu’à toi, rien que pour toi, pas pour les autres. Je l’ai alors serrée contre moi, mon plus précieux trésor.


Sur le web, un blog est mort, d’autres se sont ouverts, Lutin vient juste de remettre ça avec une autre femme, semble-t-il. J’en viens à le plaindre. Toujours ce problème de forme et de fond ; pourquoi ne comprend-t-il pas ? Est-il si aveugle ? Peu importe finalement, et quelque part, merci à lui…


Merci pour Mutine, ma Mutine.




Merci à Favasso pour sa relecture.