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n° 13329Fiche technique24300 caractères24300
Temps de lecture estimé : 17 mn
13/06/09
Résumé:  Le retour du concert s'était déroulé sans histoires, mais la suite de la nuit allait se révéler bien plus intense.
Critères:  fh hplusag extracon fellation cunnilingu pénétratio -totalsexe
Auteur : Pablo            Envoi mini-message

Concours : Sexe brut
De retour du concert

Alice s’approcha pour lui faire la bise en guise d’au revoir, et sentit qu’il la prenait délicatement par la taille. Avant qu’elle ne réalise ce qui arrivait, Gabriel l’embrassait délicatement dans le cou. Elle sentit un frisson parcourir tout son corps et ferma les yeux, mais n’eut pas la force, ou la volonté, ou le courage, de reculer. Ça ne dura que quelques secondes, puis l’homme se retira. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, il la regardait sereinement, en souriant, à seulement quelques centimètres de son visage. Il m’a embrassée, pensa-t-elle, et il va recommencer, et je ne vais pas pouvoir y résister… Je ne veux pas y résister… Mais il ne venait pas, il restait là, à attendre. Alice n’en eut pas conscience, mais ce fut elle, en fait, qui avança son visage, jusqu’à rencontrer les lèvres de Gabriel, et partager avec lui un baiser passionné. Elle fut prise d’un vertige soudain et passa ses bras autour de son cou, s’accrochant à lui comme un naufragé à sa bouée. Il la serra contre lui, à la fois fermement et tendrement, tandis que leurs lèvres se découvraient, que leurs langues partaient à l’exploration l’une de l’autre, et qu’Alice sentait un désir intense se répandre dans tout son corps.


Elle n’aurait su dire combien ce baiser avait duré. Mais lorsque leurs lèvres se séparèrent elle savait qu’elle avait envie de lui, une envie irrésistible, et qu’elle ne pourrait pas en rester là. Elle avait savouré ce baiser, ainsi que toutes les caresses qui l’avaient accompagné, sa peau avait frémi sous les doigts de Gabriel, l’effleurant, lentement, langoureusement, et il était trop tard pour écouter les mises en garde de sa conscience, elle avait atteint le point de non retour. Elle se sentait toutefois incapable de dire un mot, d’assumer ce qu’elle s’apprêtait à faire. Gabriel comprenait son trouble d’ailleurs, et lui non plus ne disait rien, pour ne pas briser le charme. Elle prit simplement sa main pour l’entraîner à l’intérieur. Deux étages à monter, une porte à ouvrir, pour se retrouver à l’intérieur du studio, obscur et désert. Une autre porte pour se retrouver dans la chambre, à la lueur de la pleine lune qui entrait par l’ample baie vitrée.


Alice se sentit perdue l’espace d’un instant, ne sachant pas trop comment poursuivre. Tout s’était enchaîné de manière apparemment très naturelle, mais en réalité elle avait dû forcer son tempérament, se dévoiler, devenir vulnérable en fait. Arrivée au pied du mur, elle redevenait une jeune fille fragile, presque timide, dépourvue de l’assurance nécessaire pour exprimer ouvertement son désir et lui sauter dessus. Gabriel en était conscient, et il sut qu’elle avait besoin de son aide à ce moment-là, qu’il devait prendre le relais. Alice lui tournait le dos, faisant face à la baie vitrée, et il se glissa simplement derrière elle, l’enlaça, laissant son visage se perdre dans son abondante chevelure. Elle prit ses mains, par besoin de se raccrocher à quelque chose, ferma les yeux, et s’abandonna, corps et âme, à cette tendre étreinte. Elle sentait son visage se promener derrière elle, son souffle sur ses cheveux…


Elle pencha la tête afin qu’il puisse mieux dégager sa nuque et à nouveau elle se sentit défaillir sous le souffle tiède, sous les lèvres si douces, si tendres, qui se promenaient sur sa peau, et qui attisaient le brasier qu’elle sentait naître au creux de son ventre. Elle adorait cette sensation, ce moment si particulier entre rêve et réalité où elle sentait qu’elle perdait pied peu à peu, où son esprit se détachait de son corps et où elle avait le sentiment de se dissocier et d’assister à l’étreinte autant que d’y participer. Gabriel était doux, tendre, et en même temps sûr de lui, confiant, décidé. C’était un inconnu, mais elle n’avait pas peur, elle avait l’impression de le connaître depuis toujours, et que lui aussi la connaissait sur le bout des doigts. Sinon comment expliquer qu’il la rende ainsi folle de désir au premier contact… Pas un désir bestial et primitif, pas une furieuse envie de sexe, mais plutôt l’envie de fusionner avec lui, que leurs corps de dissolvent l’un dans l’autre pour n’en former plus qu’un. Elle avait envie d’être lui, d’être à lui, de le posséder et d’être possédée en même temps. Laisser derrière elle la réalité pour ne plus exister que sous ses caresses, ses baisers, sous ses assauts… Oh oui, elle le désirait, et elle n’avait aucune envie qu’il s’arrête !


Gabriel savourait l’instant présent au moins autant qu’Alice. Il eut été bien prétentieux d’affirmer qu’il savait d’avance que la soirée se terminerait ainsi. Il respectait bien trop les femmes pour ne pas leur reconnaître tout le pouvoir de décision, au moment de s’abandonner ou pas. Il ne le savait pas non, mais il l’espérait. Il ne pouvait même pas ajouter « secrètement » car la nature de ses espérances était claire pour Alice. Il n’avait pas pour habitude de se camoufler, pas plus que de donner de faux espoirs. Pas de certitude donc, mais il avait tout fait pour qu’elle succombe dans ses bras.


Les mains de Gabriel quittèrent la ceinture de sa partenaire d’étreinte, et remontèrent lentement le long de ses bras, des poignets jusqu’aux épaules, la couvrant de délicieux frissons. Ses lèvres abandonnèrent la nuque pour se glisser au creux de son cou et y déposer, l’un après l’autre, des baisers doux et légers, qui humidifiaient à peine sa peau devenue hyper sensible. Elle releva le menton pour mieux s’offrir, tandis qu’elle sentait les boutons de sa chemisette sauter l’un après l’autre. Gabriel s’arrêta cependant à mi-chemin, pour lentement découvrir ses épaules en faisant glisser son vêtement jusqu’au creux du coude. Ses lèvres, toujours aussi sensuelles, purent alors librement explorer de nouveaux recoins de son corps, à la peau toujours aussi douce et tendre, et bien plus sensibles à une si légère caresse. Alice fermait les yeux, les bras ballants, prisonnière, sans la moindre envie de se défendre. Que c’était bon… Les longs doigts fins de Gabriel caressaient ses bras, ses épaules, se promenaient sur son cou, glissaient au creux de son buste, suivaient le contour des dentelles. Elle n’en pouvait plus, il la faisait languir au delà de ce qui était humainement supportable alors qu’il était plus qu’évident qu’elle le suppliait de lui sauter enfin dessus comme un mâle affamé.


Alice n’y tint plus. La tête toujours en arrière, elle la pencha légèrement sur le côté pour aller attraper la bouche de Gabriel et y déposer un baiser qui ressemblait plus à une morsure qu’à une caresse. Elle le dévorait, respirant fort, haletante, assoiffée, affamée, goûtant ses lèvres, sa langue, ses dents sa bouche, tout ce qu’elle pouvait, autant qu’elle le pouvait. Elle était une prisonnière qui se débattait avec l’énergie du désespoir, non pas pour se libérer mais pour mieux succomber.


Gabriel ne se déroba pas à cet assaut soudain et répondit à sa morsure avec la même fougue, furieuse mais contrôlée. Chacun allait chercher la bouche de l’autre pour mieux la dévorer, et simultanément il empoigna ses seins à pleines mains, comme pour signifier sa possession. Sa caresse était à la fois tendre et tonique, douce et passionnée. Il alternait les moments où ses doigts se crispaient sur cette poitrine si généreuse et ceux où les paumes de ses mains se contentaient de frôler la fine dentelle pour mieux sentir les reliefs de ses courbes et les tétons qui pointaient au sommet. C’était pour Alice une délivrance. Elle prit les mains de Gabriel dans les siennes pour l’encourager à poursuivre ses explorations, en même temps qu’elle se colla à lui autant qu’elle le put en se cambra pour mieux sentir le corps de celui qui, cette nuit, allait devenir son amant. Sa virilité n’était que trop évidente, et il ne cherchait nullement à la dissimuler. Elle se frotta dessus, cherchant à le rendre aussi fou qu’elle-même se sentait folle. Alice avait oublié toute retenue, mais en même temps elle se sentait parfaitement lucide et maîtresse de ses actes. Cet homme lui faisait envie, tout simplement, son désir à lui ne faisait pas non plus le moindre doute, alors autant se comporter en adultes responsables…


Pendant que leur baiser se poursuivait, Alice se chargea de finir de déboutonner sa chemisette et de s’en débarrasser. Son soutien-gorge disparut par la même occasion, sans qu’elle sache trop à quel moment Gabriel l’avait dégrafé. Ils purent alors reprendre leur bouche à bouche passionné, mais cette fois-ci elle avait toute liberté pour lancer ses bras au-dessus de sa tête, derrière elle, et aller attraper la nuque de Gabriel à deux mains pour mieux l’attirer contre lui, et caresser par la même occasion son épaisse chevelure. Dans cette position, Alice donnait ses seins en offrande aux mains, aux doigts de son amant, lequel ne se privait pas de se promener sur ces nouveaux territoires si hospitaliers. Il appréciait la douceur de sa peau, si tiède, si souple, si réceptive à ses caresses, tout en courbes, en creux, en rondeurs. Gabriel tournait autour des tétons, attendant le dernier moment avant de les effleurer, arrachant à Alice des soupirs de plaisir autant que de frustration de ne pas avoir plus. Ce n’est qu’alors qu’il concentrait ses caresses sur les pointes fièrement dressées au sommet de ses seins, d’un rose vif, qu’il s’amusait à titiller du bout des doigts ou à faire délicatement rouler entre pouce et index. Le soupir se transformait alors en une longue plainte de volupté, que leur baiser ne parvenait pas à étouffer.


Alice avait le ventre en feu. Elle le sentait fondre délicieusement depuis un long moment déjà, pratiquement depuis le début. Elle ne chercha donc nullement à résister lorsque Gabriel la retourna pour l’enlacer et la coller contre son corps, sans précipitation. Il l’entraîna, autant qu’elle le poussa, vers le lit qui se trouvait derrière eux, et lorsqu’il se laissa aller en arrière elle suivit le mouvement, se retrouvant à califourchon sur lui. Leurs regards se croisèrent, pour la première fois depuis qu’ils étaient dans la chambre. Elle y lut du désir, bien sûr, mais aussi une énorme tendresse qui ne faisait que conforter la paix intérieure qu’elle ressentait.


Gabriel lui souriait. Il lui caressait tranquillement les hanches, laissant dans l’incertitude le détail de la suite des opérations. Elle lui sourit également, avant de se pencher vers son visage pour aller cueillir ses lèvres. Le calme était revenu pour un instant, et elle en profita pour, à son tour, s’occuper un à un des boutons de sa chemise. À cheval sur lui, sa jupe largement remontée sur ses cuisses, elle sentait mieux la chaleur du corps de l’homme contre sa peau. Son désir, bien présent et bien réel, était toutefois moins intense que tout à l’heure, et elle se contentait de légers déhanchements, de petits mouvements de bassin, pour maintenir le niveau de son plaisir au creux de son inimité, juste là, derrière le fin tissu humide de son sous-vêtement, dernier rempart qui séparait encore son brasier de l’homme qui l’avait mise dans un tel état.


Une fois la chemise ouverte, Alice s’allongea sur lui pour écraser ses seins contre son torse. Un frisson la parcourut malgré la chaleur de ce corps et elle se sentit envahie par une apaisante sensation de bien être. Elle était bien comme ça, et blottit son visage au creux du cou de Gabriel pour y déposer nonchalamment un baiser de temps en temps. Il prolongeait la magie de l’instant en caressant son dos, montant et descendant le long de sa colonne vertébrale, arrachant à Alice des ronronnements de volupté. Comme c’était bon… Comme ça faisait longtemps qu’elle ne connaissait plus ça… Elle lui savait gré de ne pas se précipiter, sachant profiter des moments fougueux autant que des instants de sérénité. De toutes manières, se disait-elle, elle avait déjà capitulé et lui appartenait corps et âme. Il le savait, il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Un redoutable séducteur. Comment lui résister ? Pourquoi lui résister, après tout ?


Lorsqu’il la fit délicatement rouler sur le côté, Alice se laissa faire. Et lorsqu’il se pencha sur elle pour venir honorer ses seins, elle se sentit défaillir à nouveau. Elle adorait ça d’habitude, certes. Mais Gabriel l’avait déjà mise dans un tel état auparavant que sa poitrine était bien plus sensible aux baisers, à la douce caresse de la langue, aux lèvres qui venaient pincer ses tétons avec la plus insupportable des douceurs. Sa main, pendant ce temps, était descendue pour se poser sur son genou, remonter le long de sa cuisse, se glisser sous sa jupe… Elle se sentait comme dans un rêve, stimulée de partout, en haut, en bas, sans trop savoir si c’était les mains ou la langue qui s’occupait de ses seins, si c’était les doigts ou les lèvres qui remontaient le long de sa cuisse, à l’intérieur, là où sa peau était si douce… Il s’y promenait librement, partout, avec assurance, sans hésiter, sans se précipiter, et Alice le sentait qu’remontait loin sous la jupe, jusqu’à la lisière de son sous-vêtement, glissant le long de la lisière de la dentelle, sur l’aine, puis loin derrière, sur ses fesses… Alice se sentait rouler dans un sens ou dans l’autre pour lui permettre de la découvrir à sa guise, tentant par moments de provoquer une caresse plus précise là où elle en avait tellement envie. Mais il se dérobait pour prolonger l’attente, pour prolonger l’insupportable torture que les baisers sur ses seins ne soulageaient plus maintenant…


Alice s’entendit supplier :



Gabriel sembla l’ignorer dans un premier temps. Puis elle sentit ses lèvres qui, imperceptiblement, sans se presser, quittaient ses seins pour descendre le long de son torse. Il fit une nouvelle halte sur son nombril, l’agaçant de mille arabesques de la pointe de la langue, tandis qu’il se glissait à genoux, entre ses cuisses, au pied du lit. Elle se sentit agrippée par les hanches, entraînée les fesses juste au bord du lit, les jambes dans le vide. Et les lèvres magiques poursuivirent leur descente, s’attardant le long de la ceinture de sa jupe, sautant directement jusqu’à son genou, tandis qu’Alice, yeux clos, bras en croix, les mains près de sa tête, qui se tournait dans un sens, puis dans l’autre, attendait la délivrance.


Les lèvres de Gabriel suivirent le chemin emprunté par ses doigts un peu plus tôt, et remontèrent le long de la cuisse de sa nouvelle conquête. Alice se laissait faire, en toute impudeur, offrant son corps autant qu’elle le pouvait. Son amant embrassait, effleurait du bout de la langue, léchait, savourant chaque centimètre carré, remontant toujours plus haut, et s’enivrant au fur et à mesure du parfum d’amour que libérait le ventre de la jeune fille. Il aurait voulu se contrôler, la faire languir encore plus longtemps, faire durer ce plaisir, mais Alice n’était pas la seule à être folle de désir. Il n’en pouvait plus, lui non plus, et lorsque ses lèvres effleurèrent la dentelle, lorsqu’Alice s’ouvrit encore plus, Gabriel n’y tint plus et son visage, sa bouche, plongèrent soudain dans l’entrecuisse pour y attraper tout ce qui se trouvait à portée de bouche, à portée de lèvres, à portée de langue, à portée de dents. Il attrapa sa partenaire fermement par les hanches et tel un prédateur, un carnassier, un grand félin, il la dévora. Alice sentit comme un électrochoc au plus profond de son ventre, emporté par cette fougue totalement incontrôlable et incontrôlée. Ce ne fut plus qu’une succession de cris, de soupirs, de gémissements, parfois limpides, parfois totalement inhumains, qui traduisaient l’état d’excitation dans lequel elle se trouvait. Elle n’aurait su dire lequel des deux s’était chargé de déchirer la dentelle, toujours était-il qu’il n’y avait plus aucun obstacle entre leurs deux corps fiévreux maintenant. Gabriel, de son côté, avait le souffle court, et tout romantisme et délicatesse oubliés, s’abreuvait à cette fontaine d’amour intarissable, se nourrissait de ces chairs intimes à la saveur à nulle autre pareille, cherchant en même temps à la dévorer toute entière et à disparaître à jamais à l’intérieur de l’obscur secret de son ventre. Il savourait par tous ses sens en éveil, avec le contact de son visage sur la peau, au son de ses cris de volupté, avec le parfum d’amour de sa grotte de plaisir, la saveur de son intimité sous sa langue, et à la vue de cette fille, abandonnée, offerte, indécente et pleine de charme. Pleine de charme car indécente, indécente car pleine de charme, qu’importe…


La caresse se calmait, mais sans la délivrer pour autant, car ce qu’elle perdait en fougue animale, elle le gagnait en précision. Alice sentit la déferlante qui refluait, mais la langue douce, délicate et légère qui la remplaça n’avait rien à lui envier. Tandis qu’elle se promenait sur ses zones les plus sensibles, elle sentit les mains de Gabriel qui relâchaient ses hanches et partaient effleurer son corps, s’attardant sur les zones qu’il savait maintenant, par expérience, les plus réceptives. Il finit son parcours sur ses seins, sur ces tétons qui pointaient toujours aussi fièrement, toujours aussi avides de caresses expertes. Et Alice prit l’initiative de saisir les mains de son homme, pour en glisser les doigts dans sa bouche, l’un après l’autre, avant de les laisser continuer leur caresse antérieure, bien plus douce et délicieuse maintenant…


Ce fut sans doute là son erreur, c’était plus que ce que son corps pouvait supporter. Elle avait déjà bien du mal à contrôler le plaisir entre ses cuisses, et se trouvait sur le fil du rasoir lorsque Gabriel commença à s’occuper de ses seins. Mais là c’était trop. Elle sentit venir la déferlante du fond de son ventre, et sut tout de suite que cette fois-ci elle ne pourrait la maîtriser. Telle une condamnée, elle se résigna donc à accepter la sentence et à subir son châtiment, le plus doux et le plus délicieux qui soit. Gabriel le sentit venir lui aussi : sa respiration, son déhanchement, la perte de contrôle d’Alice sur son corps, autant de signes avant coureurs de l’éruption. Il s’y prépara, tout comme elle, en accéléra la venue même, avec la pointe de la langue sur le bouton de toutes les voluptés, et lorsque l’orgasme la délivra enfin le monde réel cessa d’exister. La boule de plaisir explosa au creux du ventre de la jeune fille, telle une supernova dont la brillance rend invisibles toutes les étoiles aux alentours, et dont rien ne peut arrêter l’expansion. Alice sentit les ondes d’énergie, de plaisir, qui se répandaient jusqu’à la pointe de ses orteils, jusqu’à l’extrémité de ses cheveux, qui la brûlaient, la consumaient, la ravageaient… Elle tremblait, de partout, sans pouvoir s’arrêter, d’autant moins que Gabriel, et sa langue, ne lui laissaient pas de répit. Ça dura une éternité. Puis, telle la supernova s’effondrant sur elle-même en trou noir, le plaisir reflua, la laissant vidée, épuisée, éreintée, exsangue, mais en même temps émerveillée, comblée au delà de toutes ses espérances. Elle se sentait habitée par une sensation de vide, mais en même temps d’aboutissement, de plénitude. La petite mort n’avait jamais aussi bien mérité son nom. Oui, elle aurait pu mourir sur le champ, se disait-elle, sans regrets, sans amertume…


Elle n’aurait su dire combien de temps il lui fallut pour revenir à la réalité. Lorsqu’elle retrouva ses esprits Gabriel était à ses côtés, veillant sur elle comme le plus fidèle et dévoué des chevaliers servants. Elle se sentait encore plus nue qu’elle ne l’était déjà, fragile, vulnérable, comme l’enfant qui vient de naître. Elle se recroquevilla d’ailleurs en chien de fusil, lui tournant le dos, ayant besoin d’encore un peu de temps avant d’affronter la réalité.


Elle le sentit se blottir derrière elle, à la fois protecteur, qui l’enlaçait de ses bras tendres et aimants, et amant, dont la virilité n’avait rien perdu de sa vigueur. Oui, cette double facette, c’est ce qu’était Gabriel, à n’en pas douter. Elle l’acceptait ainsi, sans restriction, sans se dérober, et se colla contre lui encore plus étroitement. Après ce qu’elle venait de vivre, elle sentait l’impérieuse nécessité de faire de son mieux pour lui rendre la pareille. Elle doutait certes d’avoir ses capacités de son expérience de l’amour et du plaisir, mais elle savait qu’il la désirait, et espérait que ça suffirait. Elle sentait sa virilité derrière elle, juste entre ses cuisses, et commença à se déhancher et à onduler doucement pour qu’il comprenne qu’elle voulait qu’il la prenne, ainsi. Gabriel avança son bassin, l’embrassa sur l’épaule, sur la nuque, lui caressa les cheveux, et Alice se cambra juste un peu plus pour le sentir juste à l’entrée de son ventre. Il se glissa alors en elle le plus naturellement du monde, avec un long soupir murmuré à son oreille, qui remplit la jeune fille de bonheur. Son plaisir physique à elle était passé, mais elle se trouvait envahie par un bonheur intérieur inégalable en l’entendant soupirer, en se sentant enlacée, en se sentant l’objet de son désir, la source de son plaisir. L’étreinte était très douce, ils ne se trémoussaient pas dans tous les sens comme des excités, mais l’osmose était totale. Alice sentait le bonheur de Gabriel, les montées et descentes de son plaisir, comment il s’appliquait et s’amusait à le faire durer pour le savourer encore plus longtemps. C’est ainsi qu’imperceptiblement, les braises non éteintes au creux de son ventre rallumèrent le bûcher. Un sourire émerveillé inonda alors à nouveau le visage de la jeune fille car cette fois-ci, ils allaient y brûler ensemble, tous les deux…


Alice commença à se déhancher, calquant son rythme sur celui de Gabriel. Il comprit qu’elle était à nouveau sous l’emprise du désir et se guidant l’un sur l’autre, ils s’entraînèrent à tour de rôle sur les chemins du plaisir partagé. Quelle extase, quelle volupté que celle qu’elle vivait là… Quelle étreinte digne des mille et une nuits… Quel homme… Quel amant… Elle n’avait jamais réalisé avec une telle évidence que le cerveau est le plus important des organes sexuels. Elle se détacha peu à peu de la réalité, s’adonnant sans retenue à l’abandon de soi, à l’abandon partagé, à la fusion de leurs deux corps et de leurs deux esprits.


Elle prit conscience de son désarroi lorsqu’elle l’entendit parler pour la première fois depuis le début de leur étreinte :



Elle ne connaissait que trop cette intonation, ce mélange de plainte et de prière, de supplique et de souffrance. Il n’en pouvait plus lui non plus… Il était donc humain lui aussi… Elle savait qu’elle ne devait plus lui laisser de répit maintenant, qu’elle ne devait pas lâcher prise. Elle le tenait… Elle le voulait… Elle prit sa main, s’y accrocha comme à une bouée de sauvetage, et accéléra ses mouvements pour ne laisser à Gabriel qu’une seule issue possible. Elle murmura d’une voix entrecoupée par le plaisir :



Et lui non plus ne chercha pas à résister. Elle suivit sa respiration de plus en plus heurtée au creux de son oreille, elle ne lâcha pas sa main lorsqu’il l’enlaça pour mieux la maintenir, pour mieux s’enfoncer en elle, et dans une dernière poussée violente et virile il s’abandonna à l’orgasme. Alice le sentit trembler de tout son corps derrière elle, gémir comme un enfant, puis sa semence tiède et onctueuse qui inondait son ventre, tandis que les derniers soubresauts de son membre tendu comme jamais déclenchaient en elle son deuxième orgasme de la nuit. Moins ravageur que le premier certes, mais elle ne l’aurait échangé pour rien au monde. Rien ne remplace le plaisir partagé, le plaisir donné et reçu…


C’est ainsi qu’elle s’endormit. Elle le savait déjà au fond d’elle-même, mais elle fut satisfaite de constater que Gabriel n’était pas du genre à aller fumer sa cigarette après l’étreinte, ou à s’endormir comme une souche en lui tournant le dos. Il resta là derrière elle, sans bouger, sans se retirer, même longtemps après que sa virilité eut retrouvé de plus raisonnables proportions. Elle put donc le sentir longtemps dans son ventre, à sa guise. Il lui suffisait de contracter ses muscles pour avoir la confirmation qu’il était toujours là, qu’elle était toujours pleine de lui, comblée.


Son sommeil fut paisible, d’une traite, jusqu’au lendemain matin. Dès son réveil elle sentit qu’il n’était plus derrière elle. Et n’eut pas besoin de se retourner pour savoir qu’il était parti.