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n° 13412Fiche technique13473 caractères13473
Temps de lecture estimé : 10 mn
08/08/09
Résumé:  Un siphon, font, font...
Critères:  f fh fplusag fagée jeunes couple couplus inconnu voisins toilettes voir vidéox photofilm fmast fellation pénétratio fdanus fsodo humour -voisins -voyeuroca
Auteur : Volvariella

Concours : Concours "Sexe brut"
Fenêtre sur couple

Geneviève s’ennuie. À cinquante-cinq ans, elle se sent retraitée. Ses enfants ont depuis des années déserté le foyer et ce soir, Michel ne rentrera pas tôt. Elle éteint l’abrutissante télé, plongeant le salon dans la pénombre, et se tourne vers la vitre, face à la ville en contre-jour sous un ciel mauve et dont les premières fenêtres s’allument une à une comme les petites portes d’un calendrier de l’Avent en plein été, gigantesque et rien que pour elle.


Elle se rappelle l’excitation de ces instants, lorsqu’elle était enfant. Ces soirées féeriques des jours avant Noël. La neige cotonneuse, les crépitements du feu de cheminée et l’anticipation des jouets à venir. Un frisson lui hérisse la nuque lorsqu’elle se remémore ce soir-là, où un vagabond avait plaqué son visage à leur fenêtre pour regarder la télévision, la nuit de Noël. Cette face hirsute et avinée l’avait terrorisée, avant que son père ne chasse l’homme et que sa silhouette difforme ne disparaisse, sous le voile des flocons, vers cette nuit ouatée qui étouffa ses pas.


Si ce mauvais souvenir l’a soudain assaillie, c’est parce que, depuis son appartement au troisième étage d’un immeuble en « L », Geneviève vient d’apercevoir, par la fenêtre d’un salon de « l’autre barre », l’écran bleuté d’une télévision. Est-ce elle, à présent sans foyer, qui cherche ce soir un peu de compagnie et de chaleur par la fenêtre des voisins ?


Les temps ont changé, remarque-t-elle quand elle réalise que ce qu’elle a pris pour une télé est un écran d’ordinateur et qu’une jeune femme est assise au clavier. Elle la distingue à peine, mais elle l’a déjà croisée. Une petite blonde un peu timide, très belle, les cheveux en chignon. Elle et son compagnon viennent d’emménager. Irène et Christian Tournay, d’après leur boîte à lettres. Jeunes mariés, sans enfants. Lui, c’est un grand type à lunettes, à l’air sérieux et attentif. Geneviève le voit entrer dans la pièce. Il vient derrière la femme et lui masse les épaules. Si Geneviève peut les voir, c’est parce qu’ils n’ont pas encore installé de rideaux. Un beau couple, pense-t-elle.


Sur l’écran, Geneviève distingue une actrice, longue et brune, vêtue de lycra rouge et qui paraît poser au bord d’une piscine. L’Internet distille un tas de conneries, philosophe-t-elle en bénissant les dieux de l’avoir protégée contre cette addiction. Mais Geneviève n’a pourtant pas décollé ses yeux de l’écran, et sa gorge se noue quand l’actrice écarte les bretelles de sa robe pour exhiber ses seins. Le jeune couple regarderait-il un film porno ?


Enfin, c’est la femme qui a choisi le film, semble-t-il. C’est elle qui regarde. Elle semble obnubilée, fascinée par l’image autant que Geneviève qui, les yeux ébahis, est prise de vertige mais ne détourne pas pour autant son regard. Et tandis que trois verges apparaissent à l’écran, que les caresses du ténébreux Christian se font plus insistantes, que la blonde Irène se détend et s’enfonce lentement dans son siège en écartant les cuisses, l’index de Geneviève reste en suspens dans l’air, à quelques millimètres de l’interrupteur du volet mécanique qui pourrait pudiquement lui voiler cette outrance si elle se décidait à ne pas en voir plus. Au fond d’elle, la peur de se faire surprendre et d’être renvoyée, honteuse, vers sa solitude molle, étouffée de brumasses et de neige déjà grise. Mais bien plus forte encore, cette fascination pour ces corps se mouvant, se tordant comme des flammes tendres et chaleureuses, fondant en liquides ocres ou pourpres et scintillants, ces peaux et ces muqueuses beiges, brunes et carmin, luisantes et coulant les unes sur les autres.


Ne surtout pas bouger. Geneviève reste immobile. Son appartement n’est pas éclairé, il est donc possible qu’ils ne la voient pas. En plus, elle porte un jean noir et un t-shirt gris. Elle est couleur muraille. La fille sur l’écran est à genoux aux pieds de trois hommes nus et semble se régaler. Elle se jette, vorace, sur les queues qu’on lui tend tout en se caressant le bas-ventre et les seins. Geneviève salive, s’en rend compte et frémit ; une bouffée d’air chaud soulève sa poitrine. Dans le salon de ses voisins, Christian a dénudé les épaules d’Irène et ses larges paluches descendent vers les seins.


Soudain, Irène rejette la tête en arrière. Christian vient de pincer ses mamelles. Mais il la repousse d’un mouvement de ventre pour qu’elle continue à fixer l’écran tandis qu’il maltraite le bout de ses seins. Geneviève se sent fondre. Sur l’écran, la brune à quatre pattes se prépare vaillamment à une prise en levrette. Un des soudards l’embroche sans ménagement et la poupée chancelle. Elle était préparée, mais le dard est énorme. Elle l’encaisse dignement, quoique mâchoires serrées. Puis elle s’y habitue, et elle semble apprécier. Enfin, elle respire, elle desserre les dents. Elle se laisse bercer par ce rythme imposé, ouverte et accueillante. Elle gémit certainement. Geneviève n’entend pas, mais les brefs cadrages sur le visage de la brune lui transmettent, par une empathie féminine insoupçonnée, une image précise du plaisir vaginal que ressent cette jeune immortelle à l’écran.


Le désir monte en Geneviève comme il ne montait plus depuis vingt ans. Une poussée de sève, un nouveau printemps. Que l’hiver semble loin, sordide et dépassé ! Elle se souvient : son corps, ses flammes, son ardeur, sa souplesse des reins, sa fermeté des hanches… En ce temps mûrissaient de succulents bourgeons. Mais cette renaissance, c’est beaucoup plus fort, pire qu’une canicule, frappant en plein midi tel un feu de démon. Geneviève est haletante. Son sexe impatienté exsude un fin filet, maigre salive de soiffard. Ses lèvres craquelées réclament l’eau de vit. Sa langue claque et sa gorge serre. Sur l’écran, un autre lascar vient enfourner son gland dans la bouche de la brune, qui n’attendait que ça et commence à pomper. La blonde Irène, manifestement émue du spectacle, cherche derrière sa chaise mais sans se retourner, à tâtons, la braguette de son compagnon.


Puis elle pivote sur son siège, tournant résolument le dos à l’écran pour faire face à son homme. Elle est dépoitraillée, sa robe étant descendue jusqu’à sa ceinture. Elle fixe son mari avec des yeux brillants et son sourire révèle ses menues quenottes prêtes à le dévorer. Ses tétons délicats et tendus d’appétit pointent en deux croissants pâles et moites. Ses mains se posent sur les cuisses de Christian et remontent le pantalon jusqu’à leur confluent où – Geneviève ne le perçoit que confusément – elles semblent s’activer avec détermination.


Mais Christian repousse Irène. Elle en est contrariée, mais retrouve son sourire gourmand quand son compagnon la prend par la main et, après un bref regard vers la baie vitrée pour lui rappeler qu’il n’y a pas de rideaux, l’entraîne hors de la pièce.


Les monstres ! enrage Geneviève. La priver de la sorte de l’été indien ! Adieux, cieux enflammés, derniers rayons du crépuscule ! Pire, elle voit s’allumer la lampe de leur chambre. Ils ont très bien compris qu’avec la configuration de l’immeuble, personne ne peut les voir là, volets ou pas volets. À moins que…


Sur le mur de leur chambre, Geneviève regarde leurs ombres. La fille est à genoux et l’homme impose un rythme, les deux mains sur sa tête. Geneviève ne peut qu’imaginer ce raide pain de chair glissant entre les lèvres de la jolie blonde. C’en est trop, elle ne peut résister plus longtemps. Si elle peut se hisser jusqu’au vasistas, dans le cabinet de toilettes, elle aura une vue royale sur la chambre depuis la seule fenêtre qui puisse être dans l’axe.


Sans allumer de lumière, elle se glisse jusqu’aux toilettes et grimpe sur la cuvette, arrachant au couvercle un léger craquement. Le vasistas n’est pas si haut. Elle a une belle vue sur la chambre. Irène suce à genoux. Elle est entièrement nue, mais Christian n’a sorti que sa verge. Son pantalon déboutonné bée amplement et Irène lui masse les boules en avalant son gland jusqu’au fond de sa gorge. Il ôte sa chemise qu’il jette sur une chaise, révélant un thorax en longueur et velu, tandis qu’Irène lui baisse slip et pantalon d’un seul mouvement, sans une seule fois lâcher la friandise qui suinte dans sa bouche un mâle goût chargé.


Puis, Christian la retourne, la jette sur le lit. Elle s’y met à quatre pattes, se cambre à l’excès et présente son ventre comme une vraie chatte, les épaules posées, ondulant de la croupe. Debout sur la cuvette, Geneviève a défait le bouton de son jean et sa main s’est glissée jusque dans sa culotte. Son doigt presse à présent sur son bouton glissant. Mais c’est inconfortable ; elle serait plus à l’aise sans son pantalon. Elle délaisse un instant sa contemplation pour se débarrasser des encombrants atours – son jean et sa culotte – et c’est cul nu qu’elle remonte dignement se percher sur son noble piédestal, imposant au couvercle un nouveau craquement.


Irène est encore à quatre pattes. D’une main délicate passée entre ses cuisses, elle écarte ses sépales pour l’homme qui s’approche en bandant derrière elle. Lorsque Christian l’embroche, Irène lui tend ses fesses et cherche le contact. Geneviève, à demi nue, se liquéfie. Ses doigts virevoltent en folie sur les chairs sensibles qu’elle expose à leur danse. Elle a posé un pied sur le bloc chasse d’eau pour mieux écarter les cuisses et se masturbe comme une possédée en regardant sa voisine se faire magnifiquement culbuter. Christian l’a prise aux hanches et la bourre profond, ponctuant sa cadence de claques sur les fesses que l’on devine sonores. Le chignon de la blonde a volé en lambeaux, en longues mèches folles emmêlées de sueur. Elle s’arc-boute soudain, quand Christian lui enfonce un pouce dans l’anus. Irène n’aime-t-elle pas ça ? se demande Geneviève. Au contraire, réalise-t-elle aussitôt, la petite adore et encaisse à présent la double intrusion en faisant le dos rond, conquise, subjuguée, tout entière à son plaisir.


Si Christian va l’enculer, Geneviève ne veut pas rater ça. Elle ressort lentement ses doigts de son vagin, qui les avait gobés, et décide d’un rapide aller-retour au placard de l’entrée pour y attraper les jumelles de spectacle qu’a oubliées son père au début de l’été. Et la voilà qui court cul nu dans le couloir, et revient après quelques secondes aux toilettes, munie de l’indispensable ustensile. L’optique est rudimentaire mais l’effet satisfaisant. Elle voit clairement la verge de Christian entre les lèvres roses qui l’enserrent en fuseau et le doigt qui prépare le petit œilleton à se faire défoncer.


Geneviève est trempée de la touffe jusqu’aux cuisses. Prenant appui d’un pied au milieu du couvercle, elle repose l’autre pied sur la chasse d’eau et laisse glisser son doigt du clito à l’anus pour s’assurer de sa totale accessibilité. Son autre main tient les jumelles à ses yeux pour qu’elle profite au mieux du spectacle tout en se stimulant par derrière et devant. Quand Christian sort son gland de la chatte en fusion et l’appose en douceur sur l’impatient œillet, Geneviève s’enfonce une phalange dans l’anus en grognant de frustration. De sa paume, elle écrase sa bille enfiévrée qui fuit sous la pression, puis relâche son cul pour engloutir le doigt. C’est bon. Elle adore ça. Dans l’optique étriquée de la paire de jumelles, le gland de son voisin ouvre enfin le passage de l’anus offert.


Geneviève exulte. Elle se masturbe d’une main tandis qu’Irène, sa timide voisine, se fait sodomiser sous ses yeux par un mâle énergique et fortement membré. C’est de la pure folie ! Christian surexcité, grimpe sa compagne à la hussarde, accroupi au-dessus d’elle, la queue plantée presque à la verticale. Le cul d’Irène n’en fait qu’une bouchée ! L’homme s’enfonce doucement, mais toujours plus profond, mouvant à chaque poussée tout le corps de la femme qu’il maintient fermement. Dans le ventre de Geneviève, un orgasme profond enfle comme un lointain grondement de tonnerre. Soudain, Christian ne se contrôle plus et semble s’emballer. Il pilonne sa belle comme un désaxé et la frêle blondinette est secouée sous l’assaut comme une poupée de son saillie par un gorille. Au moment où Christian se raidit tout entier pour inonder ses tripes de longues lampées grasses, Irène enfouit son visage dans l’oreiller pour ne pas réveiller le quartier en hurlant son plaisir. À ce moment précis, la double emprise de sa paume et son majeur sur son bas-ventre entier catapulte Geneviève vers un orgasme inouï, et au même moment, inopportunément, le couvercle en plastique du siège des toilettes rend l’âme en un ultime et sinistre craquement.


Geneviève n’a que le temps de s’accrocher au bord du vasistas lorsqu’elle sent son pied traverser le plastique, ce qui lui évite vraisemblablement de se fracasser le crâne contre le radiateur, mais la douleur qui suit est intense à pleurer. Son pied s’est encastré au fond de la cuvette et forme un angle obscène avec sa cheville. Dieu sait par quel miracle elle se retient de hurler. Elle essaye de tirer sur sa jambe, mais la douleur est atroce et le pied bien coincé. Elle réalise soudain qu’il est plus de dix heures et que Michel, son mari, va bientôt rentrer. Après quelques pitoyables efforts, en entendant ses clés déverrouiller la porte, elle comprend qu’elle ne réussira pas à se dégager et qu’il va la trouver cul nu dans les toilettes, avec les jumelles. Elle ne saura vraiment pas quoi lui raconter. Pas plus qu’à l’artisan, dérangé en pleine nuit, que l’on appellera pour casser la cuvette à grands coups de burin.



4 et 5 août 2009