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Temps de lecture estimé : 8 mn
29/08/09
Résumé:  Après avoir découvert l'infidelité de mon conjoint, je décide de faire un voyage à Paris. Les rencontres d'une oeuvre d'art et d'un galeriste viendront me libérer de mes peurs. Je réalise mon besoin de liberté et d'une sexualité plus ardente.
Critères:  f fh fplusag inconnu hotel cérébral revede fmast fdanus québec -regrets -mastf
Auteur : Julyonthesky            Envoi mini-message
Le verrou

J’entrouvre les yeux. Je m’étire, les muscles sont un peu endoloris des sept heures d’avion de la veille. Je tends une oreille et zut ! Il pleut ! De la pluie dès mon arrivée à Paris, mais je suis décidée à ne pas me laisser abattre pour si peu. Prenant mon courage à deux mains, je file dans la douche pour ensuite manger mon petit-déjeuner.

En dégustant ma tartine de confiture de prunes, je me dis que c’est la première fois depuis longtemps que j’ai autant de liberté. Entre les enfants et l’atelier, c’est rare les moments où je peux faire ce que je veux, à ma guise. Sans oublier que ce voyage d’affaires est aussi un prétexte. Je veux faire une mise au point sur ma relation avec Michel.


Michel, juste à y penser j’ai l’estomac qui coince… C’est mauvais pour un petit-déjeuner ! Michel est mon conjoint depuis quinze ans. Et ce salaud m’a trompé, après tout ce temps de vie commune, avec sa collègue ! Pendant que je m’occupais des enfants, de la maison, monsieur se la coulait douce avec une autre ! Je lui en veux. Je ne suis pas capable de passer par-dessus cette aventure. Il a même eu le culot de me la présenter. Sans être belle, je sais bien qu’elle est plus jeune, plus délicate, mieux roulée que moi avec mes trois grossesses. Nos enfants forment le principal lien qui nous unit. Leur père les adore. Il ne peut pas avoir tous les défauts ! Alors avant de tout foutre en l’air, j’ai profité d’une opportunité pour rencontrer des galeristes afin de monter une exposition à Paris.



Je commence mes visites aujourd’hui par, évidemment, le sacro-saint lieu de l’art : le Louvre. En sortant de l’hôtel, la pluie et l’humidité me donnent des frissons. Paris au début de mars ne me semble pas vraiment accueillant. Les gens dans le métro me semblent apathiques et nonchalants. Je me raisonne en me disant que c’est le temps maussade qui me donne cette impression.


C’est la première fois que je visiterai le Louvre, plus habituée aux musées de nos voisins américains. Dès mon arrivée je me sens absorbée par l’histoire. Je suis un peu délinquante lorsque je visite des expositions. Je ne suis pas d’ordre précis. Je commence alors par la peinture italienne, celle que je préfère. Après avoir pris mon temps, entre les groupes de Japonais qui prennent sans cesse des photos, je me décide à visiter la peinture française.


Le froid commence tranquillement à s’installer en moi, mes os sont glacés, mes cheveux encore mouillés de la pluie balaient ma nuque en me rappelant l’état lamentable dans lequel je suis. J’ai l’impression d’être une guenille. Je marche, tout en regardant les œuvres, pas vraiment convaincue, jusqu’à ce que mon regard accroche cette toile. Je la connais, tout le monde la connaît et je ne l’aime point.


« Le verrou » de Fragonard est une œuvre qui sent la poudre. La représentation d’une espèce de libertinage ancien, un peu niais.

Sur la toile, à ma droite on voit un couple d’amants enlacés et un jeune homme le bras allongé tentant de verrouiller la porte. À la gauche, je devrais presque dire à la moitié de l’œuvre, un lit défait, des couvertures de velours et un drap qui semble être du même tissu que la robe de sa maîtresse. Et tout en bas de la toile une pomme, seule, placée sur une table. Cette pomme, symbole de la tentation, me laisse perplexe. Je m’approche de la toile.


Je me demande si la femme est consentante. Elle semble vouloir se débattre avec son désir. Partir ou rester ? Veut-elle se sauver après des ébats torrides ? Les draps sont défaits, le lit inspire la luxure. Tout à coup, je sens une chaleur monter des orteils à mes jambes. Je détache mon foulard et je remarque de ma main, les effleurant à peine, les pointes de mes seins durcies.


Le lit parle de lui-même : les oreillers les pointes en l’air, les courbes et les reliefs des draps suggèrent les formes du corps. J’aimerais être dans cette chambre, ne pas participer mais regarder, être voyeuse. Savoir ce qui s’est passé avant ce moment. Pourquoi veut-elle partir ? Il me semble très attentionné. Ma petite culotte commence à être mouillée et ce n’est pas la pluie… Le rouge me monte aux joues, et je décide de partir, de fuir ce désir qui monte.



Confuse le restant de la journée, je repense à cette expérience le soir, dans mon bain. Le jeune homme sur la toile veut garder sa maîtresse, la baiser encore et encore, malgré le moment déjà passé avec elle. Ce n’est pas une beauté classique cette femme, rien d’extraordinaire à part son cou, qu’elle a un peu long d’ailleurs. On sent cette femme alanguie, presque droguée, j’aurais peut-être aussi à la place du jeune homme l’envie de lui embrasser le cou et presque de la mordre. Je sens l’émoi du matin revenir.


Ma main se déplace tranquillement de mon ventre à mon sexe caressant en douceur mes petites lèvres. Elles palpitent sous mes doigts. Malgré l’eau du bain, je mouille si bien que je peux en recueillir un peu et venir agacer, pincer mon clitoris qui ne demande que ça. J’aurais besoin d’autre chose. Mes doigts ne suffisent pas. Je pense alors à ma brosse à dents fonctionnant à piles dans mon sac à cosmétiques. Je m’installe au bord du bain, mets un peu d’huile sur sa tête et fais glisser la brosse à dents vibrante dans ma fente. Un cri m’échappe, la sensation des poils drus sur mon clitoris fait des petits chocs retentissants jusqu’aux orteils.


Dans ma tête les images changent : le jeune homme est en train de déguster, la tête à travers les jupes, le sexe de madame. Elle se tortille un peu, ramène sa tête pour l’embrasser car elle ne semble pas vouloir prendre son plaisir de cette façon. Les mains du jeune amant lui triturant ses mamelons lui broient les seins. Il prend son amante et d’un geste volontaire la retourne.


Le personnage devient Michel que je vois à travers le désordre des draps en train d’examiner et de caresser la courbe de sa croupe. Il passe sa main du sexe de la jeune femme jusqu’entre ses fesses. Il s’assure que son petit anneau est bien lubrifié et avance son sexe bien gonflé vers la minuscule entrée et pénètre doucement dans son antre. Mon doigt, en accord, suit le même trajet. La brosse à dents me chauffe à blanc, je n’en peux plus et j’explose littéralement ! Je m’essuie en vitesse et je me blottis dans les draps pour une nuit ponctuée de rêves érotiques.



Le lendemain la pluie a cessé et je me présente à mes multiples rendez-vous, rencontrant des personnes plus ou moins intéressées par mon projet. Et c’est ainsi les jours suivants. Le souvenir du « Verrou » continue à me hanter et je me demande toujours pourquoi cette œuvre me fait cet effet-là.

Mon dernier rendez-vous est avec le propriétaire d’une petite galerie sur les Champs-Élysées. Je suis un peu découragée par mon insuccès et je me demande si je dois ou pas, rencontrer cet homme. Au téléphone, il me semble charmant et je pense que cette voix doit aller de pair avec la personne, donc je décide de m’y présenter.


Le soleil est cette fois chaud et le temps plus clément. J’enfile une petite robe qui sait bien mettre mes formes en valeur. Aujourd’hui, je me sens plus jolie, moins vieille que ces dernières semaines. Un regard dans le miroir, un sourire et je me dis qu’à défaut d’être jolie je suis sexy.


Sur le seuil de la galerie j’hésite, mais une voix m’interpelle. Le monsieur est en fait un homme dans la vingtaine, beau comme un cœur. Plus assurée et moins timide, je me présente et nous commençons à parler de tout et rien. Il me fait pénétrer dans son bureau. Il me dit qu’il aime bien mon coin de pays et qu’il y est allé plusieurs fois. Il me demande ce que j’ai fait depuis mon arrivée. Nous parlons de tout et de rien juste pour le plaisir d’étendre la conversation avant de parler des affaires plus sérieuses.


Ses yeux verts me fixent et son attention est telle que j’ai l’impression que tout ce que je dis est amusant et intelligent. Quelques fois, un mouvement de la tête fait onduler ses cheveux bouclés. Son corps est allongé mais gracieux, tout en harmonie. Je lui montre mes toiles et il semble impressionné. C’est presque l’heure de déjeuner. Il m’invite dans un bistro du coin et j’accepte.


La conversation prend une drôle de tournure et je commence à raconter mon histoire avec Michel. Il écoute, toujours aussi attentif. À la fin de mon récit, il me dit simplement :



Je me sens devenir cramoisie. Et finalement, je lui raconte mon trouble devant le Fragonard. Il sourit, d’un air entendu.



Le repas continue tout en plaisir, en rire et en histoires intimes. Après le dîner nous marchons jusqu’au Louvre. Le soleil, la chaleur rendent la ville merveilleuse. Je me sens bien. Nos bras se frôlent et son odeur rappelant le cèdre me donne envie de me coller, de humer son cou et de l’embrasser derrière les oreilles.


Devant le Fragonard, je lui explique ce que je vois, les éléments qui me troublent. Le satin des draps, le cou offert de la jeune femme, les formes qui surgissent dans le lit, la pomme, le fruit défendu… À mesure que je parle, il s’approche derrière moi. Il m’enlace, et je sens son sexe se dresser contre mes fesses. Il me serre et me tourne vers lui, il pose des baisers sur mon cou, tout doucement, tout tendrement. Il sent bon et j’aimerais rester là, collée à lui.


Je désire ce corps jeune, sa douceur, cette peau toute lisse et douce. Sa main monte discrètement sur mes cuisses. De mon côté, ma main palpe sa verge que je sens dure et gonflée dans son pantalon. Un hommage que je reçois avec plaisir. Les visiteurs se détournent, un peu choqués. Mes jambes flanchent. Je me sens ruisseler, je voudrais qu’il me prenne là tout de suite. Je sens mon sexe palpiter, il n’attend que d’être rempli par lui. Ses lèvres cherchent les miennes et dans un murmure il me dit gentiment :



Pendant un instant je regarde de nouveau la toile. Tout à coup je souris. J’ai enfin compris !



Il me regarde, et éclate de rire. Il me prend par la taille et en se dirigeant vers la sortie me dit :