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n° 13469Fiche technique102478 caractères102478
Temps de lecture estimé : 59 mn
18/09/09
Résumé:  Un célibataire, un couple dans l'appartement d'en face. Les hommes sont amis d'enfance, la femme est très jolie.
Critères:  fh voisins voir exhib photofilm fmast hmast fellation cunnilingu fgode pénétratio double -couple+h -exhib
Auteur : Zébulon            Envoi mini-message
V comme...

Dring !


François regarda sa montre : 11 h 45. À cette heure-là ce devait être ses parents qui sonnaient à la porte. Depuis deux ans qu’il habitait dans cet appartement le rituel était immuable. Un samedi sur deux il allait déjeuner chez ses parents et en profitait pour leur amener son linge sale. Le samedi suivant ils venaient déjeuner chez lui et lui ramenaient son linge lavé, repassé et plié. Son père faisait de temps en temps allusion à l’acquisition d’une machine à laver, mais François repoussait l’idée en arguant de l’exiguïté de son logement. Sa mère, quant à elle, était bien heureuse d’effectuer cette corvée pour son fils unique, sachant parfaitement que la rupture de cette obligation provoquerait inévitablement un espacement de ses visites. Le linge sale était le lien qui lui permettait de voir son fils toutes les semaines.


Le jeune homme se dirigea vers la porte en maugréant. Il était bien content de trouver ses vêtements propres et surtout repassés, corvée qu’il avait en horreur, mais il se serait bien passé de devoir préparer un repas pour trois tous les quinze jours. Mais c’était devenu une habitude et la rompre aurait sûrement froissé sa maman. Il fit donc entrer ses visiteurs et les débarrassa de la corbeille emplie à ras bord. Après les remerciements de circonstance, il les installa dans le canapé, sa dernière acquisition, qui lui avait coûté plus cher qu’un lave-linge, ce que son père ne manqua pas de relever. L’apéritif servi, sa maman commença à lui rapporter tous les derniers potins du village.



La tuile, pensa François. Laurent, c’était son copain depuis l’école primaire. Ils avaient été inséparables durant toute leur scolarité, on ne voyait jamais l’un sans l’autre. Puis ils avaient pris des chemins différents à cause de leur choix d’études supérieures. Laurent était parti à Paris, où il était resté une fois son diplôme en poche. Aujourd’hui les deux amis n’avaient plus de relations. Mais Laurent avait toujours été le point de comparaison, une sorte de modèle pour la maman de François. Laurent était bon à l’école, aussi bien en maths qu’en sport, il avait eu plus de flirt, il se conduisait toujours en bon garçon, il avait intégré une école prestigieuse après sa prépa alors que François était allé en fac. Au début, cela avait provoqué un climat de saine émulation entre les deux garçons. Puis au fur et à mesure des années et de la supériorité grandissante de Laurent, la comparaison était devenue pesante pour François. Et voilà que maintenant, même à distance, il faisait revenir sur le tapis la question du célibat du jeune homme !


Ah, ce célibat ! C’était le sujet de préoccupation majeur de sa mère. Combien de fois lui avait-elle demandé quand il se déciderait à se marier ! À vingt-cinq ans, François menait une vie de célibataire heureux. Il plaisait aux filles, il en profitait, et il n’avait aucune envie de s’établir pour l’instant. De toute façon il n’avait pas encore rencontré la femme avec qui il aurait envie de passer sa vie. Mais il ne la cherchait pas non plus. Il choisissait plutôt des cibles « faciles », dont il était sûr qu’il n’aurait aucun mal à se débarrasser. D’ailleurs, autant il était bon dans la drague d’un soir, autant il se sentait mal à l’aise pour faire une cour sérieuse. Et, supposant que ses parents n’apprécieraient pas le genre de fille qu’il amenait dans son lit, il avait résolu de ne leur en présenter aucune. Tant et si bien qu’ils supposaient que leur fils était un cœur désespérément solitaire, ce qui inquiétait sa génitrice. François décida de ne pas entrer dans une énième discussion à ce sujet. Il coupa court en se félicitant pour son ami et servit aussitôt le repas.


Une fois que ses visiteurs furent partis, il décida d’aller faire un tour en ville pour se changer les idées. Il aimait ses parents, mais franchement, des fois, ils le « gonflaient ». Il traîna donc dans différents magasins, faisant ses emplettes alimentaires hebdomadaires, et alla s’offrir une bière dans son café favori. Il y rencontra quelques copains avec qui il décida de passer la soirée. Il ne rentra chez lui qu’en fin de soirée.


La nuit était tombée, la pleine lune éclairait l’appartement d’une lueur blafarde. Comme souvent après ses sorties nocturnes plus ou moins arrosées, il n’alluma pas la lumière pour laisser ses yeux rougis se reposer. En se dirigeant vers sa chambre, il aperçut la corbeille de linge, attendant sagement, là où il l’avait posée, qu’il la vide. Il prit son courage à deux mains et décida de ranger le linge dans son placard, motivé principalement par le fait qu’il n’avait plus un sous-vêtement propre pour le lendemain.


Le placard était contigu à la baie vitrée qui offrait une large vue sur l’appartement d’en face. Cet appartement était aménagé sous le toit d’une petite maison de ville, que l’appartement de François surplombait d’un étage. Les deux velux qui ornaient le toit avaient toujours été occultés par un rideau opaque, de telle sorte que le jeune homme n’avait aucune idée des pièces qu’ils éclairaient.


Mais ce soir, tout en rangeant son linge, il regarda par la fenêtre. Et ce qu’il vit lui fit l’effet d’un coup de poing dans le ventre. Là, sous ses yeux, à travers un des velux éclairés, une superbe jeune femme nue lui apparut !


Son premier réflexe fut de se plaquer contre le mur pour ne pas être vu. Puis il risqua prudemment un léger mouvement de la tête pour voir à nouveau l’apparition. La femme était debout, entièrement nue, se découpant parfaitement dans l’encadrement du châssis de toit. Sa tête n’était pas visible, la fenêtre s’arrêtait aux épaules. François fut rassuré, elle ne pouvait donc pas le voir. Il put la regarder tout à loisir plus en détail.


La silhouette était mince, la taille fine, les seins hauts se tenaient parfaitement sans l’aide d’aucun artifice, les aréoles étaient larges et foncées, les tétons dressés en oblique, le triangle noir du pubis se dessinait nettement sur la peau blanche du ventre et des cuisses longues et musclées. L’ensemble était bandant, vraiment bandant ! Le jeune homme sentit son sexe se rappeler à son bon souvenir.


En élargissant son champ de vision, il remarqua que les murs derrière elle étaient recouverts de faïence blanche. La blancheur du fond faisait ressortir la couleur chair de ce corps sublime. Il vit tout à coup de l’eau ruisseler sur le corps. Elle prenait sa douche ! Cette pièce était la salle de bain ! Quelque chose attira l’œil de François. Il tourna la tête et vit que le deuxième velux venait de s’allumer. Il y avait donc quelqu’un d’autre dans l’appartement. Son cœur se mit à battre plus fort. Et si c’était une autre fille ? Si la créature superbe qu’il contemplait une seconde auparavant était étudiante et qu’elle soit en colocation avec une amie ? Et si l’amie allait prendre sa douche à son tour ? Et si toutes les deux étaient un peu plus que des amies ? Il banda un peu plus fort en imaginant le spectacle que les deux filles pourraient lui offrir.


Il regarda attentivement ce qu’il découvrit être le salon. Une ombre se projeta furtivement dans la pièce. Puis une lumière bleutée se diffusa progressivement, augmentant rapidement d’intensité. On avait allumé la télé. D’où il était il ne pouvait la voir. Mais il distinguait parfaitement le dossier du canapé, qu’il imagina être disposé devant. Pendant une fraction de seconde la lumière bleue fut masquée par la personne qui passait devant l’écran, puis une silhouette vint s’affaler sur le canapé. L’observateur n’en voyait que le haut du crâne, de dos. La tête se tourna de profil, et le sang de François se glaça ! Laurent ! C’était Laurent !


Il se plaqua à nouveau contre le mur, et regarda la salle de bains. Et zut ! Un épais rideau de buée tapissait maintenant le velux, lui laissant juste deviner la tache plus sombre du corps sur le fond blanc. Il essaya de calmer les battements de son cœur et tenta de raisonner logiquement. Voyons, que savait-il ? Laurent avait une petite amie, d’accord. La preuve venait de lui en être donnée. Il était censé habiter à Paris or il était là, dans l’appartement d’en face. Pourquoi n’en avait-il rien dit à ses parents quand ils s’étaient rencontrés la semaine dernière ? Aurait-il déménagé secrètement ? Ou alors… Ses parents lui avaient dit l’avoir vu, peut être ne l’ont-ils en effet que vu et ne lui ont pas parlé. Cela expliquerait à la fois que ses parents n’étaient pas avertis de son déménagement, et que Laurent n’ait pas connaissance de son adresse, et donc du fait qu’ils étaient voisins.


Il ne faut surtout pas qu’il l’apprenne, du moins pas tout de suite, pensa François. Tant qu’il ignore que j’ai une vue imprenable sur sa salle de bains, je pourrai continuer à me rincer l’œil ! Oui, mais pour ça, il faut qu’ils pensent tous les deux que l’appartement est inhabité, par moi ou par un autre. Donc il ne faut pas que mes pièces soient éclairées le soir quand ils sont là. François frémit par avance du spectacle de cette jeune femme nue que son stratagème lui permettrait d’admirer. Puis immédiatement un sentiment de honte l’envahit. Comment, tu deviens un voyeur ? N’as-tu pas honte de t’abaisser à de si viles pratiques ? lui souffla sa conscience. Le bien et le mal, la morale et l’envie, le respectable et le désirable se mirent à s’opposer dans son esprit.


Il était en pleine tempête spirituelle quand un mouvement lui attira l’œil à nouveau. La lumière de la salle de bains venait de s’éteindre. Quelques secondes plus tard, la naïade apparut dans le salon, seulement vêtue d’une longue serviette blanche nouée au-dessus des seins. Elle alla s’accouder sur le dossier du canapé, juste derrière son fiancé. Les mouvements de sa tête indiquaient que la conversation s’était engagée. Ses avant-bras, jusqu’à présent bien en évidence sur le haut du dossier, glissèrent vers la banquette. La jeune femme se pencha pour poser sa joue sur celle de Laurent. Puis elle se redressa, brandissant victorieusement la chemise de son homme, qu’elle jeta au loin telle une strip-teaseuse en plein numéro.


Brusquement elle se retourna, face à François. Il se recula un peu plus dans la pénombre. Elle s’avança et vint coller son visage contre la vitre, la main en visière. Pour la première fois il vit son visage. Mon dieu, qu’elle est belle ! pensa-t-il. Les traits étaient fins, la peau semblait d’une douceur infinie, les cheveux ondulés mi-longs encadraient l’ovale du visage, le présentant comme un joyau dans un écrin. L’ensemble dégageait une impression de douceur, à laquelle François se serait bien immédiatement abandonné. La jeune femme, après avoir scruté l’extérieur, et vérifié qu’il n’y avait aucun signe de vie dehors, se retourna. Elle se dirigea vers le canapé, d’où Laurent n’avait pas bougé. Elle dénoua sa serviette et la laissa glisser au sol. Son cul, délicieusement charnu, rond et ferme, posé sur de longues jambes fines, apparut aux yeux du jeune homme. Il sentit sa queue gonfler de nouveau.


Elle alla reprendre sa position précédente, penchée sur son homme par-dessus le dossier. Elle exposait ainsi son cul à la vue de François, qui regretta de ne pas avoir de jumelles ou de caméra pour pouvoir en faire un gros plan. La lumière, sûrement une lampe sur pied posée quelque part derrière la jeune femme, l’éclairait de trois quarts arrière, mettant ainsi encore plus en relief les collines de chair de ses fesses. Elle laissait dans l’ombre l’espace entre ses cuisses, de telle sorte que François ne put déterminer si le noir qu’il y voyait était dû à l’absence d’éclairage ou bien plutôt à la sombre toison fournie qu’il avait vue sous la douche. Il se plut à imaginer que la deuxième solution était la bonne et qu’elle lui dévoilait en toute confiance son intimité.


Laurent se leva et vint se placer à côté d’elle. Les mains de la jeune femme, qu’il n’avait pu voir, n’étaient pas restées inactives, car il constata qu’en plus d’être torse nu, son pantalon était déboutonné. Sa compagne acheva ce qu’elle avait commencé, et le pantalon alla rejoindre la chemise dans un coin du salon inaccessible à la vue de François. Elle s’agenouilla alors devant Laurent, vêtu seulement de son caleçon. Elle se mit à frotter ses joues contre le bassin de son fiancé, lentement, allant d’une hanche à l’autre en passant par l’endroit où les cuisses se rejoignent. Rien que d’imaginer cette caresse sur son propre corps provoqua une érection à François.


Elle recula sa tête et le voyeur put constater que son ami avait eu la même réaction que lui. Le tissu du caleçon était tendu vers le visage de la fille. Alors, tout doucement, très précautionneusement, comme si elle déballait un cadeau fragile et précieux, elle fit glisser le caleçon sur les chevilles. Le sexe en érection apparut, fièrement dressé, raide de désir pour cette jeune femme si enviable. Elle approcha ses lèvres des couilles du jeune homme, et se mit à donner des petits coups de langue, appuyés, appliqués, qui en disaient long sur le plaisir qu’elle prenait à cette pratique. Sa langue remonta le long de la queue, dont il sembla à l’observateur qu’elle avait gagné en volume, et engloutit le gland dans sa bouche. François n’y tenait plus, il dut libérer sa propre queue du carcan de tissu qui la comprimait et l’enveloppa de sa main.


La tête de la jeune femme allait et venait sur le membre de son amant, l’embouchant profondément jusqu’à sa gorge puis la libérant pour venir en agacer le bout de petits coups de langue pointue. Ce traitement semblait convenir à Laurent, qui avait basculé la tête en arrière. Brusquement il la repoussa des mains et la fit se relever. Il lui prit les bras et la conduisit à reprendre sa position du début, accoudée au canapé. Il vint se placer derrière elle. La main droite de la fille quitta le canapé pour venir se glisser entre ses jambes. François comprit qu’elle attrapait la queue de Laurent, pour l’amener dans un fourreau encore plus chaud et plus humide que sa bouche. La femme se cambra d’un coup quand l’homme donna un vigoureux coup de rein. François imagina la douceur d’un vagin autour de son sexe, la chaude humidité d’une femme qui l’enveloppait, et sa main s’activa de plus belle.


Il ne résista pas longtemps au traitement qu’il s’infligeait. Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux augmentait l’intensité de sa masturbation, et il jouit dans un cri qu’il étouffa tant bien que mal. Les deux amants, un étage plus bas, s’activaient toujours. Laurent accéléra brusquement son mouvement puis se raidit, les mains serrées sur les hanches de sa partenaire. Quelques instants plus tard les corps se séparèrent puis se réunirent face à face dans un tendre baiser. Ils sortirent du champ de vision de François, et la lumière s’éteignit. Elle se ralluma quelques secondes plus tard dans la salle de bains. La jeune femme réapparut dans la douche. Elle procéda à une toilette intime, se sécha puis sortit de la pièce en fermant la lumière.


François resta encore quelques instants à son poste d’observation pour vérifier que les deux amants étaient allés se coucher. La chambre devait donner de l’autre côté, aucun espoir donc d’apercevoir quelque chose dans cette pièce. Il alla se coucher à son tour. Les pensées se bousculaient dans son esprit, et il eut bien du mal à trouver le sommeil. Tôt ou tard Laurent découvrirait que son ami habitait en face de chez lui. Fallait-il devancer l’appel et provoquer une rencontre « fortuite » dans la rue ? Ou bien profiter de la situation tant qu’elle durerait ?


Au matin, sa résolution était prise. Les sentiments qu’il avait éprouvé durant sa séance de voyeurisme, ce plaisir malsain, l’avaient excité au plus haut point. En y réfléchissant, il s’aperçut qu’il n’avait pas atteint ce degré d’érotisme depuis son dépucelage, depuis la première fois où il avait vu un sexe féminin, blotti et ouvert entre les cuisses écartées de la jolie jeune fille qui était sa petite amie à l’époque. Il décida donc de continuer comme la veille au soir, et advienne que pourra !


Il prit bien soin en se levant de ne pas apparaître devant ses fenêtres. À sa grande déception le couple était déjà levé et toiletté. Aucun signe de vie dans l’appartement d’en face, ils avaient dû sortir. Pas étonnant, un coup d’œil à la pendule lui indiqua qu’il était onze heures et demie ! La journée lui parut très longue. Il pensait sans arrêt au spectacle qui peut-être s’offrirait à lui ce soir, une fois la nuit tombée. Il sortit en ville pour tuer le temps, flânant dans les rues qu’il connaissait par cœur en essayant de se changer les idées.


Puis brusquement une idée lui vint. Un caméscope ! Il ressentit le besoin impérieux d’acheter un caméscope. Avec un tel appareil il pourrait faire des zooms, et bien sûr enregistrer ce qu’il verrait. Il mit son idée à exécution, et heure après il ressortait d’une grande surface avec son achat sous le bras.


Quand il rentra chez lui, le jour était encore haut. Avec mille précautions pour ne pas être vu, il jeta un coup d’œil en contrebas. Il ne vit personne, mais il remarqua immédiatement que la disposition du salon avait changé. Le canapé, qui lui tournait le dos, était maintenant aligné dans l’axe de la fenêtre. Les meubles avaient dû être posés un peu n’importe où par les déménageurs et le sens féminin de l’ordre et de l’harmonie avait dû rectifier le tir.


François décida de profiter de l’absence de ses voisins pour tester sa nouvelle acquisition. Il prit soin de recouvrir d’un adhésif la petite diode rouge qui s’allumait lors de l’enregistrement. Il chercha le meilleur angle de prise de vue et installa la caméra sur son trépied, devant lequel il posa une plante verte pour le dissimuler. Avec le zoom il arriva à distinguer le grain du tissu du canapé. Il se dit que c’était suffisant pour lui révéler le genre de détails qu’il cherchait à voir. Il vérifia que la cassette était bien en place, puis dîna rapidement.

Il se mit alors à attendre le retour de son vieil ami et de sa jolie fiancée.

Les locataires d’en face rentrèrent avant la nuit. Laurent s’installa sur le canapé et alluma la télé. Son amie restait invisible. Mais à la conversation sporadique qu’il pouvait deviner sur les lèvres de l’homme, François déduisit qu’elle devait être dans la cuisine à préparer le repas. Il se remémora la blague qu’une copine lui avait un jour racontée : quel est le masculin de « affairée dans la cuisine » ? « assis dans le canapé » ! et se dit que le couple n’était pas très moderne dans la répartition des tâches ! Puis Laurent se leva et disparut. Sans doute était-il passé dans la cuisine ou la salle à manger pour dîner.


Moins d’une heure plus tard, ils étaient de retour tous les deux dans le salon. Ils prirent place sur le canapé, devant la télé. La nuit descendait doucement, l’obscurité naissante permettait à François de se rapprocher de la fenêtre sans risquer d’être vu. Les regards furtifs pouvaient maintenant laisser place à une observation continue. Il ne pouvait pas voir l’écran de télévision, mais aux éclats de rire qu’il percevait, il conclut que le couple regardait une comédie. Par curiosité il chercha sur son programme télé ce que ce pouvait être. Ah oui ! celle-ci il l’avait déjà vue et effectivement elle était vraiment drôle ! En laissant traîner ses yeux sur le magazine, il s’aperçut qu’un film érotique était programmé en deuxième partie de soirée sur la même chaîne. Tiens, voilà qui pourrait servir mes affaires , pensa-t-il !


L’attente lui parut interminable. Que c’est long, une heure et demie, quand on voit passer chaque minute ! L’heure indiquée sur le programme télé arriva enfin. Les deux amants se levèrent du canapé et quittèrent la pièce. Oh non, c’est fichu, ils vont aller se coucher. Tout ça pour rien ! Il resta toutefois à son poste d’observation car la lumière en face ne s’était pas éteinte.


Une ombre s’allongea dans le velux puis Laurent apparut. Il jeta un coup d’œil à la télévision et se retourna pour appeler sa compagne. Sans doute avait il vu la nature du film et il voulait le regarder avec elle. Elle apparut à son tour et regarda l’homme d’un air qui voulait dire « oh toi, espèce de pervers ! ». Elle s’assit néanmoins sur le canapé, immédiatement imitée par Laurent.


François se tenait prêt à déclencher le caméscope au moindre mouvement. Il ne connaissait pas le film diffusé. Il n’en savait donc pas l’intensité érotique ni les temps forts. Mais il espérait très fort que ses voisins les lui révéleraient par leurs réactions ! Une demi-heure s’écoula sans qu’ils ne fassent le moindre geste. François commençait à s’impatienter. Il se dit qu’il aurait peut-être mieux fait de regarder le film, il en aurait eu plus à voir.


Puis enfin un mouvement. La jeune femme se leva et se planta devant son ami. Elle se mit à onduler du bassin dans ce qui semblait être l’imitation de la danse du ventre, mais en moins expérimenté. François exulta et se précipita sur la caméra pour la mettre en marche. Juste à temps pour enregistrer l’image de son chemisier tombant à terre.


Toujours ondulant, elle déboutonna son jean et entreprit de le faire glisser vers le bas. Mais manifestement l’opération était moins facile qu’elle ne l’avait imaginé. Quelques grammes superflus sur ses jolies fesses sans doute ! Elle dut s’immobiliser pour réussir à l’enlever. Qu’importe, elle était maintenant en sous-vêtements, et, mon dieu, qu’elle était appétissante ! François n’eut guère le loisir d’admirer la coupe du soutien-gorge car il vola presque aussitôt, allant rejoindre dans son inutilité le chemisier qu’elle avait dû pourtant soigneusement repasser, maintenant froissé en boule sur le sol.


Puis elle s’allongea sur le canapé, en en chassant son compagnon. Ses pieds étaient tournés vers la fenêtre. François avait une vue imprenable sur sa culotte, dont le clair de lune éclairant la pièce faisait ressortir la blancheur. Il ajusta le zoom du caméscope pour ne cadrer que le canapé.


Laurent s’agenouilla aux côtés de sa compagne. Il lui passa la main dans les cheveux puis l’embrassa longuement. Ses mains se mirent à parcourir doucement le corps féminin étendu devant lui. Des cheveux aux pieds puis des pieds aux cheveux, passant d’abord sur l’extérieur du corps puis se rapprochant à chaque passage de la ligne médiane. Il parcourait la topographie de son corps comme un explorateur soucieux de ne rien bousculer du paysage qu’il traverse.


Ses caresses commençaient à produire leurs effets. Sur leur objet, d’abord, qui imperceptiblement se mettait à frémir, dont certains muscles se contractaient brièvement pour se relâcher plus détendus. Sur François, ensuite, dont un muscle se contractait de plus en plus sans vouloir se relâcher.


Puis Laurent remplaça ses mains par ses lèvres. Il entreprit de refaire le même chemin, mais toujours en évitant les zones trop sensibles. Il remonta sur l’intérieur des cuisses, resta à distance de l’ourlet de la culotte, traversa lentement le désert plat du ventre pour arriver à la base des dunes de chair. Leur sommet était orné d’un petit monticule dressé vers le ciel, comme si l’explorateur y avait planté un drapeau pour signifier que le terrain nouvellement découvert était désormais conquis.


Il prit alors un téton entre ses lèvres pendant que ses doigts faisaient la même chose sur l’autre sein. La fille se cambra brusquement de plaisir en écartant les jambes. François crut alors distinguer une tache légèrement sombre sur le blanc auparavant immaculé de la culotte. Il se promit de vérifier plus tard sur l’enregistrement. Ah, elle mouille ! Cette réflexion acheva de le faire bander totalement.


Ce devait être le cas également de son ami d’enfance car il se débarrassa rapidement de son jean et de son caleçon. François put constater que oui, il bandait dur, lui aussi. La jeune femme se redressa sur un coude et voulut empoigner l’objet de son désir de l’autre main. Laurent la repoussa doucement et la fit se rallonger. Il vint se placer en face d’elle et fit glisser doucement ses mains le long de ses cuisses jusqu’à l’élastique du sous-vêtement. Elle souleva légèrement son bassin pour laisser passer l’étoffe sous ses fesses puis, une fois fait, elle dressa ses jambes jointes en l’air. Elle voulait lui offrir la vue si excitante de son sexe présenté dans l’écrin de ses cuisses. Laurent se mit à genoux devant elle pour mieux contempler ce joyau gonflé de désir. Elle écarta alors lentement ses jambes toujours dressées pour qu’il puisse apprécier l’étendue de ce désir.


François se félicita de sa chance. Il avait sous les yeux une merveilleuse petite chatte profondément ouverte, dont les rayons du clair de lune lui renvoyaient les éclats de la moiteur. Les grandes lèvres tendues à l’extrême ne cachaient plus rien de cette fente rose vif aux bords délicieusement ourlés, couverts de cette rosée qu’il aurait aimé pouvoir laper à grands coups de langue. Elle mouillait, le doute n’était plus permis !


Laurent devait avoir les mêmes envies que son voyeur car il approcha sa tête du fruit fendu. François pesta. En faisant cela, son ami lui masquait la vue. Mais pousse-toi donc ! Dégage, laisse-moi voir encore cette merveille de la nature, laisse-moi me remplir la vue de ce spectacle, et que cet unique sens travaille pour les quatre autres !


Mais si les deux hommes étaient liés par l’amitié, ils ne l’étaient pas par la télépathie. Laurent enfonça sa tête plus profondément et entreprit de faire de sa langue son nouvel outil d’exploration. Il devait avoir résolu d’en dresser une carte complète car son périple dura un temps interminable pour l’observateur. La jeune femme ne devait pas avoir la même notion du temps, à en juger par les mouvements spasmodiques de ses cuisses, tantôt largement ouvertes pour s’offrir encore plus, tantôt serrées contre la tête de son bienfaiteur dans une contraction de plaisir. Puis tout son corps s’arc-bouta, écrasant son sexe sur la bouche de son homme. François crut percevoir un cri à travers les fenêtres fermées, et le corps de la jeune femme retomba sur le canapé.


Laurent se releva, offrant enfin à nouveau la vue que François appelait de ses vœux. Cette fois, la tache sombre n’était pas sur la culotte, et pour cause, mais s’étalait largement sur le tissu du canapé. Le plaisir avait dû être grand. L’homme revint à la hauteur du visage féminin et lui proposa ce qu’il lui avait refusé auparavant. Elle s’en saisit d’une main et l’attira vigoureusement dans sa bouche. Après seulement quelques instants de ce traitement, Laurent se recula. Il prit son sexe en main, le serra sous le gland pour éviter l’inévitable, mais trop tard. Il éjacula puissamment sur les seins de son amie.


François se réjouit égoïstement du manque de résistance de son copain. Déjà qu’il avait une très jolie copine, si en plus c’était un dieu du sexe ce serait vraiment trop injuste ! Caliméro se ressaisit et reprit son observation. La jeune femme attrapa quelques mouchoirs en papier de la boîte posée sur la table du salon et s’essuya les seins. François avait toujours détesté cet après-orgasme, quand la femme « va aux toilettes » pour effacer les traces du passage de l’homme. Ce brusque retour à la réalité de l’hygiène après les transports du sexe avait un goût désagréable. Il n’empêche qu’il se munit des mêmes armes en prévision de la fin de sa soirée.


La jeune femme se leva, éteignit la télévision et les deux amants quittèrent la pièce. Le voyeur mit fin à l’enregistrement. Manifestement, il n’y aurait plus rien à voir ce soir. Il retira la cassette du caméscope, passa dans sa chambre aux volets hermétiquement clos et visionna le film de la soirée, en repassant plusieurs fois un certain passage. Ses mouchoirs en papier lui furent rapidement utiles…


Le lendemain il se réveilla tard. Sa nuit avait été agitée, il avait eu du mal à trouver le sommeil, rempli comme il l’était d’images troublantes. En se levant, son premier réflexe fut un coup d’œil sur les fenêtres d’en face. Rien, pas de trace de vie. Ils devaient être sortis. François remit la cassette dans le caméscope, en prévision de futures scènes à filmer. De cette façon il ne serait jamais pris au dépourvu !


Son estomac criait famine. Le sandwich qu’il avait avalé la veille au soir lui paraissait bien loin ! Il faudrait qu’il pense à mieux s’organiser à l’avenir, à manger de bonne heure en prévision des soirées passées à faire le mort dans la pénombre. Autrement il ne tiendrait pas le coup ! Le réfrigérateur aussi avait le ventre vide. Je suis bon pour la corvée de courses. Après avoir pris une douche et avalé un café, il se mit en route pour le supermarché.


François détestait faire les courses. Partant du principe que le désagrément ressenti était proportionnel au temps passé dans le magasin, il s’était fait une liste de courses mentale. Toujours la même. De cette façon il savait exactement ce qu’il voulait et où le trouver dans les rayons. Pas de temps perdu à hésiter devant l’abondance des étalages. Avec cette méthode il réussissait à faire ses courses d’une semaine en quinze minutes chrono, hors passage en caisse. Son objectif était d’abaisser ce temps à dix minutes. Ces cinq minutes gagnées, il n’en ferait probablement rien mais bon, il ne serait pas dans le magasin à faire quelque chose qui lui déplaisait !


Ce jour-là, il réussit à battre son record. Un coup d’œil à sa montre en arrivant aux caisses lui confirma qu’il n’avait mis que treize minutes. Content de lui, il choisit la caisse la moins fréquentée, ce qui n’est pas toujours un gage de rapidité, et prit sa place au bout de la file.


Il pestait intérieurement en voyant la caissière appeler un vendeur pour lui donner un prix quand un bruit lui fit tourner la tête. Ah non, rien. Il avait dû rêver.



Il se retourna et prit en pleine poire le visage hilare de Laurent.

Rester calme, surtout rester calme ! pensa François. Et feindre la surprise, une surprise heureuse ! Bon Dieu ! C’est foutu pour les séances d’espionnage, maintenant !



Laurent se retourna et désigna la jeune femme derrière lui. Mon Dieu ! Elle est encore plus belle que je ne l’avais vue !



Bon sang ! Quelle galère ! Ils vont me montrer leur appartement, je vais être obligé de leur dire que j’habite en face, et alors là, fini le spectacle ! Je vais pouvoir ranger mon caméscope au placard, il n’est pas prêt de resservir !


La circulation était fluide, l’avantage des petites villes, et ils arrivèrent rapidement à destination. Ils purent même se garer presque en face de leur porte. Bon, il va falloir que je leur dise que j’habite dans la rue parallèle.



Ils montèrent à l’appartement, au premier étage de la petite maison de ville. L’entrée se faisait sur un dégagement. François savait déjà qu’à gauche était le salon et qu’à droite, tout au bout du couloir, c’était la salle de bain. Ils entrèrent dans le salon. Bon, allons-y pour le numéro d’acteur ! Il se dirigea vers le « velux » qu’il connaissait si bien.



François crut percevoir dans le ton de cette réponse comme un quelque chose qui le mit mal à l’aise. Serait-il possible qu’elle se soit rendu compte de quelque chose ? Non, c’est mon imagination, je suis trop tendu. Cool !



Quelques fractions de secondes s’écoulèrent et…



Cette fois, c’est bien foutu.



Ouf, il a gobé ! Mais, en se retournant, il crut percevoir un sourire sur le visage d’Estelle.

Laurent les entraîna ensuite dans la cuisine. L’appartement n’avait pas de salle à manger, c’est donc la cuisine qui remplissait cet office.



François fut surpris que son ami parle à sa compagne de cette façon. Serait-il un peu macho sur les bords ? C’est vrai qu’il l’avait toujours été. Il fut encore plus surpris de voir la jeune femme s’exécuter avec le sourire. Voilà une femme bien soumise.


Pendant l’apéritif, les deux amis de longue date commencèrent à se raconter leur vie respective depuis leur séparation. La conversation continua pendant qu’Estelle leur servait le repas. Elle ne parla que peu, juste en réponse aux questions qu’on lui posait. Laurent fit plusieurs allusions graveleuses à leur vie intime, vantant les mérites d’amante de sa maîtresse. François retrouvait bien là le Laurent qu’il avait connu, tout compte fait. Sûr de lui, grande gueule et un peu agaçant à la longue. Mais son côté gouailleur lui avait valu bien des conquêtes à l’époque du lycée ! Les filles doivent aimer les machos, se dit François, désabusé de ne pas l’être ! Tout de même, Estelle avait bien du mérite de supporter son ami, dont l’attitude lui devenait de plus en plus déplaisante au fur et à mesure du repas. Comment peut-on traiter une fille de la sorte ? En plus, elle est vraiment très jolie. Si tu étais tombé sur moi au lieu de lui, tu verrais comme un homme peut être doux et aimant ! François se reprit mentalement. Il n’allait quand même pas tomber amoureux de la copine de son copain ! Ça ne se fait pas, voyons !


Il en était là de ses réflexions, en buvant son café, quand ce qu’il redoutait arriva.



Déjà que François n’aimait pas faire la cuisine, mais en plus pour se taper l’arrogance machiste de ce copain qui l’était de moins en moins ! Et surtout pour côtoyer à nouveau Estelle, dont son attirance pour elle grandissait à chaque minute… C’est trop dangereux, il ne faut plus que je la voie ! Quoique, passer quelques heures avec elle tant qu’il est là, ça ne peut pas faire de mal. Que du bien même. J’aimerais bien mieux la connaître !



Le jeune homme lança un regard furtif à Estelle pour voir sa réaction. Là encore, il crut voir un sourire, accompagné d’une étincelle tout aussi furtive dans le regard.



La jeune femme n’eut pas le temps de répondre.



Cette réflexion fit immédiatement remonter dans la mémoire de François le douloureux souvenir des railleries de son ami, quand celui-ci enchaînait les aventures, alors que lui passait ses soirées le nez dans ses bouquins à réviser son bac. Toute la jalousie de l’époque lui revint en une bouffée. Son désir de revanche aussi…



Il prit congé de ses hôtes, pas mécontent de mettre fin aux péroraisons de Laurent. Sur le chemin pour rejoindre son appartement, il n’arrêta pas de penser à Estelle. Pauvre fille, qu’est-ce qu’elle faisait avec un con pareil ? Une fille comme ça mérite qu’on la cajole, qu’on lui dise des mots tendres, qu’on la traite comme la princesse qu’elle est. Quand on se verra la semaine prochaine, j’essaierai de savoir ce qu’elle pense de Laurent. Elle ne peut pas aimer être sa bonne, quand même !

En rentrant chez lui, la vue du caméscope sur son trépied lui rappela les images de la soirée de la veille. Mmmm, vraiment, cette fille me plaît !


Son esprit était entièrement occupé par l’image en gros plan du sexe ouvert d’Estelle, quand on sonna à l’entrée. Il se dirigea vers la porte en maugréant. Qui osait l’arracher à une vision aussi délicieuse ? Il ouvrit la porte et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Estelle ! Son visage s’empourpra. La jeune femme lui tendait un sac en plastique.



Merde ! Le caméscope ! s’affola le jeune homme. Il ne faut pas qu’elle le voie !



François refermait la porte. La jeune femme esquissa un sourire.



Elle tourna les talons et descendit l’escalier. Il referma la porte et tenta de calmer les battements de son cœur. Se pouvait-il qu’elle ait vu l’appareil ? Il entrouvrit la porte pour vérifier qu’elle n’était plus là ; puis, il ouvrit complètement, sortit sur le palier et se retourna pour se tenir là où elle était. Le caméscope était exactement en face de lui, bien visible. Oui, mais… sa silhouette à lui devait masquer cette partie de la pièce… Non, elle n’avait pas pu le voir. D’ailleurs, si elle l’avait vu, elle aurait protesté, se serait indignée, aurait fait un scandale, l’aurait traité de voyeur… Non, c’est sûr, elle ne l’a pas vu ! Ouf ! je l’ai échappé belle !


Il alla immédiatement ranger le caméscope et son trépied tout au fond d’un placard, là où personne n’irait regarder.


Pfff, quelle journée ! Ces dernières vingt-quatre heures avaient été riches en émotions pour François. Des bonnes, comme celles de la veille ; et des moins bonnes, comme le retour de la rivalité avec son copain de toujours. Car désormais, il se voyait comme un rival. C’est le destin qui avait placé ce couple sous ses yeux, le destin qui avait voulu que ce couple soit celui-ci et pas un autre, le destin encore qui lui avait donné à voir l’image du corps nu de cette femme sublime, le destin toujours qui avait ajouté au désir physique pour elle l’attirance sentimentale. Le destin, enfin, qui lui offrait l’occasion de prendre sa revanche sur celui qui l’avait humilié pendant presque toute sa jeunesse.


Les soirées suivantes se déroulèrent dans le grand vide pour François. Après l’excitation du voyeur espérant quelque chose à voir, il reprit ses habitudes d’avant. Le journal de vingt heures, la météo, le film, tout cela lui paraissait maintenant d’une déprimante banalité. Il était allé récupérer la cassette dans le caméscope soigneusement rangé. Il se la repassait en fin de soirée pour pimenter un peu ses nuits. Les coups d’œil qu’il jetait toujours aux fenêtres en contrebas lui révélaient le quotidien tranquille d’un couple ; un quotidien identique au sien, mais vécu à deux. Quand son regard croisait celui de Laurent, ils échangeaient un signe de la main.


François pensait de plus en plus à Estelle. Les images qu’il visionnait tous les soirs renforçaient son désir pour elle. Il attendait avec impatience le départ de Laurent et le coup de téléphone d’Estelle. Il imaginait ce qu’il allait lui dire, les réponses qu’elle lui ferait, le déroulement de la soirée. Il élaborait un plan A, puis un plan B, un plan C… pour arriver à ses fins. Une semaine, c’est court. Il faudrait qu’elle l’appelle le lundi pour avoir le temps de mettre en place son plan de séduction. Si elle n’appelle pas le lundi, il l’appellerait. Pas question de perdre du temps à attendre !


Enfin, après un week-end qui lui parut interminable, la semaine d’absence de Laurent arriva. En rentrant chez lui après le boulot, le lundi soir, il alla directement à la fenêtre vérifier qu’il ne le voyait pas. Pas de trace de Laurent, en effet, mais pas d’Estelle non plus. Bon, elle n’était sûrement pas encore rentrée. Il se prépara à dîner rapidement et engloutit son repas tout aussi prestement, en faisant des allers-retours incessants à son poste d’observation. La nuit tomba : toujours rien. À vingt-trois heures, François se résigna. Elle devait être allée dîner chez des amis, elle rentrerait tard, elle ne l’appellerait pas aujourd’hui. Il ne pourrait pas l’appeler non plus. Bon sang, ça commence mal !


Il éteignit les lumières et alla se coucher. Demain, il ne se ferait pas avoir de la sorte. Il appellerait du boulot. La meilleure défense c’est l’attaque ! Il ruminait tout cela et n’arrivait pas à s’endormir. Il se leva pour aller mettre le magnétoscope en route. Faute de la voir en vrai, il avait toujours ses images ! Il allait allumer la télévision, quand une lueur venant du salon l’attira. Il passa la porte de sa chambre et alla précautionneusement à la fenêtre, dans la pénombre. La lumière venait du « velux » du salon de ses amis. Ça y est, elle est rentrée, enfin ! Est-ce que Laurent sait que tu sors si tard quand il n’est pas là ?


Il vit la jeune femme arriver dans le salon et poser son sac à main sur la table. Elle était vêtue d’une petite jupe légère et d’un débardeur au décolleté révélateur. Hmmm, qu’il aurait aimé poser ses mains sur ces rondeurs à peine voilées ! Que sa peau devait être douce !


Estelle fit plusieurs allées et venues dans l’appartement, apparaissant et disparaissant tour à tour de l’encadrement du « velux ». Puis, elle revint et se mit à fouiller dans son sac avec énervement. Elle en extirpa victorieusement un objet qu’elle porta à son oreille. Ah ! Elle a reçu un coup de téléphone ! Elle se mit à faire les cent pas dans le salon tout en parlant.


François, toujours dans l’obscurité, la regardait. Il savait pourtant que rien ne se passerait, mais il la regardait. Pour le plaisir de la voir, parce qu’elle était belle, parce que son image faisait résonner quelque chose dans sa poitrine.


Elle vint s’asseoir sur le canapé et continua sa discussion. Puis elle se releva et fouilla à nouveau dans son sac. Elle en sortit quelque chose que François ne put voir, et posa le téléphone sur la table. Elle porta là aussi l’objet à son oreille. Ah ! Le kit mains libres ! Elle reprit sa place sur le canapé.


Cela faisait bien un quart d’heure que la conversation durait et notre admirateur commençait à trouver le temps long. Les filles sont vraiment trop bavardes ! Si c’était une copine au bout du fil, ça pouvait durer encore une heure ! Mais qu’est-ce que les filles peuvent trouver à se dire pendant si longtemps ? Certaines poussent même le vice jusqu’à s’appeler le soir alors qu’elles ont passé la journée ensemble ! Bon, de toute façon, il n’y aurait rien à voir de plus ce soir. Elle irait se coucher après son coup de fil. François retourna dans sa chambre et se remit au lit.


Mais toujours impossible de dormir. Il se tournait et se retournait, les pensées emplies d’elle. Ah ! Savoir qu’elle est là, c’est trop dur ! Il se releva et retourna se tapir à la fenêtre. Et là, il n’en crut pas ses yeux !


Estelle avait retiré son débardeur et s’était débarrassée de son soutien-gorge. Elle était là, toujours assise, les seins nus. Bon sang ! Qu’ils étaient beaux, ces seins ! La vue de profil soulignait leur fermeté et leur galbe désirable. Aux mouvements de sa bouche, François comprit qu’elle continuait sa conversation téléphonique.


Mais… que faisait-elle là ? Elle se caressait les seins ! François écarquilla les yeux. Oui, c’était bien ça : ses mains allaient et venaient sur ses seins, les prenant à leur base pour remonter jusqu’à leur pointe, faisant des cercles autour des tétons pour finalement venir les pincer et les étirer.


Le caméscope ! Vite ! Le caméscope ! Non ! C’est trop risqué, cela ferait trop de mouvements. On ne peut pas voir quelqu’un immobile dans l’obscurité, mais le mouvement attire l’œil. Tant pis ! Ce sera du « live » !


La jeune femme s’allongea sur le canapé, dans la même position que ce fameux soir. Sa jupe qui, déjà debout, ne lui cachait pas les genoux, révélait maintenant ses cuisses jusqu’à la naissance des fesses. Sa culotte, en dentelle rose cette fois, s’exposait impudiquement à la vue du jeune homme.


La main droite d’Estelle quitta ses seins pendant que la gauche s’y affairait toujours. Elle descendit lentement le long de son ventre, passa sous la ceinture de sa jupe et vint se refermer sur le renflement de son sexe. Il sembla à François qu’elle gémissait. Ses lèvres bougeaient toujours. Sa main se mit à monter et descendre entre ses cuisses, tendant un peu plus la dentelle à chaque mouvement.


La main, d’abord posée bien à plat sur toute la largeur de son sexe, fit progressivement place à un seul doigt qui appuyait de plus en plus sur la ligne médiane. François imagina que la dentelle, ainsi enfoncée aux sources de la joie, devait maintenant être imbibée du nectar qu’il mourait d’envie de lécher. Cette image particulièrement lui provoqua une érection aussi brusque que solide.


Elle continua quelques minutes à s’infliger ce traitement, puis elle dut décider que la culotte était un obstacle à plus de plaisir, car elle l’enleva rapidement. Elle finit de s’en débarrasser par un mouvement rapide du pied sur le côté, qui lui laissa les jambes largement écartées. Notre voyeur retrouvait les images qu’il connaissait si bien, et qui lui plaisaient tant.


Maintenant que le rempart de tissu avait disparu, le doigt de la jeune femme avait accès à de nouveaux territoires qu’il s’empressa d’investir. Il s’enfonça profondément dans la cavité qui s’ouvrait sous lui, puis en ressortit luisant de plaisir. Il reprit son ascension, s’attarda sur le pic qui surplombait la vallée, puis replongea de plus belle. Estelle continuait à parler, ou plutôt à gémir, dans son micro d’oreillette. Cette danse digitale à un puis deux participants continua encore et encore jusqu’à ce que, brutalement, la jeune femme se lève et quitte la pièce.


Oh ! non ! Elle avait compris qu’elle risquait d’être vue ! Elle allait continuer dans sa chambre, à moins que cette découverte ne lui ait coupé l’envie. La déception fut grande pour François. Mais en même temps, cette scène était inespérée. Il fallait la considérer comme un bonus, avant, c’est sûr, de pouvoir toucher ce qu’il n’avait que vu jusqu’à présent ! Demain ! Demain, j’attaque !


Soudain, Estelle réapparut. Complètement nue, cette fois, elle avait enlevé sa jupe. Elle tenait quelque chose à la main, que François n’arrivait pas à distinguer. Elle vint s’allonger à nouveau, toujours en conversant. Elle écarta les jambes et porta sa main entre ses cuisses. Oh my god ! se dit François, c’en est un !


La jeune femme fit glisser l’objet oblong sur l’intérieur de ses cuisses, partant du genou pour descendre jusqu’au périnée. Elle le fit plusieurs fois, reculant le moment que ses entrailles appelaient, alimentant encore son flot de lave brûlante. Puis, n’y tenant plus, elle le fit coulisser entre les rives de son fleuve pour bien l’enduire de son liquide oléagineux. Enfin, elle l’enfonça brusquement là où quelques minutes plus tôt se trouvaient ses doigts. Un spasme parcourut son corps. François ne pouvait l’entendre, mais il imagina que les mouvements de sa bouche correspondaient à un gémissement de plaisir.


Les mouvements qu’elle imprimait à l’objet en plastique furent d’abord lents et réguliers. Elle l’enfonçait profondément, le maintenait quelques secondes tout au fond d’elle, puis le remontait lentement jusqu’à ce que le bout ne soit plus que posé sur elle. Elle attendait encore quelques secondes, puis recommençait la même séquence. Elle varia la position de ses jambes, tantôt allongées pour entraver la pénétration, tantôt repliées sur son ventre pour une visite plus envahissante.


Dans cette dernière position, François pouvait voir distinctement la coulée succulente, qui gonflait par vagues à chaque remontée à la surface, faire son chemin entre les fesses rondes et fermes. Son caleçon était devenu une cage de contention ; il dut l’enlever pour libérer son pénis qui n’en finissait pas de gonfler. Il ne put résister à l’envie de l’envelopper de sa main, et il commença à la faire aller et venir au rythme qu’Estelle donnait à son ersatz synthétique.


Soudain, la jeune femme changea de position. Elle se mit à genoux, les fesses tournées vers la fenêtre. Elle posa sa tête et ses épaules sur le tissu du canapé, dans une cambrure terriblement excitante pour notre voyeur. Sa main se glissa entre ses cuisses et elle fit reprendre à son simili pénis la place pour laquelle il était destiné. Elle avait cette fois abandonné toute idée de lenteur et c’est avec une frénésie grandissante qu’elle reprit son traitement.


François, qui suivait le rythme, dut s’obliger à quelques pauses, sous peine d’arrêt du jeu. Estelle continuait de plus belle. Ses genoux glissaient progressivement, mais elle accentuait la cambrure pour maintenir l’angle qui lui convenait. François se dit que cela trahissait une grande maîtrise de la pratique de cet engin. Elle n’en était pas à son coup d’essai !


Elle était pratiquement allongée, les reins creusés comme une contorsionniste, quand les mouvements cessèrent brusquement. François rata sa pause et… trop tard !


Ils reprirent leur souffle et leurs esprits, chacun de leur côté de la cour intérieure. Estelle se retourna lentement sur le dos. Elle retira son oreillette et la lança sur la table. François se recula un peu plus dans la pénombre. La jeune femme se redressa, se leva et se dirigea vers sa chambre. Avant de sortir du champ de vision du jeune homme, elle se retourna et adressa un sourire en direction du « velux », puis elle quitta la pièce et éteignit la lumière.


Le jeune homme n’était pas sûr d’avoir bien vu. Dans les brumes de l’orgasme, son esprit n’était pas aussi clair qu’à l’habitude. Pouvait-elle vraiment avoir regardé dans sa direction et souri ? Non, elle avait dû juste vérifier que personne ne la regardait. Ou alors, elle s’était retournée parce qu’elle pensait avoir oublié quelque chose. Ou bien elle avait souri au canapé, en repensant à ce qui venait de s’y dérouler. Oui, c’est ça, elle avait souri de contentement, flottant encore dans les limbes du plaisir.


Et il était clair que son interlocuteur téléphonique n’était pas une copine. Ou alors, il y avait un aspect d’Estelle que le jeune homme ne connaissait pas encore. Cette perspective n’était pas pour lui déplaire ! Mais il était plus vraisemblable que c’eût été Laurent. Seul dans sa chambre d’hôtel, il avait dû l’appeler pour lui faire l’amour virtuellement. Un téléphone rose privé. Dans ce cas, ils avaient été trois ce soir à se donner du plaisir solitaire. Mais demain, il n’y en aura plus qu’un, et ce ne sera ni Estelle ni moi, se dit François en cherchant à s’en persuader.


Il alla se coucher, pour de bon cette fois. L’orgasme qu’il venait de se donner l’aida à tomber rapidement dans un doux sommeil.


Le lendemain matin, le réveil dut sonner plusieurs fois avant de réussir à l’arracher des bras de Morphée. En se levant, les images de la veille lui revinrent en mémoire, et son érection du réveil mit du temps à se dissiper !


Bon, aujourd’hui est le grand jour. Tout en se préparant, il revoyait mentalement le déroulement de son plan pour la soirée.

D’abord, l’appeler du bureau pour l’inviter. Ensuite, passer chercher des fleurs. Ça fait toujours bonne impression. Une fois rentré, commencer à préparer le repas. Mettre de la musique douce pour se mettre dans l’ambiance. Il faut la jouer romantique pour trancher avec son macho de mec ! Ah ! Ne pas oublier de prendre une douche et de se laver les dents ! Ensuite, quand elle sera arrivée, lui servir à boire. Un peu d’alcool ne peut pas nuire, au contraire ! La faire parler ; les femmes aiment bien qu’on les écoute. Compatir, mais pas trop quand même. Et surtout, lui montrer qu’on est doux, tendre, romantique… tout ça, tout ça. Lui faire comprendre qu’une alternative au machisme existe et qu’elle n’a qu’à tendre la main pour l’attraper. Et puis, en fin de soirée, l’embrasser. Et là, normalement : emballez, c’est pesé ! Enfin… si tout se passe bien !


Avant de partir, un dernier coup d’œil à la fenêtre lui confirma qu’Estelle n’était toujours pas réveillée. L’appartement était plongé dans l’obscurité. Tu m’étonnes ! Après sa soirée d’hier, elle a besoin de récupérer !


La journée au bureau s’étira en longueur. Il ne fut pas très productif, passant et repassant dans sa tête sa future soirée. Il peaufina chaque détail et mit à profit sa journée pour prévoir tous les contre-arguments à un éventuel refus de la jeune femme. Au bout de huit heures de réflexion, il ne voyait pas comment elle pourrait ne pas se jeter dans ses bras.


La fin de la journée arriva enfin. L’heure pour lui d’appeler Estelle. Il composa le numéro de l’appartement. Il laissa sonner plusieurs fois : pas de réponse. Il rappela toutes les cinq minutes, toujours sans succès. Il était l’heure de partir. Tant pis, il appellerait de chez lui.


Sur la route du retour, il s’arrêta chez le fleuriste. Il prit un gros bouquet de roses rouges. Le langage des fleurs, ça peut aider ! Arrivé chez lui, il alla directement à la fenêtre voir si elle était rentrée. Oh ! Maintenant qu’il faisait jour, il s’aperçut que le gode était resté sur le canapé ! Était-elle là ? Oui, il aperçut un mouvement. Il alla chercher son téléphone et revint à la fenêtre.


Estelle l’aperçut et vint au « velux ». Elle l’ouvrit. François reposa son téléphone et ouvrit sa fenêtre.



Le jeune homme espérait bien qu’il n’y aurait pas que les esprits ! Elle reprit :



Bon ! Voilà qui changeait pas mal de choses ! Tout le plan qu’il avait bâti venait de s’effondrer. La rencontre ne se déroulerait pas sur son terrain, mais en territoire ennemi ! Il allait falloir être pragmatique. Bien que fondamentalement, en fait, ça ne changeait pas grand-chose. Il n’aurait pas la maîtrise du timing, de la musique et du service, mais le reste du scénario tenait toujours. Et le fait qu’elle l’ait invité, qu’elle ait préparé un repas (spécial qui plus est) pour eux deux était de bon augure. C’était à tout le moins qu’elle appréciait le jeune homme. On n’invite pas quelqu’un qu’on n’aime pas pour son anniversaire ! Non, tout compte fait, ça se présentait bien ! Allez ! À la douche !


Une fois douché, parfumé et changé, François attrapa le bouquet de fleurs, qu’il avait acheté fort à propos, et se mit en route. Tout en marchant pour rejoindre Estelle, l’image de Sarah lui revint brusquement en mémoire. Sarah ! La plus jolie fille de la classe ! Il l’avait draguée pendant tout le premier trimestre. À Noël, il était à deux doigts de réussir à la mettre dans son lit. Et Laurent, occupé ailleurs jusque-là, était arrivé. En trois coups de baratin, il était parti avec elle. Ils avaient couché ensemble, leur histoire avait duré trois semaines, et Laurent l’avait larguée pour une autre ; insatiable dragueur qu’il était. François n’avait toujours pas digéré. Tiens ! En y repensant, Estelle ressemblait à Sarah ! Un signe de plus du destin. Estelle serait sa revanche sur l’histoire de Sarah !


Le jeune homme arriva à destination, remonté à bloc. Il sonna à la porte.



Il s’exécuta et referma la porte derrière lui. Estelle arriva dans l’entrée pour l’accueillir. Mon Dieu ! Elle est encore plus belle que l’autre jour ! Elle portait une robe moulante au décolleté profond. Elle ne portait pas de soutien-gorge, c’était évident. Où aurait-elle pu le cacher ? François essaya de deviner le signe de la présence d’une culotte. Il ne voyait rien, pas le moindre pli, pas la moindre surépaisseur sur les hanches. Même un string aurait eu du mal à passer inaperçu dans une telle robe ! Serait-elle nue sous sa robe ? Oh oh oh ! Ça commence bien ! Il essaya de repérer le système de fermeture du vêtement pour étudier comment l’ouvrir. Rien de pire pour casser une ambiance que de s’empêtrer dans des fermetures compliquées au moment du déshabillage ! Mais la jeune femme lui faisait face, et le sésame devait être dans son dos.



François ne s’attendait pas à une telle diatribe. Du moins, pas aussi rapidement. Dans son scénario, il avait imaginé en arriver là après quelques heures de psychanalyse. Il trouvait la réaction d’Estelle un peu démesurée. Certes, tout le monde sait qu’oublier un anniversaire est un crime de lèse-majesté pour une femme, de même que les anniversaires de toutes les dates importantes du couple, pour lesquels les femmes doivent avoir une mémoire dédiée dont les hommes sont dépourvus. Mais de là à le traiter de salaud !

Estelle, partie sur sa lancée, enchaîna :



Waouh ! Le fruit est mûr, il n’y a plus qu’à le cueillir ! La jeune femme venait de dire exactement ce qu’il voulait lui faire comprendre. C’est à ce moment-là que dans son plan il avait prévu de l’embrasser. Oui, mais c’était censé se passer au terme de la soirée, après qu’un climat de confiance se soit installé, qu’une complicité soit née entre eux, que quelques verres d’alcool et de la musique douce aient fait leurs effets. Là, debout dans l’entrée, après seulement cinq minutes, ça manquait de naturel.


Et puis, rien ne se passait comme prévu. D’abord, reprendre le contrôle de la situation. Calmer le jeu, assurer le coup. Surtout ne pas risquer de tout foutre par terre avec un baiser prématuré. Si elle lui retournait une gifle, la soirée serait fichue et probablement tous ses espoirs. De toute façon, elle est trop remontée pour l’instant. Il faut d’abord qu’elle se calme, qu’on arrive à une ambiance plus romantique. Le repas sera idéal pour cela. Il allait ouvrir la bouche, mais elle ne lui en laissa pas le temps.



Aïe ! François se serait bien passé de ce genre de compliment ! Donc, elle lui racontait tout ça parce qu’il était un gars bien. Un confident. Un bon copain, quoi ! Une copine au masculin ! Mais pas un amant potentiel… À ce moment précis, il aurait préféré être un salaud cynique qui saute sur tout ce qui porte jupon ! Bon ! Il n’aurait pas trop de la soirée entière pour l’amener à l’envisager comme amant. En fait, il se retrouvait au point de départ de son plan, mais à l’envers. Il ne s’agissait plus de la convaincre que Laurent était un salaud, mais de lui prouver que lui pouvait l’être !


Estelle reprit :



Elle tourna les talons et se dirigea vers le salon. Tiens, bizarre, il n’y a pas de table dans le salon ; elle est dans la cuisine. Ou alors… elle avait parlé de repas spécial, elle avait dû dresser la table dans le salon. C’est quand même plus romantique que dans la cuisine. À repas spécial, mise en scène spéciale !


François entra dans le salon à sa suite. Rien. Pas de table ! Ah ! Elle devait juste vouloir servir l’apéritif dans le salon, confortablement installés dans le canapé. Le canapé ! Le gode y était toujours ! Quand elle avait parlé de « ranger un peu », François avait pensé qu’elle faisait allusion à ça. Il détourna rapidement les yeux en espérant qu’Estelle n’ait pas vu qu’il avait vu.


La jeune femme se retourna vers lui.



Cette réflexion tombait un peu comme un cheveu sur la soupe. François répondit ce qui lui passa par la tête.



Elle tendit le bras vers le canapé, désignant le gode.



François avala sa salive. La situation devenait gênante. Et surtout, il commençait à perdre les pédales. Il ne maîtrisait plus rien, il ne comprenait pas quel jeu jouait la jeune femme. Il n’eut pas le temps de répondre à sa question. Estelle enchaîna tout de suite.



François se sentait de plus en plus mal à l’aise. Était-ce une allusion à son voyeurisme ? L’avait-elle vu l’espionnant ? Il n’était plus sûr de rien. Son visage s’empourpra.


Estelle le fixa droit dans les yeux. D’un mouvement preste, elle fit glisser sa robe à terre. Elle se tenait maintenant nue devant lui.



François était pétrifié. Ça allait trop vite, là ! Il n’avait plus le temps de penser, plus le temps de réfléchir, d’analyser, d’élaborer une stratégie. Rien ne se passait comme prévu. Il était complètement perdu. Il aurait voulu appuyer sur le bouton « pause » pour avoir le temps de récupérer ses esprits.


Voyant que le jeune homme ne bougeait pas, elle reprit la parole, d’un ton calme.



François balbutia quelques mots indistincts, avec un hochement de tête.



Les brumes commençaient à se dissiper dans le cerveau de François. Il n’avait pas compris tout ce qui c’était passé, mais qu’importe ! Il analyserait plus tard ! Ce qu’il avait compris, c’est que la jeune femme dont il rêvait depuis des jours s’offrait à lui. Elle était nue devant lui, juste là, à un mètre, et tout le reste il s’en foutait ! Il s’avança enfin et la prit dans ses bras. Il voulut l’embrasser, mais elle le repoussa.



Elle poussa le jeune homme sur le canapé. Il s’y allongea sur le dos, mais l’objet qui s’y trouvait lui fit mal. Il le jeta au loin. Estelle défit le bouton et la braguette de son pantalon, et tira vigoureusement vers les chevilles. Les chaussures empêchèrent le passage. Elle fit de même avec le caleçon, qui vint s’embouteiller sur les mollets du jeune homme.


Le sexe de François lui apparut, encore flasque.



Elle se pencha sur lui et prit ses couilles entre ses mains. Puis elle posa des baisers tout le long de la verge. L’effet des caresses commençait à se faire sentir. Elle entreprit alors de la lécher, lentement, en partant des couilles jusqu’au gland. Et c’est sur un pénis désormais dressé que sa langue finit sa course. Elle se recula un peu pour contempler l’objet. Elle sourit, satisfaite du résultat obtenu. Elle se pencha à nouveau et prit cette fois la hampe dans sa bouche.


François était aux anges. La fellation qu’Estelle lui faisait était délicieuse. Les images de la jeune femme lui revenaient en mémoire. Estelle sous la douche, Estelle prise par derrière, Estelle les jambes écartées pour un cunnilingus, Estelle se masturbant avec les doigts et avec le gode. Il bandait, maintenant. Il bandait dur, il bandait long, il bandait gros. Il était sur un nuage.


Soudain, une voix retentit :



Le sang de François se glaça ! Laurent !

La jeune femme s’arrêta net, pétrifiée. Bon Dieu ! Pris en flagrant délit d’adultère ! Il va me tuer ! Ou tuer Estelle ! Ou nous tuer tous les deux ! Bon Dieu de Bon Dieu, pourquoi ça m’arrive ? Pourquoi a-t-il fallu qu’ils viennent habiter là ? Si je survis à ça, fini le voyeurisme ! Promis juré !


La jeune femme devait partager à peu près les mêmes pensées. Elle esquissa un mouvement pour se lever, pour quitter cette posture embarrassante. Mais Laurent l’arrêta.



La jeune femme ne bougea pas.



Elle se pencha timidement. L’érection de François avait disparu.



Il va me castrer ! Oui, c’est ça ! On coupe la main des voleurs, on coupe les couilles des amants ! Et il veut que ça saigne ! Il essaya de voir un couteau s’approcher de lui, mais Laurent était invisible. Se barrer ! Il faut se barrer, vite !


Soudain, il ressentit une douleur sur ses tibias. Immédiatement après, deux mains plaquèrent ses bras sur le canapé. Laurent était à genoux sur ses jambes et l’immobilisait de ses bras. Pris au piège ! Il était pris au piège !

Estelle, toujours à califourchon sur lui, lui masquait complètement Laurent.



Tout d’un coup, Estelle sourit. Elle ferma les yeux et prit le sexe de François dans sa main. Elle le titilla, le massa, le caressa, l’agaça, l’étendit, le malaxa, le pinça… jusqu’à ce que la réponse physiologique commence à lui parvenir.


François passa de la panique à l’étonnement. Pourquoi la jeune femme avait-elle changé d’attitude ? Il n’y avait plus aucune trace de peur sur son visage. Au contraire, le sourire qu’elle arborait résonnait comme un prélude au plaisir. Le jeune homme ne comprenait plus rien à ce qui passait, une fois de plus.


Estelle lâcha sa verge. Elle plaqua son bassin sur celui de François. Leurs sexes entrèrent en contact. Elle mouillait ! Pire, elle ruisselait ! Elle commença à onduler d’avant en arrière. Face à une telle stimulation, François se mit à bander. S’il faut que je meure ce soir, autant que ce soit dans sa chatte ! Après tout, c’est une belle mort. Quel homme n’en rêverait pas ?


Sa verge désormais dure trouva sa place entre les lèvres d’Estelle. Sa fente était chaude, douce et visqueuse. Il banda de plus belle ! La jeune femme continua son massage, en remontant bien sur son clitoris. Puis, n’y tenant plus, d’un mouvement maîtrisé du bassin, elle redressa le sexe du jeune homme et s’y empala. Elle poussa un profond gémissement.


François exulta. Ça y était ! Il baisait Estelle ! Enfin ! Ou plutôt, c’était elle qui le baisait. Une fois de plus, il ne maîtrisait rien. Mais qu’importe, c’était trop bon !


Elle recommença ses ondulations. Elle plaquait bien son sexe contre le bas-ventre de François, régalant son petit bouton d’amour à chaque mouvement. Il sentait son liquide chaud couler sur ses couilles et s’étaler sur ses poils pubiens. C’était bon, mon Dieu, que c’était bon !


Soudain, elle s’immobilisa. Laurent – tiens, il l’avait presque oublié, Laurent – lâcha son emprise. Il bougea derrière Estelle. François ne pouvait toujours pas le voir. Quelques secondes se passèrent et… mais… qu’est-ce que c’est que ça ?


François sentit, à travers son pénis, bouger dans le ventre d’Estelle. C’était comme si quelque chose y entrait et venait bousculer la verge dans son petit nid bien chaud. Bon Dieu ! Il la sodomise ! C’est ça, pas de doute possible !


Laurent commença alors à bouger en elle. Doucement, tout doucement. Estelle commença à bouger à son tour, au même rythme, mais en oscillant son bassin de l’avant vers l’arrière. Si bien que quand un membre descendait, l’autre montait. La jeune femme se mit à gémir de plaisir.


Laurent accéléra le rythme. Estelle lui emboîta le pas. Laurent se joignit aux gémissements de sa compagne. Elle avait deux verges en elle, qui lui donnaient du plaisir en continu. Ce cocktail détonnant explosa dans ses entrailles en un orgasme fulgurant, dévastateur !


Les contractions du vagin d’Estelle, longues, puissantes, répétées, agirent comme une pompe sur François. Il éjacula puissamment. Estelle s’effondra sur lui, épuisée, vidée, transportée.


Laurent se pencha sur elle et lui murmura à l’oreille.



Estelle lui murmura en retour.



Laurent se releva. Pour la première fois, François put le voir. Il était entièrement nu. Il prit la jeune femme dans ses bras et la porta jusque dans la chambre.


François se retrouva seul dans le salon. C’est le moment de partir, se dit-il. Il remonta son caleçon et reboutonna son pantalon en quatrième vitesse. Filer avant qu’il ne revienne, armé d’un pistolet ou d’un couteau. Oui, mais j’habite en face. S’il veut me faire la peau, il sait où me trouver. Il n’aura qu’à attendre le moment propice. Bon, autant l’affronter maintenant !


Le jeune homme resta dans le salon, à proximité de la porte toutefois, prêt à bondir si les choses tournaient mal. Laurent revint, seul. Il avait enfilé un caleçon et un tee-shirt. Il n’était pas armé. Il s’adressa à François d’un ton jovial.



François ne répondit pas. Il était sur ses gardes. Laurent s’aperçut de son trouble.



Le jeune homme sonda le regard de son ami. Il n’y vit que de la sincérité. Il se détendit.



Laurent sourit.



François acquiesça. Laurent remplit deux verres de whisky, en tendit un à son ami et vint s’asseoir dans le canapé. Après avoir avalé une première gorgée, il commença :



Laurent marqua une pause, le temps d’une deuxième gorgée.



François repensa au déjeuner qu’ils avaient pris ensemble quelques jours plus tôt. Il ne l’avait pas trouvé changé du tout !



François ne voyait pas bien où il voulait en venir, mais il continua d’écouter.



Il n’aurait plus manqué que ça ! Déjà que je ne maîtrisais rien, mais là je ne sais pas comment j’aurais réagi !



Laurent but une troisième gorgée, et il reprit.



François se demandait à quel moment il arrivait dans l’histoire.



François n’en revenait pas qu’il ne se souvienne pas de son nom.



Laurent but une gorgée de whisky, le temps de mettre ses idées en ordre.



À ce moment, François pensa qu’il n’avait peut-être pas tout prévu. Il n’en était toujours pas sûr, mais la jeune femme l’avait peut-être deviné. Ce qui apparemment ne faisait pas partie du plan ! Pas plus que le caméscope, d’ailleurs !


Laurent reprit une gorgée, satisfait de son exposé. Il prit le temps de savourer le breuvage et l’effet de ses révélations, puis il reprit :



Laurent se renfonça dans le canapé et regarda son ami. François sourit.



François but son verre. Il s’arrêta brusquement et se tourna vers son ami retrouvé.



Laurent se félicita intérieurement. Son plan avait marché à merveille. Maintenant, il allait pouvoir se consacrer à un stratagème pour assouvir son fantasme à lui. L’amour à trois, mais avec une autre fille !


Estelle, allongée sur son lit, souriait. Elle avait fait mine de s’endormir pour libérer Laurent. Et maintenant, elle entendait les échos de la conversation qui se déroulait dans le salon. Ah ! Les hommes ! Ils sont tellement prévisibles ! Et tellement orgueilleux qu’ils ne savent pas détecter les signes, persuadés qu’ils sont que le monde marche suivant le rythme qu’ils lui impriment ! Pourtant, c’était Ève qui avait cueilli la pomme et qui s’était débrouillée pour que ce soit Adam qui morde dedans !


Pauvre Laurent ! Il pensait avoir été le premier à passer par ses chemins détournés ! Elle n’avait pas eu le cœur de le lui avouer. Il était tellement fier de l’avoir initiée ! Mais son désir de deux hommes était toujours resté lettre morte. Elle n’en avait jamais eu l’occasion. Et puis, avec ces hommes de passage, cela n’aurait pas été aussi jouissif qu’elle le souhaitait. Car elle imaginait ce moment, longuement attendu, si souvent désiré, comme une explosion qui la ravagerait, le summum de tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent.


Il avait fallu du temps à Laurent pour qu’il comprenne qu’elle le voulait ardemment. Il avait même fallu qu’elle lui demande un gode, et qu’elle l’utilise presque systématiquement, pour qu’enfin le déclic se fasse dans son esprit. Elle aimait Laurent, c’est avec lui qu’elle voulait vivre cette expérience. Laurent l’aimait, elle savait qu’il mettrait tout en œuvre pour la satisfaire.


Elle avait attendu, longtemps, patiemment. Rien n’arrivait, aucun signe à l’horizon. Puis, la mutation. À partir de là, Laurent avait changé. Ce rôle qu’il s’était brusquement mis à jouer, et surtout son acharnement à la convaincre de prendre cet appartement, dont tous les deux au départ ne voulaient pas, lui avaient mis la puce à l’oreille.


Au début, elle avait pensé qu’il s’agissait d’une fille. Une ancienne maîtresse qu’il aurait retrouvée, ce n’était pas ce qui manquait dans la région. Mais l’approche de son anniversaire la faisait plutôt pencher pour une autre solution. Quand elle avait découvert que c’était François qui habitait en face, elle avait compris. Enfin, Laurent passait à l’action ! Et, bien sûr, il avait choisi son vieux copain, pour avoir l’impression de maîtriser les choses. Sa femme et son copain, deux possessifs pour rassurer son orgueil.


Soit ! Lui ou un autre, quelle importance ? Du moment que Laurent, son amour, était là. En plus, il aurait pu plus mal choisir. Mignon, ce François. Gentil, sûrement très tendre au lit. Ce devrait faire un bon cocktail, le doux et le dur, le tendre et le brusque, le sucré et le salé.


Et puisqu’il voulait que François voie, eh bien, le Fanfan en aurait pour son argent ! Elle était particulièrement fière de sa séance solitaire sur le canapé. S’il n’avait pas eu une méga érection avec ça, c’est qu’il était bon pour changer de bord. Et puis, avec le caméscope qu’elle avait vu chez lui, il pouvait se repasser la séquence en boucle. Ça devait avoir une autre saveur qu’un porno loué au vidéo club ! Une séance privée tournée par une amatrice pour un public unique ! Veinard, va !


Tiens, d’ailleurs, il faudrait qu’elle pense demain à changer la cassette du caméscope caché dans le meuble télé. Et si Laurent était gentil, peut-être qu’un jour elle lui en révélerait l’existence !