n° 13481 | Fiche technique | 31875 caractères | 31875Temps de lecture estimé : 18 mn | 23/09/09 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Une petite nuit de sommeil réparatrice avant d'achever les derniers préparatifs pour notre fuite vers les Caraïbes. Une nouvelle vie nous attend. | ||||
Critères: fffh fbi grossexe hotel trans humour fantastiqu -humour -fantastiq | ||||
Auteur : Gufti Shank Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Quel génie ! Chapitre 11 / 11 | FIN de la série |
Résumé des épisodes précédents : une étrange théière est tombée dans mon jardin ; il s’est avéré qu’elle renfermait un génie, nommé Bazouk. D’abord bluffé, je me suis vite aperçu que c’était plus une plaie qu’un cadeau du ciel. Il est tout de même parvenu, après d’innombrables efforts, à me « créer » deux magnifiques jeunes femmes, physiquement absolument sublimes, Azura et Pandore.
Après diverses péripéties, nous avons atterri chez Aurélie, une ex-petite amie, que Bazouk a envoûtée, la rendant éperdument amoureuse tant de moi-même que d’Azura et Pandore. Cédant aux demandes insistantes de mes compagnes, le bon génie ne s’est pas arrêté en si bon chemin, puisqu’il m’a ensorcelé à mon tour, m’octroyant une érection permanente.
Nous sommes également parvenus à le convaincre de nous « fabriquer » des billets de banque, nous assurant un avenir doré. Toutefois, nous sommes à présent activement recherchés par la police, et la seule solution semble être la fuite. Nous décidons de nous envoler pour une lointaine destination paradisiaque.
Arrivés aux abords du grand aéroport de Roissy, nous prenons une suite dans un luxueux hôtel. Je ne parviens pas à résister aux provocations outrancières d’une charmante réceptionniste, Estelle, et passe un moment dans ses bras, après qu’elle m’a réservé quatre billets d’avion pour les Caraïbes.
Et pendant que je flirtais comme un écolier, Aurélie a persuadé Bazouk de lui greffer un horrible sexe masculin, qu’elle s’est amusée à découvrir et utiliser à qui mieux mieux avec les filles. Profitant d’un appel de ma compagne (désormais hermaphrodite) à la réception de l’hôtel, Estelle nous a rejoints tous les quatre (Aurélie, Azura, Pandore et moi) et la soirée s’est achevée dans une orgie frénétique.
Je m’éveillai en sursaut ; quelque chose m’avait frôlé. Il faisait encore nuit ; mais la lumière du salon éclairait légèrement la chambre. Je me frottai les yeux et réalisai soudain que ce n’étaient que Pandore et Azura qui venaient se coucher à mes côtés. Complètement dans le pâté, je les serrai l’une et l’autre contre moi ; elles sentaient bon, un quelconque gel de toilette, sans doute. Je bandais toujours furieusement.
Je soupirai encore bêtement. Pandore m’écrasa sa lourde poitrine sur le visage. Machinalement, je léchai ses mamelons gonflés. Ça m’excitait. Je refermai mes mains sur ses seins et les pelotai résolument. Je sentis les lèvres d’Azura se refermer sur mon gland. Je léchai encore un instant la poitrine de Pandore, puis me détendis complètement pour simplement savourer la pipe que m’offrait l’autre merveilleuse jeune femme.
Et, brillamment, je me rendormis… Je rouvris les yeux, sans doute peu après ; je fus instantanément pris d’un fort désarroi, vraiment désolé pour mes deux compagnes. Jamais je n’avais imaginé m’endormir un jour pendant que deux bombes s’offraient à moi ; c’était vraiment la lose !
Mais ça n’avait pas l’air d’avoir gêné les filles : Pandore était empalée sur mon sexe, légèrement penchée sur moi, et se déhanchait d’avant en arrière en gémissant. C’était très agréable. Ce devaient être ses mouvements qui m’avaient de nouveau éveillé. Agenouillée à côté d’elle, Azura la caressait et l’embrassait. Je passai une main sous les fesses de cette dernière, et glissai deux doigts dans son sexe trempé, qui la firent, elle aussi, se tortiller vaguement.
Je luttai encore pour ne pas me rendormir. Mais j’échouai et retombai tristement dans les vapes. Ce fut l’orgasme de Pandore qui me ranima, lorsqu’elle s’écroula en avant sur moi en hurlant et en se dandinant dans tous les sens. Mais je m’assoupis encore ; je sentis vaguement les filles changer de place, et mon sexe s’enfoncer dans celui d’Azura. Somnolent, je tentai d’accompagner les mouvements lancinants que prodiguait la jeune femme. C’était bon. Très bon, mais je devais être vraiment décalqué. Mes deux nuits presque blanches eurent encore raison de moi et je m’écroulai une fois de plus.
Et cette fois, ce fut la bonne. Je ne rouvris les yeux que bien plus tard ; il faisait très largement jour. J’aurais bien dormi encore longtemps, mais la journée paraissait déjà avancée. Il ne fallait pas trop traîner…
À mes côtés, Azura et Pandore dormaient profondément. Je m’en voulus violemment de ma piètre performance de la nuit. Et je bandais toujours bêtement… Mais sur mon bide, quelques gouttelettes de sperme étaient en train de sécher. Bon… c’était sans doute la première fois que j’avais vraiment baisé et eu un orgasme en dormant… Mais j’étais pas bien fier… Les pauvres…
Je me levai sans les éveiller et attrapai le portable à côté de moi pour connaître l’heure. Il n’avait pas encore sonné, donc il était moins de dix heures. Je l’allumai ; neuf heures quarante-cinq. Je le reposai et me décidai à foncer prendre une rapide douche.
Tiens, la porte qui séparait la chambre du salon était fermée ; je l’avais pourtant laissée ouverte… Bah, c’était peut-être les filles, lorsqu’elles s’étaient couchées. J’attrapai des affaires propres dans mon sac de fringues et me dirigeai vers la salle de bains. Mais un vague gémissement monta soudain, provenant justement de la chambre. Amusé, m’imaginant Aurélie en train de se faire Estelle avec sa grosse queue, j’allai très doucement ouvrir la porte.
La première chose inquiétante que je vis fut Bazouk ; il était sorti de sa théière et campé fièrement juste derrière la porte, surveillant avec une large bonté les deux filles que je devinais agglutinées au beau milieu du salon. J’entrai rageusement en me préparant à l’engueuler, lui rappeler avec force que son maître, c’était moi et qu’il ne devait obéir qu’à moi, et puis aussi à engueuler Aurélie qu’était complètement folle d’avoir fait sortir Bazouk devant Estelle.
Mais je m’arrêtai instantanément en découvrant leur dernière trouvaille à tous les deux. La jolie réceptionniste était désormais elle aussi nantie d’une grosse bite qu’Aurélie, agenouillée devant elle, s’employait à pomper furieusement. Je fis quelques pas, plus résolu que jamais à engueuler tout le monde ; mais je n’étais pas au bout de mes surprises : je m’étais trompé, ce n’était pas une bite qu’Estelle avait entre les jambes, mais deux ! Et Aurélie en suçait une en branlant l’autre.
C’était le brillantissime Docteur Bazouk qui s’inquiétait de ma santé. Je tournai vers lui mes yeux agacés. Mais j’eus encore pas le temps de décharger ma colère car Aurélie s’écria :
Elle se leva et courut vers moi avec sa grosse bite à demi tendue, sans doute pour m’embrasser. Je la repoussai presque en hurlant :
Et il lança un petit éclair vers la porte menant à la chambre où les filles dormaient toujours. Sans doute son sortilège avait-il pour but de la fermer doucement, mais la porte claqua bruyamment.
Il dut comprendre que je n’étais pas content car il disparut en retournant de lui-même dans sa théière. Je retournai mes yeux enragés vers les deux jeunes femmes… enfin, vers les deux êtres… Estelle masturbait vigoureusement ses deux nouveaux attributs sans me prêter la moindre attention. Aurélie retourna vers elle en marmonnant :
Elle embrassa Estelle et caressa doucement sa poitrine tandis que leurs trois bites se saluaient. Tiens, j’avais pas remarqué, mais les seins de la réceptionniste étaient également plus gros que la veille…
Je soupirai.
Devant mon silence pesant, elle crut bon d’ajouter :
La porte qui séparait le salon de la chambre s’ouvrit de nouveau. C’était Azura.
En bâillant et en se frottant les yeux, elle observa Aurélie qui s’était remise à pomper l’une après l’autre les deux queues d’Estelle. Et loin d’être scotchée, elle rigola simplement.
Je ramassai la théière de l’autre abruti et sortis vers la chambre en claquant la porte. Pandore remua vaguement dans le lit, mais elle avait apparemment le sommeil bien lourd. J’allai jusqu’à la salle de bains, m’y enfermant avec la théière. Je fis réapparaître Bazouk avant d’entrer sous la douche.
Il s’affubla d’une expression candide.
Il sortit de la salle de bains ; j’achevai de me laver tranquillement. J’étais en train de me sécher lorsqu’il reparut, armé d’un air douteux.
Il repartit en soupirant. Je pris encore un moment pour me raser et rejoignis d’abord la chambre, où Pandore ronflotait encore doucement, pour m’habiller. Dans le salon, à côté, ça couinait toujours. J’allai les rejoindre lorsque monta un long hurlement. J’entrai en furie.
Aurélie était debout, sa queue encore un peu tendue, mais qui se dégonflait ; à un mètre devant elle, Azura, agenouillée, tourna vers moi son visage recouvert d’une étonnante quantité de sperme. Entre les deux, avachie par terre, inerte, se trouvait Estelle, avec ses deux bites plus ou moins gonflées qui retombaient de chaque côté de son bas-ventre. Pour finir ce charmant tableau, à deux mètres de la porte, Bazouk portait son célèbre sourire omnipotent.
Dès qu’il me vit, il prit un air soucieux et adopta sa position de jeteur de sorts ; Aurélie et Azura avaient l’air d’attendre que je dise quelque chose.
Azura se leva et s’avança vers moi, sans doute pour sortir. Arrivée à ma hauteur, (Pouah ! elle puait le sperme à plein nez !), avec un petit sourire, elle posa sa main sur mon entrejambe pour vérifier en tâtant mon jean que je bandais toujours. Puis satisfaite, elle s’éloigna vers la salle de bains.
Aurélie se laissa tomber en arrière sur un fauteuil en soupirant profondément.
Il demeurait les mains ouvertes devant lui, la langue légèrement tirée comme s’il accomplissait une tâche très ardue.
Mais elle s’interrompit car un petit éclair venait de fuser des mains de notre bon génie et de la frapper en plein ventre. Sous mes yeux ébahis, une seconde verge lui poussa, juste à côté de la première, jusqu’à atteindre la même longueur considérable que l’autre. Aurélie éclata de rire. J’explosai de rage et commençai à engueuler Bazouk, mais celui-ci ne voulait pas rester sur un échec et lança derechef un nouveau sortilège, d’une rare puissance destructrice : les deux jambes d’Aurélie disparurent soudain ! Celle-ci tomba lourdement sur le sol en gueulant à la fois d’horreur et de douleur. J’eus un haut-le-cœur ; Bazouk se mordit la lèvre en adoptant un air affligé.
Aurélie se mit à hurler comme jamais.
Notre cul-de-jatte hermaphrodite à deux bites s’écroula finalement sur le sol sans plus bouger, respirant calmement.
Il lança encore un nouveau sortilège qui ajouta à la pauvre Aurélie une sorte de gros tentacule là où auraient dû se trouver une de ses jambes. Il soupira encore, puis se drapant d’un air tourmenté, déclara :
Je commençai à m’alarmer sérieusement en contemplant l’horrible créature qu’était devenue ma compagne. Je tentai de me calmer en me rappelant que chez Bazouk le meilleur succédait souvent au pire. Mais je préférai ne pas assister aux dizaines de tentatives qui seraient sans doute nécessaires à le conduire au meilleur. Sans plus lui prêter la moindre attention, je filai vers la chambre rassembler toutes nos affaires et réveiller doucement Pandore, qui fila à la douche dès qu’Azura en sortit, plus resplendissante que jamais. Celle-ci s’habilla pendant que je fulminais de rage et d’agacement à côté d’elle ; elle revêtit quelques-unes des fringues ultra moulantes qu’on avait achetées l’avant-veille.
On discuta un moment, mais Bazouk entra soudain avec un sourire victorieux et m’expliqua que tout était rentré dans l’ordre. Je ne demandais qu’à le croire, mais j’allais vérifier quand même par moi-même. Cependant, effectivement, Aurélie et Estelle étaient redevenues presque normales et n’arboraient plus leurs ignobles grosses bites. Toujours nues, elles discutaient tranquillement assises sur le canapé, comme si elles étaient les meilleures amies du monde.
Rassuré, je les secouai quand même un peu ; il était bientôt midi et nous devions être à l’aéroport au plus tard à treize heures quarante. Pendant qu’elles allèrent ensemble à la salle de bains, je demandai à Bazouk de nous parfaire nos faux passeports, d’y inscrire des noms au pif dont je lui fis le modèle sur un bout de papier, de mettre des dates et des numéros à la con.
Ça nous prit encore un bon moment, et il restait aussi à élaborer une sorte de stratégie pour franchir les contrôles. Les filles revenues de la douche émirent l’idée qu’on devait se partager en deux groupes ; comme c’était moi qu’on recherchait et qu’on m’avait décrit accompagné de deux magnifiques jeunes femmes, il valait mieux pas que je me promène avec Azura et Pandore. J’irais avec Estelle tandis que mes trois autres compagnes passeraient ensemble. Ça ne ravissait pas complètement Aurélie, mais les autres solutions nous paraissaient quand même moins bonnes.
Il restait à changer assez radicalement mon apparence, mission qui fut confiée aux soins compétents du bon docteur Bazouk.
Mais j’aurais dû me méfier… je reçus un beau petit éclair et tous les poils de mon corps se mirent soudain à pousser à toute allure, me transformant peu à peu d’abord en homme des cavernes, puis en gorille chevelu.
Les filles étaient bidonnées, mais pas moi ; je courus pleurer devant une glace tout en engueulant Bazouk comme il se devait, et celui-ci me renvoya un éclair qui retira instantanément toute la masse de mes cheveux et de mes poils. Absolument toute. J’étais désormais chauve, imberbe et parfaitement glabre.
Mais Bazouk était trop content de pouvoir me jeter ses sorts et s’empressa de me lancer un nouvel éclair tandis que je beuglais. Je fus immédiatement pourvu d’un énorme bide, digne des plus méchants buveurs de bière, qui dépassait de partout sous mon tee-shirt. Les filles étaient encore pliées en deux. Elles se mirent ensuite à discuter tranquillement, comme si j’étais pas là.
Mais tout le monde se foutait éperdument de mon avis et je fus bientôt affublé d’une monstrueuse moustache à la Bové.
Et un nouvel éclair me procura d’épais sourcils noirâtres et des cils dignes d’une actrice de charme. Affligé, je grommelai en me regardant dans la glace, mais les filles paraissaient ravies. Bazouk me jura sur tous ses ancêtres qu’il me rendrait mon apparence normale aussitôt que nous aurions franchi les barrages. Et, après avoir rangé le génie dans sa théière, on partit finalement en emportant toutes nos affaires.
À la réception de l’hôtel, ils firent une drôle de tronche en nous voyant passer : moi avec mon allure effrayante, accompagné de quatre belles jeunes femmes, dont l’une en plus était leur collègue. Estelle alla justement leur rendre les clés et je l’entendis vaguement bobarder qu’elle partait faire un tour et qu’elle reviendrait pour prendre son service à dix-huit heures.
On chargea nos affaires dans mon espèce de van à étages, second avatar du beau coupé de Bazouk, victime de notre course poursuite de la veille avec la police. L’engin s’avéra quand même assez performant pour nous emmener tous les cinq (plus Bazouk, qu’Aurélie gardait dans sa théière) d’abord jusqu’en bas de l’appart d’Estelle, où celle-ci courut se préparer un petit sac de fringues, puis jusqu’à la plateforme de Roissy - Charles de Gaulle. Ne voulant pas me faire chier à stationner la voiture dans un des parkings lointains, je roulai peinard jusqu’au terminal d’où nous étions censés décoller, et laissai bêtement la voiture devant, avec les clés dessus. Autant qu’elle serve à quelqu’un.
Les passants nous jetèrent des regards noirs ; on sortit à toute allure les affaires du coffre ; et quand enfin un gus se décida à venir nous engueuler pour que je foute ma bagnole ailleurs, je lui ouvris la portière en lui expliquant qu’il venait de gagner une merveilleuse voiture presque neuve. L’intéressé regarda successivement mon bide énorme, ma belle moustache fournie et mes sourcils charnus, et éclata finalement d’un long rire nerveux en s’asseyant à la place du conducteur.
Dans l’aérogare, on fonça jusqu’à un guichet d’Air France retirer nos quatre billets pré-réservés et en acheter un autre pour Estelle (en classe affaire, il restait quelques places…). La nana du guichet me regarda elle aussi avec répulsion, et je laissai Aurélie négocier le paiement en espèces. Mais ça n’arrangea pas forcément la mine de la guichetière lorsque ma compagne lui tendit une bonne centaine de billets.
Il nous fallait encore des photos pour les passeports. On courut jusqu’à un photomaton, où je pus immortaliser la grosse tronche de cake dont Bazouk m’avait pourvu. Aurélie était en train d’expliquer le fonctionnement du truc à Pandore lorsque j’eus une idée horrible en apercevant soudain un pauvre malheureux dans un fauteuil roulant. Si je me pointais avec un truc comme ça, les douaniers me reconnaîtraient encore moins. Bon, d’un autre côté, ça me faisait franchement chier de voler le fauteuil d’un handicapé… Mais tiens, j’allais lui laisser dix mille euros en compensation, ça apaiserait mon âme misérable.
Coup de chance, le mec finit par aller aux chiottes, accompagné par un autre gus. Emportant la théière ensorcelée, je rentrai discrètement derrière eux, avec mon bide et ma moustache énormes, et ma queue toujours tendue. Une fois dans les toilettes, je fis ressortir Bazouk et lui demandai de m’endormir quelques minutes les deux pauvres gars, ce qu’il parvint à faire après les avoir chacun affublés d’une grosse barbe. J’étais sur le point de ranger Bazouk et de larguer mon fric dans la poche de l’handicapé avant de me barrer avec son fauteuil ; mais je me fis la réflexion que mon bon génie parviendrait peut-être à me réaliser une copie respectable du véhicule que je m’apprêtais à dérober.
Il claqua des doigts et, dans un éclair de fumée, apparut un engin métallique à mi-chemin entre une brouette et une chaise longue. Je soupirai ; je savais par expérience qu’il faudrait sans doute plusieurs essais à mon bon génie avant de parvenir à me copier le fauteuil. J’attendis patiemment le second essai du grand magicien. Mais celui-ci me fixait gaiement avec son sourire moelleux. Il était content de lui ; tout était parfait à ses yeux. C’était encore plus grave que je ne le pensais…
Je soupirai et le forçai finalement à rentrer dans sa théière, sans tenter de lui faire comprendre quoi que ce soit ; on n’avait pas vraiment beaucoup de temps. Je glissai deux cents billets orange dans les poches du type et, lui abandonnant la brouette (qui, j’en étais sûr, le ravirait…), me barrai sur son fauteuil que j’essayai tant bien que mal de faire rouler droit.
Personne ne fit attention à moi lorsque je revins des chiottes et je rejoignis les filles, à peine surprises, qui me poussèrent rapidement vers les zones d’embarquement, où l’on se sépara. Je restai avec Estelle et après un moment chiant à faire la queue, l’hôtesse fit une sale tronche en découvrant que j’étais en fauteuil et qu’on n’avait pas prévenu. Mais elle prit ça comme un challenge et se démena corps et âme pour nous permettre de partir dans les meilleures circonstances.
Nos passeports bidons parurent lui convenir à merveille ; nos sacs furent marqués et partirent sur un petit tapis roulant. Estelle me poussa jusqu’à la zone de contrôle. Je stressai quand même un peu, mais tout se passa incroyablement bien, les flics se contentant de me fouiller rapidement et d’examiner en détail mon fauteuil roulant. Tout le monde, le long du trajet, se demandait visiblement ce qu’une belle nana comme Estelle foutait avec un gros affreux comme j’étais devenu, qui plus est dans un fauteuil. Mais je les emmerdais et leur souriais avec cynisme.
Bon, le point négatif, c’était que si je me remettais à marcher tranquillement, ça ferait sans doute louche ; tout le personnel de vol avait été prévenu qu’ils auraient un mec en fauteuil à gérer. Bah tant pis, j’allais jouer le jeu, et puis voilà. Nos billets de classe affaire nous donnèrent le droit d’attendre l’heure de départ dans un beau petit salon privé d’Air France plutôt que de zoner devant les magasins détaxés. On but du champagne au large ; les filles étaient ravies.
On embarqua finalement dans un bel Airbus, en première. Aurélie et Azura n’étaient pas hyper rassurées de prendre l’avion et stressèrent un peu au moment du décollage. Mais la suite du vol se passa mieux ; le personnel était à nos petits soins, on avait plein de trucs à boire et à manger, plein d’autres trucs à lire et à regarder, plein de place. Je ne vis pas grand-chose du voyage, dormant presque tout du long.
Je me forçai encore à jouer la comédie dans mon fauteuil roulant jusqu’à ce que nous fussions tous sortis de l’aéroport de Saint-Martin, après avoir encore passé deux nouveaux contrôles, puis récupéré nos bagages. Détendu, j’abandonnai mon véhicule d’emprunt derrière un pilier et, aussi vite que me le permettait mon bide colossal, fonçai vers les chiottes les plus proches, avec la théière, pour que Bazouk me rende mon apparence véritable.
Ce fut encore épique. Il commença par vouloir me « dégonfler » ; il m’envoya un petit éclair bleuté qui me déclencha une longue série de flatulences tonitruantes. Mais au bout d’une ou deux minutes à péter de toutes mes forces sans résultat, je m’inquiétai quand même. Mon éminent génie reconnut que quelque chose clochait et se proposa de revoir son sortilège. Son second essai ajouta à mes pets interminables d’infâmes ballonnements et de longues éructations.
Peu à peu, cependant, mon bide se dégonflait effectivement. Toutefois, au rythme où ça allait, ça prendrait largement cinq bonnes minutes ; et ni mes rots ni mes gaz ne baissaient d’intensité. J’espérais vraiment qu’il n’y avait personne d’autre dans les chiottes.
Mais pendant ce temps, Bazouk décida qu’il allait me rendre mon visage d’antan. En moins de vingt secondes, je fus successivement affublé d’un gros nez, d’une nouvelle rangée de dents, d’un anneau nasal, d’un bec de lièvre, d’une sorte de trompe, et finalement d’une grande barbe à la ZZ-Top.
Je profitai d’un de ses soupirs de désespéré pour lui demander de m’endormir plutôt que d’assister à tous ses essais infructueux. Il acquiesça, et un nouvel éclair m’octroya une barbe drue qui s’épaissit jusqu’à toucher le sol et les parois de la cabine de chiottes dans laquelle je continuais de péter à tue-tête.
Et je perdis finalement connaissance.
Je m’éveillai quelque peu après sous le regard et le sourire satisfaits de Son Altesse Bazouk Premier, qui se dépêcha de me congratuler :
Je ne m’emballai pas tout de suite, préférant aller vérifier cela par moi-même devant une glace. Mais effectivement, il avait réussi à me rendre aussi irrésistible qu’avant. Et j’avais toujours cette gaule qui ne passait pas. Bon, finalement, ce serait peut-être pas plus mal, en vue des jours qui s’annonçaient…
Je rangeai Bazouk, non sans l’avoir félicité ; puis, armé de la théière, je rejoignis les filles, qui s’étaient tranquillement installées à la terrasse d’une sorte de bistrot et nous attendaient en sirotant je ne sais quel cocktail local. Elles me sourirent.
Je commençai à me sentir enfin mieux ; j’étais redevenu moi-même, j’étais reposé par six heures de sommeil dans l’avion, j’étais magnifiquement accompagné de quatre déesses irrésistibles et folles de sexe, on était riches, on allait vivre un bon moment sur une île des Antilles…
On prit un taxi qui nous conduisit jusque devant une résidence de vacances ultra luxueuse, en bord de plage d’une mer bleu turquoise. Estelle nous réserva une piaule pour un mois, que je payai déjà partiellement à coups de billets de cent dollars.
Ah là là ! Ça allait être dur, ici : les journées allaient toutes se ressembler… farniente, sexe, baignade, sexe, apéro, sexe, restau, sexe… J’espérais que je serais capable de m’adapter à cette nouvelle vie…