Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 13496Fiche technique7101 caractères7101
Temps de lecture estimé : 5 mn
28/09/09
Résumé:  Une étude de la vie conjugale au moment de la crise boursière.
Critères:  fh fépilée cérébral noculotte humour -humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Crack des bourses

J’étais trader et les bonus tombaient régulièrement dans ma poche. Personne ne me reprochait alors quoi que ce soit. J’avais un appartement assez chic dans le huitième arrondissement et je faisais des voyages quand j’en avais envie. Je vivais avec Véolia qui était secrétaire dans un établissement bancaire. Pendant des années, je bandais sans problème et mon érection suivait exactement la courbe du CAC 40. Je me souviens même que lorsque j’ai acheté et revendu les actions Danone dans la même journée, mon sperme était crémeux comme rarement je l’avais vu. Ma copine me disait que j’étais un «golden boy». Elle ne connaissait pas l’anglais et me croquait comme une pomme.


J’avais attribué des actions à chacun des vêtements de Véolia. Ainsi son corsage était Air Liquide et son soutif Sein Gobain. Pour sa jupe, nous avions choisi Lagardère et pour sa culotte Carrefour. Ses chaussures étaient identifiées Michelin et ses collants Paribas. Enfin pour son maquillage, c’était bien sûr L’Oréal.


Pendant des années, ses vêtements avaient rallongé au point qu’elle ne portait plus les dernières années que des jupes longues, des manches amples, des chaussures montantes. Et puis, il y a un an, le crack ! Au début, ce ne fut qu’un coup de semonce. Elle-même croyait qu’elle résisterait bien mieux à la crise. Mais quand Carrefour, contre toute attente, perdit 12 pour cent en une matinée, sa culotte devint un string ficelle. Sa jupe, qui lui arrivait habituellement aux genoux, se raccourcit terriblement. Elle laissait voir des cuisses bronzées par un été encore si proche. Plus de collants et plus de soutien-gorge. Le lendemain, c’est L’Oréal qui se réveillait avec de lourdes pertes et Veolia dut se résoudre à la fuite de ses capiteux. Désormais, la peau était nue.


Bien sûr, de mon côté, je perdais beaucoup d’argent, mais c’était une consolation magnifique le soir de voir ma compagne à moitié nue, à moitié habillée selon que le verre Saint-Gobain était à moitié vide ou à moitié plein. Je rentrais et chaque jour, il manquait quelques centimètres de tissus. Un jour, ce qu’il restait de son string tomba dans la corbeille à la dernière cotation. Je ne bandais plus que lors de prises de bénéfices fort modestes, mais j’avais toujours sous la main le sexe de plus en plus lisse de Véolia. Elle caressait aussi mon pénis en espérant quelques soubresauts qui se faisaient de plus en plus rares. Certes, dans sa bouche, ma verge retrouvait une petite vigueur. Mais rien qui pouvait faire croire à une véritable érection. On pouvait vraiment parler de croissance molle. Elle pouvait me garder des heures dans sa bouche et au final il n’y avait toujours que de la salive. De même, mes doigts ne trouvaient qu’une vague humidité au fond de ses orifices. Qui aurait pu penser cela de Véolia que tous, amants et copains sexuels, considéraient comme une femme fontaine ? Beaucoup de tendresse pourtant entre nous, mais aucun redressement. Si ce n’est un redressement fiscal qui me tomba dessus en novembre.


Dans la rue désormais elle ne passait plus inaperçue. Elle ne pouvait plus s’asseoir en public sans que l’on devine, puis sans que l’on constate son absence de sous-vêtements. Elle perdit son boulot sans que l’on sache vraiment pourquoi. Était-ce à cause de la crise mondiale ou à cause de notre crise conjugale ? De toute façon, l’une était liée à l’autre. Il est certain que dans une banque, une femme ne doit pas être à découvert. Véolia avait aussi perdu sa copine Nath Ixis. Cette femme, pleine de promesses, lui avait été présentée par son directeur banquier. Elle était gaie, mais sage comme un placement de père de famille. Nous avions investi beaucoup dans cette relation. Véolia l’adorait et elles se retrouvaient souvent à faire du shopping ensemble. Un jour, elle me dit cependant :



Mais quelques jours plus tard, malgré de multiples appels, il était devenu évident que Nat Ixis avait disparu. Elle était recherchée par beaucoup de monde, ce qui semblait indiquer qu’elle n’avait pas l’amitié très sélective. Donc aucun regret pour moi. Mais Véolia semblait avoir beaucoup perdu et son moral s’en ressentit. Elle errait dans l’appartement qui lui semblait de plus en plus grand à fur et à mesure qu’elle perdait des vêtements.


À moitié nue, à moitié habillée, selon aussi nos invités. Mes parents considéraient désormais ma copine comme débraillée ; mes amis la trouvaient de plus en plus ravissante. Ma mère lui fit une réflexion, mon pote une proposition. Bientôt, il lui fut impossible de sortir, car elle était complètement nue. Je devais m’occuper des courses, sortir le chien et, si on avait eu des enfants, j’aurais été obligé de les conduire à l’école. Mais le plaisir de l’observer faire le ménage ou la vaisselle sans aucun voile pudique, à la merci du livreur de pizza ou du démonstrateur d’aspirateur, la perversité de voir le chien la renifler sans complaisance me faisaient parfois monter une libido bien ralentie par les cours de bourse toujours plus bas.


Le soir de l’arrestation de Bernard Madof, elle était en pleurs. Elle venait de sacrifier sa toison rousse qui avait subi déjà toutes les transformations depuis son époque broussailleuse jusqu’au la fine ligne «perfect line tready» en passant par le ticket de métro. Nous recevions mon patron qui avait tellement perdu dans les magouilles madofiennes qu’il ne lui restait plus qu’une piscine avec trois villas autour en Andalousie. Plus de plage privée en République Dominicaine, ni d’hélicoptère, ni de défilée de mode. Plus d’équipe professionnelle de baise-ball. Il était tellement triste et sa femme si abattue que d’abord ils ne s’aperçurent pas que ma compagne était complètement nue. Ce n’est qu’au dessert que mon patron leva la tête brusquement et que son épouse poussa un cri d’effroi.



Et effectivement, quelques jours plus tard, le gouvernement annonçait des mesures pour sauver les banques.