n° 13530 | Fiche technique | 7805 caractères | 7805Temps de lecture estimé : 5 mn | 18/10/09 |
Résumé: Une jeune étudiante à la recherche d'un petit boulot va répondre à une annonce d'embauche assez originale... | ||||
Critères: ff fplusag cérébral exhib photofilm confession nostalgie | ||||
Auteur : OIOIO Envoi mini-message |
C’était il y a quelques années… Jeune étudiante en médecine issue d’une famille modeste, je cumulais les petits boulots afin de faire face aux nombreuses dépenses qu’engendraient ma formation, jusqu’au jour où mon regard fut attiré par une annonce plutôt originale: "Vieille dame esseulée cherche jeune fille pour conversations joyeuses. Bonne rémunération."
Évidemment, trente secondes plus tard, je tentais crânement ma chance en appelant le numéro indiqué. Au bout du fil, une voix féminine dont le timbre révélait clairement une dame d’un certain âge, mais dont le phrasé et le débit montraient un esprit extrêmement affûté. Elle m’expliqua que sa meilleure amie était brusquement décédée il y a une quinzaine de jours, et que depuis leurs séances presque quotidiennes de conversations à bâtons rompus lui manquaient cruellement. Elle cherchait donc une jeune fille dont le verbe et l’imagination pourraient distiller un rayon de soleil pour égayer ses mornes journées.
Lorsque je lui demandai comment la convaincre que je pourrais être la personne qu’elle recherche, elle me répondit qu’il me suffisait de passer un test, à l’instant même, par téléphone. Elle me demanda de la faire vibrer (ce furent ses propres termes) en improvisant une histoire basée sur trois mots-clés: "chaleur", "bleu" et "sodomie". Ayant à peine pris le temps d’analyser ce qu’elle me demandait, j’ai commencé à improviser, mélangeant fantasmes et expériences personnelles, pour raconter l’initiation à la sodomie d’une jeune fille allongée sur un transat bleu, au bord d’une piscine. Visiblement mon récit a réussi à faire son effet à mon interlocutrice. De temps en temps, j’entendais sa respiration haletante dans le combiné. Et à la fin de mon récit, il se passa de longues secondes avant qu’elle ne reprenne la parole:
C’est ainsi que commença mon "petit boulot" d’étudiante de loin le plus agréable parmi tous ceux que j’ai eu l’occasion de pratiquer. Tous les soirs à l’heure de l’apéritif, je rejoignais ma vieille dame à son domicile pour improviser une histoire en fonction des mots-clés qu’elle me fournissait. Parfois elle me les dévoilait la veille en me demandant d’y attacher une importance particulière, mais la plupart du temps, je découvrais les trois ou quatre mots uniquement à mon arrivée. Les premiers jours, elle glissait toujours un terme explicitement sexuel pour bien me faire comprendre la saveur du récit qu’elle souhaitait entendre, mais très vite, elle me laissa plus de liberté sur les situations érotiques que je glissais dans mes histoires. Elle s’asseyait toujours sur le fauteuil en face du canapé où je prenais place, et me fixait d’un visage souriant que je prenais comme un encouragement silencieux. De temps en temps, je voyais ses joues s’empourprer dans les moments les plus crus de mes histoires, mais elle gardait toujours la maîtrise de soi, en restant parfaitement immobile, les jambes serrées et les mains délicatement posées sur un petit coussin de soie.
Au bout de quelques jours, elle se mit à me dévoiler quelques informations sur sa propre vie. Elle ne m’a jamais révélé son âge exact, mais par recoupements entre ses diverses anecdotes, j’ai pu deviner qu’elle avait dépassé les 90 ans. Il s’avère qu’elle était une ancienne photographe qui s’était spécialisée très tôt dans la photographie érotique. Séance après séance, elle m’autorisait à consulter les classeurs où elle conservait ses archives, dont les plus anciens clichés remontaient aux années 1930. J’avoue que c’était extrêmement troublant d’imaginer que des images aussi explicitement sexuelles pouvaient dater d’une époque aussi ancienne.
Tous les soirs, au moment de partir, elle me tendait une petite enveloppe qui contenait mon salaire de la journée. Au bout de quelques séances, j’ai réalisé que ce salaire était variable en fonction de l’intérêt qu’elle avait trouvé à l’histoire du jour, et très vite, j’ai pu optimiser ma rémunération en m’orientant systématiquement vers ses thèmes de prédilection qui tournaient autour des histoires de contrainte et de domination. Sa générosité était telle que j’ai pu abandonner mes autres emplois sans crainte pour mon budget. Un soir, elle glissa à l’intérieur de l’enveloppe un petit bristol avec ces quelques mots:
Je suis trop timide pour vous le demander de vive voix, mais sachez que j’ai gardé mon studio et une grande partie de mon matériel. Je serais ravie, si vous acceptiez de faire deux ou trois séances de poses pour moi.
J’avoue que ce soir-là, j’ai eu du mal à m’endormir, tournant et retournant la situation dans ma tête, essayant d’évaluer le risque de me laisser entraîner dans une spirale dangereuse. Finalement, au lieu de deux ou trois séances, je pense que j’ai dû en faire une bonne trentaine. Elle avait une manière incroyable de me mettre en confiance, commençant par me raconter une histoire qui justifiait le décor et les costumes qu’elle avait choisis ce jour-là. Tout en étant consciente de l’ascendant qu’elle avait pris sur moi, j’admirais la manière douce et subtile qu’elle utilisait pour arriver à ses fins. Ainsi, après des premières séances de photos plutôt pudiques, elle m’entraîna petit à petit dans des expériences de plus en plus intenses. J’étais complètement subjuguée par sa manière d’arriver à me faire entrer totalement dans une scène érotique uniquement par son discours. Et, je peux l’avouer sans honte aujourd’hui, je ne compte plus le nombre d’orgasmes que j’ai éprouvé devant son appareil photo, envoûtée par sa parole qui déclenchait les images les plus perverses dans mon imaginaire.
Mais comme toutes les expériences de la vie, celle-ci devait bien s’achever un jour. Un soir, arrivant à son domicile, je vis une épaisse enveloppe glissée dans la jointure de la porte d’entrée, avec une inscription manuscrite: "Pour OIOIO…"
Un peu fébrile, j’ai pris connaissance de son contenu qui refermait notamment une courte lettre:
Ma chère OIOIO,
Je ne t’ai jamais tutoyée durant toutes ses semaines, mais je le fais aujourd’hui car tu es devenue une amie sincère. Je sais que je vais partir très bientôt, et l’idée de t’imaginer assistant, impuissante et malheureuse, à mon déclin m’est tout simplement insupportable. J’ai donc pris la décision de déménager sans te prévenir pour ne pas te laisser le loisir de tenter de me faire changer d’avis. Tu as réchauffé mon triste hiver avec une vigueur que je ne concevais même pas. Je te laisse ces quelques étincelles qui te prouveront à jamais que notre rencontre n’était pas un rêve.
Bonne route à toi…
Derrière la page manuscrite, une bonne centaine de photos de moi, rigoureusement sélectionnées par son œil expert, depuis les plus artistiques jusqu’aux plus pornographiques. Pas un jour ne s’est écoulé depuis, sans que je n’aie adressé une pensée émue à cette vieille dame, intense compagne d’une brève saison. Et c’est en contemplant une fois de plus ses photographies somptueuses, que j’ai savouré l’idée de partager ce souvenir avec vous…