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n° 13559Fiche technique23985 caractères23985
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Temps de lecture estimé : 14 mn
12/11/09
Résumé:  Un homme rencontre une femme à l'hôtel dans un cadre bien défini, mais il y a toujours des surprises.
Critères:  fh hplusag prost hotel amour cérébral voir fellation cunnilingu préservati pénétratio -tarifé
Auteur : david kepesh      
En retard à l'hotel Triangle

« Chez beaucoup de mammifères, la première copulation est décisive. Cet acte qui se fait au hasard peut les lier pour la vie. Deux campagnols des plaines qui copulent se condamnent mutuellement et instantanément à la fidélité conjugale. L’acte sexuel fait couler l’hormone de l’amour, l’ocytocine dans les veines et les neurones. » Lucy Vincent.



Cela faisait vingt minutes que je patientais dans la chambre. Je descendais de temps à autre demander à la fille du desk qui me regardait de biais si elle ne voyait rien venir, si quelqu’un ne m’avait pas demandé, et j’avais Serena au bout du fil qui ne comprenait rien, elle était censée prendre un café en face, cela ne mettait pas tout de même pas vingt minutes de traverser la place.


Je suis sorti dans la rue et j’ai vu une grande fille blonde visiblement très énervée qui marchait au pas de charge en téléphonant elle descendait la rue et me dépassa avant que je l’appelle: « Kristina ?» C’était Kristina. Son taxi l’avait laissée à deux cent mètres et elle avait Serena qui lui criait dans les oreilles. Nous sommes montés dans l’ascenseur. Nous nous sommes à peine regardés. Elle sentait bon. Arrivés dans la chambre, je n’avais pas eu le temps de lui servir une coupe de champagne qu’elle fondait en larmes. Comme dans les films américains où on voit ces filles qui battent des mains devant leurs yeux dans un effort aussi désespéré que ridicule pour faire du vent et sécher leurs larmes naissantes.


Après trois coupes ma jolie Finlandaise allait beaucoup mieux. Je la détaillai : elle était sublime, elle avait la figure de Portia de Rossi en plus belle, vous savez celle qui joue Nelly Porter, l’associée blonde d’Ally Mc beal. Ses larmes rendaient brillants ses grands yeux bleu clair puis traçaient des fines jambes de Rimmel sur ses pommettes. Elle portait une robe crème de couturier, ultra légère, qui dévoilait plus qu’elle n’habillait son corps sublime, et elle avait pour seul bijou une montre en or. Elle était inconsolable. Elle s’était fait agonir d’injures par son agente pour son inconséquence.


Elle me dit :



J’aime bien jouer le jeu de la séduction, faire des présentations, flirter, ne pas me précipiter, mais là j’ai senti qu’il fallait opérer un changement radical de contexte émotionnel si je ne voulais pas que cela déraillât complètement.


Et là, ce changement s’est opéré, comme un faux pli dans le tissu du temps, s’est déroulé un surréaliste et interminable aller-retour entre des baisers langoureux et voluptueux et des chaudes larmes qui rejaillissaient par intermittence, comme si deux états émotionnels opposées advenaient simultanément dans deux réalités différentes et superposées. Sa langue avait au début, un arrière goût du sandwich qu’elle avait dû engloutir à la gare, ce goût qui partait progressivement, remplacé par le vrai bon goût de sa salive fraîche, m’aurait rebuté chez toute autre que Kristina.


Progressivement mes mains passaient sous le tissu soyeux de sa robe blanche, glissant du rêche de ses bas à la sublime douceur de ses fesses arrondies, passant au-dessus de l’élastique du porte-jarretelles assorti. Régulièrement je prenait un peu de recul pour regarder son visage parfait, je me pinçait mentalement (c’est possible) et je poussais des soupirs d’admiration en caressant son corps doux et terriblement excitant. En peu de temps je fus à court d’onomatopées.


Ses larmes avaient cessées et sa respiration s’était accélérée. Elle s’était mise à respirer fortement entre ses dents serrées, à émettre ce « tssss » caractéristique, ce son tantrique qui est aux femmes ce que le ronronnement est aux félins.


Je lui proposai de prendre un bain à deux pour qu’elle se détendît, mais ne pouvais m’arrêter de l’embrasser, de la pétrir, de la caresser, de la déshabiller, c’est ainsi nous ne sommes arrivés à la salle de bain qu’une petite heure et demi et quatre orgasmes plus tard. C’était un accès de fièvre luxurieuse comme on en vit peu : nous ne pouvions pas nous arrêter de nous embrasser, de nous sucer, de nous caresser, de baiser dans toutes les positions et sur tous les meubles ainsi que des animaux pris de frénésie lubrique. Aucun recul n’était permis.


Elle me suçait de façon merveilleuse et elle me souriait avec son air entendu. Elle m’avait allongé sur le dos, et le temps de me couvrir d’un préservatif, elle me chevauchait goguenarde réalisant l’ensemble de l’opération sans quitter mon regard une seconde. Je profitais de cette position passive pour tenir la distance tant bien que mal le plus longtemps possible. Je ne voulais pas la décevoir. Je m’en tirai avec les honneurs si l’on tient compte du fait que je suis très sensible à la beauté féminine et à la manifestation du désir des femmes : Kristina était probablement la fille la plus belle que j’ai vue de ma vie et elle était complètement en chaleur. Légèrement en arrière, elle me surplombait de toute sa splendeur, ses cheveux dorés cascadaient sur ses épaules et sur ses seins charmants et rebondis, et ils tressautaient au gré du rythme que, sur le dos, je leur imprimais, ils me caressaient le visage lorsqu’elle se baissait pour m’embrasser, puis s’éloignaient de nouveau lorsqu’elle se redressait. Elle eu son premier orgasme en me chevauchant, puis un deuxième lorsque lassé de cette passivité je lui fit poser les épaules au sol, dans un retournement de situation gréco-romain digne des jeux olympiques, en quelques secondes, elle jouissait de nouveau m’immobilisant, le corps arqué, comme si un mouvement de plus l’aurait pu extraire de ce moment d’extase, et là, miraculeusement, ses pulsations internes eurent raison de ma volonté.


Après un quart d’heure, je rebandais déjà et je me proposais de la faire jouir avec ma bouche et mes doigts. Devançant l’appel, elle s’était dressée sur ses coudes et sur la plante de ses pieds et projetait son pelvis vers le haut en direction de ma langue dans une attitude absolument impudique et joyeuse. Sa vulve parfaitement nue était aussi belle que le reste de sa personne et sentait incroyablement bon, je tendis la langue et vérifiai derechef que sa cyprine avait le goût délicieux que j’avais imaginé. Ivre de ses phéromones, je m’abandonnais à des comportements inacceptables, reniflant bruyamment ses effluves, dardant ma langue dans son vestibule, tétant son clitoris comme un nourrisson affamé tandis que, de deux doigts recourbés, j’appuyais de façon répétée sur le bouton de l’ascenseur à destination du septième ciel. Il vint et l’emporta dans les étages éthérés. Elle jouit convulsivement en crispant ses mains dans mes cheveux.


– I’m coming ! Baby, I’m coming ! Oh my god, it’s crazy !


C’était mon tour, je lui laissai bien trois secondes pour souffler, puis je lui tendis un préservatif. J’aime bien ne pas le mettre moi-même, d’abord parce que la démonstration de savoir faire prestidigitateur d’une fille avec une capote est toujours très excitante, mais surtout pour m’éviter l’humiliation systématique de tenter de la passer à l’envers. Le sens des capotes est un grand mystère de l’univers pour moi et me permet de revérifier à chaque fois la loi de Murphy.


Ma détermination était sans failles : J’allais lui faire subir mes assauts libidineux dans toutes les positions, cela faisait un demi-heure que j’avais joui, je savais que j’allais tenir longtemps, je n’avais plus besoin de me retenir, au contraire, alors comme ces vieux champions de tennis qui n’ont plus le souffle qui va avec leur jeu, je tentais des sprints forts appréciés, puis j’étais forcé de ralentir par mon rythme cardiaque, alors elle me redonnait du courage en me disant « fuck me, oh please, fuck me, my darling !» en frappant sur ma fesse gauche le rythme accéléré qu’elle voulait subir. Quelques minutes et deux crises cardiaques évitées de peu plus tard, elle avait joui de nouveau et je sentais qu’elle se fatiguait. Je la retournai, sur ses coudes et genoux – l’ultime position que je garde pour la fin en général, tellement avec elle, il m’est difficile de conserver mon sang froid – pour une chevauchée sauvage épuisante, rythmée de quelques claques sur sa fesse gauche plus sonores que douloureuses, en hommage aux films de Walt Disney (tels que « Rocco et son frère Nacho ») et nous mourûmes ensemble de notre petite mort, en criant longtemps, sans égards pour Béatrice, l’employée de l’hôtel qui passait l’aspirateur à l’étage.


Kristina, fumait les plus ridicules micro cigarettes qui soient, du genre Kool au menthol. Et je repensais à la chanson de Gainsbourg, Variation sur Marilou.

(Mais non ! Grosse différence ! Tu n’est pas vicieuse comme Marilou, ma beauté, chez toi, le cul est une émanation de ton caractère supra mondain, une évidence emprunte de sainteté, un attribut de ta divinité.)


La chambre étant non fumeur Il lui fallait se pencher par la fenêtre. Elle me montrait son délicieux postérieur.


Je m’allongeai sur le lit parsemé d’enveloppes de capote anglaise que j’avais répandues, des bleues, des rouges, des dorées comme chez Nespresso, deux seulement avaient été utilisées.



Elle plissa les yeux et pencha la tête avec un air mi-figue mi-raisin.


Je lui demandais si elle avait un petit ami. Elle prit l’air choqué :



Elle me repousse tout sourire sur le dos, immobilisant mes bras avec ses mains, ses cheveux d’or dans mes yeux.


– Vilain garçon !



.



Elle me regarda en plissant les yeux comme un chat siamois.



Elle me suivit. Puis voyant que le bain allait prendre un certain temps à couler, elle retourna dans le salon et passa la tête par la fenêtre pour fumer dehors. À genoux sur le canapé, ses fesses sublimes restaient à l’intérieur telle une Bardot callipyge.



La baignoire de la salle de bain en marbre de Carrare était assez grande pour nous accueillir tous les deux. Elle avait pris le côté du robinet et je me mis en face sans vergogne. Nos deux corps disparaissaient sous la mousse. Après une minute à se regarder dans le blanc de l’œil, nous nous redressâmes sur les genoux pour nous embrasser. Nos mains ne restèrent pas inactives et je m’emparais du gel douche, elle tendit sa main pour que je lui en verse et pendant que je lui caressais les seins d’une main savonneuse, elle se mit à me masser plus bas avec le gel et la douceur de ses doigts, le mélange de chaud et de froid me firent immédiatement redurcir. Mes mains descendirent sur ses hanches.



ton doigt ?



Cette perspective finit de me remettre en forme et précipita notre sortie de la baignoire. Après l’avoir séchée de façon sommaire, j’entrepris de la remouiller avec ma salive aux endroits qui avait été le mieux savonnés lorsque j’arrivai à cet endroit fripé que j’affectionne tout particulièrement elle protesta mollement : Baby, it’s a shame, no…



Après les transports. ( Oui, je sais, hypocrite lecteur, c’est un peu sibyllin, mais ne crois pas que c’est par respect de la moralité, c’est plutôt que je pense que la concupiscence masculine ne va pas loin en fait de trouvailles descriptives et cette ellipse est là pour m’éviter et pour t’éviter l’épreuve de trop de répétitions.)


Donc après les transports.



Je prends un air inspiré jusqu’à ce qu’elle me regarde d’un air interrogatif puis je dis :



Elle reprend l’air sérieux.



Elle avait tort, je ne savais rien du tout. Mais cela ne me dérangeait pas, j’ai toujours eu peu de considération pour les hommes qui semblent se trouver beaux. Je tirais même fierté de devoir ma séduction à mon caractère, que j’ai forgé, ou à mon argent, que j’ai gagné, plutôt qu’à une certaine conformation de mes os que j’aurais héritée de mes géniteurs.


Elle s’approche et elle me dit avant de l’engloutir « et surtout j’adore ta bite. »

C’est curieux comme ma bite a toujours été beaucoup plus sensible que moi aux déclarations d’amour. À ces mots, ne se sentant plus de joie, elle se dresse vigoureusement avant de disparaître entre ses lèvres.



Je pris l’air ébahi. C’était le monde à l’envers, une après-midi qui coûtait plus de deux SMIC, on s’attendrait à tomber sur une super geisha, et là, c’était moi qui devait lui apprendre des choses. C’était peut être cela le grand luxe, une fille normale avec peu d’expérience, avec juste un petit détail : elle était incroyablement belle, une fille comme on n’en voit que dans Elle ou Vogue ou les pub de L’Oréal.



Elle me regardait très sérieusement, mon pénis dans sa main refermée, avec l’air un peu offensée de celle qui dit « j’espère que tu ne me prends pas pour

une pute ! »



Et en disant cela, j’arrivai à ne pas rire de ce lieu commun, car c’était vrai au fond, je n’avais pas rencontré de fille comme elle depuis Flora. De fille qui me fasse cet effet. Je lui pris la tête dans mes mains et l’embrassai doucement, puis passionnément, je la renversai en arrière sur le lit tandis que sa main tâtonnait à l’aveugle pour récupérer un des préservatifs dont j’avais recouvert le lit.

Il y eu un en haut, il y eu un en bas, quatrième couvert.

Je la pris longuement, elle sur le dos, ses cuisses reposant sur mes bras, moi complètement dégagé des contingences de durée, elle mit un peu plus longtemps pour avoir un orgasme, comme je la sentais faiblir, je la retournai sur le ventre en position du sphinx, elle les talons serrés, sur un coude et une main sous le ventre, moi sur elle, les genoux à bâbord et à tribord, la joue contre son oreille.

Complètement immobiles, seuls nos reins bougèrent de concert frénétiquement jusqu’à l’explosion finale. Nous tînmes la position quelques minutes, moi dégoulinant de sueur sur elle immobilisée. Puis elle déclara d’une petite voix distinguée avec cet accent posh digne de la reine Elisabeth :



Moi qui avais arrêté depuis dix ans, je me surpris à vouloir fumer ses cigarettes ridicules. J’étais assis sur le fauteuil qu’on avait tiré le plus près possible de la fenêtre ouverte et elle, assise sur mes genoux, allumait ma cigarette.



Et puis c’est l’heure, on se rhabille rapidement et vient le moment où je lui tends son enveloppe, un ange passe scandalisé par ce moment ultralibéral, elle la prend et sans recompter la fourre dans son sac en regardant ses pieds. Elle n’assume pas vraiment, et je trouve cela très touchant. J’aimerais bien que cela soit à cause de moi. Eh oui, ce geste fait de toi une pute, mon ange, ma beauté, catégorie honnie des autres femmes, tu es de celles qui vendent au détail ce qui ne doit se vendre qu’en gros, intolérable concurrence déloyale !



Un ange passa écœuré de tant de sirop à l’ocytocine.


Les trois jours qui suivirent, son image au lieu de s’amoindrir se raffermissait dans mon esprit. Je réécoutais ses paroles, le souvenir de son doux visage se surimprimait à tout ce que je voyais. J’étais capable de revisionner l’intégralité de nos transports amoureux avec une acuité proprement stupéfiante.

Je me souvenais de son odeur, j’avais encore son goût dans la bouche, et cela me fit penser à la discussion que j’avais eue avec Flora sur la caudalie des filles, qu’il fallait la compter en nombre de jours et non pas en secondes comme pour le vin. La caudalie de Kristina était de cinq, à partir de cinq jours je ne pus plus me souvenir de son goût.


Elle m’avait laissé son e-mail. Je lui écrivis un message que je pris bien soin de ne pas faire trop enthousiaste, pourtant… Elle me laissa une semaine sans réponse.


Ma concupiscence s’inquiéta. J’appelai Serena pour la réserver le plus tôt possible. Et là Serena fit ce qu’elle ne fait jamais, elle me laissa une nouvelle semaine sans réponse.


Quand son mail arriva enfin, je m’étais fait une raison. À quoi ça tient ? Elle confirma. J’exultais.

Le soir même, Kristina répondait enfin à mon e-mail par un mot qui se finissait par Lot of sweet kisses. Everywhere…