n° 13589 | Fiche technique | 23494 caractères | 23494 4081 Temps de lecture estimé : 17 mn |
06/12/09 |
Résumé: Estelle décide d'aller à la clinique Physir pour augmenter son plaisir avec Alexis. | ||||
Critères: #sciencefiction #romantisme #couple fh médical amour pénétratio fdanus hdanus | ||||
Auteur : Macapi Envoi mini-message |
Concours : Un futur pas si lointain |
Depuis cette conversation, Joana m’évite autant qu’elle le peut. On est pourtant de bonnes amies. Je ne comprends pas sa réticence à me parler, moi qui lui ai tout dit de ma vie sexuelle depuis que j’ai treize ans ! Mais il faut dire qu’elle est tout mon contraire. Autant elle est aventurière et l’image-même de la femme puissante des années deux mille, autant je me rattache souvent à des mythes de couple parfait et de monogamie éternelle.
Alexis est plutôt timide, c’est moi qui ai fait les premiers pas il y a deux ans. Tout doucement, nous avons appris à nous connaître et nous sommes tombés amoureux. Notre premier moment d’intimité a été un peu décevant. Il n’a pas pu me faire jouir ce soir-là. Je l’aimais déjà, j’ai donc pris le temps de lui apprendre comment me caresser, augmenter mon plaisir et me faire grimper aux rideaux. Il y parvient, mais jamais parfaitement, jamais exactement comme je le voudrais. Et j’ai beau me répéter et reprendre les leçons, rien ne change. J’ai du plaisir, mais jamais le plus grand plaisir de toute ma vie.
Tout ceci est très supportable et même assez agréable. Pourtant, je reste toujours avec l’impression que ma vie sexuelle n’est pas tout à fait ce qu’elle pourrait être, que mes anciens amants me satisfaisaient mieux, que ma main est plus efficace que tous les efforts de mon chéri. Plusieurs de mes amies, donc bien sûr Joana, m’ont déjà conseillé d’en trouver un autre, que les hommes ne manquent pas dans ce monde, que je suis une belle jeune femme, et tout le blabla habituel. Sauf que j’aime Alexis, c’est comme ça.
Je m’étais en quelque sorte résignée à n’avoir qu’une vie monotone au lit, tous les autres aspects étant vraiment parfaits. Je veux dire, mon homme est romantique et fort à la fois, il est drôle ou sérieux selon le moment, il est aux petits oignons pour moi tout en me laissant libre d’avoir une vie à moi. Mieux encore, il me fait me sentir belle devant ses copains. Bref, je ne pouvais rêver mieux. Je suis sûrement une romantique finie, mais c’est ainsi. J’étais donc résignée jusqu’à ce que je voie cette publicité sur mon ordinateur il y a deux semaines :
Clinique Physir : votre plaisir ajusté à celui de votre partenaire, à tous les coups !
Voilà de quoi faire rêver, ou plutôt fantasmer. Je me suis alors rappelé que Joana avait fait appel à leurs services, du temps où elle voyait encore son policier, un violent qu’elle a heureusement fini par larguer. Pourquoi exactement avait-elle consulté ? Cela reste un mystère. À l’époque, elle y avait passé quelques jours et en était ressortie détendue. Évidemment, je n’avais qu’Alexis dans la tête à ce moment-là et je n’avais pas trop cherché à savoir. Mais maintenant, je suis plus que curieuse…
J’ai contacté la clinique par Internet. Une très jeune réceptionniste m’a répondu, un sourire plastique fendu jusqu’aux oreilles. Elle m’a rapidement suggéré de prendre un rendez-vous, histoire d’évaluer mes besoins et ceux de mon copain par la même occasion. Alexis ? Je n’avais pas pensé à l’inclure dans ma démarche, il faudra que j’y pense, mais pas maintenant, plus tard, quand je serai informée.
*****
Celui qui vient de parler est un homme dans la quarantaine, encore beau, enfin j’imagine, je m’en tiens plutôt à ceux dans la vingtaine d’habitude. Il ouvre la porte d’un bureau et me fait entrer, en me suivant de peu pour s’installer à la place du médecin. C’est donc lui, le docteur avec qui j’ai rendez-vous. Mais qu’est-ce que je fais ici ? Je suis nerveuse et il doit le sentir.
Je me sens comme une femelle perroquet en train de bafouiller devant un paon, je ne suis vraiment pas à mon meilleur.
Sur ce, il sort un magazine tout en papier glacé et l’ouvre devant moi.
Et il sort en me laissant seule avec mes pensées plutôt vides et un magazine plutôt fourni. Peut-être qu’il n’est pas docteur après tout. Et si c’était un simple vendeur ? Je me redemande intérieurement ce que je fais ici.
Un bref coup d’œil à la première page promet l’amour éternel. Assurément, ce n’est pas ce que j’ai vu l’autre jour. Une deuxième page qui fait la promotion de dildos révolutionnaires, pas ça non plus. La troisième page semble vanter les prothèses en tout genre. Se succèdent devant mes yeux, au fur et à mesure que je tourne les pages, des images plus intrigantes les unes que les autres. Pourtant, il ne me semble pas avoir vu de contenu aussi explicite dans cette fameuse publicité. Tous les gadgets sexuels modernes sont présentés, on se croirait dans un sex-shop. Vers la fin, une série de publicités plus sobres présente des messages tous très confus, ou en tout cas qui se confondent tous dans ma tête. Après quinze minutes, je capitule et presse le bouton sur le bureau. Le docteur Sangrain réapparaît aussitôt.
Il reprend le magazine et le feuillette à son tour.
Il prend des notes. Qu’est-ce que j’ai dit d’important ? Ma curiosité est plus forte que tout.
Je rougis sous le regard direct du docteur Sangrain. C’est quoi ces questions indiscrètes ? Je sais bien que je suis chez Physir, la clinique du plaisir, mais je ne m’attendais pas à cette inquisition, ou en tout cas pas verbalement, à chaud, comme ça. Il me met mal à l’aise avec son air de tout savoir sur moi, mais de me le demander quand même.
Le docteur soupire et repose le magazine. Il me regarde dans les yeux, prend une profonde inspiration et me tient à peu près ce langage :
Bon, ça y est, il me redonne du « madame » après le « chère Estelle ». Et sans avoir vraiment conscience de la fin de la conversation, je me retrouve dans la rue, avec un rendez-vous pour la semaine prochaine, sous condition d’y amener Alexis. Dans quel pétrin me suis-je donc fourrée ?
*****
C’est tout mon Alexis, ça, il se contente de ce qu’il a et son ambition n’est pas trop développée. Je soupire et tente une autre stratégie, plus directe.
Je prends une grande inspiration et mon courage à deux mains avant de me jeter à l’eau et de résumer mon point le plus simplement possible.
Il me serre dans ses bras et me couvre de baisers. La situation évolue plutôt bien finalement. Il ne reste que le coup de grâce.
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Je ressens une légère appréhension, mais il est un peu tard pour changer d’avis. J’espère seulement qu’Alexis saura affronter sa timidité et donner les réponses appropriées. Je prends sa main, qui n’est étonnement pas moite, et la serre dans la mienne. Il répond d’une douce pression. Tout va bien.
Le docteur Sangrain prend des notes, je crois qu’il a déjà rempli deux pages de gribouillis incompréhensibles, en plus du formulaire qu’il complète au fur et à mesure. Il s’informe de notre manière de nous faire jouir mutuellement, avant de passer à nos jeux en solitaire. J’apprends alors qu’Alexis se masturbe en se caressant les fesses et qu’il voudrait que son pénis seul puisse me faire atteindre le septième ciel. De mon côté, j’admets que mes doigts sont plus habiles que ceux de mon chéri, mais que j’aimerais que chaque parcelle de mon corps soit réceptive à ses caresses. Il y a bien quelques hésitations de notre part lorsque notre pudeur est un peu plus malmenée, mais puisque c’est pour la bonne cause, nous nous efforçons de répondre honnêtement et complètement à cette véritable intrusion dans notre vie privée.
Je rêve un instant sur le surréaliste de cette réponse, d’un romantisme inespéré dans un tel contexte. Je regarde Alexis dans les yeux et, très passionnément, je lui dis que c’est ce que je désire également.
L’évolution de la société inclut donc des parts de mensonge pour faire plaisir au client… Encore heureux qu’il ne soit plus question d’argent dans aucune clinique depuis plus de dix ans maintenant. Le bonheur et la santé des citoyens sont maintenant considérés comme un besoin essentiel qui doit nécessairement être gratuit pour être accessible à tous. Disons aussi qu’ils ont tout intérêt à garder le peuple heureux, s’ils ne veulent pas de nouvelles émeutes…
Le docteur Sangrain nous met ensuite gentiment à la porte, derrière laquelle nous attendent effectivement Kara et Antonio. Elle est grande et slave, il est grand également, mais d’un type latino. Vêtus tous les deux d’une blouse et de gants, ils n’ont pas grand chose de sexy, mais je suppose qu’ils n’ont pas à l’être non plus.
Je me rends compte que je n’ai pas la moindre idée de ce qu’ils vont nous faire. Pourtant j’ai confiance. C’est une clinique, donc tout est pris en charge et le résultat est garanti. Je n’ai pas vraiment d’appréhension, j’ai seulement hâte de voir les résultats.
*****
Les deux assistants du docteur nous conduisent dans une salle aux lumières tamisées. Au centre, il y a un grand lit et tout autour, divers appareils sont vaguement visibles. Apparemment, un grand soin a été apporté à la discrétion du côté médical de la pièce, d’où l’éclairage tamisé.
Tara se dirige dans un coin, pendant qu’Antonio nous indique où laisser nos vêtements et comment nous installer confortablement, l’un à côté de l’autre, sur le lit. Il précise que je dois me coucher du côté droit du lit. Je réalise que c’est le même côté qu’à la maison et c’est assez rassurant.
Nous ne ressentons aucune gêne une fois nus. Il faut dire que nous venons de déballer toute notre vie intime devant un étranger, alors se dénuder n’est qu’un ridicule petit pas de plus.
Antonio et Tara s’activent maintenant sur nos corps. Ils nous installent des sortes d’électrodes sur toutes les parties du corps, et aussi dans des endroits indiscrets. Je suis fouillée de tous mes orifices. Je n’ose pas tourner la tête pour confirmer qu’il en est de même pour Alexis. Ça me fait tout drôle d’avoir une espèce de sonde dans le sexe, une autre enfoncée dans mon rectum, et une dernière attachée à ma bouche.
Après quelques minutes, toutes ces sondes et électrodes se mettent à vibrer. Ce n’est pas désagréable du tout, et même, je crois que je commence à mouiller. Un bref coup d’œil à ma gauche me montre le sexe bandé de mon chéri, recouvert d’une sorte de membrane. Tout est normal. Je me sens vraiment très bien, très sensuelle. Les vibrations stimulent chaque partie de mon corps qui en vient à désirer plus, beaucoup plus. Pourtant, je ne me sens pas sur le chemin de l’orgasme. Tara et Antonio sont très discrets et je ne remarque presque pas leur présence. Et de toute façon, dans l’état où je suis, plus rien ne me dérange. C’est comme flotter dans un nuage libidineux en permanence.
Après quelques minutes de ce traitement qui me met au supplice, je sens que je baiserais le premier venu, que j’exploserais au moindre contact avec un homme, ou une femme, ou n’importe quoi finalement. Malgré moi, ma main se dirige vers mon clitoris tendu à l’extrême. Je veux me soulager, à tout prix. Le but de ma présence ici m’échappe. Je veux du plaisir, jouir, exploser, crier, libérer cette formidable tension accumulée dans mon corps et dans mon ventre. Quelle surprise lorsque ma main se heurte à un obstacle. Une partie de la sonde m’empêche de me caresser. J’en gémis de frustration. Je tente de compenser en caressant le reste de mon corps, mais je me heurte à tous ces artifices, qui me procurent du plaisir en vibrant contre ma peau, mais dont le contact est assez désagréable par l’extérieur.
Je comprends que je n’ai pas le droit de me procurer mon propre plaisir. Mon corps ne m’appartient plus. J’en pleurerais de rage si la vibration ne continuait pas à me procurer un plaisir toujours plus intense, sans pourtant atteindre le seuil critique au-delà duquel je partirais au septième ciel. Douce torture qui me fait perdre la notion du temps. Même mes gémissements sont agréables, ma bouche étant également stimulée de l’intérieur.
Enfin, les vibrations s’arrêtent. C’est Tara qui me débarrasse de toutes les électrodes et sondes. Elle agit lentement, attentive à la moindre réaction de plaisir, comme si elle voulait éviter qu’un orgasme me submerge. Quelle garce ! Pourquoi me fait-elle languir ainsi. Je me tortille dans l’espoir d’entrer en contact avec ses doigts. J’y parviens et cesse aussitôt mon manège. La sensation de son gant sur ma peau est très désagréable, ce qui m’indique très clairement que je ne dois pas recommencer, que le plaisir se trouve ailleurs.
Je ne réfléchis plus, je ne fais que ressentir ma peau, mes muscles, mes chairs intimes. Mes yeux sont fermés et ne voient qu’une lumière intense qui pulse au rythme de mon plaisir. Je n’ose plus bouger, de peur de faire cesser cet instant magique.
Soudain, je sens un corps sur le mien. Une seconde d’hésitation, puis je reconnais Alexis, mon homme. D’un coup, il me pénètre tout en m’embrassant passionnément et en me pétrissant les seins à deux mains. C’est comme si trois vagues de plaisir simultanées me parcourraient, provenant de ces trois parties de mon corps. Trois orgasmes si forts que je me retiens au corps d’Alexis en serrant fort ses fesses pour qu’il me remplisse encore et encore. Je crie mon plaisir dans sa bouche, je refais inlassablement un ballet langoureux avec sa langue. Mes mains caressent toute la peau que je peux atteindre, encouragée par les gémissements de plaisir qu’il émet à chacune de mes caresses.
Il effectue de vigoureux va-et-vient en moi. J’allonge la main et atteins ses bourses que je malaxe, je frôle son petit trou poilu au passage. Un sursaut de sa part m’incite à aller plus loin et j’enfonce un doigt en lui. Il me soulève alors et me couche sur le côté, sans lâcher ma bouche insatiable. Mon œillet ne tarde pas également à s’ouvrir sous la pression de son majeur. Je frotte mes seins sur sa poitrine pour y maintenir le plaisir. De son côté, il adopte un rythme lent et semble apprécier chaque instant de la pénétration.
Quelques secondes ou quelques minutes plus tard, nous explosons tous les deux, les yeux dans les yeux, dans un même cri primal. Je me sens submergée par un plaisir toujours plus grand, accru par chaque parcelle de peau qui entre en contact avec mon chéri. Un élan d’amour formidable m’envahit et je l’embrasse de plus belle, tandis que des larmes de bonheur coulent librement sur mes joues. Je sens son sexe qui vibre en moi, qui se tend soudain et qui décharge en plusieurs secousses puissantes, tandis qu’il me serre contre lui le plus possible.
Alors que nos respirations se font plus régulières et que nous sombrons dans le sommeil, j’entends vaguement Tara et Antonio dire qu’une deuxième séance ne sera pas nécessaire, que nos corps se sont ajustés, suivi du bruit d’une porte qui se referme.
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Deux semaines plus tard :
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Quelques mois plus tard :