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Temps de lecture estimé : 15 mn
14/01/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Arrivé en Corse sous le prétexte de retrouver un mauvais payeur, un représentant veut passer du bon temps.
Critères:  vacances plage cérébral nudisme nopéné -plage -camping
Auteur : Lucien Ramier  (Auteur amateur, j'ai déja été publié sur revebebe.)      Envoi mini-message

Série : Il y a l'affaire, une île, le soleil, la mer

Chapitre 02 / 04
Petites mésaventures d'un campeur en Corse

En ces années 1975-1976, j’exerce la profession de représentant sur tout l’hexagone. La veille du long week-end de la Pentecôte, le projet d’escapade en l’île de beauté prend forme pour moi. Je l’ai échafaudé il y a quelques semaines, un soir, sur la plage près de Lorient, en Bretagne. (Voir le premier épisode).


Maria Ledonec, que j’ai quittée après une dispute, m’a indiqué le lieu approximatif en Corse, où l’attend son amant qu’elle doit rejoindre. Ce dernier, Valentini, est un escroc, usurpateur de l’identité de son ancien patron. Envolé et disparu depuis six mois, il doit une grosse facture à la maison d’édition où je travaille comme représentant. Voilà pour moi le prétexte pour aller expérimenter un mode de vie plus rudimentaire, en camping sous la tente et sur un petit vélomoteur démontable. C’est un peu le « LEM » de mon camping-car, resté sur un parking à Nice.






Une expérience de Robinson.


Vendredi, veille du long week-end de la Pentecôte, sur les quais du port de Nice, une cinquantaine de voitures attendent l’embarquement sur le ferry, pour l’île de Beauté. Les deux-roues embarquent les premiers. C’est en poussant ma petite « mob » que je me rapproche du marin qui règle la manœuvre pour rejoindre le ventre du navire. Il m’indique la toute première place, juste à côté d’un garçon et d’une jeune femme qui attendent aussi, sur une petite moto. C’est un jeune couple qui est assis sur cette petite cylindrée de 125 centimètres cubes. Je jette un petit sourire et histoire d’engager la conversation, je lance :



J’entends la jeune femme, qui vient d’enlever son casque, glisser à l’oreille de son jeune époux :



Je devine ce qu’elle lui glisse à l’oreille, la jeune mariée, pour achever de le convaincre. C’est un argument de poids semble-t-il.

Mais comme pour justifier son choix de motard grand amateur, le jeune homme m’explique qu’il rêve de circuler sur les petites routes tortueuses. Il veut se changer des routes plates de Normandie où ils habitent.


Je suis content de rencontrer ces jeunes compagnons de voyage pour la traversée et j’espère peut-être plus… Car je viens de leur donner une idée séduisante.


Le bateau quitte le port de Nice. Je pense soudain à mon enquête. Si je pouvais enfin la résoudre rapidement, il me semble que je serais soulagé de ce qui pourrait ternir ce séjour agréable qui commence.

Sur le pont, je cherche des yeux Paul, mon client de Nice. Il m’a donné rendez-vous ici ce matin sur ce ferry. Enfin, au bout d’une demi-heure, je l’aperçois appuyé au bastingage, en compagnie d’un passager.

Je viens le saluer. Il me dit alors, sur le ton de la plaisanterie :



Je pense tout à coup que Paul va me donner enfin le précieux renseignement. Mais hélas ! Un nouvel arrivant vient subitement couper cette conversation qui éveille en moi un très vif intérêt. Paul salue l’arrivant et me fait sa présentation.



Le nouvel arrivant, d’un air curieux, me demande :



Je lui réponds un peu agacé par son arrivée impromptue :



Il s’empresse de me répondre :



Soudain intéressé, je réplique aussitôt :



Quelques heures plus tard, le ferry entre dans le port de Bastia. Finie la traversée ! Mes jeunes amis motards, comme moi, ont dû attendre dans la fumée des pots d’échappement la sortie de tous les véhicules à quatre roues de ce grand garage fermé dans la cale du bateau. Nous nous souhaitons mutuellement bon séjour dans l’île. Je les ai trouvés si sympas, ces jeunes amoureux, je regrette de ne plus les revoir.



ooOoo



Le soleil brille. La route du bord de mer qui descend de Bastia vers le sud de l’île défile lentement. Le moteur de mon petit vélomoteur ronronne confortablement à trente kilomètres/heure. Je pense tout à coup que je suis un peu idiot de me laisser entraîner dans un travail de détective, alors que je viens d’arriver dans une île merveilleuse, à découvrir d’une façon originale, en oubliant le confort habituel de mes voyages d’affaires. Pourquoi ne pas profiter pleinement de la nature et du soleil du printemps ?


Au bout du petit chemin, une barrière est ouverte. Une enseigne indique l’entrée du centre de vacances : « Corsicana ». Il y a peu de monde en ce début de juin ; les vacances ne sont pas encore à l’ordre du jour. Le bureau du camping est fermé. Sur le volet, fixé avec quatre punaises, on peut lire un petit papier.


En cas d’absence s’adresser au magasin à côté.


Quelques mètres plus loin j’aperçois une porte ouverte. C’est un local aménagé en petit magasin libre-service. À l’intérieur, c’est très rustique. On peut voir des étagères chargées de boîtes et de produits d’épicerie et quelques plats cuisinés. Une jeune femme se tient au comptoir. Je remarque sa tenue légère qui met en valeur sa belle poitrine. Son visage est avenant. Elle m’accueille avec un sourire comme un nouvel arrivant, rare en ce premier week-end de la saison qui commence à peine.



Inscrit dans un club naturiste parisien pour la piscine. J’ai entendu parler de ce centre en Corse. La curiosité, les promesses de soleil, de beauté de l’île m’ont convaincu de choisir le camping et la vie presque sauvage pour apprécier cette très belle dame nature.


Inutile de monter la tente canadienne bien loin. À quelques mètres de là, je la dresse en bordure du petit chemin qui mène à la plage. Puis j’attache ma précieuse monture (ma petite mob), avec un antivol, au tronc d’un jeune eucalyptus. C’est pour moi une vieille habitude de citadin, irraisonnée dans ce centre.


En installant mon tout petit chez-moi très rudimentaire, je me sens tout à coup envahi par le sentiment que je réalise le vieux rêve de devenir un Robinson. Fini les centaines de kilomètres sur la route, les hôtels qu’il faut chercher le soir et où on s’ennuie parfois à mort, fini enfin pendant quatre jours, le complet-cravate. Je suis d’ailleurs venu en vêtements légers, short et chemisette. Inutile de s’encombrer. Je vais pouvoir goûter à la vie primitive et sauvage de mes lointains ancêtres.


En jetant un coup d’œil dans sa direction, j’aperçois par la porte entrebâillée la jeune vendeuse qui m’observe avec curiosité. Elle a si peu de clients dans sa boutique, la pauvre, que je dois lui servir d’attraction. Elle doit penser sans doute de ma personne que ce type est un peu givré de venir comme ça, seul s’enterrer pour un week-end dans un coin aussi désert en cette saison. Je la vois jeter un coup d’œil aussi à mon minivélomoteur démontable, du dernier cri en 1975. C’est une curieuse façon, pense-t-elle, de faire du tourisme pour un type qui a l’air d’avoir pourtant du fric.


Il est vingt heures à ma montre, quand je vois arriver de la plage par le sentier du petit bois de tamaris un groupe de cinq ou six personnes du troisième âge en survêtement. Car le soleil va se coucher. En passant à ma hauteur, ils me saluent dans une langue que je ne connais pas. Ce doit être de l’allemand.


Je n’ai pas pris de repas de la journée. Je dois préparer mon petit dîner du soir sur mon réchaud à gaz. Je reviens au magasin. La charmante vendeuse curieuse me propose un plat cuisiné.



Admiratif, je lui réponds alors :



Je ne suis pas mécontent de la faire rire aux éclats :



J’ajoute en riant et en plaisantant :



Elle continue à rire de ma plaisanterie et je sors satisfait de cette rencontre prometteuse. Un vieux couple entre alors dans le magasin, coupant court à nos plaisanteries.


En faisant réchauffer ma paëlla, je ne peux pas détacher ma pensée de cette jeune femme qui m’avait laissé bien indifférent en arrivant, mais qui me semble assez délurée et qui commence à me plaire. J’ai près de quinze ans de plus qu’elle et je ne vois pas l’intérêt qu’elle peut me trouver. J’exclus bien sûr, l’originalité de ma conduite de campeur improvisé et maladroit.


Il est vingt heures trente. Deux jeunes ados arrivent de l’extérieur du camping par le sentier. Ils vont droit au magasin. J’imagine qu’ils viennent chercher leur copine la jeune vendeuse, car je les vois repartir ensemble, non sans avoir lancé un regard intéressé dans ma direction.


Après le dîner, c’est une soirée des plus calmes qui s’annonce. Je vais faire un tour à la plage complètement déserte au clair de lune. Je parcours les allées du camping bordées de nombreux bungalows en bois. Certains sont occupés, car je vois de la lumière et j’entends des conversations.

Le bureau du camping est éclairé. Je vais saluer le gardien. C’est un ancien légionnaire à la retraite qui occupe ainsi son temps l’été et à la saison. Nous sympathisons tout de suite, car il est Breton d’origine. Je remplis une fiche obligatoire :



Manifestement je sens que ces jeunes garçons sont un souci pour le gardien légionnaire. Il m’affirme alors qu’il n’a pas trop confiance. Il les a surpris à chaparder chez des campeurs allemands une bière oubliée sur une table.



Je quitte ce bon gardien vigilant, rassuré et sécurisé. Fatigué de cette journée, je rejoins au plus vite ma tente. À vingt-deux heures, j’entre dans mon duvet. J’ai vraiment besoin d’une bonne nuit de calme et de repos. Loin de tout dans ce petit bosquet, je suis certain de trouver du calme.


Le sommeil tarde à venir. À minuit, je ne l’ai pas encore trouvé. Le sol est dur et il doit y avoir des branches ou des pierres sous mon tapis de sol. Mon dos est tout endolori. Il doit bien être une heure du matin quand je parviens enfin à m’assoupir.

Un bruit de pas dans les broussailles me réveille brusquement un peu plus tard. J’allume la pile et projette un rayon vers le bosquet. Une bête s’agite dans les buissons. J’imagine une bête sauvage. Je me dis que je suis ridicule d’avoir peur comme un gamin, dans un terrain de camping fermé et si bien gardé. Je m’enfonce à nouveau dans mon duvet. À peine une demi-heure, et me voilà encore réveillé par un autre bruit beaucoup plus important, mais moins suspect. Un ronronnement régulier de moteur électrique. Je réalise tout de suite qu’il s’agit du frigo du magasin. Je soupire : aurai-je la chance qu’il ne tourne pas trop longtemps ? Je finis enfin par m’endormir. Il doit être trois heures du matin.



Il fait soleil depuis déjà longtemps quand j’ouvre les yeux. Des bruits de casseroles proviennent du magasin à côté, j’entends les pas des campeurs allemands qui se rendent à la plage. J’entrouvre la toile de tente. Elle est bien là ma jeune vendeuse qui jette un coup d’œil curieux en direction de mon campement. Elle va sûrement me demander si j’ai bien dormi. Mais un client a dû entrer dans le magasin. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de la saluer.


Je rejoins alors le magasin avec mes yeux encore gonflés de sommeil, après cette mauvaise nuit. Je viens quémander une tasse de café à la jeune magasinière.



Nous n’avons pas trop le temps de plaisanter car il y a du monde en boutique.


Pendant que l’eau chauffe sur le réchaud à gaz, je m’absente un court instant pour la toilette. Au retour c’est encore la surprise et la catastrophe, que dis-je, un désastre ! Et je n’exagère pas.

Enroulée dans la toile de tente au sol, les pattes prises dans les cordelettes, une petite chèvre se débat, prisonnière. Le réchaud à terre ne s’est pas éteint et j’arrive juste à temps pour arrêter un début d’incendie. La vendeuse arrive en courant à mon secours avec l’extincteur. C’est bien la seule à prendre l’incident du bon côté, car elle rit de mes mésaventures en me déclarant :



Pour ne pas paraître trop ridicule, je fais semblant de prendre les choses du bon côté.



Amusée sans doute par mes mésaventures, elle rejoint de nouveau sa boutique.


Je me souviendrai longtemps de ma première nuit en camping en Corse et de la petite chèvre, sans doute « la bête sauvage du buisson ». Je répare les dégâts vite fait et le gardien, pour finir, vient attacher la chèvre un peu plus loin dans le bosquet. L’incident est clos. Il est onze heures du matin et il est temps de rejoindre enfin la plage.


Et dire qu’en arrivant dans ce centre de Corsicana, je n’ai pas commencé par me rendre à la mer ! Et dire que je suis venu pour profiter du sable chaud, du soleil et de la baignade.


Au bout du petit chemin en arrivant sur la plage. Il y a peu de gens sur le sable ou dans l’eau, une vingtaine de personnes tout au plus sur cette immense étendue. Il fait bon, au moins 30 degrés, la tenue naturiste me paraît de rigueur. J’enlève rapidement tous mes habits pour laisser les rayons du soleil envelopper mon corps tout entier et goûter le plaisir du sable fin et chaud.



C’est une voix féminine qui vient de prononcer cette phrase. Je me retourne brusquement et je sursaute, quelqu’un vient de me reconnaître. Je pensais être là incognito. Mais c’est pour découvrir derrière moi les seules personnes qui peuvent me connaître dans l’île. C’est le couple en voyage de noces rencontré sur le ferry, le jeune boulanger en voyage avec son épouse.



Pendant que la jeune femme se déshabille complètement sans hésiter, je sens que son mari est plus gêné de se mettre nu. Pour moi, allongé sur le dos, l’effet semble immédiat, tant la surprise de la découverte du corps de cette belle naïade me fait de l’effet. Je change de position pour cacher une érection qui s’annonce.



Et s’adressant à son mari, elle le presse :



Son jeune mari me regarde curieusement. Peut-être n’apprécie-t-il pas le striptease de sa jeune épouse. Alain garde son slip de bain et suit Valérie en courant vers la mer, sans plus s’occuper de leurs vêtements.

J’hésite à les suivre. Je crains de briser l’intimité de ces jeunes mariés. C’est alors que j’aperçois le jeune homme qui me fait signe de venir les rejoindre à la baignade.


Déjà loin dans l’eau Valérie appelle son mari Alain qui hésite à la rejoindre. Je pense alors qu’il doit m’attendre pour un encouragement



Je devine, alors que nous marchons sur le fond de sable fin qu’Alain ne sait sans doute pas nager et que ma présence et celle de Valérie ont dû déclencher un phantasme. Il avance lentement comme si son sexe en érection le gênait dans son slip étroit.

Je tente de rejoindre Valérie. Il parvient à nous rejoindre avec hésitation. Arrivé près de sa jeune épouse, je la vois subitement plonger entre les jambes d’Alain et lui arracher son slip qu’elle lance plus loin. C’est alors que je constate qu’Alain bande effectivement et que Valérie s’empare de son sexe comme d’un jouet. Elle se met à le branler dans l’eau peu profonde.


Je me sens gêné car je sens que la contagion s’étend sur moi. Je me mets à mon tour à bander.

Les amoureux sont seuls au monde, dit-on souvent, et à juste raison. Je réalise que je suis sans doute de trop et je m’éloigne un peu plus loin, en observant avec envie leurs jeux amoureux. Alain a dû pénétrer Valérie, car je vois ses seins et sa poitrine sortir de l’eau, comme si elle le chevauchait.


Fatigué de jouer au voyeur et sans doute aussi envieux ou jaloux de leur bonheur, je sors de l’eau. L’endroit est désert et je rejoins mes vêtements, toujours en érection. J’enfile mon short et ma chemisette et rejoins seul le camping.


En arrivant à mon campement, j’aperçois une femme seins nus qui transporte des cartons à la poubelle. C’est la petite vendeuse :



J’ai envie de lui répondre sur un ton peu aimable que je n’ai pas de leçon à recevoir d’une gamine. Mais diplomate, je désire rester poli et gentleman. Sans doute pour ménager la suite du séjour.



Ce faisant, je retire prestement mon short, mon slip et ma chemisette. Je la rejoins, j’ai besoin d’acheter un plat à réchauffer pour midi. Sur le bord du comptoir je vois une petite affiche :


Ce soir ouverture du bar restaurant du camping Corsicana, près de l’entrée.


C’est alors qu’une idée folle, mais irrésistible, me fait dire :



Sans doute dans la perspective inconsciente d’assouvir le phantasme qui me tenaille depuis ma baignade écourtée avec les amoureux.


Je lis sur son visage que ce sera OUI.