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Temps de lecture estimé : 19 mn
16/01/10
Résumé:  Jean-Marie amoureux de son corps souhaite s'exhiber sur la plage, mais...
Critères:  inconnu plage voir exhib intermast nopéné
Auteur : Eroslibré  (Cadre supérieur aimant Eros)            Envoi mini-message

Série : Jean-Marie à la plage

Chapitre 01 / 04
Jeux de doigts sur le sable



L’éclaircie survient peu après 15 h, juste au moment où je sors de l’agence immobilière. Je quitte un bureau étroit, sombre et presque glacial, pour plonger dans une flaque de lumière qui inonde la place du village. D’un seul coup tout retrouve l’aspect de l’été indien tant espéré en ce mois d’octobre.

J’ai aussitôt envie d’ôter mon sweat, de le mettre sur mes épaules et de profiter enfin des rayons du soleil qui sont parvenus à se frayer un chemin à travers la grisaille.


J’étais furieux ce matin de voir cette couche de nuages, suintante de bruine, qui brouillait tout, si bien que je ne distinguais pas le port. Venir au bord de la mer un week-end prolongé et trouver pour unique compagne la pluie, ce n’est pas ce qui m’enchante le plus. Pourtant, quelle joie de fuir la banlieue hier soir ! Oui, pas très charmante cette arrière-saison grise et venteuse, comment oublier alors tous les tracas distillés par l’effet crise et cette drôle de pandémie. Mais il suffit parfois d’un peu de sensualité, des jolis seins ronds de la conseillère immobilière, tout frémissants dans son décolleté, de ses fesses rebondies dans son pantalon de lin blanc très léger qui me laissait entrevoir les contours de son string noir. J’ai tenu bon, rejetant mes idées noires et laissant mon sexe se réjouir de ce spectacle.


Le ciel se déchire, le tissu gris et lourd qui l’encombrait s’effiloche peu à peu ; les nuages disparaissent comme par enchantement. La coupure est maintenant bien large et franche, la douceur sans excès cède la place à une chaleur presque exagérée, je n’en demandais pas tant.

Je hâte le pas, je ne veux pas gâcher les heures à venir. J’ai repéré ce matin, en courant, le bout de plage que je compte investir. Investir c’est bien le mot, il faut que personne ne s’empare de ce refuge avant moi. Que ne faut-il pas faire pour quelques mètres carrés de sable fin et blond ! Ce n’est pas très loin, mais rare en ce moment tant les dernières grandes marées ont chahuté la plage.


Pourquoi cet endroit plutôt qu’un autre puisque la plage à cette saison est plutôt déserte, occupée uniquement en fin d’après-midi par quelques mères de famille qui viennent faire jouer leur progéniture après l’école ? C’est parce qu’à cet endroit précis, on est à l’abri de tous ceux, plus ou moins curieux, qui déambulent sur la plage, le regard perdu mais toujours scrutateur. Ils cherchent à s’emparer, l’espace de quelques secondes, de l’intimité de celui ou de celle qui s’expose au soleil de façon parfois audacieuse. J’appartiens à cette catégorie et cet après-midi j’ai envie de me dévoiler complètement au soleil. Totalement nu ? Je ne sais pas encore, tout va dépendre des circonstances, mais ce dont je suis certain c’est que je laisserai mon sexe à l’air libre aussi longtemps que possible. Il faut qu’il se nourrisse de la force du soleil et qu’il la transforme en énergie, en une vigueur qui le rigidifiera encore plus, lorsque s’effectuera ce métabolisme passionnant qui m’intrigue toujours. Ma verge n’est pas qu’une « belle mécanique », elle est avant tout un être vivant qui a besoin de toutes les formes de nourriture. Qu’elle vive ! Qu’elle voie ! Qu’elle s’extasie !


Je songe à cet univers sensuel et je m’échauffe doucement. Ma verge, sans se déplier complètement ni se tendre, gagne en épaisseur. Elle commence à accumuler en elle, dans le creux de ses tissus, des liquides bienfaiteurs. Je ne peux plus l’ignorer, c’est une grosseur étrange qui m’affole. Je suis sous l’emprise de ma chair et je fonce sans jeter le plus petit regard derrière moi. Pourquoi le ferais-je ? Je suis devenu soudainement insouciant sans aucune préoccupation autre que celle de satisfaire mon corps et mes sens. J’ai balayé tout le reste, rien ne m’embarrasse plus. C’est ainsi que je ne me rends pas compte que je suis suivi. Quelqu’un a emboîté mes pas et avance au même rythme que moi. Simple coïncidence, fait exprès, stratégie parfaitement élaborée, je suis bien incapable d’expliquer ce qui est à l’origine de ce qui va suivre.





Voilà, je laisse derrière moi la descente vers la cale, bordée par un déversoir en béton qui enlaidit la plage. Puis viennent quelques grandes villas sagement repliées dans leur parc, protégées par des haies touffues qui ne laissent rien transparaître. Que se passe-t-il derrière ces murs discrets mais puissants qui abritent des familles bourgeoises ? Sont-elles de véritables lieux de liberté ? Les femmes y sont-elles presque nues ? Les hommes aussi ? Peuvent-ils s’aimer ou s’adonner aux multiples jeux du plaisir sans la crainte ou la réprobation du regard d’autrui ? Elles me font fantasmer ces villas. Je les considère comme destinées à favoriser tous les moments érotiques d’une existence, depuis la découverte pleine d’interrogation de son sexe jusqu’à tous les mélanges les plus audacieux. Que survient-il réellement dans leur intimité ?


J’accélère le pas, ma destination finale n’est plus qu’à deux cents mètres. Je dois en être l’unique occupant. Pas un seul instant il ne me vient à l’esprit que quelqu’un d’autre pourrait aussi convoiter le même espace que moi.


C’est essoufflé et soulagé que je m’arrête au pied du mur de granite chauffé depuis une heure par le soleil. Je pose mon sac, je déroule ma serviette et, sans hésiter ni regarder à gauche ou à droite, je commence à me déshabiller. Je secoue mes épaules et mon sweat tombe au sol. Je déboutonne ma chemise mais je ne l’ôte pas tout de suite, qu’elle me protège encore. Mon pantalon n’oppose aucune résistance à mes doigts fébriles, je l’envoie sur le sable puis je fais rouler mon slip jusqu’à mes chevilles. Je le fourre dans mon sac et récupère un vieux maillot de bain, hors mode mais sexy quand même. Il est échancré et découvre ma chair blanche tout en haut de mes cuisses bien plus sûrement qu’un boxer, vêtement qui ne revêt aucun charme sensuel à mes yeux. Je sens aussitôt un air frais qui coule sur mes fesses. Il n’est pas vraiment froid mais il m’incite cependant à recouvrir mon derrière. Si je souhaite m’adonner au naturisme, il va falloir que mon corps s’accoutume aux effets de la météorologie.


Ma queue prend l’air, elle affectionne ce moment. Un souffle léger, telle une caresse, lui fait perdre son côté trop sage et replié sur elle. Elle existe, s’affirme et s’enthousiasme. Il faut que je la regarde, que je lui consacre un vrai tête à tête, que je prenne soin de découvrir les premiers signes manifestes de sa métamorphose. J’écarte donc les jambes et je repousse les pans de ma chemise. Tu es donc là ma verge, tout au bout de cette grosse touffe de poils noirs entremêlés, cette toison frisée qui, elle aussi, se déploie car plus rien ne la comprime. Tu es plus grosse que mon pouce maintenant, tu t’allonges tranquillement, je vois les plis de ta membrane qui se défont les uns après les autres. Tu en restes là, gros doigt de chair qui pend et s’agite au moindre mouvement de tout mon corps. Ta terminaison demeure cachée sous un voile de peau. Il sera temps de la voir apparaître lorsque, mue par je ne sais quelle sollicitation, tu commenceras à te dresser et à épaissir. Peut-être devrais-je repousser vers l’arrière l’enveloppe qui l’enferme ? J’en doute car, dans quelques secondes lorsque je serai assis les cuisses largement ouvertes, le soleil la frappera et c’est lui qui provoquera cet ultime effeuillage, celui qui va offrir à mon membre le plaisir incomparable de se nourrir d’une énergie toute naturelle.


J’ai envie d’abréger ce rite mais c’est plus fort que moi, il faut que je m’intéresse à ma queue. Je désire la toucher, la saisir à pleine main, retrouver la sensation extraordinaire que procure ce premier contact peau contre peau, chaleur contre chaleur. J’hésite, ce n’est peut-être pas l’endroit pour s’autoriser un tel geste. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, je la prends dans ma main droite. Je ne la comprime pas, elle repose palpitante au creux de ma paume. Je ne fais que l’accompagner dans son ascension afin qu’elle soit bien plantée au bas de mon ventre. En réalité elle n’a pas besoin que je l’aide, elle adopte rapidement cette attitude et ne semble pas vouloir l’abandonner. Elle va devenir gênante lorsque je vais enfiler mon maillot de bain. Je n’aurais pas dû lui accorder autant de liberté mais elle me plaît ainsi cette partie de moi que je retrouve toujours avec autant d’émotion et de plaisir.


Puis-je la caresser ? La mettre en mouvement ? Lui accorder quelques instants de ce cérémonial magique qui la met en transe ? Je n’en suis pas persuadé, ne suis-je pas là uniquement pour lui faire prendre un bain de soleil ? C’est alors que je frémis, je viens de découvrir sur le mur qui me fait face une ombre et cette ombre me semble n’avoir rien perdu du manège captivant entre mon membre et moi. Je tourne la tête, surpris, et je la découvre.



Je la regarde. Je ne la connais pas. Que fait-elle ici ? Elle poursuit.



Je ne réponds pas. En quelque sorte je lui ai volé sa place !



Elle me fixe intensément, ses yeux d’un bleu très clair sont deux gouttes d’eau qui m’explorent des pieds à la tête, je vais m’y noyer. Elle plonge en moi et je me sens plus dénudé que jamais.






Elle me trouble un peu. Elle a donc assisté à toute la scène qui vient de se dérouler entre ma verge et moi. Elle n’est pas offusquée par cette intimité particulière. Elle paraît même passionnée par ce spectacle. Son regard appuyé ne cesse de me déshabiller. Combien de pellicules de peau vient-elle de m’arracher ou de soulever ? Quelque peu décontenancé, j’enfile mon maillot de bain en plaçant aussi délicatement que possible mon membre dont les ardeurs n’ont pas été refroidies par cette interruption impromptue. Je m’assois enfin sur ma serviette en prenant appui sur le mur derrière moi.


Elle fouille à son tour dans son sac, dépose à moins de deux mètres de moi sa serviette qu’elle déroule méticuleusement, repoussant les grains de sable égarés sur cette surface épaisse et soyeuse. Je tente de porter mon regard vers la mer qui scintille d’un éclat métallique à l’horizon, mais c’est peine perdue. Je suis trop curieux, il faut que je découvre ma voisine, que je me l’accapare, que mes yeux l’examinent dans le détail. N’attend-elle pas cette sorte d’examen de passage qui autorisera ensuite tous les rapprochements et toutes les audaces ? Ne sommes-nous pas en ce lieu pour nous exhiber ? Si ! Alors pourquoi ne pas nous conformer à nos intentions ? Je décide de libérer ma verge, fâchée d’avoir été rangée aussi rapidement et je me tourne un peu. Ma voisine ne doit plus voir que ma hampe qui déjà l’honore en se tenant droite comme un I majuscule.


Elle commence de défaire les boutons de son chemisier ample qui masquait ses formes. Elle découvre ses épaules, fait glisser les manches le long de ses bras, dévoile sa poitrine. Elle porte un soutien-gorge à balconnets blanc qui me donne l’impression que dans chaque bonnet repose une masse de chair opulente et vivace. Au centre des deux mamelons, je devine déjà la tache sombre et large de ses tétons. Je suis persuadé qu’ils vont s’échapper au plus petit de ses gestes et qu’ils attiseront aussitôt ma convoitise. Je les imagine terminés par une pointe volumineuse, un gros bouton de rose que je pourrai, une fois éclos, prendre entre mes doigts ou mes lèvres.


Elle dépose soigneusement son chemisier sur le sable entre nos deux serviettes. Elle n’est alors qu’à un mètre de moi. En tendant le bras je pourrais la toucher, mais ce geste serait tout à fait déplacé. M’a-t-elle touché lors de mon déshabillage ? Non, elle n’avait qu’à m’observer pour tout savoir, je ne lui ai rien caché.


Elle se redresse, son visage est détendu. Elle me sourit, épanouie, satisfaite de l’effet que produit déjà sur moi son effeuillage. Elle approche ses mains de la ceinture de son pantacourt. En quelques secondes le tissu léger roule sur son ventre, ses hanches et entame une longue descente le long de ses cuisses. J’ai tout loisir de découvrir son string blanc assorti à son soutien-gorge. La matière en est très légère, du tulle certainement ou du voile car je devine l’ombre de son sexe mais cette première vision est imparfaite. Le tissu n’est pas suffisamment transparent à mon goût, il est sagement audacieux. Pourtant je ne suis ni pressé ni déçu, je suis persuadé que je découvrirai sa féminité dans quelques instants.


Elle extrait de son sac un flacon d’ambre solaire. Que va-t-elle faire ? Commencer à couvrir sa peau déjà dorée d’une crème luisante et me laisser languir ou poursuivre son déshabillage ? Je remarque qu’elle n’a pas sorti de maillot de bain, de son sac. Peut-être compte-t-elle bronzer complètement nue, offerte sans crainte à la concupiscence ou à la stupéfaction d’un promeneur un peu plus curieux que les autres ! Je balaie des yeux la plage, étonné et perplexe de l’audace de cette femme. Elle surprend ma réaction, s’assoit face à moi.



À ces mots, elle écarte les cuisses et m’expose le triangle de son string, ce petit morceau de tissu blanc envoûtant à souhait et auquel je voue un culte certain. De plus en plus étroit il disparaît complètement à un endroit que je ne parviens pas à distinguer nettement. Que souhaite-t-elle me signifier par cette pose qu’elle accentue ? Je suis gêné de la détailler ainsi, de concentrer toute la force de mon regard vers ce point qui sans être découvert, m’intrigue fortement. Elle est aussi excitée que moi par le rituel de notre déshabillage. Le tissu de son string est légèrement humide, plus sombre à hauteur de sa vulve dont je perçois nettement le renflement. Cette tache ne cesse de s’agrandir.



Elle porte ses mains dans son dos et dégrafe son soutien-gorge. Ses seins sont opulents, deux beaux melons de chair qui s’affaissent à peine et s’évasent lorsque la coque de tissu qui les protégeait s’éloigne. Ils s’épanouissent. Ils me tentent. Il doit être palpitant de les soulever à pleine main, de les soupeser, d’en apprécier la fermeté et la vivacité. Sa poitrine semble faite pour recevoir toutes les caresses. Elle m’invite à tous les rites coquins qui agitent mes pensées. Ses mamelons sont deux taches sombres presque noires, terminées par une excroissance impressionnante. Je les compare à un bourgeon obstruant je ne sais quel canal. Ils me donnent aussitôt envie d’être décortiqués afin de savoir ce qu’ils protègent. Mes mains me démangent, ma bouche se crispe ; elle aimerait venir se plaquer, telle une ventouse, sur ces bulbes, les goûter et les aspirer. Je ne peux pas, je dois me contenter de les contempler, de la contempler dans toute sa féminité. Elle me fait songer à une odalisque, à ce tableau d’Ingres, le bain turc, où des femmes pulpeuses et lascives devisent tranquillement autour d’un bassin.


Je me contente d’être spectateur, mais pourquoi ne pas me caresser et lui rendre un hommage charnel ? Tandis qu’elle verse de la crème solaire dans le creux de sa main, j’approche la mienne de mon sexe. Je ne l’agrippe pas, il est trop tôt ; qu’il poursuive sa mutation, qu’il continue de grossir jusqu’à ce que son enveloppe de peau ne puisse plus contenir. Je le frôle tout doucement avec un doigt, je le flatte, je l’encourage, je l’amadoue. Je cours tout le long de la grosse veine gorgée de sang qui en constitue la colonne vertébrale. C’est elle que je dois frotter doucement puis lustrer avec vigueur afin que mon sexe étincelle. Je descends vers mes testicules que je trouve fermes. Peuvent-ils encore grossir ? Je les polis l’un après l’autre, je les fais rouler sous mes doigts. Ils se bousculent, se rejettent puis se collent l’un à l’autre. Ils se réchauffent dans la paume de ma main. Plus je joue avec eux, plus ils deviennent brûlants. Mon sexe frémit à chaque palpation de mes boules magiques.


Le soleil ne compte plus, pas plus que la mer au loin. Nous avons complètement oublié la plage et tous ceux qui y déambulent, au fait nous voient-ils ? Les intéressons-nous ? Trop tard pour ces interrogations, nous sommes, elle et moi, dans un autre monde. Un monde où les corps s’apprivoisent, un monde où l’autre n’est pas un objet qu’il faut posséder mais un être qu’il faut nourrir et abreuver d’un plaisir intense.


Elle plaque sa main remplie de liquide sur son sein droit. Elle commence d’étaler avec précaution la crème protectrice. Il est vrai qu’ils ne sont pas aussi dorés que le reste de son corps. Peut-être est-ce la première fois qu’elle les expose ? Ils se mettent à bouger, ils tremblent et tressautent dès que sa main se glisse entre eux, sous eux, les remonte légèrement, les entoure tendrement et les recouvre de l’onguent luisant et parfumé. Ils frémissent et se contractent tandis qu’elle passe et repasse sur les pointes qui sont maintenant parfaitement érigées. Ses doigts accrochent les bouts proéminents, ils les tiraillent, les pincent, les étirent et les titillent avec ardeur. D’une couleur rouge ils se transforment en bulbes violacés.


L’anneau formé par mes doigts glisse de plus en plus vite le long de ma tige. Mes testicules sont durs comme deux pierres rondes façonnées par l’eau. D’eux émane une douleur lancinante, elle me signifie qu’il me faudra aller au bout de mon plaisir dont je ressens tout au long de mon corps la progression inexorable. Parfois mes doigts affolés et excités par le rythme insensé que je leur impose s’égarent encore plus bas jusqu’à mon anus qui se couvre d’une rosée intime. Pourquoi suis-je donc aussi affamé de ce corps qui s’anime de plus en plus devant moi ? Je ne ferme pas les yeux, j’en suis incapable, je suis pris dans son piège charnel tout comme elle doit être enfermée dans le mien.



Que veut-elle me signifier par ces mots ?



Elle marque un silence. Je stoppe la course débridée sur ma queue. Nous nous dévisageons, fascinés par notre érotisme.



Elle se cambre un peu plus, projetant en avant son sexe toujours recouvert. Va-t-elle le tenir caché encore longtemps ? A-t-elle perçu en moi mon envie de le découvrir ? Elle écarte d’un geste vif le tissu de son string et m’expose sa vulve. Elle est déjà très excitée, enflammée même car son sexe est ouvert et brille. De toutes les fines lamelles de peau rosées ou rouges qui se superposent sourd un liquide étincelant qui se répand lentement jusque sur ses cuisses. Je suis ébahi. Son vagin tout trempé, inondé même, m’attire, il me charme et m’incite à poursuivre le voyage que nous entreprenons pourtant chacun de notre côté.

Très proches l’un de l’autre nous pourrions nous toucher, nous emparer du sexe qui nous fait face et le caresser. Mais notre connivence est tout juste naissante, bien qu’elle se renforce geste après geste. Il nous faut vivre cette initiation, cette cérémonie érotique chargée d’impudeur, de transgression, d’exhibition et d’insolence.


Elle approche une main de sa vulve rougie, au moment même où je saisis mon membre. Des doigts se précipitent sous mes cuisses à la découverte de mon orifice anal en pleine confusion. Je serre mon manche de chair suffisamment fort pour en ressentir toute la vie intérieure, ces tissus qui se détendent et durcissent, ces veines comblées de liquide, cette peau plus que chaude et cette chair totalement dénudée, étincelante tout au bout. Je la couvre doucement, je la loge au creux de ma main. Là, je la laisse palpiter contre ma paume qu’elle envahit. Mon gland étouffe dans cette prison sombre et étroite, sans l’humidité onctueuse et accueillante d’un sexe féminin dilaté de désir.


Tout comme j’agite sans vigueur extrême mais avec régularité ma queue, « ma complice » soumet sa fente à une danse coquine de ses doigts qui deviennent de plus en plus curieux. Ils ont tout d’abord déshabillé son clitoris en écartant tous les plis de chair qui lui servaient de refuge. J’entrevois une goutte nacrée toute ronde et lumineuse. Je le distingue mal, est-ce bien lui ? Ne fait-il qu’affleurer ou devient-il au cours de cette cérémonie un bouton hors norme qui aspire à être l’objet de toutes les manipulations ? Peut-être parviendrai-je un instant à en percer tous les secrets ?


J’accélère le rythme de l’aller et retour que j’inflige à ma verge. Elle est parcourue maintenant par une succession de palpitations toujours plus intenses, toujours plus profondes. Elle est proche de l’explosion, tous les signes annonciateurs en sont nettement perceptibles. Son extase est proche, un apogée éphémère, fulgurant, terriblement frustrant mais si éblouissant.


Je m’absorbe dans la contemplation des doigts de ma compagne de plage. Tout en continuant de polir son bouton, ils courent sur son ouverture qu’ils évasent toujours plus. Les lèvres se sont désolidarisées et se sont comme déposées sur l’intérieur de ses cuisses. Elles luisent, piquetées de points étincelants, les prémices de son plaisir. Elles découvrent l’entrée d’un orifice qui ne cesse de s’agrandir, de s’illuminer de la lumière naturelle qui plonge en lui. Que va-t-il pouvoir accueillir d’autre en son centre, ce puits que je distingue de mieux en mieux ? J’ai envie de poser mes doigts sur ses margelles très particulières, de les repousser encore plus, de les étirer jusqu’à ce qu’elles se fondent avec la peau de ses jambes. Mon regard est ébloui par autant de naturel et d’indécence. Je souhaiterais lui dire « montrez-m’en toujours plus, que je sache jusqu’où vous pouvez béer ». Après, serai-je autorisé à y introduire un doigt ? Il se sentirait aussitôt bien seul, que deux ou trois autres l’accompagnent vivement. Qu’ils tâtent et flattent toutes les parois de cette cavité ! Qu’ils s’engouffrent ! Qu’ils flânent à loisir, qu’ils butinent sans répit ! Je les envie… Pourquoi ne suis-je pas à leur place ? Bientôt, oui bientôt.


Pourtant ce ne sont pas mes doigts qui prennent possession de son intimité mais les siens qui se montrent passionnés et conquérants. Ils plongent à l’intérieur de sa cavité, s’y installent quelques secondes qui me paraissent inépuisables. À quoi se livrent-ils dans sa grotte ? Ils ressortent baignés de suc. Elle les porte à sa bouche une première fois et les suce longuement l’un après l’autre. Elle se délecte de son nectar. C’est alors que je constate qu’au sommet de mon gland, rouge vif d’excitation, sourdent quelques bulles très légères puis une goutte translucide annonciatrice de ma sève. J’espère pouvoir lui offrir une autre fois, si nous nous retrouvons pour vivre une nouvelle expérience charnelle. Elle verra, ma liqueur l’éblouira et comme un vin excellent, elle en conservera longtemps le goût en bouche, un souvenir sensuel, inoubliable. Mais à cet instant je ne peux pas lui accorder, il est pour moi. Aujourd’hui nous partageons peu, nous nous satisfaisons de ce plaisir qui n’est pas tout à fait solitaire. C’est une sorte d’entrée en matière, un préliminaire. Par quoi sera-t-il suivi ? Nous n’en savons rien, trop préoccupés que nous sommes par cette immense bouffée de bonheur qui grandit dans nos corps, nous submerge et ne va pas tarder à jaillir.


Elle bascule vers l’arrière et lève ses jambes. Elle livre son anus à mon regard affamé. Il est tout aussi luisant que la pointe de ma verge et déformé par une succession de palpitations toujours plus rapprochées. Il ne résiste pas, elle le maîtrise déjà, c’est comme si son orifice souhaitait qu’elle soit plus empressée à son égard. Mais elle n’ira pas au-delà de l’orée de cette ouverture, elle se contente de le frôler et de le titiller. Cette escapade coquine attise encore plus l’envie de ma verge qui commence à s’affoler. Je la secoue de façon désordonnée, allant vivement de droite et de gauche, de l’avant vers l’arrière, écrasant ou polissant mon gland au creux de ma main, le pressant dès qu’une onde plus violente que les autres traverse mon membre de part en part. Je le comprime d’un seul coup, je veux empêcher toute fuite intempestive du liquide qui afflue. Je retiens ma respiration et je crispe cet espace étroit qui va de mes testicules à mon anus, je voudrais qu’il soit aussi dur qu’une pierre. Je me fige sur les berges de l’extase.

Elle se cambre aussi, son dos et ses cuisses forment un angle étrange qui exprime la douleur. Mais de douleur il n’y aura pas car simultanément nous nous trouvons ébranlés par des soubresauts violents. Nos corps se soulèvent, nos ventres pointent vers le ciel avant de retomber vaincus. Une longue giclée de sperme se répand en trois ou quatre explosions incontrôlées, sur mon ventre pétrifié, au cœur de ma toison où elle s’accroche en gouttelettes qui s’insinuent entre mes poils, sur mes cuisses enfin au hasard des hoquets incohérents de mon membre. J’ai poussé une sorte de rugissement, un drôle de son que je n’avais pas encore entendu.


De son côté, son corps s’est plié, recroquevillé à plusieurs reprises pour s’étirer longuement avant de se fermer de nouveau. Elle a plaqué sa main sur sa vulve comme si elle cherchait à en réduire la béance et de contenir l’impétuosité du flot qui s’échappe d’elle. Sa main, inerte au départ, entame un massage plus doux, plus ample. Elle tente de calmer son explosion intérieure, d’apaiser ses chairs. Elle finit par s’enfoncer, emportée dans ce puits intarissable. Fasciné par cette nouvelle plongée, je conserve ma queue emprisonnée entre mes doigts, il ne s’écoule plus rien d’elle mais elle se tend toujours, parfois brusquement.


Nous nous contemplons mais s’agit-il encore d’un regard normal ? J’ai comme l’impression que nous avons chacun pris la place de l’autre, chacun étant devenu l’autre par sexe interposé. Je suis dans son vagin et je viens d’en faire la conquête. Elle est tout entière dans ma verge qu’elle vient d’assécher pour de longs moments. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi figés, à nous dévorer des yeux, les cuisses largement ouvertes. Nous reste-t-il quelques choses encore à apprendre de nous mêmes ? Oui, des milliers. Nous n’avons procédé qu’à un effleurement, à un déshabillage superficiel de nos intimités. Nous ne nous sommes rien offert et pourtant quel présent inestimable avons-nous partagé !


Cet instant magique se rompt pourtant et nous basculons abasourdis dans la réalité si proche de nous mais que nous avions réussi à oublier.


Elle replace vivement son string sur son sexe sans prendre toutefois la peine de l’ajuster. Que se passe-t-il donc ? Existe-t-il une menace ? Quelqu’un vient-il perturber notre harmonie ? Je me retourne évoluant encore dans l’univers d’Éros. En effet un couple s’approche de notre refuge, ils parlent fort, font des gestes, s’arrêtent, admirent le paysage. Oui, c’est splendide en cette saison, mais fuyez donc ! Laissez-nous nous savourer ! Trop tard ! Elle remet son soutien-gorge et je constate que je suis à la traîne. Je me dépêche de replacer ma verge encore vigoureuse dans mon slip de bain qu’elle déforme coquinement.



C’est tout son corps que je contemple encore avec gourmandise qui me pose cette question.



Nous fermons les yeux. Où dérivons-nous sous le soleil qui nous chauffe ?