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n° 13667Fiche technique25385 caractères25385
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Temps de lecture estimé : 17 mn
21/01/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Pendant que les mecs vont faire un tour de planète, les nanas passent le temps comme elles peuvent !
Critères:  #sciencefiction ff cérébral
Auteur : Domi Dupon  (Un homme plus du très bon côté de la cinquantaine)            Envoi mini-message

Série : Mission "Survival"

Chapitre 06 / 09
La fin du milieu

Résumé :


De moins en moins facile, il est quasiment nécessaire de lire (et de noter) les textes N° 13 562, N° 13 565, N° 13 579, N° 13601 et N° 13610.

Pour ceux qui ont vraiment trop la flemme ( ou pas l’envie, ou pas le temps) : un vaisseau de l’Empire se dirige vers Proxima du Centaure, pour voir si par hasard y’aurait pas une planète à polluer car sur notre Terre bien aimée ça commence à craindre.

À bord deux couples : Susan et Heinrich , Gladys et Danilo

Apparemment y’aurait eu un gros bug et ils se retrouveraient à leur point de départ, mais 6000 ans plus tôt.


Voilou !




ÉPISODE VI


La fin du milieu.




27 août 2099, an 83 de l’Empire, 09 h 00 P.M.T., système solaire Terra, 6 000 ans en arrière


Après avoir revêtu les scaphandres souples anti-R – ceux utilisés pour visiter les soutes – Heinrich et Danilo s’apprêtaient à rejoindre la navette Explorateur 1. Ils allaient vivre trente-six heures peut-être passionnantes, mais sûrement inconfortables.


La navette n’avait rien d’un palais volant : une cabine de pilotage et un « cagibi » de détente de quelques mètres carrés. Ils devraient garder leur combine durant tout leur périple et ne pourraient poser le casque qu’une fois en orbite.


Pour accéder à la navette encastrée sous le champignon, ils devraient passer par la cage à vide. Dans celle-ci, un sas s’ouvrait sur la cabine de pilotage.


Depuis la veille au soir, Multivac rassemblait des renseignements sur la planète. La position du Nicolas 1er, derrière la Lune, ne lui facilitait pas la tâche. Danilo ne voulait pas prendre de risque et il refusa que le vaisseau ne se découvre avant qu’ils n’y voient plus clair. Rien dans ce que le computer recueillit n’infirma l’hypothèse Terre – 6000 ans. Par ailleurs, il ne trouva aucun signe d’activité hertzienne ou industrielle. Si ça ne prouvait rien quant à l’existence de la vie, ça éliminait la possibilité d’une société avancée.


Les deux hommes s’installèrent dans l’Explorateur. Comme le vaisseau, la navette serait pilotée par Multivac, enfin une de ses extensions. Le rôle des deux hommes n’était pas sans importance car, une fois en orbite, ils finaliseraient les trajectoires et affineraient les recherches.


A 9 h 30, quand Explorateur 1 se détacha du Nicolas 1er, les tripes du Suédois se nouèrent. Il quittait le chaud cocon protecteur qu’était devenu le vaisseau pour s’embarquer sur un frêle esquif qui les emmenait vers un inconnu peut-être hostile. Un flash : ses derniers moments de tendresse avec Susan, il ne regrettait pas d’avoir blasphémé.


Ils établirent un bref contact vid avec les filles restées dans le pont-salon pour leur signaler que tout était ok.


Les deux heures suivantes, le silence s’établit entrecoupé uniquement par les commentaires occasionnés par l’activité du moniteur. Il ne fallait pas compter sur Danilo pour alimenter inutilement une conversation. Heinrich s’abandonna à une rêverie sensuelle, se repassant le film de ses ébats avec celle qui avait réveillé quelque chose d’inconnu, d’inquiétant en lui.


Aux environs de midi, un commentaire de Multivac Junior le tira de sa torpeur. Ils se dégageaient de l’ombre de la Lune. La planète leur apparut sur sa face nocturne. Grâce au zoom, elle lui sembla proche, mais l’obscurité et une forte couche nuageuse ne permettaient pas de voir grand chose. On aurait dit la Terre, mais, vu ses piètres connaissance en astronomie, ça aurait pu être n’importe quelle planète d’un type approchant. Ils en sauraient plus dans une dizaine d’heures quand ils accompliraient leur première rotation.



*********************



Quand Susan vit sur l’écran Explorateur 1 quitter l’ombre protectrice du vaisseau, elle eut une crispation similaire à celle d’Heinrich. Ces derniers mois, avec lui, elle avait vécu les moments les plus heureux de sa vie. Sensation qu’une parcelle d’elle s’éloignait dans l’espace. Gladys s’avisa de sa détresse.



Elle ne put s’empêcher de remarquer, un, que Gladys semblait plutôt satisfaite de cette situation, deux, que sa main tapait l’incruste, son pouce suivant négligemment le tracé des veines apparentes sur la face interne du poignet. Elle oublia Heinrich pour se concentrer sur cette ébauche de caresses. Le silence s’installa. Percevant ce que son attitude impliquait, Gladys retira prestement sa main et s’empressa de d’orienter la conversation sur des sujets futiles. Ce geste spontané de sympathie avait dégénéré en une invite sensuelle.


La conversation altérée par la gêne s’éteignit vite. Tension érotique évidente. Elles le savaient.

Inconsciemment, elles percevaient le désir de l’autre.

Consciemment, chacune craignait de se tromper.

Si l’autre ne ressentait pas le sexuel de la situation, cata assurée.

Surtout, prisonnières de leurs tabous, elles n’osaient franchir le pas.


Après avoir reçu le message rassurant des garçons, elles consacrèrent l’heure suivante à une activité très féminine : la toilette. Pour Susan, c’était, hormis l’aspect hygiénique, une activité assez récente. Prendre soin d’elle, de son corps, de sa féminité lui paraissaient plus qu’inutiles dans sa vie antérieure.


Quand elle revint, Gladys était déjà installée sur un des tabourets face au moniteur. Pourquoi la trouvait-elle si désirable ? Cette silhouette androgyne, ses hanches si subtilement marquées, ce petit cul de mec la troublaient énormément. Gladys se retourna et sourit. Quand elle souriait ses yeux se plissaient accentuant encore l’effet amande. Susan fondait.



Elle la rejoignit. Elle s’efforça de s’intéresser aux images envoyées par Explorateur 1. Assises, épaule contre épaule, elles analysaient sans trop de conviction les agrandissements que Multivac leur proposait. Pour leur défense, la masse nuageuse qui recouvrait la planète ne leur facilitait pas le travail. Elle avait du mal à se concentrer : sensation de brûlure, là où l’épaule de Gladys touchait la sienne. Elle aurait voulu… Mais comment faire ?



C’était Gladys qui venait de dire ça ? Susan en resta bouche bée. Devant cet air ahuri, elle continua :



Aussitôt dit, aussitôt … Gladys tomba l’intégrale et se retrouva en petit ensemble, culotte et soutif, blanc, mais pas vraiment virginal. La culotte moulait son petit cul d’éphèbe et épousait étroitement son mont proéminent. Le soutif à balconnets ne parvenait pas malgré sa coupe à donner un volume conséquent à sa poitrine d’ado.


Susan, rouge comme une tomate.



Gênée, malgré les assurances de sa camarade, elle se débarrassa à son tour de son vêtement surnuméraire. Sa culotte ample en lin blanc et son soutif « englobe-tout » la rendait ridicule. Pourtant le regard de Gladys sur son corps la fit frissonner.



Question stupide avec la température constante qui régnait à l’intérieur du vaisseau.



Nouveau frisson sous le compliment. Et si Gladys, elle aussi, éprouvait des envies condamnables ? Et si elle tentait de la séduire par ses louanges ? C’eût été trop beau !



Gladys continuait son observation commentée :



Oup’s ! Elle l’avait sorti cash, en live, totale spontanéité. Malgré le noir de sa peau, elle se sentait devenir rouge tomate, rouge tomate à la puissance 3. Elle essaya de rattraper le coup.



Un silence. Échange de regards. Hésitation. « Et m… J’en ai envie », se dit-elle. Rapidement, elle dégrafa les attaches. Avec un brin de coquetterie, elle dévoila ses seins.



Gladys s’était figée. Cette poitrine. Deux belles poires d’un noir éclatant idéalement galbées qui ne fléchissaient pas. Des aréoles très foncées de la taille d’un euro-empire, très hautes sur les seins. Des tétons ocres ni trop longs, ni trop épais, qui pointaient orgueilleusement vers le ciel. Envie de la…


Sous ce regard concupiscent, Susan fut prise d’un tremblement incoercible. Désir contradictoire de se cacher et de se blottir dans les bras de l’autre. Gladys émergea brutalement de sa contemplation.



Gladys agit instinctivement. Elle la prit dans ses bras et la serra très fort contre elle pour la réchauffer (!). Pourtant sa peau était très chaude, trop chaude. Sa respiration était heurtée. Peut-être était-elle malade ? Ne sachant trop quoi faire, elle la tint contre elle murmurant des paroles apaisantes à son oreille. À son tour de la cajoler. Elle la berça tendrement, sa main courant dans des cheveux virtuels.


Les tremblements cessèrent progressivement, Susan se décontracta. Son corps, bras ballants, s’amollit contre celui de Gladys. Elle ressentait un sentiment de bien-être voluptueux dans les bras de cette femme que, quelques mois auparavant, elle aurait volontiers vouée aux feux de l’enfer.


Ses seins lourds contre la poitrine à peine marquée de la jeune asiatique, leurs monts en étroit contact, les mains câlines dans son dos suscitaient un sacré remue-ménage dans sa tête.


Comme à l’accoutumée, elle mouillait. Le moindre stimulus ravivait sa sensualité trop longtemps bridée. Qu’allait penser Gladys ? Elle devait se reprendre. Nulle envie de rompre le charme. Elle le devait pourtant.



À cette seconde, elle comprit que Gladys parlait d’Heinrich. Elle eut un brusque recul.



Gladys ne l’avait pas lâchée. Elle la tenait maintenant par les hanches. Ne pas tricher. Tant pis si elle se faisait jeter. Elle reprit le contrôle de ses bras pendant le long de son corps. Elle posa ses mains sur les épaules nues de la jeune asiatique.



Les yeux en amande pétillèrent et un grand sourire illumina le visage de Gladys.



Un bref instant, ces mains abandonnèrent Susan, le temps de faire sauter l’agrafe centrale de son soutif, qui en l’absence de bretelles, chut. Déjà, ses bras embrassaient Susan et l’attirait à elle.



Un rire soulagé s’échappa de leurs poitrines réunies.



Susan n’aurait certes pas bu d’alcool, mais ces propos qui auraient choqué Sœur Susan la firent sourire. Officiellement, la charia de l’U.S.D. interdisait la consommation d’alcool. La période préglaciaire des années 40 avait détruit une bonne partie du vignoble européen. L’U.S.D., profitant des circonstances, avait exigé l’arrachage du reste ne conservant que quelques vignes entièrement sous contrôle pour la production du vin de cérémonie.


L’exception restait la bière, avec une production de houblon et d’orge suffisante, les prêtrimams s’étaient heurtés aux lobbies des brasseurs et des céréaliers. Ils avaient dû céder.



Boissons et amuse-gueules émergèrent sur la table. Les filles toujours enlacées s’en saisirent. Sans s’être concertées, elles s’assirent à même la douillette moquette, en tailleur, face à face, genoux contre genoux. Elles se désaltérèrent, grignotèrent, parlèrent.


Si techniquement, elles se côtoyaient depuis plus de quatre ans, les deux filles avaient passé peu de temps ensemble et s’étaient joyeusement ignorées. La première considérant l’autre comme une dépravée et la seconde, l’autre comme une « sainte-n-y-touche-pas ». Elles se racontèrent. Pas seulement avec leurs mots. Leurs yeux, leurs corps furent aussi très bavards.


Quant à leurs mains… rencontres incessantes… frôlements… douces pressions… sensualité de chaque geste…


Arriva le moment où l’inconfort de la position leur pesa. Susan, la première, ramena ses jambes contre son torse, encerclant ses genoux entres ses bras nus. Gladys l’imita, avec toutefois une variante, elle en inséra une entre celles de son amie.


Orteils contre culotte. Agitation dans le bas-ventre de Susan. Gladys éprouvait-un semblable tourment ? Probable. Son sourire béat semblait l’indiquer.


L’asiatique saisit la dernière crevette entre ses doigts.



Elle glissa la crevette entre ses lèvres laissant dépasser un petit centimètre. Susan n’hésita pas. Pas d’électricité statique, pas de montée inconsidérée d’adrénaline lorsque leurs lèvres se touchèrent. Plus bêtement, un exquis bien-être, un intense soulagement. Elles avaient franchi le pas. Plus d’ambiguïté. Nul ne sut ce que devint la crevette au moment où leurs lèvres se joignirent, où elles se descellèrent pour permettre à leur langue de faire connaissance.


Avec une étrange simultanéité, leurs mains droites partirent à la découverte tactile du visage de l’autre. Gladys avait l’initiative.


Rien à voir avec la tendre virilité d’Heinrich. L’approche de Gladys avait la légèreté d’une plume. Elle s’attachait aux contours de son visage, dessinant cils et sourcils du bout des ongles, haut de la paume errant sur ses joues pendant que les doigts exploraient son front, dos de la main suivant la ligne de ses mâchoires. Susan, atteinte de mimétisme aigu, reproduisit à l’identique ces caresses.


Susan planait complètement dans cette atmosphère où cohabitaient, dans une parfaite harmonie, un érotisme, une sensualité torride et un sentiment de paix et de relaxation.



Affolement à bord. Hors de question que les hommes les voient en petites tenues.



*********************



27 août 2099, an 83 de l’Empire, 11 h 54 P.M.T., système solaire Terra, 6 000 ans en arrière


Explorateur 1 se rapprochait lentement de la planète. Mais il s’en fallait encore de plusieurs heures avant qu’il n’atteigne son altitude orbitale. Heinrich commençait s’ennuyer ferme. Il se relayait, à présent, avec Danilo dans le poste de pilotage pour suivre la progression de la navette. Ses pensées le ramenaient toujours vers Susan. Il l’imaginait, avec une pointe de jalousie, en train de baiser avec Gladys. Il aurait voulu être une mouche. Pas très pro comme attitude. Pas Danilo qui se disperserait ainsi. La mission avant tout !


Danilo passa la tête par l’ouverture de la salle de détente.



Heinrich se leva et le rejoignit dans la cabine.



Junior était aussi bien élevé que son aîné. L’ « immédiatement » se transforma en longues secondes.



Heinrich en avait une petite idée, mais il ne croyait pas que ce fut judicieux d’en aviser son camarade portugais qui, s’il n’était pas fan de l’U.S.D., n’en était pas moins profondément catho. Enfin, la voix de Gladys retentit dans la cabine sans que le moniteur ne diffuse d’images.



Le Suédois se retint de ricaner. Un problème de cam… Ben voyons ! Surtout qu’elles ne devaient pas être présentables les demoiselles. Imperturbable, l’asiatique continuait :



Juste le temps de s’habiller.


Susan se joignit à la conversation. Questionnés par ces dames, les deux hommes leur racontèrent ce qu’ils ressentaient à l’approche de la planète. Au bout d’une bonne minute, l’image s’afficha sur le moniteur. L’air réjoui qu’elles affichaient et le rouge qui marbrait les joues de Gladys confortèrent Heinrich dans l’idée qu’il devait se passer des trucs pas racontables sur le pont-salon. Ils se demandaient aussi comment elles étaient parvenues à manipuler Multivac.


Leur bavardage dévia une fois de plus sur ce qui les préoccupait. Était-ce la Terre ? Y’avait-il de la vie ? Cette discussion, ils l’avaient eu bon nombre de fois durant cette dernière quinzaine.


Si les conclusions de Multivac se révélaient exactes, ils se trouvaient face à un problème théologique avec un P et un T majuscules.


Ils allaient trouver la vie, Heinrich en avait la certitude. Ils avaient lu des opuscules distribués par des groupes dissidents. Ceux-ci faisaient allusion à une théorie de l’évolution développée par une certain Darwin. Les écrits parcellaires qu’il avait eus entre les mains lui paraissaient plus convaincants que les inepties créationnistes.


S’ils rentraient, la bible de St Ahmed pourrait passer à la poubelle et l’U.S.D. devrait réviser sa stratégie.


Autre théorie qu’ils avaient volontiers développée : l’erreur de trajectoire. Multivac s’était planté. Ils avaient accompli une boucle et étaient revenus à leur point de départ. Ils avaient dû renoncer à interroger le computer central sur cette éventualité. Il niait toute possibilité de plantage et avait failli griller ses processors. L’absence de station lunaire lui avait donné raison.


Restait le paradoxe temporel. La vie amenée par des humains venant du futur. Un pied de nez à toute logique. Bien qu’intellectuellement tentante cette hypothèse ne résistait guère à l’analyse. Seule Susan, profondément croyante malgré sa récente révolution, s’accrochait à l’illusion qu’ils soient les premiers hommes.


Ils avaient évoqué aussi toutes les éventualités auxquelles ils avaient pu penser aussi farfelues soient-elles, notamment celle d’un monde parallèle.


Discussions devenues inutiles, les informations aujourd’hui en leur possession n’admettaient qu’une seule hypothèse.


Toutes ces discussions leur avaient permis, Heinrich s’en rendait compte, d’éviter le sujet crucial : qu’allaient-ils devenir ? Problème théologique ou paradoxe temporel, erreur de trajectoire ou monde parallèle, la situation dans laquelle ils se trouvaient n’avait pas été envisagée par les grosses têtes.


Il fallait aussi oublier un retour fortement improbable.

Envoyer un message à leur Terre de départ, et de quelle manière ?

Penser à autre chose vite !


Les filles commençaient à s’impatienter. Elles avaient faim, disaient-elles. Heinrich préféra ne pas leur demander de quoi.



Ils coupèrent la vid.



*********************



Lorsque le moniteur s’éteignit, les deux filles ne purent retenir leur joie.



Les intégrales jetées négligemment, tache blanche sur corps noir, tache noir sur corps clair. Un rire cristallin résonna dans le pont-salon.



Elle se précipita sur Gladys et voulut la frapper sur la poitrine. La petite asiate lui attrapa les poignets. Une lutte sans merci s’engagea, entrecoupée et des vociférations faussement colériques. Lutte héroïque qui dura au moins trente secondes et qui se termina, sans vainqueur, lorsque leurs corps se joignirent.



Leurs bouches se connectèrent. Commença un jeu de lèvres singulier. Dégustation communes, étirages, aspirations, léchages voire mordillements. Alors que leurs monts, leurs ventres, leurs seins étroitement accolés restaient inactifs, toute leur sensualité vibrait à travers cet étonnant ballet dento-linguo-labial. Efficacité redoutable.


Susan sentait ses tétons durcir de plaisir et ceux tout aussi roides de sa compagne pénétrer ses mamelons. Quant à sa vulve, sa culotte était trempée de cyprine. Les doigts fins qui agaçaient le lobe de ses oreilles lui causaient un trouble très agréable. De son côté, elle guettait les réactions de Gladys à ses menées le long de son échine. Ses doigts musardaient de part et d’autre de cette colonne vertébrale, stoppant leur progression après chaque frissonnement, revenant en arrière pour vérifier si l’effet se reproduisait.


Sous ce petit jeu pervers, le corps de Gladys se trémoussait engendrant des frottements grisants de parcelles érotisantes de leurs anatomies. Hausse générale des températures.



Le jeune asiatique fit mine de réfléchir. Sans que rien ne le laisse prévoir, elle crocheta la jambe de l’Italienne. Elle accompagna leur chute. Elles tombèrent gracieusement sur la moquette.




Le dernier mot prononcé, Gladys agissait. Ses incisives se refermaient sur le coton synthétique de la culotte U.S.D. de sa partenaire. Accompagnant sa descente buccale, ses doigts vaporeux slalomaient le long des cuisses, des jambes, des mollets, des pieds jusqu’au bout des orteils. Son travail accompli, elle se délesta du sous-vêtement et dit :



Mutine, Susan inversa la méthode sans faire de discours inutile. Elle saisit le morceau de tissu arachnéen qui servait de culotte de chaque côté des hanches, le fit glisser très, très lentement tandis que sa bouche, ses lèvres, sa langue démarrant leur balade autour du nombril la prolongèrent jusque sous l’arche du pied.


En gamines espiègles, elles comparèrent leurs foufounes pendant plusieurs minutes pour aboutir à la conclusion que chacune avait quelque chose pour plaire, chacune avait son petit mérite : un mont très proéminent que l’épilation flattait pour Gladys, des grandes lèvres ébènes admirablement dessinées à l’intérieur rose brillant pour Susan. Force leur fut de constater, l’humidité significative qui régnait en ces lieux. Sur ce dernier point, la palme revenait à la belle Italienne qui frôlait une fois de plus la crue centenaire.


Toujours dans un trip comparatif, Gladys dévoila son clito. S’aidant du pouce et de l’index, elle ouvrit ses petites lèvres révélant un petit bourgeon en érection. Pour mieux le voir, Susan s’installa en position tête-bêche. Elle était étonnée par cette petite tige qui émergeait du capuchon. Ça ressemblait à un pénis qui aurait oublié de grandir.


Pour ne pas être en reste, à son tour elle montra le sien bien dissimulé derrière son prépuce. Bien vite les doigts de Gladys chassèrent les siens. Elle n’eut d’autre alternative que d’envoyer ses mains entre les cuisses de l’asiatique réjouir son bouton.


Les caresses en ces hauts lieux du plaisir féminin n’avaient beau être que tendres et mesurés effleurements, l’excitation les rendait fébriles. Elles sentirent l’une comme l’autre qu’elles s’engageaient sur le chemin d’un premier orgasme. Elles n’en avaient pas envie si rapidement.


Sans avoir besoin de parler, elles changèrent de position. Couchées sur le côté, face à face, elles entamèrent une séance de câlins interminable où tout n’était que tendresse.


Quand Multivac, plus tôt que prévu, interrompit leurs ébats, ni l’une, ni l’autre n’avaient encore pensé à jouir.



À SUIVRE


ÉPISODE V


Le commencement de la fin.