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Temps de lecture estimé : 7 mn
12/03/10
Résumé:  Salope est un bien vilain mot...
Critères:  fh couple amour confession
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Ode à ma merveilleuse salope

Ode à ma merveilleuse salope



Petit texte sans autre prétention qu’une constatation…



Salope est un bien vilain mot, un mot de caniveau, un de ces mots sales qui traînent dans la boue, qui injurient, qui avilissent, souvent sans raison, par pure machisme, pour le plaisir d’écraser.


Toi, tu es ma compagne, mon amie, ma confidente, ma femme, ma maîtresse, mon amante, mon amour ! Pour toi, j’ai d’autres mots, plus câlins, plus suaves, plus tendres et amoureux. Des mots et des gestes qui démontrent à quel point tu es celle que j’aime, mon grand amour, loin de toutes ces turpitudes.


Mais pourtant…


Mais pourtant, quoique je fasse, il reste en moi une part sombre, un côté ténébreux, obscur qui semble diamétralement opposé à la lumière de notre amour, comme si, justement, toute clarté générait fatalement son ombre. Certains diront que c’est comme le yin et le yang…


J’ai beau te vénérer, t’aduler, faire de toi la femme par excellence, ma maîtresse magnifique, ma compagne idéale, il reste un côté ténébreux qui cherchera à faire de toi mon esclave livrée à ma convoitise. Le plus haut des cieux et le plus profond des enfers.


Alors parfois, je me fuis, je refoule ces idées au fond de moi, dans un lointain recoin. Mais là, elles attendent patiemment, mûrissent, se développent pour revenir plus fortes encore. Le combat est souvent rude, souvent je gagne, parfois je perds.


Est-ce vraiment une victoire, est-ce vraiment une défaite ?


Quand je perds, le côté sombre jubile, explose et se déverse. Je veux alors te soumettre complètement à mon désir, toi mon esclave docile, ma chose gracile. Et j’aime ça, je raffole de ça. Même si ensuite, je me le reproche, lointainement, presque par habitude ; comme si, doucement, la totalité de mon être se divisait en deux, ou pire encore, que mon côté sombre vampirisait mon côté clair. L’attrait du noir a toujours eu quelque chose de fascinant, de captivant, et même de séduisant.


Ô combien est-ce fascinant de te soumettre à mes fantasmes ; combien est-ce captivant de te livrer à ma concupiscence, toi ma frêle captive ; combien est-ce séduisant d’être le vif et vil séducteur, celui qui prend tout, toujours plus…


Ce soir, la lune est noire, les campagnes sont plongées dans les ténèbres, les portes d’airain, qui mènent au monde souterrain et à ses mille tunnels, sont ouvertes. Chacun est libre de franchir leur seuil, dans les deux sens. Et moi, je regarde un de ces sombres tunnels qui mène certainement à de profondes grottes, fasciné, indécis… Je lève les yeux vers un ciel désespérément vide, les étoiles semblant éteintes, aucune divinité ne m’écoute, seuls quelques démons murmurent des choses impies mais si tentantes.


Si le ciel n’est plus, alors les enfers, dans leurs flammes rougeoyantes, deviennent la seule lumière, la seule voie, la seule certitude. Je te vois près de moi, je te veux à moi, je veux tout prendre de toi, sans répit, sans conscience, sans remord, uniquement ta chair contre la mienne, mon désir contre ta douceur, ma voracité contre ta tendresse. La nuit nous enveloppe, les démons surgissent, inflexibles, exigeants, tout comme je le serais avec toi. La nuit est autour de nous, sur nous, en nous. Demain, oui demain, il fera jour et nous serons alors lavés de toutes nos flétrissures d’avant l’aurore.


Alors notre lit devient un champ de bataille, je me rue sur toi, me vautre sur toi, je capture toute ta chair des mes doigts affamés, de ma bouche assoiffée. Je mords ton corps pour en goûter la saveur, ta tendre chair est un festin sans pareil.


Je n’ai plus envie d’être gentil, je veux autre chose, je veux tout, je veux être quelqu’un d’autre aujourd’hui, ce soir, je veux te suborner avec ma face Mister Hyde, t’asservir, te dominer. Une dernière barrière cède alors.


Alors un premier mot sort, tu frémis un peu. Un deuxième vient ensuite, tu acquiesces, tu en redemandes même. Je sais que ça augmente ton plaisir, je sais que ce petit plus t’aide à gravir la colline, toi aussi. Faire l’amour n’est pas toujours un acte sublime et romanesque avec des tas d’étoiles dans le ciel et des petits oiseaux gazouillants sur les cerisiers en fleur. Faire l’amour est aussi un acte de chair, deux corps qui se rencontrent, qui se veulent, qui se désirent. Faire l’amour est aussi cette soif de l’autre, de tout lui prendre, de tout lui donner. Faire l’amour a parfois des zones en clair-obscur ou carrément sombres, ces plongées dans un gouffre ténébreux


Pourquoi me cacher que je suis violent dans ma passion pour toi ? Que je te veux envers et contre tout, sans raison, sans limite ? Que je suis possessif, jaloux même parfois, même si cela est loin de ma façon d’être habituelle ? Toi, rien que toi, tu me fais lâcher prise des conventions et je veux les outrepasser avec toi.


Vautré sur ton dos si doux, un bras passé sous ton corps, une main qui capture un sein, une bouche qui mord ton cou, un nez dans tes longs cheveux, je goûte le plein plaisir de te posséder, de peser sur toi comme tu pèses dans ma vie. Me frotter sans vergogne sur tes fesses rebondies, ma tige cherchant tes fentes, tes niches, juste pour le plaisir d’être juste au bord.


Ton sein dans ma main, mes doigts qui l’enserrent, ta chair blanche qui palpite, cette masse molle que je convoite, que je voudrais déchirer, exploser, broyer, sans répit, sans logique. Le simple plaisir diffus de détenir, d’être un sale gosse qui casse ses meilleurs jouets, cette fureur de posséder et de disposer. Mes morsures dans ton cou, ma main qui te broie, mon sexe qui te cherche, mon poids sur toi, tes halètements, ton souffle dans l’oreiller, tu es à moi et à nul autre !


Dans la vie de tous les jours, que tu restes à moi, ma chérie, mon amour, ma soumise, mon esclave, ma chose adorée, mon ultime trésor. Des tas de petits riens qui me démontrent combien nos liens sont fusionnels, qu’ils dépassent l’ordinaire, que jamais ils ne sombrent dans l’habitude, la lassitude, l’indifférence.


L’indifférence, ce serait le pire de tout… Te voir t’éloigner insensiblement comme un bateau qui quitte son port, comme l’oisillon qui s’envole du nid et qui ne reviendra plus, non, ça, je ne le supporterais pas.


Je te veux à moi, comme moi, je suis à toi, réciproquement. Chercher à faire de ce nouveau jour une autre vie, chaque heure à goûter ta présence, parce que c’est toi, et parce que c’est moi, tout simplement.


Des tas de riens du tout…


T’embrasser pour un oui ou pour un non, savourer tes lèvres, le matin, le midi, le soir, derrière un lampadaire, dans une cabine d’essayage, en pleine rue, en voiture à un stop, à table, à la plage, dans les magasins, dans tous les endroits publics et privés. Parce que j’aime le goût de tes lèvres, la saveur de ta salive, l’humidité de ta bouche…


Comme ça, sans raison particulière, quand nous sommes au lit, à genoux devant toi, mon sexe sous ton nez, j’exige que tu me suces. Je veux que ta bouche s’empare de ma tige, que ta langue lèche mon gland luisant, que mon pieu s’enfonce loin au-delà de tes lèvres. J’exige que tu me suces de la même façon quotidienne que tu m’embrasses ou que tu me prennes la main. Je désire que tu recherches même le goût de mon vit, comme tu goûtes ton café du matin. Que ta bouche soit un lieu aussi usuel que mon caleçon ou les draps du lit, ma tige en toi, dans ton humidité chaude, proche de ta langue si agile et douce.


Partout dans notre maison, savoir que je me peux m’insérer en toi, reposer ma barre de chair entre tes lèvres câlines. M’insinuer en toi, m’oublier en toi, inonder ta bouche de mon sperme chaud, engluer tes dents et avoir l’immense plaisir que tu avales tout, me nettoyant amoureusement la queue sans rien omettre…


Un plaisir pervers mais tellement divin !


Tes yeux sombres dans lesquels je me reflète, ta bouche attirante et luisante, tes cheveux longs et soyeux, ton cou à dévorer et nicher mon nez, tes épaules pour y poser mes mains et mes baisers…


Admirer ton décolleté, tes seins si magnifiquement mis en avant, baiser leurs masses fermes, même en pleine rue, enfouir mon nez dans le sillon de ta poitrine… Te bloquer dans un coin…


Admirer tes jambes parfois gainées de bas brillants ou noirs, ces jambes à croquer, ce nid abrité plus haut, entre elles ; tes fesses magnifiques blanches et parfois rouges, ces puits dans lesquels aller s’abreuver, se répandre, s’épandre et s’éprendre…


Tant de choses à faire, à explorer, à transgresser…


Quand je me retourne sur ma vie passée, sur mes années sans toi, sur ces si longues années sans toi, je me dis que j’ai perdu du temps à te trouver. Mais, hélas, je ne peux rien y faire. À qui la faute ? Ni à toi, ni à moi. Est-ce d’ailleurs une faute de n’avoir pas su te rencontrer plus tôt ? Sans doute, je goûte mieux le fait que tu sois à présent dans ma vie, que tu sois ma vie. Chaque jour avec toi est un jour gagné sur le passé.


Irrationnellement, parfois, rarement, je t’en veux de n’avoir pas été là avant. Je t’en veux parfois d’avoir tant de poids, d’être si essentielle. D’être cette femme, ma femme qui dirige ma vie sans dire un seul mot, par sa seule présence, par son simple regard sur moi.


Pourquoi toi ?


Je ne sais pas. Je sais seulement que je te veux, corps et âme, même si je fusionne en toi, tel un nourrisson avec sa mère. Cette volonté absolue de t’aimer tendrement, passionnément, charnellement. Que tu sois à la fois ma Déesse et ma traînée, pour bénéficier de toutes les femmes qui sont en toi.


Un mot pour décrire, ce que je peux exiger de toi dans le charnel et l’immoral ; un mot pour énoncer la condition servile dans laquelle tu me réduis, à la fois de mon plein gré et contre ma volonté logique ; un mot à la fois tendre confession et dure réalité…


C’est ainsi que pour toi, dans ma bouche, salope se révèle être alors un merveilleux mot d’amour…