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Temps de lecture estimé : 23 mn
08/05/10
Résumé:  Un homme, une femme séparés se retrouvent des années plus tard. Ils retrouvent la même passion, la même envie l'un de l'autre.
Critères:  f fh amour pénétratio jouet conte -amourpass
Auteur : Jade.E            Envoi mini-message
Retrouvailles

Six ans que je n’avais pas vu Paul…


Paul, le beau Paul qui à l’époque faisait craquer toute les filles à la fac de droit. Paul, avec son mètre quatre-vingt-dix, ses cheveux bruns et son regard vert. Paul, le futur avocat détesté par tous les étudiants masculins et adoré par toutes les étudiantes. Paul qui pouvait, sans avoir à lever le petit doigt, avoir une fille différente dans son lit chaque jour mais qui, malgré sa prestance et son charme, n’en abusait pas.


Un jour, arrivé en retard dans l’amphi, Paul vient s’asseoir à côté de moi. Je suis aux anges. Je suis comme mes congénères féminines : je fantasme sur cette gravure de mode. Sans penser un instant qu’il peut s’intéresser à l’étudiante que je suis.

Paul est très classe. Toujours habillé avec élégance et moi j’ai un style plus cool. Liquette, jeans. Je ne suis pas moche mais je ne suis pas non plus une bombe. Cheveux longs, yeux bleu-gris, un corps bien proportionné. Mon mètre soixante-deux et mes 50 kg ainsi qu’une poitrine généreuse, 95 C, attirent les regards et, sans enchaîner les petits copains, j’avoue que je me fais plaisir.


Sans être timide, jamais je n’aurais osé prétendre à une relation avec Paul, celui-ci préférant les étudiantes correspondant plus à son milieu et à son style. Mais ce jour là, Paul s’assoit à côté de moi…

À la fin du cours, il me demande si je peux lui faire part de mes notes du début de cours. Il me trouble et c’est d’une voix que j’aurais aimé pleine d’assurance que je lui réponds qu’il n’y a aucun problème, qu’il peut recopier mes notes.

Il s’amuse de ma voix tremblotante.



En mon for intérieur, je me dis que des Paul, on ne devait pas en croiser tout les jours et si personne n’a jamais réussi à m’impressionner, lui me perturbe avec sa beauté insolente et son charisme.



L’amphithéâtre s’était vidé, nous ne sommes plus que tout les deux. Je lui tends mon bloc-notes et il recopie mes écrits. Il me pose quelques questions sur les infos que j’ai transcrites et me rend mon bloc avec un sourire à tomber par terre. C’est d’une main tremblante que je lui prends. Son sourire rieur aurait du m’agacer mais non, je suis sous le charme. Il se lève, je fais de même.

À la porte de la salle, il me remercie et me donne un doux baiser sur la joue mais si près des lèvres que je dois rougir. Je me maudis, une vraie midinette ! Je recroise Paul au cours de la semaine qui me salue à chaque fois, ce qui me met dans tout mes états.


La semaine suivante, j’étais à déjeuner sur la pelouse de la fac, sandwich à la main et le nez plongé dans un bouquin lorsque j’entends :



Je relève la tête, et je le vois encore plus beau au soleil.



Bien au contraire pensé-je. Je vais faire des envieuses et toutes ces filles de bonne famille vont jaser sur mon compte un bon moment de me voir avec le mec le plus beau de la fac, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Il me met rapidement à l’aise et nous discutons un long moment ensemble de tout et de rien. Sa compagnie est plaisante. Il se donne un style ; beaucoup le pensent inabordable, sûr de lui, imbu de sa personne ; notre discussion me fait apparaître tout autre chose.


L’heure du déjeuner passe très vite. Il est temps de reprendre les cours. Il me remercie de ce déjeuner en me déposant une fois de plus un doux baiser près des lèvres.


Deux fois par semaine pendant un mois, nous déjeunons ainsi dans le parc de la fac. Nous échangeons, nous apprécions notre compagnie. Les filles m’envient, certaines me haïssent d’être si proche de Paul. À chaque fois que nous nous séparons, j’ai droit à ce tendre baiser qui me fait fantasmer le soir lorsque je suis sous ma couette.


Un samedi, alors que je suis dans une librairie de la ville, une main me tapote l’épaule. Je me retourne et rencontre le regard de Paul.



Je lui montre le bouquin. Lui vient également acheter des livres et c’est tout naturellement que nous faisons nos achats ensemble. En sortant de la boutique, il me demande ce que j’ai prévu pour le week-end.



À la campagne avec lui ? Lui et moi ? Tout les deux ? Réviser ? Les questions se bousculent dans ma tête. Un tête-à-tête tout un week-end avec Paul ! Oh que oui, j’accepte !



Pourquoi moi ? Deux versions se battent dans mon esprit. Il ne me trouve pas à son goût donc il ne prend pas de risque à m’emmener ou l’inverse. Il va tenter de me mettre dans son lit. Je m’en fiche ! Quelle que soit la raison de sa proposition, je vais passer du temps avec lui et je sais que je vais passer un bon week-end.


Il me fixe rendez-vous en début d’après-midi pour le départ. C’est avec un quart d’heure d’avance que je me rends au lieu de rendez vous, impatiente de partir. Est-il aussi impatient que moi pour être déjà là lorsque j’arrive ? Cette pensée me plaît. Il prend mon bagage, le met dans le coffre et je m’installe dans la voiture. Une heure de route à discuter à bâtons rompus et je découvre la maison de campagne aux abords d’un petit village.


La maison est grande, tout comme le jardin. Il me fait faire le tour du propriétaire, me montre ma chambre en précisant que la sienne est juste en face, en cas de soucis. Une fois installés, nous convenons de travailler quatre heures et qu’ensuite nous profiterons de notre soirée. Paul est très sérieux et réviser avec lui est un réel plaisir. En plus d’être beau, il est intelligent, et sait expliquer. Décidément, c’est monsieur zéro-défaut. Comment ne pas craquer !

Le jeune homme sérieux et appliqué disparaît dès que les livres et dossiers sont fermés. Il devient taquin avec moi.



Nous passons la soirée à discuter. De temps en temps nos mains, nos jambes, nos bras se touchent. J’en suis troublée mais je ne veux pas gâcher notre amitié et je cache au mieux ce que Paul peut m’inspirer.

Dehors, le temps est à l’orage et j’avoue à mon hôte que depuis toute petite, l’orage m’effraie. Il me rassure en disant que je ne crains rien, tout en se moquant gentiment de moi.


Vers 1 h du matin, heureux de notre journée, chacun regagne sa chambre.



Il m’embrassait toujours ainsi et il devait sentir mon trouble à chaque fois mais jamais ne me l’a fait remarquer. L’orage gronde au loin et je ne suis pas fière. Je me blottis sous la couette, nue comme un ver. Je m’endors non sans fantasmer sur Paul. Ma main se glisse entre mes jambes et j’imagine les doigts de Paul à la place. Tout en me branlant le clito, je rêve de l’effet des baisers, des caresses de Paul sur tout mon corps. Je l’imagine tellement bien que mes doigts s’agitent dans mon intimité humide. Mon autre main caresse, masse, tire mon téton en songeant à Paul. Ma jouissance ne tarde pas. Je me fais la plus discrète possible. Je m’endors, les doigts parfumés de ma liqueur, m’imaginant dans les bras de Paul.


Le tonnerre me réveille en sursaut. J’ai l’impression que la foudre va s’abattre sur la maison. Apeurée tel un animal, je suis incapable de bouger tant la peur m’envahit. La porte s’ouvre et je vois dans l’obscurité Paul entrer et me demander si ça va.



Il s’approche du lit, se penche vers moi.



Il entre dans le lit, se glisse sous la couette et me prend dans ses bras. La peur m’a fait oublier que je suis nue.

Lorsque mon corps se colle au sien, un long frisson me parcourt. Malgré l’obscurité, les éclairs éclairent la chambre et nos regards se croisent. Paul commence à me caresser avec une infinie tendresse. Nous sommes face à face dans le lit. Nos visages sont si près qu’immanquablement nos lèvres se rejoignent. Ses baisers accompagnés de ses mains parcourant mon corps me font soupirer de désir. J’ai oublié le grondement de l’orage et je m’abandonne totalement à Paul. Ses lèvres quittent les miennes et partent à la découverte de mes seins. Mes pointes se dressent sous sa bouche. Il continue son exploration. Ses baisers sur mon ventre me font gémir un peu plus. Mes mains caressent sa tête comme une invitation à continuer la conquête de mon corps empli de désir pour lui. Il remonte et m’embrasse encore et encore. Mon intimité s’humidifie à chacun de ses baisers. Il ne peut ignorer mon désir comme je ne peux ignorer le sien.



Moi, je rends fou de désir Paul ! Paul, qui peut avoir toute les nanas de la fac dans son lit, est fou de désir pour moi !



Ces mots chuchotés lui donnent de l’assurance. Sa bouche parcourt mon cou, mes seins, mon ventre et atteignent mon entrejambe. Ses baisers courent sur le haut de mes cuisses, ses mains caressent mon bas-ventre sans jamais toucher mon sexe dégoulinant d’envie. J’ai envie de lui hurler : prends-moi ! mais je le laisse jouer avec mon envie.


Sa bouche se pose enfin sur mes petites lèvres. Mon petit cri de plaisir ne le déstabilise pas. Il entre sa langue dans ma chatte, son doigt se pose sur mon clito et, alors que le tonnerre gronde, ma jouissance se perd dans le grondement de la foudre. Il s’arrête, ôte son caleçon, se colle sur moi. Son sexe dur s’écrase sur le mien. Il m’embrasse passionnément, mes jambes s’ouvrent sous la force de son baiser. Sa queue glisse sur mon sexe et d’un léger coup de rein, sa bite s’empare de mon intimité. Nous ne faisons qu’un. Il reste immobile en moi, se contentant de m’embrasser. Je sens sa hampe fouiller doucement mon antre. Nos corps s’accordent et nos va-et-vient nous emmènent dans un bel orgasme. Paul reste un moment en moi. Nos langues s’entremêlent dans des baisers fougueux. L’orage s’est éloigné, le seul bruit que l’on entend provient de nos caresses et de nos baisers. Nous ne pouvons nous décoller l’un de l’autre. J’ai fantasmé tellement de fois sur Paul et apparemment il a fait la même chose sur moi que nos corps fusionnent une fois encore. Nous finissons par nous endormir.


Au matin, j’ouvre les yeux et je vois Paul qui me regarde. Il a juste le temps de me demander si j’ai bien dormi que mes lèvres telles des aimants s’approprient les siennes. Mes mains caressent son corps, il se laisse faire. Je l’enjambe et lui embrasse tout le corps. Ma bouche s’empare de son sexe, le câline jusqu’à ce que celui-ci soit au maximum de sa forme. Il se laisse faire. Je m’assois sur lui. Lorsque son pieu est pris d’assaut par ma chatte, il lâche un soupir avant de prendre en main mes seins. Mon sexe s’amuse à glisser sur le sien, à remonter, à de nouveau glisser. Je finis par m’allonger sur lui et il me laisse lui faire l’amour. Notre envie est vite comblée. Nos respirations s’accélèrent en même temps et notre jouissance est commune.



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Je me rappelle de cette première fois avec Paul comme si c’était hier. Et demain, je vais revoir Paul. Le souvenir qu’il m’inspire est toujours intact après toutes ces années passées sans se voir.

Et lui, comment va-t-il réagir en me voyant ? Se souvient-il de nos deux années passées ensemble ? De toutes ces filles qui lui tournaient autour, qui essayaient, pour certaines, de briser cette osmose entre nous sans jamais y être arrivé. Se souvient-il de nos nuits, des après-midi où nos corps s’unissaient ?


Ou bien, n’a-t-il que le souvenir du « Non, je ne te suivrai pas aux États-Unis ! » M’a-t-il pardonné de l’avoir quitté alors que nous étions follement amoureux ? A-t-il compris que son choix de carrière n’était pas le mien ?


Jamais il ne m’a donné de nouvelles depuis six ans et alors que je le croyais toujours à l’étranger j’apprends que l’avocat qui défend la partie adverse de mon client, est Paul. J’appréhende cette rencontre !


J’ai toujours aimé Paul et souvent regretté de ne pas l’avoir suivi. Il m’a toujours manqué. Je n’ai jamais, avec un autre, retrouvé l’amour que nous partagions. Je commençais à me faire une raison, plus jamais je ne connaîtrais l’amour lorsque Paul décide de réapparaître dans ma vie ! Je suis toujours célibataire depuis ma séparation d’avec Paul. J’ai eu quelques amants, des plans cul mais rien de sérieux. Je n’arrive pas à oublier Paul.


Nos derniers jours ensemble ont été très tendus et le Paul amoureux a été remplacé par un Paul dur qui ne comprenait pas que je ne le suive pas. Il avait la chance de pouvoir poursuivre ses études aux États-Unis et m’avait demandé de mettre les miennes entre parenthèse pour le suivre. Je voulais être avocate et malgré tout l’amour que j’avais pour lui, j’ai refusé de mettre ma vie entre parenthèse. J’aurais aimé qu’il me fasse la promesse qu’une fois son année terminée, il reviendrait et qu’il me serait fidèle mais, au lieu de ça, il a refusé de comprendre mon choix. Nous ne faisions qu’un et si personne n’avait réussi à nous séparer, les choix de vie différents que nous avions fait nous ont été fatals.


Malgré ma plaidoirie sur mon refus de le suivre, Paul ne voulait rien entendre. Il s’envola un lundi pour les États-Unis et, plus jamais, je n’ai eu de ses nouvelles. La vieille de son départ, nous avons passé la nuit à faire l’amour, à pleurer dans les bras l’un de l’autre. Lorsqu’il est monté dans le taxi, il m’a dit qu’il ne me donnerait pas de nouvelles et me souhaitait bonne chance dans ma vie.

Nous nous aimions tellement que je ne l’ai pas cru. Les jours, les semaines, les mois puis les années ont passés et jamais Paul ne m’a donné signe de vie. J’ai traîné ma tristesse de longs mois et je me suis noyée dans le boulot pour l’oublier mais jamais je n’ai pu l’effacer de ma mémoire.


Aujourd’hui, je reçois un courrier de Paul qui m’informe qu’il défend M. Martin sur l’affaire Martin/Poirier. Courrier d’avocat à avocat. M’a-t-il rayé de sa vie au point d’oublier mon nom ? Ou simplement le courrier a-t-il été envoyé par son secrétariat ? Toujours est-il que cette rencontre me déstabilise. Je me revois dans le même état qu’il y a neuf ans lorsqu’il m’a abordé pour la première fois.


J’ai deux jours avant que l’on se voie dans mon bureau pour parler du dossier. Je dois être à la hauteur. Ne rien laisser au hasard. Ne pas être déstabilisée. Deux jours où je suis particulièrement invivable.


Le jour J arrive. Mon état de nervosité est tel que je suis prête à demander à mon client de changer d’avocat. Ma secrétaire qui me connaît calme et souriante, me découvre nerveuse et de mauvaise humeur.



Je n’ai pas envie de lui raconter ma vie privée, j’essaie de la rassurer tout en me rassurant. Lorsque mon client arrive, elle le fait entrer. Je lui demande de me prévenir lorsque la partie adverse arriverait.

J’essaie de cacher ma nervosité à mon client lorsque Jeanne, me demande si elle peut faire entrer l’avocat de la partie adverse. Je lui dis oui. Je me mets debout, mes mains sont moites, mon cœur s’emballe, mes jambes me portent, je ne sais comment.


La porte s’ouvre et Paul apparaît. Son regard s’approprie le mien, mon cœur s’emballe. Paul après six ans d’absence est là toujours aussi beau. J’ai envie de pousser le bureau et de me jeter dans ses bras. Mes sens se mettent en alerte, tout mon corps réclame le sien. Je n’arrive pas à détacher mon regard du sien. Il s’avance, me tend la main et d’un ton neutre, sans qu’aucune sorte d’émotion, me dit : « bonjour Maître ».


Je lui tends la main comme une automate, il me la prend un peu plus longuement qu’il n’aurait dû. Est-il lui aussi troublé de me revoir ? A-t-il envie de me prendre dans ses bras comme j’ai envie de me blottir dans les siens ? A-t-il envie de poser ses lèvres sur les miennes ? Je suis tellement préoccupée à garder le contrôle de mes émotions que je suis incapable de savoir ce qu’il se passe dans sa tête. C’est d’une voix tremblante que je l’invite à s’asseoir.


Son client n’ayant pas souhaité venir, nous parlons du dossier en présence de mon client pendant une petite heure. Si, au début des pourparlers, je manque d’assurance et ai du mal à gérer mes émotions, au fil de la discussion, mon expérience professionnelle prend le dessus sur mes sentiments. Au terme des négociations, Paul annonce son départ. Pourquoi ai-je dit à mon client de venir, bon sang ? J’aurais tant aimé avoir un moment d’intimité avec Paul. Je le raccompagne dans le hall en demandant à mon client de patienter quelques minutes.


Sous le regard de ma secrétaire, Paul me dévisage. Nous sommes comme deux ados, l’un face à l’autre. Il ne parle pas, je ne parle pas. Jeanne doit trouver la situation surréaliste. Les minutes avant qu’il daigne dire un mot me paraissent très longues.



Il pose la main sur la poignée de la porte, je m’approche pour la refermer derrière lui et il s’avance pour me déposer un baiser aux bords des lèvres.



Je reste plantée contre la porte à toucher mes lèvres comme une gamine lors de son premier flirt. Jeanne me ramène à la réalité en me demandant si ça va.



Je file dans mon bureau rejoindre mon client. Il est satisfait de l’entretien. Je lui dis en le raccompagnant que je lui donnerai des nouvelles dès que j’en aurai. Je passe le reste de la journée sur un petit nuage. Paul m’avait effleuré les lèvres, ça suffisait à me rendre heureuse.

Jeanne me trouve plus détendue et cherche à en savoir plus sur cet avocat qui m’a mis dans un état lamentable plusieurs jours. Elle ne saura rien, malgré son insistance.


Deux jours après, elle me passe un coup de téléphone en me disant :



Pas le temps de lui répondre que déjà la voix de Paul enchante mon oreille. Il me fait part de la discussion qu’il a eue avec son client, nous essayons de trouver un accord par téléphone, sans succès. Je lui propose de voir avec M. Poirier ce que nous pourrions changer pour avancer et de lui communiquer la décision. Il me répond ok ! Un silence s’installe dans le combiné.



Une heure après, je reçois un SMS :


« Même si je t’en veux beaucoup de ne pas m’avoir suivi il y a six ans, j’aimerais que l’on déjeune ensemble demain, si cela t’es possible. Paul »


Notre belle histoire brisée il y a six ans allait elle recommencer ? Mon amour pour Paul était toujours aussi fort mais lui, passerait-il un jour au-dessus de mon refus.


« Pas de souci pour demain. Où et à quelle heure ? »

« Je passe te chercher vers midi à ton cabinet. À demain. »


Je rentre chez moi le cœur léger, pleine d’espoir, pleine de désir pour Paul. Je file sous la douche. Mon corps est empli de désir. Je fais couler l’eau sur moi en rêvant aux folles nuits d’amour avec Paul. Le désir monte. L’eau coule sur mon corps, ma main s’aventure sur mon sexe. Toute à mes pensées, j’imagine la bouche de Paul baiser mon entrejambe. Mes doigts s’agitent en moi. Je me fouille, je me branle en imaginant Paul. Mon envie de lui est si forte que je jouis rapidement. Je finis de prendre ma douche et m’installe sur mon canapé lorsque mon portable m’annonce l’arrivée d’un message.


« Hâte d’être à demain pour déjeuner avec toi. Bonne nuit. Paul. »

« Je n’ai pas de contrainte avant 15 h, si toi non plus ça nous laissera un bon moment pour déjeuner. Bonne nuit. »


Il ne répond pas. Je me couche mais je suis tellement impatiente d’être au lendemain que le sommeil ne vient pas. L’envie d’appeler Paul pour qu’il me rejoigne chez moi est forte mais je n’en fais rien. Pour calmer et mon angoisse et mon envie, je décide de me faire l’amour. Je prends mon gode dans ma table de nuit. Je le suce comme si c’était un sexe d’homme. Je me caresse avec le sexe. J’actionne le vibreur. Je le pose sur mes seins. Ils réagissent. Mes pointes se dressent. Je retourne jouer avec mon minou miaulant d’envie. Je m’agace le clito. J’augmente la vibration. C’est agréable. Je ferme les yeux et m’imagine avec Paul. Le souvenir de nos corps-à-corps me fait mouiller. Les yeux toujours fermés, je mets le gode à l’entrée de ma chatte. Les vibrations agitent mes lèvres. Je me pénètre tout doucement.


Dans la chambre, on entend mon souffle saccadé et le clapotis de ma mouille qu’agite le gode. Je pense si fort à Paul que j’en viens à oublier que c’est un gros morceau de plastique qui me fouille tant j’ai envie de la hampe de Paul en moi. Le gode me pénètre en profondeur, j’agite ma main libre sur mon clito. Mon envie de Paul est si puissante que l’orgasme qui arrive promet d’être intense. Je m’abandonne complètement. J’en oublie que je suis seule à me faire du bien, ma respiration s’accélère davantage et dans le calme de ma chambre, je jouis aussi fort que l’est mon envie de Paul. Je me calme, je reviens doucement à la réalité. Je retire mon bâton de plaisir solitaire de mon antre chaud. Je me caresse encore un peu la chatte avec, je reviens doucement dans la solitude de ma chambre. Je pense à Paul. Mon désir pour lui est intact. Je finis par m’endormir.


Lorsque le réveil sonne le lendemain matin, mon visage a les traces d’une nuit agitée. J’arrive au bureau à 9 h et c’est une Jeanne taquine qui m’accueille.



La matinée s’éternise. Le temps avance tellement lentement que je me demande si les horloges fonctionnent. Un SMS à 11 h 30 me tire de mes rêveries :


« Je pars de mon cabinet, suis au tien dans 15 min. À tout de suite. Paul. »


Je range mes dossiers, prépare ceux pour l’après-midi en me disant que j’aurais du prendre mon après-midi ! Jeanne m’avertit que mon rendez-vous est arrivé. Je sors de mon bureau et mon regard se perd dans celui de Paul. Il s’approche et me donne son baiser que j’aime tant. Je préviens Jeanne que je serai de retour pour mon rendez vous de 15 h. Une fois sur le trottoir, Paul me dit :



Opinant mon accord de la tête, j’ai envie de lui répondre : « du moment que je suis avec toi tout me va », mais je me tais. Il prend les casse-croûtes dans sa voiture et nous partons à pied jusqu’au parc. D’instinct je mets mon bras autour du sien avant de redescendre sur terre et de me dire : « mais qu’est-ce que tu fais ma pauvre fille ? Ce n’est plus ton mec ! » Je m’apprête à retirer mon bras lorsqu’il me dit :



Bras dessus, bras dessous, nous marchons dans la rue. Dans le parc, nous avons trouvé un endroit pour nous poser afin de déjeuner tout en discutant. Nous nous racontons nos vies, nos parcours professionnels. Je lui demande le pourquoi de son retour en France.



Il s’approche de moi et m’embrasse sur la joue. J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras, qu’il m’allonge sur l’herbe et qu’il me fasse l’amour, là, en plein air. Je le désire avec une telle force que s’il lit dans mes pensées et accède à mon envie je m’abandonnerais en plein lieu public.


Le temps avec lui passe à une vitesse folle. Il me raccompagne à mon bureau. Comment, des années après, pouvait-on désirer autant quelqu’un ? J’ai eu quelques aventures depuis notre séparation mais jamais un homme n’a pu faire monter à ce point mon désir de lui. « Paul, pensé-je, tu me rends folle. Je commençais juste à m’habituer à ton absence, pourquoi es-tu revenu ? »


Il est clair qu’aujourd’hui, s’il me propose de le suivre au bout du monde, je fonce. J’ai trop souffert lors de son départ. Marchant, chacun perdu dans ses pensées, nous arrivons à mon cabinet. Il reste une demi-heure avant mon rendez vous. Je lui propose de monter jusqu’à mon bureau pour, lui dis-je, revoir notre dossier en cours. Je ne sais pas s’il me croit mais il monte avec moi. Avec un sourire en coin, Jeanne nous regarde entrer dans mon bureau. La porte à peine refermée, je ne peux me contrôler plus longtemps. Je me jette littéralement sur Paul et l’embrasse avec fougue. Il répond à mon baiser.


J’ai envie de plus.


Je ne contrôle plus mon corps et encore moins mon envie. Je glisse mes mains sous sa chemise. Mes mains reconnaissent tout de suite la douceur de sa peau. Je déboutonne sa chemise pour pouvoir embrasser chaque partie de son torse. Il ferme à clé mon bureau, me demande de prévenir ma secrétaire que je ne veux pas être dérangée. Comme une automate, je m’exécute. Il retire mon pull. Embrasse mes seins cachés sous un soutien-gorge. Il fait glisser les bretelles et sort ma poitrine qu’il déguste. Plaquée contre la porte à mon tour, je le laisse découvrir ce corps qu’il a fait si souvent vibrer. Sa main déboutonne mon pantalon qui tombe à mes chevilles. Elle se réfugie sous la dentelle et retrouve mon sexe humide de désir. Il s’agenouille et sa bouche déguste ce dessert juteux. Sa langue retrouve d’instinct les endroits qui m’ont si souvent entraîné vers la jouissance.


Nous sommes fous, fous de désirs l’un pour l’autre, nous ne contrôlons plus nos pulsions. Notre désir nous fait perdre la raison.



Il m’emmène près de mon bureau, baisse son pantalon et je revois celle qui m’a tant de fois fais découvrir les étoiles. Son sexe se dresse, droit d’envie. Il me soulève, pose mes fesses sur le bureau, écarte mes jambes, glisse un doigt entre mes lèvres, s’approche et, après six ans d’absence, me pénètre enfin. J’ai comme un orgasme lorsqu’il entre en moi. Il fait quelques va-et-vient mais notre envie est si forte qu’elle nous fait jouir très vite tout les deux.


Il se retire et me prend dans ses bras. Je m’accroche à lui, je ne veux pas qu’il parte. Jeanne fait sonner le téléphone, je n’ai pas envie de répondre. Mais si je ne réponds pas, elle se doutera de quelque chose. À contrecœur, je décroche.



Et je raccroche. Paul s’est rhabillé, j’en fais de même, ouvre la fenêtre pour aérer. L’odeur de notre corps-à-corps parfume l’espace. Je me recoiffe sous le regard de Paul. Il me prend dans ses bras, m’embrasse comme si c’était son dernier baiser.



Avant qu’il n’ouvre la porte, il m’embrasse encore. J’aimerais que ça dure encore et encore. Je l’accompagne jusqu’à la sortie. Il m’embrasse à la commissure de mes lèvres. Je rejoins mon bureau et me raisonne pour ne pas courir dehors le retrouver.


L’après midi est chargé et le temps passe vite. Vers 18 h 30, je reçois un message :


« Tu ne m’as pas donné ton adresse ? Paul. »

« Je suis encore au bureau, si tu la veux, passe la chercher je suis là encore une heure. »

« Si je passe au bureau pour avoir ton adresse tu seras obligée de m’emmener chez toi ? Prête à prendre ce genre de risque ? Paul. »

« S’il y a des risques que je n’ai pas su prendre il y a des années, aujourd’hui je prendrais tous les risques pour toi. »


Il ne répond pas à ce dernier message, va-t-il venir ? Je me concentre sur mon dossier, essaie de penser à autre chose qu’à Paul. Paul, qui depuis le jour où son regard s’est posé sur moi, m’a ensorcelé pour le restant de mes jours.


Jeanne entre dans mon bureau pour me signifier qu’elle partait et que quelqu’un m’attendait. Tout en lui disant de faire entrer cette personne que j’espérais être Paul, je réponds au téléphone qui sonne en plein milieu de ma phrase. Je prends la communication, fait un signe d’au-revoir à ma secrétaire et Paul entre dans mon bureau ; je suis heureuse. Il s’assoit face à moi qui ne peux couper court à ma conversation téléphonique. Paul a les yeux rivés sur moi, il me trouble, j’ai du mal à rester concentrée. Il m’observe. Que j’aime son regard sur moi. Je finis par raccrocher et m’excuse auprès de lui.



Je ne réponds pas. J’aime mon travail et le fait d’être seule dans la vie ne me posait aucun problème avant qu’il ne réapparaisse.



J’habite à trois rues de mon cabinet. Nous nous sommes arrêtés prendre une bouteille et de quoi dîner. Je fais entrer Paul dans mon appartement. Je dépose nos achats dans la cuisine, ouvre la bouteille et nous sers un verre de blanc. Nous commençons à parler de banalités le temps que je prépare le dîner.


J’apprends que Paul vit à l’hôtel depuis son retour et qu’il cherche un appartement. Mais il a commencé à travailler dès son arrivée ; il a un peu de mal à trouver du temps pour s’occuper de ça. Le dîner terminé, nous nous asseyons sur le canapé et la conversation devient plus personnelle. Il ne m’a ni embrassée, ni touchée de toute la soirée. Après ce qui s’est passé dans mon bureau, quelques heures avant, je me demande s’il ne regrette pas. Il me demande pourquoi je suis seule ?



Tout en parlant, il s’approche de moi, me caresse le visage. Je sais pertinemment qu’il m’en veut encore de ne pas l’avoir suivi et je sais qu’il parle de moi quand il parle de manque. Je prends son visage entre mes mains, plonge mon regard dans le sien et avant de l’embrasser lui dis :



Sa bouche s’empare de la mienne, il m’embrasse, il me prend dans ses bras et m’emmène dans ma chambre. Il me dépose sur le lit. Je suis couverte de ses baisers avant qu’il ne retire mes vêtements. Sa bouche se fait indiscrète et se pose sur toutes les parties de mon corps. Ses mains pétrissent mes seins, cherchent ensuite à entrer dans mon antre. Je m’ouvre, je m’offre.


Il prend possession de mon corps, d’abord avec douceur, ensuite avec force. Il ne veut pas jouir tout de suite. Il se retire, m’embrasse, me touche. Son sexe vient se mettre au chaud dans ma bouche. Parfumé de mon désir il a une saveur sucrée. Il se retire, me met sur le ventre et se glisse sur mon dos. Sa hampe cherche à entrer en moi. Je soulève mon bassin. Il s’amuse à glisser son sexe sur ma raie. Sa queue se fait happer par ma chatte. Il me soulève un peu plus et tel un conquérant part à l’assaut de notre plaisir.


Les gestes si souvent faits des années plus tôt sont vite retrouvés. Nos corps se connaissent par cœur, le temps n’y a rien changé. Il accélère le mouvement tout en titillant mon petit bouton. Ma respiration s’accélère, il sait qu’il m’emmène directement au sommet du plaisir. Il ne m’abandonne pas et me rejoint au plus haut du sommet. Nous profitons de cet instant magique un long moment. Il me retourne, m’embrasse et nos corps qui avaient été si longtemps sans contact s’unirent encore et encore comme pour rattraper le temps perdu.


La vie et nos choix nous avaient séparés si longtemps. Nos destins se rejoignent enfin, et reprennent là où ils s’étaient arrêtés six ans plus tôt.