Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 13854Fiche technique23443 caractères23443
Temps de lecture estimé : 14 mn
10/05/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Tout comme Camille et Madeleine, les personnages du roman de la Comtesse de Ségur, cette jeune fille doit impérativement demeurer vierge jusqu'à son mariage. Il ne l'ignore pas, ce monsieur décoré qu'elle rencontre dans le train pour Le Croisic.
Critères:  fh fhh ffh hplusag jeunes cousins vacances forêt train fellation cunnilingu fouetfesse orties init nostalgie -initiatiq -prememois
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message
"Les Vacances" : après la lecture, dans un train

L’homme était très correctement vêtu, décoré, et semblait d’un commerce agréable. Il me regardait avec bienveillance. Nous étions dans un compartiment du train express reliant Paris au Croisic. Il y avait aussi, en face de moi, un jeune couple qui semblait fort amoureux. Le trajet durait presque neuf heures, en ce temps-là ! J’étais jeune fille et je lisais Les Vacances de la Comtesse de Ségur, née Rostopchine comme le mentionnait la couverture bistre du livre que j’avais acheté avant que de partir.


Ma robe ne dévoilait mes chevilles que lorsque je le voulais bien ; et je le voulais parfois, n’hésitant pas à croiser les jambes, bravant ainsi l’interdit familial. Je rejoignais père et mère en villégiature au bord de l’océan. Mon frère Hubert aurait dû m’accompagner mais il en avait été empêché au dernier moment. J’avais presque vingt ans. Naissait à peu près à cette époque, si je calcule bien, celui qui devait écrire un jour qu’il ne laisserait personne dire que c’est le meilleur âge de la vie. De la vie j’ignorais bien des choses mais pas comment se font les enfants et je me devais, comme toute jeune fille de bonne famille, d’arriver toute vierge au mariage. Le jeune homme m’observait parfois. Le vieil homme aussi, qui souriait sans cesse.


Des camarades de mon frère, plus âgés que moi, m’avaient embrassée un soir sur la plage, l’année précédente. Je m’y étais prêtée de bonne grâce. Nous avions dansé, aussi. Mon frère me servait de chaperon. J’aimais l’odeur de la sueur des jeunes hommes pendant les valses dans la grande salle du casino de la Baule. Elles me laissaient, ces valses, à chaque fois titubante et insatisfaite. L’orchestre jouait même des javas, parfois, et j’adorais alors les mains des garçons sur mes hanches. Je n’avais jamais cédé aux discrètes avances de certaines de mes camarades de pension ; je me débrouillais seule en parcourant en cachette de « mauvais livres ».


Ce n’était évidemment pas le cas de celui dont j’achevai la lecture alors que le train quittait la gare d’Angers. Le jeune couple venait d’y descendre. J’ai regardé défiler le paysage. Le reflet dans la vitre me montrait que mon voisin ne me quittait pas des yeux. Il ne m’inquiétait aucunement, c’était de toute évidence un gentleman. Je me suis levée pour remiser le livre dans mon sac de voyage. J’ai fait quelques pas dans le couloir du train. Je me suis rafraîchie le visage dans les toilettes, au bout du wagon. C’est quand je suis revenue que le vieil homme m’a parlé. Il avait pris la place que le jeune couple venait de libérer. Il voulait donc être en face de moi. Cela m’amusa. Mais il prit soin de me dire que c’était pour être à côté de la fenêtre, et me demanda si cela me gênait en quelque manière que ce fut, auquel cas il regagnerait aussitôt son coin, comme un petit chien humble et docile. Je répondis en riant que cela ne me gênait pas le moins du monde.


Puis il me confia qu’il avait bien connu Camille et Madeleine, les fameuses petites filles modèles, mais déjà plus grandes dans l’ouvrage que je venais de lire. Il me demanda si je désirais qu’il m’en parle (au diable la concordance des temps, qui est de plus en plus démodée !). Je répondis par l’affirmative. Voici ce qu’il m’a dit. Je pense n’avoir rien oublié, ou si peu de choses. Je suis désormais une vieille femme mais ma mémoire est fidèle, mieux que je ne le fus moi-même au cours des vacances qui suivirent et même plus tard, en raison sans doute de cette ferroviaire rencontre…


xxx



Vous venez de lire, jeune fille, que Camille et Madeleine se marièrent à l’âge de vingt ans, furent très heureuses, et que Marguerite épousa Paul. La comtesse ajoute : quand elle fut grande, ce qui est une évidence ! Mais voyez-vous, c’est ce qu’elle ne dit pas qui est le plus intéressant à mes yeux et surtout dans mon souvenir. Camille et Madeleine se présentèrent évidemment vierges au mariage, et pourtant… Quant à Sophie, hé hé hé !


Et que le pauvre Relmot, l’idiot du village, complètement déshabillé, fut fouetté de verges et frotté d’orties par de vilains garnements et défendu par Paul et son ami, voilà qui est exact. Ce qu’elle ne dit pas, la sadique comtesse, c’est que Camille a vu toute la scène, dissimulée derrière un buisson, et que son cœur battait très vite parce que c’était la première fois qu’elle voyait un garçon nu. Elle pouffait ensuite, lors de certaines baignades, quand l’un de ses cousins, contrefaisant Relmot, affirmait que pour ça oui, ça fait du bien la mare ! Et elle regardait leurs caleçons de bain en s’imaginant des choses… Nous étions évidemment bien plus grands que le dit la comtesse, qui nous maintient tous et toutes, mensongèrement, dans un âge assez tendre pour que les affaires sexuelles – n’ayant pas peur des mots – ne soient pas une préoccupation pour nous. Ni, surtout, une occupation !


Elle raconte également, puisque nous en sommes à son aspect divin marquis plutôt que pieuse comtesse, que la méchante Jeannette, fille de la meunière, qui avait volé la poupée de Marguerite, a été bien fouettée par sa mère et qu’on l’entendait crier à plus de deux cents pas. Paul et son ami n’étaient pas à deux cents pas. La meunière leur avait dit qu’elle allait punir sa fille sous leurs yeux. Robe retroussée, petite culotte baissée, hé hé hé… elle avait les fesses bien rouges, la fille de la meunière ! Rebondies et rouges sous les verges. Et ce n’était pas une poupée qu’avait volée Jeannette, mais des bas de soie.


Il y a aussi, çà et là, vous venez de le lire, des coups de cravache et des pauvres diables liés et battus comme plâtre. Et Sophie prisonnière de l’arbre creux. Sophie hamadryade, comme dirait Mirbeau ! Vous ne connaissez pas ? C’est dans Le jardin des supplices. Je vous en conseille la lecture.


xxx



L’homme souriait de ses yeux clairs et de ses lèvres qu’habillait une courte moustache poivre et sel. Où voulait-il en venir ? Il cherchait manifestement à m’émouvoir, et il y réussissait à merveille. J’aurais pu me renfrogner, me détourner, hausser les épaules, repartir dans le couloir. Il n’aurait aucunement insisté, j’en étais certaine. Mais il avait su piquer ma curiosité par son « et pourtant… » après avoir dit que Camille et Madeleine arrivèrent vierges au mariage. C’était comme s’il avait lu dans mon cœur.


Je l’ai donc laissé continuer. Mais était-il vraiment l’un des personnages du récit ? J’ai pensé qu’il pouvait être Paul, et j’ai parlé du naufrage et des sauvages.


xxx



Ah ! Ce que la comtesse ne dit pas non plus, c’est que M. de Rosbourg ne pouvait pas rester chaste pendant cinq ans, bien sûr ! En fait de sauvages, elle ne parle que d’hommes et de garçons. Il fallait bien qu’il eût des femmes quelque part ! Or ces primitifs pratiquaient ce que l’on commence à appeler l’amour libre. Quoi de plus naturel, en effet, que de partager ses femmes avec le grand chef blanc qui maniait si vigoureusement la hache ? La hache et autre chose aussi, hé hé hé ! Et certaines jeunes filles étaient bien mignonnes, paraît-il, en dépit de leur couleur café au lait. Car c’est à tort que la comtesse prétend que ces sauvages étaient rouges. Mais je vois à votre regard que vous venez de comprendre que je ne puis être Paul. C’est à dessein que j’ai dit « paraît-il », pour vous éclairer. Jacques étant bien trop jeune, je ne peux donc être que Léon ou Jean. Vous venez de lire que Jean épousa Sophie de Réan. Eh bien ils sont, avec leurs trois beaux enfants, pour un mois à Pornichet et je m’en vais les rejoindre.


Oui, je suis le vantard, le poltron, que dis-je, le pleutre Léon, que l’amitié de Paul va transformer du tout au tout. Ah, elle ne me fait pas de cadeaux, la comtesse ! Elle se doute bien, pourtant, que ce n’était pas que pour faire le malin que j’ai prétendu vouloir me glisser dans l’arbre creux où Sophie avait failli périr étouffée. J’avais imaginé y être emprisonné tout contre Sophie, lèvres à lèvres, ventre à ventre, ses seins aplatis contre ma poitrine en feu !


Combien de fois me suis-je isolé avec elle dans une de nos cabanes ! Mais je n’osais rien. Nous n’osions rien. Nous nous observions en silence. Les autres n’étaient jamais bien loin. Camille et Madeleine, plus grandes, m’intimidaient beaucoup. Madeleine avait mon âge mais les filles mûrissent bien plus vite que les garçons.


Pendant quelques années, les diverses vacances ne permirent que frôlements esquissés, baisers trop chastes, rires gênés, chevilles entrevues, et même la naissance d’un sein quand il faisait vraiment très chaud. Les gens ne se baignaient guère à cette époque. Ils n’étaient d’ailleurs pas très propres. Les messieurs prêtres s’efforçaient de dissuader la population de trop se laver. La crasse était censée éloigner les tentations de la chair, et il ne fallait jamais être nu. Les culottes des dames étaient fendues pour qu’elles n’aient jamais besoin de les ôter. Paradoxe, cela pouvait permettre, au contraire, de voir ce qu’il ne fallait pas quand on faisait d’innocentes galipettes ! Grâce à Dieu, Monsieur de Rosbourg, lui, avait ramené de chez les sauvages l’habitude de se baigner dans les rivières ou dans la mer. Il avait même, luxe inouï pour l’époque et rare encore de nos jours, hélas, installé une salle de bains dans son hôtel et dans sa résidence de vacances. Les De Fleurville l’imitèrent assez vite, si bien que nous avons tous pris habitude d’être totalement propres. J’ai, bien entendu, conservé cette heureuse coutume.


Ce que je vais vous narrer maintenant, si vous le souhaitez, c’est ce qui nous est advenu au cours des vacances de l’année qui précéda le mariage de Camille. C’était une superbe jeune fille, épanouie, fort belle. Tout comme vous, mademoiselle, qui êtes des plus charmantes ! Ne rougissez pas, cela vous rend encore plus… adorable. J’allais dire désirable mais je n’ose. Cela ne semblant pas vous choquer outre mesure, eh bien je le dis : désirable. Adorablement désirable !


Paul disait que chez les sauvages on se baignait nu et que c’était fort agréable. Nous avions la mare dans laquelle le pauvre Relmot avait été soulagé de ses piqûres d’orties. Nous y allions, Paul et moi, d’abord en cachette puis en espérant vaguement qu’il prendrait fantaisie aux filles de nous y rejoindre, de nous voir nus et, pourquoi pas, de nous imiter. Billevesées que cela les premiers temps ! Puis nous décelâmes quelques remuements discrets dans les buissons aux alentours, et des rires étouffés. Nos cousines avaient le visage rouge quand nous allions les retrouver. Camille était presque fiancée à un jeune vicomte qui était loin. Elle ne manifestait d’ailleurs pour lui qu’un bien chétif intérêt. Madeleine, après s’être copieusement moquée de moi pendant des années, semblait me trouver assez à son goût.


Un beau jour de canicule, rafraîchis par un bain bienfaisant, nous allâmes, Paul et moi, retrouver les filles dans le bois aux cabanes. Nous leur reprochâmes gentiment, une fois de plus, de n’être pas venues nous rejoindre. Elles répondirent qu’elles venaient de prendre un bain dans la salle destinée à cet effet. Ensemble ? avons-nous demandé. Elles répondirent non avec un petit rire gêné. Les anciennes petites filles modèles savent mentir, ai-je pensé. Paul et Sophie, qui venaient de se fiancer, s’isolèrent dans la cabane de branches et de feuilles édifiée à la mode sauvage. Ils voulaient, dirent-ils, évoquer ensemble leur naufrage. Proche naufrage que celui de la virginité de Sophie, me suis-je dit !


J’étais donc seul avec Camille et Madeleine. Des bruits de baisers et de vêtements froissés, provenant de la hutte dans laquelle se serraient Paul et Sophie, nous tenaient en haleine. Je proposai d’aller, par discrétion, dans une des cabanes en planches. Elles m’y suivirent, s’installant de part et d’autre de moi sur les vieux tissus qui recouvraient une partie du sol, d’abord tous assis en tailleur puis, pour plus de confort, les jambes allongées et le dos appuyé contre les planches, face à la porte. Porte bientôt fermée par Camille, qui se plaignit d’un courant d’air pourtant inexistant.


Leurs robes en partie relevées dévoilaient de jolies chevilles, comme sont les vôtres, belle enfant ! M’en voudrez-vous beaucoup si je me permets d’effleurer, comme je le fis ce jour-là, celle qui est à ma portée ? Merci, grand merci ! Elles avaient des bas de soie, elles aussi. Quelle douceur sous mes mains ! Je remontai jusqu’aux genoux, sous la robe, comme cela. Mais vous froncez les sourcils et décroisez les jambes, je n’aurai garde d’insister. Mille pardons, je me tiendrai désormais tranquille, je vous le promets.


Elles étaient deux. Je pensai tout d’abord que c’était une de trop, puis j’en pris mon parti. J’avais une main sur le genou de Camille à ma droite, et une autre sur le genou de Madeleine à ma gauche. En me priant de prendre garde à ne pas abîmer ses bas, Camille empoigna mon propre genou et le secoua légèrement. Je suggérai alors de les ôter, ces bas, en portant la main sur l’attache de sa jarretelle, dont la robe légère ne masquait pas l’emplacement. Elle haleta un peu, crispa sa main sur mon genou mais refusa. Madeleine souleva légèrement ma main gauche, la posa sur mon propre genou et s’évertua à enlever elle-même ses bas, en remontant sa robe le moins possible. Je vis néanmoins, l’espace d’un instant, la blancheur immaculée d’une cuisse. Mon émotion en fut considérable. Madeleine ensuite reprit ma main et, tranquillement, la posa… non sur son genou mais plus près de sa hanche. Sur sa robe cependant, bien entendu.


Si je vous promets de ne plus tenter de remonter les mains trop haut, et comme vous venez de recroiser vos jambes, me permettrez-vous, belle enfant, de rendre à votre cheville l’hommage qu’elle mérite ? Ah, merci, merci !


Vous n’ignorez pas que se manifeste d’une certaine manière l’émotion d’un garçon quand le désir l’envahit. Il en va de même, sachez-le, chez les vieux messieurs – enfin, disons les messieurs d’âge mûr – quand ils sont, comme moi, en face d’une aussi séduisante jeune personne. Mes cousines n’étaient pas totalement ignorantes du phénomène. Il nous était arrivé, quand nous sortions de l’onde, Paul et moi… Vous devinez, n’est-ce pas ? Elles jetaient donc, de temps à autre, de petits regards sur ma braguette. Vous êtes charmante !


Je tentai de remonter mes mains sous leur robe. Elles y firent obstacle en s’emparant de mes poignets. Leur disant qu’en aucun cas je ne leur ferai subir la moindre contrainte, et que de cela elles pouvaient être absolument sûres, je passai les bras autour de leur épaule. Elles se blottirent alors contre moi, toutes confiantes. Des épaules je descendis bientôt aux hanches. Puis remontai, insensiblement, au bord des seins. Me penchant vers Camille, je portai mes lèvres à son cou, à l’endroit précis où battait une artère. Camille me laissa faire. Ensuite je fis de même à Madeleine. Peu de temps après j’avais chaque main sur un sein, sur la robe, puis sous la robe, et enfin sous la chemise. Les tétons se hérissaient de belle manière, me chatouillant les paumes.


Je leur exposai ensuite que je n’ignorais pas qu’elles devaient se présenter vierges au mariage. Mais, ajoutai-je tout benoîtement, il y avait moyen de s’amuser tout en sauvegardant leur petit capital.


Vous vous demandez peut-être comment, ayant juste leur âge, je pouvais être en mesure de les initier à de certains plaisirs qu’elles croyaient prématurés. C’est que la marquise de… mais qu’importe son nom ! Une marquise du faubourg Saint-Germain, grande amie de ma mère, m’avait déniaisé le mois précédent.


Des cris nous alertèrent, venant du chemin : le jeune Jacques nous cherchait. En toute hâte, mes cousines remirent leurs vêtements en ordre, se levèrent et répondirent que nous étions dans la cabane. J’eus tout juste le temps de leur dire qu’il leur était loisible de me rejoindre dans ma chambre, la nuit suivante, à l’heure qu’elles voudraient, l’une ou l’autre ou les deux ensemble.


Nous laissâmes Paul et Sophie à leur solitude, disant à Jacques que nous ignorions où ils se trouvaient. Combien de doux regards furent échangés entre mes cousines et moi pendant le dîner, je ne saurais le dire ! Elles n’étaient nullement jalouses l’une de l’autre. Leurs pieds déchaussés venaient, de temps à autre, caresser mes chevilles et mes mollets, se rencontrant parfois, ce qui les faisaient rire en catimini.


Mais voici que nous quittons la gare de Nantes. Le contrôleur ne reviendra plus nous importuner, et nul autre voyageur n’est susceptible de nous rejoindre. Dans un peu plus d’une heure nous serons à Pornichet, où l’ardente Sophie m’attendra sur le quai. Paul, qui a appris chez les sauvages – bien mal nommés, puisqu’ils sont en réalité en avance sur nous sur ce terrain-là – qui a appris chez les sauvages, dis-je, le plaisir de partager son épouse avec son meilleur ami, Paul sera au casino. Il ne manquera pas de nous rejoindre plus tard et, toute la nuit, Sophie s’abandonnera de bonne grâce à nos entreprises, qui la feront hurler de plaisir. Puissiez-vous trouver, adorable enfant, un mari aussi prévenant !


Je suis disposé à vous conter la suite de mon aventure, si vous le souhaitez. Verriez-vous le moindre inconvénient à ce que je tire les rideaux des fenêtres donnant sur le couloir ? Bien. Voilà qui est fait. Puis-je m’asseoir à côté de vous ? Merci.


Camille et Madeleine me rejoignirent, en chemise de nuit, aux alentours de dix heures du soir. Elles commencèrent par m’affirmer qu’elles n’étaient venues que pour ne pas me décevoir, qu’elles voulaient simplement me tenir compagnie et qu’il était hors de question que j’entreprisse quoi que ce fût qui pût porter atteinte à… ce que je savais. J’opinai d’abondance. J’étais en robe de chambre et je n’avais rien dessous. Rien d’autre que mon désir à l’ample turgescence, hé hé hé !


Assis au bord de mon lit, j’eus tôt fait de les tenir par les hanches, comme cela. Puis de m’emparer de l’un de leurs seins, comme cela. Je l’avais déjà fait, donc je pouvais le refaire. Sur leur chemise puis dessous, après en avoir déboutonné le haut. Comme cela. Votre robe s’ouvre sur le devant, c’est bien pratique. Mon Dieu qu’il faut de petits doigts pour défaire tous ces boutons de nacre ! … Leur sein palpitait fort gentiment sous ma main, comme le vôtre. J’y portai même les lèvres, comme cela. Taquinant de la pointe de la langue la délicieuse pointe du sein, puis tétant quelque peu, tel un bébé assoiffé. Comme cela. Seigneur que c’est agréable !


Un baiser ne tire pas à conséquence. Elles ont vite compris qu’il faut ouvrir les lèvres, accueillir la langue du partenaire, ne pas hésiter à avancer la sienne propre… comme cela, oui ! Délicieux, n’est-ce pas ? Positivement délicieux !


Tout en les embrassant, j’aventurais la main sous leur chemise de nuit, mais en bas cette fois, tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre. J’y trouvais, comme chez vous, adorable jeune fille, une fissure humide, directement atteignable chez elles. Chez vous, il faut contourner cette petite culotte de léger coton. À moins que… Accepteriez-vous ? Grand merci, demoiselle. Je ne vous la rendrai pas.


J’ai dû leur renouveler l’assurance que nulle atteinte ne serait portée à leur virginité. Vous pouvez me faire une absolue confiance, leur ai-je dit. Chez chacune d’entre elles, je n’eus nulle peine à débusquer un petit bourgeon qui ne demandait qu’à être câliné. Oui, tout comme chez vous ! Et si j’y portais les lèvres et la langue, leur dis-je, ce serait encore meilleur. Elles voulurent bien. Vous aussi, n’est-ce pas ?


…Voilà ! J’adore le goût de votre intime liqueur, mademoiselle. Vos soupirs puis vos petits cris ont bien accompagné la joie que j’avais à vous procurer du plaisir. Ma moustache a-t-elle ajouté à vos sensations ? Sophie ne cesse de me le dire… Non, ne rabattez pas trop vite votre robe, laissez-moi me repaître de la vision paradisiaque de votre bijou rose et noir !


Ce faisant, je termine mon récit. Mes cousines ont bien compris que me satisfaire également était un juste retour des choses. Elles n’avaient pas manqué de s’apercevoir que mon membre avait pris une dimension… imposante. Elles étaient d’ailleurs fort curieuses de cet état de chose et souhaitaient depuis longtemps voir et toucher. Pas vous ? Il suffit de déboutonner, d’écarter le bord du caleçon… Vous pouvez tout sortir, ce sera mieux. Soupesez les boules, prenez-les en mains. Oui ! Palpez avec une infinie douceur ; cela roule sous la paume, cela vit. Prenez garde à ce mot.


Quant à la hampe, si fièrement dressée en votre honneur, demoiselle, n’hésitez pas à l’empoigner vigoureusement. D’un mouvement du poignet, de bas en haut et de haut en bas… Bien ! Ce sera en vous, dans vos profondeurs intimes, qu’un jour un tel totem pénétrera. Mais ce ne sera pas le mien, hélas, et croyez bien que j’en suis navré, positivement navré !


Doucement, belle enfant ! Oui, le gland se décalotte. Oui, une petite goutte perle au sommet de la fente. Vous plairait-il d’y goûter ? Je n’insiste pas. Cela ne mord pas, cependant ! Essayez donc ! Ah, vous avez un petit coup de langue absolument délicieux ! … Et vos lèvres sont… Ah, j’adore ! Je vous adoooore !


xxx



J’ai tout recraché dans mon mouchoir rose. C’était salé, épais. Il m’a fallu un peu de temps et quelques amis de mon frère pour finir par trouver cela plutôt agréable. À condition toutefois d’éprouver pour le garçon un peu de tendresse, à défaut d’un amour ravageur qui ne court pas les rues. Les ruts, disait Philippe, bien plus tard ! Et c’est Arnaud qui me fit admettre, un soir de « flirt » comme on dit maintenant, que j’avais un autre orifice… Comme tout cela est loin désormais ! Arnaud, Gontran, Geoffroy, qu’êtes-vous devenus ?


Sur le quai de la gare de Pornichet, une jeune femme blonde attendait cet homme. Elle s’est jetée dans ses bras. Elle était beaucoup trop jeune pour être Sophie de Réan.