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Temps de lecture estimé : 9 mn
11/06/10
Résumé:  Pauline trouve la ressource et le courage pour expérimenter sa nouvelle addiction... hors de la maison.
Critères:  f jeunes bain jardin cérébral exhib fmast nopéné init confession
Auteur : Paulinette89            Envoi mini-message

Série : À petits pas

Chapitre 02
Sortir à tout prix

Résumé de l’épisode précédent : Pauline est contrainte de dormir sous la tente dans le jardin de ses parents en attendant la fin des travaux dans sa chambre que son ambitieux père a commencés. Par accident elle découvre les joies de la nudité en liberté et expérimente nuit après nuit sa nouvelle addiction.




La nuit suivante, assise au pied du noyer, je fixe mon nouvel objectif : en contrebas de la route qui passe devant la maison et qui s’enfonce ensuite dans le parc, coule un petit ruisseau. Ce soir, j’irai m’y tremper les pieds. Ce n’est en fait pas très loin, mais ça nécessite de franchir une barrière psychologique : c’est carrément plus chaud de se retrouver nue dans un lieu public que dans son jardin. J’avoue que la perspective de cette expédition m’a excitée toute la journée. En plus, je sens qu’en m’autorisant à quitter les limites du jardin, je m’ouvre une foule de nouvelles possibilités : je peux potentiellement me déshabiller n’importe où pourvu que j’en trouve le courage. Cette pensée m’étouffe et me terrifie et je réalise tout juste que mon addiction pourrait facilement devenir incontrôlable si je n’y prends pas garde.


Quitter la relative sécurité de la maison et du jardin n’est pas seulement un problème de barrière psychologique cependant, il y a un vrai risque, et ce risque augmente à chaque pas que je fais loin de la maison et de mes vêtements. Je vis dans une petite ville tranquille, un peu trop parfois, on a d’ailleurs l’habitude de plaisanter sur le fait que tout ferme à 21 h. Cela dit, je n’ai aucune certitude qu’il n’y aura personne à se balader, même en plein milieu de la nuit. Je ne peux pas vraiment prétendre connaître tout le monde en ville, ou que tout le monde me connaisse, néanmoins, les chances sont assez élevées que si je suis prise sur le fait, ce soit par quelqu’un qui me reconnaisse. C’est un des paradoxes quand on vit dans une petite ville, on est beaucoup moins anonymes que lorsqu’on est entourés par les habitants d’une grosse agglomération.


Au bout de quelques minutes, je finis par trouver le courage de me lever et d’aller jusqu’à la grille de notre maison. Je jette un coup d’œil circulaire, prends une grande respiration et ouvre le portail. Je fais un pas… ça y est, je suis dehors, une énorme vague d’excitation s’empare de moi. Les mains tremblantes, je ferme le plus discrètement possible la lourde porte et me retourne. Personne à gauche, personne à droite, sans perdre une seconde de plus, je me précipite de l’autre côté de la route, le bitume sous mes pieds est encore tiède, il a fait une de ces chaleurs cette après-midi.


Je me retourne à nouveau, je ne parviens pas à croire ce que je suis en train de faire, c’est pourtant bien la maison que je vois, et moi je suis dehors en tenue d’Ève ! Un délicieux frisson me parcourt. Sans plus attendre, je descends le talus jusqu’au petit ruisseau en contrebas. À cette saison, il y a peu d’eau, il s’écoule tout doucement avec un léger clapotis, c’est tellement apaisant, un court instant j’oublie la situation hors normes dans laquelle je me suis mise volontairement. Les mains sur les hanches, je pivote sur moi-même, observant mon environnement avec une certaine méfiance je dois bien le dire, mais également avec ce sentiment béat indescriptible. Je ne peux m’empêcher de pouffer toute seule, mais qu’est ce que je suis en train de faire ?


Je remonte la rivière jusqu’à trouver une grosse pierre plate au bord de l’eau sur laquelle je m’assois. Je trempe mon gros orteil, brrr, elle est glacée. Je ne sais pas si c’est la fraîcheur de l’eau ou la situation dans laquelle je me trouve, mais je ne peux m’empêcher de frissonner. La lune au-dessus de moi baigne mon corps nu dans sa lumière froide et blanche, je me sens plus vulnérable et exposée que je ne l’ai jamais été. Je me sens indécente, mes petits seins pointent honteusement tandis qu’une douce chaleur commence à m’envahir.


Presque involontairement je commence à me caresser les seins, je ferme les yeux, j’imagine que la lune est un gigantesque spot qui illumine mon corps nu pour un public conquis. Je me vois telle une star du X, dévoilant tout à des milliers de paires d’yeux affamées, cachées dans le noir. Je veux les choquer, les impressionner ; qu’ils me désirent. Je veux être le centre de l’attention, juste une fois dans ma vie. Je m’allonge sur le roc froid et inconfortable, ma main droite descend sur mon ventre, lentement mais inexorablement, enfin j’atteins ma toison. Je relève les jambes, les pieds bien à plat calés sur le roc, j’ouvre en grand et me concentre sur mes sensations, je profite de l’instant.


Le vent tiède caresse mon corps tout entier, je souris à la lune qui me regarde, moi la femme fatale, totalement exposée. Je devrais être terrorisée, mais je ne le suis pas, au contraire, j’ai envie de me toucher, le désir l’emporte sur ma raison, je ne suis plus capable de penser rationnellement. Ma main qui s’était un instant reposée reprend vie, je joue et caresse négligemment mes poils pubiens, remonte sur l’intérieur de mes cuisses, et reviens sur mon sexe encore. Que j’aime ces caresses, quel délice de douceurs !


Lentement mon majeur se fraye un chemin entre mes cuisses et remonte le long de ma fente, je suis trempée, ça ne me surprend pas tant que ça, je souris intérieurement. Je remonte encore un peu, sous mon doigt un clitoris gonflé d’orgueil est sorti de sa cachette, quelques tournoiements joliment orchestrés diffusent dans mon bas-ventre ces sourdes décharges de plaisir capable de m’amener à l’orgasme en quelques secondes. Je m’interromps, reprenant mon souffle, je n’ai pas l’intention de jouir aussi vite, même si mon corps tout entier le réclame avec force, non ! Il faut attendre, me faire attendre. Je quitte cette zone trop sensible et reviens plus au centre, avec science et délectation, je me pénètre. Le plaisir est plus diffus, mais non moins agréable, majeur et index de concert viennent et repartent, la paume de ma main heurtant mon clitoris au passage, envoyant à chaque passe des ondes de plaisir plus intense encore que la précédente.


Je ne tiendrai pas longtemps à ce régime, je vais devoir succomber au plaisir qui m’envahit, se fait plus pressant de seconde en seconde. Cette fois, c’est le moment, je sens cette énorme vague venir de très loin, me secouer, me faire frissonner, ma tête est vide, mon corps a pris le contrôle, je jouis, je jouis encore, je dois me mordre les lèvres pour ne pas hurler mon plaisir. Et puis vient le silence, l’air est toujours doux autour de moi, j’en avais presque oublié l’endroit où je me trouvais. Je reprends mon souffle doucement, les yeux grands ouverts, jamais le ciel ne m’avait paru si beau. Soudain, je perçois le grondement inimitable d’un poids lourd qui approche, mon cœur fait un bond dans ma poitrine.


J’imagine que l’orgasme a temporairement effacé toute réserve en moi, car dans cet état de grâce, je ne ressens aucun besoin de fuir ou de me cacher. Bien au contraire, je me lève et commence à traverser le ruisseau. Il y a peu de courant à cette saison, l’eau ne m’arrive même pas jusqu’aux genoux et ne parvient pas à me sortir de cet état de torpeur. De l’autre côté j’escalade la berge jusqu’à arriver derrière la barrière de sécurité. Je m’accroupis derrière et observe les phares distants qui se rapprochent inexorablement.


Ma petite ville a beau être très ennuyeuse, il y a au moins un truc qui la sort de son isolement : la nationale qui la traverse. C’est l’un des principaux axes de la région, emprunté par de nombreux voyageurs et camions. C’est en partie pour ça que le parc à côté de la maison accueille souvent des camping-cars et des caravanes pendant la nuit en été ; c’est une halte très bien placée pour les voyageurs. Le trafic est quasi nul pendant la nuit cela dit, mais quelques camions continuent de traverser la ville, même aux premières heures du matin.


La maison n’est pas clairement visible depuis un véhicule lancé à pleine vitesse, c’est pour ça que ça ne m’a pas inquiétée outre mesure quand je me promenais à poil dans le jardin, mais cette fois je suis planquée derrière la rambarde de sécurité et un 30 tonnes se dirige vers moi. Il a ralenti un peu en passant dans la ville, mais maintenant il accélère à nouveau en s’approchant de ma cachette. Sans même y penser je me relève et enjambe le rail et je commence à faire de grands signes au camion ! Le doute que j’ai pu avoir à un moment qu’il m’ait vue ou pas, trouve sa réponse lorsque le klaxon tonitruant du monstre se met à percer le silence de la nuit et me ramène violemment à la réalité.


Merde, qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je m’inquiète un moment que le camion ne décide de s’arrêter mais heureusement il continue sa course. Et si le klaxon avait attiré l’attention de quelqu’un aux alentours (ou mes parents !) ? Sans m’attarder davantage, je repasse la barrière de sécurité, manquant de me casser la figure tant je tremble. Je redescends prudemment le talus vers le ruisseau, les yeux et les oreilles aux aguets de la moindre activité. Je m’accroupis au bord du petit cours d’eau et attends, la respiration rapide et le cœur à cent à l’heure. Rien ! Tout a l’air calme, les lumières de la maison sont toujours éteintes, et côté camping-cars, je ne vois pas de mouvement. Ouf, je l’ai échappé belle, c’est que ça fait un bruit effroyable un klaxon de camion !


Je retraverse la rivière, elle me paraît plus froide que tout à l’heure, étrange… Je frissonne. Avec précautions, je remonte vers la petite route qui me sépare de la maison. Une vérification rapide quoique minutieuse m’apprend que je peux me risquer à traverser. Cette fois sans courir, je rejoins le portail de la maison sans encombre. « Trop facile », me dis-je en souriant. Je retourne sur mes pas, et reste un moment au milieu de la route, complètement vulnérable au moindre véhicule qui arriverait. Je sais que je peux me permettre de prendre ce risque, d’une part je l’entendrais, d’autre part il est complètement improbable que quelqu’un arrive à cette heure-ci.


Le marquage au sol me donne une idée : est-ce que je suis encore capable de faire une roue parfaitement droite ? Je prends position sur les pointillés et me lance dans une roue… Impeccable, je suis restée sur les traits, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. J’enchaîne sur une seconde puis une troisième. Je glousse comme une attardée, que je suis peut-être d’ailleurs ! C’est complètement différent comme sensation quand on est à poil, je suis sûre que ce serait un sport beaucoup plus populaire chez les hommes. Allez hop, j’enchaîne avec une rondade ! Presque parfaite. Il va falloir que je me remette à la gym, moi. Je tente l’équilibre, je tiens, je n’y crois pas je suis dopée ou quoi ? Équilibre, écart, alors là, bonjour la vue. Tout d’un coup j’aperçois un mouvement sur ma gauche… prise de panique je tombe à la renverse, heureusement avec souplesse. Je me retourne paniquée… Un chat ! Un stupide chat gris me regarde de ses yeux jaunes, aussi étonné que moi par cette étrange rencontre. Je glousse.


Je suis vraiment complètement folle, je crois qu’il est temps de rentrer avant que ça ne tourne mal. Prenant mes jambes à mon cou, je fonce vers le portail et m’appuie contre sa porte froide. Ça y est, je l’ai fait, ce qui n’était qu’un fantasme cet après-midi est devenu réalité cette nuit.


Je parviens enfin, quoique difficilement, à manœuvrer la poignée réticente du portail avec la discrétion requise. Je referme derrière moi… de nouveau à l’abri ! Je souris pour moi-même en allant me coucher dans ma tente. Allongée, à bout de souffle, sur mon sac de couchage, mon cerveau tourne à toute vitesse. Un inconnu m’a vue toute nue ! Il m’a vue et il m’est impossible de le nier : j’ai adoré ! Et s’il s’était arrêté ? Qu’est ce que j’aurais fait ? J’aurais détalé, ou je serais restée là pour qu’il me regarde encore ? Je ne sais pas, j’ai eu tellement peur quand il a klaxonné… mais ça a été tellement bon aussi.


Je réalise que je suis en train de me faire piéger à mon propre petit jeu, je deviens dépendante, j’ai envie d’aller plus loin. Le sommeil a du mal à me gagner, je suis déjà en train de me demander ce que je ferai demain. À bout de force, je finis par me laisser aller dans les bras de Morphée, un sourire aux lèvres à la perspective de mes aventures à venir.






À SUIVRE