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Temps de lecture estimé : 9 mn
27/06/10
Résumé:  Je marchais sur le sentier. Il faisait chaud, très chaud, sans la moindre parcelle de vent, mais l'ombre des arbres permettait de respirer. En marchant, je me laissai aller à une songerie.
Critères:  fh jeunes vacances bain forêt revede intermast nostalgie
Auteur : Pierrot
Songerie

Je marchais sur le sentier. Il faisait chaud, très chaud, sans la moindre parcelle de vent, mais l’ombre des arbres permettait de respirer. Je ne trimbalais qu’un petit sac que je passais d’une épaule à l’autre plutôt que de le porter au dos. C’était moins pratique, mais évitait les grosses dégoulinades de transpiration.


Le sentier grimpait plus régulièrement que moi. En short et torse nu, j’avais d’ailleurs sérieusement ralenti l’allure pour économiser mon souffle. Depuis plusieurs minutes déjà, mon esprit se baladait loin des semelles de mes chaussures de rando. Fouler le tapis d’aiguilles de pin et renifler leur odeur me ramenait au bord d’un lac où Cécile et moi nous étions trempés après avoir fait l’amour, l’été précédent, quelque part sous les arbres à l’abri des regards. La marche avait aiguillonné nos sens. Nous étions excités et impatients. Rapidement rassasiés, nous avions rajusté nos tenues et, en maillot, étions allés nous rafraîchir. Nous baigner nus, nous ne l’aurions osé. Les alentours n’étaient pas franchement déserts. Seul notre petit coin de verdure nous assurait quelque intimité.


Nous avions grignoté quelques biscuits et bu un peu d’eau avant de nous installer sur nos serviettes, à l’ombre des arbres et dans l’odeur des pins.




Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé sur le dos, un bras le long de mon corps, l’autre passant sous la nuque de Cécile. Les cheveux de mon amie, encore légèrement humides, chatouillaient ma joue. Couchée de côté, la tête sur mon épaule, elle paraissait dormir. J’hésitai à remuer de peur de l’éveiller. Une de ses mains reposait sur mon ventre, entre mon nombril et le bord de mon slip de bain, et je ne pus empêcher mon esprit de se focaliser sur cette particularité. Il faisait calme, Cécile était immobile, apaisée, mais cette main aux doigts à demi repliés, qui flirtait avec l’élastique de mon maillot, commençait à m’obséder.


J’imaginais ces doigts se glissant en douce sous le léger vêtement, j’imaginais le subtil gratouillis des ongles jouant sur ma pilosité, leur frôlement sur la peau douce de ma verge et leur caresse sur les points les plus sensibles. J’étais idiot. Je fantasmais. J’avais envie que Cécile me touche, qu’elle soulage la tension qui montait en moi. Sous mon slip, je sentais mon sexe gonfler, s’étendre, ramper de côté d’abord puis lentement, par menues pulsations, se déployer vers le haut et s’approcher de l’élastique.


Je regardais le ciel, dont quelques pans bleutés m’apparaissaient entre les branches des arbres, et essayais de songer à autre chose, mais sans cesse mes pensées me ramenaient au même endroit.

Cécile soupira, remua quelque peu. Je tournai très légèrement la tête, mais ne pus distinguer ses yeux. Je ne voyais que des cheveux et, plus loin, la courbe dorée d’une épaule sur fond de pierres et de verdure.

Dormait-elle ? Avait-elle ouvert les paupières ? Dans cette dernière éventualité, elle devait s’apercevoir de mon état !


Sa main était-elle plus proche ? Il me semblait que ses doigts s’étaient un peu dépliés, que l’extrémité de l’auriculaire était près, tout près du bord du maillot, à proximité de l’endroit où une bosse suggestive s’efforçait de soulever un élastique.


Il m’apparut que la chaleur s’accentuait. Plus lourde, plus moite.


Mon cœur loupa un battement, mon souffle s’accéléra un bref instant, faisant monter et descendre mon ventre. J’entrepris de me maîtriser, y parvenant au prix d’une menue crispation des muscles abdominaux. J’avais beau tenter de diriger mes pensées vers autre chose, sans cesse elles revenaient vers cette érection de plus en plus puissante et l’envie de sentir la main de ma compagne s’emparer de ma virilité et la flatter jusqu’à apaiser sa tension.


Presque imperceptiblement, Cécile avait bougé. Ou était-ce moi ? Étais-je victime de mon imagination ? Je rentrai doucement le ventre, mais la main demeurait immobile. Lentement, en inspirant et expirant plus profondément, je redonnai du volume à mon abdomen avant de le creuser petit à petit et plus fortement. Une contraction simultanée des muscles péniens permit à mon sexe de s’accorder toutes ses aises. Lorsque je repris mon souffle, mon gland devait soulever partiellement l’élastique de mon maillot. Sans le voir, je le percevais à la très légère caresse de l’air qui cette fois s’infiltrait sous le vêtement.


Cécile remua franchement. Sa main s’étendit, ses doigts glissèrent. Je les sentis s’insinuer un peu, juste à l’entrée, tout près de ma verge qui sans doute commençait à battre au rythme de mon cœur. « Elle ne dort pas », songeai-je. Mais je m’abstins de bouger ou de parler. Tout au plus respirai-je une nouvelle fois profondément, creusant le ventre, comme une invite.


Deux fois, trois fois. La main ne glissait plus.


J’étais tendu, les battements dans ma poitrine se faisaient insistants. Je contrôlais plus difficilement mon souffle. De temps à autre, des contractions parcouraient mon sexe, mais il ne se déplaçait plus : il était droit, déployé au maximum, imaginais-je.


Alors que je désespérais, les doigts s’activèrent à nouveau, rampèrent sur les poils, sous la hampe frémissante où ils s’immobilisèrent tandis que je rentrais le ventre pour leur faciliter l’accès. J’étais au comble de l’excitation. L’envie débordait. Le désir déferlait par vagues depuis le creux de mes reins jusqu’entre mes cuisses, et je n’osais remuer de peur de rompre la magie de l’instant. Je voulais juste que Cécile me caresse. En pensée, je l’encourageais : « oui, vas-y, touche-le, prends-le, j’en ai tellement envie ! »


Ma compagne ne dormait pas. J’en étais sûr à présent, et sans doute regardait-elle sa main, ses doigts engagés sous mon slip, tout contre ma verge, un peu en dessous, prêts à agir. Elle jouait avec mon désir, me laissait languir, s’amusait de mon excitation. Oui, elle observait. Elle ne pouvait faire autrement. Il lui suffisait d’ouvrir les yeux.


Moi, je ne voyais pas, je ressentais et j’imaginais le reste, les paupières closes, nez pointé vers le ciel.

J’eus un frémissement lorsque Cécile poussa plus loin sa main, glissant les doigts de chaque côté de ma hampe, effleurant mes bourses, soulevant ma verge qui tendit mon slip vers le haut. Puis la main reflua, caressa mon ventre creusé.


À ce moment, Cécile redressa la tête et ses yeux partirent à la recherche des miens. Je baissai le menton, rencontrai un bref sourire coquin avant que la tête ne reprenne sa position initiale.

La main de ma compagne s’en alla caresser mes formes par-dessus le maillot. Je sentis la chaleur de sa paume les envelopper au travers de la fine paroi synthétique. Une nouvelle contraction pénienne eut raison de la résistance de l’élastique, qui laissa échapper à son emprise l’extrémité de mon gland à demi dénudé.


Les doigts de Cécile glissèrent, atteignirent le bord du caleçon de bain, effleurèrent le morceau de chair rose à présent offert. Cette menue caresse provoqua un irrépressible spasme de plaisir qui fit tressauter mon sexe tendu comme jamais. Cécile émit un petit gloussement amusé, et écarta la tête pour me lancer une œillade coquine qui en disait long. Sans un mot, elle se lécha doucement l’index, puis l’enfonça brièvement entre ses lèvres. Quand elle le ressortit tout mouillé, elle me sourit d’un air gourmand avant de porter ses regards vers mon bas-ventre. Je sentis le bout du doigt humidifier l’extrémité de mon gland, s’y promener quelques instants, puis s’en aller une nouvelle fois se tremper dans la bouche de mon amie.


Chaque effleurement du doigt humide provoquait dans mon sexe des spasmes d’excitation. Je n’en pouvais plus. Je retenais mon souffle, me mordais la langue, m’efforçais de penser à autre chose qu’à mon engin partiellement exhibé, mais l’orgasme était là, tout proche, brûlant. J’étais au bord de l’éjaculation et Cécile s’en était aperçue.


Elle laissa reposer sa main sur mon sexe, au travers du maillot. Seul son index, à présent immobile, touchait directement l’extrémité de ma hampe de chair, juste sous le frein du prépuce. Je plantai mes ongles dans le haut de ma cuisse, tout près de ma fesse, essayant de chasser par la douleur la vague de plaisir prête à m’inonder. Mon pénis eut une nouvelle contraction, un nouveau spasme avant de s’apaiser légèrement.


Je m’efforçai de maîtriser ma respiration. Je sentis une gouttelette de liquide s’échapper de mon gland, atteindre mon ventre. Mais c’était seulement ça. Rien de plus. Le reflux.

Mais c’était aussi le calme avant la tempête.


La main de Cécile remua, un doigt atteignit la goutte, sur mon ventre, et s’y humidifia. Puis il retourna se poser au bout de mon sexe, juste sur le frein du prépuce. Juste pour y faire quelques menus mouvements tournants, lents, légers, mais bien perceptibles. Ma jouissance montait à nouveau. L’air fusa entre mes lèvres pincées. Mâchoires crispées, je tentais de résister. Cécile était complice. Elle s’amusait. Elle prenait plaisir à jouer avec le mien, retardant sans cesse l’instant fatidique, repoussant l’explosion, me maintenant continuellement sur le fil du rasoir.


Mon corps tremblait. Il se crispait et se détendait. Je n’étais qu’un jouet, un jouet entre les mains de ma compagne. Une petite phalange suffisait. De l’extrémité de l’index, Cécile s’amusait avec mon corps, avec mon plaisir latent, avec mon désir et mes fantasmes.


Le doigt s’immobilisa une nouvelle fois. J’avais l’impression que je ne pourrais pas tenir, mais je résistais, tout frémissant, pendant que mon amie me laissait l’illusion de pouvoir reprendre un peu du contrôle de moi-même. Ce fut de courte durée.


Un petit plongeon sur les restes de la goutte de sperme, et le bout du doigt reprit son manège, plus lentement encore, plus sournoisement. C’était à peine s’il bougeait. Bougeait-il, même, ou mon imagination suffisait-elle à m’en procurer la sensation ?


L’onde de plaisir intense revint peu à peu. Elle montait en moi, faisant cogner mon sang dans mes tempes. Je serrais les dents, respiration bloquée. J’ouvris les yeux, redressai la tête. Le doigt était là, luisant et immobile, tandis que mon bassin était comme tétanisé par son équilibre précaire et désespéré entre la voie du relâchement et celle d’une violente et presque douloureuse extase. J’entendis Cécile rire doucement quand quelques gouttes de sperme suintèrent et coulèrent le long de mon gland. Les spasmes de la jouissance n’étaient pas encore présents, mais lorsqu’ils vinrent enfin, quelques secondes plus tard, je ne pus m’empêcher de pousser un râle de plaisir et de soulagement mêlés.


Je sentis le liquide épais se répandre sur mon ventre, emplir mon nombril, poisser mon pubis. Cécile approcha la bouche de ma joue et je tournai la tête pour prendre ses lèvres. Ses doigts à présent trempés de sperme caressaient doucement la surface hypersensible de mon gland violacé, appelant les ultimes contractions de mon orgasme.


Je fus étonné de la moiteur de son visage, de la transpiration qui humidifiait son nez, ses joues, son front, ainsi que de sa respiration précipitée. Les sourcils froncés, elle me donnait de petits baisers. Je maudis mentalement mon égoïsme. Je n’avais songé qu’à mon propre plaisir. J’échappai aux lèvres de ma compagne, tournai la tête. Cécile en profita pour me mordiller le lobe de l’oreille. Elle relâcha mon sexe qui se détendait, se hissa sur moi et m’embrassa une nouvelle fois, posant sur mes joues ses doigts humides. Deux d’entre eux vinrent remplacer ses lèvres au contact des miennes. Je pensais qu’elle voulait me faire goûter à ma semence, mais c’est une autre senteur épicée que je connaissais bien qui s’offrit à mes papilles.


Cécile sourit en se frottant contre moi. Nous étions à nouveau bons pour la baignade !




J’arrêtai mes pas. Depuis plusieurs longues minutes, je n’étais plus attentif à rien. Je posai mon sac et m’épongeai le front d’un revers de main. Une érection embarrassante gonflait mon short et l’envie de la soulager se faisait pressante. Je jetai quelques regards autour de moi, cherchant un coin propice à m’isoler. Je finis par ramasser mon bagage et reprendre mon avance, à pas lents, toujours en quête de l’endroit adéquat.


Un bruit de voix et de pas s’imposa soudain au calme du sous-bois. Des rires clairs me parvinrent, puis deux jeunes femmes apparurent qui venaient en sens inverse. Lorsqu’elles me croisèrent, elles cessèrent leurs bavardages pour me saluer d’un « bonjour » sonore auquel je répondis le plus naturellement que je pus. Elles étaient jolies, légèrement vêtues, le teint hâlé et l’humeur joyeuse. Je les entendis rire tandis qu’elles s’éloignaient.


J’étais sûr qu’elles avaient remarqué mon érection. On est toujours sûr de ça, dans des circonstances pareilles. C’est comme le bouton sur le nez : on est certain qu’il n’échappe à personne.

En me remettant en marche, je jetai un coup d’œil vers mon short : non, ça ne se voyait pas trop. Pas assez pour le distinguer au premier regard.

Elles n’avaient probablement pas vu ça. Ce qu’elles avaient sûrement remarqué, c’était mon air complètement ahuri !


Cécile me manquait cruellement. Mais ça, ça appartenait déjà à l’histoire.