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n° 13919Fiche technique7938 caractères7938
Temps de lecture estimé : 5 mn
29/06/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Initiation cérébrale au tantra rouge entre les mains expertes d'une tantrika d'origine asiatique.
Critères:  hplusag asie hépilé collection massage nopéné init -articles
Auteur : Jack35  (Le plaisir du texte)      Envoi mini-message
Le tantra rouge

Like a lotus flower

in the middle of a rising smile.


Quel don de soi, cette masseuse : vingt-cinq à trente ans plus jeune que moi, menue, légère, elle use de tous ses membres dans le massage. Musclée, elle appuie avec ses jambes, ses avant-bras, charme aussi le cou avec le menton (le plus inédit), les pieds, les seins (mamelons suractivés), les mains bien sûr. Tout y passera, je vous dis, pour le plus instantané des bonheurs.


Je ne m’attendais pas

à un tel don de soi

de la part de tantrika.


Un appart’ au premier dans un ancien hôtel de maître, à la façade classée, me dira-t-elle. Il est décoré d’une modernité qui rend hommage au Bouddha, représenté à même le mur : noir sur rouge. C’est post-moderne, plein de charme. La chambre de massage est vivifiante. Tentures rougeoyant au soleil.


Peau foncée, elle est originaire d’un des deux immenses pays de l’Asie. Sa peau noire sur ma peau blanche, à peine brunie par le soleil, est un fantasme enfin réalisé.


La nudité de la masseuse remet les deux corps à égalité, assumant sans ostentation notre nature humaine. Assez singulièrement, l’intimité ici est beaucoup plus grande et n’a pourtant rien de bien personnel. J’offre mon corps au massage, mon essence va avec ! Elle instrumente son corps. Le « piège romantique » serait de se persuader que ce don de soi, très perceptible, m’est fait. Il est fait à mon corps, à mon aura, puisque je suis un tout et qu’ils font partie de la définition de moi. Je ne suis pas né ce jour-là. Ce don-massage n’existe que parce qu’il y a paiement de la séance à la fin.


On ne doit pas être loin de la consultation chez un(e) psy. Et je sens que ce massage sera bien plus roboratif que toutes les papotes psychologisantes.


Le massage commence par un large écartement des jambes, qui permettra à la tantrika de s’installer dans l’entre-deux. La position de la masseuse est thérapeutique même si le don de la donzelle est rare. Bienvenu aussi. Je l’ai accueilli avec une joie humble et intérieure. Je m’en suis remis à elle pour cette initiation au tantra rouge qui fait la synthèse sur le corps vivant, de la peau et des deux énergies conjuguées : la mienne s’ouvre à son invitation, la sienne l’autorise à voler « à mon secours » à des fins tantriques. Tant triques, mais si peu finalement. Pas l’essentiel, face à ce vécu si riche dans le partage huilé. Elle se fait sensitive, prête à capter les signaux de mon corps sensible, lorsqu’elle suscite ces joies multiples, y compris celle du jaillissement.


Donner du contenu à mes sensations ; sortir du croire pour pénétrer dans le sentir, le ressentir. « Croire » conduit au faux du genre : « elle est faite pour moi, cette donzelle ! ». Elle a sa vie, j’ai la mienne. Pourquoi les sensations sont-elles apparemment souvent évanescentes ? [Pourtant, les parfums, le goût de la madeleine…]. Ce serait agréable de pouvoir les garder en mémoire aux creux de mes cellules.


La puissance maîtrisée de son corps-instrument-de-massage est inimaginable. Ce corps tantrique se donne tout entier au massage de mon corps/esprit offert à l’inconnu. À l’inconnue. À l’in-con-nue. Au con de la nue qui s’installe, un instant, à cheval sur une jambe ou un pied, le temps pour moi d’identifier sans faille le yoni de la masseuse. Ce geste tactile fera sa nudité certaine.


Les deux faces de mon corps, le dos d’abord, escaladeront la paroi de mes sensations conduites par son énergie mise au diapason de la mienne. Comment ? Mystère du tantra rouge.


Ce savoir-faire, énergie pleine fusionnant avec mon énergie ouverte tendant vers sa plénitude, repose sur un savoir-être immense et étonnant chez une personne si jeune.


La tantrika s’ouvrira agilement à l’énergie du corps allongé, puis alangui. Elle acceptera le partage, j’offrirai l’hospitalité à cette intrusion douce et structurante au creux de ma proxémique intime. L’interpénétration des deux concourra à mon plus grand bien-être.


Les mains palpent, explorent le dedans par d’insistantes pressions, ouvrent mes portes encore closes, avec une fermeté soyeuse. Quand elles auront senti le néant du danger, les jambes de la tantrika pourront presser de toute leur masse tantrique mes jambes, la droite, puis la gauche. Les avant-bras aussi entreront dans la danse sur le dos, l’épaule.


L’huile chaude d’amande douce est généreuse. Elle coulera parfois de très haut, si ardente, dans le creux du dos. Un demi-flacon y passera pendant le massage. Bonheur-instant. Reconnaissance. Le dos fournit l’espace à l’exploration pleine, y compris de ses seins ensemble, séparément ; réactifs. Les mamelons font trace au creux de mes pores, caressent l’imagination. Relaxation.


Le menton de la tantrika affinera mon cou. L’inédit à nouveau. Le don unique de soi est là : corps tendu au-dessus du mien pour offrir l’arête du menton au massage cervical.


La tantrika devra s’y reprendre à deux fois pour que je sorte de ma torpeur, juste un peu, pour me retourner. L’instant me révèle l’humidité de mon lingam.


Et elle repart, toujours de bas en haut. Ses deux pieds feront l’inédit ventral : ils inspirent mon lingam. La décalottée manuelle, hyperhuilée est mémorable. Et quand le maître du cœur aura marqué son accord – il hésitera longtemps avant que le plaisir-instant ne l’emporte –, son art à elle d’extraire mon jus aboutira. Bruit de quatre ou cinq lingettes qui sortent de leur enveloppe; essuyage sans urgence. Elle remontera au-dessus du pubis et huilera à nouveau brièvement mon lingam.


Et la tantrika reprendra l’exploration ventrale, insistera avec langueur, d’un mouvement circulaire, sur l’harmonie intestinale.

Mes bras ont été peu pris en compte, comme incidemment, dans les deux positions allongées. Je me rends compte que l’après-extraction de jus est davantage floue dans mon souvenir cinq jours après.


Un massage du troisième œil aura tout le doigté nécessaire. L’équilibrage à l’orientale a ses points de passage. Cela se termine par une extension. Puis je m’assiérai en tailleur pour lui faire part de mes premières sensations. Déjà mon émerveillement face au don de soi, que son massage est, la fera me remercier de l’avoir souligné.


La chaleur dans la pièce de massage, vécue comme excessive, est-elle la seule responsable des martèlements de mon cœur ? Ou bien le cœur a-t-il maîtrisé le maître du cœur le temps de ce long massage ? Son aveu de frilosité suit tout de suite ma remarque que la chaleur doit être agréable pour les deux.


La discussion est posée, elle à genoux en face de moi et en peignoir, de ce gris discret qui en souligne l’élégance. Sait-elle tout de moi, avec cette sensibilité profondément ancrée en elle ?


Massage au-delà de l’érotique.


La douche sera écoulement sans détergent, pour conserver à la peau la souplesse de cette huile d’amande douce, sans laquelle le massage tantrique n’aurait pas eu la même qualité. La tantrika prendra-t-elle une douche après mon départ ou bien se contentera-t-elle d’éponger l’huile sur son corps ?


La plupart des massages sont uniquement manuels. Celui-ci est corporel : il inclut la totalité des deux corps. C’est un engagement total de la tantrika envers la personne massée.


Vous avouerais-je ma hâte de confier à nouveau mon corps épilé à cette douce euphorie-là ?