n° 13931 | Fiche technique | 44003 caractères | 44003Temps de lecture estimé : 25 mn | 12/07/10 |
Résumé: Au mois de juillet, sur la plage, il faut se méfier des coups de soleil. | ||||
Critères: fh ff vacances plage pénétratio -fbi | ||||
Auteur : Bertrand D (Rêveur solitaire) Envoi mini-message |
En ce mois de juillet 1988, la météo a annoncé du mauvais temps dans toute la France, sauf, naturellement, sur les bords de la Méditerranée. Et la transhumance a commencé. Les troupeaux de « nordistes » ont emprunté la « draille » A9. (La draille, c’est le chemin que suivent les moutons pour aller au pâturage d’été.)
Le soleil est levé depuis longtemps déjà mais la chaleur est encore supportable sur la plage. Encore une belle journée pense Patrick en finissant de nettoyer la salle du restaurant. Il regarde la mer, de l’autre côté de la route. Je vais en profiter pour aller me rafraîchir avant l’arrivée des clients.
Laissant polo et short sur le dossier d’une chaise, il traverse en maillot la route, pique un sprint jusqu’à l’eau, continue à avancer un peu, et se jette à plat ventre malgré le peu de profondeur. Pas moyen de perdre pied ici, il faut s’éloigner d’au moins cent mètres afin de pouvoir bien nager. Mais il n’a pas le temps. Quelques mouvements pour bien se rafraîchir et retour.
La plage est encore déserte à cette heure-ci. Il n’est pas neuf heures, les familles ne vont pas tarder. Ah, une fille, bien foutue, est allongée sur le ventre, chapeau sur la tête, soutien-gorge défait. Elle est blanche comme un cachet d’aspirine. Elle a raison de débuter ses séances de bronzage à cette heure-ci. C’est probablement une habituée, qui commence prudemment avec le soleil.
Quelques clients arrivent pour prendre le petit déjeuner. Patrick reconnaît des habitués, qu’il salue ou à qui il touche la main en passant.
Les derniers clients matinaux partis, il aide ses parents à la cuisine, va chercher le pain, et les commandes. Quand il a fini d’arranger les tables pour midi, de mettre les couverts, il est en sueur. Les deux saisonniers sont arrivés et terminent le travail.
Et il traverse prudemment la route, la circulation est intense. De l’autre coté, on croirait une fourmilière et Patrick est obligé de zigzaguer parmi les corps étendus. Il se mouille, mais ne peut pas nager. Pourtant cette eau, que certains jugent trop chaude, le rafraîchit. Pensant à la fille du matin, il se dit qu’elle a eu raison de profiter du calme pour brunir. D’ailleurs, une autre a pris sa place.
Mais non, c’est elle ! Elle est rouge écrevisse, mais elle est folle !
Il s’approche rapidement, lui touche doucement l’épaule du bout du doigt. Elle sursaute, crie, tente de se lever, retombe en gémissant.
Patrick connaît ce type de comportement, mais c’est la première fois qu’il constate de tels dégâts.
Plusieurs personnes se sont approchées, curieuses. Patrick crie :
Pas de réponse.
Un jeune costaud s’approche. À tous deux ils la prennent sous les bras malgré ses gémissements. Certains apercevant la poitrine découverte, profitent du spectacle. Une fille se précipite, ramasse la serviette et cache les appâts.
Ils l’amènent à l’arrière, dans la chambre de Franck, la mettent à plat ventre sur le lit.
Vite, il me faut prévenir Joël, son père est toubib, il saura quoi faire. Avec son portable, il appelle chez ce dernier.
Patrick est décontenancé, la fille gémit sans arrêt, il ne sait que faire, se demande si elle a encore sa connaissance.
Un grondement de moto, quelques instants après, le docteur entre dans la chambre. Il examine rapidement, vérifie l’état de la brûlée, prend son portable, appelle l’hôpital à Montpellier, indique l’état de la malade. On lui envoie une ambulance du SAMU.
Le klaxon caractéristique indique l’arrivée des secours. Patrick sort afin de les guider. Quelques instants plus tard le brancard ressort, rapidement glissé à l’intérieur du véhicule. La police municipale est obligée de disperser les curieux venus connaître la raison de ce remue-ménage. Le père de Patrick arrête un instant Franck le docteur. Ils sont tous deux natifs d’ici, copains depuis toujours.
Patrick les a accompagnés jusqu’à la porte. Puis rapidement il commence à servir les premiers clients arrivés entre-temps. C’est l’heure de pointe, il faut placer les gens, prendre les commandes et dans la mesure du possible les servir rapidement. Patrick fait la liaison entre la salle et la cuisine où son père, un cuisinier saisonnier et sa mère, opèrent auprès des fourneaux.
À un moment, l’employée en apportant une commande, lui dit qu’il y a deux filles qui cherchent celui qui a trouvé la fille brûlée. Elles pensent que c’est leur copine.
Deux filles sont là quand il sort les bras chargés de la cuisine.
Il prend une autre commande, saisit celle que lui tend la serveuse qui dépose des plats vides.
Passant par la cuisine où il laisse ses papiers, il les conduit jusqu’à sa chambre.
Et il continue son travail.
Trois heures, enfin un peu de calme. Les lave-vaisselles tournent. Patrick prend cinq minutes de repos. Le ronflement caractéristique de la moto de Joël annonce son arrivée. Il a une passagère, en short.
La fille est descendue, se bat pour retirer son casque. Patrick reconnaît l’une de celles qui sont venues se renseigner.
Dans un bruit de tonnerre, l’engin est reparti. Avec lui, elle va avoir la plus grande trouille de sa vie, mais pas pour son pucelage, pense Patrick.
Il reprend son travail, surtout la mise en place des couverts pour le soir et aide à la cuisine. Avec ses parents, il gère le restaurant. C’est le métier dont il rêve depuis toujours, il y baigne depuis l’enfance. Il a suivi des cours à l’école hôtelière et a eu son BTS. Depuis il travaille dans l’établissement. Sa sœur aînée, a préféré entrer dans une banque, elle est montée à Paris, a trouvé un mari et ils ont un enfant. Quant à Patrick, malgré ses vingt-six ans, il n’est pas pressé de se fixer. Grand, musclé, hâlé, un bon baratin, il a tout pour plaire, et il a des occasions l’été. Avec son copain Joël, ils repèrent vite les coups intéressants.
Dominant tous les bruits, le grondement caractéristique de l’engin de Joël signale son retour. Derrière lui la fille descend en titubant, comme si elle était ivre.
Ils sont rentrés prendre un verre au comptoir.
Et le couple est reparti dans un vrombissement effroyable.
*******
Le lendemain Chloé se pointe au restaurant. Elle va voir sa copine à Montpellier veut emprunter le car. Joël lui a offert de la transporter, mais elle a eu trop peur le premier jour, l’a traitée de fou et l’a envoyé promener.
En rentrant le soir, elle s’est arrêtée un instant au restaurant.
En souriant, Patrick appelle son copain, lui expliquant la situation. À sa grande surprise, celui-ci lui semble réticent et lui demande de lui passer Chloé.
Cette dernière, un peu apeurée, prend l’appareil.
Mais elle a déjà raccroché, rend le téléphone et sans dire un mot part à pied.
Le comportement des deux a surpris et désolé Patrick. Son copain a voulu probablement plaisanter, mais Chloé, fatiguée, ne l’a pas compris. Et maintenant comment les réconcilier ? Oh, puis après tout, c’est leur affaire, cela ne me concerne pas.
*******
La journée s’annonce chaude et les clients nombreux. L’incident d’hier a mis Patrick mal à l’aise, même s’il ne veut pas y attacher d’importance. Pourvu que tout s’arrange.
Un feulement sourd, une masse brune passe dans la rue, Patrick est surpris. Il sort rapidement : au loin, c’est Joël qui roule calmement. Il s’est peut-être fait aligner hier et ne veut pas perdre les derniers points de son permis. Mais c’est étonnant qu’il ne se soit pas arrêté. Pourvu qu’il ne soit pas fâché.
Il s’en était douté, la journée a été éreintante. Beaucoup de clients, tous plus pressés les uns que les autres. Des remarques amènes, vivement l’hiver. Mais toutefois, la recette a été bonne, c’est le principal. Assis dans un fauteuil, attablé devant un pastis frais, Patrick se détend en attendant le coup de feu du soir.
En roue libre, la moto vient s’arrêter juste devant lui. Perdu dans ses pensées, il ne l’a pas entendu arriver. Joël en descend et derrière lui, Chloé ! Bon, ils se sont réconciliés.
Elle s’assied de l’autre côté du guéridon.
Un plateau sur le bras, comme un professionnel, Joël dépose les consommations devant eux avec quelques cacahuètes.
Ce dernier se lève et reprend son travail, les clients commencent à arriver. Toute la soirée, il sert, débarrasse, encaisse. Il s’aperçoit soudain que, comme la serveuse, les deux filles débarrassent les tables activant ainsi le service.
Vers minuit, sur la terrasse à l’arrière, ils se retrouvent tous, la maman de Patrick a préparé une table.
Et les jeunes attaquent hardiment le repas. C’est un moment de calme, peu de paroles sont échangées, les uns sont fatigués, les autres un peu intimidées.
À la surprise de Patrick, Chloé est montée derrière la moto. Lui a pris Béatrice à côté de lui. Il n’avait pas eu bien le temps de l’examiner, mais s’aperçoit qu’elle est jolie, qu’elle a de belles jambes, sa mini jupe ne cachant pas grand-chose.
Patrick a apprécié la nuance.
Ils ont retrouvé leurs amis devant la tente.
L’invitation ne saurait être plus directe.
Dès qu’ils se sont éloignés, ils entrent et immédiatement s’enlacent. C’est un baiser qui n’a rien d’amical. Les boutons de la robe de plage cèdent rapidement et Béatrice se retrouve en culotte devant lui. C’est elle-même qui termine le striptease, et agit de même pour son compagnon.
Pas de paroles, les voisins sont trop près. Dans la pénombre les mains remplacent les yeux pour découvrir l’autre. Les seins sont assez volumineux, un régal pour la bouche masculine. La main féminine a apprécié le calibre de l’engin qu’elle enserre. Une manipulation lente, puis elle l’utilise pour un plaisir personnel. Il se révèle plus approprié que ses doigts pour gratter son bouton. En quelques minutes leur désir a grandi et c’est elle qui le place à l’endroit adéquat. Bien que très classique, l’étreinte leur procure des sensations délicieuses sans qu’ils fassent de bruit. Mais le plaisir grandit trop et tous deux accélèrent la cadence. Un bref cri féminin et c’est le bonheur.
Ils se sont séparés, sommairement nettoyés et rhabillés. Puis ils sont sortis.
Avec Joël, ils sont tous deux assis sur les sièges en toile non loin de la tente. Lui, sourit sans rien dire. Le couple d’amoureux les regarde puis s’embrasse sensuellement.
Béatrice embrasse Joël, roule un patin à Patrick. Chloé tend une joue à Joël, puis va vers son copain pour la même opération.
*******
C’est en chantant que Patrick prépare la salle. Il a encore en tête l’entretien sensuel avec Béatrice. Lui qui n’a pas beaucoup de temps, il a trouvé de quoi satisfaire sa libido. Pendant qu’il se remémore cette soirée, le téléphone sonne. Sa maman décroche, puis l’appelle :
Quand il raccroche, il est pensif. Joël vient de lui dire que Dorothée sortait aujourd’hui. Il y a le problème du transport, mais Joël prendra sa voiture. Par contre, il faut qu’elle reste dans une pièce à l’ombre, si possible au repos, surtout sans contact avec le sable. Mais où dénicher une chambre ? Et puis elles sont hors de prix ! Or chez Joël pas de place, il loge déjà dans sa chambre avec son cousin de douze ans.
Tandis que Joël lui parlait, Patrick réfléchissait. Il a pensé : il ne reste qu’une solution : qu’elle vienne dans ma chambre. Je dormirai sur un matelas pneumatique. Et il l’a proposé à son copain.
La voiture de Joël avec les trois filles s’est arrêtée devant la terrasse, juste au moment du coup de feu du soir. Patrick leur a fait signe de rejoindre sa chambre. Il n’a pu se libérer un instant que vers dix heures le soir.
Les trois filles sont là. Il ne connaît pas la malade mais pourtant celle-ci le remercie dès qu’elle l’aperçoit.
Tous les quatre ont souri, la solution proposée est idéale et donnera entière satisfaction. On agira ainsi.
*******
À la fin du mois, les filles ont regagné Paris. Certes, Dorothée ne s’est pas baignée, mais par contre elle a eu son amie avec elle. Béatrice s’estime satisfaite, elle a pu aller à la plage et n’a pas eu à chercher d’homme, Patrick était là tous les soirs.
Elles ont invité ce dernier à monter pendant l’hiver puisqu’il y a moins de travail. Il a promis de venir les voir quand il irait chez sa sœur, après Noël.
Au mois de septembre, Patrick a reçu une grosse enveloppe avec plein de photos, des souvenirs de vacances, la plage, des vues de sites, les filles en maillot. D’autres un peu plus amusantes, elles l’ont pris dans toutes les phases de son travail. Et enfin quelques unes vraiment très intimes. Béatrice s’est laissé flasher par ses copines dans le plus simple appareil, dans des poses suggestives. Et dans la même tenue, Dorothée à montré son dos pas trop endommagé, et une autre de face, toujours sans voile, afin qu’il puisse comparer la peau saine et celle abîmée. Le tout accompagné des remerciements et du rappel de l’invitation.
*******
L’automne a chassé les touristes, du moins les estivants. Car tous les dimanches, le restaurant est plein, et en semaine souvent des seniors viennent profiter du beau temps et de la température clémente.
Patrick et son père suffisent pour assurer la bonne marche de l’entreprise. Ils profitent même du temps libre pour remettre tout en état.
Les vacances de Noël ont ramené un peu d’activité. Mais Patrick va monter chez sa sœur et visiter un peu Paris.
Les filles lui téléphonent de temps en temps, elles ont même envoyé une carte de vœux lui rappelant qu’elles l’attendaient. Il leur a précisé la date de son voyage.
Sa sœur et son beau-frère l’ont accueilli avec plaisir et sa nièce de trois ans lui a sauté dans les bras. Ils ont passé le samedi ensemble, mais Patrick leur a indiqué qu’il comptait aller voir ses amies.
Quand ces dernières ont eu confirmation de son arrivée, elles l’ont invité pour le dimanche à midi, Chloé partant en vacances chez ses parents le lundi.
Ce dernier point a réjoui le garçon. Il a indiqué à sa sœur que probablement il ne serait pas là souvent. Elle a éclaté de rire.
Un peu perdu au milieu de toutes ces filles, il a été soigné comme un coq en pâte. Mais je ne suis pas un chapon, a-t-il ajouté, en regardant Béatrice. Ils ont bien mangé, bien ri et sont restés au chaud toute la soirée. Chloé et Dorothée ne les ont quittés que tard le soir. Patrick, lui, n’est pas parti. Il a simplement téléphoné à sa sœur.
Les retrouvailles entre les deux amants ont été chaudes et ils ne se sont endormis que tard dans la nuit.
Le lendemain matin, le réveil a sonné et Béatrice s’est préparée.
Et elle est partie.
Il est contrarié, lui qui espérait des soirées chaudes, ils devront faire attention.
Durant la matinée, il a mis de l’ordre dans l’appartement, s’est préparé un repas rapide, se promettant de les surprendre ce soir. Il est cuisinier, et il va leur montrer ce que c’est qu’un bon repas.
Il est sorti en début d’après midi pour se repérer et acheter les ingrédients nécessaires pour ce soir.
Dès qu’elles ont ouvert la porte, au lieu de l’odeur de renfermé habituelle, c’est un fumet délicieux qui les a accueillies. La table était prête, harmonieusement parée, Patrick avec un tablier blanc autour du ventre.
Elles lui ont sauté au cou, l’embrassant avec sensualité pour l’une, et pour l’autre une vraie caresse sur les deux joues.
Et tous trois ont éclaté de rire.
Le repas a été une fête, mais Patrick semblait un peu contrarié par la présence de la copine.
Les amoureux sont partis dans la chambre et ont commencé à s’aimer. Pendant leur étreinte, elle lui a susurré à l’oreille :
Et elle a repris ses gémissements de plaisir. Le couple a basculé et Patrick a pu voir la tête de leur amie qui semblait très intéressée. L’une de ses mains, relevant la nuisette, était glissée entre ses jambes et semblait très active.
Patrick a souri.
La porte s’est ouverte et la voyeuse est entrée.
La nouvelle venue s’est agenouillée, a avancé la tête, posé ses lèvres sur celles de son amie. Patrick est follement excité par ce spectacle, il est obligé de cesser ses mouvements pour ne pas jouir.
Et une main timide vient frôler la queue qui s’est retirée de son écrin. Contact timide, mais la main de sa copine lui impose de saisir, d’entourer le gourdin. Elle lui impose de l’agiter, puis de le remettre elle-même dans le fourreau. C’est un supplice de Tantale pour le garçon. Se sentant prêt à éjaculer, il se retire, deux mains féminines l’enserrent, l’agite et il éclate entre elles.
Elle obéit, comme sous hypnose, Béatrice l’attire dans le lit contre elle et l’enlace. Toutes deux s’unissent pendant que Patrick se relève pour mieux voir cette scène inhabituelle pour lui. Elles déploient toutes les variantes de l’amour lesbien. Elles l’ont oublié semble-t-il. Mais ce spectacle a réveillé les ardeurs du mâle, il vient s’allonger dans le dos de Dorothée qui se trouve prise en sandwich. Les filles amorcent un double cunnilingus, le sexe tendu vient se placer entre les fesses féminines. Une main le saisit et amorce un va-et-vient entre ce morceau et la fente humide. Puis elle met en place le sexe.
Et il s’enfonce dans une grotte bien humide qui se resserre un instant à son entrée. Béatrice continue son activité buccale sur clitoris pendant que sa main vient masser les testicules. Patrick s’active, Dorothée gémit, les mains masculines viennent enserrer ses seins, les masser. Et l’homme se vide dans le ventre accueillant.
Ils sont restés tous les trois, longtemps unis, la nouvelle venue entre ses amis. Puis ils sont allés se laver.
Il a accepté d’autant plus volontiers qu’il se sent vidé. Il préfère ne pas songer à ce qu’il ferait s’il restait auprès d’elle.
Le réveil a sonné, les filles se sont affairées, se dépêchant pour aller au travail. En partant elles sont venues l’embrasser amicalement, Béatrice souriant malicieusement.
Et le soir, c’est avec beaucoup de plaisir qu’il les a vues revenir. Pour toutes deux, baiser sur les lèvres, mais sans rien de sensuel. Comme un geste pour lui dire, tu es notre homme, tu nous appartiens.
L’atmosphère est détendue devant le repas simple mais parfait qu’il leur avait préparé. Au moment d’aller au lit, Patrick se demande comment aller se répartir les couches.
Le « ils » en question, impose l’abstinence pour l’intéressée.
Et tous trois sont allés dans la chambre.
Ils se sont caressés, de toutes les manières possibles, et il a baisé Dorothée pendant que leur copine les caressait. Et c’est elle qui est allée coucher sur le divan.
*******
Patrick n’a pas beaucoup vu sa sœur. Il lui a raconté la version, expurgée, de son séjour. Elle s’est réjouie de le voir si heureux.
Cela a été une semaine merveilleuse. Aimé, choyé par deux filles sensuelles, ce fut le paradis. Mais tout a une fin. Lors du dernier repas pris ensemble, il a posé une question délicate à Dorothée.
Il est rentré heureux, mais un peu frustré de n’avoir pu amener Dorothée à la normalité. D’autant qu’il l’aurait retrouvé volontiers. Mais tant pis.
*******
Béatrice est descendue seule l’été suivant. Mais elle n’est pas restée longtemps et ils ne se sont pas aimés. Patrick a maintenant une liaison sérieuse avec une voisine d’enfance, Anne. Elle est plus jeune que lui, il avait vu partir une gamine maigre. Et c’est une fille magnifique qui est revenue de ses études. Ils éprouvent des sentiments sérieux, projettent sur l’avenir.
Ils n’ont pu monter à Paris pour le bicentenaire de la révolution, juillet étant un mois très chargé dans le tourisme. Anne est venue travailler au restaurant, il faut bien qu’elle apprenne à aider son futur mari.
Pendant quelques années, avec les filles, ils ont échangé des vœux de nouvel an. Puis plus de nouvelles.
*******
Le mois de juillet, c’est toujours le coup de feu. Maintenant, c’est Patrick qui est le maître-queue. Son père vient, en dilettante, pour l’atmosphère de la boutique, mais surtout pour donner un coup de main. Anne, la patronne, est à la caisse. Elle se souvient de ses débuts, il y a déjà fort longtemps. Maintenant, c’est Louise, leur fille, qui est dans la salle. À dix huit ans, elle peut bien donner un coup de main. Mais elle n’a pas la vocation. Par contre son frère Léo est aux fourneaux auprès de son père et son grand père. Comme eux il aime ça et compte bien prendre la suite. Ce qui satisfait son papé.
Les commandes arrivent en rafale et les hommes aux fourneaux se démènent. Anne dirige les deux saisonniers ainsi que sa fille. Il lui semble que Louise depuis une paire de jours s’occupe beaucoup de la table dans l’angle, celle qui est le plus au frais. Une femme avec un homme jeune, probablement son fils. C’est sûrement lui, la raison de l’empressement de Louise. Elle a bon goût, il est grand, vraiment charmant. Et surtout elle s’attarde longuement pour prendre la commande, il doit la baratiner. Il me faut surveiller ça.
Il fait nuit, et la plupart des clients sont partis. Ne reste plus que les deux clients de la table du coin. Le garçon se lève, suivi de Louise, et vient auprès d’Anne.
Surprise par une telle politesse, elle acquiesce.
Anne prépare un café puis se dirige vers l’arrière. Quelques instants plus tard Patrick arrive, prend le café et se dirige vers la cliente.
Il s’est arrêté, comme frappé de stupeur.
Il s’approche, l’embrasse sur les deux joues, puis reculant une chaise s’assied en face d’elle.
Patrick est resté muet. La belle fille qu’il a connu, sauvé, baisé n’est plus. Les larmes lui montent aux yeux.
Dans sa tête, le calcul est rapidement fait : janvier à octobre, neuf mois. C’est moi le père !
Patrick ne sait plus que penser. Toutes les deux étaient donc d’accord, et Béatrice était dans le coup ?
Elle s’est tue. Ils restent quelques instants en silence, en se regardant.
Quelques instants plus tard il revient avec Anne.
Ils ont continué à parler un moment. Les deux jeunes gens sont arrivés, se tenant par l’épaule, en riant.
Ils se sont quittés s’embrassant les uns les autres. Patrick a suivi longtemps des yeux ce beau jeune homme, son fils. Il ne sait pas s’il le reverra, mais il ne l’oubliera jamais.