n° 13960 | Fiche technique | 32688 caractères | 32688Temps de lecture estimé : 20 mn | 30/07/10 |
Résumé: Un ami d'enfance vient semer le trouble dans une famille unie. La tentation est omniprésente, tout comme le désir. | ||||
Critères: fh amour pénétratio conte | ||||
Auteur : Jade.E Envoi mini-message |
Ma vie est heureuse. Un mari, des enfants, une belle maison et une situation professionnelle tout ce qu’il y a de plus correct. Tout va bien, le bonheur règne dans ma vie alors pourquoi a-t-il fallu que mon mari retrouve un de ses amis d’enfance ? Pourquoi suis-je en train de tout remettre en question ? Tu as tout, ne cessé-je de me dire.
Il y a de ça six mois, un homme appelle à la maison et demande à parler à mon mari. Ce que j’entends de la conversation me laisse penser que mon époux vient de retrouver un de ces meilleurs amis. Ils conviennent d’un rendez-vous lors du week-end.
Après avoir raccroché, Bruno ne tient plus en place. Les souvenirs remontent à la surface et il nous raconte aux enfants et moi, toutes ces péripéties avec Antoine lorsqu’ils étaient plus jeunes.
Son ami, militaire de carrière a quitté très tôt la région et revient aujourd’hui dans le coin. Bruno m’a si souvent parlé de lui que j’ai l’impression de le connaître. Sa joie de revoir Antoine est communicative.
La semaine passe ainsi. Le samedi, Bruno s’active à recevoir en y mettant les formes son ami et sa petite famille. Il a prévu des grillades et a ressorti les vieux albums et quelques reliques relatives à sa période ado.
À l’heure prévue, la famille Mavent arrive.
Mon mari ouvre la porte, se jette dans les bras de son ami. Une fois le plaisir de se revoir, passé, les deux hommes se présentent femmes et enfants. Lorsque mon regard croise celui d’Antoine, un trouble m’envahit. Son regard est chaud, l’œil est pétillant et son visage inspire l’amour.
Nous passons sur la terrasse, les conversations vont bon train. La famille Mavent est très sympathique. Nos enfants se sont tout de suite adoptés. L’humour, la bonne humeur font que cet instant est convivial. L’impression que nous sommes tous amis depuis des années est le ressenti de chacun.
À plusieurs reprises, mon regard croise celui d’Antoine. Une petite voix en moi me dit : attention danger !
J’aime mon mari, nous sommes un couple uni, je ne comprends pas pourquoi j’ai comme une attirance pour cet homme. Car oui, j’ai bel et bien une attirance. Elle est physique. Je ne connais pas cette envie, elle m’intrigue, m’inquiète et m’attire curieusement.
Lorsque tous sont partis, je me raisonne en rangeant la maison. Il ne te manque rien ma pauvre fille, reprends-toi ! Des amis à ton mari tu en vois régulièrement, celui –ci n’a rien d’exceptionnel alors calme-toi, ne pense même pas à franchir la ligne blanche, n’y pense même pas !
La vie reprend son cours mais je suis hantée par Antoine. J’ai analysé mon trouble pour cet homme et la conclusion est simple, j’aime mon mari, je n’éprouve aucun sentiment d’amour pour son ami d’enfance juste une attirance sexuelle.
N’est-ce pas plus dangereux finalement ? Et puis, je ne l’ai vu qu’une fois, à la seconde rencontre, je me dirai que je devais être en manque ce jour-là et je réagirai différemment. Je ne vais pas tarder à le savoir puisque nous nous revoyons dans cinq jours à l’occasion d’une soirée organisée par un autre copain d’enfance de Bruno.
Ce vendredi soir, nous sommes chez mes parents, nous laissons les enfants en garde pour le week-end. Après le diner, nous rentrons à la maison.
Nous profitons d’être tous les deux pour jouer sans la crainte que les enfants nous surprennent. À peine la porte franchie, mon mari, me plaque contre la porte, me déshabille, me caresse, m’embrasse. Il m’entraîne ensuite sur le canapé où nous faisons l’amour sans aucune retenue. Nous nous retrouvons ensuite sous la douche où notre instinct animal nous fait refaire l’amour plus bestialement.
Le lendemain matin, nous petit-déjeunons en amoureux dans un silence que nous apprécions. Nous prenons notre temps. Qu’il est bon de ne penser qu’à soi. Nos enfants nous réclament souvent beaucoup d’attention et de temps en temps ces petits moments à deux nous font le plus grand bien.
Alors que je suis dans la chambre en nuisette, Bruno me rejoint. Je suis devant l’armoire à chercher ce que je vais pouvoir mettre. Il est d’humeur taquine.
Il se cale derrière moi, m’embrasse dans le cou. Je le laisse faire, ses baisers sont si doux. Il fait tomber une bretelle puis la deuxième. La nuisette tombe, je suis nue.
Toujours derrière moi à me couvrir de doux baisers, ses mains empoignent ma poitrine, il la malaxe. Le plaisir est immense, mon corps ondule, se frotte à lui. Je me retourne, ouvre son peignoir, colle mon corps nu contre le sien et nos bouches se rejoignent. Nos langues s’entremêlent, son sexe durcit. Il me fait presque mal, tant je suis collée à lui. Il m’attire sur le lit, nos mains caressent nos corps jusqu’à ce qu’ils s’unissent.
Bruno et moi aimons autant faire l’amour que parfois baiser ensemble. Je ne suis pas en manque de sexe avec lui. Notre complicité, notre amour est fort.
Il est 12 h 30, nous arrivons chez nos amis. La famille Mavent est déjà là. Je dis bonjour à Anne, la femme d’Antoine, à nos autres amis. Au moment où j’arrive à Antoine, je ressens encore ce trouble. Je ne peux pas mettre ça sur le compte du manque sexuel, depuis hier soir, je suis plus que comblée.
Que m’arrive-t-il ? Je décide d’éviter Antoine le plus possible mais c’est plus fort que moi, dès que j’ai l’opportunité, je vais discuter avec lui. Nous sommes une trentaine, je pourrais l’éviter. Non, je suis attirée tel un aimant.
Lorsque nous passons à table, je me retrouve face à lui. Mon mari est près de moi, Anne a côté du sien. La bonne humeur est là et mon attirance pour Antoine également. Je me violente intérieurement pour chasser toute image de lui et moi en train de faire l’amour. Car oui, lorsque je le regarde, je nous vois tout les deux en plein corps à corps.
Le repas terminé, je quitte la table pour aller fumer une cigarette. Un couple me rejoint, nous papotons ensemble lorsqu’Antoine se joint à nous. Nous avons tous un peu bu, le laisser-aller que chacun a, s’explique. Antoine est très tactile ce qui n’est pas pour arranger ma vision de ce que nous pourrions faire ensemble lui et moi.
Je n’ai jamais trompé mon mari et je n’en ai jamais eu envie non plus. Alors pourquoi là, à ce moment précis si Antoine m’entraîne sur le chemin de l’adultère je le suis sans aucun remord et de bon cœur. Je ne comprends pas.
Bruno nous retrouve, passe son bras sur mes épaules sous l’œil d’Antoine. Je ne sais pas ce qu’il ressent, ce qu’il pense mais je m’en fiche tout ce qui m’importe c’est de chasser de ma tête la vision de nos deux corps copulant ensemble.
La journée se poursuit, la chaleur, l’alcool désinhibe beaucoup de personnes. Les conversations deviennent plus coquines, moins sérieuses. Une soirée entre amis comme nous connaissons tous. Nos hôtes mettent de la musique, la terrasse se transforme en piste de danse.
Nous nous connaissons tous, les hommes aiment à changer de cavalières et à les faire tournoyer plus qu’il ne le faudrait. Les rires fusent, c’est à qui fera le plus l’idiot. Antoine danse avec la femme d’un ami. Je l’observe, je veux voir comment il se comporte avec elle. Je veux m’entrer dans le crâne que cet homme est chaleureux avec tout le monde. Que son regard de braise, c’est juste dans ma tête, que son côté tactile, il ne l’a pas qu’avec moi. Je veux arrêter de m’imaginer avec lui. Je ne danse pas avec lui et j’en suis rassurée. J’ai peur de ne pouvoir contrôler l’effet qu’il me fait.
La soirée se poursuit ainsi. Les hommes sont heureux et pour cause, les femmes ramènent les voitures. Ils peuvent épancher leur soif. La nuit est fraîche, je sors de la maison pour aller chercher dans la voiture mon gilet. J’entends des pas derrière moi lorsque je suis entrain d’ouvrir ma portière. Je me retourne et je vois Antoine.
J’enfile mon gilet, il m’offre une cigarette, s’approche de moi pour l’allumer, mes mains touchent les siennes et je ne peux que constater que cet homme m’attire. Je sais au fond de moi que, tant que je n’aurais pas couché avec lui, je ne serais pas en paix. Je ne me comprends pas, je ne me reconnais pas, ce n’est pas moi.
Nous discutons ensemble de tout et de rien. Notre cigarette est terminée depuis longtemps mais nous ne rentrons pas, nous sommes bien là tout les deux à l’écart des autres.
Rien dans son attitude ne me laisse penser qu’il a le même désir que moi. Il se comporte comme un ami. Nous rallumons une cigarette, nous sommes adossés à la voiture, nos bras se touchent, mon corps est en ébullition. Il n’a qu’un geste à faire et je me perds avec lui. Je ne dois pas rester là, il faut que je rentre, je ne veux pas commettre l’irréparable mais je reste là à profiter de cet instant. Nous voyons la porte de la maison s’ouvrir et mon mari apparaître. Il nous rejoint et nous demande ce que nous faisons.
Quinze minutes plus tard, je décide de laisser les deux hommes dehors et de rentrer. Anne me demande si j’ai vu son mari. Je lui explique qu’il discute avec le mien dehors.
Je suis quand même culottée de lui dire ça, alors que je fantasme grave sur son conjoint et qu’au fond de moi je sais que je n’aurais aucun remord à tromper et mon époux et à faire d’elle une femme trompée.
La conversation s’interrompt avec l’arrivée de nos maris.
Pourquoi ai-je dit ça ! Je ne le saurais jamais.
Il est deux heures du matin, lorsque chacun décide qu’il est temps de rentrer.
À 11h le lendemain matin alors que nous venons juste de nous lever, Antoine sonne à la porte avec à la main un sac de croissants. Mon peignoir s’ouvre juste ce qu’il faut pour qu’il voie ma poitrine. Tout en me faisant la bise, il murmure :
La vue est très agréable.
Je ne réponds pas, file dans la cuisine, préparer le café et resserrer mon peignoir.
Les deux hommes s’installent sur la terrasse, j’emmène les tasses et le café. Nous déjeunons ensemble. Le regard d’Antoine s’attarde régulièrement sur mon décolleté lequel est beaucoup moins prononcé qu’à son arrivée. Mon mari ne s’en aperçoit pas, tout à sa conversation.
La situation devient plus tendue lorsque celui-ci se lève pour aller chercher la cafetière. Le nez plongé dans ma tasse, je sens le regard d’Antoine sur moi. Je lève les yeux, je me perds dans son regard. Je n’arrive plus à m’en détacher, je crois même que je ne fais aucun effort pour me retirer. Mon envie de lui vire à l’obsession. Je l’invite par mon regard à entrer avec moi dans un monde qui m’est totalement inconnu et qui risque de faire du mal à nos familles et à nous- même.
La voix de Bruno brise ce moment intime où lui et moi avons eu des pensées très peu catholiques. Je les laisse reprendre un café et vais calmer mes envies d’un autre sous la douche.
Je les rejoins habillée. Antoine nous souhaite un bon dimanche et part.
Je n’ai pas trop eu le temps de penser à lui ce dimanche, nous sommes allés chercher les enfants chez mes parents.
Un soir de la semaine, alors que je rentre du travail, je retrouve Antoine à boire une bière avec mon mari. Il vient de plus en plus souvent à la maison seul ou avec sa famille. Mon envie de lui augmente à chacune de ses visites.
Nous sommes en été et nous partons quinze jours, je vais peut être retrouver mes esprits pendant ce congé.
Une semaine avant notre départ, je suis en vacances et profite de ma semaine pour m’occuper des enfants. Mon mari travaille, il a pris sa troisième semaine à notre retour. Ainsi les enfants ne vont en garde qu’un mois sur les deux d’été.
Ce mercredi, je patauge dans la piscine avec mes deux canailles, lorsque l’on sonne. Mon mari ne rentre que dans une bonne heure, je me demande qui ça peu bien être. Je mets une serviette autour de moi et vais ouvrir.
Antoine est là à me dévisager.
Je l’invite à aller dans le jardin, histoire que je surveille les enfants. Je retire la serviette et il me découvre en maillot de bain. Son regard en dit long sur ses pensées. Je lui demande de surveiller les petits le temps que je me change.
Je le rejoins cinq minutes plus tard, lui offre une bière.
Je demande des nouvelles d’Anne et des enfants qui sont partis quelques jours dans la famille d’Anne.
La conversation prend une autre tournure lorsqu’il me dit :
D’un ton franc et direct il continue :
Au moment où j’ai eu envie de lui répondre moi aussi, mon fils m’interpelle. Lâchement, je profite de la situation pour m’esquiver.
Je ne veux pas me laisser embarquer dans une double vie ou le mensonge serait de mise. Je crois que je préfère encore fantasmer à en perdre la raison plutôt que de tromper mon mari.
De plus, je sais que je fauterais avec quelqu’un pour qui je n’ai aucun sentiment d’amour. Antoine et moi ce serait juste sexuel. Je ne me vois pas foutre ma vie en l’air juste pour un coup de queue, ça n’en vaut pas la peine. Je me raisonne comme je peux pour ne pas répondre à l’appel que me lance mon sexe attiré par celui d’Antoine.
Je sors les enfants de la piscine, les sèchent sous le regard du copain d’enfance de mon mari. Je ferme la piscine, il vient m’aider. Les enfants sont dans la maison.
Je suis si proche de lui que nos lèvres pourraient se retrouver dans un baiser. Je sens son souffle, je me perds dans ses yeux, je lis son désir, il lit le mien. Ma bonne conscience tire la sonnette d’alarme et je reprends le contrôle. Je m’éloigne, j’essaie d’être naturelle.
Mon mari nous trouve assis sur la terrasse à discuter avec les enfants. Je profite de son arrivée pour aller doucher les enfants et ne plus être si proche de mon fantasme.
Antoine reste diner avec nous.
Plus je le vois, moins je suis persuadée qu’il ne restera qu’une envie non assouvie.
La soirée est simple et convivial. Antoine pars vers 23 h, mon mari va se coucher pendant que je nettoie un peu. Je me couche près de lui, ferme les yeux et pense à Antoine. Je fantasme une fois de plus sur lui.
Je me colle à mon mari. J’ai envie de me faire prendre, pas de faire l’amour. Mon cher et tendre soupire sous mon assaut. Il se retourne, je lui susurre à l’oreille :
Il ne se fait pas prier. Ma demande mélangée a son envie de dormir le pousse à aller vite et sauvagement. Il ne se préoccupe pas de savoir si je mouille. Il me prend les hanches, m’écarte les jambes après m’avoir mise en levrette et s’engouffre en moi sans préliminaire. Il se rend vite compte que je n’en avais pas besoin, ma liqueur coule d’envie.
Il me fourre à grands coups. Mes gémissements augmentent à chaque coup, il me bâillonne la bouche avec une main pour atténuer mes cris.
Je l’invite en m’agitant sur son sexe à aller encore plus vite. Il ne résiste pas longtemps à mes exigences et remplit mon intimité de sa semence. Il asticote mon abricot juste après avoir jouit et je lui offre mon orgasme.
Mon corps est pris de spasmes de plaisir. Il prolonge cet état en jouant avec mes seins. Une fois mon corps calmé, il se retire, me met sur le dos et m’embrasse. J’ai un brin de honte.
Je l’ai trompé. Pendant qu’il me faisait l’amour, je m’imaginais avec Antoine. Pour la première fois de ma vie, j’ai joui en pensant à un autre. Je suis gênée par cette pensée. Nous nous souhaitons bonne nuit et mon mari s’endort. J’écoute sa respiration et mes pensées vagabondent. Je suis tellement dans l’envie de faire l’amour avec Antoine, cette idée m’obsède tellement qu’aujourd’hui je pense à lui lorsque mon mari m’honore.
Je suis au trente-sixième dessous. Comment peut-on aimer quelqu’un et désirer une autre personne pour laquelle nous n’avons pas d’amour ? Comment est-ce possible ? Ma nuit est agitée. Je suis contente de partir en vacances, et j’espère que je reviendrais l’esprit plus serein.
Nos quinze jours de vacances ont été un pur bonheur. Si les premiers jours, Antoine hantait mon esprit, il n’en fut plus rien ensuite. Nous rentrons heureux et reposés.
Je reprends le travail détendue alors que mon mari est encore en vacances. Un soir en rentrant, je retrouve ma petite famille en compagnie des Mavent.
À la vue d’Antoine, mes vieux démons resurgissent. J’en suis à me dire tant que je n’aurais pas gouté au fruit défendu, je ne serais pas en paix. Les cris des enfants me ramènent sur terre. Anne est en forme, elle monopolise l’attention de tous. Nous passons un bon moment avec eux. Ils refusent notre invitation à dîner et nous proposent de partir en week-end dans la maison des parents d’Antoine le week-end prochain. Mon mari accepte sans me demander mon avis.
Lorsque nous arrivons le vendredi soir à la campagne, la famille Mavent nous accueille chaleureusement. La soirée est placée sous le signe de l’humour, les enfants sont aux anges et mon envie d’Antoine est à son maximum pour mon plus grand désespoir.
Le samedi matin, les enfants pètent le feu et veulent aller voir les animaux à la ferme voisine. Nous leur demandons de patienter car nous devons d’abord aller faire des courses. Mon mari soumet une idée qu’il doit trouver absolument géniale, moi pas. Anne n’a pas envie de marcher et encore moins d’aller au village et Bruno non plus. Il décide donc qu’Antoine et moi nous nous chargerons des courses et Anne et lui emmèneraient les enfants voir vaches, moutons, cochons et poules.
Tous sont ravis de cette suggestion, je me plie donc sans rien dire à l’avis général. Je pars panier sous le bras avec « mon fruit défendu » au village. Au bout de cent mètre, Antoine me demande :
Jusqu’au village, nous avons discuté de notre attirance l’un pour l’autre. Cette conversation devait avoir lieu. Antoine est quelqu’un d’intelligent. Je ne connais pas l’avenir mais d’avoir pu lui parler m’a fait un bien fou. Nous avons envie l’un de l’autre mais nous respectons nos conjoints, jusqu’à quand ?
Il n’y a pas de sentiment amoureux entre nous, nous le savons et cela quelque part nous rassure. Nos corps seulement nos corps s’attirent.
Une fois les courses faites, nous nous attablons à un café pour prendre un verre. Nous parlons de nos vies, de nos familles, la discussion est légère.
Mon mari me téléphone pour savoir où nous en sommes. Je lui dis que nous prenons un verre sur la terrasse du seul café du bourg et que s’ils veulent tous nous rejoindre nous les attendons. Il propose à la maisonnée une virée au village qu’ils acceptent.
Avant l’arrivée de notre petit monde, Antoine me demande :
Il pose alors sa main sur la mienne, nos regards se croisent et tout simplement il dépose un baiser sur mes lèvres. Un silence s’instaure alors, une plénitude est dans l’air, nous sommes heureux d’avoir pu partager notre désir l’un de l’autre même si ce n’est que par les mots. Mes lèvres brûlent du contact presque éphémère des siennes. Je suis perdue dans mes pensées lorsque le reste de la troupe arrive.
Je leur en veux de leur intrusion. J’étais en plein songe, songe torride certes, mais si agréable.
Les enfants racontent leur visite à la ferme. La vie de tous les jours reprend sa place. Le week-end a été plus qu’agréable. Nous nous entendons tous bien et malgré le secret qui m’unit à Antoine, il n’a pas de répercutions sur notre entente.
Les vacances d’été sont loin en ce début d’automne. Le train train quotidien a repris. Nous voyons régulièrement les Mavent. Mon envie d’Antoine est toujours intacte et je ne l’ai pas assouvie. Je ne me sens pas pour autant frustrée, j’aime être habitée par ce désir d’un homme.
J’assume mon envie d’un autre, enfin ! J’assume est un bien grand mot, car hormis le principal intéressé je n’en ai parlé à personne d’autre. Nous n’avons pas eu l’occasion d’en rediscuter Antoine et moi. Nos regards sont toujours pleins de désirs. Nos mains, nos bras, nos jambes se frôlent plus qu’elles ne devraient et attisent encore plus notre envie.
Noël approche, mon mari a la bonne idée d’inviter à notre réveillon les Mavent. Je lui en veux, lorsque je vois Antoine, je suis perturbée, je ne suis plus l’épouse attentionnée, je ne pense qu’à une chose que serait une nuit avec Antoine. J’ai envie d’un réveillon de Noel en famille serein.
Antoine refuse l’invitation, Anne sa femme veut le passer avec ses parents. Je suis soulagée. Par contre nous passerons le réveillon du nouvel an ensemble.
Noël est passé, les enfants sont en vacances chez mes beaux-parents. Je suis à mon bureau lorsqu’Antoine me téléphone. Je suis surprise, il ne m’appelle jamais. J’ignorais même qu’il avait mon numéro. Je lui fais part de mon étonnement. Il m’y répond.
Je ne peux évidemment pas refuser.
Ma matinée est très longue, j’appréhende de me retrouver avec lui, seule. Jusqu’ici j’ai su résister à la tentation mais plus le temps passe, plus mon désir de lui augmente. Nous sommes souvent trois lorsque mon mari et moi faisons l’amour.
À midi, je retrouve Antoine en face de mon bureau. Il me tient le bras pour m’embrasser les joues. Ce contact m’électrise.
Je le suis, nous nous asseyons sur un banc, il n’y a pas âme qui vive autour de nous.
Il me donne mon déjeuner. Nous mangeons en silence. Je ne ressens pas le besoin de parler et apparemment lui non plus. Le repas terminé, il engage la conversation sur les fêtes de fin d’année.
Je le regarde et une seule chose m’importe à cet instant c’est qu’il m’embrasse. J’ai envie que ces lèvres recouvrent les miennes, que mon corps froid par la fraicheur de l’hiver se réchauffe avec un baiser.
À cette minute, je n’ai plus de famille, plus de morale, plus d’attache, je veux simplement appartenir à cet homme qui depuis six mois hante mon esprit, mon corps. Le mot obsession prend toute son ampleur, je suis obsédée par l’ami d’enfance de mon mari. À un point tel que je suis prête à tout pour échapper à cette hantise.
Cette petite voix qui m’hurle dans la tête : Attention danger !
Depuis son coup de téléphone je ne l’entends plus, je ne souhaite plus l’entendre. Je veux assouvir mon désir et vivre en paix.
Un sursaut de bon sens me fait lever et lui demander de marcher un peu. Nous marchons l’un à côté de l’autre, un peu trop près puisque régulièrement nos mains se frôlent. Il finit par me la tenir. Près d’un arbre, il s’arrête, se met face à moi, ma main toujours dans la sienne.
Tout mon corps lui crie de m’embrasser. Il me regarde, j’oublie qui je suis, je me perds une fois de plus dans son regard.
D’une voix rauque il parle :
Je perds pied, je m’approche de lui, ma bouche se pose sur la sienne. Ma langue force à peine le passage et nous nous embrassons avec cette passion qu’ont les amants lorsqu’ils ne se sont pas vus depuis longtemps.
À bout de souffle, je me détache de ces lèvres. Il prend ma tête entre ces mains, me caresse avec douceur. Son doigt contourne mon visage, effleure ma bouche. Il me prend dans ses bras, je m’y sens si bien. Je n’ai pas envie que ce moment cesse.
Au bout de quelques minutes, nos bouches s’unissent encore. Il ne ferait pas si froid, je ne sais pas si nous nous ne serions pas déshabillé dans ce lieu public au grand air. Mon corps réclame davantage. J’ai gouté au fruit défendu mais juste gouté, je veux plus.
Je lui susurre à l’oreille :
Il me dégage de ces bras, me prend la main et m’entraine dans le parc. Au détour d’une allée, il y a une vieille remise à l’abri de tout passage. Il ouvre la porte, l’endroit n’est pas très propre, poussière et toiles d’araignée se battent. Il prend une vieille branche au sol et époussète la pièce.
Il ôte son long manteau, le pose par terre. L’endroit est pour le moins insolite mais mon désir est si fort que peu importe l’endroit, il faut que je fasse ce que mon corps me réclame depuis trop longtemps. Je savais qu’un jour cela arriverait, je ne peux me raisonner une fois encore, je n’en ai plus la force.
Nous sommes à même le sol, il enlève mon manteau, le froid m’envahit, mes seins se dressent, il me libère de mon pull, ses mains découvrent ma poitrine. Il la caresse, la masse, la palpe avant que sa bouche vienne titiller mes pointes dressées.
Je n’ai plus froid, une chaleur m’habite. Il soulève ma jupe, fait glisser mon collant. Il laisse mon shorty en dentelle, se contentant certainement d’imaginer mon sexe en ébullition. Il caresse le tissu tout en me reprenant à pleine bouche.
Nos langues s’entremêlent avec force à hauteur de notre désir de plus en plus fort. Il écarte la dentelle, un de ses doigts entre en contact avec mon intimité. Il joue avec mes petites lèvres, se sert de ma liqueur pour m’humidifier encore plus.
Je cherche à toucher son sexe toujours prisonnier de son pantalon. J’ouvre sa fermeture, fouille sous son boxer et enfin je tiens en main sa tige droite. Je me relève, m’approche de son bâton et le prend en bouche. Il en profite pour introduire sa main sous mon shorty.
Il pince mes petites lèvres alors que je me régale de son sexe. Je lui rends sa tige qui commence à couler, retire mes sous-vêtements, m’allonge et l’invite à calmer mes ardeurs. Il s’allonge sur moi, écarte mes jambes, d’une main les soulèvent pendant que l’autre main aide sa queue à prendre possession de mon corps.
Lorsqu’il est enfin en moi, je crie mon plaisir. Il m’embrasse avec le même acharnement qu’il met à me pilonner.
Notre envie a attendu de si longs mois avant d’être assouvie que notre orgasme monte trop rapidement. Nous jouissons ensemble, il retient nos gémissements dans un baiser.
Nous sommes essoufflés comme si nous venions de courir un marathon alors que nous avons simplement répondu à l’appel d’un désir trop longtemps refoulé.
Nous ne nous parlons pas, seuls nos yeux expriment ce que nous ressentons. Je me relève, me rhabille, il fait de même. Il secoue son manteau avant de le remettre.
Nous sommes là, face l’un à l’autre, nous nous regardons.
Je ne réponds pas, mais je pense la même chose et maintenant que la ligne est franchie, que mon imaginaire ne s’était pas trompé, bien au contraire, je sais qu’il y aura une prochaine fois.
Je sais que la culpabilité s’invitera, qu’un monde ou le mensonge sera roi s’ouvre à moi et que je ne ferais rien pour empêcher tout ça.
Ma vie a pris un autre tournant, je vais devoir vivre avec. Il n’y aura jamais d’amour entre lui et moi, juste une envie sexuelle trop forte pour être mise de côté et que mon mari n’arrivera jamais à assouvir malgré l’amour qui nous unit.