Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 13992Fiche technique40257 caractères40257
Temps de lecture estimé : 28 mn
10/08/10
Résumé:  Ma compagne m'emmène visiter la demeure dans laquelle nous nous installerons. Nous nous rendons ensuite dans la grande salle du repas où le Conseil me présente à toute la communauté.
Critères:  fh ffh dispute humour -sf
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Le rédempteur

Chapitre 03 / 07
Thylis et la jalousie

Résumé de l’épisode 1 : Le 19 juin 2010, lors d’une soirée en boîte, j’ai rencontré Thylis, une superbe brune avec qui j’ai misérablement baisé, à moitié bourré. Le 22 juin, Xara, une magnifique jeune femme rousse aux grands yeux verts, a débarqué chez moi, en se réclamant venir de mon futur, où Thylis aurait rapporté ma semence à des fins d’études. D’abord parfaitement dubitatif, je suis obligé de me rendre à l’évidence lorsque Xara m’emmène à bord de son temporeur, une machine à voyager dans le temps, jusqu’à son époque, plus de deux mille ans dans mon avenir.


Résumé de l’épisode 2 : Xara m’a tout de suite présenté trois de ses sœurs, Anya, Eloa et Jiris, qui ont limite insisté pour « s’accoupler » avec moi. Et puis ma compagne m’a conduit jusque devant le « Conseil », une assemblée de femmes âgées dirigée par la « Vénérable ». Celle-ci m’a expliqué qu’en l’an 3572, la Terre avait été frappée par un énorme astéroïde qui avait éradiqué presque toute vie. Seuls une poignée d’être humains avaient survécu, et le peuple de Xara était leurs descendants. Mais un problème les menaçait : peu à peu, leurs femmes n’avaient plus donné naissance qu’à des filles. Et c’est pourquoi j’avais été choisi : fertiliser les sœurs de Xara.





Neuvième lunaison de l’an 539, seconde hexade, 41 h 30 :



Après avoir abandonné le temporeur dans ce qui devait être un hangar, Xara m’avait emmené au sein de ce que les Conseillères avaient appelé leur « Nation ». Et que moi, j’avais plutôt envie d’appeler leur « village ». Quelques centaines d’habitations, tout au plus, massées non loin du « temple ». Assez curieusement, le style était en opposition parfaite avec ce que j’avais vu jusque-là de leurs constructions : ces maisons étaient parfaitement traditionnelles pour un type né comme moi au vingtième siècle. En pierre et en bois, pas très grandes. Par endroits, j’avais aperçu des matériaux qui m’étaient étrangers, et qui me rappelaient le temporeur ou la salle du Conseil, mais l’ensemble me faisait davantage penser à un petit village alpin qu’à une ville futuriste.


Je suivais ma guide à pied en regardant, presque déçu, toutes les bicoques. Elle m’emmena jusqu’à une baraque qui semblait plus luxueuse, plus haute, plus élaborée que les autres.



Elle rougit presque et hésita avant de me répondre timidement :



Nous entrâmes ; l’intérieur était chouette et serait effectivement passé pour luxueux à mon époque, fourni en meubles de toutes sortes, de toutes formes, de toutes matières. La maison comportait deux étages, également richement fournis, au-dessus du rez-de-chaussée, mais surtout, étonnamment, quatre autres en dessous. Et si l’architecture et le style m’avaient jusque-là quelque peu déçu, je fus parfaitement rassuré en découvrant les sous-sols. Déjà, on y accédait par une sorte d’ascenseur quasi instantané qu’on dirigeait en faisant des gestes.


Xara me conduisit en premier lieu au quatrième niveau souterrain. J’eus l’impression d’entrer dans les laboratoires ultra-perfectionnés d’une quelconque agence spatiale. Il y avait plusieurs grandes pièces contenant chacune des dizaines de machines qui m’étaient parfaitement étrangères, et, comme dans le Temple, les murs brillaient, iridescents.



Au troisième sous-sol, j’eus cette fois plutôt l’impression d’entrer dans un laboratoire pharmaceutique ou dans les salles de travaux pratiques d’une université de physique ou de biologie. Je parcourus rapidement les quatre ou cinq pièces, mais en décidant ce coup-ci de ne pas poser de questions pour éviter d’avoir encore l’air stupide.



Elle sourit et remua vaguement la main et nous arrivâmes dans une immense pièce, bien plus grande que la surface apparente de la partie supérieure de l’habitation. Et c’était carrément le délire : sur un côté, il y avait une grande piscine ; sur un autre, encore de grandes machines, qui me firent penser au temporeur ; dans un autre coin, ce qui me sembla être une sorte de salon, avec fauteuils et tables ; un peu plus loin encore, on aurait dit une grande salle de jeux.



Je regardai encore la piscine, bien plus grande que les plus balaises que j’avais pu voir dans les baraques les plus cossues de mon époque.



Elle m’observait soliloquer, amusée. Je m’inquiétai soudain :



Elle me lança le même regard que si elle s’était soudain aperçue que j’étais le dernier des demeurés.



Ben, en fait, non, je voulais pas spécialement, mais bon… Je la suivis à travers tout le niveau de détente jusqu’à un sas bête et méchant qui débouchait sur un grand escalier creusé dans la roche. Il y faisait frais, en comparaison des autres pièces. Xara frissonna, toute nue dans sa jupette. Avec mon tee-shirt, j’étais pas franchement mieux. Nous montâmes rapidement, pour nous réchauffer. Et au bout de ce qui aurait dû être largement cinq ou six étages, nous vîmes un autre sas et l’empruntâmes, laissant l’escalier continuer à monter sans doute vers la surface.



J’écarquillai les yeux en l’observant tourner une sorte de variateur à l’entrée d’une pièce. C’était un de mes vrais rêves de gosse, l’apesanteur. J’entrai après elle dans la « chambre » et décollai après mon premier pas, lévitant sans le moindre effort. Oh ça allait me plaire, ce truc ! Et baiser en apesanteur ! Ouah, le trip !



Elle dut croire que j’étais cinglé, car elle ressortit vite fait. Je m’amusai à flotter encore un peu puis quittai la pièce à mon tour en manquant de me péter la gueule.



J’avisai une table et des sièges entourés de tas de meubles curieux qui devaient probablement faire partie de ce qu’on aurait pu appeler une cuisine.



Ouaouh ! Oui, c’était bien une salle de bains, avec une baignoire et une douche, tout ce qu’il y avait de plus classique, si ce n’est qu’elles étaient réellement immenses.



Cette dernière pièce contenait un ensemble d’écrans et de projecteurs de toutes sortes.



Elle me darda ses grands yeux verts inquiets.



Ce fut mon tour de l’observer soudain comme une extra-terrestre. Elle poursuivit :



Je pouffai d’un rire nerveux.



Elle me regarda, atterrée.



J’étais stupéfait. Fallait absolument que j’essaye ça ! Mais Xara, d’un air dégoûté, ajouta :



Elle fronça les sourcils, mais répondit finalement :



Elle sourit quand même, avant de me répondre :



Nous retournâmes dans la salle de bains et elle tira sur une petite poignée qui dépassait d’une cloison, faisant apparaître une sorte de cuvette de chiottes stylisée et ergonomique.



Elle m’abandonna les « latrines » et fit mine de chercher quelque chose derrière moi. Mais je la devinais m’observer attentivement manipuler mon pénis pendant que j’urinais.



Surprise, elle rougit presque en me tendant innocemment une sorte de petite poire à lavement et en m’expliquant :



Ah, parce qu’en plus, ils avaient la liqueur à caca courante ? C’était bien équipé, leurs baraques…



Je rangeai mes attributs dans mon caleçon et me saisis de sa poire. Et sous ses yeux amusés, je tentai, le plus discrètement possible, de m’injecter le produit dans le cul. J’eus de la peine à le faire sans éclater de rire. C’était une sorte de gel gluant et collant. J’étais pas encore complètement convaincu que c’était moins ignoble que de chier un bon coup.



Je nettoyai vaguement la poire puis me frottai les mains sous une eau effectivement légèrement savonneuse. Á peine avais-je terminé que je fus pris d’un étrange ballonnement qui se conclut par un long pet sonore, interminable.



Elle se marra. Mais en apercevant soudain mon merveilleux ensemble caleçon tee-shirt dans un miroir, je me mis à penser haute couture :



Déchiffrant avec peine mes paroles, elle me répondit quand même finalement :



Ce qu’elle appelait « coffre » était en gros une armoire. Nous en ouvrîmes plusieurs, mais sans franche réussite. Le mieux que je trouvai fut une grande toge blanche qui m’aurait fait ressembler aux Conseillères, et je décidai de garder pour l’instant mon beau caleçon et mon non moins beau tee-shirt.




***




Neuvième lunaison de l’an 539, seconde hexade, 42 h 38 :



Tandis que nous marchions, Xara et moi, en direction d’un grand bâtiment au style presque médiéval, je regardai de nouveau les parties émergées des habitations, qui tranchaient infiniment avec tout ce que je venais de voir.



Nous parcourûmes environ deux cents mètres entre les demeures disposées plus ou moins anarchiquement et parvînmes au pied de la « Grande Salle ». Extérieurement, on aurait simplement dit une vaste grange, avec plein de fenêtres. Xara s’arrêta devant une haute porte.



Ma compagne ne comprit probablement pas mes paroles. Elle m’embrassa simplement, puis m’afficha son sourire espiègle, en plissant ses grands yeux verts. Et elle ouvrit la porte. Un brouhaha s’éleva immédiatement. J’entrai aux côtés de Xara, lui tenant la main.


C’était en fait comme une gigantesque cantine ; ou comme une grande salle des fêtes, ça me rappelait des mariages auxquels j’avais assistés. Sauf que c’était en fait largement aussi hi-tech que les sous-sols de la baraque qu’on avait visitée. Il y avait encore toutes sortes de machines inconnues, et un mobilier étonnant dans des matériaux mystérieux.


Il y avait aussi un nombre incalculable de tables rondes entourées de plusieurs chaises. Moins de la moitié de ces chaises étaient occupées. Le brouhaha s’arrêta presque immédiatement quand nous entrâmes, et tous les regards se braquèrent droit sur nous. Droit sur moi, en fait. Je regardai en tous sens, autour des tables. Il n’y avait que des femmes, effectivement. Presque toutes à demi-nues, simplement vêtues de jupettes que seules les couleurs distinguaient.


On s’avança, Xara et moi, à travers l’assemblée dînatoire, en direction d’une estrade qui était évidemment tout à l’autre bout.



Remarque, pendant ce temps-là, moi aussi, je pouvais les voir. Je zyeutai à tout va, en mode analyse rapide : il y avait des brunes, des rousses, des blondes, des indéfinissables… des jeunes, des moins jeunes, des plus âgées, et même des franchement vieilles… des maigres, des moins maigres, deux ou trois carrément balaises… des très belles, des belles, des un peu moins belles et d’autres, euh… indéfinissables aussi, pour être poli.



Xara ne répondit rien mais sourit. Ça allait peut-être pas être aussi facile que prévu, en fait… Mais en apercevant à une même table Eloa, Anya et Jiris, le moral me revint. Et écarquillant soudain les yeux, je croisai le regard de Thylis, qui me souriait. Je contemplai un instant la merveilleuse jeune femme que je m’étais tapée en boîte la semaine d’avant. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs.


Dans un silence absolu, je montai sur l’estrade, le cœur battant – j’avais beau me raisonner, c’était plus fort que moi. Les Conseillères m’y attendaient. Xara resta en bas et me regarda chaleureusement. Je plongeai mes yeux dans les siens, rassurants, en écoutant le speech de la Vénérable, toujours juchée sur son fauteuil en lévitation.



Je ne l’écoutais plus que vaguement tandis qu’elle racontait quand, comment, et à la suite de quels miracles, elles m’avaient sélectionné puis ramené – y avait un côté « concours bovin »… Je me concentrai surtout sur la foule des femmes qui l’écoutaient, elles, respectueusement. Enfin, la foule… c’était un bien grand mot. En comptant rapidement, je l’estimais à moins de trois cents personnes. Voilà tout ce qu’il restait de la race humaine. Trois cents femmes.


Je parcourus encore une fois l’assemblée du regard ; les plus jeunes étaient visiblement celles qui m’avaient accueilli à ma descente du temporeur, Eloa, Anya et Jiris. Plusieurs, toutefois, semblaient, comme elles, n’avoir qu’une bonne vingtaine d’années. De nombreuses autres ne paraissaient qu’à peine plus âgées, comme Xara ou Thylis.



C’était quoi, déjà, une hexade ? Cent vingt heures, je crois qu’elle avait dit. Bah, ça allait s’il fallait juste que j’en baise une imposée toutes les cent vingt heures. Le reste du temps, je baiserais qui je voudrais.



Ah oui, merde !



La toute vieille aux yeux laiteux marqua une pause hésitante. Xara regardait soigneusement ses pieds.



Ma guide leva vers moi des yeux ravis. Je parcourus rapidement des yeux toute l’assemblée. Et je fus pris d’une envie soudaine :



Cette fois, j’étais peut-être allé un peu loin. Il y eut une sorte de murmure dans la salle. J’observai Thylis, qui me rendait mon regard inquisiteur en souriant légèrement, presque avec insolence. Xara, elle, semblait franchement moins ravie.



La Vénérable rengaina encore un long blabla comme quoi c’était la survie de l’espèce qui était en jeu. Je ne l’écoutai guère et prolongeai mes investigations en détaillant les poitrines nues de toutes ces femmes. Dans l’ensemble, ça le faisait bien.



Pourquoi est-ce qu’elle nous faisait chier avec la météo ?



Elles priaient le temps. Remarque, pourquoi pas.



Il fallait que je réponde un truc pas trop con. Je réfléchis brièvement.



La Vénérable acquiesça du visage en me souriant.



Le brouhaha reprit avec force. Les regards restaient majoritairement braqués sur moi.



Je descendis de l’estrade. Xara m’attendait fermement, avec une drôle de tronche.



Je me marrai direct.



Ah, excellent ! J’avais tapé dans le mille… Je biaisai :



Xara maugréa.



Elle grommela encore. Je changeai rapidement la conversation :



Je la suivis une nouvelle fois à travers la salle, sous les regards inquisiteurs de toutes ses collègues attablées. Certaines me détaillaient soigneusement, d’autres me contemplaient avec suspicion, d’autres encore me dévoraient des yeux. Xara s’installa finalement à une table libre, où je m’assis face à elle. Comme elle me paraissait toujours faire la tronche, je tentai de lui prendre la main. Elle se laissa faire. Je l’embrassai, profitant de ce que presque toutes les autres nous espionnaient avec soin.



Deux pailles géantes apparurent soudain, semblant sortir du centre de notre table. Xara posa les lèvres sur l’une et se mit à aspirer vivement sous mes yeux étonnés.



Et elle se remit à tirailler sur sa paille. J’essayai d’aspirer à mon tour, prudemment. C’était effectivement une sorte de bouillon tiède, sans particulièrement de goût.



Ça me donnait des idées, de la voir presque toute nue suçoter son bâton…



Xara se crispa immédiatement tandis que je levai les yeux pour découvrir le visage harmonieux et la merveilleuse poitrine de Thylis.



L’interpellée répondit d’une voix suave en me couvant d’un regard malicieux :



Xara fulminait. Ses grands yeux verts semblaient lancer des éclairs. Thylis avait parfaitement compris comment la faire rager.



Ah merde ! J’avais oublié que ça ne voulait rien dire, ici. Pfff… Mais Thylis s’assit tranquillement à côté de nous. Une troisième paille sortit instantanément du centre de la table. Et elle se mit à papoter comme si Xara n’était pas là :



Mais c’en était trop pour ma jolie rouquine aux grands yeux verts ; elle se leva et vint sereinement s’asseoir sur mes genoux, face à moi, collant sa poitrine juste sous mon nez.



Xara soupira dans le creux de mon épaule. Avant qu’elle s’agace davantage, je tranchai :



C’est vrai, quoi… j’étais levé depuis sept heures du matin, et pour moi il était sans doute déjà largement plus de trois heures du mat. Xara m’avait « enlevé » à dix heures du soir, on avait mis pas loin d’une heure à venir, et ça faisait bien cinq ou six heures que j’étais là.



J’hallucinai ; ces deux greluches étaient en train de se crêper le chignon. Alors même qu’y avait plus que trois cents humains sur terre, il s’en trouvait encore deux pour s’engueuler. Et pour moi, en plus…



Elles me regardèrent avec circonspection. D’ailleurs, toute la salle s’était interrompue pour me regarder avec circonspection… Je poursuivis à voix plus basse, menaçant en profitant de ma position d’ « élu » :



Ça parut leur suffire. Elles se calmèrent en se remettant à aspirer dans leurs pailles. Mais deux fauteuils volants se pointèrent soudain, m’amenant la Vénérable et une autre Conseillère. Cette dernière ordonna :



Elles s’exécutèrent. Les deux fauteuils volants se posèrent à mes côtés et la Vénérable prit la parole :



Était-ce un reproche ?



Elles s’arrêtèrent et se tournèrent vers moi.



Elles parlaient tranquillement recettes de cuisine comme si j’étais pas là.



Et je me retrouvai seul à ma table, comme un couillon. J’aspirai machinalement à la paille ; tiens, ça avait changé, c’était maintenant un truc sucré, probablement une sorte de coulis de fruits rouges.



Je relevai la tête avec inquiétude. C’était Anya, la blondinette avec qui j’avais déjà baisé, au bord de la rivière, en arrivant. Je me marrai. Mais j’étais vraiment crevé, en fait, et je déclinai :



En regardant sa sympathique poitrine, je fus presque pris d’un remords.



Tandis qu’elle s’éloignait en me promettant de venir aussitôt qu’elle pourrait, je me levai pour rejoindre Xara, assise un peu plus loin.



Et nous sortîmes main dans la main sous les yeux des deux cent quatre-vingt et quelques autres nanas et ceux, coquins, malicieux – et jaloux – de Thylis.




***




Neuvième lunaison de l’an 539, seconde hexade, 44 h 12 :



J’étais parfaitement rétamé et luttai pour ne pas m’endormir. Pourtant, c’était rigolo, l’apesanteur. Nos deux corps nus flottaient librement dans la chambre, au gré de nos mouvements. Et Xara qui avait visiblement très envie de faire l’amour, c’était bien aussi. Mais je crois que j’étais vraiment à bout.



En me marrant, je précisai :



Mais ça ne la fit pas rire.



Devant ses yeux étonnés, et me rappelant qu’il n’y avait pas de nuits, je précisai :



Je nageai dans l’air jusqu’à être tout contre elle et l’embrassai tendrement. Elle était vraiment merveilleusement belle, surtout avec ce petit air désappointé au fond de ses grands yeux verts. Je caressai nonchalamment sa superbe poitrine en lui souhaitant une bonne sieste.


Et je m’endormis quasiment aussitôt.




***




Neuvième lunaison de l’an 539, seconde hexade, 47 h 25 :



Je fus réveillé en sursaut ; il y avait quelque chose d’anormal… une présence ? J’ouvris les yeux et tâtonnai à la recherche de l’interrupteur de ma lampe de chevet. Mais il n’y avait pas de lampe de chevet. Pas plus d’ailleurs qu’il n’y avait de lit. J’étais en train de flotter dans un coin de la chambre où je m’étais endormi aux côtés de Xara. Nous avions dû dériver au cours de la nuit, car nous nous trouvions à cinq mètres l’un de l’autre, et elle était presque tout en haut de la pièce alors que je n’étais pas loin du sol. Sa respiration régulière indiquait qu’elle devait toujours dormir à poings fermés.


Et c’était bien une présence qui m’avait instinctivement éveillé. Dans l’embrasure de la porte se tenait une fine silhouette enchanteresse ; dans la demi pénombre, je ne distinguais que son allure générale, et ses cheveux qui lui tombaient jusqu’au milieu du dos. Je me frottai les yeux en tentant de me redresser quelque peu, ce qui n’était pas mince affaire en l’absence de pesanteur.



La silhouette s’avança dans la chambre et décolla presque aussitôt du sol, s’avançant dans la très faible lumière que les murs émettaient toujours. C’était Thylis. Elle était parfaitement nue et ses cheveux semblaient maintenant flotter tout autour d’elle. Elle se dirigea aisément jusqu’à moi, et parvint à s’arrêter presque juste entre mes jambes. Mon sexe à demi gonflé flottait lui aussi. Instinctivement encore, je resserrai les cuisses.



Avec une sorte de tube à la main, qu’elle me désigna du regard, elle s’avança encore, me repoussant doucement tout au fond de la pièce. Elle écarta mes genoux. Je lui dévoilai tout entier mon sexe qui se gonflait à vue d’œil. Avec un sourire malicieux, elle susurra encore :



Elle abandonna le tube, qui voleta à côté d’elle, et referma une main sur mon sexe qu’elle se mit à branler lentement. Au-dessus de nous, Xara émit un vague grognement. Thylis s’immobilisa et posa un doigt sur sa bouche. Elle attendit un moment, s’assurant que l’autre jeune femme était parfaitement rendormie pour reprendre ses caresses.



La salope ! Mais remarque, je méritais bien ça… Je regardai en direction de Xara, avant de répondre, à voix basse :



C’était la première fois que j’entendais une de ces jeunes femmes parler aussi crûment. Se tirant vers moi à la force de sa main toujours fermée sur ma queue, elle s’approcha encore entre mes cuisses et referma sa bouche sur mon gland à présent tout gonflé. Je retins un gémissement tandis qu’elle entamait une série de lents va-et-vient. Elle me suça divinement, comme rarement on m’avait sucé, longuement, lentement, profondément, puis plus vite, effleurant mon sexe de sa langue agile. J’avais peine à ne pas gémir trop fort. Mais Xara dormait toujours.



Elle se redressa finalement et vint refermer ses bras autour de mon cou. Je parvins à saisir ses hanches et à la guider de telle sorte que mon sexe tendu entre en contact avec le sien, trempé d’excitation ; et d’un coup de bassin qui nous envoya jusqu’au plafond, je parvins à la pénétrer d’un seul coup profondément. Elle ne put réprimer une plainte de plaisir qui fit tressaillir Xara. Je me mis à assener de grands coups de bite aussi rapidement que me le permettait l’absence de pesanteur. Nous allions régulièrement nous cogner au plafond, puis nous rebondissions pour partir dans une autre direction. Ma partenaire ne se privait désormais plus d’ahaner franchement, et Xara ne tarda évidemment pas à s’éveiller :



Prenant appui sur le plafond, elle se propulsa de ses jambes dans notre direction et vint heurter ma partenaire de toutes les forces que lui permettait notre situation. On alla s’écraser tous les trois dans le coin inférieur opposé. Le corps de Thylis fut séparé du mien, et celle-ci se repoussa d’un coup de pied contre le sol pour aller agripper d’une main la chevelure de Xara et de l’autre main visiblement essayer de lui foutre des coups ou de la griffer. Et les deux se mirent à hurler en s’insultant joliment. Je restais un instant dans mon coin, mon sexe toujours bandé à bloc à les regarder essayer de s’étriper. Deux femmes qui se battaient pour moi, ça m’amusait, d’un côté. Mais je finis quand même par tenter de les calmer :



Mais visiblement elles s’en foutaient. À mon tour, je me propulsai vers elle d’un mouvement de mes jambes, espérant les séparer. Mais ces furies avaient déjà changé de place le temps que je les rejoigne.



Pffff ! Elles me gavaient un peu, là… Je débandais à gogo. Mais je revis soudain une scène qui s’était déroulée la veille, lorsque ma guide, me faisant visiter la demeure, avait tourné un variateur à l’extérieur de la chambre en m’expliquant qu’elles aimaient dormir en apesanteur. En me dirigeant comme je pouvais, je parvins jusqu’au seuil de la pièce et en sortis finalement, retrouvant l’étrange sensation de pesanteur. Je me précipitai sur le bouton, à côté de la porte.



Mais je les devinai s’agiter toujours, corps à corps, et grogner ou crier. Sans plus hésiter, je tournai franchement le variateur dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La pesanteur se rétablit peu à peu – pas aussi vite que je l’aurais souhaité, toutefois ; sans doute était-ce une sorte de sécurité – et Xara et Thylis chutèrent assez lourdement sur le sol en beuglant. Je tournai doucement un autre variateur qui déclencha une lumière bleu clair nettement plus intense, puis je rentrai dans la pièce en les engueulant :



Mais je poussai un cri de stupeur en découvrant la scène : les deux jeunes femmes étaient soigneusement enlacées à même le sol ; Xara, au-dessous, maintenait serrée contre elle le corps de Thylis qui la chevauchait et elles se roulaient des pelles à qui mieux mieux.



Elles roulèrent littéralement sur le sol de la pièce, continuant de s’embrasser ; Xara, à présent au-dessus, glissa une main jusqu’entre les cuisses de Thylis. Si je m’étais un instant amolli, je reprenais toute vigueur en contemplant la scène. Amusé, je ressortis pour balancer à fond l’apesanteur. À force de se trémousser, les jeunes femmes finirent par décoller. Ma queue aussi, avait redécollé, et pointait à nouveau vers le plafond… Je pris appui pour les rejoindre dans leur course vers le plafond et parvins à m’arrêter à leur niveau ; je refermai mes mains sur les hanches de Thylis, qui se trouvait au-dessus à cet instant-là et la pénétrai vivement, lui arrachant un gémissement.




***




Neuvième lunaison de l’an 539, seconde hexade, 48 h 31 :



Elles se sourirent, joviales. Bien sûr que moi aussi, ça m’amusait, mais d’un autre côté, je ne comprenais pas. On venait de baiser, tous les trois, et ç’avait été formidable, mais l’instant d’avant, elles menaçaient de s’entretuer



Xara soupira pesamment. Thylis se balança, la tête en bas. Moi je naviguais autour d’elles, benoîtement. On se croisa, Thylis et moi, au cours d’un hasardeux virevoltage ; elle m’embrassa et me susurra :



Oui, cette fois-ci, c’était mieux. La demoiselle avait rapidement joui sous les assauts cumulés des doigts de Xara et de ma queue ; ensuite, je m’étais un peu occupé de ma merveilleuse rouquine, qui avait à son tour explosé de bonheur sous nos caresses conjuguées ; et Thylis avait repris son pied encore une fois en même temps que moi qui m’étais déchargé au fond de son corps – je ne devais pas perdre de vue ma mission…



Ce fut Xara qui rompit le silence, après avoir soupiré une nouvelle fois lourdement :



J’écarquillai les yeux de surprise. Mais évidemment, j’aurais dû m’en douter. De toute façon, ces nanas qui n’avaient pas de mec, c’était pas étonnant qu’elles jouent ensemble…



Excellent ! C’est clair que j’étais tombé à point, dans la cantine, quand j’avais balancé que c’était avec ces deux-là que je voulais habiter. Tu m’étonnes que ça avait mis l’ambiance…



Et l’autre la prit dans ses bras. Moi, grandement, je bâillai.



Je ne savais même pas si elles m’avaient entendu ; elles étaient de nouveau en train de se rouler des pelles. En soupirant, je nageai jusqu’à la porte d’entrée, puis sortis une nouvelle fois pour gagner la « salle de toilette », comme l’appelait Xara. Je me décrassai rapidement, pissai un bol, et retournai dans la chambre pour finir ma nuit. Quand j’y revins, les deux merveilles étaient en train de se masturber mutuellement. À croire que ce que je leur avais fait ne leur suffisait pas ! Je m’étendis virtuellement dans un coin de la pièce, en prenant garde à un espèce de filet de sperme qui flottillait plus ou moins en boule pas loin des deux jeunes femmes. Et je ne tardai pas à me rendormir.




À suivre…