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n° 14081Fiche technique10752 caractères10752
Temps de lecture estimé : 7 mn
10/10/10
Résumé:  Une jeune trentenaire va rejoindre en train un homme avec qui elle a eu l'espace d'un soir une relation charnelle puissante. Le train est en retard, ce qui lui donnera l'occasion d'évoquer les souvenirs troublants de leur première fois.
Critères:  fh grossexe train amour hdomine cérébral revede fellation humour
Auteur : Lily-C      Envoi mini-message
Broadway !

Il paraît que le train c’est romantique, et que ça porte bonheur aux amoureux.


Voilà qui tombe bien, parce que j’ai rendez-vous avec Roméo pour la première fois chez lui, et j’espère bien que le week-end sera rodéo !


Valise en main, lunettes noires, l’allure altière, je regarde mon train entrer en gare. Dans une paire d’heures, j’aurai sûrement l’air moins assuré, peut-être même les mains un peu moites, ou la gorge sèche, ou tout ça à la fois, mais qu’importe j’y vais !

Je m’installe côté fenêtre, rassérénée par le fait que, somme toute, l’attente sera de courte durée.


Oui, c’eut été vrai sans compter les retards.


Que serait un premier rendez-vous sans la douce romance des retards de trains ?

Celle-là même qui nous fait piaffer d’impatience des heures durant, qui nous retient aimablement prisonniers bien au delà du nécessaire, dans une rame bondée et bruyante alors que notre âme n’aspire qu’au sexe.


Aaaaah !

Bien sûr, le bar est fermé… rien à boire… rien à manger ! Et rendre l’attente plus agréable en se caressant la craquette dans les toilettes n’est guère possible non plus tant le lieu d’aisance est… indescriptible ; pour lutter contre le désœuvrement, j’écris mentalement des lettres de réclamation : « Si vos toilettes permettaient que l’on s’y sente assez bien pour s’y faire du bien, je prendrai plus souvent le train… »


J’ai la vessie bien pleine aussi, elle fait pression sur mon bas-ventre ; j’hésite entre énervement et vague excitation. Le retard aurait-il un potentiel érotique sur ma pauvre vessie ? Une idée à creuser… Finalement je me laisse porter par mes pensées, et mes pensées filent toutes vers ce rendez-vous.


Je dois quand même préciser que ce n’est pas exactement notre tout premier rendez-vous. C’est en fait le deuxième. Mais quand on aime, on ne compte pas, c’est donc toujours un peu la première fois, non ?


Et puis, notre toute première fois a été si particulière qu’elle ne peut pas compter réellement, ou alors plutôt comme une hors-fois. Quelque chose d’unique et de magique.

Je me souviens. J’aime bien me souvenir. Je ne faisais pas la fière cette hors-fois-là, toute mon assurance de femme épanouie dans sa belle trentaine avait disparu. Je ne sais pas expliquer cela. Sûrement parce que j’avais pressenti qu’il ne serait pas un amant comme les autres…


La soirée avait été agréable, regards complices, sa main dans mon dos par moments, douce et ferme à la fois, sa voix chaleureuse. De mon côte, c’était un peu l’affolement général des sens, sans même l’excuse de l’alcool puisque je n’avais pas bu une seule goutte ; tout cela assorti de mon rire bête, le rire caractéristique de la femme qui rit moitié dans ton lit.

À un moment donné, nous nous étions retrouvés seuls dans mon appartement, et il faisait sacrément nuit.

Il y avait ce désir entre nous, bien palpable (si si…). Je riais à gorge déployée à tout ce qu’il racontait. Je me sentais infiniment maladroite… et cela m’était égal, j’étais bien !


Je désirais néanmoins, sans vraiment oser, j’imaginais, empourprée, nos corps soudés par mon petit sirop…

Mais plus je sentais l’échéance se rapprocher, et plus j’avais en quelque sorte peur.

À brûle-pourpoint, je lui ai proposé une douche, un verre, un peu de musique, histoire de tergiverser ! Il m’a alors saisie à bras le corps, pour nous mettre raccords.

J’ai retrouvé mes esprits juste le temps de les reperdre en disant :



Une fellation ! Brillante idée pour l’éloigner de mes fesses, mettre mon petit cul à l’abri !

Et puis, ne dit-on pas des plaisirs de la bouche, qu’ils empruntent à l’éternité quelques magies, à partager, à l’envie ?


En prime je me languissais de découvrir son sexe. Toute la soirée j’avais couvé du regard son entrejambes ! Je m’interrogeais sur ce que j’allais y trouver ; je me demandais à quoi allait ressembler sa queue, si j’allais l’aimer, un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout !


Je me suis attaquée à son Levi’s 501 comme on gravit l’Anapurna, c’est à dire avec respect et méthode. J’ai débouclé la ceinture, fait sauter les boutons un à un, avant de toucher le coton noir du boxer, le visage halluciné, la respiration courte, et il va sans dire, le berlingot tout ému dans ma petite culotte.

Ayant retrouvé là enfin toute mon assurance, je me suis enhardie à glisser ma main dans le pantalon à la conquête de sa virilité fantasmée… J’ai dû faire une tête un peu vulgaire à l’idée de toucher sa queue, mais je suppose que dans le feu de l’action, il n’a pas dû y prêter trop attention. Ma main progressait à tâtons, sans toujours rien trouver de consistant quand soudain :



Oui, c’est affreux, à notre tout premier rendez-vous, non seulement j’étais aussi effarouchée qu’une pucelle son soir de noces, mais en plus j’ai eu cette réplique extraterrestre quand j’ai glissé ma main dans son pantalon.

Roméo m’a vite rassuré.



Il a dit ça humblement, Roméo, mais moi soudain je me suis sentie touchée par la grâce : elle dépasse ! Nom de Dieu, elle dépasse ! Roméo a une grosse bite ! Aurais-je enfin trouvé l’homme de ma vie ?


Je fais partie de ces femmes qui savent, pour avoir essayé, que la taille du sexe ne compte pas vraiment, certes, mais je fantasme néanmoins sur des dimensions, disons, respectables.

Hypnotisée, j’ai déplié sa bite hors du pantalon, puis je l’ai caressée doucement, comme une chose curieuse qu’il fallait apprivoiser. Elle était bien dure, elle sentait bon, à l’approche de mes lèvres et de mon souffle chaud, son gland se gonflait en guise de bienvenue et m’encourageait à l’avaler. Entre mes cuisses, c’était Broadway !


J’ai d’abord léché son sexe à grands coups de langue comme si je dévorais une glace italienne un après-midi d’été. Très vite, je l’ai enfoncé dans ma bouche. Il haletait à grand bruit, je trouvais que ça manquait d’élégance, mais j’ai fait mine de ne rien remarquer tout en m’efforçant de m’appliquer. Il a posé ses mains sur ma tête pour m’imprimer son rythme. À un moment, il m’a dit des mots d’amour dans une prose absolument délicieuse :



J’étais au paradis ! J’en avais même oublié mes peurs ! Il a dû le sentir parce que c’est là qu’il s’est libéré de mon étreinte buccale, il m’a déshabillée lentement tandis que j’écumais et que je tremblais. Il s’est écarté de moi pour me regarder. J’avais un peu honte d’être nue. J’ai tenté de mettre mes mains devant mes seins, il me l’a immédiatement interdit avant d’ajouter :



J’ai obtempéré. J’ai senti le rouge me monter aux joues, puis mon sexe gonfler et éclore sous son regard inquisiteur, ses mains exploratrices, enfin je me suis sentie ruisselante, au bord du cri.



Sa main m’a saisi par les cheveux, m’a enfoncé la tête dans l’oreiller, comme ainsi ordonné.

Fascinée par sa volonté toute bandée, si dure en moi, jusqu’au fond, mmmh… là… bien au fond, j’ai obtempéré avec cette lenteur, presque figée, es-soufflée, caractéristique de l’imminence orgasmique.

Cuisses écartées, fesses bien relevées, cambrure à la rupture.

Un murmure, un souffle ému, ténu :



J’ai eu un peu mal comme si c’était la toute première fois, ma bouche a inventé des grimaces nouvelles pour mes lèvres qu’il a embrassées encore et encore, avant de me baiser encore et encore. Cette nuit-là il m’a faite sienne, il m’a faite chienne. Je me sentais un peu amoureuse tout compte fait.


Terminus !

Le train entre en gare et me délivre de cette si longue attente et de mes troublants souvenirs. L’heure est tardive.

Une voix venue de l’espace nous présente des excuses pour ce retard, et nous invite à une collation de consolation pour nous remettre sur pieds.


J’aperçois Roméo sur le quai, la bouille un peu ensommeillée, comme nous tous en fait ; il me fait de grands signes de la main, qui ne passent pas inaperçus, une vraie chorégraphie ! Il me fout un peu la honte quand même…


Il semblerait que de voir Roméo m’attendre sur ce quai de gare, au milieu de la nuit, touche le cœur des voyageurs qui s’émerveillent et me traitent de « petite veinarde », sourire aux lèvres.


Radieuse je salue donc moi aussi Roméo en moulinant des bras, et déclame solennelle à toute la rame et à ses passagers ici présents que « Je cède ma collation SNCF pour m’enfuir illico avec le beau brun, là, sur le quai ! »


Clap Clap Clap ! Acclamations ! Ovation générale !

Impossible de savoir si c’est pour saluer mon élan romantique ou pour ma part croissant-café-sncf ?


Qu’importe, au final, moi je profite de ma minute de gloire avant de filer avec le beau brun ! À cet instant précis, lui et moi sur ce quai de gare au milieu de la nuit, je ne sais deviner quelle sera la nature exacte de notre relation balbutiante ; qu’importe je suis une aventurière des temps modernes qui fait la nique aux « catherinettes », et puis je le sens là, j’ai le cœur qui bat très fort.


J’ai toujours aimé qu’un homme m’attende sur un quai de gare.