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n° 14090Fiche technique46153 caractères46153
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Temps de lecture estimé : 32 mn
13/10/10
corrigé 12/06/21
Résumé:  Le fils, conduit à la messe, perd le fil, conducteur. Marcelle, enduite de la fesse, pervertit le civil, conducteur. L'ascension sans cesse ressassée s'avance pourtant !
Critères:  #exercice #tutu #drame #nostalgie #personnages h fh hagé fagée jeunes couple collègues plage travail train bateau fsoumise voir odeurs hmast massage fellation cunnilingu pénétratio fsodo
Auteur : David Blonfali            Envoi mini-message
Si par des nuits diverses, un fourrageur

Je hais les dimanches. La faute aux bondieuseries. Le « repos » dominical. Tu parles !


« C’est l’heure de la messe». La phrase terrible. Implacablement lancée par ma mère chaque semaine. Ma mère ? Comment vous dire… Un tyran à la maison. Des gestes impérieux, des sourires funestes, des mains pleines de gifles, un regard de procureur, jusqu’à son chignon court et sec qui, même lorsqu’elle nous tourne le dos, continue de nous menacer.


« C’est l’heure de la messe.». On craint ces mots plus que tout. On sait qu’ils vont venir. On les attend même. Pour être débarrassés, pour sept petits jours. Lorsque la sentence est tombée, nous savons que nous n’avons plus qu’à courber l’échine et à prendre le chemin de la porte. Mon père n’en mène pas plus large que nous va ! Qui irait affronter notre Pol Pot domestique ?


Bref… Nous voilà en route, ma chère maman, mon pauvre père ainsi que mon frère et mes deux sœurs. Des malheureux traînés à l’échafaud n’auraient pas moins d’entrain que nous. Je fixe mes chaussures. L’une, l’autre, l’une, l’autre. Quelle poisse ! J’entends bientôt d’autres bruits de pas. Je regarde. Nous ne sommes pas les seuls condamnés. Maigre consolation ! Il en sort d’un peu partout. Des groupes comme nous, entraînés eux aussi par leur sergent-maman vers l’église. Et puis il y a les vieux. Ça cahote de la hanche à qui mieux mieux.


Bientôt le flux de désespérés se rapproche, la convergence est imminente. C’est dingue le nombre de vieux ! Empressés, dandinant presque. Sans doute ont-ils hâte de supplier le très Grand de leur accorder quelques heures de rab dans leur carcasse pourrie ? On peut à présent bien entendre les tousseries catarrheuses prophétisant leur dernier râle.

Les déliquescentes articulations à qui l’on demande l’impossible couinent de concert avec les glaviots étouffés par des mouchoirs déjà engorgés. Tous sont autant d’invitations insistantes à aller, tout de suite !, juste derrière l’église, au cimetière. Ce tintamarre nous accompagne alors que le clocher – hideux – apparaît, empourpré d’orgueil à l’annonce de la glorification hebdomadaire de son austérité amère.


Le perron de l’église maintenant. On joue des coudes. Les petits groupes se resserrent, se font face, se jaugent. Le menton très haut, les sergents-mamans ne lésinent pas sur les coups de botte, l’air de rien. Tout à coup, une rondeur chaude vient s’écraser sur mon bras. Une jeune fille a projeté – malgré elle ? – son sein contre moi.

Le temps que je réalise, la demoiselle est avalée par l’église ne me laissant que son effluve, un parfum envoûtant, très féminin, qui emporte mon nez loin d’ici.


Alerte ! Je vois la robe de ma mère bouger. Trop tard ! Pas le temps d’esquiver et un éclair de douleur m’assaille. Ma distraction olfactive l’a retardée, on a perdu au moins deux bancs. D’où le coup de talon sur mon tibia. Logique.


On s’enfile dans notre rangée. Je regarde ma jambe endolorie. Je la frotte. Comme à mon habitude je garde le nez vers le sol, simulant tant que possible un profond et respectueux recueillement. Pour de bon, je m’arc-boute au-dedans, je me prépare à encaisser. Je bande tous mes muscles, mes phalanges blanchissent.

Comme chaque fois je me demande si je ne vais pas exploser durant cette maudite messe, bondir en éructant de rage. Et puis ces bruits de cochons souffreteux tout autour de moi. Mes oreilles noyées dans ce vacarme assourdi en bourdonnent d’angoisse. Les vieux ! Ah les vieux et leurs grouinements humides ! Les vieux qui reniflent, qui se grattent, qui pètent ! Ils me répugnent tous ces vieux. Ces fruits rabougris et laids qui refusent avec hauteur de se retirer de la corbeille.


J’en suis à ces considérations, le menton collé au torse lorsque je sens à nouveau le parfum de tout à l’heure. Je relève le nez. Elle est là. Assise, juste devant moi !


L’église haïe, exécrée, disparaît. Je regarde cette jolie nuque. Des cheveux châtains, tirés. Mais par bonheur nombreuses sont les mèches rebelles. Elles ondulent dans tous les sens sur cette peau claire. La large échancrure du col me montre le haut de son dos. Cette peau chaude, vibrante, juste sous mon nez, m’affole. Je me fais violence pour que ma main n’aille pas à sa rencontre. Une peau blanche, des grains de beauté : Douze ! Comme les apôtres ! Alors que défilent les psaumes et les Alléluia, je compte et recompte sans cesse ces perles brunes.


Je me recule pour tenter de la contempler dans son ensemble. Je me penche, m’avance, bref me contorsionne pour me la figurer sous toutes les coutures. Son buste bientôt s’amincit sur une taille fine et élancée. Mes yeux essayent de deviner la forme, plus bas. Ses fesses. Les plis incalculables de sa robe bouffante m’en défendent. En collant l’épaule contre celle de ma sœur je parviens à voir son sein gauche. Jeune encore mais haut et déjà gros, gonflé, haletant, prometteur.

Il n’est pas exagéré de dire que je suis très excité à présent et que si mes gesticulations primesautières n’ont pas été repérées par ma mère ça n’est que par pur miracle. Ben quoi, on est dans une église non ? Je dois reconnaître au bon Dieu d’avoir bien choisi le moment de me rendre la monnaie de toutes les pièces qu’on m’a extorquées pendant des années.


Je souffle comme une locomotive et l’élue de mes sens ne peut bientôt plus ignorer l’air chaud venant s’écraser sur sa nuque. Elle pivote doucement, son menton apparaît, si joli ! Son œil en coin se pose sur moi. Je tremble d’exaltation mais aussi de honte, les joues rouges, la bouche humide, j’ai peur d’avoir postillonné. La belle fait alors un petit sourire complice. Mon cœur bat à rompre.


Bientôt, faisant mine de réajuster son assise je la vois reculer nettement les pieds sous son banc. Sa robe, dragon de sa chasteté, reste coincée par le genou : vaincue, elle remonte jusqu’à mi-mollet et laisse se découvrir des petites chaussures noires, de courtes chaussettes blanches à dentelle et ses fins mollets ! Hmmm !

Ses pieds reposent en équilibre sur leurs pointes. D’abord immobiles, ils oscillent soudain en rythme. Leurs bravos m’appellent ! Elle m’appelle ! Je tends mes pieds et bientôt nous jouons chacun avec ceux de l’autre. La chaleur de sa peau traverse la toile de mon pantalon. Je grimpe le long de ses mollets jusqu’à être bloqué par le banc.


Notre bourreau à chasuble nous demande alors de nous lever. Instant de panique car je reste quelques secondes coincé avec mes jambes au fond du rang de devant. Grâce au ciel la vieillerie vient à mon secours via un genou bicentenaire – au moins– qui rend brutalement les armes.

Un homme s’effondre, hurle, les autres crient à leur tour. Ces larynx surannés sont sollicités avec une violence qui les offusque, ils se rebiffent, déclenchant une salve d’expectorations qui n’en finit pas.


Pendant ce brouhaha je ne pense qu’à cette fille, debout juste devant moi. Elle me jette des petits regards. Je louche sur son bras nu, fin. Je lorgne sur sa main si souple, si fraîche. N’y pouvant plus, je tente, je l’attrape dans la mienne. Je guette sa réaction. D’abord rien, pas un tressaillement. Rien ! Mais son cou s’est un peu raidi. Elle regarde droit devant elle. Puis sa main s’anime, se retourne, ses doigt se délient, glissent, forcent mes phalanges. Ses petits doigts si fins, vernis, chacun parfaitement encastré entre deux des miens, ils me serrent. Quel délice ! Ma main libre se pose sur sa hanche. Elle sursaute, pour le coup. Sa main se dégage durement et elle se colle au rang devant pour me fuir. Zut !


Le calme est presque revenu. Des chiffons gavés de glaires sont appliqués d’autorité sur les gueules encore secouées de spasmes. La messe se poursuit.


Enfin, l’impossible se produit. À force de durer, de se répéter, de recommencer incessamment les mêmes gestes éternellement abscons, on est bien obligés de se persuader que ce cauchemar ne finira jamais. Alors que je n’espère que ça, à chaque messe, la délivrance me surprend comme un poisson au bord de l’asphyxie qu’on remet à l’eau. Quelques secondes d’ahurissement sont nécessaires pour se laisser convaincre que le supplice est terminé.


Pourtant c’est un spectacle, la fin. Si l’entrée dans l’église fait la part belle à la hargne des gagne-petit, aux hypocrites besogneux du centimètre, en revanche la sortie est bestiale. Une fois que ça a compris, ça se lève et ça galope tant que ça peut. Tu mettrais le feu à la bergerie que les moutons ne s’en iraient pas plus vite.

Les faux-semblants sont à présent délaissés, on se rue proprement. On griffe, on mord s’il le faut, on insulte en tous cas. L’église gerbe ses fidèles. Par la grand porte aux battants rabattus, ce vilain clocher a maintenant une chouette diarrhée. Il en perd tous ses dévots jusqu’au dernier.

Bien vite je suis éjecté par cette marée. Encore à la traîne, je vois mon bataillon s’en aller devant moi. J’aperçois en arrière mes douze grains de beauté précédés de leur belle poitrine. Je ne l’avais jamais vue cette fille, elle va être emportée par ce torrent. Je ne la retrouverai jamais ? Mon esprit tourne à toute vitesse. Sa main si douce, ses deux belles pommes, sa nuque.


Subitement j’oblique ostensiblement. Je m’extrais du fleuve de post-mystiques et j’effectue une boucle pour revenir m’adosser à un contrefort de l’église. Cet épais mur casse le son et je me retrouve seul tout à coup, dans le silence. Quelques oiseaux piaillent. Qu’ai-je fait ? Qu’espère-je ? M’a-t-elle simplement vu ? Je n’ose pas regarder par-delà le contrefort.


Puis j’entends des pas, d’abord qui claquent un peu loin, comme si on courait. Puis plus proches mais plus doux. Des petits pas secs qui résonnent étrangement. Je ferme les yeux. Les pas sont tout proches. Je retiens mon souffle. Les chaussures se sont tues. Un toussotement maintenant. À un mètre de moi tout au plus. Un toussotement indubitablement féminin. Jeune.


J’ouvre les yeux, doucement. Ma convoitise est là devant moi, dans toute son entièreté. Elle me regarde.



*



Sylvie n’en menait pas large. Et pourtant, elle n’aurait cédé sa place pour rien au monde.


Malgré ses efforts pour se contenir, sa main tremblante fit tinter la fourchette contre l’assiette :



Philippe. Philippe ! Elle ne voulait pas tout à fait y croire et pourtant il était bien là. Ils mangeaient ensemble ! Tous les deux !


Sylvie était follement amoureuse de Philippe. Depuis des mois, des années. La vie au bureau n’était pas simple pour Sylvie. Des chefs omniprésents, houspilleurs. Malgré sa conscience professionnelle et sa bonne volonté, ça n’était jamais assez. Elle ne pouvait pas ne pas voir qu’elle ne répondait pas tout à fait à ce qu’on attendait d’elle. Elle a bien fini par mesurer qu’elle mettait une journée pleine à accomplir ce que ses collègues pliaient parfois en moins de deux heures.

Elle ne se croyait pas sotte non, mais enfin tous ces trucs et ces machins tarabiscotés c’était impossible. Comme son supérieur : impossible ! Elle aurait craqué s’il n’y avait pas eu Philippe.


Philippe ! Quel homme ! Quelle allure, quelle classe ! Les tempes grises, la voix profonde, les yeux gris aussi. Et puis costaud ! Pas très grand c’est vrai mais des beaux bras que Sylvie ne se lassait pas de regarder se plier, se gonfler. Parfois, l’espace d’une seconde, elle s’autorisait même à regarder ses fesses bien rondes ! Cela suffisait à la faire rougir et chaque fois, il lui fallait ensuite pour se redonner une contenance, arranger sa coiffure. Même si elle était seule.


Toutes les femmes de l’étage en pinçaient pour Philippe. C’était certain. Et maintenant cette convoitise était là devant elle, de toute son élégance qui lui faisait face ! Que pour elle ! Au restaurant pour de vrai, comme un repas d’amoureux ! pensa-t-elle, effrontée. Certes au restaurant d’entreprise mais et alors ?


Elle se revoyait lui lancer l’invitation, jeudi dernier. « Et pourquoi pas moi ? Je suis encore bien faite, soignée. » Hormis sa timidité maladive, Sylvie ne manquait pas de charme en effet. Les tendres regards que lui offraient fréquemment les hommes dans la rue en témoignaient. Devant Philippe elle avait bredouillé quelque chose d’indéchiffrable :



Mais il n’avait pas bougé et attendait avec complaisance. Elle s’y était reprise au moins à cinq fois pour que des mots intelligibles franchissent la barrière de ses quenottes puis que leur grammaire s’organise. À la fin, au bord des larmes et de l’abandon, elle s’était fait comprendre. Il s’était empressé d’accepter. Il avait posé sa belle main sur son épaule :



Elle retourna s’asseoir comme un automate et mit de longues minutes à reprendre son souffle et ses esprits. Cent fois au moins elle s’était juré que demain ça y était, qu’elle oserait. Et maintenant ça y était, elle avait osé.


La fourchette immobilisée en l’air, elle ouvrit lentement la bouche mais aucun son n’en sortit. « Il me parle de mes yeux ! »

Il avança sa main jusque sur la sienne, l’encourageant, l’épaulant :



Malgré sa gaucherie et son affolement d’oiseau, malgré aussi l’insipide cantine écœurante d’indifférence, le face à face se laissa gagner par le jeu de la séduction. Deux êtres qui se font face et soudain la bascule. Les regards se firent appuyés plus que de raison. Chaque geste devint lourd de signification. Ils mangèrent peu, se parlèrent doucement. Se regardèrent beaucoup. Les autres n’existaient plus.


Sylvie réalisait-elle qu’à chaque sourire de Philippe, ses joues rosissaient davantage ? Que sa poitrine se gonflait ? La tension palpable à présent gagnait en intensité. À mesure que l’émoi gagnait les cœurs, l’audace libérait les gestes. Sylvie regardait impudiquement ce cou masculin et palpitant, s’enfonçant dans un col ouvert juste ce qu’il faut. Elle reluquait de tout son soûl ces biceps tant convoités. Elle s’enivrait proprement de ses mains larges et fortes. Quel effet feraient-elles sur elle ? Sur ses hanches ? Elle s’imaginait ronronner de plaisir alors que sa paume longerait la rondeur de son bassin.


Il fut décidé que le repas était fini. Les plateaux, encore chargés des assiettes pleines, furent déposés. Ils se tenaient maintenant debout, statufiés. Seules machines en panne parmi ce flux de zélés et ce reflux de précipités. Sylvie était incapable d’ébaucher le moindre geste. Elle restait là, suspendue à ces yeux, le buvant, l’admirant. Elle n’aurait pas été étonnée si, une trappe s’ouvrant sous ses pieds, elle était restée immobile, accrochée par son seul regard.


Philippe lui prit doucement le bras et l’emmena vers la salle à café. Le seul convive à s’y exprimer était un téléviseur déversant sur l’assemblée de spectateurs-malgré-eux un torrent de lumière, de couleurs, de vibrations. Un téléviseur qui s’imposait aux cuillères tournicotant dans les tasses, hypnotisées. Un café oui s’il vous plaît. Non sans sucre je fais attention. La bouche de Sylvie peinait à se fermer, sa langue à rester en place. Pourrait-elle l’embrasser ? Sylvie regardait Philippe, avide. Ses fesses se contractaient. Elle imaginait qu’il posait ses doigts sur sa peau nue. Elle aurait tant aimé à cet instant qu’il prenne possession de ses atouts charnels.


Il suffit d’un instant de gêne, court, oh ! très court, mais déjà Philippe jette un œil, juste un œil, à l’écran. Un soleil, des vagues, des goélands glissant de l’un aux autres. L’œil jeté ne sera jamais rendu. Il est irrémédiablement happé, immédiatement prisonnier. Des crabes à présent qui semblent fuir le sable. Leurs pattes tricotent, agacées. Inévitablement Sylvie regarde aussi, alors qu’un bec s’escrime sur un coquillage. Elle se fait engloutir, elle aussi. L’horizon, bleu sur bleu. Un bateau.


Le temps s’était comme arrêté, bientôt la salle s’était vidée. Il n’y avait plus que nos deux transis face à ce mur spectacle.


Les vagues encore maintenant, grosses. D’une ressort une tête puis une deuxième. Deux baigneurs. Les corps surgissent de l’eau. Immenses et impériaux, ils dédaignent avec magnificence les tourbillons, furieux d’être rendus impuissants. Un boxer moulant pour lui, un bikini aux couleurs électriques pour elle. Ils s’allongent sur le ventre, côte à côte. L’eau cristalline coule sur leur peau bronzée, trouve des ruisseaux le long des côtes, descend sensuellement. Ici interloquée par le renflement d’un sein, là s’empressant au creux des reins. L’homme a un large dos, ses muscles roulent.


Ils sont secs à présent. Le soleil. L’homme le premier se relève, attrape un tube puis s’agenouille au-dessus de sa compagne. Ses mains ont recueilli un peu de crème, elles s’aplatissent contre les fines épaules féminines. L’homme joue sur tout le dos, lascivement, pesamment. L’extrémité de ses doigts frôle puis touche les seins qui débordent légèrement. Le bas du dos. La cambrure, parfaite, est enduite à son tour. En tournant, les mains inspectent la peau lorsqu’elle s’épaissit et enfle pour devenir fesse. Un index s’enhardit même le long du sillon naissant. La nymphette ronronne de plaisir alors qu’une paume longe la rondeur de son bassin.


Le dos à nouveau. Le massage s’effectue à pleines mains, l’homme voulant tout tenir, tout avoir. Il appuie fort sur le dos. Les côtes bougent sous la pression. La caresse revient sur les flancs. Ce ne sont plus quelques phalanges à effleurer le bord du sein : les mains entières forcent de chaque côté cherchant à s’imposer. La baigneuse se soulève un peu des coudes. Les mains s’engouffrent et emprisonnent chacune son sein. « Qu’ils sont bons », lui glisse-t-il à l’oreille. Une main court vers le ventre, qu’on devine à peine rebondi. Le sein libéré s’écrase sans bruit sur le sable. La main effrénée gagne le bas-ventre, rencontre le tissu. Elle l’enjambe et masse impudiquement l’entrecuisse. La fille soupire, remue un peu.


Soudain Aïe ! L’homme rit, il lui a certainement pincé un téton. Il retire ses mains. Il range dans le sac le tube de crème et en retire un petit livre : « Souvenirs torrides de Dakar ». Avant qu’il puisse l’ouvrir, la femme lui a vivement banderillé le pli de la fesse avec l’ongle. Elle s’est vengée, c’est au tour de l’homme de gémir. Ils se regardent. La femme se tourne, s’installe sur le côté, lui faisant face. Sa tête fine saupoudrée de sable gris s’appuie sur une paume. Sa poitrine glisse un peu, les seins s’appuient l’un contre l’autre. L’onde que forment la taille, la hanche puis la cuisse est terriblement excitante. L’évasement central chargé de féminité rappelle à chaque instant qu’il abrite la capitale matrice, accueillante et féconde, interdite et offerte.


L’homme ouvre le livre et s’y plonge. Il sent bientôt la main de la baigneuse se poser sur son boxer, glisser jusqu’à buter sur le sable, repartir entre ses cuisses. La femme aimerait toucher son sexe. Sentir contre ses doigts le membre brûlant. Le prendre en main, à pleine main et refermer doucement les doigts dessus. L’homme ne bouge pas. Souriant à pleines dents il poursuit sa lecture. La petite main féminine insiste mais elle ne peut rien contre cet acier de muscles. Le bassin viril est soudé au sable, l’accès à la verge est impossible.


Bientôt elle capitule. Elle se positionne tout contre lui, complice. L’homme décale un petit peu le fascicule pour lui en offrir un accès plus confortable. Ensemble, ils poursuivent l’exploration de la nouvelle érotique :


« … fumait répandant l’odeur caractéristique de la menthe. Elle remplit une tasse, la saisit et se releva doucement. Ahmed restait étendu sur le lit gris. Totalement nu. Immobile. Terrassé à vrai dire par la chaleur étouffante de l’après-midi. Samira regarda un instant l’homme moite qui l’attendait. Son sexe épais endormi sur une cuisse. Puis elle alla s’accouder à la fenêtre restée grande ouverte. Goulée après goulée elle fit pénétrer l’eau brûlante dans sa gorge. Elle regarda les dockers qui s’agitaient juste en bas. Un énorme paquebot noir attendait à quai. Une mince fumée sombre s’échappait de sa colossale cheminée. Déjà l’agitation sur les quais révélait son départ prochain.


Une fois la tasse vidée jusqu’à la dernière goutte, Samira se retourna. Ahmed n’avait pas bougé d’un centimètre. Quel calme, quelle torpeur dans cette petite pièce, comparés à l’activité du port ! Ahmed n’avait sans doute pas même fait l’effort de soulever une paupière pour se délecter du corps lascif en contre-jour, habillé par quelques anneaux d’or aux chevilles et au cou, recouvert d’une fine mousseline bleue. Samira n’en fut pas contrariée. Elle s’accroupit, et reposa la tasse. Elle se releva.


Elle entonna une douce mélopée et s’approcha du lit. Présentant le dos de sa main, ses ongles firent quelques huit sur les pectoraux rebondis. Penchant la tête de droite et de gauche, toujours chantonnant, elle jaugeait l’engourdissement de ce mâle qu’elle allait contenter. Son menton se posa tout doucement sur le haut de la cuisse. Elle regarda longuement la verge somnolente. Elle adorait ces rares instants où elle pouvait profiter de l’homme avant que le démon n’en ait pris possession.


Quelle frustration pour Samira quand l’amant, pour commencer, exhibe en urgence une bite gonflée et rouge d’impatience ! Lorsque les premiers mots d’amour sont tout de suite remplacés par un souffle haletant, que des mains dures la pétrissent en hâte et que le bassin vergé tremble, déjà prêt à ruer ! Tandis que là, elle pouvait tranquillement regarder chaque pli, qui bientôt disparaîtrait. Cette peau qui ne paraîtrait plus flétrie lorsque le phallus aura été tout à fait gonflé de désir.


Elle était heureuse car elle savait qu’elle allait assister au lever du roi. Mieux, elle allait réveiller le roi. Elle allait devoir œuvrer pour dresser ce qui sera colonne. Elle pourrait choisir entre lui pincer la joue ou l’embrasser doucement, le secouer ou bien le réchauffer. Samira savait bien que la chaleur écrasante était propice à de telles dispositions lasses, que le feu du midi contraignait souvent les hommes à cette lente volupté.


Entre deux doigts elle saisit le gland, encore gris, et emporta la grosse queue molle vers le nombril. Elle écrasa ses lèvres sur la face intérieure de ce membre, tout près des bourses. Lâchant la verge et reposant son menton sur la cuisse elle regarda. Mollement, lourdement le pénis roula un peu puis revint sagement sur la cuisse. Samira regarda encore. Les puissants testicules s’élevèrent avec une infinie lenteur. Le bout du gland se colora un peu, puis, imperceptiblement, la bête s’ébranla. Caressée par son regard, la tige s’épaissit encore, s’allongea. Le roi entamait son réveil ! Encore assoupi, il procédait aux premiers étirements.


Samira aimait voir les sexes dodus. Elle s’approcha encore jusqu’à le toucher presque du nez. Elle le prit en main, à pleine main, et referma doucement les doigts sur ce boudin joufflu, l’écrasant gentiment.


TÔÔÔÔÔÔÔÔT !


Sans prévenir, la sirène du paquebot venait de s’inviter dans tout le quartier. La petite chambre fut envahie, remplie par ce soufflement rond et puissant.


Le port était à présent noir de monde. Les innombrables grouillements s’arrêtaient précisément à une ligne : le bout du quai auquel était encore accolée la gigantesque coque. On retirait les amarres les unes après les autres. La grande cheminée crachait un jet de plus en plus fourni. L’ancre était remontée avec une infinie lenteur. À mesure que l’imminence du départ grandissait, les gesticulations et les cris sur le quai perdaient en force. Les yeux ouverts comme des billes, la foule retenait son souffle et guettait le premier mouvement. On entendit la machinerie gronder, le martèlement des bielles s’accentua, l’eau bouillonna.


C’est alors, qu’imperceptiblement la bête d’acier s’ébranla. Tout doucement d’abord le colosse s’était mis à bouger.


TÔÔÔÔÔT !


…lâcha-t-il encore au sortir d’une profonde respiration. Le silence s’était tout à fait imposé sur l’embarcadère. Les bouches des femmes dessinaient un o admiratif. Hébétées devant l’éveil du monstre, elles écrasaient avec émotion la main de leur compagnon.

Le paquebot vibrait, ses machines se gonflant peu à peu. Il hésita un peu au début sur la trajectoire à prendre mais bientôt celle-ci s’aligna, se raidit. Quelques errements feints et dodelinants disparurent sous l’indéfectible détermination. Il achevait de s’ébrouer de toute sa masse.


Les regards envoûtés se portèrent sur la proue du bateau, là où l’eau se fend. La timide vaguelette léchée par la coque s’éleva bientôt, gagna en hauteur et en volume. Ce qui n’était qu’une onde d’eau molle et arrondie se mua en une vague franche et dressée toujours davantage. Des lèvres féminines inférieures furent mordues à la vue torride de cette érection interminable.


La houle longeant l’avant du bateau était maintenant très grosse, luisante au soleil. L’enveloppe du navire tremblait d’excitation, on croyait pouvoir voir à travers elle le battement sourd et effréné du cœur mécanique. On avait du mal à se dire que cette masse de métal vigoureusement dressée vers le zénith était ce même bateau qui, il y a quelques minutes à peine, gisait à quai, inerte et terne.


Sur la jetée, l’échauffement était à son comble. On voyait le ressac déjà gros et à la cambrure devenue saillante, mais le paquebot s’entêtait encore à s’y frotter, il insistait de son rythme lent et immuable. La pression s’accentuant, on redoutait alors que dans la précipitation, la résistance de la vague ne se brise et qu’elle ne déferle brusquement, crachant une mousse abondante. Lorsqu’on aperçut les premières écumes, quelques bassins s’entrechoquèrent, des mains assoiffées se glissèrent sous des jupes.


C’est alors qu’un murmure d’extase parcourut la foule à quai. Tout là-haut, sortie de la plus haute cabine de la superstructure, on voyait la tête violacée apparaître. Le navire enfiévré, brillant, ruisselant des mille gouttes d’écume projetées contre son voilage d’acier, découvrit à son sommet son bout coloré. Le marin, qui sortait sur la passerelle la plus élevée du navire, s’accrochait au bastingage et regardait au large. Il était ému.

Même s’il a déjà vécu un nombre incalculable de fois un départ d’une multitude de ports, il n’a jamais pu y rester indifférent. Cette mise en branle herculéenne lui a, à chaque fois, arraché des frissonnements dans les cuisses.


Aujourd’hui, alors qu’il sort de la cabine pour remplir sa fonction de vigie, il a même une forte érection. N’y tenant plus, il ouvre sa veste et en sort quelques feuillets manuscrits, encore chauds de son cœur contre lequel ils étaient collés. Il en relit pour la troisième fois le commencement :


Mon chéri,


Je t’aime. Tu me manques terriblement. Je sais que dans quinze jours déjà tu vas revenir. Comme c’est long ! J’espère que ce courrier te parviendra, je l’envoie à Dakar car je sais que tu vas bientôt y passer. Je passe tout mon temps à imaginer comment ce sera de te revoir encore cette fois-ci. À ce que nous allons faire. D’abord nous irons au cinéma tous les deux, voir un beau film ensemble. Et puis je te ferai ton plat préféré ! Dimanche nous devrons aller voir ma tante…


D’une main, le matelot retire son bonnet rouge et saute de suite au quatrième feuillet :


J’ai envie de toi mon amour. J’espère que tu penses à moi et que tu gardes de l’énergie pour nos retrouvailles. Ne te machine pas trop, il paraît que ça rend sourd ! Hi hi hi ! Moi je me suis caressée souvent en pensant à toi. Mais maintenant j’arrête pour être très très chaude pour t’accueillir ! Je me suis glissé un doigt en me racontant ce qu’on allait faire le premier soir. Je suis sûre que tu seras tout de suite bandé dur. Tu es toujours bandé, mon amour, avec moi ! On s’embrassera tu crois, nus tous les deux ? Je te branlerai en même temps si tu veux. J’adore quand ton manche est tout dur pour moi ! Je te donnerai d’abord mes bouts de seins à téter, pour que tu te rappelles bien d’eux. Et je t’appuierai sur la tête, tu me lècheras le ventre. J’appuierai encore et tu poseras enfin ta bouche chaude sur mon petit minou.


Le mousse regarde derrière lui. Jugeant que personne ne pouvait le voir, il ouvrit rageusement son pantalon et en sortit sa tige raide. L’empoignant à la base il la serra durement et entama un lent va-et-vient tout en reprenant sa lecture, d’une main :


Tu me lècheras comme un fou. Je sais que mon odeur te rend fou ! Je ne me laverai pas le matin pour que tu me sentes bien comme tu aimes ! Tu enfourneras ta langue aussi loin que tu peux. Je devrai alors t’écraser entre mes cuisses pour que tu t’arrêtes avant que je ne jouisse. À moi alors de pousser ton vit décalotté dans ma petite bouche. Oh ! oui je te sucerai ! tu verras comme je te sucerai. Tu aimes quand je te suce, je sais bien !

Moi aussi tu sais j’aime poser mes lèvres autour de ta verge, surtout quand elle est bien grosse. Je mettrai ton gland partout dans ma bouche, contre ma joue en dedans, enroulé dans ma langue, sous elle, coincé entre mes dents. Et je te regarderai comme ça, de mes petits yeux doux par au-dessous, les lèvres épousant ton cylindre, mon visage déformé par cette bite que je pousse au-dedans.

Tu me demanderas de l’avaler encore plus et j’essaierai. Des petites larmes me viendront aux coins des yeux. Mais c’est pas grave tu sais, j’aime un petit peu quand tu me débordes.

Je t’enlèverai de ma bouche, te prendrai à deux mains. Je te regarderai encore, tes yeux et puis ton sexe. Je te compterai les couilles pour être sûre ! Hi hi ! Je te branlerai bien fort, comme tu aimes. Je collerai ton gland contre ma joue ou alors dans le creux de mon cou et je te l’astiquerai bien comme il faut. Mais je resterai attentive, tu sais comme je redoute que dans la précipitation, ta résistance ne se brise et que ton jus ne déferle brusquement, crachant abondamment sur moi !


Alors tu voudras me prendre j’en suis sûre ! Tu voudras venir en moi hein ? J’adore quand tu viens en moi après longtemps, quand mon minou a un peu oublié ton passage. Je m’allongerai doucement, on se regardera et on s’embrassera. Tu écarteras mes cuisses en tremblant un peu. Moi aussi je tremblerai un peu tu sais. Il n’y aura plus de main ni de bouche, ni sur ton sexe ni sur le mien. On se verra nus l’un l’autre dans la lumière crue. Ton sexe obscène et pointant en avant, hagard. Tous les deux on regardera ta grosse cheminée ronde et on se demandera incrédules comment il pourra loger en moi ! Hi hi ! Tu la prendras à la base avec deux doigts juste pour bien laisser toute ta proéminence apparente. Le gland rouge visera mes lèvres moites et affamées…




*



Au même instant, l’express 1115 filait à toute vitesse droit vers Langeac. Paul avait emmené plus de cent fois sa ’Mikado’ à pleine vapeur sur ce tronçon. La veste grise ouverte sur un large poitrail buriné, il pendait hors de sa locomotive, accroché d’un bras massif à une barre métallique. Les yeux plissés, les cheveux fouettés mais se dégageant ainsi un peu de la fumée, il regardait la route de fer, avalée impitoyablement par sa machine.


Les hameaux glissaient de chaque côté, soumis silencieusement au rugissement métallique. Les Fagoux. Puis la Vigeyre s’effaça à son tour. Paul rentra dans l’abri. Il fit un signe au chauffeur qui prit son tour de vigilance. Paul saisit une pelle. Du manche il donna quelques coups forts et précis sur la porte du foyer qui s’ouvrit. Un hurlement continu s’imposa à tout le reste. Une lame d’air brûlant se jeta contre Paul. Il enjamba le gros anneau de fer arrimé au tender et posa un pied sur ce dernier. Il regarda sous lui les traverses défiler à toute allure. Il pelleta du charbon du wagonnet et l’enfourna vivement dans la gueule ardente. Sa peau rougissait. Ses poumons cherchaient vainement de l’air respirable. Il recommença sept fois l’opération puis referma le foyer incandescent. Instantanément la température redescendit et un calme relatif se fit. De grosses perles de sueurs coulaient sur ses tempes, le long de son dos. Gavée, la chambre de combustion fit bondir le train en avant.


Langogne à présent. Bientôt ce serait la boucle autour de Pomeyrols et puis ça y était : le tunnel de Joncherette serait en vue.

Le train s’inclina légèrement en attaquant le virage, puis inversa son inclinaison pour se remettre dans le bon alignement. Paul, à nouveau accroché hors du garde-corps, vit le trou noir loin devant lui. Il paraissait ridiculement petit au regard de ce fier assemblage.

Paul, comme chaque fois, regarda la grosse cheminée ronde et se demanda incrédule comment cela pourrait loger sous cette petite arcade de pierres recouvertes de mousses.

Les derniers wagons quittaient le virage, le train tout entier était maintenant droit. L’énorme cylindre bouillonnant en tête, le convoi se dirigeait avec frénésie vers cet antre noir. La pénétration était imminente.


Juste avant l’intromission, Paul tira sur son bras et ramena son corps transpirant dans l’abri. La locomotive s’engouffra rageusement dans le tunnel de Joncherette. L’air brutalement compressé mugit. L’épaisse colonne bourrée de vapeur occupait presque tout l’espace. Et elle continuait de s’enfoncer à toute allure, un wagon, encore un autre. La fumée, les gaz pincés entre la peau de métal et la douce paroi du tunnel sifflèrent. La chaleur torride de cet animal fougueux frotta délicieusement avec la fraîcheur humide des pierres attentistes. Les tourbillons impétueux s’amortirent pour ne laisser s’échapper au dehors qu’un long feulement féminin.


L’énorme piston latéral poursuivait ses aller-retours fous, harcelé par la vapeur brûlante qu’on lui assénait. À chacune de ces longues lampées appuyées il se détendait puissamment. Jouant de toute sa course, il s’enfonçait longuement avant de se rétracter, préparant l’assaut suivant. La totalité des wagons avait franchi l’ouverture béante. Le train possédait à présent de tout son long la Joncherette.

Débridé il explorait à tout rompre les profondeurs intestines du souterrain. L’intimité enfouie se retrouvait en un instant assaillie d’intenses vibrations, mise à nue, labourée. Paul goûta avec volupté à ce viol aveugle.


Soudain, le jour. Eclatant de lumière surdosée. Le tunnel était passé, le plaisir du plongeon sauvage dans des entrailles secrètes était déjà loin. Paul repensa à cette jolie voyageuse à la toilette raffinée qui était montée dans le train à Nîmes. Elle était certainement la secrétaire de ce riche homme d’affaire qui l’accompagnait. Mais ce dernier, par quelques gestes un peu trop familiers, avait attiré l’attention sur lui. N’était-il vraiment que le patron de cette belle jeune femme ? Lorsque Paul tentait d’imaginer ce qui pouvait bien se passer dans son train, dans les cabines ouatées et molletonnées de première classe, il se retrouvait inondé d’idées salaces.


Paul voyait juste. Si le compartiment de Louis Du Perret était secoué, ça n’était pas dû uniquement aux imperfections des rails ou aux ruades de la locomotive. Marcelle Leblond en sa qualité de secrétaire de direction de la « Raffinerie Du Perret » recevait ses hommages chaleureux.

L’épaisseur de la moquette et des coussins n’enlevait rien à l’exiguïté de leur espace privé. Un genou sur la banquette, l’autre pied reposant par terre, son buste était couché sur la tablette placée contre la vitre. À chaque coup de reins, son front venait rebondir contre la vitre. Les rideaux avaient été tirés mais son nez glissait juste au-dessous. Ainsi, alors que la verge raide de monsieur le Directeur Du Perret lui fouillait le sexe, elle pouvait voir la campagne défiler.


Louis abusait trop de la chère durant les repas et ses joues violacées indiquaient que bientôt il manquerait d’oxygène. Les années d’excès avaient tartiné son corps de graisse. Son ventre plastronneur lui cachait le sexe, ainsi il ne pouvait jouir du spectacle tout à fait.

S’il pouvait voir les mains blanches accrochées de chaque côté de la table, la coiffure en partie défaite et la robe relevée de Marcelle, en revanche il n’apercevait que le début de son joli derrière rond. Malheureusement ses yeux ne pouvaient se délecter de la vue de la jeune chatte, ornée d’une toison presque aussi blonde que ses cheveux et de lèvres rose clair, qui restaient charmantes même écartées par un phallus plein et rageur. Louis profita du passage dans le tunnel de Joncherette pour envahir l’anus de Marcelle. Ayant enduit de salive son index et son majeur, il les poussa à tâtons dans ce fessier souple.


Marcelle ne détestait pas les voyages en train en compagnie de Monsieur Du Perret. On y mangeait bien et les saillies, bien que manquant d’un peu de confort à son goût, n’étaient pas désagréables. Son patron n’était jamais brutal avec elle. Orné d’un sexe dont la taille et la forme la comblaient parfaitement, il lui procurait un plaisir sexuel brut et frontal que son petit ami ne lui offrait pas. Ce dernier était certes fin et délicat en plus d’être éperdument amoureux de Marcelle mais sa sophistication exagérément torturée lui interdisait de plonger dans la baise franche.


Marcelle connaissait le goût du vice de son directeur. Elle s’y soumettait avec une excitante résignation, lui permettant de se vautrer dans les cochoncetés sans entacher sa bonne conscience. Elle connaissait aussi l’effet bœuf que l’obscurité des tunnels provoquait chez son assaillant. C’est pourquoi elle laissa son anus accueillir gentiment des phalanges fébriles pendant que son vagin subissait un martèlement implacable. Jouant de toute sa course, la queue s’enfonçait longuement avant de se rétracter, préparant l’assaut suivant.


Louis toussa, son cœur ne suivait plus la cadence. Comme un fou il retira entièrement sa verge du doux fourreau, se jeta à genoux et regarda, la langue pendante, ses doigts se retirer lentement des fesses de sa subordonnée. Il prit chaque globe dans une main, les écarta et plaqua sa bouche grande ouverte sur la raie délicate. Il lécha le sexe, les lèvres, remonta à l’œillet.

Haletant, il bavait généreusement, enduisant tout, baignant tout. Bientôt une large partie des fesses et du haut des cuisses brillait et dégoulinait de salive. Louis saisit fébrilement la jambe encore en appui sur le sol et l’écarta pour déposer le genou sur la seconde banquette. Marcelle n’était pas si grande et pour se tenir ainsi, un genou sur chaque banquette se faisant face, elle devait écarter les cuisses bien grand.


Subitement le train ralentit, on arrivait en gare de Langeac. Louis se releva en hâte et après avoir passé et repassé ses mains avides sur cette jeune chair mouillée, il enduisit et assouplit l’anneau avec les doigts. Marcelle connaissant d’avance les prochains épisodes – le gland épais, la poussée, le passage, l’invasion – ouvrit grand les yeux. Elle aurait un peu mal, il allait la lui mettre dans les fesses. Le début ne serait pas facile mais elle savait qu’il faudrait pourtant bien qu’il rentre ! Elle ne s’avouait pas qu’elle aimait un peu ça et regardait au dehors, à travers la vitre, de toutes ses forces. Louis secouait son pénis pour lui rendre de la raideur.

Le train arrivait à quai, lequel était bondé. Louis posa son vit à plat sur le derrière de Marcelle, il cala son sexe entre les deux fesses et se branla quelques coups ainsi.

Le train s’arrêta. Louis recula et posa son gland sur le petit trou.

Des gens descendirent du train. Marcelle voyait leurs visages à quelques centimètres du sien. Des regards perspicaces pourraient-ils la remarquer ? Seul son nez apparaissait tout en bas de la vitre. Est-ce que cela suffirait à imaginer puis dénoncer les ébats scabreux ?


Marcelle fixa toute son attention sur un homme, grand et beau. Il était manifestement très pressé. Il cherchait à quitter ces lieux au plus vite. Pour son malheur la foule compacte interdisait même à une souris de passer. Impatiemment il s’appliqua contre le mur humain, poussant, cherchant le passage. D’abord il appuya de tout son corps, mais l’avancée ne se fit pas. Il avait visé entre deux femmes un peu petites mais sa progression fut rigoureusement défendue. Marcelle le vit rouler d’un coup sur le côté. Agacé il revint taper une fois, deux fois le même endroit sans plus de succès. En proie à l’énervement, il recula un peu pour observer le chemin qu’il comptait contraindre, écarter.


Il revint rapidement à la charge cette fois s’aidant de ses mains pour guider au mieux sa pression. Se tenant de chaque bras aux deux femmes qu’il voulait forcer, il appliqua une nouvelle pression, plus entêtée et plus forte. Les femmes, elles aussi coincées par la populace, lui jetèrent un œil craintif. Il leur faisait mal en forçant autant. Il ne se laissa pas attendrir, il voulait passer. Il fallait pourtant bien qu’il passe ! Il se tendit encore, poussant tout son corps en avant. Enfin il sentit que la résistance faiblissait. Déjà les corps féminins s’étaient légèrement disjoints. Se mettant un peu de côté, et appuyant encore avec sa main, ses larges épaules franchirent brutalement l’anneau humain. Elles furent comme avalées d’un coup. Les femmes poussèrent un cri et le regardèrent à nouveau, outrées.


L’homme fit une pause, il reprenait son souffle. Le plus dur était fait, il avait mis un bout de lui dans ce chemin étroit. Mais l’arrêt ne fut pas long. L’impétuosité pressante ne se tut pas longtemps et rapidement il remit en route doucement son corps massif jusqu’à ce qu’il fût totalement entré dans cette masse de chair chaude et gesticulante.

Il poursuivit sa progression inéluctable. Il avançait difficilement et lentement, compressé et frottant exagérément contre les gens. Chaque pas gagné était une victoire, chaque passage au contact d’une femme souple et chaude augmentait son émoi. Il ne lambinait pas pour autant, il avait un but bien précis. Il rentrait enfin chez lui, il allait retrouver sa promise ! Ils s’étaient mariés il y a deux mois et il avait dû partir immédiatement pour contraintes professionnelles.


Enfin il s’extirpa tout à fait du tohu-bohu. Il s’élança immédiatement au pas de course. Que sont treize petits kilomètres à la course pour retrouver sa chère épouse ? Tandis qu’il filait, les vallons, virages et hameaux flottèrent irréels et évanescents tout autour de lui. Ses yeux ne voyaient que la silhouette fine et bien aimée qui l’attendrait sur le pas de la porte. Ses oreilles n’entendaient que le « Jean ! Jean ! Tu es là ! » qui l’accueillerait bientôt. Oui bientôt ! Tout de suite, juste après ce virage, ou celui-là !


Plus tard, bien plus tard, mais pas tellement plus loin, il se rappellera avec émotion ce jour. Dans une semi pénombre il regardera avec tendresse sa femme, ce corps clair se distinguant de la boiserie sombre de la tête du lit. Elle sera toujours aussi belle et séduisante malgré les années et les décennies. Malgré le temps, ce compagnon de tous les jours, qui l’aura parée d’une maturité teintée de fatigue. Oh ! on ne dirait plus une jeune femme, ça non, qui passé soixante-quinze ans pourrait prétendre en paraître vingt ? Mais enfin ses cheveux gris et ses rides n’enlèveront rien à son regard profond et caressant, à ses jambes fines et élancées. Cette chair chargée d’histoire n’en sera que plus belle.


Jean la regardera ainsi couchée sur le lit, bras en croix, la poitrine bien à plat sur un oreiller. Ses hanches légèrement relevées sur un côté, une jambe à peine repliée. Les yeux fermés elle respirera fort et profondément. Il regardera son dos se soulever régulièrement. Toute sa vie durant il lui aura trouvé une grâce toute particulière juste après l’amour. Il apercevra son nez, fin et droit, ses lèvres pleines. Sa bouche si généreuse, citadelle de sa voix séraphique et mélodieuse, théâtre de son sourire lumineux, mais également palais des délices lorsqu’elle embrasse ou même engloutit abondamment le corps aimé.


Lui-même se tient à genoux, le sexe encore gonflé et humide. Si le poids des saisons n’aura pas vaincu leur élégance et leur pouvoir de séduction réciproque, il n’aura pas su non plus faire disparaître leur appétit sexuel. La fougue, la hargne parfois combative auront cédé le pas à une tendresse et à une écoute du corps jouissives.


Ce samedi soir encore Jean aura longuement plongé son pénis dans l’antre soyeux de sa femme. La levrette lui permettant d’admirer le dos cambré tout juste satiné de sueur et de le combler de cajoleries. La femme à quatre pattes aura reçu une chevauchée virile et lourde de senteurs animales. Les coups de reins de Jean mille et mille fois répétés seront précis, ajustés. Il choisira d’appuyer son sexe en haut ou en bas du vagin, de faire glisser l’ourlet du gland juste à l’embouchure ou encore, au contraire, de s’engloutir tout au fond, imposant aux lèvres d’avaler jusqu’à la toute base de son manche. Il offrira à sa femme tour à tour l’honneur de la respectueuse flatterie et le délicieux outrage de la profonde invasion.


La vague de jouissance les saisira en même temps, sans un mot ou un cri prononcés. Chacun transporté à l’écoute du seul souffle de l’autre, ce son rendu explicite par une complicité fusionnelle. Jean plaquera son bassin contre les fesses de sa femme. Il projettera son sperme, le plus loin possible dans ce ventre adoré.


Lorsqu’il se sera retiré, tout doucement, elle retombera lentement contre le matelas. Il la regardera et la regardera encore ainsi. Jetant un œil en haut au crucifix surplombant le lit, témoin de leur amour, il se signera rapidement, remerciant de tout son cœur le Seigneur pour cette orgie de bonheur, dont une vie n’aura pas suffi à le lasser.


La chambre sera tout à fait silencieuse, seules quelques pétarades de mobylettes troubleront cet état de grâce. Jean ébauchera une grimace en pensant aux jeunes du village, à leurs regards durs contre lui, à leurs insultes même parfois.

« Je t’aime mon amour » soufflera de façon à peine audible la vénérable femme. Alors qu’une dernière larme se formera au bout de son gland, un hoquet ébranlera la grande carcasse de Jean. En silence deux petites perles translucides s’échapperont de ses yeux.


Comme au ralenti il viendra couvrir sa femme de tout son long, enroulera de son bras le ventre chargé de sa semence et se signant encore une fois il prononcera ces mots avant de s’endormir « Demain nous irons à la messe ».