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Temps de lecture estimé : 15 mn
21/10/10
Résumé:  Un solitaire soudain courtisé par deux femmes.
Critères:  fh collègues voir pénétratio init -coupfoudr
Auteur : Passiflore      
Colocataires

Je cherchais un logement, Cathy cherchait une colocataire. Nous exercions le même métier. Faute d’autre candidature, la demoiselle accepta de laisser une chambre sobrement meublée à ma disposition dans ce rez-de-chaussée assez vaste. Nous pourrions partager un séjour avec kitchenette, les toilettes, une salle de bain avec douche, et une cave appréciable avec son lave linge et des fils pour le séchage.


Je venais de loin et ne retournerai chez les miens qu’aux vacances. Cathy au contraire retrouvait sa famille du vendredi soir au lundi matin. En semaine je prendrai mes repas de midi dans une cantine proche, le week-end je ferai seul mes premiers pas de cuisinier, réservant le casse-croûte aux rapides repas du soir. Enfin, j’avais l’habitude d’utiliser ma salle de classe pour les corrections et préparations.


Ainsi, au bout de trois semaines de colocation, n’avions-nous échangé que des salutations rapides et quelques banalités sans intérêt dans le couloir où nous nous croisions. Cathy ne ressentait aucune attirance apparemment. Je ne voyais aucune raison de lui faire savoir que je trouvais son corps joliment roulé et tentant dans ses jeans moulants où dansaient deux fesses rondes à souhait et animées d’un mouvement envoûtant. J’appréciais en silence.


Heureusement, le mercredi et le samedi après-midi des collègues m’avaient entraîné à encadrer les ados du foyer des jeunes. Christian – le responsable –, Julien et Mathilde m’avaient accueilli à bras ouverts. Le contact avait été sympathique et nous formions une équipe unie. Ce samedi soir, Christian et sa femme Thérèse, Julien et sa fiancée Louise avaient décidé d’aller danser et nous avaient invités, Mathilde et moi, à les accompagner. Les deux couples occupaient une voiture, je transportais Mathilde chargée de me conduire à bon port dans une région que je connaissais peu.


Mathilde avait soigné sa tenue, taille bien prise dans une robe à fleurs très fraîche, cheveux tirés comme une danseuse, mettant en valeur un cou égayé par quelques accroche-cœurs, talons moyens pour mettre en relief une croupe qui faisait joyeusement valser les fleurs du tissu. La voix était douce, le sourire amusé. Et surtout, le visage était des plus plaisants. Je me trouvais chanceux d’avoir un tel guide. Par la force des choses, mon guide fut ma première cavalière et, nos pas immédiatement en harmonie, nous avons décidé de prolonger l’expérience.


Thérèse et Louise, par politesse, me firent l’amitié de m’inviter, mais s’empressèrent de retourner à leur homme. Je sentais comme un complot destiné à me jeter dans les bras de Mathilde, la célibataire. L’idée ne me serait pas venue de m’en plaindre, tant je m’y plaisais. J’appris qu’elle était mon aînée de deux ans, qu’elle avait hérité d’une maison où elle rêvait de fonder un foyer. En même temps, la pression de son corps contre le mien me disait que je pourrais être l’heureux élu. Ces deux seins fermes aux pointes dressées, cette taille fine mais souple, ce jeu de jambes agiles et solides et ces yeux de velours, ce nez légèrement retroussé me convainquaient que je ne saurais trouver femme plus jolie, plus aimable et plus sensuelle.


Les danses se succédaient, nos amis semblaient ravis de voir un couple se former sous leurs yeux.



Christian avait ainsi attiré mon attention. Le boute-en-train de cette tablée était effectivement très différent de la fille terne que je connaissais. Elle aussi s’était appliquée à se mettre en valeur, jupe ultra courte, blouse à décolleté indiscret dévoilant une poitrine agressive, talons hauts accentuant la cambrure, excitante en diable, mais avec une pointe d’audace à la limite du bon goût. Le plus étonnant était sa voix aiguë et ses éclats de rire.


J’avais heureusement tiré le bon lot. Mathilde était tellement plus distinguée. Elle avait un charme naturel indéniable. Je lui en fis compliment. J’eus la surprise de l’entendre dire qu’elle me trouvait également charmant et aimable. Elle ne repoussa pas un bisou dans le cou, l’approuva en se serrant un peu plus contre moi, admit que mon bras la rapproche de moi, pencha sa tête sur mon épaule et murmura :



J’interprétai cette déclaration à mon avantage, osai un autre bisou sur ce cou dénudé auquel elle répondit avec un soupir. Je la regardai, ses yeux humides trahissaient une forte émotion. J’étais en feu. De nouveau ses cheveux chatouillaient ma joue. La musique s’arrêta, nous restâmes debout sur place, dans l’attente du morceau suivant. Rien ni personne ne pourrait nous séparer ce soir : nous n’avions plus besoin de paroles pour le comprendre. La danse avait repris. Nos amis observaient les progrès de notre relation et nous encourageaient du regard.


Et voilà que soudain un couple fou vint nous heurter violemment avant de s’éloigner dans un éclat de rire reconnaissable. Pour retrouver notre équilibre nous nous sommes retrouvés collés l’un à l’autre, immobiles, savourant cette intimité inattendue, corps confondus au milieu d’une foule dansante. De la tête aux pieds liant connaissance, étonnés et heureux de ce coup du destin qui précipitait le lien qui nous unissait. Mathilde sentit l’émoi de ma virilité et ne s’en offusqua point, une moue signifia qu’elle était heureuse de produire un tel effet. À ce stade, ma retenue fondit et je risquai un baiser sur la bouche de ma cavalière. La bouche ne se déroba pas, les lèvres s’entrouvrirent. La musique s’arrêta, nous nous détachâmes à regret.



Christian nous complimentait et les autres partageaient sa satisfaction. J’étais sur un petit nuage. Sous la table Mathilde pressait mes doigts dans sa main.


Certainement n’étais-je pas le premier garçon que Mathilde embrassait. Nous étions dans son salon, au retour du bal. Elle m’avait proposé un thé pour me remercier. Quand l’eau se mit à bouillir, il fallut suspendre le baiser. Je venais de réaliser combien il est bon d’embrasser une femme. Du bécot gentil dans le cou, derrière l’oreille, sur le front, sur les paupières, au bisou amusé sur le bout du nez ou sur le menton, nous avions varié des échanges surprises en riant, reculant l’instant des choses sérieuses. Je fus vite dépassé dans mes timides tentatives.


Mon inexpérience évidente donna à Mathilde l’occasion de me faire découvrir les délices du vrai baiser. Sa bouche cherchant la mienne, lèvres ouvertes, l’ajustement à trouver, la recherche de la bonne adaptation, lèvres avides et tremblantes essayant de capturer les lèvres fiévreuses de l’autre, bouches unies, pressées, aspirant avec échange de salives, lutte des langues, langue fouineuse en exploration curieuse, souffle court, respiration haletante, je découvrais, je me livrais et je me servais, je fondais sous la bouche ardente et je rendais au centuple. Élève peut-être, mais acteur, passif au début, mais vite décidé à partager. J’étais heureux, fou, et Mathilde fut assez gentille de me laisser croire que je l’égalais. Je sus tout de son haleine, chatouillai son palais, m’abandonnai sans retenue au plaisir de sa langue contre le mien. Malheureusement mon corps bouillant dut se contenter de ces contacts. Des préjugés partagés ne nous permettaient pas de donner libre cours à nos désirs attisés pourtant par ces baisers.



Nous avons conclu sur un baiser merveilleux et je m’en suis allé, la démarche gênée par l’étroitesse de mon pantalon. Cette grasse matinée fut salutaire et, sur le coup de midi, je me retrouvai dans les bras d’une Mathilde aussi impatiente que moi de remettre le couvert. C’était une excellente danseuse, c’était une fameuse cuisinière, ce fut une parfaite amante. À vrai dire, je dus me rendre à l’évidence, nous étions deux novices, une pucelle et un puceau : je le découvris quand elle me conduisit dans sa chambre à coucher. Bouches collées, avec des gestes désordonnés, nous nous sommes déshabillés. Elle déboutonnait mes affaires, je détachai son soutien-gorge, égarai mes mains sur les globes merveilleux, caressai cette peau si lisse, si fine, effleurai les pointes striées des mamelons, m’étonnai de les sentir durcir sous mes doigts. Ses mains retenaient ma tête dans ce bouche-à-bouche incroyable et je m’inquiétais des proportions que prenais mon pénis.


Le plus émouvant fut de recevoir ce regard qui m’autorisait à dévoiler son intimité. À genoux devant elle, je baissai le léger tissu, le décollai religieusement des plis qu’il enveloppait, pour me retrouver plein d’émotion face à la toison brune où nichait le plus secret de la femme. C’était une révélation ; pour la première fois m’apparaissait un sexe féminin, réel, livré à ma curiosité : spontanément, j’y portai une main hésitante, traçai d’un doigt léger le sillon, redessinai la fente, caressai les grandes lèvres et dénichai un bouton durci qui offrait à mon index une résistance humide. Mes lèvres prirent place pour y déposer des baisers d’adoration. J’honorais le sanctuaire et ses abords.


Relevé, je laissai à Mathilde le soin de découvrir ma virilité. Aussi émue que moi, elle procéda lentement et mit à jour un sexe déjà gonflé par l’événement. Dans sa main, il prit de l’extension puis se prêta avec volupté aux premières caresses d’une main de femme, aux premiers baisers d’une bouche.

C’était ineffable.


Nus. Nous étions face à face. Mains dans les mains, à distance de bras tendus, elle découvrait mon corps, j’admirais le sien. Je la fis tourner, je tournais devant elle. Sans lourdeur, tout en elle était plénitude, rondeur, courbes pleines, évidement de la taille, saillie des hanches. Rien à voir avec ces acharnées de régime aux fesses creuses qui étalent sur les plages des squelettes décharnés. Devant moi, Mathilde respirait la santé, entretenue par un exercice physique modéré, sortie d’un tableau de Manet plutôt que d’un Boucher, mais vivante, émue autant que je l’étais, à peine plus rose que d’ordinaire, guettant mon appréciation et souriante… Nous nous sommes enlacés, peau contre peau, chaleur contre chaleur, le sang en ébullition, gravissant l’échelle des frissons communicatifs. Et nous lisions dans nos regards la montée lente du désir accepté. Le moment était venu où chacun offrait à l’autre le plus caché de son intimité, sans gêne, sans pudeur, sans crainte : il était clair que nous nous étions attendus. Enfin arrivait le terme attendu que nous résumions en peu de mots : « Je t’aime » et que confirmait le baiser sans fin de nos bouches gourmandes.


Allongés sur le drap blanc de coton d’Égypte, tournés l’un vers l’autre, nous avons laissé à nos mains le soins de caresser, de toucher toute la surface de nos corps enfiévrés, de provoquer des sensations enivrantes. Quand nos regards se quittaient, nous roulions l’un sur l’autre, riant, comblés par la liberté nouvelle que nous conquérions. Tout était voulu, nouveau et pur. Quand nous en fûmes à visiter des yeux, des doigts et de la bouche, nos sexes respectifs, Mathilde en un souffle murmura :



Pour bien constater, je dus écarter les petites lèvres et observer attentivement les parois roses et lisses qu’un fin liquide humectait. Effectivement, ce que j’avais lu était visible, le clitoris excité, le méat urinaire et dans le bas, une peau très fine à peine entamée.



Ma langue fouilla la vulve ouverte et je ressentis autour de mon pénis la chaleur des lèvres de la femme. Nos bouches à l’unisson parcouraient les lieux, faisaient frissonner nos corps échauffés. Et nous nous sommes remis en tête à tête, nos yeux continuaient à scruter nos âmes, à se persuader que nous étions bien décidés à donner et à prendre.


Mathilde s’était couchée sur le dos, avait écarté ses genoux et m’avait attiré sur elle. De la main qui enserrait ma verge, elle m’amena aux portes du paradis :



Je poussais avec précaution. L’entrée humide et chaude était étroite et élastique. Je poussais encore. Mathilde m’encourageait du regard et de la voix



Je m’arc-boutai vers la cible qui se soulevait vers moi et soudain m’enfonçai en arrachant un gémissement à la fille qui était tendue dans son effort pour me rencontrer. J’avais gagné quelques centimètres seulement, je m’arrêtai. Un instant de repos était nécessaire. Par à-coups, je finis le parcours et nous nous sommes heurtés, pubis contre pubis, entièrement imbriqués et immobiles. Enfin, d’instinct, nous avons entrepris ces mouvements de va-et-vient qui entretiennent l’union des sexes. La lente ascension vers le plaisir était marquée de pauses, nous reprenions notre souffle, nos bouches se mordillaient, nos mains saisissaient des muscles, caressaient inlassables un sein, une fesse, les doigts s’attardaient dans les creux, nos corps voulaient se confondre.



J’étais maintenu au fond du vagin, secoué de frissons, par deux mains qui me pressaient les reins et me sentis à mon tour partir en saccades dans le volcan en éruption. Tout était accompli et nous lisions notre plaisir réciproque sur le visage aimé. Nous étions bien, l’un dans l’autre et nul ne cherchait à se dérober. Nous restâmes longtemps dans cette position avant de nous désunir.


Mathilde avait pris la précaution de recouvrir d’une serviette éponge le drap. Le sang de la vierge fut ainsi recueilli. Nous avions tout l’après-midi. Après une toilette sous la douche où nous avons continué à nous toucher, chatouiller, embrasser amoureusement, nous avons repris nos ébats amoureux. Le charme de la découverte l’emportait sur la recherche d’acrobaties. Nous étions amoureux, point n’était besoin de complications, d’excentricités. Nous serrer l’un contre l’autre, nous regarder, nous pénétrer avec tendresse satisfaisait nos sens étonnés. C’était chaud, tendre, rassurant de s’entendre aussi simplement. Quand après un nouvel assaut, nous connaissions encore un orgasme, nous pensions qu’il ne pouvait exister de bonheur plus grand que de nous embrasser et de plonger nos yeux dans les yeux de l’autre ou de nous répéter des « je t’aime » sans fin.


Au petit matin, j’abandonnai à regret la couche de Mathilde. J’étais heureux, heureux, la journée serait belle et nous avions convenu de nous retrouver mercredi soir puis le week-end suivant. Nous ne tenions pas à rendre officiel trop vite nos sentiments et notre liaison, mais nous avions des projets d’avenir plein la tête. Vers dix-huit heures, je regagnais ma chambre. Exceptionnellement je tombai sur ma colocataire.



Jamais, depuis mon arrivée, je n’avais eu droit à pareil accueil de la part de Cathy. Que lui arrivait-il ?



La fable malveillante des amants me fit sourire. J’avais constaté de mes yeux que Mathilde était vierge. Cathy n’avait pas à le savoir.



Pour changer de sujet, je félicitai Cathy pour la qualité de sa cuisine. Il avait suffi qu’elle me voie en compagnie de Mathilde pour éveiller son intérêt. Subitement elle s’inscrivait en rivale, prête à l’éliminer au moyen de calomnies. Pour ma tranquillité, je ne la contredisais pas. Plusieurs fois elle revint à la charge pour me mettre en garde. Elle, Cathy pourrait être une compagnie amusante, une copine dévouée, elle m’introduirait dans une bande joyeuse…


À mon plus grand étonnement, elle me proposa de me préparer à des rencontres et me proposa de m’apprendre les rudiments nécessaires pour conquérir une fille. À commencer par l’art du baiser. Je lui laissai croire que j’étais ignorant et eus immédiatement droit à une démonstration gratuite mais savante. La diablesse était une pro, la copine se transforma rapidement en fille passionnée, se livra sur moi à des attouchements hardis, imposa à mes mains un parcours du combattant sur toutes les courbes de son corps. En deux jours je changeai de statut, deux femmes me draguaient ouvertement. L’une était tendresse, l’autre était audace prétendument désintéressée. La « leçon » de comportement amoureux se poursuivrait, il fallait, disait-elle que j’apprenne le corps féminin et l’art de faire l’amour. Dans les prochains jours Cathy allait me montrer l’utilité d’une bonne copine.


Le mardi matin, nouvel étonnement, Cathy m’attendit pour rejoindre l’école et poussa l’amitié jusqu’à me prendre ostensiblement le bras. À quatre heures, elle vint s’installer dans ma classe avec une pile de cahier à corriger. Nous retournâmes ensemble à notre appartement, elle offrit de préparer le repas du soir, au cours duquel elle proposa de créer une caisse commune pour l’achat de nourriture. J’y réfléchirai. Au moment de regagner nos chambres, elle me prit par la main :



Je sus vite de quoi il s’agissait : en quelques gestes précis Cathy me fit assister à un effeuillage rapide :



Évidemment elle était très fière de son corps bien tourné, de ses jeunes seins qu’elle dressait dans ses mains en soucoupes, fière d’exhiber ce pubis rasé, décoré d’une rose tatouée ou sa chute de reins soulignée d’une guirlande de cœurs. De ses mains, elle me montra son sexe, écarta les lèvres de la vulve, exposa l’entrée du vagin et me fournit, en bonne copine avertie, une leçon d’anatomie complète. Je devais tirer le plus grand profit de ces connaissances. Et maintenant je devais apprendre à surmonter ma timidité. Donc je devais à mon tour abandonner mes vêtements et m’exposer sans complexe à sa vue en tenue d’Adam. Cela m’apprendrait à me libérer lorsque se présenterait l’occasion. Je m’exécutai en me demandant où nous allions nous arrêter dans la progression prévue par Cathy. Je quittai mon slip en jouant l’affranchi sous l’œil approbateur de cette bonne copine, mais une sonnerie de portable fit bondir Cathy, elle s’empara de l’appareil et, en tenue d’Ève, quitta la salle en tirant la porte derrière elle.



Elle avait franchi le couloir et se trouvait dans le séjour. La sonnerie du téléphone avait rompu le charme, la bonne copine avait des secrets que je ne devais pas entendre : sa sortie me vexa, je ramassai mes affaires et me réfugiai dans ma chambre. Au passage je l’entendis donner un rendez-vous :



Ainsi donc la mère de cette copine dévouée s’appelait ALAIN ! Cette maman avait dû s’inquiéter de constater que Cathy n’était pas rentrée en famille ce mardi. Était-elle restée pour me conquérir ce mercredi ?


Un accident peu banal au foyer m’obligea cet après-midi à retourner chercher dans ma chambre un jeu de raquettes de ping-pong. À côté de ma vieille Peugeot, un coupé sport tout neuf stationnait devant la porte. J’entrai sans clé : une discussion bruissait au fond du couloir sombre qu’un rai de lumière éclairait faiblement. Il y avait la voix de Cathy, une voix d’homme lui répondait. Étrange, c’était son règlement qui interdisait les visites d’étrangers dans l’appartement.



À pas de loup, j’entre dans ma chambre, prends les raquettes. Je ressors



Curieux, je vais vers la cave. De trois-quarts, un homme, le danseur de samedi, se tient devant Cathy agenouillée, tête penchée vers le bas-ventre de son voisin. Alain a posé ses deux mains dans les cheveux de Cathy et imprime à sa tête un mouvement d’aller-retour



Il la relève, l’assied sur la machine à laver, se penche, envoie les jambes par-dessus ses épaules et arrache des petits cris de plaisir. Je ne vois pas, les bruits mouillés me disent qu’il lèche ou suce la fente de Cathy. Il se redresse, laisse tomber son pantalon sur les chevilles, s’avance entre les cuisses écartées et pénètre la chatte. Cathy ronronne. Alain envoie de grands coups de reins, accroché des deux mains aux fesses de Cathy. Ça dure, je me sens indiscret. Il la fait descendre, la tourne vers le lave-linge, et jupe relevée l’attaque par derrière.



Il s’anime, s’agite dans son dos, pousse sur ses jambes, force l’allure, et finalement s’immobilise en criant.



Il faudrait savoir ce qu’il veut, cloué, rivé aux fesses de Cathy à crier qu’il part ! Peut-être est-il temps que je m’en aille sans être remarqué. Je rejoins le foyer. Je sais à quoi correspond la nouvelle attitude de Cathy. Elle a parié qu’elle me dépucellerait : je ne suis qu’un jouet pour elle. Je pourrais me laisser faire et prendre mon plaisir. Je sais qu’elle ne fait pas les choses à moitié. Je viens de la voir à l’œuvre, c’est une sacrée gaillarde, une sportive, un arrache moyeu. Ce qui me gêne, c’est sa ruse, son prétendu dévouement. Mon pucelage contre deux bouteilles de champagne avec récit circonstancié à ses copains : ils auront de quoi rire au prochain bal.


Quand je repense à l’attention de Mathilde, à son don absolu, à sa virginité offerte et que je compare l’émerveillement du dimanche, à la séance de gymnastique à laquelle je viens d’assister, je sais où va mon cœur. Ce soir Cathy pourra attendre, j’ai rendez-vous chez Mathilde. Samedi, je déménage.