n° 14139 | Fiche technique | 33249 caractères | 33249 6028 Temps de lecture estimé : 25 mn |
12/11/10 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Sophie et Nicolas vivent ensemble. Ils sont amoureux. Mais Nicolas est très jaloux, et Sophie participe à un séminaire de cinq jours dans une station balnéaire. | ||||
Critères: #épistolaire #couple fh fhhh extracon collègues sauna essayage caférestau telnet jalousie revede voir exhib lingerie massage | ||||
Auteur : SophieF. Envoi mini-message |
Dimanche 22 septembre, 23 h 14 — Sophie à Nicolas :
Bien arrivée. Bises.
Dimanche 22 septembre, 23 h 18 — Nicolas à Sophie :
Un peu sec, ton courriel, ma chérie ! Déjà trop occupée pour penser à moi ? Ne fais pas ta coquette, ça me fait trop de peine, tu le sais ! Je t’aime, Sophie. Tu me manques terriblement. Je t’embrasse, longtemps, longtemps et partout.
Lundi 23 septembre, 22 h 15 — Nicolas à Sophie :
Pas de nouvelles depuis ton arrivée, et ton portable jamais ouvert ! Je suis inquiet. Pire que ça, je me ronge les sangs. As-tu écouté mes messages et lu mes SMS ? Que deviens-tu ? Es-tu sage, au moins ? Dis-moi ce que tu fais, indique-moi le numéro de téléphone de ton hôtel. Je t’aime, je t’aime.
Mardi 24 septembre, 19 h 57 — Sophie à Nicolas :
Mais moi aussi je t’aime, tu le sais bien ! Dimanche soir, il était tard, j’avais sommeil et j’ai pensé que tu devais dormir. Ce que j’ai fait ? Voir P.J. Bises.
Avant-hier soir, pas de flash sur l’autoroute. Encore des dîneurs dans le restaurant de l’hôtel, je crois reconnaître quelques collègues mais je passe mon chemin. Ma chambre est au troisième et ne donne pas sur la mer.
On rentrerait bien à trois ou quatre dans la baignoire mais je me contente d’une douche. Je reste en tenue d’Ève pour t’envoyer mon courriel et lire les dernières infos. Quand je tire les rideaux, je m’aperçois qu’un bonhomme se rince l’œil sans même se cacher, dans l’immeuble en face, une paire de jumelles dans la main gauche. Devine ce que fabrique sa main droite ? J’ai donc fait une bonne action, bien involontaire tu peux le croire, en lui permettant de se donner un petit plaisir. J’en suis contente, je l’avoue. Le lit est bien trop grand pour une pauvre fille toute seule. Comme tu me manques ! Devine où mes doigts vont se nicher avant que je m’endorme…
Hier matin, présentation du programme par un tout petit quinqua quinteux que je baptise aussitôt Atchoum, ce qui fait sourire mes voisins. Il annonce des exposés, des ateliers, des débats de 9 heures à midi et de 14 à 17 heures. L’axe des diverses interventions : nous conduire à faire la chasse à tout ce qui peut être contre-productif. Cela finira vendredi après-midi par l’évaluation du séminaire. « Évaluation avant évacuation », humour d’Atchoum ! Ensuite, conférence de Timide, sans intérêt. Apéritif au bar de plage. Je bois un gin-tonic. Deux types de ma promo viennent me parler : Laurent, un brun à lunettes et Julien que tu connais.
Au resto, nous nous mettons à la même table, naturellement. Une blonde et deux collègues masculins, plus âgés, viennent nous y rejoindre. Présentations : la blonde se prénomme Virginie, les mecs Alex et Frédéric, qui viennent de Marseille. Julien m’entretient du bon vieux temps de l’École, fait l’inventaire des carrières des uns et des autres et des perspectives de chacun. Bref, il m’ennuie. Alex et Frédéric, chaleureux en surface comme tous les gens du midi, draguent la fade Virginie. Et moi ? Je te vois venir, mon chéri. Eh bien oui, ils se croient obligés de me draguer aussi ! Plaisanteries qui se veulent subtiles, sous-entendus salaces, etc. J’en souris. Laurent me dit, devant les autres, que je suis encore plus belle qu’avant. En fait, il ne dit pas : belle, il dit : bandante. Tu vois, je ne te cache rien. Alors moi :
C’est pour faire rire les autres et ça marche.
L’après-midi, exposé de Grincheux, puis pause. Alex tente sa chance : ai-je quelqu’un dans ma vie, suis-je fidèle ? Oui deux fois. Cependant, une petite exception ne serait-elle pas possible ? J’en souris.
Après un trop long message de Dormeur, Simplet nous parle de la conduite à tenir en cas d’occupation des locaux par des grévistes. Que faire si l’on est pris (ou prise) en otage ? Syndrome de Stockholm, etc.
Au dîner – même table, mêmes voisins, œuf corse – question de Laurent : si j’étais capturée par de jeunes excités, me menaçant des derniers outrages ?
Encore une fois, j’ai dû parler trop vite, mille pardons, mon amour ! Ça marche entre Frédéric et Virginie, ils nous quittent juste après le dessert après avoir échangé force langoureux regards. La nuit est déjà tombée, plouf ! Café pour nous ? Café, oui. Ensuite, au bar de l’hôtel, cognac, armagnac, verveine du Velay ? Prunelle pour moi.
C’est Alex qui se penche sur moi. Je sais ce qu’il souhaite que je réponde mais je me contente de sourire.
Laurent, un peu plus tard : Il ne faut pas qu’elle dorme seule cette nuit, ni les autres nuits.
Julien : Nous n’avons aucune chance. Elle a un mec, et elle en est amoureuse.
Laurent : Ah, tu le connais ?
Julien : Oui. Il est d’ailleurs excessivement jaloux. Et Sophie est fidèle. Enfin, je le crois, et je suis le premier à le déplorer.
Laurent : Tiens donc ! Mais un accroc est toujours possible… Hein, Sophie ? Ah, si j’avais été un peu plus audacieux il y a cinq ans !
Alex : Vous êtes de la même promo ?
Laurent : Oui. Cinq ans que j’attends mon tour ! Depuis notre bizutage, exactement.
Alex : Ah bon, raconte !
Laurent : Oh, rien que de très banal. Tu as connu ça avant nous. Mais il y avait Sophie… Je peux raconter, Sophie ?
Le jour venu, monôme dans les rues en fin d’après-midi, un sac poubelle sur le dos, farine, œufs, moustaches au charbon de bois, etc. On était tous en jean, évidemment mais on s’est nettoyés et changés avant la suite. On nous a triés par groupes de dix. Sept garçons et trois filles dans le nôtre. Dans l’amphi, les deuxième et troisième années étaient au spectacle, les filles encore plus excitées que les garçons :
Une fille de troisième année a ordonné :
Nous avons obéi, bien sûr. J’avais un boxer noir, ça ne me gênait pas plus que ça de me montrer avec. Après, les filles en sous-vêtements ! Un strip-tease, les filles ! C’est Amélie qui a commencé, une grande rousse. Elle minaudait, apparemment satisfaite de s’exhiber. Puis ce fut Audrey, bien jolie mais toi seule m’intéressais. Tu étais en jupe. Bleue marine, avec un chemisier beige. Tu t’es déshabillée tout à fait calmement, comme si tu étais toute seule. Naturelle, quoi ! Tu avais un coordonné rouge avec un peu de dentelle noire en haut du soutien-gorge et un papillon noir sur le côté du slip. On m’avait dit que parfois on enfermait les bizuts dans un placard, tout nus, de la peinture jaune sur le corps du garçon, de la peinture bleue sur celui de la fille – ou l’inverse – et, en sortant du placard, il fallait qu’ils soient totalement verts. J’aurais donné n’importe quoi pour être seul avec toi dans ce genre de placard. Mais, comme je viens de le dire, Ségolène était passée par là (pas dans le placard !) et il fallait quand même faire un peu attention. Antoine a demandé aux filles de dire quel était le garçon qui leur semblait le mieux… monté. Il a dit : monté, hein ?
Il a eu l’idée de prétendre que tu étais peut-être gouine et t’a ordonné d’embrasser Amélie. Tu as plaqué deux baisers sur ses grosses joues, et tout le monde s’est mis à rire une fois encore. Mais Antoine savait bien que tu serais contrainte de lui obéir, au moins en partie, sous peine d’être mise au ban de l’École. Alors il a dit qu’il te pardonnerait ta tentative de castration si tu daignais nous montrer tes seins, et qu’après tout tu devais bien faire comme les autres filles, c’est-à-dire les exhiber sur la plage. Tu as enlevé ton soutien-gorge et la salle a applaudi. Antoine a avancé les mains vers ta poitrine, tu as fait non de la tête, bien calmement. Et tu as remis ton soutien-gorge et tes vêtements. Personne ne s’y est opposé. Le bizutage était fini pour nous. J’aurais bien voulu te draguer, par la suite, mais je n’ai pas osé. Chasse gardée d’Antoine ! Si seulement tu me disais qu’il n’est peut-être pas trop tard… Hein, Sophie, est-ce qu’il est vraiment trop tard ?
Mardi 24 septembre, 20 h 27 — Nicolas à Sophie :
Tu cherches à me rendre fou ! Tu t’exhibes à poil dans ta chambre, les rideaux ouverts, et tu ne mets pas de soutien-gorge dans la journée ! Je sais que tu es désespérément frivole et que tu te moques bien de ma jalousie mais tout cela me fait atrocement souffrir. Ça t’amuse, hein, de provoquer tes collègues ? Que lui as-tu répondu, à cet Alex ? Quand tu as rédigé ton mail il était peut-être dans ton lit, ou il se préparait à y venir… Dis-moi la vérité, je t’en supplie. Et à Laurent ? Qu’as-tu répondu à Laurent ? Pourquoi a-t-il dit qu’il attendait son tour ? Tu ne m’avais jamais parlé de ce bizutage ! Et cet Antoine… Mais c’est atroce ! Et il y en a combien qui ont pris leur tour, avant qu’on se rencontre ? Je veux savoir ! Je veux savoir tout ce que tu as fait et encore plus tout ce que tu fais maintenant, même si cela doit me faire atrocement souffrir. Que s’est-il passé hier soir, et dans la nuit, et aujourd’hui ? Qui est avec toi ce soir, qui te tripote, qui t’embrasse, qui te déshabille, qui prend ma place en toi ? Et qu’as-tu fait lundi, entre 17 et 19 heures ? Et aujourd’hui, avant de rédiger ton courriel ? Même si cela doit me dévaster, je veux savoir !
Mardi 24 septembre, 23 h 45 — Nicolas à Sophie :
Tu couches avec eux, hein ? Dis-le-moi, au moins ! Oh, quand je pense à tout ce qu’ils doivent faire de toi, et à tout ce que tu peux leur faire, en ce moment même…
Mercredi 25 septembre, 08 h 48 — Sophie à Nicolas :
Nicolas, ta jalousie maladive me donnerait presque des idées de dévergondage. La jalousie est contre-productive. Si tu me crois si désirable, les autres doivent aussi le penser, si bien que… Moi qui serais si réservée, si sérieuse, si sage en un mot ! Ton style m’amuse au plus haut point : te dévaster !… Ton exigence de tout savoir m’intrigue et j’en viens à me demander si tu ne te branles pas en pensant à mes éventuelles cabrioles. Bises.
Réponses à ton inquisition. Pourquoi étais-je à poil dans ma chambre ? Tu sais bien que je ne porte jamais de pyjama ! Lundi de 17 à 19 heures ? J’ai fait les boutiques dans le quartier du casino. Tout y est très cher, de quoi dévaster mon compte en banque. J’ai quand même acheté un bikini. Adorable ! Trois petits triangles, trois tout petits triangles attachés par des cordons : on tire et hop, la petite Sophie est dépouillée de ses vêtements ! Pendant que je l’essayais – lui et d’autres, tu sais que je suis longue à choisir – pendant que je les essayais, donc, la vendeuse me conseillait utilement. Elle allait et venait, ne tirait pas complètement le rideau et appelait son patron pour solliciter ses avis. Un vieux beau, son patron, mains baladeuses et parfum musqué. Pouah !
Que veux-tu savoir encore ? Ah oui, lundi soir Laurent m’a donc demandé s’il était vraiment trop tard.
Ils m’ont fait la bise. Julien amicalement, Alex collé à moi, Laurent très près de la commissure de mes lèvres. Puis ils m’ont accompagnée, si bien que nous étions tous les quatre dans l’ascenseur. Charge maximum 180 kilos, nous faisions plus et nous étions très à l’étroit. Le bas-ventre de Julien appliqué contre mes fesses ; celui de Laurent contre le mien, et sa bouche dans mes cheveux. T’ai-je dit qu’il est très grand ?
Mais il n’est pas tombé en panne, il nous a hissés jusqu’au troisième. Et les voilà comme des dadais, ces trois collègues, essayant de me convaincre (con-vaincre, merci Lacan !) de les accueillir dans ma chambre pour un dernier verre, en commandant une bouteille de champagne et quatre verres.
Tu vois que je suis restée sage, Nicolas. … Ah, j’oubliais ! Alex m’a téléphoné alors que je venais de me mettre au lit.
J’ai ri. Il est venu gratter à ma porte. Devine la suite…
La journée d’hier n’a pas été désagréable. Le matin, de nouveau Grincheux : droit social, jurisprudence récente des prud’hommes, licenciement économique ou pour faute, etc. La dernière heure est consacrée aux entretiens d’embauche : ne pas se faire épingler pour ségrégation, ce serait contre-productif. Que penser des C.V. anonymes. Et aussi comment réussir à se faire embaucher, car il pourrait bien nous arriver de nous faire licencier, nous aussi !
L’après-midi, ateliers sous le contrôle de Joyeux, un jovial quadra qui passe d’un groupe à l’autre. Ceux-ci se sont évidemment constitués comme les tables. Entre Frédéric et Virginie, la lune de miel continue, ils exposent des yeux cernés et se vantent d’avoir très peu dormi. Ordre du jour de l’atelier : entretiens de licenciement et d’embauche. Je dois licencier Laurent, qui commence par affirmer qu’il préférerait que je le débauche. Mais moi, très sérieuse :
Arrive Joyeux.
Et il va faire le guignol à une autre table. Alors Laurent :
Joyeux : Eh bien, on s’amuse ici, au moins ! Mademoiselle – Sophie, vous permettez que je vous appelle Sophie ? (Il avait lu mes nom et prénom sur le badge épinglé juste au-dessus de mon sein droit) Sophie, vendez-vous. Ce pauvre garçon a raison et c’est vous qui avez été licenciée pour avoir fait tourner la tête de vos collègues, la tête et… le reste. Alors vendez-vous ! Vous êtes devant ceux qui décideront de votre avenir. Que leur dites-vous ?
Mercredi 25 septembre, 19 h 05 — Nicolas à Sophie :
Qu’as-tu fait hier soir ? Tu ne me dis rien ! Pourquoi avoir acheté un bikini ? Et les nuits ? Que se passe-t-il les nuits ? Je veux le savoir ! Tu lui as ouvert ta porte ou non, à cet Alex ? Dis-le moi je t’en supplie ! Je suis effondré. Je t’embrasse partout, quand même. Moi aussi, je sais glisser ma langue et ma bite, et il me semble que cela te convient, d’ordinaire ! À l’idée que d’autres peuvent le faire et que cela te plaît peut-être autant ou même plus que si c’était moi, je souffre abominablement mais tu t’en moques bien.
Mercredi 25 septembre, 19 h 40 — Sophie à Nicolas :
Bientôt l’heure du dîner. Je t’embrasse, mon pauvre chéri.
Tu te fiches des conférences que je subis tout au long de la journée, seuls t’intéressent mes débordements, si débordements il y a. D’accord, mon amour ! Il est 9 h 15. Exposé de Prof. Au lieu d’inscrire ses inutiles conseils, je me sers de mon notebook pour rédiger le compte-rendu que je joindrai à mon prochain courriel.
Tu veux savoir pourquoi j’ai acheté un bikini lundi après-midi. C’est bien simple : mes compagnons voulaient m’entraîner à la thalasso. Je ne pouvais quand même pas les y accompagner nue comme un ver ! Alors je leur ai dit : demain, mes amis, demain ! Et le lendemain, c’est-à-dire hier, nous y sommes allés peu après 17 heures. L’eau de mer est à plus de 35 degrés, on y barbote gentiment. Dans le sauna il ne se passe pas grand-chose, on transpire puis on va sous la douche froide. Brrr ! Mes compagnons qui avaient commencé à bander, m’avait-il semblé, se calment vite ! Puis la vapeur du hammam nous saute à la figure. On n’y voit rien ! Assez cependant, au bout de quelque temps, pour s’apercevoir que des couples se câlinent discrètement.
J’aimerais m’allonger mais il n’y a pas assez de place. Je me cale dans un coin. Alex est à ma droite, Laurent à ma gauche. Nos hanches se touchent. Je te dis que nous sommes à l’étroit, je n’y peux rien ! Leurs mains ne tardent pas à se poser sur mes cuisses, amicalement. Tu me connais, je les enlève, leurs mains, pour les poser sur leurs propres cuisses. Ils récidivent. Moi aussi. Deux fois, trois fois puis je me lasse et les laisse faire. Après tout, ça ne mange pas de pain. Ils caressent, palpent, descendent aux genoux, tentent de les écarter mais je résiste. Comme ils sont bien plus forts que moi faible femme, ils délaissent mes genoux enfin ouverts pour monter, monter et frôler de leur pouce la fissure d’où suinte la source que tu fréquentes, mon chéri, pour mon plus grand plaisir, en effet – et pour le tien aussi, me semble-t-il. Mais rassure-toi, elle est à l’abri, cette source, sous son triangle de tissu.
La vapeur se dissipe. Nos voisins nous sourient, complices. Julien, lui, semble d’une infinie tristesse. Il se lève, s’approche de nous, demande si l’un de mes compagnons ne serait pas disposé à lui céder sa place, au moins provisoirement. La réponse est négative, bien entendu. Je le prends un peu en pitié mais que faire ? Pauvre Julien ! Alors le voici qui suggère qu’il pourrait fort bien s’asseoir entre mes deux voisins et me prendre sur ses genoux. L’idée me semble frappée au coin du bon sens et je me lève aussitôt. Ses cuisses sont chaudes, ses mains le sont aussi, qui tirent bientôt sur les cordons de mon haut de bikini et s’emparent de mes seins. Mais bientôt les lèvres d’Alex et de Laurent remplacent ces mains, qui se glissent dans mon slip de bain. Un doigt furète et s’immisce. Alex et Laurent dégagent leurs attributs virils de leur slip devenu trop étroit.
Me voici donc avec deux solides bâtons dans les mains, et assise sur un troisième ! Julien me soulève pour se mettre mieux à l’aise. Il dénoue les deux cordons de mon slip, celui de droite et celui de gauche, hop ! Deux petits bouts de tissu, fort légers, protègent encore mes fesses de sa bite de béton. Sa main y met bon ordre et désormais plus rien ne nous sépare. Lequel de mes deux orifices va-t-il choisir d’investir ? Et lequel de mes deux voisins va-t-il se lever le premier et tendre à mes lèvres pulpeuses un chibre majestueux ? Mais la vapeur se dissipe, elle aussi. On nous voit : tous les mâles du hammam m’entourent et veulent prendre leur tour. C’est donc une Blanche Neige couverte de sperme de la tête aux pieds qui se traîne sous la douche, épuisée de jouissance. Tu voulais tout savoir, eh bien voilà !
L’exposé de Prof vient juste de se terminer. Bises, mon chéri.
14 h 07. Conférence de Grincheux : questions fiscales. Je connais, alors je poursuis ma confession. Hier soir, après la thalasso qui nous a fait un bien fou, dîner fort agréable. Mes convives (con-vive, encore merci, Lacan !) font assaut de… gentillesse, et de propositions. Au bar, ensuite, Julien se met à chantonner, abominablement faux, d’ailleurs :
Grincheux a fini. Pause. Bisous.
Mercredi 25 septembre, 20 h 15, Nicolas à Sophie
Je ne suis pas totalement idiot, je vois bien que tu as inventé cette scène du hammam pour te moquer de moi et de ma jalousie. Mais ce qui m’épouvante, c’est que tu puisses avoir ce genre de fantasmes. Comme je te connais mal ! Et puis, réflexion faite, je me demande s’il n’y a pas quelque chose de véridique là-dedans, au fond. Tu es capable d’avoir fait tout cela et ça me navre, ça me tue… Dis-moi la vérité, je t’en supplie. Et hier soir, que s’est-il passé hier soir ? Et la nuit ? Oh, toutes ces nuits où tu n’es pas avec moi… Avec qui es-tu ? Qu’est-ce qu’ils te font, qu’est-ce que tu leur fais ?
Jeudi 26 septembre, 18 h 59, Nicolas à Sophie
Tu ne penses plus à moi. Trop occupée, hein ? Plus j’y réfléchis, plus je me dis que tu n’as pas inventé la scène du hammam, et que tu y es retournée hier, et que tu y es peut-être en cet instant même… Tu ne m’as pas totalement exclu de ta vie, quand même ?
Jeudi 26 septembre, 19 h 48, Sophie à Nicolas
Exclu de ma vie, mon pauvre chéri ? Mais non ! Il y a de la place pour plusieurs, comme dit Laurent… Bises.
19 h 00. Réponse à tes interrogations, suite. Mardi soir, allaient-ils me refaire le coup de l’ascenseur ? Je m’y attendais, mais non. Ils avaient sans doute compris ou cru comprendre que, comme l’avait dit Laurent, ils étaient deux de trop. Alex étant hors-jeu, les deux autres m’ont-ils tirée au sort, jouée aux dés ? En tout cas, lorsque je me suis levée pour regagner ma chambre, seul Julien m’a accompagnée. Dans l’ascenseur :
Devine ce que j’ai répondu, mon chéri.
Hier, retour à la thalasso. Le sauna aussi, c’est bien ! Il y a trois cabines. L’une d’elles est vide, nous y entrons. Nous, c’est-à-dire Alex, Julien, Laurent et ta petite Sophie, vêtue de son adorable bikini. Elle s’allonge, ta petite Sophie, sur la couchette du haut, et soupire de bien-être. Les trois mâles sont assis en face d’elle et la regardent. Ta Sophie transpire abondamment et la sueur fait luire les corps de ses trois compagnons. Ils ne bougent pas sauf pour, de temps à autre, jeter une louche d’eau parfumée sur les braises incandescentes. Mais les braises ne sont-elles pas toujours incandescentes ? Voilà un adjectif de trop ! Sur les braises, donc, ce qui génère une bouffée de chaleur.
Ils sont jeunes et beaux, ces garçons. Je sais qu’ils me trouvent belle, ils me l’ont assez dit mais ils sont trois, ces dadais, et ne font rien. Pourtant chacun d’eux a promis de me faire de délicieux massages dans le sauna, à condition d’y être seul avec moi.
Ils obéissent. Et pendant que la petite Sophie est toute seule dans le sauna, quelqu’un pourrait surgir, Joyeux peut-être, ou même les sept nains, pourquoi pas ? Mais il n’en est rien et mes camarades reviennent, chacun avec sa fiole de Saint-Chrême pour le sacre de Sophie. Si tu crois qu’ils vont encore me tripoter comme la veille, tu te trompes, Nicolas. Car c’est moi qui vais agir. Oui, j’ai envie de caresser leur peau moite de sueur, d’éprouver l’élasticité des muscles de leur poitrine, de leur ventre, de leurs bras, de leurs cuisses. Je veux que deux d’entre eux soient jaloux quand je câlinerai le troisième, que ce troisième soit frustré quand je le délaisserai pour en attaquer un autre, et que celui-là aussi, plus tard…
J’aime son dos. J’en palpe les muscles, je frôle sa colonne vertébrale, de haut en bas, de bas en haut, de haut en bas encore jusqu’au sillon qui partage ses fesses. Il porte un slip de bain bleu nuit. Je passe de l’huile sur ses mollets, sur ses cuisses. Je les pétris, ses cuisses. Il écarte les jambes, soulève ses hanches. Il voudrait que mes mains aillent s’égarer vers son entrejambe. Elles ne le font pas.
Il bande comme un cerf, fait mine de le cacher puis en rit :
Laurent s’allonge sur le ventre et se prête de bonne grâce à mes caresses. J’apprécie la fermeté de ses fesses. Ses chevilles sont fines et ses pieds chatouilleux, ainsi que ses aisselles. Ensuite vient le tour d’Alex, le plus râblé de tous. Il faudrait le pétrir longuement, lui, pour faire fondre l’excès de graisse qui commence à nuire à sa silhouette. Trop de repas d’affaires. Mais :
Alex lui cède la place. Sous son slip de bain, son pénis me semble plus épais que celui de mes deux camarades de promo. Mais plus court aussi, peut-être. Je fais couler quelques gouttes d’huile sur la poitrine de Julien, et je masse. Ses petits tétons sont érigés, je les frôle puis les pince délicatement. Sa main droite avance en direction de ma cuisse.
Je masse ses pieds, ses chevilles, ses mollets, ses cuisses. Sous le tissu bleu nuit palpite sa bite incandescente (là, je peux dire incandescente !) mais je ne la touche pas. C’est à peine si je frôle ses couilles, comme par inadvertance.
Je souris en voyant la tête de Laurent. Je ne lui dis pas que je le garde pour la bonne bouche, Dieu sait ce qu’il irait s’imaginer ! Mais je palpe et caresse le corps d’Alex. Puis vient le tour de Laurent. Tout cela a pris du temps. Il faut aller sous la douche froide et se rhabiller car la thalasso ferme à 19 heures.
Voyons… Aurais-je oublié quelque chose ? À 18 heures, ils avaient encore leur slip et moi mon bikini. Qu’a-t-il bien pu se passer pendant l’heure qui a suivi ? Je te laisse le soin de l’imaginer, mon chéri.
Jeudi 26 septembre, 21 heures, Nicolas à Sophie
Tu es capable de tout mais je t’aime. Quoi que tu puisses faire, je t’aime. Demain tu seras ici. Je saurai bien te faire oublier ce maudit séminaire. Oh oui, nous ferons l’amour avec véhémence !
Jeudi 26 septembre, 21 h 48, Sophie à Nicolas
Ton « avec véhémence » m’amuse beaucoup. La dernière nuit de ce « maudit séminaire » commence. Il est de tradition, m’a-t-on dit pendant le dîner, de laisser les portes des chambres entrouvertes la dernière nuit. Il n’est pas impossible que ceux qui m’ont dit cela m’aient quelque peu menti mais j’ai fait semblant de les croire.
Chambranle, quel drôle de mot ! … J’étais piégée : j’avais dit que je le ferais bien, persuadée que c’était impraticable, mais ils m’ont prouvé le contraire. J’ai donc choisi la côte sauvage et pris une douche. Dès ce courriel envoyé, je m’allongerai sur le lit et j’attendrai.
À demain, mon chéri.