Je m’appelle Paul. Marc et moi nous connaissons depuis vingt-cinq ans. Nous avons fait nos études d’ingénieur ensemble. Lui a fait toute sa carrière dans le privé, il a fini par monter sa propre entreprise, une PME de robotique de pointe travaillant surtout pour la défense. Quant à moi, après un court passage dans l’industrie, je suis devenu professeur et j’enseigne la physique appliquée dans une école d’ingénieurs. Marc a monté sa boîte dans la ville où je suis prof. Depuis que nous nous sommes retrouvés, il est devenu mon meilleur ami et c’est réciproque. Nous sommes mariés tous les deux. Anne, ma femme, ressemble beaucoup à Clara, la femme de Marc.
Marc doit s’absenter six mois à l’autre bout du monde pour son boulot, sans aucune possibilité de revenir de temps à autre. Il m’a demandé de passer l’après-midi avec lui pour discuter, il voudrait me parler de certains problèmes.
- — Écoute Paul, tu vas veiller sur ma petite femme et bien t’occuper d’elle. Clara semble craindre mon absence beaucoup plus que je ne l’imaginais.
- — Mais ça me semble évident qu’Anne et moi allons nous occuper d’elle ; enfin, t’es mon meilleur pote.
Marc, d’un air bizarre :
- — Oui, oui, mais c’est à toi que je te demande ça, surtout à toi.
- — Mais enfin Marc, qu’est-ce que tu veux dire, je ne comprends pas très bien.
- — Clara va se retrouver seule, très seule et j’aimerais que tu lui tiennes compagnie.
- — Je viens de te dire qu’Anne et moi allions l’entourer de toute notre attention, que veux-tu que je te dise de plus ?
- — Je voudrais que ce soit surtout toi qui lui tiennes compagnie…
- — Écoute, Marc, je ne vois pas où tu veux en venir, toujours pas.
- — Tu comprends, Clara sera en manque d’affection, de câlins, je ne voudrais pas qu’elle aille chercher du réconfort auprès de n’importe qui.
- — Et… ?
- — Et s’il doit arriver quelque chose, je préfère que ce soit avec mon meilleur pote, voilà.
- — Arriver quoi, Marc ?
- — Tu vois très bien ce que je veux dire.
- — Je vois que dalle, absolument que dalle.
- — Écoute, Paul, Clara est une femme qui a des besoins charnels très importants et je crains qu’elle, qu’elle…
- — Qu’elle quoi ? Crache ta Valda à la fin.
- — Qu’elle ne me trompe, voilà !
- — Et tu veux que je la surveille, c’est ça ?
- — Oui et non.
- — Comment ça, oui et non.
- — Je veux que tu lui offre le réconfort dont elle aura besoin, tout le réconfort.
- — Mais encore…
Marc, sur un ton exaspéré :
- — Je veux que tu couches avec elle si elle en a envie, si elle te fait des avances, si tu la sens en manque. Ne t’inquiète pas, elle te trouve très à son goût.
- — De mieux en mieux, mon pote qui me demande de baiser sa femme.
- — Ne sois pas vulgaire, Paul. Fais-lui l’amour si la situation l’exige. De toutes les manières, je t’ai déjà vu reluquer Clara, elle est loin de te laisser indifférent.
- — Ce n’est pas le problème, c’est ta femme, la femme de mon meilleur pote. Moi, je ne la toucherai pas, je ne suis pas un salaud, tu le sais bien, bon sang !
- — C’est bien parce que je sais que tu es un Ami avec un grand A, que tu as toute ma confiance, que je te demande ça. Je connais Clara, je ne dis pas qu’elle n’attend que mon absence pour me tromper, pas du tout, je pense même qu’elle résistera, mais pour son équilibre, je préfère que ses besoins sexuels soient assouvis. J’ai peur qu’elle change sinon. Bref, j’aimerais la retrouver pleinement en forme quand je rentrerai. Et c’est à toi que je confie cette délicate mission.
- — Mais t’es vraiment pas bien ! Et Anne dans tout ça ? Je cajole ta femme, trompe la mienne et tout va bien
- — Elle n’est pas obligée de savoir.
- — C’est bien ce que je dis, tu me demande de tromper ma femme pour protéger la tienne. Tu imagines un peu la réaction d’Anne si elle apprend que je la trompe ? Et mon couple, tu t’en fous ?
- — En fait, j’ai déjà parlé à Anne, dit Marc.
- — Quoi ?
- — Oui, Paul. Anne est au courant et tu as son feu vert. Elle pense qu’elle ne te satisfait plus tellement sur le plan sexuel et que cela te ferait du bien d’avoir une aventure. Elle semble ravie de la perspective que tu aies Clara comme maîtresse, c’est sa meilleure amie et tu ne coucheras pas avec n’importe qui.
- — Attends un peu Marc, mais je rêve complètement, là. Ma femme discute de nos problèmes intimes avec toi et vous vous mettez d’accord dans mon dos pour me trouver une maîtresse : ta femme. Mais j’ai peut être mon mot à dire et Clara aussi.
- — Anne et moi avons déjà aperçu vos petits jeux entre toi et Clara. Sans un certain nombre de tabous et d’interdits, vous auriez sûrement déjà couché ensemble. Je me trompe ?
- — Euh… Tes conclusions sont un peu hâtives, dis-je, rouge de confusion.
- — Eh ! Paul ! Tu ne la trouves pas bandante, Clara ?
- — Écoute, ça me gêne énormément de parler de ta femme comme ça.
- — Réponds à ma question, Paul.
- — Ouais, bien sûr et pas qu’un peu.
- — Mon salaud !
- — Eh ! Marc ! Tu cherches, tu trouves.
- — Je rigole, Paul, je rigole. Tu n’as aucune inquiétude à avoir. Je sais que Clara t’a toujours beaucoup attiré, elle ressemble physiquement beaucoup à Anne. Et j’imagine que tu trouves quand même ta femme attirante ?
- — Évidemment, mais ces temps-ci, comme elle te l’a sans doute dit, elle n’est plus trop portée sur la chose, c’est le moins que l’on puisse dire. L’Amour est toujours présent dans notre couple, mais de son côté, c’est comme si le désir s’était éteint. Ce n’est pas très drôle pour moi. Je me console avec la Veuve Poignet. Mais, dis-moi, puisqu’on en est aux confidences intimes, comment ça se passe dans ton couple ?
- — Un peu moins pire qu’entre Anne et toi, Paul, mais la tendance est au refroidissement, c’est très net. D’ailleurs j’ai une autre mission de confiance pour toi. Et là, Anne n’est pas au courant.
- — Allons donc ! Quoi encore ?
- — C’est délicat et toujours très intime, mais au point où nous en sommes…
- — Je t’écoute Marc.
- — Je voudrais que tu arrives à convaincre Clara de se laisser sodomiser.
- — Quoi ?
- — Oui, Paul, je voudrais que toi, mon meilleur pote, apprenne le plaisir anal à ma femme de telle sorte qu’à mon retour ma petite Clara accepte de se laisser sodomiser. C’est mon grand fantasme et pour l’instant elle y est catégoriquement opposée. Je pensais pimenter notre vie sexuelle en lui proposant des trucs nouveaux. Je me suis bien planté, tout juste si ça n’a pas eu l’effet inverse.
- — Mais tu es vraiment dingue Marc, t’as complètement pété les plombs.
- — Absolument pas, à mes yeux, tu es la personne la plus qualifiée que je connaisse pour une mission aussi particulière. N’oublie pas ton boulot : tu es professeur. L’enseignement, la pédagogie, c’est ton truc. Je sais que tu es vraiment excellent dans ce domaine. Je ne m’en fais pas, tu trouveras quelque chose pour la convaincre de venir à ces nouveaux plaisirs… et les lui enseigner.
- — Mais Marc, je n’y connais rien moi, en sodomie.
- — Parce que toi et Clara vous n’avez jamais…
- — Là, on va trop loin dans l’intimité… Oh ! Et puis zut, au diable tous ces tabous… Tu es mon meilleur pote Marc, encore une fois, au point où nous en sommes, où tu nous as fait aller, autant parler franchement. Non, je n’ai jamais sodomisé Anne, ni aucune femme d’ailleurs et je te rassure pas de mec non plus. Et je suis convaincu qu’Anne est vierge de ce côté-là. Tu vois donc que côté « compétence », je suis assez léger. Tu sais, Anne et moi, question techniques sexuelles, c’est du très classique.
- — Rassure-toi Paul, je t’ai préparé le terrain. J’ai laissé entendre à Clara que tu étais Grand Maître d’une société secrète dont l’objet était la transmission de rites ayant trait aux plaisirs sexuels et spécialement au plaisir de Sodome.
Je m’écrie, en m’étranglant à moitié :
- — Quoi ?
- — Allons Paul, tu connais la curiosité de Clara, laisse-là venir, je suis certains qu’elle va te poser des questions. Ensuite le « Grand Maître » n’aura plus qu’à improviser…
- — Pas mal vu ton truc, Marc, c’est complètement fou, mais c’est pas mal vu. Mais je vais passer pour quoi aux yeux de Clara ? Un salaud qui trompe sa femme, une espèce de mec de la trempe d’un acteur porno ? Ah merci ! Vraiment !
- — Écoute, Paul, si ça peut te rassurer, elle n’a pas eu la moindre moue de dégoût, au contraire ! J’ai même senti qu’elle portait un très grand intérêt à mes propos. Je la connais bien, ma Clara, crois-moi ! Elle ne m’a pas posé davantage de questions pour ne pas paraître intéressée, rapport aux refus multiples qu’elle m’oppose dans ce domaine, mais toi, elle va te passer sur le grill.
- — Ouais, mais t’as pensé aux implications ultimes de ton plan ?
- — Alors là, Paul, c’est moi qui ne vois pas.
- — Si le « Grand Maître » accepte de prendre Clara comme élève, on risque de ne pas en rester à la seule théorie. Comme je le vois, c’est un enseignement qui implique des séances de travaux pratiques. Et si c’est moi qui dépucelle Clara du cul ?
- — Tu me parais bien vulgaire tout d’un coup, Paul, dit Marc en souriant.
- — Toute cette conversation commence à m’échauffer.
- — Ça veut dire que tu commences à accepter la mission que je te confie ?
- — Écoute, Marc, arrête de déconner une minute et réponds-moi. Dans ton fantasme, je pense que tu dois avoir envie de cueillir le pucelage anal de ta femme. En tous les cas, moi, j’en aurais vachement envie. Or avec tout ce que tu me demandes, c’est moi qui vais être le premier. Est-ce que ça ne va pas te poser un problème. Même tout un tas de problèmes ! À ton retour, si tout va bien, je serai devenu l’amant de ta femme, je l’aurai sodomisée… Tu me regarderas encore comme ton meilleur ami après ça ? Sûr que tu vas me casser la gueule.
- — Non, Paul. Crois-moi, j’ai beaucoup réfléchi à tout cela. J’ai tout envisagé. Je te fais confiance, et, quoi qu’il arrive, nous resterons amis. Je dirais même surtout si tu réussis la mission que je te confie. Si tu réussis, je pourrai accomplir mon fantasme. Clara et moi aurons sans doute une vie sexuelle beaucoup plus pétillante…
Trois jours après cette conversation, Marc est parti pour une destination inconnue, « Secret défense » nous a-t-il dit.
Deux mois ont passé depuis cet après-midi si particulier.
La demande de Marc m’obsède, j’essaie de m’y soustraire, j’évite Clara au maximum. Mais aujourd’hui elle a des ennuis avec sa machine à laver qui fuit. Je ne peux pas refuser d’aller jeter un coup d’œil.
Arrivé chez Clara, je la trouve un peu boudeuse.
- — Dis-donc, Paul, je ne te vois pas beaucoup ces temps-ci. Je pensais que toi et moi étions amis, mais force m’est de constater qu’il n’y a que Marc que tu trouve intéressant.
Je réponds, très embêté :
- — Mais non, j’avais beaucoup de travail, des nouveaux TP à monter à l’école, ça m’a accaparé.
- — Et c’est fini tes préparations ? Je vais peut-être te voir un peu plus ?
Je bredouille :
- — Oui, sans doute. Tiens rebranche la machine, à mon avis ce n’était que le filtre obstrué par ces boutons décousus. On va faire un essai.
Effectivement, la machine à laver fonctionne à nouveau sans fuir. Je ramasse mes outils et m’apprête à repartir mais Clara ne l’entend pas de cette oreille.
- — Dis-donc, Paul, tu files à l’anglaise ? J’ai préparé un petit repas pour ce soir. Viens, je vais téléphoner à Anne pour lui dire de nous rejoindre. En attendant, pose ta caisse à clous et ton blouson et monte au salon préparer l’apéritif.
J’ouvre le bar, sors trois verres, dispose quelques amuse-gueule dans une assiette et m’affale dans un fauteuil en évaluant la situation. C’est vrai que je n’ai pas été un ami très présent. Je n’ai même pas entamé la mission que Marc m’a confiée. Je lui ai pourtant juré que je ferais tout pour accomplir son souhait. Je ne me sens pas fier du tout.
Clara viens me rejoindre.
- — Anne ne viendra pas, elle a mal à la tête, elle est fatiguée et s’est mise au lit. Elle souhaite que tu restes souper avec moi.
Mon cœur se met à battre la chamade, mes pensées s’accélèrent : qu’est-ce que c’est que ce piège ?
Piège ou occasion de démarrer la mission ? Soit, on verra bien…
- — Tu es sûr que tu veux que je reste, sans la présence d’Anne, c’est bizarre.
- — Tu fais de drôles de manières, Paul, qu’est-ce qui est bizarre ?
- — Non, rien.
- — Attends, je débarrasse le couvert d’Anne et je reviens.
Clara revient et s’assied juste à côté de moi, son parfum est enivrant. Je ne l’avais pas remarqué, mais pendant que je réparais la machine à laver, elle s’est maquillée et s’est habillée très sexy. Oh la, Oui ! Mini jupe, bas nylon, talons aiguille, petit bustier serré au décolleté vertigineux, le grand jeu !
- — Tu es vraiment très belle ce soir, dis-je admiratif.
- — Pourquoi ? Ce n’est pas le cas d’habitude ? me lance Clara, l’air vexé.
- — Excuse cette gaffe monumentale, à la vérité, tu me tournes un peu la tête et je dis n’importe quoi. Évidemment que tu es belle. Mais, pour être franc, tes vêtements sont très, trop sexy ? Et en l’absence de Marc, je suis un peu gêné.
- — Gêné de me trouver belle ? Il ne faut pas. Et puis Marc n’est pas là, zut pour lui. J’ai l’impression qu’il n’y a que son boulot qui compte. Il faut bien que je vérifie que je fais toujours de l’effet à un homme, sinon ça risque de ne plus marcher quand il rentrera…
La conversation évolue vers des sujets plus anodins. Nous finissons nos whiskies et passons à table.
Clara a prévu un repas léger, juste un plat et un dessert.
Peu après avoir entamé le poisson en papillote, je demande à Clara si elle a eu des nouvelles de Marc.
- — Pas depuis neuf jours, me dit-elle. Il n’est pas très bavard tu sais, Paul. D’après ce qu’il me dit, ils sont au milieu de nulle part et ils ne font que travailler. En fait, il n’a rien à raconter.
Un ange passe avant que Clara ne sorte tout à trac :
- — Par contre, avant de partir, il m’a confié quelque chose de très intrigant à ton sujet.
Aïe, nous y voilà, me dis-je.
- — Ah bon ! Qu’est-ce qui peut être intriguant dans ma petite vie bien rangée de petit professeur ?
- — Petit prof, sûrement pas ! Et petite vie… Peut-être pas si bien rangée que ça, Paul.
- — Qu’est-ce que tu veux dire ?
- — Marc m’a dit que tu serais Grand Maître dans une société secrète ?
Ça y est, ça commence. Il faut que je joue cette partie très finement. Même si, jusqu’à maintenant, je n’ai pas vraiment commencé la mission que Marc m’a confié, je me suis énormément documenté sur les pratiques anales. Dans ma tête, j’ai construit mon personnage de « Grand Maître ». J’ai répété de nombreuses conversations imaginaires avec Clara, me préparant virtuellement aussi bien que possible à jouer mon rôle.
- — Effectivement Clara, je suis bien « Grand Maître ». Mais dans « société secrète » il y a « secret » et donc je ne peux pas t’en dire grand-chose.
- — Ah non, Paul ! Tu ne vas pas t’en tirer si facilement. Nous sommes amis, non ? Alors c’est quoi cette histoire de « Grand Maître des Plaisirs » ?
- — Je ne dirai rien.
- — Si tu ne parles pas, je crache le morceau à Anne.
- — Et si elle était au courant ?
- — Tu parles, Paul, elle me l’aurait dit, n’oublie pas que c’est ma meilleure amie.
- — Pour autant, elle ne te dit peut-être pas tout, ces choses-là sont très intimes.
- — Foutaises ! Je suis sûre qu’elle n’est pas au courant de tes trucs.
- — Écoute, Clara, tu te trompe peut-être, mais laissons Anne en dehors de tout ça, tu as gagné. Que veux-tu savoir ?
- — Tout ! Si tant est que ce que Marc m’a raconté est vrai. Au début, j’ai cru que c’étaient des bobards, mais il avait l’air tellement sérieux.
- — J’appartiens effectivement à une société secrète dont le but est la transmission de certains savoirs et leurs développements. Nous initions les membres à certaines pratiques. Mais là, ça me gêne de t’en dire plus, Clara, ça me gêne vraiment beaucoup.
- — Allons, allons, ça ne cadre pas trop avec tes fonctions de « Grand Maître des Plaisirs de Sodome » ! Je t’imagine plus expansif dans tes fonctions !
- — Clara, tu en sais beaucoup, beaucoup trop.
- — Que dalle, oui ! C’est tout ce que je sais. Quand Marc m’a dit ça, je suis tombé à la renverse. Comprends-moi Paul, ce n’est pas que je t’imagine « frigide », désolé je ne connais pas le mot équivalent pour les hommes, mais de là à te savoir expert de pratiques aussi cochonnes…
- — Ah ! Clara, nous voici un peu au cœur du sujet. « Pratiques cochonnes » dis-tu, pourquoi ce qualificatif ?
- — Écoute, Paul, l’anus n’est pas un orifice prévu pour le sexe, mais pour les excréments. Donc, pour moi, l’affaire est claire.
- — Vraiment ? Donc, en suivant ton raisonnement, le pénis, qui sert aussi à pisser, devrait être mis hors jeu pour le sexe ?
- — Tu marques un point, Paul. Bien vu ! N’empêche que tu avoueras que ce n’est pas très propre.
- — Effectivement, si on ne se nettoie pas avant, si on ne se prépare pas, ce n’est pas terrible. Comme dans le cas d’un homme qui ne se laverait jamais le pénis avant de faire l’amour ou d’une femme qui ne ferait jamais de toilette intime.
- — Mais enfin, Paul, cet orifice n’est pas prévu pour ça. Il n’y a pas suffisamment de nerfs pour qu’on puisse éprouver du plaisir.
- — Oui et non, en fait, il y a suffisamment de nerfs. Si cette zone est bien érotisée, si les nerfs et le cerveau sont « activés », la sodomie peut provoquer des orgasmes très intenses.
- — Mais de toutes les manières, c’est interdit par toutes les religions et, dans certains états des USA, c’est vachement réprimé.
- — Parce qu’on ne peut pas procréer par là, on ne peut pas faire de gosses avec cette pratique, voilà ce qui gêne tous ces imbéciles. Mais d’une certaine manière, ces interdits sont une très bonne chose, s’ils n’existaient pas, il faudrait les instaurer.
- — Alors là, Paul, je ne suis pas sûre de bien comprendre.
- — Les interdits religieux, politiques et moraux concernant la sodomie nous sont très utiles. Quoi de plus excitant que de transgresser un interdit ? Ils nous servent d’intensificateurs de plaisir. Clara, sais-tu que le terme de sodomie vient du nom de la ville de Sodome qui, selon la Bible, fut détruite par Dieu après que ses habitants eurent tenté de violer des anges de Dieu réfugiés chez Loth, le neveu d’Abraham ?
Un violent coup de tonnerre nous fait sursauter tous les deux et interrompt notre conversation.
Clara se met à frissonner :
- — Je déteste l’orage, j’en ai vraiment très peur. Écoute, Paul, je n’ai plus faim, tu veux le dessert ?
- — Non merci, Clara, juste un café.
- — Bonne idée !
À peine avons-nous fini nos tasses que des éclairs, suivis presque immédiatement des craquements du tonnerre, zèbrent le ciel de nouveau.
Clara se blottit contre moi.
- — Reste, Paul, j’ai vraiment très peur.
- — Mais que va dire ma femme ?
- — Écoute, tu es un ami, oui ou non ? Marc m’a dit que je pourrais compter sur toi. Tu parles ! Là, j’ai vraiment besoin de ta présence.
- — Bon, d’accord.
Clara se lève, me prend par la main et me guide jusqu’à sa chambre.
- — Mais Clara, tu fais quoi là ?
- — C’est simple ! Tu fais dodo avec moi pour me rassurer, me dit-elle avec un sourire désarmant. De toutes les manières, Anne dort sûrement à l’heure qu’il est.
- — Dormir avec toi ?
- — Oh ! Ne fais pas tant d’histoires, il s’agit juste de me tenir compagnie, de me rassurer, me dit-elle avec un sourire de plus en plus équivoque. N’importe comment, le canapé du salon est trop petit pour toi et la chambre d’amis est encombrée de cartons, tu n’as guère le choix…
Après un rapide passage à la salle de bain, je me retrouve à la porte de la chambre de Clara que je trouve grande ouverte.
- — Rentre vite et viens me rejoindre, me lance Clara du fond de son lit. L’orage redouble et j’ai vraiment peur. Ferme bien la porte derrière toi.
Je me glisse dans les draps en prenant bien soin de me mettre le plus loin possible de Clara, mais elle vient se coller rapidement contre moi.
- — Mais tu le fais exprès, je te fais si peur que ça ? Je te dégoutte peut-être ? Comment veux-tu me réconforter si tu ne me prends pas dans tes bras ?
- — Tu ne me dégoûtes pas du tout. Bien au contraire, bien au contraire…
Je la serre fort contre moi, son parfum est enivrant. Elle est très douce.
- — Oh ! Clara, ce n’est pas possible, je…
Je ne peux terminer ma phrase. Un formidable coup de tonnerre fait se blottir Clara encore plus contre moi et elle se met à sangloter. Je me mets à la rassurer du mieux que je peux. Je lui caresse les cheveux, lui parle doucement.
L’orage se calme et elle finit par s’apaiser dans mes bras.
- — C’est bon les bras d’un homme, me murmure-t-elle, j’avais oublié. Humm que c’est bon ! Embrasse-moi !
- — Écoute, Clara, c’est bien ce que je craignais, ça dérape là.
Pour toute réponse, Clara me roule une pelle passionnée. Tant pis ! me dis-je, je n’en peux plus moi non plus. Je réponds aux caresses et aux baisers de Clara. Très excités, nous faisons l’amour assez rapidement.
Après avoir goûté aux joies de l’amour physique, Clara s’exclame en riant :
- — C’est bien ce que je disais : que c’est bon un homme !
- — C’était formidable, Clara. Je ne regrette rien. En fait, j’avais envie de toi depuis longtemps. Mais que va dire ton mari ? Et ma femme ?
- — Oh ! Mais ils n’ont pas besoin de savoir. De toute façon, mon mari n’avait qu’à rester pour s’occuper de moi. Il gagne assez de fric comme ça. Pourquoi chercher toujours plus de contrats qui le conduisent à me délaisser ? Quant à ta femme, s’il le faut, je lui parlerai. C’est ma meilleure amie, je me charge de lui expliquer que tout est de ma faute et que tu n’y es pour rien.
- — Dans ces conditions, pourquoi ne pas recommencer ?
Le matin nous trouve endormis l’un dans les bras de l’autre. Je m’éveille et vais préparer le petit déjeuner. Clara fait son apparition, rayonnante.
- — Merci beaucoup, Paul. Grâce à toi, j’ai pu dormir d’un excellent sommeil. C’était si bon.
- — Je t’en prie, ce n’est rien, dis-je d’un ton gêné.
- — Paul, tu voudras bien venir me faire l’amour de temps en temps ?
- — Oui, bien sûr. Souvent même. Mais je suis marié, tu sais.
- — Je sais. C’est bien compliqué tout ça.
- — Mets-toi un instant à la place d’Anne. Que dirais-tu si tu savais que ton mari t’a trompée avec ta meilleure amie ?
- — Il y a quelques mois, à sa place, j’aurais éprouvé de la colère et je t’en aurais voulu atrocement, Paul. Mais aujourd’hui, franchement, je ne suis plus du tout sûre. Est-ce qu’on ne peut pas aimer plusieurs personnes en même temps. Tu vois, je n’ai pas de sentiment de culpabilité vis-à-vis de mon mari. Je l’aime toujours, comme avant. Ce n’est pas parce que j’ai fait l’amour avec toi, et que nous le referons, que ça change quoique ce soit à mes sentiments pour lui. Ce qu’il y a entre lui et moi est vraiment très fort, j’irais même jusqu’à dire indestructible. Et je me sens plus riche de commencer à t’aimer toi.
- — Moi, je me sens fautif vis-à-vis de ma femme. J’aimerais bien être comme toi, aussi légère.
La conversation évolue vers des sujets plus anodins et je quitte Clara en milieu de matinée pour rentrer chez moi. Anne ne se doute de rien et me dit que j’ai fort bien fait d’avoir rassuré notre amie.
Le samedi de la semaine suivante, en milieu d’après midi, alors que je suis plongé dans un livre, Anne m’apporte le téléphone.
- — C’est pour toi, c’est Clara. Il semblerait qu’elle ait besoin de toi.
- — Ah ! fais-je l’air de rien en m’emparant du téléphone.
Clara me dit qu’elle souhaite me voir et passer la nuit avec moi.
- — Mais Clara, tu es folle, complètement dingue et Anne, que va-t-elle penser ?
- — Viens ! dit-elle sur un ton impérieux et elle raccroche brutalement.
- — Anne, je suis embêté. Clara a besoin de mes services et j’espère ne pas en avoir pour longtemps.
J’ai l’impression que mon nez s’allonge bien plus que celui de Pinocchio.
- — Pourquoi tant d’histoires mon chéri ? La femme de ton meilleur ami, ma meilleure amie, a besoin de toi. Vas-y. Où est le problème ?
- — Ben, y a pas de problème. C’est juste que si ça dure longtemps tu risques de t’ennuyer, de te poser des questions.
- — Me poser des questions ? Mais lesquelles ? me lance Anne, le regard décidément très malicieux.
Je m’embrouille dans mes tentatives d’explications :
- — Je ne sais pas moi, des questions.
- — Va, cours et s’il faut que tu y passes la nuit, n’hésite pas !
- — Quoi, mais Anne ! tu me pousses dans les bras de Clara ?
- — Te pousser dans ses bras ? Mais mon pauvre Paul, je sais tout ! Oublierais-tu que Clara est ma meilleure amie et que nous nous confions vraiment beaucoup de choses ? Tout cela s’est fait avec mon accord total et entier. Nous formons un vieux couple, toi et moi, non seulement je suis sûre que cela n’affectera pas notre amour, mais j’espère que cela remettra un peu de charbon dans la chaudière sexuelle, il n’y a plus beaucoup de feu ces temps-ci…
Je manque de m’étouffer sous la surprise.
- — Tu étais au courant dès le début ? Et ça ne te fait rien que ton homme fasse l’amour à une autre femme ? Je ne comprends pas très bien.
- — Ma meilleure amie a besoin de toi, elle va assez mal et je pense que cela te fera du bien à toi aussi. Je suis large d’esprit, tu sais et je t’aime, suffisamment pour accepter certain remèdes.
- — Je ne sais pas quoi dire. Merci ! Écoute, Anne, je file chez Clara.
Très décontenancé par l’ouverture d’esprit de ma femme, j’arrive chez Clara en fin d’après-midi. Elle me saute au cou et m’embrasse goulûment.
- — Viens, me dit-elle d’un air coquin, je nous ai préparé une petite collation. Tu m’as manqué.
Je me laisse guider par sa main, n’osant pas encore poser les questions qui se bousculent dans ma tête. Une fois assis devant un souper léger je me lance.
- — Alors comme ça Anne était au courant dès la semaine dernière ?
- — Oui, Paul. C’est mieux non ?
- — Mais vous auriez pu me mettre également dans la confidence. J’ai l’air de quoi, moi ? Anne et toi, vous jouez avec moi. Je devrais vous mettre à la diète toute les deux, six mois sans câlins.
- — Je pense que tu serais le premier à en souffrir, Paul, me lance-t-elle amusée.
Moi, bougon :
- — J’ai vraiment l’impression d’être un jouet entre vos mains. C’est extrêmement désagréable de se savoir manipulé.
- — Oh la ! Pas de grand mot. Nous nous sommes juste mises d’accord de telle sorte qu’il n’y ait pas d’embrouille entre Anne et moi si, toi et moi, nous nous aimons quelque temps. N’en fais pas toute une histoire et profite de la situation.
- — Bon ! Si tu dis qu’il n’y a pas de problème, passons à autre chose.
- — À la bonne heure, Paul. Dis-donc, Anne n’a pas l’air au courant de tes activités de « Grand Maître ». C’est bizarre, non ?
- — Je t’ai déjà demandé de ne pas mêler Anne à ça. Peut-être est-elle au courant, mais qu’en fin de compte elle ne te dit pas tout. Mais peut-être aussi que je le lui cache. Que t’importe ? Là, ce sont nos affaires, pas touche !
- — Oh ! Je voulais juste savoir si Anne était au courant, mais tu as raison, c’est ton, votre, jardin secret, je n’insiste pas.
- — Merci !
- — Mais j’ai des tonnes de questions. J’ai beaucoup repensé à ce que tu m’as dit la fois dernière. L’orage a brutalement interrompu notre conversation. Comment peut-on vouloir pratiquer un acte aussi « contre nature » ? Comment cela peut-il procurer du plaisir ?
- — La sodomie a toujours été pratiquée et depuis la nuit des temps. De nombreux écrits, de nombreuses gravures l’attestent. Cela fut longtemps un moyen de jouir sans risquer de grossesse, au moyen-âge par exemple. Mais crois-tu vraiment que si les femmes n’y avaient jamais trouvé leur compte cette pratique aurait perduré autant.
- — Je t’arrête, Paul. Si cette pratique se maintient dans le temps, c’est plutôt parce que les hommes l’imposent aux femmes.
- — Non, Clara, ce n’est pas si simple. La muqueuse ano-rectale est pourvue de nombreuses terminaisons sensitives. L’introduction sans ménagement de doigts ou d’un pénis provoque des douleurs. Par contre une introduction très douce accompagnée d’une bonne lubrification peut-être « neutre » ou se révéler très agréable ou le devenir petit à petit, jusqu’à procurer des plaisirs orgasmiques. Cette muqueuse n’est pas pourvue de corpuscules de volupté de Krause comme le clitoris, le pénis, le vagin, ni de tissus érectiles et pourtant la volupté survient.
- — Comment cela se fait-il ?
- — Tout endroit du corps stimulé dans des circonstances exaltantes peut devenir érogène. Le lobe de l’oreille par exemple…
- — Étonnant, très étonnant, me lance Clara.
- — Ce n’est pas tout. La contiguïté avec le vagin rend la zone anale apte à l’éroticité. La cloison vagin-rectum est mince. En stimulant la paroi rectale côté anal, le doigt ou le pénis stimulent indirectement le vagin où se trouvent des tissus érectiles. L’implication des viscères donne aux sensations une coloration « viscérale ». Dans le cas de la pénétration profonde du vagin par le pénis ou les doigts, on ne fait qu’ébranler indirectement ces viscères. Dans le cas de la pénétration anale, on est dans les viscères. Mais dans des deux cas c’est le même viscère – l’intestin— qui est contacté. Or tout ce qui touche aux tripes éveille des sensations et des émotions particulières. À l’inverse, des émotions profondes donnent des serrements dans le ventre : « Ça nous prend aux tripes ». Plus que viscérales, ces sensations sont vécues avec un mélange inédit de plaisir, d’étrangeté et de bouleversement. Il existe des facteurs psychologiques qui élèvent le niveau d’excitation. La transgression que constituent ces caresses excite la femme qui s’y prête et active son imaginaire. Le caractère de don total et impudique de son offrande émeut la femme de façon considérable.
- — Tu en parle très bien, Paul, j’allais dire « Grand Maître ». Tout ce que tu m’apprends me trouble beaucoup. Il faut que tu saches que Marc m’a embêté avec ça. Il voulait que j’accepte d’essayer et j’ai toujours refusé.
- — Il ne faut pas se forcer. Néanmoins c’est comme dans la cuisine, tant que tu n’as pas goûté à un plat, tu ne peux vraiment pas savoir si tu vas l’aimer ou non. Il faut goûter délicatement et voir…
- — J’aime beaucoup ce que tu viens de dire « Grand Maître ». Si Marc en savait aussi long que toi, s’il était aussi délicat, j’aurais sans doute accepté de goûter à cette pratique si particulière.
- — Un couple doit se servir de la sexualité pour développer sa confiance, sa complicité, pour jouer, éprouver ce plaisir ultime. Rien ne doit être tabou, tout doit pouvoir être expérimenté si c’est fait dans le profond respect de l’autre et pour répondre à la demande soit commune soit de l’un des partenaires.
- — Il faudra que tu donnes des cours à Marc. Et peut-être à moi aussi…
Je m’affole, Clara me demande-t-elle de l’initier à la sodomie, je n’ose pas y croire, pas tout de suite. Aussi, je lui demande prudemment :
- — Des cours de quoi ?
- — De sexualité, tout ce que tu viens de dire, la confiance, l’aspect ludique. J’ai l’impression de manquer quelque chose depuis que je t’ai entendu. Non pas que faire l’amour avec Marc ne me comble pas, mais j’ai souvent l’impression de quelque chose qui pourrait nous apporter infiniment plus et de ne pas pouvoir atteindre cet objectif, c’est frustrant ! Maintenant que je t’ai entendu parler, il me semble deviner vaguement ce que je cherchais sans le distinguer clairement.
Clara demeure songeuse un moment, puis reprend :
- — Et les femmes que tu connais qui s’adonnent à la sodomie, qu’est-ce qu’elles en pensent ?
- — Elles trouvent les sensations très nouvelles, très riches. Elles disent que les orgasmes qui surviennent sont très différents des autres et très forts. Elles disent que c’est l’occasion de montrer à leur homme à quel point on l’aime, que se livrer ainsi constitue une grande preuve d’amour. Que c’est l’occasion de s’unir à son homme le plus totalement qui soit en repoussant les limites de l’intimité, en se sentant un peu forcée, sinon dans sa volonté, au moins dans l’enveloppe naturelle de son corps. En tous les cas, ce qui est sûr, c’est que la majorité des femmes, une fois dépassées leurs appréhensions, et à conditions d’être stimulées avec art, subtilité et tendresse, considèrent la sodomie comme un « must » de l’érotisme.
- — À t’écouter disserter aussi savamment, je serais presque convaincue. Mais dis-moi, Paul, n’y a-t-il pas des risques de devenir incontinent si on fait ça trop souvent ?
- — Bonne question ! La réponse est non, sauf en cas de sodomies brutales, non préparées et répétées trop souvent. Les homosexuels mâles ne souffrent pas d’incontinence.
- — Je vais finir par me demander si cette histoire de « Grand Maître » n’est pas vraie finalement. Tu connais trop bien ton sujet. Et tu es décidément un sacré prof ! Tu m’as quasiment convaincue qu’il s’agit d’une pratique « normale » et tu m’as même mis l’eau à la bouche…
- — Oh ! Très bien ! Marc sera ravi que tu acceptes d’essayer.
- — Il est loin. Il ne reviendra que dans je ne sais combien de temps. Non ! J’ai envie d’essayer avec un expert de la chose, avec un « Grand Maître ».
- — Tu n’es pas sérieuse Clara.
- — Et pourquoi pas ? On baise déjà ensemble, non ! Et je tiens à profiter du « spécialiste » que j’ai sous la main.
- — Écoute, Clara, il faut que tu y réfléchisses, que tu te prépares psychologiquement. Il y a peu de temps tu ne voulais pas en entendre parler et là…
- — Taratata, j’ai envie que tu m’inities là, tout de suite « Grand Maître ». C’est maintenant ou jamais. Décide-toi, vite !
Je suis décontenancé, les choses vont trop vite, j’ai l’impression de perdre le contrôle et je n’aime pas ça. J’essaie d’user de mon autorité de « Grand Maître » :
- — Clara, crois-moi, tu retireras infiniment plus de plaisir si tu sais attendre, si tu te prépares. Je ne te demande pas d’attendre des années, juste un mois, pour augmenter encore ton désir…
Clara me regarde en faisant une moue boudeuse. Un silence gênant s’installe. Je m’impose de ne pas le rompre. C’est dur, mais au bout d’un moment, il semble que Clara revienne à de meilleurs sentiments.
- — OK, Paul, tu as gagné.
- — Ces choses-là n’ont pas à être considérées en termes de vainqueur et de perdant. Crois-en mon expérience, aie confiance en moi, si tu veux que la sodomie devienne une source de jouissances nouvelles pour toi, il ne faut pas faire n’importe quoi. Es-tu bien sûre de vouloir fouler au pied toutes tes préventions, tous les tabous, les interdits qui entourent cette pratique ? Es-tu bien sûre de vouloir franchir le pas ? Teste-toi cette semaine, essaie d’immiscer ton index dans ton anus, imagine un pénis à la place… Fais ça tous les soirs. Pendant la journée, visualise-toi en train d’être sodomisée et d’éprouver du plaisir, masturbe-toi en même temps afin d’associer le plaisir réel et l’idée d’être enculée.
- — Paul ! Pas la peine d’être grossier.
- — Ça fait partie du jeu, à pratique extrême, vocabulaire osé.
- — Je ferai comme tu le suggères, Paul. Tu viens d’achever de me convaincre tout à fait. J’ai cru que ces histoires de « société secrète » étaient une plaisanterie imaginée par Marc, mais je suis convaincue que tu es bien un « Grand Maître » et que tout cela est bien réel, où aurais-tu été cherché tout ça ?
Dis ! Tu me montreras ?
- — Te montrer quoi ?
- — Ben les locaux, les gens, une cérémonie d’initiation.
- — Hou la ! Doucement, Clara, chaque chose en son temps. De toutes les manières, il y a très peu d’initiations « publiques » comme tu dois t’en douter. La première fois est déjà assez stressante comme ça, alors y ajouter un public ! Il faut des circonstances et des caractères très particuliers pour que ça réussisse. Dis-moi Clara, tu n’as pas le tempérament d’une actrice porno ?
- — Euh ! Non, sûrement pas.
- — Alors tu comprends que l’immense majorité des initiations se font en privé. Les femmes qui sont encore plus excitées à l’idée de d’exhiber leurs ébats et leur plaisir en public sont rarissimes.
- — Bon, bon, Paul ! Très bien ! Mais tu ne vas pas t’en aller comme ça, me dis Clara en minaudant. J’ai besoin que tu me répètes certaines choses et que tu m’en précises d’autres. Viens.
Clara me prend par la main pour me conduire à sa chambre. Nous faisons l’amour passionnément. Je fais subir à Clara un cunnilingus passionné et lorsqu’elle est au comble de la jouissance, j’en profite pour titiller son anus. Comme elle réagit plutôt bien, j’enfonce doucement le bout de mon index humecté de salive.
Revenue à elle, Clara me chuchote :
- — Oh ! C’est plutôt bizarre, pas désagréable, mais étrange comme sensation.
- — Eh bien, tu as un mois pour te préparer à ton initiation.
- — Un mois ! Mais c’est super long. Je ne tiendrai jamais si longtemps !
- — Oh si ! Il le faudra bien. Mais tu ne resteras pas inactive, tu dois te masturber au moins une fois par jour en imaginant intensément que tu te fais sodomiser et que tu éprouves du plaisir. Tu dois visualiser cela très fortement en te caressant le sexe et en te pénétrant l’anus avec un ou deux doigts. Pendant ce mois : diète absolue, aucune relation sexuelle, juste la masturbation. Le but de te priver d’homme est de te faire désirer très, très fort cette première sodomie.
- — Mais Paul, je ne tiendrai jamais !
- — Crois-moi, Clara, d’autres femmes plus faibles que toi sont passées par là. J’en ai fait attendre plus longtemps encore. La durée est à l’appréciation du Maître. Dans ton cas, je te sens suffisamment réceptive pour ne t’infliger qu’un mois de préparation. C’est une des durées les plus courtes, Clara, crois-moi.
- — Je te crois, Paul. Tu as suffisamment d’expérience, j’ai parfaitement confiance en toi. Je ferai comme tu le dis. N’empêche, ce sera dur.
- — Sûrement, mais je peux t’assurer que si tu suis bien mes instructions, tu ne le regretteras pas. Tu vas ouvrir les portes d’un plaisir nouveau. Et si tu veux que le plaisir avec un grand P soit au rendez-vous, il convient de te préparer comme il faut. C’est un domaine où l’improvisation paie rarement.
J’en reste là pour cette séance. Je veux être sûr que Clara se conditionne bien. On dit fort justement que le cerveau est le « plus gros organe sexuel », eh bien ! je voulais que cet organe travaille beaucoup chez Clara.
Le mois se traîna en longueur. Je bouillais d’impatience comme un jeune puceau. J’avais un mois pour mettre une touche finale à mon scénario de « cérémonie initiatique ».
Finalement, Marc avait eu une excellente idée : quoi de mieux que cette histoire de secte secrète millénaire, de « grand maître » pour mettre Clara en confiance ?
Un mois n’est pas de trop pour rassembler les éléments du décor. Je passe une partie de mon temps libre à chiner chez les antiquaires de la région pour trouver les accessoires qui rendront la mise en scène crédible. J’achète divers bougeoirs de bonne taille, en laiton et en bronze, très ouvragés, de petites tapisseries portant de mystérieux signes cabalistiques ; bref, tout ce qu’il faut pour créer une atmosphère de « rituel initiatique très ancien ».
Je n’arrête pas de répéter la « cérémonie » dans ma tête, précisant les détails qui me rendront crédibles, éliminant les points qui pourraient instiller le doute dans l’esprit de la future initiée. Il faut que Clara ait une confiance absolue en moi, qu’elle soit convaincue que je suis très expérimenté dans ce domaine. J’ai bien compris qu’elle ne se laissera dépuceler que si elle se sent entre les mains d’un expert. Essayer la sodomie avec son mari, Marc, lui fait trop peur car il n’y connaît rien.
Enfin, le samedi tant attendu arrive. Je me précipite chez Clara avec deux gros sacs bourrés de mes différents accessoires. Ma femme me regarde charger la voiture d’un air bizarre, mais je n’y prends pas garde. Je bredouille que Clara a besoin de mes services : une porte qui ferme mal, le robinet de l’évier qui fuit et d’autres choses nécessitant pas mal d’outils…
- — Mais Marc a un atelier très bien équipé, non ? me demande Anne l’air soupçonneux.
- — Euh, oui ! fais-je hésitant, mais je ne sais pas où sont rangés les outils, et je préfère les miens. Tu comprends ?
Je décampe sans demander mon reste.
Chez Clara, le « Grand Maître » prend la direction des opérations. On est au milieu de l’après-midi. J’ai prévenu Clara de mon arrivée et je la trouve en train de se détendre dans un bain chaud. Pendant qu’elle termine ses ablutions, je prépare la chambre.
Disposant de grosses bougies sur leurs chandeliers, je fais brûler un peu d’encens, puis je ferme les volets et tire les rideaux afin que seule la lumière des candélabres donne un peu de clarté. L’ambiance que j’ai créée est assez réussie, « mystique » à souhait. Tout ce qu’il faut pour une cérémonie d’initiation.
Ayant revêtu un peignoir « new-age » avec broderie doré et signes cabalistiques, je me sens dans la peau du « Grand Maître ».
Tout étant prêt, je vais chercher la « pucelle ».
Clara s’est parfumée, pomponnée, elle est vraiment enivrante. Pendant que je conduis la néophyte à la chambre où elle va être initiée, il faut que je fasse appel à toutes mes ressources pour maîtriser mes émotions et avoir l’air d’un maître expérimenté et sûr de lui.
Arrivé au seuil de la chambre, je demande à Clara d’une voix solennelle :
- — Veux-tu être initiée aux plaisirs de Sodome ?
- — Oui, je le veux, me répond Clara, sûre d’elle.
- — As-tu bien réfléchi ? As-tu pesé le pour et le contre car il n’est pas de retour possible ?
- — Oui, Grand Maître !
- — Qu’il en soit ainsi ! Offre-toi à moi, fais-moi l’offrande de ton anus.
Je guide Clara vers le lit, l’assied et lui enlève sa nuisette.
Je m’efforce d’avoir l’air de tout contrôler, il faut que je sois parfait dans mon rôle de « Grand Maître » habitué à initier les vierges… En fait, je suis tout sauf sûr de moi, mais je puise le calme dans les profondeurs de mon esprit. Et j’y arrive, est-ce l’entraînement à passer des concours du temps où j’étais en classe prépa ?
Je me défais de mon accoutrement et m’assois à côté de Clara. Je décide d’éviter de donner une touche sentimentale à sa première sodomie, je ne l’embrasse pas, je ne l’étreins pas comme j’en ai pourtant furieusement envie. Pas de geste de tendresse, seul le plaisir pur dénué de sentiment doit être présent.
J’allonge Clara sur le dos, je lui écarte les jambes et me mets à la lécher très doucement. Je titille son clitoris de mon majeur. Clara gémit, son plaisir va crescendo. Je lèche sauvagement sa vulve pendant que je plonge mon index dans un pot de crème que j’ai placé sur un guéridon juste à côté du lit.
Je pénètre très lentement son anus d’un doigt ferme ce qui déclenche des feulements de chatte en chaleur. Excellents signes, la vierge est prête…
Je retourne Clara doucement, elle se penche en avant, les mains posées sur le lit, le cul tendu vers moi. Le spectacle est magnifique, ses bas noirs, son porte-jarretelles, son cul divin, je me régale du spectacle.
Je m’agenouille derrière elle, elle gémit d’avance à l’idée de ma caresse. J’écarte les globes charnus de son cul, son anus apparaît au fond de sa vallée secrète. Plus bas, sa vulve baille, ses poils poisseux de sa mouille sont collés entre eux. Mes doigts fouillent sa chatte par-devant. Ma bouche se colle dans le sillon ouvert de ses fesses.
Une délicieuse odeur, différente de celle de tout à l’heure, chatouille mes narines. Ma langue ouvre doucement la rosette brune de son cul qui s’écarte sous la pression humide. Je l’encule de ma langue à petits coups vifs qui lui arrachent des cris perçants.
Puis, je remplace ma langue par mon index que j’enfonce lentement, complètement. Je commence un lent va-et-vient en faisant également un mouvement circulaire comme si je voulais élargir son orifice. Clara est au comble du plaisir et succombe à un orgasme fulgurant pendant que je titille son clitoris de la pointe de ma langue.
Je laisse Clara récupérer et je retire mon doigt.
Je place Clara en levrette et m’approche de ses fesses. Je peaufine sa position de telle sorte que son petit calice soit bien exposé. Je bande vraiment comme un âne, c’est une sorte de dépucelage pour moi aussi : ma première sodomie ! Mais je ne peux évidemment pas l’avouer à Clara.
Sur un ton empreint de gravité, je déclare :
- — Vierge Clara, que le plaisir soit avec toi !
Je m’enduis le pénis de crème très généreusement et présente mon sexe à l’entrée du cul de Clara. Je pousse doucement et mon gland pénètre lentement, le sphincter n’offre pas de résistance, Clara est bien détendue, offerte. Pendant que mon sexe s’enfonce, Clara pousse quelques gémissements.
Ça y est, je suis enfoncé à fond, mon ventre est collé aux fesses de Clara.
- — Vas-y, dis-je, bouge à ta convenance, comme tu le sens. Écoute tes sensations.
Clara entame alors un lent mouvement de va-et-vient avec ses fesses, faisant coulisser doucement son anus sur mon vit. Elle prend son temps, essaie divers mouvement de rotation. Elle gémit, elle râle, elle est aux anges.
Je masse son clitoris d’une main et étreint ses seins de l’autre. Elle accélère et amplifie le mouvement. Je vois ma bite aller et venir dans son cul avec des bruits de succions très obscènes, je suis au comble de l’excitation, je ne vais pas pouvoir me retenir très longtemps…
Clara vient avant moi, elle se fige, se cambre et s’empale à fond sur mon membre d’airain. Le cri de plaisir qu’elle pousse sans retenue déclenche mon orgasme. J’éjacule mon plaisir à longs et grands jets dans ses entrailles.
Au bout d’une éternité, je retire mon sexe de son calice et nous nous écroulons sur le lit.
Mon sexe reprend déjà de la vigueur.
Clara me chuchote à l’oreille :
- — J’ai encore envie !
- — Pas de problème, dis-je en la repositionnant en levrette.
Cette fois, c’est moi qui vais prendre la pleine maîtrise des événements.
J’embrasse à pleine bouche la chatte qu’elle expose de manière si obscène, je lèche les traces de mouille salée et sucrée à la fois, quel nectar enivrant ! Clara gémit pendant que je pénètre son vagin baveux à deux doigts. Puis ma langue la fouille profondément, très profondément, le goût est divin, l’odeur merveilleuse. Mes mains pétrissent ses mamelles, ses gémissements me font bander plus fort encore, j’ai l’impression que mon gland va exploser. Ma queue pénètre son anus avec un bruit de succion qui m’excite davantage. Ses mains griffent mes reins, mes hanches s’agitent d’avant en arrière, tandis que je pilonne son cul. Clara crie son plaisir. Je ne veux pas jouir encore, je veux lui donner encore d’autres sensations.
Je me retire et un « plop » sonore et obscène se fait entendre lorsque mon gland se sépare de sa rosette. Je lui lèche la raie à grands coups de langue vifs, ses gémissements me rendent fou. Elle pousse son postérieur vers mon visage. J’écarte encore ses fesses et l’encule de ma langue qui gagne du terrain car sa rosette se distend, son cul s’agite sous mon visage écarlate de désir. J’ai son goût dans ma bouche. Quel bonheur ! Je me redresse derrière elle, c’est mon doigt qui va prendre le relais de ma langue. Je porte mon index à ma bouche, je le suce pour le mouiller et je l’enfonce doucement dans sa chatte par-devant pour en récupérer un peu de mouille, puis trempé à point, je l’engage très doucement dans le petit trou dilaté de son anus. Je pousse lentement, les premières phalanges sont englouties, son cul s’ouvre à nouveau peu à peu et je me régale du spectacle et des mouvements que font ses fesses écartelées sous l’inquisition de son sanctuaire le plus secret.
Clara hurle sa jouissance tandis que je glisse un autre doigt. Je l’encule de mes doigts, et je vois sa rondelle s’ouvrir sous la pression. Je les retire délicatement. Son anus reste ouvert un instant. J’en profite pour glisser mon gland turgescent dans son orifice doux et chaud. Je pousse fermement et ma hampe est engloutie sur toute sa longueur par son cul préparé avec soin à cette intromission. Je suis dans ses entrailles, je l’encule au plus profond de son être, je la possède toute entière.
Mes hanches s’agitent doucement, puis brutalement, j’accélère la cadence. Je pilonne furieusement son cul, je l’encule, je la défonce, elle jouit comme une folle.
Mes coups de boutoir qui fouillent son cul se font plus profonds.
La sensation est affolante, son sphincter enserre mon sexe comme il ne l’a jamais été. Les feulements de Clara qui crie sa jouissance déclenche mon plaisir et un feu d’artifice de jets de foutre inondent ses entrailles.
Nous mettons longtemps à revenir à nous.
- — Mille mercis, Grand Maître, c’était fabuleux. Tu m’as ouvert les portes de quelque chose de fabuleux. Je ne pensais pas découvrir un plaisir aussi nouveau et intense à mon âge.
- — Ce n’est rien ! C’est toi qui as tout fait.
- — Non ! Si tu ne m’avais pas guidé sur ce chemin inconnu, si tu ne m’avais pas fait bénéficier de ton expérience, donné tous ces conseils, ça n’aurait pas marché. Je n’aurais sans doute même jamais essayé !
- — Allons, allons, Marc t’aurais « initié » aussi bien que moi, dis-je en pensant qu’il faut « prêcher le faux pour connaître le vrai ».
- — Sûrement pas, Paul ! Je n’aurais jamais essayé avec Marc, je peux te le garantir. D’ailleurs, mon refus le défrisait salement. Cela commençait à poser des problèmes dans notre couple !
- — Quoi, une bêtise pareille !
- — Mais oui Paul. Ce n’est pas si anodin qu’il y paraît. Marc dit que je me refuse à lui, qu’une femme aimant vraiment son mari serait prête à tout pour apporter un peu de nouveauté, de piment, dans la vie sexuelle du couple. Bref, il m’accuse de ne plus l’aimer !
- — Eh bien, tu vas lui faire une bonne surprise lorsqu’il rentrera. J’imagine que tu vas « l’initier ».
- — Oui ! Je vais sauver mon couple grâce à toi. Merci, vraiment merci Paul !
- — Mais de rien, Clara, de rien. J’ai eu beaucoup de plaisir à t’initier, plus que du plaisir d’ailleurs. J’ai des sentiments pour toi… Mais nous avons chacun un compagnon, auquel nous tenons… Pourquoi faut-il rester monogame ?
- — Oh ! Mais à l’occasion, on peut se faire des câlins tous les deux. Je suis pour que l’on continue discrètement de temps à autre, il ne faudrait pas perdre les bonnes habitudes.
- — Tiens, Clara ! Voici un petit cadeau. C’est l’usage, le maître offre ceci à celle qui vient d’être initiée.
- — Oh ! Qu’est-ce que c’est ? demande Clara les yeux pétillants d’excitation.
Elle prend le petit coffret de bois verni que je lui tends et l’ouvre précautionneusement.
- — Waouh ! C’est beau, dit-elle en prenant le bijou. Eh ! Mais il y a mon nom gravé et la date d’aujourd’hui !
- — C’est pour marquer l’événement.
- — Tu es un chou, Paul. Mais comment est-ce qu’on le porte ?
- — Tu ne vois vraiment pas, Clara ?
- — Ben… non.
- — C’est un bijou anal. Tu lubrifie la partie ventrue et tu l’insère délicatement dans ton anus. Il restera en place. Tu peux convenir avec Marc que lorsque tu le portes c’est que tu es d’accord pour les pratiques anales. Pas de bijou, pas de pratique sulfureuse.
- — Astucieux ! Ca porte un nom particulier ?
- — On appelle ça un « rosebud ».
- — Eh bien merci Paul ! me dit-elle en m’embrassant sur la joue.
Plus tard, lors du dîner, je fais une vanne douteuse à Clara : elle me parle et je ne réponds rien.
- — Eh Paul ! Ouh, ouh ! Je te parle, répond-moi.
Moi, toujours silencieux, je la regarde dans les yeux.
- — Mais qu’est-ce qui se passe Paul ?
Silence de ma part.
- — Mais enfin Paul ? Tu vas me répondre, oui ?
Je finis par lui balancer avec un clin d’œil :
- — Je parle pas aux « enculées » !
- — Oh ! Salaud !
Elle se lève, je me sauve et elle me poursuit. Arrivé dans la salle à manger, elle me lance tous les coussins du canapé.
- — Tu vas me le payer, me dit-elle avec une moue amusée.
Elle me rattrape et fait semblant de m’assaillir de coups de poings et de pieds. Je m’écroule sur les coussins et elle se jette sur moi. Elle se met à me chatouiller, je n’en puis plus de rire.
- — Pouce, pouce ! dis-je en m’étouffant.
Nous regagnons la cuisine bras dessus bras dessous en rigolant.
Nous finissons le dîner et passons la nuit dans les bras l’un de l’autre.
Je rentre chez moi le dimanche matin. Anne m’accueille en faisant une drôle de tête. Je décide de faire comme si je ne voyais rien.
La semaine suivante, Clara me téléphone un après-midi, elle veut me voir de manière urgente.
- — Salut mon chéri ! me lance-t-elle enthousiaste.
- — Qu’y-a-t-il donc de si urgent ?
- — C’est un peu délicat Paul, mais très intéressant pour toi.
- — Allons bon, dis-je inquiet.
- — En fait, voilà : en discutant « problèmes sexuels » avec une amie, j’ai appris que celle-ci avait les mêmes soucis que moi dans son couple. Son marie voudrait la sodomiser, elle s’y refuse et ça fait tout un tas d’histoires entre eux.
- — Bon ben, je ne vois pas en quoi ça me concerne, Clara.
- — Eh bien mon amie refuse tout net. Et ce, pour les mêmes raisons qui m’ont fait dire non à Marc : la peur de l’inconnu, le manque de confiance envers un mari que l’on sait être un débutant, lui aussi, dans le domaine, le manque d’informations, bref…
- — OK, Clara, mais je ne vois toujours pas en quoi je suis concerné.
- — Mais Paul, tu es bouché ou quoi ! C’est un boulot pour le Grand Maître que tu es. Non ?
Je suis complètement décontenancé. Je n’aurais jamais imaginé que cette histoire allait avoir une suite.
- — Eh doucement, Clara ! J’espère que tu n’as rien dit, que tu ne m’as pas impliqué.
- — Mais non ! Enfin, tu me prends pour qui ? Je me suis contenté d’écouter ses problèmes, mais je me suis dit que tu pourrais les résoudre. Je me trompe ou c’est bien le rôle de ta société secrète ?
- — D’abord, ce n’est pas « ma » société secrète. Ensuite, faut voir.
Dépuceler du cul une autre femme constituait une perspective très alléchante ! Je commençais à cogiter intensément. Pourquoi pas, me dis-je ?
- — Écoute, Clara, il faudrait que tu m’en dises un peu plus. Cela va te paraître peut-être incongru, mais comment est-elle physiquement. Il faut qu’il y ait tout de même un minimum d’attirance entre un Grand Maître et la femme qu’il initie.
- — Oui, je comprends ça, Paul. Eh bien ! Elle te plaira sûrement, je suis sûre que c’est ton genre.
- — Doucement, Clara, ne nous emballons pas. Emploie le conditionnel, rien n’est fait. De plus, il y a des frais. Normalement, une cérémonie d’initiation coûte cher. D’une part, il faut couvrir les frais de fonctionnement de la société secrète, location de locaux, accessoires, etc. D’autre part c’est un peu comme une psychanalyse qui coûte cher pour s’assurer que le patient est suffisamment motivé.
- — Je pense que ça ne serait pas un problème, elle est avocate, avocate renommée.
- — Bon ! Je te propose de reparler à ton amie. Tu avances prudemment, tu lui dis qu’une amie t’a dit qu’il existait une société secrète dont les grands maîtres pourraient peut-être résoudre ses problèmes. Tu lui donnes quelques détails sur les buts de cette société, tu lui dis que ton amie y a eu recours et qu’elle est satisfaite. Bref, tu verras bien jusqu’où ne pas aller trop loin.
- — D’accord Paul. Si j’ai ton feu vert, je fonce.
Mais en réfléchissant, je me dis que c’est impossible :
- — Attends Clara, ça ne marchera jamais. Tu m’as laissé te guider, tu t’es donnée à moi parce que tu me connaissais bien. Non seulement tu me connaissais, mais tu avais des sentiments pour moi. Jamais une femme ne se fera initier par un parfait inconnu, sans sentiment. Franchement, si tu me m’avais connu ni d’Ève, ni d’Adam, tu te serais faite initiée par moi ? Sois franche.
Clara semble réfléchir intensément un moment, puis me dit :
- — Oui ! Sans problème. Premier point : il faut que tu comprennes que nous ne sommes plus des gamines, je ne dirais pas que les sentiments ne comptent plus pour nous, pas du tout, mais il est sans doute plus facile pour nous d’avoir du sexe sans sentiments que lorsque l’on débute dans la vie. Deuxièmement : te « consulter » c’est un peu comme allez chez le docteur, chez un spécialiste qui résout un problème pour vous. Cette relation peut très bien ne pas prendre du tout un tour personnel.
- — Alors OK, Clara ! Fonce !
Mon cerveau bouillonne, mes pensées tournent à toute vitesse. Marc possède un local, un ancien appartement pas trop défraîchi dont j’ai les clés, cela pourrait constituer un local de la société secrète.
Ensuite, le prix de l’initiation : le fixer élevé pour paraître crédible, peut-être même un peu plus que ça pour dissuader la future cliente. Après tout, l’initier sera bandant au possible, mais compliqué, risqué, donc si elle laisse tomber, je n’aurai pas vraiment de regrets.
Et justement, côté risques, il y a Anne, ma femme. Bien que ce soit l’hiver sexuel entre nous, je tiens à elle, je l’aime. Si elle apprend mes frasques… Et puis zut, tant pis, je suis frustré, c’est trop tentant.
Clara me rappelle dans la soirée. Elle n’a pas perdu de temps, elle a revu son amie qui est très intéressée, pour elle, le prix n’est absolument pas un problème. Clara me donne son numéro de téléphone mobile et son prénom : Juliette.
Le « Grand Maître » qui sommeille en moi s’éveille et prend la direction des opérations. Je téléphone à Juliette. Je lui donne quelques compléments d’information et lui dit que le mieux serait de se rencontrer. Alors, et alors seulement, elle saura si elle veut aller plus loin.
Juliette ne perd pas de temps et me demande si je serais libre tout de suite. Nous convenons de nous retrouver dans un bar à mi-chemin de nos habitations respectives.
Juliette est charmante, non ce n’est pas le mot qui convient. Elle a du chien, du « sex-appeal », pour tout dire elle m’excite. Je m’aperçois rapidement que je ne dois pas non plus la laisser indifférente.
Nous discutons longuement, elle pose des myriades de questions. J’invente, j’improvise ou je me sers de ma très récente expérience avec Clara.
Elle est d’accord avec le prix très élevé que je demande, d’accord avec tout.
Elle sera la deuxième élève de mon cours de sodomie si particulier. Elle aussi apprécie l’aura mystique que je donne à tout cela.
Juliette aussi aura droit à son bijou.
Elle me rappelle quelques temps plus tard. Elle est ravie, sa vie de couple a pris un nouveau départ, « grâce à moi » m’assure-t-elle. En fait, comme Clara, Juliette a des amies dans l’embarras… C’est ainsi que mes cours particuliers de sodomie ont démarrés sur les chapeaux de roue.
Les choses vont un peu mieux avec ma femme, évidemment, je ne suis plus frustré. Elle aussi va mieux dirait-on, que fait-elle pour ça ?
Je ne goûterai sans doute jamais aux joies du sexe anal avec ma femme, je ne cueillerai jamais le pucelage anal de ma femme et cela m’attriste. Mais je me fais une raison.
Un jour, une de mes élèves m’apprend que pendant qu’elle se fait initier par mes soins aux plaisirs interdits, son mari se fait initier par un « Grand Maître » femme.
Elle me demande si je la connais. Je bredouille :
- — Sûrement, tous les membres de la société se connaissent. Mais ton mari, que fait-il entre ses mains ?
- — J’aime autant qu’une femme autre que moi lui apprenne tout ce qu’il doit savoir : la délicatesse de certains gestes, la manière de s’y prendre, enfin tout. Il ne s’agirait pas qu’il « salope le boulot » et que je n’éprouve aucun plaisir ou que, pire, il me fasse mal.
- — C’est certain ! C’est bien pour cela que nous avons aussi des Grandes Prêtresses.
Je ne sais plus que penser, qu’est-ce que c’est que ça ? Cette femme prêtresse n’est pas vraiment une concurrente, mais comment a-t-elle eu vent de mes activités pour les copier ?
Le succès de mon entreprise ne se démentant pas et comme je n’ai plus entendu parler de cette « concurrente », j’oublie l’incident.
Enfin Marc rentre.
Je le vois quelques jours après son retour. Nous bavardons depuis un moment déjà lorsque la conversation aborde le sujet délicat :
- — Paul ! Mon vieil ami ! Je ne te remercierai jamais assez de ce que tu as fait pour moi. Pour Clara et moi plus exactement.
Moi, gêné :
- — Ce n’est rien, vraiment.
- — Écoute, Paul, tu as réussi au-delà de ce que j’espérais. Je ne reconnais plus Clara, elle est plus chaude que la braise et, cerise sur le gâteau, elle apprécie la sodomie et elle en redemande. Chapeau professeur !
Moi, rougissant jusqu’aux oreilles :
- — Vraiment ce n’est rien. Ça n’a pas été facile, mais bon. Comme tu le dis si bien, je suis professeur et cela a été un défi intéressant.
- — Si tu veux continuer à voir Clara pour que vous baisiez ensemble de temps à autre, je n’y vois pas d’inconvénient. Surtout que je dois encore m’absenter. J’aime autant la savoir avec toi qu’avec un ou des inconnus. Je ne suis pas jaloux si c’est toi. Curieux hein !
Silence horriblement gêné de ma part.
- — Allez quoi, Paul ! Décoince-toi un peu. Tu baises ma femme, tu l’encules, tu as des sentiments pour elle, ce n’est pas un problème pour moi. Tu as renfloué notre couple et tu prends soin de Clara lorsque je ne suis pas là, c’est sympa. Si j’essaie d’avoir un ton aussi léger, c’est que j’ai quelque chose d’un peu délicat à te dire.
- — Allons bon, Marc ! Qu’est-ce qui se passe ?
- — Tu sais, Paul, lorsque je suis rentré, Clara n’a pas voulu que je la sodomise la première fois que nous avons fait l’amour. Elle m’a dit que je devais d’abord apprendre cet art avec une « Grande Prêtresse » dont une amie lui avait parlé.
L’incident oublié me revient à l’esprit.
- — Et alors Marc, qu’as-tu fait ?
- — J’avais trop envie de sodomiser ma petite Clara pour discuter, tergiverser. J’ai pris contact avec la prêtresse, j’ai pris rendez-vous le plus tôt possible. Le lendemain, je me suis rendu à l’adresse qu’elle m’avait indiquée avec une forte somme d’argent en liquide : le prix de l’initiation. Heureusement qu’il paraît que ça va beaucoup plus vite pour les mecs, me dis Marc avec un clin d’œil. Tu m’imagines devoir attendre encore un mois ?
- — Et alors, Marc ?
- — Alors ! C’est là que ça devient délicat, Paul.
- — Mais vas-y ! Explique-toi bon sang, arrête de tourner autour du pot.
- — Soit ! J’arrive donc à l’appartement. Une femme en peignoir brodé de signes cabalistiques m’ouvre. Elle porte un masque pour ne pas que je puisse la reconnaître dans la rue plus tard, me dit-elle. L’appartement est très sombre, la chambre dans laquelle elle m’amène est à peine plus éclairée, des bougies brûlent.
- — Ensuite, fais-je impatiemment.
- — Ben, ensuite elle m’a appris tout ce que je devais savoir pour sodomiser correctement, donner du plaisir, les points importants pour éviter de faire mal. Tout quoi !
- — Oui ! Eh bien je ne vois toujours pas ce qu’il y a de délicat là-dedans. J’ai une concurrente, une femme qui est sur le même terrain que moi. Mais en fait, ce n’est pas vraiment une concurrente, elle fait un boulot complémentaire du mien. C’est plutôt super ! Il faut que je la rencontre et que nous devenions associés. J’aurai encore plus de clientes. Toutes ces femmes à enculer, humm !
- — Attends, Paul ! Je n’ai pas fini.
- — Allez, Marc, accouche ! dis-je en rigolant.
- — La grande prêtresse… Elle m’a expliqué tout un tas de choses, mais bien entendu il y avait des travaux pratiques.
- — Ah ! J’y suis Marc ! Tu veux me dire que la première femme que tu as sodomisée n’est pas Clara mais cette « grande prêtresse ». Ah ah ! dis-je en rigolant, où est le mal, le « délicat » ? Si ça t’a aidé à apporter plus de plaisir à Clara, où est le problème ? Sacré Marc va, tu fais vraiment des histoires pour rien.
- — Mais ce n’est toujours pas fini, Paul.
- — Allez, vas-y, Marc, qu’on en finisse une bonne fois.
- — Il faisait très sombre dans l’appartement et comme elle portait un masque, je ne savais pas qui était la « Grande Prêtresse » qui me faisait le grand jeu. Mais en me raccompagnant, son masque a glissé.
Marc s’interrompt et m’observe d’un regard inquiet.
- — Mais bordel ! Tu vas enfin me dire ce que tu as à me dire oui ! criais-je au comble de l’exaspération.
- — Donc, le masque glisse et la Grande Prêtresse me toise en souriant. C’était Anne, Paul, ta femme Anne !