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n° 14207Fiche technique20160 caractères20160
Temps de lecture estimé : 13 mn
04/01/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Une journée sur la route avec la neige... Un rendez-vous important et une rencontre pour aider à supporter la blancheur environnante
Critères:  fh inconnu campagne froid voiture autostop intermast pénétratio -coupfoudr
Auteur : Sexapile33            Envoi mini-message
Le bon côté de la neige

« Temps de chien ! »

« Crisse de neige ! Tabernacle ! » comme disent les Québécois !

J’aurais beau dire, je suis dans une merde blanche !


Je roule depuis plus d’une heure dans un monde blanc et hostile.

Quand je dis « Je roule », il faut comprendre que je suis dans la voiture à me traîner comme un malheureux en devinant une hypothétique route.

La sortie de la ville a été une galère pas possible et, maintenant, je vais pouvoir attraper la rocade pour rejoindre la nationale. Si je n’avais pas ce rendez-vous pour le boulot, je serais resté tranquillement à la maison.


Sur le dernier rond-point avant de prendre la bretelle d’accès sur la rocade, je devine, entre les flocons, une silhouette s’agitant doucement. On dirait juste un arbre couvert de neige bougeant avec le vent mais un arbre s’avance rarement vers le bord de la route ! Avec d’infinies précautions, je m’arrête et le bloc de neige s’approche de la voiture. Pendant que je regarde tout autour de moi pour vérifier qu’aucun véhicule n’arrive, la porte passager s’ouvre.


À la lueur blafarde de cette journée sans couleur, je découvre un petit visage rouge sous une capuche. Une voix malheureuse me demande de l’aide par pitié.

Avec ce temps et le blizzard qui décornerait bien un bœuf s’il osait se mettre dehors, la pitié n’a pas de place mais le bon sens m’indique de prendre cette personne à mon bord. Sans m’en rendre compte, je gueule de se dépêcher de monter avant qu’un con nous transforme en bas-côté.


Le Yeti entre dans la voiture avec pratiquement toute la neige qui s’était collée aux vêtements. Je peste mais je dois bien reconnaître que cette petite personne n’y est pour rien car la neige est collante. La portière juste fermée, je commence à avancer pour m’engager sur la piste presque dégagée de la rocade.


Pendant que je prends de la vitesse… Enfin, je dépasse les 30 km/h !

Une petite voix pleurnicharde s’excuse. Un rapide regard sur le passager et je vois des cheveux collés sur un visage de… nana. Mon côté misogyne râle intérieurement en constatant qu’il ne peut y avoir qu’une femme pour faire les boutiques par un temps pareil. Je ravale mes réflexions en mettant mon caractère irascible sur le climat nordique gelant toutes bonnes intentions.


Je regarde la petite du coin de l’œil. Elle fait ce qu’elle peut pour ne pas mettre de la neige partout mais chaque mouvement répand la poudreuse qui s’empresse de fondre. La place passager est en train de se transformer doucement en mare.


Engagé sur la route tout aussi blanche que les routes secondaires, je demande au petit bout de femme à mes côtés où elle va par un temps aussi pourri. Entre deux reniflements, elle me dit :



Le temps que cette petite phrase traverse mes synapses engourdis par l’ambiance neigeuse, plusieurs flocons ont l’occasion de s’écraser sur le pare-brise chargé de glace. La seule réponse qui me vient est aussi conne que celle de la donzelle :



Je réfléchis à la très bonne idée que j’ai eue de prendre cette ombre à mon bord alors que la journée s’annonce déjà infernale. Je me demande aussi pourquoi j’ai ajouté une emmerde à cette journée pleine de promesses.

La jeune femme ne répond pas et continue de retirer comme elle peut la neige qui reste sur ses vêtements.

Je sens que je vais péter un plomb avec cette boulette dans ma caisse si elle ne se décide pas à me dire où elle va.


D’un coup, elle pouffe de rire et dit :



Pour le coup, je suis d’accord avec elle et je ne peux m’empêcher d’avoir un rictus positif. Sa réponse me calme un peu et je lui demande avec un peu plus de gentillesse dans la voix :



Elle soupire et finit par me dire :



Perso, j’ai la journée à passer sur la route pour un rendez-vous et ensuite, je dois rentrer dans mon appart au centre-ville. Si tout se passe bien comme depuis 6 h du mat’, j’en ai jusqu’à la nuit.

Rapidement, je lui dis mon emploi du temps entre la route, le rendez-vous d’une à deux heures et le retour dans la même purée de pois.

Elle me demande avec une voix très douce :



Dans la voiture, le chauffage est à fond mais le givre arrive quand même à se former à l’intérieur du pare-brise. Je propose à la jeune femme de retirer son manteau trempé et de le mettre à l’arrière de la voiture.



Pendant qu’elle retire, avec quantités de gestes, le manteau molletonné et imbibé, je lui dis mon prénom et elle arrive à sourire timidement. D’un regard vif, je vois qu’elle porte un gros pull et un jean noir. Rien de sexy dans cette fille sortie de nulle part ! J’arrive à voir son visage et elle me semble très jeune. Je lui demande son âge et elle me dit qu’elle est majeure, 21 ans.


Dans la voiture, la présence de l’eau, issue de la neige fondue, crée une buée qui n’arrange rien au confort de conduite. Pendant un long moment, la route se déroule doucement dans un silence tranquille. Au moment où je quitte la nationale pour m’engager vers la direction prévue, elle me demande où je vais.

En lui disant le nom de la ville, elle me demande si c’est raisonnable d’aller dans ce trou par une journée comme celle-ci.


Pouffant, je lui réponds que je dois avoir un boulot important dans cette ville et que mon avenir est en jeu.

Ensuite, elle commence à me questionner sur mon métier, ma vie et tout ce qui tourne autour.


La route est vraiment mauvaise et je fatigue à glisser sur ce que je crois être une route. Je pourrais rouler sur l’herbe que ce serait pareil. Les pneus « neige » m’aident mais je suis toujours à la limite de me planter en pleine campagne. Je suis content d’avoir Brigitte avec moi car cela me donne un peu plus de courage pour aller au bout de cette route horrible. En même temps, je me sens inquiet pour elle car j’ai peur de l’emmener dans une situation très scabreuse avec ce voyage sur ce qui pourrait être la Banquise.


Nous arrivons dans la petite ville et je laisse la jeune femme dans la voiture, seule, avec le moteur tournant et le chauffage à fond. Je suis tellement dans mon entretien que je ne me pose aucune question sur la jeune femme et ce qu’elle pourrait faire avec ma voiture pendant mon absence. Sans m’en apercevoir, je lui demande de s’enfermer et de faire attention à elle. Comme si cette inconnue représentait quelque chose pour moi !


En m’avançant vers mon rendez-vous, je me focalise complètement sur l’entretien que je vais avoir.


Une heure d’entretien et me voilà sorti de cette grande usine. J’ai complètement subjugué le patron qui ne s’attendait pas à me recevoir avec ce temps. Il veut un gars avec la niaque et il l’a trouvé. Je suis content d’avoir réussi et me voilà de retour vers la voiture. La voiture est toute embuée et le moteur tourne encore. Je tape au carreau et Brigitte m’ouvre.


Elle semble impatiente de savoir si j’ai réussi et dès ma réponse, elle se jette sur moi pour m’embrasser sur la joue en me disant « Bravo ». Elle me pose mille questions et je dois répondre à tout avec moult détails. Sur son visage, je vois qu’elle est réellement heureuse pour moi et j’avoue que cette nana me paraît de plus en plus attirante.


Je commence à la regarder avec un autre regard et je découvre ses traits fins, ses yeux pétillants d’un vert bleuté. Sa coiffure est encore en vrac et elle ne porte pas de maquillage mais elle est quand même très belle. Si elle avait une tenue un peu plus féminine, elle pourrait faire craquer n’importe quel mec sur cette Terre.


Dehors, la neige recommence à tomber et le vent reprend du service. Encore facilement trois heures de route !


Je lui dis qu’il faut rentrer et aussitôt, son visage s’assombrit. Je lui demande ce qui se passe pour elle à la ville mais elle reste silencieuse en se rencoignant contre la vitre. Je n’insiste pas et je commence à vouloir sortir de la place de parking. C’est laborieux et la route est vraiment super mauvaise. Ma voiture fait office de chasse-neige en cumulant la neige devant le pare-chocs. La résistance de la neige engendre de nombreux patinages et la progression devient de pire en pire.


À une intersection, je décide de prendre à travers bois pour profiter du couvert des arbres. Brigitte est d’accord avec moi et nous prenons une petite route pour 1 km en forêt pour éviter les congères dans la plaine.


Rapidement, je me rends compte que cette idée est très mauvaise car la route est brute sans aucun passage de véhicule avant moi pouvant m’aider à suivre des traces. En plein milieu du bois, je dois abandonner à cause d’un arbre couché à travers la chaussée. À partir de ce moment, ma concentration est au maximum mais tous mes efforts pour manœuvrer terminent par le même résultat… l’échec !


Je tente de reculer mais c’est carrément « mission impossible ». Je croise le regard de Brigitte et je vois comme de la reconnaissance dans son regard. Je lui demande ce qu’il y a de si horrible en ville pour qu’elle préfère se perdre en forêt avec un inconnu en pleine tempête de neige.


Dans la voiture perdue dans le linceul blanc de la campagne Champenoise, elle me dit que ses parents l’ont mise dehors et qu’elle passe pour une salope parce qu’elle n’accepte pas que son copain couche avec tout le monde. Quand je lui demande si son mec va s’inquiéter pour elle, elle sourit en m’avouant que ça fait un moment qu’elle est seule dans la vie, d’une façon ou d’une autre.


Pour tenter de lui faire revenir le sourire, je lui dis qu’elle n’est pas seule… juste un peu isolé dans une forêt !



Son regard pénétrant me gêne et je lui promets de l’héberger chez moi le temps que ça aille mieux si elle m’aide à sortir de ce bois. Elle m’offre le plus beau sourire jamais encore vu et elle hoche la tête rapidement pour signer l’accord.


Un regard sur le réservoir qui attaque le dernier quart et nous décidons quand même de tenter de sortir de cette situation hasardeuse. Pendant plus d’une heure, j’ai travaillé dehors à dégager la neige pendant que Brigitte faisait ce qu’elle pouvait pour faire avancer la voiture. La voiture est dans le bon sens et nous nous sommes éloignés de quelques centaines de mètres du tronc placé sur la route.


Complètement frigorifié, je décide d’abandonner et de rentrer à l’abri de la voiture. J’ai mal aux mains et aux pieds. Ma vue est voilée et quand j’entre dans la voiture, c’est un peu comme si quelqu’un me plaçait du sel sur le visage.


Brigitte m’accueille dans l’ambiance moite et juste chaude du véhicule. Je grelotte et j’ai un mal de chien à me réchauffer. Je baisse les sièges et je vais dans le coffre prendre les couvertures qui traînent toujours en cas d’urgence. Je me déshabille, caleçon et tee-shirt, pour retirer les fringues trempées et je me couvre avec les deux couvertures.


Le moteur tourne toujours et je commence à m’inquiéter de la suite des événements car le réservoir est de plus en plus bas et personne ne sait que nous sommes perdus dans ce bois. Incapable de me réchauffer, Brigitte me regarde et me demande si ça va. J’arrive quand même à lui sortir une blague au sujet de la plage mais elle reste inquiète.


Au bout de dix minutes, elle retire son pull et se glisse sous la couverture pour se plaquer contre moi.

Je sens aussitôt la chaleur de son corps et la pression de sa poitrine contre moi. Elle est en tee-shirt et le contact de son corps me donne une érection… c’est toujours ça de gagné !


Elle me demande si ça va mieux.


Je n’ose la toucher de peur qu’elle se méprenne sur mes intentions. De plus, j’ai les mains glacées. Elle prend l’initiative de mettre mes mains dans les siennes. J’ai la tête dans ses cheveux et mon esprit commence à la désirer. Elle s’agite sous les couvertures et elle glisse une de mes mains dans son jean qu’elle a ouvert. Je laisse faire Brigitte qui place mes mains sur le haut de ses hanches. Je suis tellement « out » que je me laisse faire.


Elle rigole en me disant que je lui glace les fesses. Je m’excuse mais ça la fait encore plus rigoler de la situation. J’ai mal aux bouts des doigts mais cela indique que la chaleur commence à circuler de nouveau dans mes extrémités. Ça me rassure un peu et je pense que nous pourrons bientôt partir sur la route pour rejoindre la petite ville à pied. Malgré les efforts de Brigitte, je ne peux empêcher les frissons de me parcourir.


Brigitte m’enlace et se colle à moi en me frottant le dos. Elle me parle doucement comme une mère à son enfant pour le rassurer. Elle glisse ses mains chaudes directement sur ma peau, sous le tissu de mon tee-shirt. Ses mains dans mon dos me frottent et elle me serre un peu plus contre elle. Je lui dis que c’est cool comme premier rendez-vous mais Brigitte n’est plus dans l’humour, elle s’active pour m’aider avec toute la force qu’elle peut avoir.


Mes mains sur ses hanches la caressent sans vraiment le vouloir. Ses frictions commencent à devenir des caresses et la nature prend le parti d’unir notre esprit dans un jeu bien connu. C’est elle qui commence en m’embrassant dans le cou. Au deuxième baiser, je sors une main de son jean et la glisse dans son dos, directement sous le tee-shirt. Ma main arrive à la fermeture de son soutif et je me glisse en dessous pour rester contre sa peau.


Nos respirations s’accélèrent et dans un mouvement commun, nos bouches se trouvent pour un langoureux baiser. Ma langue joue doucement avec la sienne et elle se presse toujours contre moi. D’un geste presque trop précis, je dégrafe l’attache de son soutif. Brigitte se dégage de mon baiser et me susurre à l’oreille :



Elle rit de ma réponse et nous reprenons notre baiser. Mes deux mains sont dans son dos. Brigitte en fait autant et elle commence à soulever mon tee-shirt. Je crève d’envie de passer mes mains sur sa poitrine mais j’ai peur de casser ce moment magique.


C’est encore Brigitte qui prend le devant et elle retire d’un coup son tee-shirt et son soutif. Le temps qu’elle se déshabille, je regarde avec plaisir une paire de seins avec plein de taches de rousseur. Les tétons sont très sombres et crispés avec une aréole bien dessinée.


Nous nous plaquons l’un contre l’autre et nous nous caressons pendant un long moment. La chaleur humaine de ce moment de caresses arrive à me réchauffer, aussi bien l’esprit que le corps. Ensuite, tout se passe sans un mot avec une infinie douceur. Brigitte défait son jean et sa culotte dans un geste rapide pour revenir sous les couvertures.


Je retire mon caleçon et mon tee-shirt et j’accueille Brigitte contre moi. Sans hésiter, elle vient se poser sur mon sexe dressé. J’entre en elle et nos corps s’agitent dans le silence de cette voiture perdue. Nos plaisirs se rejoignent et quand nous reprenons nos esprits, la voiture est couverte intégralement d’une épaisse buée à l’intérieur. Avec la neige à l’extérieur sur la voiture, nous sommes complètement isolés. Nous restons enlacés sous la couverture et quand deux grands coups heurtent la voiture, nous poussons ensemble un cri d’effroi.


Nous sommes tétanisés quand la portière s’ouvre. La tête d’un homme hirsute s’encastre dans l’ouverture et nous regarde avec surprise. Aussitôt après, il éclate de rire et me demande si je suis M. Lejeune. Étonné, je réponds oui. Il part aussitôt dans une explication fumeuse au sujet de mon futur patron qui lui a demandé de partir à ma recherche pour me ramener à l’abri. Il regarde Brigitte et moi, à tour de rôle et nous dit :



En repartant dans un rire très « délicat », il ferme la portière qui nous éclabousse de neige. À notre tour, nous partons d’un grand fou-rire.


L’agriculteur accroche notre voiture et nous traîne jusqu’à la ville où il dépose la voiture devant une grande maison. Pendant le temps de la route, tiré par le tracteur, nous nous habillons.

Au moment où le voyant de carburant s’allume, le tracteur s’arrête et la voiture est déposée au sol. L’agriculteur ouvre la porte et nous regarde avant de dire :



Nous partons en courant pour nous engouffrer dans une maison cossue. La chaleur nous accueille en même temps que le patron que j’avais rencontré plus tôt dans la journée.



Le couple nous accueille comme si nous étions mari et femme. Un regard avec Brigitte cèle un accord tacite. Nous sommes invités pour la nuit et ce, jusqu’à ce que les routes soient dégagées.


Brigitte est rhabillée par la fille des proprios. Moi, c’est carrément le patron qui me prête des fringues. L’agriculteur entre pour informer que tout est en ordre. Il explique rapidement qu’il nous a trouvé grâce aux traces se dirigeant vers la forêt. Seul un gars qui ne connaît pas la région pouvait avoir l’idée saugrenue de se perdre dans le bois.


Pour finir, il me fait un clin d’œil à la sauvette et je comprends qu’il garde le passage de notre découverte secret. Le patron le remercie et j’en fais autant. Pendant le repas, le patron discute âprement avec moi et nous commençons même à parler collaboration et plan de bataille pour l’avenir. Brigitte est à l’aise et discute avec un sourire que je découvre quand j’ai l’occasion de la regarder.


Nous finissons dans la chambre d’amis avec une salle de bain privée. Je propose à Brigitte de prendre la salle de bain en premier car je considère l’épisode de la voiture comme une aventure sans lendemain. Brigitte me prend la main et me traîne à sa suite.


À chaque fois qu’il neige, je repense à cette journée.


Aujourd’hui, ça fait trois ans déjà. Mon patron est le témoin que je choisis pour mon mariage. Brigitte choisit ma sœur avec qui elle s’entend à merveille.


La neige a quelque fois de bons côtés !