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n° 14210Fiche technique59007 caractères59007
Temps de lecture estimé : 32 mn
05/01/11
Résumé:  Quand je suis allé chez mon dentiste, la phobie l'emportait nettement sur le fantasme... mais la vie vous réserve des surprises...
Critères:  fh fdomine pénétratio jeu init conte -amourpass
Auteur : Domi Dupon  (Homme encore du bon côté de la soixantaine (le temps passe))            Envoi mini-message
Conte de Noël

Il était une fois.



Trois jours que ça durait. Cette fois, je n’y couperais pas. Je haïssais les dentistes ! Je ne supportais pas qu’ils farfouillent dans ma bouche. La douleur n’était rien mais le bruit perçant de la fraise résonnant contre mon palais…


Je n’avais pas dormi de la nuit. Les antalgiques inefficaces. Même manger devenait un supplice. Cerise sur le gâteau, depuis ma retraite, j’avais quitté la métropole lyonnaise pour un village dans le Bugey. Exit le dentiste qui me suivait bon an mal an, depuis plus de vingt ans.


Internet. Les pages jaunes. Je trouvai un cabinet dentaire à quelques kilomètres de mon bled. Téléphone. Une secrétaire à la voix monocorde me donna un rendez-vous en urgence pour la fin de l’après-midi.


Je me pointai au dernier moment. Espérance secrète que le dentiste ait eu un empêchement, au hasard une crise cardiaque. Malheureusement…



L’antichambre de la mort. En plus j’étais seul. Je devais être le dernier patient. Quoi de pire que la salle d’attente d’un dentiste ? À part peut-être un dîner avec ma grand-mère. Je me sentais comme un mouton qu’on mène à l’abattoir – encore que le dit mouton ignore probablement ce qui l’attend.


Pour tromper mon angoisse, je fantasmai sur le dentiste. J’espérais qu’il serait beau mec. Ce serait toujours ça ! Je fermai les yeux. J’imaginai sa cuisse musclée appuyant contre la mienne. Plus érotique que sa main, même virile, écartant mes mâchoires pour livrer passage à la fraise tant redoutée. Oups, pas le bon plan. Sa cuisse contre ma cuisse pourquoi pas ! Sa main sur ma cuisse, hum ! Mais sa main dans ma bouche, beurk…



Une voix féminine me ramenait au présent. Sans doute l’assistante dentaire. Mécaniquement, je me levai. Un petit bout de bonne femme au visage de lutin, perchée sur d’horribles sabots d’hôpitaux, me tendit la main.



Merde ! Au panier, mes fantasmes. Le dentiste était UNE dentiste. Non seulement une dentiste mais une jeune, très jeune. Elle aurait facilement pu être ma fille. Enfin c’est une manière de parler ; je n’avais jamais eu le mode d’emploi.

Je pris la main tendue. Nous échangeâmes un shake-hand… viril. Un vrai petit mec !



Dont acte.

Je la suivis. Silhouette intéressante qui aurait, sans doute, ému un hétéro. Petit gabarit. Certainement pas plus d’un mètre soixante malgré les talons compensés. Cheveux blonds mi-longs, genre « j’ai oublié de faire une teinture et on voit mes racines ». Blouse blanche, trop courte pour dissimuler un petit cul de garçon maltraité par un inélégant pantalon médical bleu hôpital.


Après un panoramique de ma mâchoire sexy et autres formalités d’usage, elle m’invita à m’asseoir sur son fauteuil de torture. Elle le mit en position inclinée. Elle s’équipa : masque chirurgical, gant et visière « médecin légiste ». Si elle m’avait dit un truc style « alors ce petit bobo », je la tuais. Première bonne surprise, elle se révéla très sobre dans son approche. Seconde surprise, ses gestes étaient empreints d’une douceur ignorée du praticien que j’avais fréquenté jusque-là.


Le supplice n’avait pas encore commencé, que le verdict tombait :



Ma peur dut se sentir car elle poursuivit :



Elle daigna sourire. Elle passa derrière moi et me demanda de me remonter sur le siège. Dans le mouvement, ma tonsure entra en contact avec son corps, une partie à la fois souple et compacte. Cette douce chaleur me renvoya plus d’un demi-siècle en arrière (maman où es-tu ?). Sans aucune pensée trouble, je me laissai aller contre cette poitrine. J’écoutai battre son cœur, je me rendis à peine compte qu’elle me piquait.


Bonne utilisation de ses atouts pour faire oublier la piquouze, pensai-je dans ma ford intérieure. J’avais tort. Elle ne changea nullement de position tandis qu’elle vérifiait ma dentition, attendant que l’anesthésiant fasse effet. Soit elle était très forte, soit plus vraisemblablement, elle n’y accordait aucune importance.



Elle choisit une pince sur son établi où étaient disposés ses instruments de torture. Voyant, l’engin, je ne pus réprimer un tremblement. My God ! Cette pince, dans ma bouche… Elle se plaça sur mon côté droit. Sa cuisse se pressa contre mon bras. Si elle faisait ça avec ses patients hétéro, ça devait leur procurer de drôles de sensations. Je me remémorai mon fantasme de la salle d’attente. Malheureusement, elle n’était pas un homme. J’avais beau fermer les yeux, ce contact n’avait rien de masculin.


Un autre contact, beaucoup plus effrayant, celui de la pince contre ma dent. Elle perçut la crispation de mes muscles contre ses chairs. Elle interrompit son geste, posa, maternellement, sa main libre sur mon épaule :



Malgré mon inconfort, mon mauvais esprit s’attacha au sens second qu’on pouvait donner à sa remarque. Par dérision, je décidai de me concentrer sur cette cuisse qui touchait mon avant-bras. J’accentuai même la pression, imaginant que j’avais affaire à UN dentiste. À peine ai-je eu le temps de mettre mon projet à exécution qu’elle se détachait de moi. Elle tenait triomphalement ma dent au bout de sa pince.


Nous échangeâmes quelques mots pendant qu’elle rangeait son matériel. Elle avait de l’esprit et de l’humour. Plutôt plaisant. La « séance » se termina sans autre fait notable sinon un rendez-vous pour la semaine suivante.




Second rendez-vous.



18 h 30 comme la première fois. J’arrivai avec autant d’appréhension. Passage obligé par la salle d’attente. Seul, une nouvelle fois. À peine le temps de somatiser sur ma douleur future, ma tortionnaire, gracieuse, m’invitait à la suivre.


Pas de préambule, immédiatement le fauteuil. Tout en consultant ma radio, elle m’informa du programme.



Après s’être équipée, elle se plaça derrière moi. Sans attendre qu’elle me le demande, je me rehaussai sur mon siège. Mon crane heurta sa poitrine. Je fermai les yeux et me laissai transporter. Elle tourna ma tête sur le côté gauche. Elle enfonça son « pistolet de plâtrier » dans ma bouche grande ouverte. Elle se pencha pour atteindre plus facilement sa cible.


Conséquence intéressante, ce qu’il me sembla être un téton, s’écrasa contre ma nuque. Fruit de mon imagination ? Peut-être. Etrange sensation. Pas désagréable. Certitude, j’aimais sa main dans ma barbe quand elle me positionnait les maxillaires. Contact rompu. Main, poitrine. Tout se déroba. Son visage de lutin souriant entra dans mon champ de vision.


Pendant que le produit durcissait, que j’avais la mâchoire bloquée, elle me conta des anecdotes plutôt drôles, ses yeux bleus pétillant de malice. À un moment, pour ne pas éclater de rire, je l’interrompis en posant ma main sur la sienne. Là, y a eu un blanc. Mes doigts ne restèrent que quelques secondes sur sa paume mais… Dans le regard que nous échangeâmes filtra autre chose que la simple connivence rieuse liée à une plaisanterie.


Je n’étais vraiment pas un spécialiste en lecture d’expressions. Celles que je crus lire sur son visage furent l’exact reflet de ce que je ressentais : surprise et incompréhension.


Je ne savais pas ce que cela recouvrait chez elle. Sans doute rien de plaisant ! Quant à moi pour la première fois de mon existence, à près de 60 ans, j’avais éprouvé l’espace d’un instant une pulsion érotique, sentimentale, sensuelle, appelez cela comme vous voulez, envers une femme.


Elle avait perdu de sa faconde. Dans un silence pesant, elle m’ôta l’empreinte solidifiée. D’une voix qu’elle s’efforça de rendre impersonnelle, elle m’annonça qu’elle allait s’occuper de ma carie.


Comme la fois précédente, elle se plaça à ma droite mais, en prenant bien soin cette fois, d’éviter tout contact. Pauvre chérie, si elle avait su que j’étais pédé comme un phoque, elle aurait été moins perturbée.


J’attendais qu’elle me fasse une piqûre anesthésiante mais, à l’aide d’une curette, elle s’attaqua à ma dent sans aucune précaution. La salope, elle voulait me faire payer ce qu’elle avait cru être une tentative de drague. Putain ! Ça ne rata pas ! Elle enfonça son pic dans la carie. Geste réflexe. Battement de bras. Comme cette garce était placée, elle prit mon coude dans les roubign… enfin plutôt dans le triangle des Bermudes.


À son tour de crier et de lâcher son instrument. Et qui se sentit couillon ?



Bizarrement cet incident lui rendit sa bonne humeur et, souriante, elle me vanna :



La réplique fusa avant même que j’ai le temps de réfléchir :



Incapacité totale de dire les pensées qui la traversèrent. Mais à ses changements d’expression… Elle finit par dire :



Avais-je senti un certain soulagement dans sa réponse ? Ou autre chose ?



Tout ça exprimé d’une manière guillerette. Dernière bizarrerie, lorsque, le rendez-vous noté, on se sépara, elle s’avança comme si on allait se faire la bise… Geste vite réprimé. J’eus droit à sa virile poignée de mains.


Très troublé par son attitude et par mon propre ressenti, je regagnai ma voiture.




Jamais deux sans trois.



Si l’anxiété était toujours aussi présente, elle n’était plus provoquée uniquement par ma phobie des dentistes. Les dernières minutes de notre précédente rencontre m’avaient poursuivi toute la semaine. J’étais un peu déphasé, j’comprenais pas ce qui m’arrivait. Cette attirance contre nature me mettait mal à l’aise. J’avais rêvé que nous baisions, découvrant au moment crucial qu’elle n’était qu’un travesti. Ce qui m’aurait bien arrangé !


Pour la première fois de mon existence, j’avais attendu un rendez-vous chez un dentiste (et avec une femme) avec une certaine impatience. Impatience accrue par le report au vendredi du rendez-vous prévu le mercredi.


Même scénar : secrétaire, salle d’attente, seul, poignée de mains, cabinet, fauteuil incliné.


J’eus droit à ma piqûre. Pendant qu’elle s’occupait avec dextérité de ma carie, mon avant-bras pressait volontairement l’avant de ses cuisses. Elle ne s’écarta pas. Bien au contraire me sembla-t-il. Focalisé sur mes ressentis à ce contact, je traversai l’intervention avec stoïcisme.



Je me décontractai et me préparai à me lever, un peu déçu. Mais déjà, elle revenait, elle surjoua :



Après m’avoir fixé un rendez-vous pour début janvier, nous quittâmes ensemble le cabinet sous le regard intrigué de la secrétaire.




À l’étage.



En montant les escaliers, elle m’apprit qu’elle louait ce studio à son associé, en fait propriétaire du cabinet et du bâtiment. Une entrée étroite donnait sur une grande pièce à vivre. Une partie salon plutôt bien aménagé, dans un angle duquel trônait un sapin de Noël décoré et clignotant.

Une partie cuisine très moderne dans laquelle elle me fit entrer. Pendant que je m’asseyais, elle sortit une bouteille de whisky et deux verres. Elle me proposa un jus de fruit because l’anesthésique. Je refusai sa proposition. Impossible de résister à l’attrait d’un single malt, particulièrement un Islay.


Elle quitta ses horribles sabots et tomba sa blouse médicale. Elle portait un petit pull fuchsia en laine fine. Pas de soutien-gorge. Mon trip de trav, à la poubelle. Ses seins, sans avoir un volume « bimbo », remplissaient agréablement son pull. La blouse ôtée, sa féminité devenait évidente, s’épanouissait. Plus surprenant, y a pas que sa féminité qui s’épanouissait : ma masculinité, aussi. La soirée promettait d’être surprenante. D’autant que d’après mes lectures, des tétons érigés évoquaient une certaine excitation sexuelle.


Après avoir échangé quelques banalités pas si banales, l’esprit encore clair, notre discussion dévia très vite sur la condition des gays dans la société en général et dans nos campagnes en particulier. Il apparut que si nous n’étions pas des homos honteux, nous n’étions pas non plus des homos militants. Notre libido ne regardait que nous, nous n’avions aucun désir de l’étaler sur la place publique.


Dès le second verre, la conversation devint plus personnelle. Nous évoquâmes nos itinéraires respectifs. L’un comme l’autre, nous n’avions jamais eu de doute sur nos goûts. La révélation nous était venue à l’entrée de l’adolescence. Sous les douches de son club de danse, pour l’une, dans le dortoir d’un internat catho pour l’autre.


Nous eûmes notre première aventure initiatique à dix-sept ans avec un adulte plus âgé. Pour moi, mon premier patron ; pour elle, une interne de cinquième année de médecine.


À partir de là, nos parcours différèrent. Dès sa première histoire, elle s’affirma en femme dominante alors que moi, j’étais loin d’être le mâle alpha, d’ailleurs si peu mâle.

Elle, à 32 ans (bien que je lui en aurais donnés 25), avait vécu deux amours et quelques brèves coucheries. Moi, à d’abord 60, je ne pouvais présenter qu’une réelle liaison amoureuse durable, agrémentée de quelques aventures plus courtes.

Depuis une dizaine d’années, ma vie amoureuse se résumait en de nombreuses rencontres furtives dont je n’étais pas forcément fier. Mais, l’un comme l’autre, nous pratiquions assidument l’onanisme.


Une envie pressante, destination toilettes. Alors que je secouais popaul au-dessus de la lunette, je réalisai la situation. J’étais en train de me bourrer la gueule avec une nana dont j’ignorais l’existence trois semaines plus tôt. Je lui racontais des trucs que je n’avais pas racontés à grand monde auparavant. En tout cas, jamais à une femme. Jusque-là, l’alcool aidant, je pouvais concevoir.


Le truc bizarre, voire choquant, était la manière dont je la regardais. Et je la regardais. Je n’avais jamais eu ce regard sur une nana. J’aimais ses yeux rieurs que la passion (et/ou le whisky) enflammait. Les inflexions de sa voix m’émouvaient. Chaque fois que sa main effleurait (ben oui en plus, elle me touchait) mon bras, mes doigts… je frissonnais. Je me sentais aussi paumé que pour ma première leçon de conduite.


Autre étrangeté, la différence d’âge. Je ne fréquentais pas de jeunes hommes, je n’avais rien à leur dire. Mais avec elle, cette différence de génération s’était volatilisée. Nous étions sur la même longueur d’onde. Dubitatif, je rengainai mon matos, me lavai les mains.


Durant mon absence, Aurore – ça faisait un moment qu’on était passé au tutoiement et aux prénoms – nous en avait reversé un. Je commençais à me faire du souci, je détestais conduire alcoolisé.



Le rouge qui envahit ses joues, était-il dû à l’alcool ou à la pensée qui lui avait traversé l’esprit ? L’image qui flasha dans le mien fit frémir mon entresol.





Ça épongera.



Ça aurait pu éponger. Dans son frigo, nous trouvâmes de quoi faire une omelette que nous accompagnâmes de fromage. Malheureusement (ou heureusement !), elle se rappela qu’elle avait une bouteille de St Nicolas de Bourgueil. Ce n’était pas un vin très costaud. Nous vidâmes le flacon. Sans êtes ivres, nous étions bien échauffés.

Elle me proposa de continuer la soirée au salon. En sourdine, une compilation « sixties », spécialement pour moi, sympa ! Comme à mon habitude, je négligeai le canapé et m’assis au pied du sapin. Après nous avoir servi un café serré qui nous dégrisa partiellement, elle s’installa par terre à mes côtés. Son épaule contre la mienne. Tout le repas, nous avions parlé de cul et j’étais plutôt émoustillé. Sa main, à la moindre occasion, se posait sur ma cuisse. D’abord contact furtif puis plus franc. Début d’érection malgré mon alcoolémie. Je ne contrôlais plus rien mais n’osai prendre aucune initiative. J’étais en face d’une gonzesse – enfin, plutôt contre elle – et je la désirais. Situation loufoque, incongrue !


Depuis un moment, nous divaguions sur nos penchants et habitudes. Elle, plutôt mec pour ses gonzesses. Moi, très femme pour mes mecs. Au milieu de nos élucubrations, Aurore eut SON idée de génie, celle qui allait faire basculer la soirée dans le délire et l’absurdité.



Le passage à l’acte fut immédiat. Debout derrière la table basse, elle se déshabilla franco, sans artifice, balançant ses vêtements à mes pieds au fur et à mesure de son strip-tease.


J’en restai abasourdi. Aurore, debout, jambes légèrement écartées, face à moi, à poil. J’avais déjà vu des femmes nues… à la télé ou au ciné. Se trouver dans la même pièce était une première.


Avec une curiosité concupiscente, je la détaillai. Épaules larges, ventre plat aux abdos marqués, jambes harmonieusement musclées dénotaient la sportive accomplie. Plus tard, elle m’avoua avoir beaucoup nagé. Ses petits seins en poires admirablement dessinés oscillaient au gré de sa respiration. Au centre des taches brunes en émergeaient les tétons bien plus imposants que ceux que j’avais l’habitude de lutiner. En dessous de sa toison, triangle doré bien entretenu, se révéla à mes yeux ébahis, l’essence d’une féminité qu’elle ne pouvait nier.



Fêlure dans sa voix. Mon examen ne la laissait pas indifférente.



Elle avait retrouvé sa voix gouailleuse.


Si elle croyait que j’allais me dégonfler… Après m’être débarrassé de mes godasses, j’ôtai rapidement chaussettes, tee-shirt et futal. Comme elle l’avait fait précédemment, je les lui jetai. Je marquai un temps d’arrêt. À l’étape suivante, elle s’apercevrait inévitablement que son anatomie m’émouvait. Sans vraiment bander dur, popaul n’était plus en situation de repos. Etrangement, moi, qui ne manifestais aucune espèce de pudeur, j’éprouvai une gêne certaine.



Quand faut y aller, faut y aller. Je me redressai et me délestai prestement de mon slip, dernier rempart de ma nudité. À son tour de mater. Elle ne s’en priva pas, mais elle commenta.



Joignant le geste à la parole, elle tendit la main et m’attrapa popaul. 10 000 volts. Recul immédiat de part et d’autre.



Vite, changer de sujet. Le précédent était brûlant. Elle s’harnacha avec mes fringues. Un vrai clown.


Je passai à mon tour les siennes. J’entrai dans la culotte sans aucune difficulté. Je rencontrai seulement quelque problème pour y caser ma queue en érection. Heureusement qu’elle ne portait pas un string. Pas certain qu’elle puisse la réutiliser. J’enfilai facilement le futal, sa ceinture élastique me simplifiant la tâche. Moins évident pour le pull. L’encolure passa facilement. Pour les emmanchures, ce fut une autre paire de manches ! Je ne parle pas du torse, ça me paraissait mission impossible.



Elle était prévenue. Ça passa, non sans un craquement sinistre. Une emmanchure n’avait pas résisté. Ce qui fit rire Aurore. Elle rirait peut-être moi demain matin. Je n’étais pas très à l’aise.



Elle me prit par le bras et m’entraîna dans l’entrée où se trouvait un porte-manteau ouvragé équipé d’un étroit miroir mural. Nous nous plantâmes devant. L’étroitesse de ce dernier nous obligea à nous serrer l’un contre l’autre pour y apparaître ensemble. Elle avait passé son bras autour de ma taille. Je la pris par le cou.



Nous éclatâmes de rire.


Mon jean tirebouchonnait sur ses pieds et baillait à la taille. Elle flottait dans le tee-shirt. Seuls ses seins échappaient au ridicule et tendaient fièrement l’étoffe.


Le lainage de son pull avait beau être extensible, il me moulait plus qu’étroitement. Elle ne pouvait pas ignorer que j’avais un peu de bide et même un début de pneu, d’accord un pneu de vélo. Mes tétins agressés par la laine s’érigeaient et transperçaient les fines mailles. Le pantalon était un peu plus seyant ; petit ennui, il m’arrivait à mi-mollets. Autre désagrément : une énorme bosse le déformait.


Le contact de son épaule, de sa hanche, sa main appuyée nonchalamment contre ma taille, la mienne qui effleurait le haut d’un sein avait transformé ma bandaison mollassonne en une solide érection.


Je la désirais ! Il me fallait l’admettre une fois pour toute. Moi le pédé, j’avais envie d’une femme. Son regard, dans le miroir, me renvoyait le même désir mêlé d’appréhension. Nos rires cessèrent simultanément. Instant de gêne. Sauvé par le gong. Bill Haley, Rock around the Clock.



Au passage, elle éteignit. Seules, les guirlandes du sapin délivraient encore leurs faibles lumières clignotantes et colorées. Ambiance boîte de nuit garantie !


En vrai mec, elle prit la direction des opérations. Ça ressemblait plus à la danse des canards qu’à un rock endiablé. Mon jean, trop large, glissait sur ses hanches, son pull trop étroit me gênait pour respirer. Le top fut atteint quand elle marcha sur le bas du futal. Si je ne l’avais retenu, elle prenait un aller simple pour la moquette.


La réaction ne traîna pas. Quelques secondes plus tard, exit le pantalon. Elle était craquante dans mon slip qui pendouillait sur ses cuisses. Nous recommençâmes à danser. Ce fut bref.



Demi-mensonge. Je crevais sous son pull et je transpirais horriblement. Mais j’étais surtout distrait par son jeu de jambes, par mon slip trop lâche qui dévoilait quand, une fraction de toison, quand, un bout de fesse.



Ce que je fis. Arrivé à mi-course, j’étais coincé. Ce pull me collait comme une seconde peau. Aurore vint me donner un coup de main. J’entendis à peine le craquement sinistre au moment où, le pull passant enfin par dessus ma tête, la seconde emmanchure rendit l’âme. J’étais trop préoccupé par les deux tétons durcis qui se pressaient contre ma poitrine.


C’est l’instant que choisirent les Moody Blues pour entonner « Nights in White Satin ». Le pull se retrouva sur le canapé et moi, dans les bras de mon cavalier qui ressemblait de plus en plus à une cavalière. Elle m’attira contre elle, plaquant ses mains sur mes fesses. Jouant le jeu, je passai mes bras autour de son cou. Est-ce qu’on jouait encore ?


On pouvait en douter. Nos deux corps étroitement enlacés, son pubis qui ondulait contre le haut de mes cuisses provoquant des réactions sismiques dans mon entresol, ses mains qui malaxaient mes fesses… autant de détails qui… Cela me dégrisa complètement, sans pour autant diminuer mon désir.


La différence de taille amenait le haut de sa tête contre ma bouche. Machinalement, ma main, glissant sur sa nuque, remonta dans ses cheveux en un effleurement léger. Réaction immédiate, des petits bisous mouillés s’appliquèrent sur mon sein gauche tandis que sa main baguenaudait le long de ma colonne vertébrale provoquant d’agréables frissons. À mon tour, je baisouillai sa chevelure.


Je n’entendais plus la musique. Le temps s’était arrêté. Nous n’osions ni l’un ni l’autre, empêtrés dans la vision que nous avions de notre sexualité, aller plus loin. Alors sur le tempo lancinant de « Nights in White Satin », nous continuions ce gentil flirt d’ados.


Au slow des Moody Blues succéda « Vénus » des Shocking Blue. Pas vraiment un slow. Mais nous ne dansions plus. Immobiles, étroitement enlacés. Malaise. Au bord du précipice, nous savions l’un comme l’autre, qu’un pas en avant nous précipiterait dans un maelstrom qui remettrait en cause toutes nos convictions profondes.


Mon homme se montra à la hauteur. Se dressant sur la pointe des pieds, elle appliqua ses lèvres sur les miennes. Libération. Pas de round d’observation. Un baiser torride, offensif. Combat de langues. Toutes nos digues lâchèrent d’un seul coup. Elle me délesta de son pantalon et de sa culotte en un seul mouvement. Je fis de même avec mon slip.


Nos mains s’affolèrent à la découverte de nos corps. L’urgence nous saisit. Sans cesser notre baiser de folie, Aurore nous mit en mouvement. Mon dos poussa la porte de sa chambre. Mes jambes heurtèrent ce qui ne pouvait être que le lit. Je n’eus pas le temps de me poser de questions. Elle me renversa en travers du lit. Elle m’enjamba.


Sans aucune précaution particulière, elle s’empala sur ma bite tendue. Étroite mais si absolument trempée. Je la pénétrai sans aucune difficulté. Elle plaqua ses mains sur ma poitrine, y plantant ses ongles heureusement courts. Elle entama un galop effréné. Ses seins dansaient la gigue devant mes yeux éclatés. Ses fesses claquaient contre mes cuisses. La chevauchée fantastique. Mon bassin montait à la rencontre de son ventre. Elle me repoussait ensuite contre le drap.


L’exiguïté de son vagin, l’excitation, la nouveauté, l’alcool. Il ne me fallut pas longtemps pour atteindre la jouissance. Je me déversai à longs jets dans la vulve inondée de ma dentiste. Est-ce la sensation de mon foutre giclant contre ses parois qui… quelques secondes suffirent pour qu’elle me rejoigne dans le plaisir. Le sien fut bruyant et violent. Nous roulâmes sur le côté. Silence enlacés. Dernière pensée : j’avais viré ma cuti.



Lendemain matin.



Une grosse envie de pisser me réveilla. Nous étions toujours enlacés mais, par je ne sais quel tour de magie, couchés plus rationnellement bien au chaud sous la couverture. Ce vendredi 18 décembre 2009 serait à marquer d’une pierre blanche. Plus de quarante ans d’homosexualité revendiquée, balayée en une nuit d’ivresse par/pour une gamine, qui plus est, lesbienne.


Je me détachai à regret mais y avait urgence. Quand je revins, elle s’était retournée et découverte. Couchée en chien de fusil, elle m’offrait la vision émouvante de son dos nu, de ses fesses menues. La lumière bleutée du radioréveil entourait sa silhouette d’un halo mystérieux, soulignant la fluidité de ses courbes. J’étais sous le charme. Je restai là, debout, grand béta, à contempler son corps endormi.


Plus possible de me réfugier derrière cette soirée alcoolisée pour excuser mon comportement. La simple vue de sa nudité provoquait une bandaison matinale. L’alcool nous avait simplement désinhibés, libérés de nos tabous.

Un œil au réveil, pas encore 5 heures. Un peu tôt pour la tirer de ses songes. Je m’allongeai gentiment sur le dos évitant de la toucher. Je nous recouvris. Je ne pus résister, je posai délicatement ma main au creux de sa hanche. J’avais besoin de sentir la réalité de son existence. Presque aussitôt, sa menotte rejoignit la mienne, nos doigts s’entrelacèrent. Je me rendormis paisiblement.




Lendemain matin (un peu plus tard).



La sensation d’absence me tira des bras de Morphée. Ma dentiste perso avait déserté le lit sans que je m’en aperçoive. Seule, subsistait son odeur. Portant à mes narines l’oreiller que nous avions partagé, je humai avec délice cette ultime réminiscence de sa présence. Je me levai pour la rejoindre. Post-it collé contre la porte : « La douche, c’est la porte à droite ! Je t’ai sorti une serviette ! »


Le message avait l’avantage d’être clair. Sûr que je ne devais pas sentir la rose. Entre notre gymnastique et nos libations… Fraîcheur de l’haleine oblige, j’utilisai son dentifrice, me servant de mon doigt comme brosse à dents. Serviette autour des hanches, j’allai la rejoindre à la cuisine avec un sentiment de malaise. Une pensée débile m’avait traversé l’esprit pendant que je me douchais. Maintenant elle m’obnubilait.


Personne. Elle bossait peut-être. Pourtant, elle m’avait avoué, la vilaine manipulatrice, qu’elle avait déplacé mon rendez-vous car le samedi matin, elle était libre. Le vendredi soir, elle pouvait faire la fête et boire sans que cela ne la gêne dans son travail. Cette odeur de café ! Les mugs sur la table ! Elle ne pouvait être loin.


La porte d’entrée claqua. Ma maîtresse (c’est comme ça qu’on dit !) d’une nuit entra, jeta pain et viennoiseries sur la table. Sans même ôter son manteau, elle vint m’embrasser tendrement, très, très tendrement.


Je la coupai dans ses élans.



Douchée, vexée, elle s’écarta de moi.



Soudain, je me trouvai très con et… présomptueux.



Sa réponse me sidéra.



Mon exclamation était à double détente. D’abord, je m’aperçus que, sous son manteau, elle portait seulement mon tee-shirt. Ce qui ne l’habillait guère mais mettait en valeur sa jeune poitrine aux tétons turgescents. Ensuite, avoir un enfant n’était pas, n’avait jamais été dans mes projets. Même pas les prémices de l’ébauche du début du commencement d’une idée !


Elle perçut mon manque d’enthousiasme. Elle se pendit à mon cou, appuyant sa poitrine contre mon torse. Ça devenait une habitude. Érection immédiate. Ça aussi, ça devenait une habitude. Dommage collatéral, la serviette se dénoua sous la tension et chut.



J’allais avoir du mal. Durant notre petite conversation, mes mains s’étaient égarées sous mon tee-shirt et s’en étaient prises à ses seins. À la fin de sa tirade, je faisais rouler ses tétons sous mes doigts. Si mon bâton était si dur et redressé, elle en portait la responsabilité. Plutôt que de garder ses mains tranquilles, une s’occupait de ma queue et l’autre partait à la découverte de mes boules.

Grande première. Autant que ma mémoire embrumée puisse s’en souvenir, elle n’avait pas eu le temps de les atteindre cette nuit. Ses caresses traitresses m’avaient mis dans un état d’excitation avancée… Mais mon homme avait faim.


La faim vient en mangeant.


Toujours faire confiance à son mec. Deux bols de café, trois croissants et un pain au chocolat plus tard, je me sentais un autre homme ; enfin, c’est une manière de parler. Mon excitation était tombée, pas mon désir. J’avais du mal à m’y faire. Ce petit bout de bonne femme m’avait ensorcelé. Une sorcière ou un lutin du Père Noël, seule explication valable. Un lutin à l’air mutin. J’avais envie de me blottir dans ses bras. Putain, je déraillais grave.


Si j’en jugeais par son attitude, ses sourires, elle naviguait dans les mêmes eaux. Pendant ce copieux petit déjeuner, nous revînmes sur notre précédente discussion. Chacun tenant à ce qu’aucun malentendu ne subsiste. Accompagnement assuré par une multitude de signes éphémères de tendresse. L’atmosphère était câline. L’estomac rassasié, nous avions toujours faim ; une autre faim.


Soudainement, son visage joyeux devint plus grave. Elle étreignit mes mains entre les siennes.



La réponse gicla inutilement ironique :



Elle se dirigea vers la chambre. Je la suivis à la trace. Mon tee-shirt. Son jean. Mon slip (elle l’avait remis !). Alors que je la rejoignais, assise sur le lit, elle finissait d’ôter ses chaussettes. Ayant petit-déjeuner à poil, nous étions à égalité.


Ce strip en mouvement avait ranimé ma flamme. Dès que je fus à portée, dans un geste d’un romantisme inouï, elle me saisit par les couilles. Avec délicatesse, je dois l’avouer. Elle m’amena face à elle, entre ses jambes ouvertes, ma bite au garde-à-vous à hauteur de son visage.


Très concentrée, elle examinait mon service trois pièces sous toutes les coutures. Tirant précautionneusement sur mon prépuce, elle décalotta mon gland. Elle y passa un index prudent. Ensuite de ses doigts en anneau, elle encercla mon membre, comme pour en mesurer le diamètre.

Une lente descente la conduisit à la base de mes testicules. Elle s’intéressa de très près à mes boules, aux bourses contractées par le désir, les soupesa, les malaxa, les fit rouler l’une contre l’autre. Dans cette promenade découverte, je retrouvais la douceur dont elle avait fait preuve lors des soins. Douceur à laquelle mes amants d’un soir ne m’avait pas habitué.


Son exploration de la face sud terminée, ses mains émigrèrent vers la face nord. Mains sur fesses, une main, une fesse. Timidement, sa bouche approcha de ma tête de nœuds. Le premier baiser qu’elle y déposa me fit un effet bœuf. Popaul sursauta et s’échappa. Recul immédiat. L’inquiétude dans la voix, elle me demanda :



De retour sur ma queue, sa bouche suivit le chemin parcouru plus tôt par ses mains. Elle usa indifféremment, avec art, de ses lèvres, sa langue, voire ses dents. Peu habitué à ce genre de mamours, popaul n’en pouvait plus. Mes spermatos, dans les starting-blocks, n’attendaient que le coup de feu du starter… qui n’allait pas tarder.

Aucune envie de jouer brève rencontre.

Je savais que si je partais en vrille maintenant, je serais H.S. pour un bon moment. Je n’avais rien d’un hardeur. Et je voulais autre chose pour nous.


M’arrachant, je m’accroupis. Ma bouche remplaça ma bite pour une bataille de langues. Je la relevai. Passant mes mains sous ses fesses, je la soulevai suffisamment pour que son pubis cogne le mien. Il fallait que ma bite trouve une échappatoire entre ses cuisses. Si elle avait été écrasée entre nos corps, j’allais éclater.


Sans interrompre nos embrassades, je la déposai sur le lit. Je m’allongeai à ses côtés. Sa main dans mes cheveux repoussa ma tête, la dirigea vers sa poitrine. À mon tour de lécher, sucer, mordiller. Pratiques où j’avais quelque expérience. Certains hommes sont très sensibles des tétins et aiment qu’on s’en occupe. Ne voulant pas en privilégier un, ma bouche passait de l’un à l’autre. Ma bouche explorait chaque pouce de ces monts. Le velouté de sa peau me faisait fondre.


J’avais pris une position plus confortable en appui sur mes genoux qui libérait mes deux mains. Tandis que la droite consolait le néné que je délaissais, la gauche flânait entre les cuisses de mon homme. Moi aussi, j’accomplissais un voyage initiatique. J’essayais de me montrer aussi délicat qu’elle l’avait été. Difficile car le lieu était très glissant et je n’en connaissais pas la topographie.


Mes doigts s’étaient longuement attardés à l’aplomb de sa toison, en avaient peignés, frisotés les poils. Poursuivant sa route, mon index heurta une excroissance. Le sursaut que provoqua cette rencontre m’indiqua que je venais de trouver son clitounet. J’en usai comme d’un levier de vitesse tout en guettant les réactions d’Aurore. Le langage de son corps, particulièrement de ses hanches, sa respiration saccadée, sa main qui avait saisi ma main droite et la serrait… Crue signalée en aval. Manifestement, ça lui faisait de l’effet.


Décidé à continuer mon exploration, j’abandonnai le bouton de mon petit lutin. Mes doigts s’introduisirent entre des lèvres détrempées. Mais une main ferme me repositionna sur le clito me faisant bien comprendre qu’il fallait que je finisse le boulot.


Je le pris entre le pouce et l’index et entrepris de le masturber. Entreprise pas si évidente pour le néophyte que j’étais. Mes autres doigts, en flèche, avait pénétré sa vulve. Leurs déplacements impulsés par les fantaisies que j’exerçais sur son mignon clitounet la branlaient par saccade. Son corps parut atteint de danse de saint Guy. Son bassin s’agitait en tous sens. Chaque mouvement l’empalait plus profondément sur mes doigts tendus.


Impression : la pulpe de mon majeur frappait le fond de son utérus. Les remous qu’elle créait ne me permettaient plus de titiller délicatement son bourgeon. Il venait s’écraser au gré des ondulations de son bassin sur mon pouce que je m’efforçai de garder dans l’axe malgré la tempête.


Subitement, elle referma violemment ses cuisses. Elle emprisonna, immobilisa ma main sur/dans son sexe alors qu’elle étreignait l’autre avec force. Cela dura quelques secondes, puis ses muscles se relâchèrent.

Ce qui aurait été une petite mort pour moi l’avait apaisée, mais ne l’avait pas assouvie. Avec vivacité, elle inversa les positions : moi sur le dos, elle, à genoux. Déjà, son visage se baissait vers… Mais avant que sa bouche n’atteigne ma bite, j’attrapai son mollet gauche et le fis passer de l’autre côté de ma poitrine. Son bras suivit le même trajet.


Quand elle se pencha vers l’avant pour déguster ma queue, elle souleva ses petites fesses. Gros plan sur sa chatte ouverte, dégoulinant de mouille. Spectacle affolant. Je récupérai un oreiller derrière moi et le calai en boule sous ma tête. Ainsi j’étais à quelques tous petits centimètres de son temple en éruption.


Quelques centimètres que je gommai. Je plaçai mes mains de part et d’autre de son cul dont j’appréciai la fermeté et l’attirai à moi.


Mains remontant sur les hanches, bouche se pressant contre sa fente verticale. Je léchai, je lapai, je goûtai à ce précieux nectar, je m’en barbouillai les babines.


Ses lèvres picotant ma bite toujours plus raide. Ses doigts tripotant, massant mes couilles, les collant alternativement contre ma hampe, contre mes fesses.


Mains revenant sur ses demi-lunes, les ouvrant. Doigts furetant. Sa rondelle, contractée. Petits tours autour. Moustache agaçant son bouton. Langue s’enfonçant, se perdant dans les limbes de son vagin.


Sa langue léchant ma hampe. Elle happait chaque goutte de liqueur qui perlait à la sortie de mon méat. Doigt le long de mon périnée, s’insinuant dans ma raie culière, écartant mes poils pour venir agacer mon anus.


Je lubrifiai longuement mon majeur dans sa chatte puis je le posai contre son petit trou. J’appuyai légèrement et attendis sa réaction. Sa réponse fut d’enfoncer un doigt dans le mien. Intrusion facile dans un lieu qui avait reçu nettement plus volumineux. Je le pris comme une acceptation. Je poussai avec plus de détermination. Miracle de l’anatomie amoureuse, mon majeur fut rapidement et entièrement englouti. Son anneau se resserra instantanément. Mon doigt n’avait jamais été aussi à l’étroit dans un cul.


Aurore choisit ce moment pour me prendre en bouche. Prise maladroite et touchante. Sa mignonne petite bouche absorba ma bite jusqu’à la garde, ses lèvres cognant mon pubis. Elle resta un instant, indécise, puis se mit en mouvement. Mon majeur fit de même. Je branlai son petit cul au rythme de sa fellation. Fellation de plus en plus dynamique. Ma queue gonflait, gonflait, gonflait… Je n’allais pas tarder à… Surtout que son anus, semblant animé d’une vie propre, se contractait compulsivement autour de mon doigt. Mon homme, en réaction, ventousa sa bouche autour de ma queue, aspira.


Comprenant l’imminence de ma perte de contrôle, elle se dégagea. Avec un naturel déconcertant, elle s’allongea sur le dos, écarta ses cuisses et :



Comment résister à un tel ordre. En moins de temps qu’il n’en avait fallu à Usain Bolt pour être champion olympique, j’avais réalisé son souhait. Elle commença d’onduler du bassin. Trop tôt ! J’avais une autre envie. Je passai mes jambes de chaque côté des siennes et les lui refermai.



Je m’incrustai en elle. Nos corps soudés, même pas un papier de cigarette n’aurait passé. Nos jambes, nos cuisses collées. Nos pubis cognés à avoir mal. Mon ventre comblant le creux du sien. Nos tétons gorgés de désir pressés les uns contre les autres. Ma queue enserrée dans son fourreau soyeux où régnait une chaleur tropicale. Je saisis sa tête entre mes mains, elle prit ma tête entre ses mains. Je posai mes lèvres fermées contre les siennes. Je fermai les yeux. Immobilité totale.


Seul le bruit de nos respirations. S’il y avait eu un réveil mécanique, on l’aurait entendu tictaquer.


Contraction autour de ma bite. Quelques secondes plus tard, une autre. Puis une troisième. J’ouvris les yeux. Les siens brillaient. Elle me regardait avec un petit air narquois et satisfait. Les contractions se multiplièrent. Plus ou moins espacées, plus ou moins longues. Elle jouait avec mes nerfs. J’essayai de garder mon calme. De plus en plus difficile mais elle avait entamé un jeu. Jeu que je ne pouvais pas perdre puisqu’elle voulait que je sois le mâle.


Popaul frémissait de plus en plus. Cette fois je ne pourrais pas me retenir. Oh la la, l’hallali ! J’allais bouger. Soudain, je vis son sourire se décomposer, ses traits se creuser. Ses bras m’enlacèrent, ses jambes s’ouvrirent. D’une voix perdue :



Sa demande tombait on ne peut mieux. Sans lâcher son visage, les yeux dans ses yeux, le corps arqué, j’entamai un pilonnage en règle. Sûr que le réveil on ne l’aurait plus entendu. Les gémissements du sommier, ceux d’Aurore, ses halètements, mes ahanements et d’autres bruits onomatopiques générés par nos corps luisants de transpiration (et pas seulement) résonnaient dans la pièce en une symphonie cacophonique.


Symphonie inachevée car nous jouîmes assez rapidement, en quasi simultanéité. La dernière note se matérialisa dans la tonalité « ventouse qu’on arrache » lorsque nos corps se désunirent. Je retombai sur le dos, épuisé. Une main prit la mienne. Nos doigts s’entrelacèrent. Encore une habitude. Nous restâmes ainsi, silencieux, le regard dans le vague de longues minutes.


Une éternité que je n’avais pris un tel pied. Quand je dis éternité, il faut lire jamais. La plupart du temps, et c’est ce que j’attendais d’un partenaire, je jouissais du cul. Les quelques fois où j’avais dû, à sa demande, en honorer un, mon plaisir avait été tout relatif. Alors qu’aujourd’hui… Et voir le plaisir inonder son visage…


Quand elle se retourna vers moi, un sourire radieux aux lèvres, ce fut pour dire :



Effectivement, midi bon poids. Il est vrai qu’on avait trainé un peu au lit.




De samedi midi à dimanche soir.



Par bonheur, elle avait quelques plats cuisinés dans son congel. Sans prendre la peine de nous habiller, la nudité nous allait bien, nous avons cassé la croûte. Avec le café, nous finîmes les viennoiseries. Ensuite retour au lit et rebelote. L’amour, sans hâte, avec un maximum de tendresse. Entre deux caresses, nous discutions. Ce n’était pas seulement la découverte de nos corps mais aussi celle de nos êtres.


L’obscurité et la faim (surtout la faim !) nous tirèrent du plumard… Envie de sortir ensemble et nécessité de ravitaillement. Destination Bourg-en-Bresse, où nous étions sûrs de trouver un supermarché ouvert et un resto sympa. Après avoir rempli un caddy puis nos estomacs, retour à son appart.


De l’appart au lit, il n’y avait qu’un pas. C’était reparti pour un round. Elle voulut tester la sodomie. Bien que nous ayons joui tous les deux, ce ne fut guère concluant. La sécheresse relative malgré lubrification de son conduit, son étroitesse m’avaient fait regretter la chaude humidité et le douillet confort de sa chatte. Cette expérience qui resta unique nous lança dans un long débat.


Débat au cours duquel elle m’avoua :



Le sujet épuisé, nous passâmes à autre chose. Trop énervé pour dormir, trop besoin de tendresse, plus de munitions pour baiser, nous refîmes le monde plusieurs fois. J’avais vingt ans. Ces discussions, entrecoupées de câlins, nous menèrent fort loin dans la nuit.


Crevés par cette répétition d’efforts et aussi par la tourmente de nos sentiments, nous émergeâmes du sommeil en début d’après-midi. Repas arrosé, sieste coquine. L’heure de nous quitter arriva. Nous l’avons repoussée au maximum mais…


Les adieux furent brefs. Nous étions très mal à l’aise. Peur de s’engager dans une aventure incertaine.




Aujourd’hui, samedi 18 décembre 2010.



Un an déjà! Eh oui, douze mois se sont écoulés depuis cette fameuse soirée.


Quand nous nous sommes quittés le dimanche soir, tacitement nous avions refusé d’envisager un avenir. Aurore partait en vacances le lundi et ne revenait qu’après le nouvel an. Durant ces quinze jours, j’eus le temps de prendre conscience que cette attirance n’était pas seulement un accident de parcours. Je compris que ça ne remettait pas non plus en cause mon homosexualité. J’étais toujours attiré par les garçons mais Aurore était spéciale.


Aucune nouvelle évidemment pendant ces deux semaines. Volontairement ou pas, nous ne nous étions donné aucun moyen de nous joindre. Aussi est-ce avec beaucoup d’appréhension que je m’étais rendu au rendez-vous programmé avant nos ébats. Mais cette fois, l’appréhension n’était plus du tout provoquée par la phobie.


Rendez-vous le vendredi soir, comme par hasard.


Coup de froid : elle m’accueillit dans la salle d’attente avec son habituelle poignée de main.

Balayé dès la porte du cabinet fermé : elle se jeta à mon cou. Ce soir-là, elle ne toucha pas à mes dents, pas professionnellement du moins. La soirée se termina dans son studio pour notre satisfaction mutuelle.


Les semaines suivantes, nous nous rencontrions le week-end tantôt chez elle, tantôt chez moi. Nous faisions l’amour jusqu’à plus soif. Nous parlions beaucoup. Dépassées, les plaisanteries très fines et les vannes auxquelles nous avions recours au début de notre aventure pour cacher notre malaise. Ce que nous ressentions, bien que nous n’ayons jamais oralisé nos sentiments, ne dépendait en rien de nos sexes affichés.


Progressivement, deux jours dans la semaine ne nous suffirent plus. Souvent, j’allais manger avec elle à midi, elle venait coucher dans ma maison. Nous partagions d’autres activités : ciné, théâtre, ski, randonnée…


Nous ne nous cachions pas et notre liaison est vite devenue de notoriété publique. Aurore avait amené d’abord une brosse à dents et quelques produits de beauté. Des fringues de plus en plus nombreuses s’entassant dans la chambre, je lui avais libéré une partie de mon armoire. Quand j’ai commencé à faire ses lessives, à lui préparer ses repas, nous avons compris que ma maison devenait notre maison.


Depuis deux mois, on peut dire que nous vivons ensemble. Je ne me fais aucune illusion, un jour sa jeunesse l’entraînera loin de moi. Mais aujourd’hui, je vis une expérience que, un an en arrière, je n’aurais pu imaginer. J’ai bien l’intention de profiter de chaque minute, de chaque seconde, de ce temps de bonheur qu’elle m’offre.


D’ailleurs, il est midi et demi, elle ne va pas tarder. Elle est allée acheter un sapin. Ses pas résonnent dans l’escalier, elle entre dans la cuisine, vient se blottir dans mes bras :



À son air joyeux, je devine que c’est un événement heureux.



C’est même un heureux événement.




N’est-ce pas un beau conte de Noël ?