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n° 14218Fiche technique22084 caractères22084
Temps de lecture estimé : 13 mn
12/01/11
Résumé:  On ne devrait jamais être l'amant de l'amour de sa vie. Surtout pas après quinze ans d'absence.
Critères:  f h fh couple hotel amour voir fmast hmast facial nopéné
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Collection : Mais où sont donc les chaussettes orphelines ?
Cervicale attraction

Nous étions face à face dans le restaurant où elle m’avait demandé de la rejoindre. Je la sentais tendue, mal à l’aise. Quelque chose était en train de se passer entre nous, mais je n’arrivais pas à préciser quoi.

J’ai eu envie de prendre ses mains entre les miennes, pour la rassurer, l’aider à trouver les mots, mais je n’ai pas osé. Dans ces moments-là, j’avais appris à attendre qu’elle remette d’elle-même les pieds sur terre. Surtout éviter qu’elle s’enferme dans un silence qui me laisserait en rade.



Je n’avais rien vu venir. En quelques phrases j’en prenais pour dix ans. Quinze à vrai dire. En amour, les remises de peine s’ajoutent à la peine. J’aurais dû insister, demander quelques précisions, notamment sur le sens du dernier « mais ».

Cela m’aurait permis d’être près d’elle une minute de plus, de graver à jamais sa voix au fond de mon cœur. Cela ne m’aurait pas évité le plongeon en chagrin glacé.


La bouche sèche, je suis resté muet. Elle s’est levée, a pris son sac à main et s’est éloignée sans se retourner. J’ai supposé qu’elle pleurait. Quelle importance, quelle consolation à le savoir ? Il n’y a pas de bonne anesthésie pour ce genre d’amputation.


Rencontré quelqu’un d’autre ! Banderilles et mise à mort en cinq mots. Cela dit, en un sens, elle avait raison, ce n’était pas contre moi.

L’altérité concernait son mari.

Moi, l’amant, je n’étais qu’un dégât collatéral de cette nouvelle rencontre. Il fallait faire place nette, avec interdiction de chercher à la revoir. Il y avait une logique à cela.

Elle voulait utiliser toute son énergie pour mieux refaire les mêmes conneries qu’avec son homme. La force de l’habitude.


Quinze ans, c’est vite passé aux côtés de celle qu’on aime. Ça ressemble à l’éternité quand on a perdu l’amour de sa vie. On ne devrait jamais être l’amant de l’amour de sa vie. Trop douloureux. On ne devrait pas non plus être l’époux de l’amour de sa vie. Trop aléatoire.


Rétrospectivement, il me semble que c’est le pointillé qui convient le mieux à ce genre de passion. Baiser comme un dingue, aimer à en perdre la raison, manquer de l’essentiel le reste du temps. Je n’ai pas encore trouvé de meilleure solution à ce jour.



ooo000ooo




J’en étais d’ailleurs à me demander s’il fallait continuer à chercher, lorsqu’elle m’a recontacté.

D’abord sur la toile, puis en vrai, par le biais d’une sorte d’invitation, une main tendue, avec tout ce que cela laissait supposer d’hésitations et de doutes :



« Maintenant, j’ai envie de poser une question. J’ai hésité, aujourd’hui… Mais ai-je quelque chose à perdre à demander ? Es-tu libre la nuit de vendredi à samedi ? Ou as-tu déjà organisé ton week-end comme il était question que tu le fasses ? Refuserais-tu une rencontre? Peut-être pourrions-nous donner une sorte de continuité à ce que nous venons d’échanger ces derniers jours. Tu me réponds, si tu veux. »



Les règles qu’elle fixa pour nos retrouvailles furent aussi précises que celles qu’elle avait imposées pour notre rupture. Ni questions, ni remarques, ni lamentations. Pour le reste, où je voulais, comme je voulais, avec une nette préférence pour une rencontre dans le silence absolu. Et dans l’obscurité.

Elle voulait éviter toute comparaison entre celle d’aujourd’hui et celle qu’elle avait été. Elle voulait surtout nous laisser le temps de nous redécouvrir du bout des doigts, peau contre peau. Sexe contre sexe ? Pas spécifié. À improviser sur le moment, supposé-je.


D’elle, j’avais encore quelques souvenirs très précis au creux des mains. Ses petits seins têtus. Une taille fine et souple. Et surtout, sa nuque. La première chose que j’avais vue d’elle. Une perfection faite nuque. Un régal de légèreté.


Elle se trouvait devant moi lors de la visite d’une exposition de photographies. Une amie très chère y présentait ses œuvres. Tout en faisant semblant d’admirer les photos, que je connaissais déjà, je m’abandonnai à la contemplation de cette délicate sculpture vivante.

A-t-elle senti mon envie d’avancer la main, de toucher cette merveille ? Était-elle coutumière du fait ? Elle s’est retournée et m’a souri. Ça m’a fait l’effet d’une trappe s’ouvrant sous mes pieds. Je suis tombé, raide dingue d’elle.


Elle me fit languir juste ce qu’il fallait pour me tenir bien en mains avant de s’abandonner à mes caresses. Chaque fois que j’approchais mes doigts, elle se dérobait. J’ai fantasmé, obnubilé, supplié du regard, mais elle a tenu bon, ajoutant plusieurs semaines de chasteté à notre calendrier amoureux.

Puis un jour, sans explication ni raison particulière, elle choisit de s’allonger sur le ventre pour me laisser toute liberté de m’emparer d’elle.


J’ai commencé par enfouir mon visage dans son cou. Les sens bousculés, j’ai osé un baiser timide dans le creux qui mène à l’épaule. Elle a laissé échapper un long soupir. J’ai poursuivi sur ma lancée, d’effleurement en effleurement, centimètre par centimètre, jusqu’au duvet de cheveux fous qui marque la naissance de sa crinière de jais.


Lentement, comme pour ne pas sortir complètement d’un rêve, elle s’est retournée, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte, humide. Après un bref instant d’hésitation, elle s’est emparée de mes lèvres, avidement.

Puis elle s’est laissée tomber sur l’oreiller, en gémissant qu’elle était incapable de résister à cette caresse, que je prenais des risques insensés à continuer de la sorte, qu’elle était déjà moite de désir, qu’il fallait que je cesse, immédiatement, sous peine de…


Je ne lui ai pas laissé finir sa phrase. Quelques baisers de plus, le long de son cou, puis juste sous l’oreille, ont suffi pour qu’elle serre soudain violemment ses cuisses sur la main que j’avais entre-temps enfouie entre ses jambes.

Un râle de bien-être souligna l’intensité de sa jouissance. Je tenais sous mes lèvres le secret de ses dérobades. Elle m’abandonna depuis cet instant l’exclusivité de cette zone érogène, son homme s’avérant incapable de satisfaire un besoin aussi impérieux que légitime.


D’autres choses vinrent s’ajouter à cette expérience, qui firent de cette femme fascinante l’amour de ma vie. Et moi de la sienne, me sembla-t-il. D’autres choses, très belles, très douces, très secrètes. Mais aucune aussi intense que le frôlement de mes lèvres et de mes doigts sur son cou sensible à l’extrême. Aucune clé aussi parfaitement adaptée à sa sensualité que ce contact épidermique.


Elle sut néanmoins m’empêcher d’en abuser. Combien de fois ne s’est-elle pas refusée, me forçant à imaginer de nouvelles voies d’accès à ses désirs ? Dès qu’elle me sentait redevenir banal, elle s’échappait, puis, d’un regard noir, m’incitait à trouver une approche inédite.


Il avait suffi d’une nuque parfaite et de quelques autres sortilèges pour que je succombe corps et âme à ses charmes. Jusqu’au jour où la sentence est tombée. Rencontré quelqu’un d’autre ! Le plus douloureux à cet instant funeste fut la crainte de perdre irrémédiablement ma prérogative cervicale. Sous le coup du soudain cataclysme, la réponse resta en suspens.



ooo000ooo




Je la retrouve peu avant minuit, sous la lumière blafarde d’un quai de gare provincial. Elle a pris soin de cacher son corps sous un ample manteau noir. Seul son pâle visage apparaît, bordé de sa sombre chevelure.

Son sourire me rassure, au moment où je prends ses mains entre les miennes. Elles sont froides, mais leur finesse et leur douceur ravivent d’agréables souvenirs.

Dans un élan spontané, je serre cette inconnue familière contre moi. Un discret parfum l’entoure, en parfaite harmonie avec son apparence.


Nous parcourons à pieds, en silence, le kilomètre qui nous sépare de l’hôtel que j’ai trouvé dans ce patelin perdu. Distante au début, elle se détend peu à peu et semble prendre plaisir à ma présence à ses côtés.

Elle se glisse même de plus en plus souvent entre mes bras, profitant de cette proximité des corps pour plonger son nez dans l’échancrure de ma chemise.

Je la soupçonne de chercher à en apprendre plus de moi de cette manière qu’en une heure passée à nous raconter nos vies.


Je fais une pause devant l’entrée de l’hôtel, afin de lui laisser une dernière occasion de s’enfuir. Même si, à cette heure, je n’ai pas vraiment d’alternative à lui proposer en cas de refus.

Elle prend ma main et la porte à ses lèvres, comme pour sceller une nouvelle alliance. Je la précède dans un long couloir aux allures de purgatoire. Elle verrouille elle-même la porte de notre chambre, confirmant ainsi son désir d’être là, avec moi, jusqu’au bout de la nuit.


Nous sommes maintenant face à face. Seul un léger rai de lumière nous permet de nous repérer dans l’obscurité. Derrière nous, quinze ans de silence et de séparation qui ont fait de nous des étrangers l’un pour l’autre, malgré l’intensité de notre relation passée.


À côté de nous, quinze jours d’échanges virtuels. De simples messages, au début, qui ont permis de renouer un lien trop longtemps distendu. Puis peu à peu un langage commun, des mots, des phrases qui charment, qui font sourire, qui intriguent tout en excitant les sens.


Elle met ma main sur sa poitrine, pour me faire sentir à quel point son cœur bat la chamade, puis elle se déshabille et se glisse sous le duvet. Je la rejoins après m’être débarrassé de mes vêtements à la hâte.

Elle se blottit entre mes bras et reste longuement immobile à profiter de l’impalpable, de l’indéfinissable qui nous réunit si mystérieusement.


Enfin, apparemment convaincue que rien ne s’interposera entre nous, elle laisse ses mains courir sur ma peau. Quelques sensations reviennent à la surface, au fur et à mesure que ses doigts redécouvrent mon corps et ses moindres secrets. Elle ne se refuse rien.

Sans hâte, mais avec une tendre détermination, elle reprend possession de ce qui lui appartenait si intimement autrefois.


A-t-elle souvent songé à nos ébats, au cours de cette trop longue absence ? Comment imaginer autrement qu’elle arrive si facilement à raviver tant de sensations qui n’appartiennent qu’à elle. Ces gestes infimes qu’aucune autre femme ne m’a jamais offerts. Ces caresses que je n’ai plus laissé aucune autre femme m’offrir depuis qu’elle m’a quitté. Tant de choses que j’ai voulu garder en friche, comme elle les avait abandonnées.


Après une dernière et très douce attention pour mon sexe encore timide, elle s’allonge tout contre moi, cuisses légèrement écartées. Mes mains, que je peine à maîtriser, ont le souvenir précis de courbes et de rondeurs.

Dès que je les pose sur elle, je réalise à quel point nos corps se sont transformés. Sa taille, si fine à l’époque, s’est élargie, son ventre s’est arrondi, les seins menus que je tenais facilement dans le creux de ma paume sont aujourd’hui plus pleins, alors que ses fesses ont pris une séduisante ampleur.


L’extrême douceur de sa peau n’a en revanche pas changé. En outre, ce que je découvre en osant enfin la parcourir à pleine bouche, l’enivrant bouquet de ses parfums intimes, est resté le même.

Je retrouve sous ses bras les légères senteurs que son excitation accentuait, au creux de ses reins le même arôme fruité, entre ses cuisses les mêmes effluves voluptueuses, à la naissance de ses fesses le goût si particulier de sa sueur intime.


Troublé et séduit, je remonte le long de ses flancs, l’embrasse tendrement, la serre entre mes bras, allant jusqu’à glisser ma langue là où elle ne me permet pas encore de lui offrir plus. Elle se laisse faire, répondant même à mes caresses par de doux effleurements.


Elle se laisse faire, mais rien dans son attitude n’indique qu’elle soit prête à s’offrir autrement.

Rien ne transforme nos presque chastes caresses et nos baisers retenus en fougueux préliminaires. Nous n’en profitons pas moins longuement l’un de l’autre. Jusqu’à ce que, comblés, gavés de tendresse et d’émotions, nous finissions par nous endormir, étroitement enlacés.



ooo000ooo




Au petit matin, je la retrouve serrée contre moi, couchée sur le ventre. Mon premier geste est de relever ses cheveux pour mieux admirer sa nuque. Encore en demi-sommeil, elle se contente d’accompagner mes attouchements de petits gémissements que je considère comme un discret encouragement. N’a-t-elle pas avoué dans un de ses derniers messages son désir de cueillir mon souffle rauque dans le creux de son cou ?


Je m’enhardis à retirer le duvet qui recouvre son corps. Protégée par la demi-obscurité, elle se laisse contempler, les épaules d’abord, puis le dos, la taille, la naissance des fesses. Je réchauffe chaque plage dénudée d’une multitude de baisers, aussi doux que possible pour éviter de la réveiller complètement. J’ai trop peur qu’elle se ravise et décide de cacher ses trésors.


Elle ne réagit toujours pas au moment où mes lèvres glissent le long de ses fesses, ma langue plongeant entre elles, à la recherche des délicats replis de son sexe. Ce jeu, si futile soit-il, nous rapproche.

Une délicieuse connivence s’installe entre nous, dont les effets ne tardent pas à se faire sentir.


Son apparente passivité agit sur moi comme une invitation à poursuivre. J’en profite pour concentrer mon attention sur ses jambes et ses pieds, dont je redécouvre les courbes harmonieuses après avoir envoyé valser le duvet par terre.

Mes dernières inhibitions s’envolent en entendant ses soupirs, puis ses gémissements au passage de ma langue entre ses orteils. Son corps s’anime à la recherche du plaisir, plus rien ne me retient de lécher longuement et consciencieusement cette petite parcelle d’elle qui me trouble et m’émeut tout particulièrement.


Comme si elle avait attendu cette ultime gâterie pour briser le silence, Alice se décide à parler. Toujours allongée sur le ventre, mais le souffle court, elle décrit dans des mots que je ne lui connais pas encore, les sensations que lui procurent mes attouchements, et le bonheur qu’elle ressent à pouvoir enfin s’abandonner à l’insupportable douceur de mes caresses.


Écartant un peu plus les jambes, consciente que je ne vais pas me priver de la mater, elle avoue que quelque chose d’irrésistible est en train d’envahir son ventre.

Mutine, elle me demande même si je lui en voudrais beaucoup d’y succomber. Elle n’attend toutefois pas ma réponse pour glisser sa main contre sa vulve, écarter les petites lèvres et faire danser ses doigts sur son bouton, que je découvre déjà gonflé et très humide.


Placé comme je suis, il m’est impossible de bouger, ni de participer activement à cette caresse. Je peux en revanche suivre la progression de son plaisir dans le moindre détail. C’est bien ce qu’elle veut.

Son plus troublant désir, à l’instant, c’est de profiter de l’excitation que lui procure le fait d’être ainsi observée.


C’est aussi de m’exciter en se donnant exactement ce que je souhaiterais lui offrir moi-même. Loin de nous séparer, ce caprice nous rapproche, et nous permet de partager presque main dans la main l’intensité de l’instant.


Alice tente en quelques mots de me faire percevoir ce qu’elle éprouve. Sa dernière phrase reste en suspens dans sa gorge, et se transforme même en râle à l’instant où l’orgasme la foudroie.

Nos corps sont si étroitement imbriqués que je peux sentir le plaisir se propager en elle.

Quelque chose de très fort passe même d’elle à moi. Une sensation qui ne ressemble pas vraiment à un plaisir viril, mais plutôt à une exacerbation des vagues qui ne cessent de bousculer mon ventre depuis qu’elle a pris l’ascendant sur nos jeux. Un régal qui me fait sérieusement tanguer.


Surtout, ne pas chavirer trop vite. J’essaie de me concentrer sur les derniers frémissements que je distingue sous ses doigts. C’est le contraire qui se passe. À sentir les tressaillements de plus en plus rapprochés de mon sexe, je ne vais plus tarder à perdre la maîtrise de mon désir.


Trop peu sûr de moi et des conséquences probables de mon impatience, j’évite d’approcher ma tige des cuisses et des fesses d’Alice. Cédant à une autre envie, bien plus animale et égoïste, je prends place à la hauteur de ses épaules.

Des images d’elle, de nous, de nos ébats passés resurgissent de ma mémoire érotique.


Le mélange est particulièrement troublant. Je ne me retiens plus de réaliser un fantasme inassouvi, et me mets à caresser le bout de ma verge contre le bas de son cou. Loin de sembler surprise ou incommodée, elle tourne la tête, me place le long de sa nuque et m’accompagne du bout des doigts.


C’est trop bon, trop profondément excitant. Je craque avant d’avoir pu pleinement profiter de ce cadeau. Quelques amples vagues montent en flèche du creux de mes reins, et déjà j’arrose la nuque, les cheveux et la joue d’Alice de mon sperme.

Chaude gluance, senteurs maritimes, mêlées aux parfums de terre humide qu’exhale sa chevelure et qui montent vers moi au moindre mouvement de sa tête. Elle accompagne les dernières pulsations de mon membre d’un très doux mouvement des doigts.


Agréablement libéré des tensions accumulées ces dernières heures, je peux enfin prendre le temps de profiter du spectacle qu’elle m’offre, allongée nue contre moi dans la pénombre du matin naissant.

Elle sait que je la regarde. Elle sent la caresse de mes yeux. Elle doit aussi sentir que je suis revenu dans notre bulle. Je suis bien, près d’elle. Aucun regret ne vient troubler mes pensées, aucun grief pour sa trop longue absence. Je suis juste bien, et n’aspire qu’à le rester.


C’est alors que d’un mouvement du torse, elle se dégage de mon étreinte, quitte le lit et va ouvrir les rideaux. Après m’avoir laissé le temps d’habituer mes yeux à la soudaine clarté, elle se retourne pour que je puisse l’admirer en pleine lumière.


Dernier acte de nos retrouvailles ? Dernière chance de renoncer, avant de pactiser avec le démon ? Un démon délicieusement impudique, ou plutôt simplement une femme superbe, à qui la confiance retrouvée permet de s’offrir sans artifices ?


Elle doit lire dans mon regard admiratif mon envie de ne plus laisser se rompre le fil qui nous lie. Visiblement heureuse et détendue, elle se saisit d’une chaussette échouée sur le dossier d’une chaise pour essuyer le sperme qui coule entre son cou et la pointe de son sein. Elle l’utilise ensuite pour monter ses cheveux en chignon de fortune.



Sur ces paroles pleines de promesses, elle part faire sa toilette. Quelques instants plus tard, elle revient, habillée du seul chouchou improvisé.

Elle me tend alors ses vêtements, comme si elle avait besoin de mon aide pour finir de se préparer. M’associant ainsi à un rituel très intime, elle rend son départ moins brutal.


Je me lève pour la déshabiller à l’envers. Ce jeu représente d’une certaine manière une promesse de continuité. Je me régale en l’observant, tout en m’amusant à frôler ses cuisses et son ventre de mes cheveux avant de remettre son string bien en place entre ses fesses. Je caresse longuement sa peau encore humide avant d’agrafer son soutien-gorge.


Pour perdre encore plus de temps, j’invente de nombreuses difficultés vestimentaires, censées m’empêcher de lui enfiler son jeans, son léger haut de satin, ou encore le pull qui va cacher définitivement toute parcelle de peau nue à mes regards.


Amusée de mes maladresses, elle se réfugie tendrement entre mes bras. Elle prend congé en caressant mon torse, puis mon visage. Je frôle la pointe de son cœur du bout des doigts, avant de poser mes lèvres sur une goutte de bonheur qui coule sur sa joue.


Elle finit par prendre son sac à main et s’éloigner. Cette réminiscence fait immédiatement remonter une vague de tristesse en moi.


Mais cette fois, elle se retourne. Juste avant que la porte se referme sur elle, je l’entends murmurer « J’ai confiance en nous. À bientôt ! »