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n° 14225Fiche technique7552 caractères7552
Temps de lecture estimé : 5 mn
15/01/11
Résumé:  Il faudra faire appel à un coach, désormais, pour une baise réglementaire.
Critères:  fhh couple humour -humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Le coach



Déjà j’avais pris un coach pour mieux jouer au tennis et, de fait, j’ai fait en quelques mois des progrès considérables. Ce n’était pas tant que je frappais plus fort la balle, mais j’avais sur l’adversaire un avantage décisif : mon coach voyait tout de suite son point faible. Ensuite, je me suis laissée convaincre que j’élevais mes enfants un peu au hasard des discussions. Un coach a remis de l’ordre dans ce dédale peut-être rempli de bonne volonté, mais tellement peu efficace. Une amie m’a alors expliquée que je perdais du temps et de l’argent dans les supermarchés. Faire ses courses, ce n’est plus comme dans le temps. Il est important d’avoir un conseiller technique, un coach comme on dit. Il m’accompagnait donc dans mes achats et c’est vrai que je n’achetais plus rien sur l’impulsion du moment. Tout était rationalisé.


Et puis, c’est chez le coiffeur que j’en vins à discuter, entre femmes, de sexualité. Il était évident que je passais le plus souvent à côté de l’orgasme. Une cliente en bigoudis, à côté de moi, avait fait appel à un coach pour trouver un jour le fameux point G. Bien sûr, il fallait en parler à Robert, mon mari, qui n’était pas très chaud pour accepter un intrus dans notre intimité. Mais il devait bien constater, lui aussi, que notre vie sexuelle n’était pas une réussite. De son côté, il avait demandé à quelques anciennes copines de lui donner une autre vision de l’érotisme. Mais, d’après ce que j’ai compris, si elles avaient accepté au début d’avoir de réels rapports sexuels, progressivement, et après s’être concertées, elles avaient opté pour une simple masturbation manuelle de quelques minutes entre deux bières, dans les toilettes d’un café.


Alors il fut convenu de contacter le fameux mentor. Robert crut au début qu’il ne s’agissait que de conversations un peu olé-olé. Mais le coach le détrompa rapidement. Il s’invita dans la chambre pour nous voir à l’œuvre en expliquant à mon mari qu’il n’était pas professeur de textes libertins, mais un coach. Et c’est vrai que la première fois, c’est relativement intimidant. On a l’impression de passer un examen. Surtout quand on entend :



Mais enfin, la première fois, il s’en tint à ces commentaires et à des notes qu’il prenait sur un joli carnet bleu. Il revint deux jours plus tard. Alors que nous n’avions nulle envie de faire l’amour, il fallut pourtant se mettre à l’horizontale et s’ébattre tant bien que mal. Nous voulions en finir rapidement parce que j’avais encore du travail et Robert aussi. Mais le coach ralentissait tout ! Il exigeait des préliminaires qui durent, des introductions lentes, des va-et-vient à deux à l’heure. Robert craqua le premier, mais cette fois-là, je lui donnai raison. On n’en pouvait plus. Le coach montra son mécontentement et déclara que nous étions les pires amants de l’immeuble. Ça fait plaisir !


La troisième fois, j’eus l’impression de me retrouver à un accouchement. En effet, notre guide insistait :



Bref, le sage homme avait des accents de sage-femme. La quatrième fois, le coach se déshabilla et participa à notre relation. Plus exactement, il prit la place de Robert pour lui montrer et, comme Robert ne voyait pas bien, il continua et Robert se rhabilla pour ne pas prendre froid et observer comment il fallait s’y prendre sans claquer des dents. J’avoue qu’un coach fait les choses divinement : j’arrivai à un état proche de l’extase. Peut-être aussi la nouveauté m’avait-elle émoustillée. Robert me dit ensuite :



Je lui répondis :



Et toc ! Je ne me voyais pas retourner chez le coiffeur et annoncer que j’avais perdu mon coach. Robert bougonna un peu ; c’est un bon bougre bougonnant. Et quand le coach se présenta pour une nouvelle séance, il me demanda de lui faire une fellation parce qu’il lui semblait que je manquais de technique vibratoire.



C’est ce que j’apprécie chez lui : il n’hésite pas corriger ses impressions, quitte à se contredire. Il nous fit adopter la position du « colley collée ». Assez complexe, mais amusante. L’homme et la femme se tournent le dos. La verge se courbe et vient se lover dans l’utérus, alors que les deux amants sont fesses à fesses. Robert ne voyait donc que le mur tapissé de jolis motifs maritimes de notre chambre et moi j’avais une pipe à finir en plus de faire le «colley collée». Mon coach et mon mari ont éjaculé ensemble. Et puis, un beau jour, le coach est venu avec un coach-adjoint. Évidemment, ce fut un peu plus cher. Et surtout, le coach-adjoint, peut-être par inexpérience, était brutal. Il me fessait sans la moindre suavité, me ligotait à une poutre, me causait quelques saignements. Même avec mon mari, il se comportait comme une brute ; j’entendais derrière moi qu’il le bousculait en disant :



Notre vie sexuelle était devenu pimentée, certes. Mais la jouissance escomptée ne venait pas aussi vite que nos experts l’avaient prédit. Le point G changeait à chaque séance. Comme disait mon mari :



Je ne dis pas que je ne jouissais pas, mais cela était dû, à mon sens, au fait de trouver trois hommes dans le lit, trois phallus prêts à tout… Nous avons continué comme ça encore quelques mois. Et puis, un jour, Robert, qui était resté le plus souvent sur la touche, dans les derniers temps, me convoqua dans son bureau d’une façon assez solennelle d’ailleurs. Il m’expliqua qu’il ne prenait plus de plaisir, qu’il en avait assez d’être toujours sur la sellette. Il me demanda mon analyse de la situation et, comme elle correspondait dans les grandes lignes avec sa pensée profonde, il me demanda :



Je ne savais pas trop quoi répondre, ayant un peu décroché des sports télévisuels depuis que les coaches nous imposaient essentiellement de voir des films X de plus en plus pointus. Les derniers en date, Les épanchements de Synovie et Les pets de Dame O’Kless, m’avaient réellement impressionnée. Robert ajouta :



Donc la décision était prise, plus de conseiller technique ! Les deux renvoyés se renvoyèrent les responsabilités à la figure et ils doivent encore être en train de s’engueuler. Mon mari me prit alors par la main, puis par derrière.