Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14233Fiche technique14867 caractères14867
2607
Temps de lecture estimé : 11 mn
20/01/11
Résumé:  La guerre gronde, l'Europe est au bord du gouffre. Un couple s'aime et pourtant tout n'est pas si simple.
Critères:  #historique #romantisme fh uniforme amour jalousie fellation cunnilingu pénétratio fdanus
Auteur : J.Chee      Envoi mini-message
Georges

L’Europe était à la veille d’emmener dans sa chute le reste du monde avec elle. Tout le monde savait que la guerre était inévitable. Mieux, elle était voulue : la France attendait sa revanche pour récupérer l’Alsace-Lorraine, l’Allemagne voulait sa part du gâteau des colonies, l’Angleterre voyait d’un mauvais œil ce penchant expansionniste de son cousin et s’était rapprochée de son meilleur ennemi héréditaire, via Edouard VII et entretenu par l’actuel roi Georges V, et l’Autriche-Hongrie voulait étouffer dans l’œuf les sentiments nationalistes des Balkans, notamment de la Serbie. Tout le monde savait qui seraient les protagonistes, mais personne ne pouvait dire quand cela commencerait.


Paris brûlait la chandelle par les deux bouts, l’heure était à la folie car on ne savait pas de quoi demain serait fait. Les fêtes se succédaient aux fêtes, la vieille noblesse et la bourgeoisie s’encanaillaient, le peuple lui-même s’amusait jusqu’à tard dans la nuit pour reprendre aux premières heures son dur labeur.

Le lieutenant d’infanterie de l’armée française Georges Tardel se tenait immobile sur le trottoir. De l’autre côté de la rue se trouvait un hôtel particulier duquel s’échappaient musique, rires et tous les bruits évoquant une fête en cours. Georges se risqua à traverser quand il jugea que le flot hétéroclite, qui allait de la voiture à bras à l’automobile en passant par le fiacre, s’éclaircissait assez pour pouvoir passer sans se faire renverser, le pari était gagnant mais il se fit tout de même copieusement insulter par une marchande des quatre saisons qui trouvait que ce piéton mettait bien du temps pour dégager le passage. Il allait pousser la grille quand il retint son geste un instant, il n’était là que pour une seule personne et il avait peur de la voir dans les bras d’un autre, mais les dés étaient jetés et d’un geste résolu il ouvrit la grille.


À l’intérieur, Georges se fraya un chemin dans une forêt vierge de corps en train de rire, manger, boire, danser, certains couples, dans les recoins obscurs de la maison, faisaient l’amour, chaque fois qu’il en croisait, une boule se formait dans son ventre en espérant ne pas la trouver dans les bras d’un autre. Il la trouva dans un vaste salon en pleine discussion avec un pseudo artiste-peintre qui, il le savait de source sûre, avait des vues sur elle. Plus il la regardait et plus il sentait son amour pour elle grandir de plus en plus. Elle était de grande taille du haut de son 1,65 m (*). Ses cheveux châtain-clair étaient maintenus par un chignon duquel quelques mèches folles venaient lui encadrer son visage. Ses yeux noisette avaient la particularité de fixer son interlocuteur avec une telle intensité que plus d’un s’était senti mal à l’aise. Son petit nez mutin apportait une touche enfantine à ce visage sensuel. Sa bouche était fine et gardait le plus souvent un aspect rieur avenant. Ses seins remplissaient son corsage de manière généreuse. Sa taille n’avait pas besoin de corset pour montrer sa finesse en comparaison de ses hanches larges (**).


Soudain elle l’aperçut. Son sourire et ses yeux s’agrandirent de surprise et de joie dans un même mouvement synchrone. Elle dit une parole à l’artiste-peintre et le laissa choir aussi sec pour se diriger vers son soupirant. La voir fendre la foule avec légèreté fut pour lui un moment de grâce comme il en avait rarement eu. Arrivé à son niveau ils s’embrassèrent, leurs langues se cherchèrent, se trouvèrent et se saluèrent un long moment pendant que leurs corps se serraient l’un contre l’autre afin de ne pouvoir faire plus qu’un. Il se sentait idiot, imaginer qu’elle puisse aller avec un autre, alors qu’elle était à lui, rien qu’à lui, enfin presque ! Quand ils se séparèrent, elle le regarda avec joie et le serra une nouvelle fois dans ses bras tout en posant sa tête sur son épaule.



Elle se sépara de lui et le regarda droit dans les yeux, furieuse, son regard l’inquiéta, seule consolation : sa main flattait toujours son entrejambe. Mais je me moque de « ton général » ! éclata-t-elle, il sentit bien les guillemets dans son intonation. Je te veux à moi, rien qu’à moi. Elle se fit plus chatte et l’embrassa avec fougue.


La lune, en passant par le velux, éclairait le grand lit qui trônait dans la minuscule chambre de bonne. Georges profitait de cette clarté pour admirer une nouvelle fois ce corps qu’il ne se lassait pas de caresser. Sa bouche s’attaqua aux seins blancs qui semblaient l’appeler, cette initiative fut approuvée par un soupir de contentement. Encouragé par cet assentiment, sa main droite se fit un devoir de caresser les hanches et les cuisses de sa compagne. Celle-ci souleva son sein à la manière d’une mère donnant le lait à son enfant, son autre main caressant les cheveux de Georges. Petit à petit, il commença à embrasser ce corps qui le rendait fou, tout en descendant de plus en plus vers ce puits qui était source de mystère et de plaisir en même temps. Il mordilla les poils pubiens en tirant doucement jusqu’à ce qu’ils s’échappent de ses dents, mais il se lassa vite de ce jeu pour partir à la découverte de ces lèvres si douces, sa langue se chargea de dégager le chemin jusqu’au clitoris qu’il goba et suça comme un bonbon sucré.


Le halètement de sa maîtresse se faisait plus rapide. Elle tenait le montant du lit, écartait ses jambes au maximum tout en soulevant son bassin afin que son sexe soit le plus offert possible à cette caresse buccale. Georges envoya bientôt deux doigts explorer cette grotte sombre et humide, objet de toutes ses convoitises; à cette intrusion elle ne put retenir un gémissement de plaisir. Sûr de sa victoire, il agaça de plus belle le bouton d’amour, tandis qu’un troisième doigt venait rejoindre les deux premiers et accentua la pénétration. Les gémissements firent place à des cris plus en plus aiguës, la mâchoire se soudant l’une à l’autre, tandis que le corps se soulevait pour former un pont dont les points d’ancrage étaient la tête et les jambes.


Soudain, alors que Georges pensait que la colonne vertébrale de sa compagne allait se briser, elle lâcha un râle de jouissance et se laissa retomber sur le lit, anéantie par le plaisir. À la clarté de la lune il la regarda, affalée, reprenant son souffle dans un capharnaüm composé de draps et d’oreillers. Qu’elle est belle après l’amour ! Il s’allongea auprès d’elle et elle se lova contre son torse.



Sa fine moustache était le symbole de sa réussite, de la fin du cycle misérable de sa famille. Son arrière-arrière-grand-père était un canut venu à Paris après la révolte de 34, de la soie il était passé à la peau, depuis, de père en fils on était tanneur. Étant le deuxième, il n’avait pas hérité de cet emploi et il en avait profité pour s’engager dans l’armée au grand dam de son père qui y voyait une trahison envers cet ancêtre qui s’était battu contre l’armée du roi. Mais son choix était fait et il n’était pas revenu en arrière. Depuis, il s’était hissé à la force du poignet à ce grade de lieutenant. Seule ombre au tableau son capitaine qui, lui, venait d’une longue lignée de militaires, mais qui était aussi imbu de sa personne qu’incompétent et qui voyait d’un très mauvais œil ce cul-terreux, comme il disait, monter si vite et si haut dans la hiérarchie alors que lui-même était resté au même grade depuis sa sortie de l’école militaire. Il ne manquait pas de lui mener la vie dure à lui et à ses hommes.


Heureusement pour lui, ils l’adoraient et se pliaient en quatre pour que tous les exercices fussent fait en temps et en heure. Mais même cela ne suffisait pas et le capitaine voyait toujours à y redire. Alors, du soldat 1ère classe à lui-même une franche camaraderie et une confiance aveugle s’étaient instaurées ce qui faisait de sa section la meilleure du régiment au grand dam du capitaine qui lui en voulait encore plus de cette réussite, c’était un cycle infernal et il ne savait pas du tout comment il allait pouvoir s’en sortir.


Ce fut une sensation chaude et humide au niveau de son sexe qui le fit sortir de ses réflexions. Elle se faisait un devoir de le lécher des testicules au méat avec la pointe de sa langue. Bientôt, elle emboucha son gland et le suçota doucement. Il ne put réprimer un râle de plaisir. Il avait l’impression que son sexe grandissait au rythme de la succion. C’était être au paradis et en enfer en même temps, il voulait que ça ne s’arrête jamais, mais la sensation était tellement intense qu’il ne savait pas si son cœur allait tenir le coup encore longtemps. Elle faisait maintenant de lents va-et-vient avec sa tête le long de sa hampe tandis qu’il avait l’impression que sa langue s’enroulait autour de son sexe pour l’essorer encore plus. Il savait, il le sentait, il n’allait pas tarder à rendre les armes.



Elle fit une moue de dépit, donna un dernier coup de langue revanchard, qui ne manqua pas de le faire frissonner de la tête aux pieds, et remonta le long de son corps à quatre pattes. Une fois arrivée à sa bouche, elle l’embrassa goulûment et, dans le même élan, elle s’empala sur son sexe qu’elle maintenait dressé de sa main gauche. Ainsi soudés l’un à l’autre aucun des deux ne bougea. Il savourait ce baiser, où leurs deux langues se cherchaient inlassablement, mais aussi et surtout la sensation de son sexe dans cette grotte chaude et humide, un nid douillet ou il était bon de mourir.


Petit à petit elle commença à onduler son bassin. Cette danse du ventre se fit de plus en plus rapide, se calant au rythme de leur baiser. Les soupirs commencèrent à s’échapper de leurs bouches soudées. Il profita d’une plainte qu’elle laissa échapper pour se lancer à la conquête de son cou, elle positionna son corps un peu plus en avant afin qu’il puisse lui gober ses seins, ce dont il ne se fit pas prier. Dans cette nouvelle position, il n’y avait plus que son gland qui était en elle, mais il s’en moquait, il se délectait des tétons qui pendaient au-dessus de lui, il les emprisonnait entre ses dents et tirait dessus jusqu’à ce qu’ils se libèrent, elle proposait alors son autre sein auquel il donnait le même traitement. Une de ses mains caressait le dos et la croupe de sa partenaire, et un de ses doigts alla titiller l’anus de celle-ci, allant jusqu’à le pénétrer, ce qu’elle accompagna d’un gémissement significatif.


Soudain elle se releva et s’empala sur son sexe. Ses rotations du bassin se firent de plus en plus frénétiques, ses cris de plus en plus perçants. Elle s’accrocha aux montants du lit, alors il la souleva par les cuisses et la pilonna de plus en plus vite. Il sentit qu’elle partait, qu’elle était en train de jouir, alors dans un dernier coup de reins il s’abandonna en elle en grognant. Elle s’écroula sur lui et ils restèrent ainsi immobiles reprenant leur souffle. Elle lui murmura à l’oreille un « je t’aime » rempli de bonheur enfantin d’être dans les bras de celui qu’on aime. Elle roula sur le lit et se blottit auprès de son épaule. Sa main traçait des sillons sur son torse, il aimait ces moments de tendresse après avoir fait l’amour, il se laissait aller à cette caresse, plus rien n’existait que cette main qui faisait des sarabandes sur sa poitrine.



Elle avait parlé doucement, c’était presque un murmure. Mais pour lui c’était le monde qui lui hurlait aux oreilles qu’elle allait le retrouver, qu’elle serait dans ses bras, qu’elle allait…



Sa voix était glaciale cela n’échappait à personne, et surtout pas à elle.



Sa voix était neutre maintenant il avait réussi à la maîtriser.



C’en était trop, il leva sa main pour la gifler, mais il se rendit compte de l’acte qu’il allait commettre et laissa son geste en suspens. Elle le regarda les yeux pleins de défi.



Il sentit le lit bouger, elle se levait et aux bruits qu’elle faisait, il sut qu’elle était en train de s’habiller. Il n’osait toujours pas la regarder, il aurait tant aimé se retrouver ailleurs, ou même mieux avec elle mais que « lui » n’existe pas, alors tout serait beaucoup plus simple.



Il était seul dans cette pièce, il était nu dans ce grand lit, il se sentait méprisable, un flot de haine envers lui-même monta à sa tête, il aurait voulu mourir. Les larmes coulèrent sur ces joues alors qu’il répétait inlassablement les mêmes mots : « Pardonne-moi, je t’aime Émilie… »



* La taille moyenne d’une femme à l’époque était de 150cm.

** Je croyais qu’à l’époque les canons de beauté étaient des hanches larges, des seins généreux et une petite surcharge pondérale (cf. les peintures de Courbet, même s’il est mort en 1877). Mais un article (sur Wikipédia ce n’est donc pas une source sûre) disait que la taille fine en était le principal attribut. J’ai donc décidé de faire un medley, mais aussi une distinction sociale (ce qui devait être le cas) : taille fine pour la haute société et générosité des courbes pour les classes plus basses.