n° 14256 | Fiche technique | 38741 caractères | 38741Temps de lecture estimé : 21 mn | 30/01/11 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Les histoires d'amour finissent mal en général même et surtout pour les mecs ! Alors on plonge mais quand on est au fond, il suffit parfois de presque rien pour remonter... | ||||
Critères: hh forêt caférestau douche amour humilié(e) travesti fellation préservati hdanus hsodo -amourdram -regrets | ||||
Auteur : Domi Dupon (Homme encore du bon côté de la soixantaine (le temps passe)) Envoi mini-message |
Hey honey
Take a walk on the wild side
Sébastien entra dans le living… enfin si on pouvait appeler living, une pièce sommairement meublée dans une HLM pourrie. Une chaine HIFI compacte posée sur un meuble bar branlant, un canapé confortable mais plus de première jeunesse, un coffre de pirate et une table basse fabriquée avec un vieux carton. Quelques posters tentaient de cacher, sans grands succès, une tapisserie aux couleurs passées. Sa pièce à vivre ! Et dire qu’à quelques 50 bornes, il possédait une maison bourgeoise avec tennis et piscine.
D’un geste las, il jeta sa veste et son cartable sur le canapé. La dernière heure de cours avait été interminable. Il se demandait souvent pourquoi ces ados prenaient encore la peine de venir en cours. À leur décharge, dans ce putain de quartier et de collège classé ZEP, leur avenir…
À la rentrée précédente, il avait rejoint ce nouveau poste combatif, plein d’enthousiasme et … amoureux. À la mi-septembre, un an après, l’enthousiasme comme l’amour avaient déserté. Au début, ce fut merveilleux. Il avait retrouvé sa fougue, sa jeunesse, ses idéaux, ses rebellions.
S’approchant de la platine, il sélectionna une piste et appuya sur « play ». Inutile de mettre un cd, depuis deux semaines, il écoutait en boucle « Walk On The Wild Side ». La voix rocailleuse, cassée de Lou Reed envahit la pièce.
Il sortit la bouteille de Jack Daniels du bar et se servit une bonne rasade dans un verre pas très net qui attendait sur la table basse. Il s’affala dans le canapé.
Vendredi soir. Un week-end de solitude l’attendait. Pas question de rentrer chez lui. Il savait pourtant que Nina l’accueillerait à bras ouverts. Mais il ne supporterait pas sa sollicitude, sa mansuétude. Ni admettre qu’elle avait eu raison.
« Il en a 25, tu en as presque le double ! Réfléchis, tu vas gâcher ta vie, nos vies ! » Mais il n’avait rien entendu. Quand, résignée, elle l’avait laissé partir, elle avait soufflé : « C’est notre maison, tu y auras toujours ta place ! »
Revenir pour pleurer son amour perdu sur l’épaule compatissante de son épouse cocufiée. Puis quoi encore !
Le petit prof se servit, machinalement, un second verre. Alors qu’il le portait à ses lèvres, il suspendit son geste. Il n’allait pas se laisser aller, s’apitoyer sur son sort. Au contraire, il devait profiter de sa liberté. Où dans son aventure avec Sylvain, il avait mis hypocritement des grands sentiments, il n’y avait que sexe, cul, baise. Et il avait apprécié !
Il reversa le whisky dans la bouteille et rangea celle-ci. Un bon bain voilà ce qu’il lui fallait. Quant à sa soirée, il avait une petite idée. Et cette idée, il la devait à Sylvain.
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Seule la tête émergeait. Yeux fermés, il s’abandonnait à la chaleur du bain. Les mains livrées à elle-même parcouraient sensuellement son corps générant les images d’un bonheur désagrégé.
Les lèvres de Sylvain sur sa peau, emprisonnant, aspirant un téton. La main de Sylvain sur son bas-ventre, massant ses testicules, branlant son pénis mollasson. La bite raide et infatigable de Sylvain entre ses fesses, pesant contre son anus, s’ouvrant un passage.
À cette évocation torride, son excitation et son membre enflèrent. De la main gauche, il pinçait ses tétons, passant alternativement de l’un à l’autre. De la droite, les doigts tendus et écartés, il massait ses boules et sa queue. Celle-ci se raidissait sous les caresses.
Allongé sur le dos, jambes écartées posées sur les épaules de Sylvain qui s’enfonçait dans son intimité. Mains entrelacées, contraction de ses sphincters sous les va-et-vient harmonieux du vit de son homme.
Sébastien sortit ses jambes de l’eau et les plaça de part et d’autre de la baignoire. Ainsi ouvert, son centre du plaisir devint accessible à ses doigts. Il en planta un, puis deux et trois. Il se branlait violemment le cul tandis que sa main libre malaxait sa queue bandée.
Sylvain, dans un dernier sursaut, éclatait en lui. Il sentait le foutre gicler contre ses parois. Son amant s’écroulait sur lui. Sa bouche cueillant la sienne pour un baiser euphorique.
Cette dernière image eut raison du bien-être illusoire que cette rêverie avait créé. Retrouvant la réalité, il ôta ses doigts de son cul et masturba méchamment son membre jusqu’à ce que sa semence se répande dans l’eau. Cette jouissance ne lui procura ni soulagement ni plaisir, seulement une forte envie de chialer.
Après s’être vigoureusement savonné, il se rinça avec une eau presque froide. Il passa dans la chambre pour se préparer. Coup de blues. Ces derniers jours, il avait dormi dans le salon. Il ne supportait plus de se retrouver seul dans ce grand lit, leur seul achat en commun. Il sortit un jean noir qu’il enfila à même la peau. Il hésita un instant, son ceinturon à la main. Il se dit que cela risquerait d’être une gêne et il le posa sur la chaise qui servait de table de nuit. Un t-shirt, un pull fin également de couleurs sombres. Plutôt flatteuse, l’image que lui renvoyait la glace de son armoire. Depuis que Sylvain l’avait plaqué, il avait perdu tous ses kilos superflus. Ses cheveux bruns bouclés, son visage tourmenté, les cernes sous ses yeux gris accentuaient son côté romantique, poète maudit. Il mit fin à cet exercice narcissique. Une paire de chaussettes, des boots, il était prêt.
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Bourg en Bresse. Parking de Noirefontaine, forêt de Seillon.
Sylvain lui avait raconté que son ex lorsqu’il était en période de manque venait s’y faire baiser. Avec le recul, Sébastien pensait plus sûrement que Sylvain lui aussi fréquentait le lieu. Selon ses dires, il semblait facile d’y faire, de jour comme de nuit, de brèves rencontres. En journée, il n’aurait jamais osé venir, mais la nuit tous les chats sont gris, les bites aussi.
Lorsqu’il arriva à Bourg vers 20 heures, le soleil, bien que bas sur l’horizon, brillait encore. Il ralentit devant le parking sans toutefois oser s’y arrêter. Plusieurs voitures stationnaient. Quelques personnes, uniquement des hommes, déambulaient.
Il avait prévu d’aller manger un burger au Mc do du carrefour de l’Europe. Il fit traîner son repas jusqu’à ce que le crépuscule se soit bien installé. Aussi lorsqu’il arriva sur le parking, c’est à la lueur des phares qu’il constata que le nombre de voitures avait augmenté. Il se gara le long de la clôture qui séparait l’aire de stationnement de la forêt.
Il coupa le moteur, déboucla sa ceinture. Il resta un bon moment immobile, songeur. L’envie de fuir le tenaillait mais l’idée de se retrouver seul avec sa bouteille de whisky dans son appart crasseux le révulsait. Il avait besoin d’une bite mais aussi d’un peu de chaleur humaine. Une silhouette pressée passa devant son pare-brise, traversa le terre-plein et sembla s’engouffrer dans la clôture.
Il n’allait pas se dégonfler si près du but. Le besoin urgent de pisser qui le taraudait força sa décision. Il glissa quelques capotes dans la poche de son jean et s’éjecta de la voiture. Il se rapprocha du grillage. Il comprit comment l’homme aperçu avait pu traverser. À cet endroit, existait une ouverture, invisible du parking. Une tranchée avait été creusée entre l’aire de stationnement et le sous-bois, sans doute pour évacuer les eaux pluviales. Une âme charitable avait placé quelques planches pour permettre un accès plus facile à la forêt.
Le cœur en chamade, il franchit la frontière et entra dans l’obscurité. Obscurité toute relative car la lune éclairait le bois de ses rayons diffus. Dix mètres et un fossé plus loin, le sentier se ramifiait. Au hasard, Sébastien s’engagea dans le rameau qui s’enfonçait le plus franchement dans les bois.
Il fallait qu’il pisse. Un coup d’œil circulaire : personne en vue. Il sortit son sexe. Quelques secondes qu’il urinait, déjà une silhouette émergeait de l’obscurité. Il était venu pour ça mais être surpris en train de… Il aurait voulu remiser son pénis mais impossible d’arrêter. Les trois bières qu’il avait descendues au Mc do pour se donner du courage n’étaient pas étrangères à cette longue miction.
L’homme, sans aucune gêne, vint vers lui. Il s’immobilisa à moins d’un mètre, le regard braqué sur la bite flasque de Sébastien. Celui-ci se sentait humilié, il avait l’impression que le flux ne tarissait pas. Enfin la dernière goutte. Il secoua brièvement son pénis et le remisa prestement dans son futal.
Sébastien était rouge de honte. Il avait toujours été complexé par la modestie de son pénis au repos. Il aurait voulu dire à l’inconnu que sa bite en érection revendiquait une taille tout à fait respectable. Trop tard, il avait disparu, happé par la nuit. Sébastien, la vessie soulagée, reprit sa progression.
Un bruit sur sa gauche attira son attention. Il s’approcha. Une petite clairière, éclairée par la lune telle une scène de théâtre. Une femme d’âge mûr, la jupe roulée sur les hanches, se faisait bourrer en levrette par un athlète en uniforme de pompier. Il ne voyait distinctement que le cul de l’homme (quel beau cul, il avait !) et le sac à main de la mamie qui s’agitait au rythme du pilonnage en règle qu’elle subissait. Étonnant qu’une nana fréquente ce lieu. Sébastien allait poursuivre son chemin quand il s’aperçut que le pompier n’était pas le seul à bénéficier des faveurs de la dame. Elle cramponnait un deuxième homme par les hanches et sa tête s’activait à hauteur du bassin de celui-ci. Pas difficile de deviner ce qu’elle faisait.
La curiosité le fit s’avancer. D’autres profitaient déjà du spectacle, trois ou quatre voyeurs entouraient le trio. Deux d’entre eux avaient dégainé et s’astiquaient joyeusement. Pas une parole échangée, seulement des halètements, des ahanements, des bruits de succions et les brindilles craquant sous les pieds. Un quatrième homme entra dans le cercle, il s’agenouilla à côté de la femme et entreprit son entrecuisse.
Pour avoir un meilleur angle, Sébastien se décala sur la droite tout en restant dans l’obscurité protectrice du sous-bois. Il voulait voir ce que faisait le dernier arrivant et surtout découvrir le visage de la gonzesse. Surprise, la femme n’en était pas une ! Enfin pas vraiment. Un/une travesti. L’homme entre ses jambes tentait vainement de faire réagir un pénis à côté duquel le sien aurait été gigantesque.
À cet instant, il sentit une main se plaquer sur sa braguette puis remonter vers ses fesses. Une voix veule à l’haleine chargée lui souffla dans l’oreille :
L’homme qui l’avait maté lorsqu’il avait pissé. Il l’avait sans doute suivi. La situation l’excitait, il ne pouvait le nier. Sa queue prenait effectivement de l’ampleur, il se sentait devenir dur. La main de l’homme qui lui flattait le cul en rajoutait une couche. Continuant de mater le trav qui réjouissait trois hommes, sans compter les voyeurs, le petit prof s’abandonna aux caresses de son agresseur. Ce dernier le poussa dans la clairière, le fit entrer dans la lumière, à un mètre à peine du quatuor toujours très affairé. Une main s’empara de la sienne, la tira vers l’arrière. Contact d’un chaud bâton. L’autre, la bite à l’air, attendait qu’il s’en occupe.
Dans un état second, Seb « empoigna » le membre déjà bien raide de l’homme. Retrouvant ce geste amoureusement employé avec Sylvain, il entama une savante masturbation alternant pression, rythme, trajectoire.
Pour la chaleur humaine, il repasserait. Rien à voir avec les mots tendres, amoureux susurrés par Sylvain dans leurs ébats. L’obscénité de ces paroles et surtout le ton sur lequel elles étaient énoncées le firent débander. Loin d’être le cas de son partenaire du moment dont le membre enflait dangereusement et tressautait dans la main qui le masturbait. Passant à l’offensive, l’homme avait ouvert le jean, et dégageait les fesses. L’espace d’un bref instant, Sébastien trouva stupide son idée de ne pas mettre de ceinturon et de ne pas porter de slip. L’autre en bavait :
Sébastien balançait entre le dégout et l’excitation. Il n’était pas habitué à une telle crudité du langage. Il se sentait humilié, souillé. Mais le côté sordide de la relation l’électrisait. Il était stupéfié que l’homme l’ait immédiatement classé. La petitesse de son sexe au repos, sans doute.
La main de l’homme lui malaxait les fesses, les ouvrait. Un doigt vint s’appuyer contre son anus, le titilla un instant avant de s’y enfoncer.
En effet, le beau pompier s’extrayait du cul du trav. À lueur de la lune, Sébastien constata que même à moitié débandé, il avait un sacré morceau et nul préso ne le recouvrait.
Sébastien, paralysé, se laissait faire. La bite s’introduisit entre ses fesses venant cogner sa rosette. À cette seconde, Josy se releva. Dans le mouvement, son visage se trouva en pleine lumière. Il avait les lèvres fardées couvertes de foutre, le maquillage défait. Mais ce n’est pas cela qui frappa Sébastien. Il vit son visage. Éteint, désespéré. La bouche tombante. Une tristesse incommensurable.
Il repoussa son agresseur qui se retrouva le cul dans les feuilles. Il remonta son jean comme il put. Sans le refermer, il s’enfuit en courant sous les rires, les quolibets et surtout les insultes de l’autre qui voyaient son quatre heures s’évanouir.
Il ne s’arrêta qu’arrivé à sa voiture. La porte ouverte, il s’installa au volant. Sans prendre la peine d’attacher sa ceinture, le jean toujours ouvert, il démarra en catastrophe. Après avoir roulé plusieurs kilomètres, il avisa un parking en bordure de la nationale, il s’y arrêta.
Il put enfin se laisser aller. Il pleura plusieurs minutes. Quand il avait vu ce pauvre hère, ce vieil homme, il s’était vu quelques années plus tard. Voilà ce qui l’attendait s’il se laissait avilir.
Électrochoc ! Et quel électrochoc ! Lui qui n’avait jamais voulu aller voir une pute, il avait failli en devenir une !
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Show me the way
To the next whisky bar
Oh, don’t ask why
Sébastien retrouva enfin son calme. Il reboutonna son jean. Il avait besoin d’un remontant mais la solitude de son appart ne l’inspirait pas plus que tout à l’heure. Il connaissait un bar à Bourg où les gays se retrouvaient (grâce à Sylvain, bien sûr). À cette heure, il commencerait à y avoir quelques noctambules. À défaut de baise, il aurait l’impression de partager un peu de compagnie.
Il fit demi-tour. Lorsqu’il passa à la hauteur de Noirefontaine, il resta totalement concentré sur sa conduite, les yeux fixés sur la route. Le rouge de la honte lui montait au front. Il sentait dans son dos le poids de leurs regards méprisants.
Le cani dont lui avait parlé Sylvain se trouvait rue de la République. Rue en sens unique, évidemment. À cette heure, impossible de s’y garer. Heureusement, il trouva une place dans un parking en dessous de la préfecture. Les trois cents mètres qui le séparaient du café lui permirent de faire un peu de ménage dans sa tête. D’admettre que s’il avait été à Seillon, c’était dans le fol espoir d’y rencontrer Sylvain. Il se rendait dans ce bar pour la même raison.
Pas foule. Une petite dizaine de personnes. Une barmaid passe-partout ; deux couples tout ce qu’il y avait de plus hétéro; deux nanas, si elles étaient lesbiennes, ça ne se voyait pas à leur comportement; enfin trois mecs, déjà bien éméchés, affalés contre le bar, évoquaient à voix forte la future journée de championnat. Rien qui ressemblait à un homo. Après tout il s’en foutait. Le bruit lui donnait une illusion de vie.
Il commanda un cognac et se rendit aux toilettes ; il fallait qu’il se récure les mains. Elles puaient la bite mal lavée. Ce remugle malodorant l’avait assailli dans la voiture. Depuis il ne pouvait s’en débarrasser. Il se savonna plusieurs fois. Peine perdue, l’odeur nauséeuse persistait. Il aurait voulu se purifier, passer au détergent toutes les parties de son corps que l’ignoble individu avait touché. À la cinquième fois, il renonça.
Il revint dans la salle et s’assit à la table la plus éloignée de l’entrée. La serveuse lui amena son alcool qu’il but cul-sec. Il en redemanda un autre avec un café. Il se replongea dans sa réflexion morose. Il en fut tiré, après un temps indéterminé, par le claquement de la porte d’entrée. Il releva la tête.
Un homme d’une quarantaine d’années s’accoudait au bar. Pas très grand, mince, longue chevelure blonde. Vêtu très classe : pantalon de lin écru et chemise ouverte sur une poitrine glabre. Il se retourna et balaya la salle d’un regard attentif. Des traits fins, des yeux noirs brillant d’intelligence. Beau mec, un peu efféminé. Leurs regards s’accrochèrent un instant. Sébastien retourna à son cognac.
Sébastien sursauta. L’homme se tenait face à lui, un sourire aux lèvres.
Un climat de confiance s’installa rapidement entre les deux hommes. Nature, musique, littérature de S.F. et cinéma meublèrent agréablement la conversation. Sébastien se sentait mieux et Vincent lui arracha quelques sourires. Tous deux s’enflammèrent lorsqu’ils évoquèrent leur réalisateur favori, Tom Robbins. À ce moment, la situation qui jusque-là ne laissait place à aucune ambiguïté bascula.
Sébastien s’épancha. Il lâcha toute son histoire devant cet homme qu’une heure plus tôt, il ne connaissait pas. Quand il eut fini, Vincent lui proposa :
Devant l’air indécis de Sébastien, il poursuivit :
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Pendant que son hôte préparait un café, Seb s’installa sur le canapé, laissant le fauteuil au propriétaire des lieux.
Coïncidence, ils étaient garés non loin l’un de l’autre. Ils avaient pris leurs voitures. Sébastien suivant Vincent, ils s’enfoncèrent dans la campagne bressane.
Il habitait une maison cossue dans un petit hameau à une dizaine de kilomètres de Bourg. Ingénieur informatique dans la banlieue lyonnaise, il avait choisi ce lieu pour le confort de vie qu’il offrait. Lors de leur discussion, il avait avoué que lui aussi venait de se faire plaquer par son petit ami. Petit ami, de dix ans son cadet.
Il l’avait conduit dans un salon de poupée à l’éclairage tamisé. Une épaisse moquette. Un fauteuil et un sofa assortis, confortables. Des coussins disséminés dans toute la pièce. Un bar ouvragé. Pièce cocoon, boudoir féminin incitant à la tendresse, à l’amour.
Vincent apparut, poussant un plateau roulant. Le café était accompagné d’une carafe de cognac avec deux verres. Négligeant le fauteuil, il rejoignit Sébastien sur le sofa. Ils reprirent leur discussion. L’intimité du lieu était propice aux confidences. La conversation se déplaça sur un terrain plus personnel. Ils évoquèrent leur parcours respectifs. Leurs succès mais surtout leurs échecs sentimentaux.
Peu à peu, l’alcool aidant, la distance entre eux diminua. Lorsque Vincent se pencha sur lui, déposa ses lèvres sur les siennes, il ne résista pas. Ses lèvres s’entrouvrirent, accueillant la langue fureteuse de son nouvel ami. À l’antipode des baisers virils, baisers combats qu’ils échangeaient avec Sylvain, celui-ci étonna Sébastien par sa douceur. Point de chocs, de frottements irritants. Encore moins de langue perforante essayant d’atteindre ses amygdales. Seulement un doux contact, très peu appuyé, une langue experte qui prenait son temps. Baiser communion pas baiser agression. Baiser interrompu.
Pour toute réponse, Sébastien attira le visage de Vincent et l’embrassa avec délicatesse. Sa bouche, frôlant l’oreille, il lui glissa :
Fort de cet encouragement, Vincent dégageait le t-shirt du jean et ses mains se glissaient sous l’étoffe fripée. Au contact des paumes fraiches sur sa peau moite, la colonne vertébrale de Sébastien fut parcourue de frissons.
Les caresses reprirent, les frissons aussi. Comprenant qu’il avait trouvé un lieu stratégique, Vincent insistait, revenant constamment le long de cette épine dorsale si réactive. Bonjour l’érection ! La faible lumière d’ambiance ne dissimulait pas la bosse qui déformait le jean du petit prof. Prof dont les mains s’occupaient à défaire des boutons de chemise. L’opération terminée, elles partirent en reconnaissance.
Quelle douceur ! Pas un poil ne dépassait. Impossible qu’il ne fut pas épilé. Une des rares choses que Seb avait refusées à Sylvain. Trop fier de son système pileux pour le sacrifier. Il avait seulement accepté qu’il lui taille la toison pubienne. Vincent n’avait pas ces interdits. Son épiderme avait le velouté de celui d’une femme, d’une jeune femme. Il lui rappelait la texture de celui de Nina quand ils s’étaient rencontrés. Envie d’y promener ses lèvres. Exécution immédiate.
Vincent s’intéressait à une autre partie de l’anatomie de Seb. La main, posée sur la braguette du prof, épousait la protubérance de plus en plus proéminente. Ses doigts de guitariste glissés entre les cuisses écartées flattaient les couilles tandis que, de la pulpe du pouce, il caressait le chapeau du gland.
Il se releva et tendit la main…
Sébastien prit la main tendue. Vincent l’entraina vers sa chambre.
Il l’embrassa tendrement avant de lui indiquer la porte de la salle de bain.
Vincent déposa deux serviettes de bain sur le portant et s’éclipsa en disant.
Tandis qu’il se déshabillait, le petit prof regarda autour de lui. De cette pièce se dégageait la même aura de féminité qu’au salon. Une vaste baignoire à remous occupait tout un pan. Une immense coiffeuse en bois datant vraisemblablement du XVIIIème ou du XIXème contrastait avec le modernisme du reste de l’ameublement. Elle était encombrée de produits de beauté et de maquillage. Produits qu’il connaissait bien pour avoir vu Nina les utiliser. La présence d’une femme semblant peu probable, tout cela appartenait sans doute à son hôte. Jusqu’à l’an passé, Sébastien se faisait une idée assez simpliste de l’homosexualité. Sa relation avec Sylvain n’avait pas réellement bouleversé cette vision. Ce qu’il avait vu à Seillon, ce qu’il découvrait ce soir lui révélait un monde bien plus complexe qu’il ne l’imaginait.
Ignorant les possibilités du bain, Sébastien se doucha et, se servant de la plus petite des serviettes comme un gant, il se frotta tout le corps avec vigueur. Il insista, à les faire rougir, sur toutes les zones souillées par l’inconnu à Seillon. Il se rinça avec une eau très chaude, quasi brûlante. Quand il sortit, son corps fumait. Il s’essuya avec soin.
Avec pour tout vêtement une serviette autour de la taille, Seb rejoignit Vincent. Celui-ci, l’attendait allongé sur son lit, nu. Soit il s’était caressé, soit la situation l’excitait, il bandait. Obélisque miniature sur pubis lisse. S’il n’y avait eu cette petite bite, bite enfantine, qui se dressait fièrement, tout en Vincent révélait la femme. Un grain de peau parfait, pas l’ombre d’un poil, une ossature fine que bien des nanas lui auraient enviée, une poitrine légèrement bombée aux tétins tendus, des traits fins. Sébastien sentait confusément que cette ambigüité l’excitait. Rien de commun avec ce qu’il avait vécu auprès de Sylvain. Deux mecs, une approche virile, rien d’autre. Bien que lui jouât toujours le rôle du receveur.
La situation présente lui rappelait ce qu’il avait connu avec Nina. Lorsqu’il se débarrassa de la serviette, son érection avait atteint un état plus que satisfaisant. Vincent lui tendait les bras. Leur corps, leur bouche se joignirent. Leurs mains ne savaient où donner de la tête. Longue et lente découverte sensuelle. Les attentions de Vincent se concentraient progressivement sur la virilité bandée du petit prof. Caresses douceurs, caresses frôlements, caresses féminines.
Seb se sentait l’homme. Vincent devenait la femme. Aussi quand ce dernier s’agenouilla, saisit son sexe entre les lèvres, tout naturellement ses mains ouvrirent les fesses, fermes et lisses. Ses pouces vinrent presser la rosette élastique… et accueillante. Une seule poussée et les deux doigts s’enfoncèrent.
Vincent sembla apprécier cette pénétration et les tendres mouvements rotatifs qui s’ensuivirent : il engloutit entièrement le vit. Ses lèvres s’écrasant contre une toison brune et ébouriffée. La bite du prof n’ayant pas un volume extraordinaire, il put rester ainsi planté laissant sa langue titiller la hampe turgescente sur presque toute sa longueur. Ils passèrent ainsi de longues minutes.
Vincent jouait avec la queue de plus en plus réceptive, stoppant ses manœuvres lorsqu’il sentait que le jus montait. Il suçotait alors les boules rétractées, allant jusqu’à les mordiller, les étirer. Ce qui diminuait le désir de son partenaire. Au grand dam de celui-ci, il négligeait complètement ses trésors rectaux. Les rôles semblaient définis.
Sébastien enfonçait ses doigts alternativement, l’un après l’autre, puis plusieurs ensemble, dilatant un anus qui ne demandait que ça. Il en libérait parfois quelques-uns qui massaient avec délicatesse les burnes minuscules et/ou la petite queue (le gros clito) de son hôte. Les mains ne suffisaient plus, sa bouche réclamait. Par une gymnastique savante et la complicité active de Vincent, il passa la tête, puis les épaules entre ses jambes.
Nouveauté pour lui… du moins de ce côté-ci du miroir. Ses lèvres, sa langue soumirent l’anus dilaté aux douces tortures qu’habituellement le sien subissait. Absorbé dans sa tâche, il en oubliait les privautés qui s’exerçaient sur son pénis. Alors que sa langue chercheuse fouissait au plus profond les sphincters de Vincent, il sentit que la jouissance s’approchait à vitesse grand V. Il se dégagea promptement.
Sa demande ne serait pas prise en compte. D’un tiroir d’une table de nuit, Vincent avait sorti un préservatif. Il regarda Sébastien l’œil interrogateur.
Sébastien acquiesça. Vincent déchira l’emballage. Avec d’infinies précautions, il habilla la queue raide.
Cette affirmation convenait tout à fait à Sébastien. Il avait très envie mais il ne savait pas trop se comporter. Le traiter comme il aurait traité Nina le tentait mais…
Vincent l’enjamba. Plantant son regard dans celui de Sébastien, il ajusta son bassin au-dessus du sexe bandé. Il l’empoigna et le pointa entre ses fesses. Doucement, son corps s’abaissa. La tête de nœud heurta sa rosette bien lubrifiée par la salive. L’intromission se fit sans aucune difficulté. Son cul s’appuya sur les cuisses musclées du petit prof.
Image, un instant, figée. Seb s’en mit plein les yeux. Les cuisses de son amant enserrant son torse. Cette peau de pêche légèrement luisante de sueur. Ce pubis imberbe duquel jaillissait un petit pénis tendu ou un clitounet géant, il ne savait plus vraiment.
Tranquillement, Vincent cala ses mains sur les genoux du petit prof. Bras tendus, il entama un mouvement vertical du bassin. Sébastien, d’une main, se caressait les seins. De l’autre, il avait saisi le sexe de son vis-à-vis, entre le pouce et l’index. Décalottant délicatement le gland, il embrasa la hampe raide du prépuce à la base des couilles. Il s’aperçut que Vincent calquait les va-et-vient de ses hanches sur le tempo des doigts qui le branlaient. Il aurait voulu lui dire des mots doux, des mots tendres mais il n’osait pas.
Alors il se concentrait sur ses caresses, ses yeux cherchant dans le regard de son amant le mouvement suivant. Il accélérait, ralentissait, arrêtait ses agaceries pour optimiser ses propres sensations. Brusquement, il perdit le contrôle des opérations. Vincent passait la vitesse supérieure. Ce n’est plus Sébastien qui le masturbait mais Vincent qui se branlait entre les doigts de l’autre. La petite bite gonflait, gonflait et soudain elle cracha à jets épais. Autant de jus sortant d’une si humble verge stupéfia Sébastien. D’énormes taches sur son abdomen jusque sur sa poitrine. Ses poils en étaient imprégnés.
Il ne profita pas longtemps du spectacle. Vincent s’écrasa sur lui. Leurs bouches se joignirent. Nouveau baiser tendresse. Si son hôte avait joui, Seb restait sur sa faim. Il l’avait toujours aussi raide. La langue amoureuse qui fouillait sa bouche, le sperme se mêlant à leur transpiration créant une pellicule spongieuse entre leurs ventres n’arrangeaient rien.
Il fit basculer son ami sur le dos, sans déculer… La bonne vieille position du missionnaire. Ne voyant plus son pénis, le percevant au contraire minuscule et mollasson contre le haut de son pubis, Sébastien vivait Vincent au féminin. Les longs cheveux blonds étalés sur le lit, sa bouche en cœur aux lèvres charnues, ses yeux noirs en amande confortaient cette impression. Et pour terminer :
Sébastien ferma les yeux. Vincent s’effaça. Il baisait Nina. L’illusion installée, il ne lui fallut que quelques allers et retours pour jouir à son tour. Ils restèrent ensuite enlacés le temps de récupérer.
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Cette soirée se termina pour Sébastien comme elle avait commencé : dans un bain. Mais cette fois un bain coquin, câlin. Vincent le cajola. Il devint encore plus tendre quand Seb lui déclara qu’il l’avait baisé comme une nana. Il lui avoua alors qu’il adorait qu’on le considère femme. Pour son ex, il se maquillait, se travestissait, portait des bijoux. Il devenait elle. Que Sébastien sans aucun artifice l’ait ressenti comme telle le ravissait. Il lui prouva sa reconnaissance par une fellation qui emmena le petit prof aux portes du paradis, seulement aux portes. Il l’interrompit juste avant l’explosion, sortit de la baignoire en quatrième vitesse. Négligeant l’eau qui dégoulinait de son corps, il se précipita dans la chambre. Il revint avec un préso déjà prêt.
Sébastien, la bite au vent, s’était levé. Pour la seconde fois, Vincent, adroitement, lui enfila le condom. Il remonta dans la baignoire et, prenant appui contre la paroi, il offrit son cul à la convoitise de son ami. Cette fois, Seb avait le mode d’emploi. Il avait la queue si dure qu’elle n’eut besoin d’aucun artifice pour pénétrer la rondelle encore ouverte. Son bas-ventre claqua contre les fesses, sa poitrine se plaqua contre le dos tendu, ses mains empoignèrent les seins aux tétons excités. Vincent tourna la tête, leurs lèvres se joignirent.
Ils restèrent ainsi immobiles savourant le moment. Puis Seb commença à baiser son hôte. Doucement, tendrement, à la langoureuse. D’abord dans un mouvement de très faible amplitude, il décollait légèrement son bassin puis, vite, revenait au contact de l’épiderme de Vincent. Peu à peu, il s’écarta plus, et plus… mais toujours avec langueur, longueur. Sa main droite, descendue entre les jambes de son partenaire, caressait le mimi pénis à demi bandé comme il aurait caressé la foufoune de Nina.
Sans jamais accélérer, toujours s’embrassant à pleine bouche, Sébastien continuait inlassablement ses va-et-vient. À chaque tour, sa queue sortait entièrement avant de se replonger, toujours au ralenti, au tréfonds du vagin anal toujours plus accueillant. Impression d’éternité. Il aurait pu le limer ainsi jusqu’au matin.
Vincent en décida autrement. Il jouit, sans explosion, dans un grand soupir. La mouille qui trempa sa main déclencha une jouissance tout aussi paisible chez Seb. Il se vida dans la capote sans un frémissement. Il eut du mal à regagner la réalité. Il y revint quand Vincent interrompit enfin leur baiser.
Plutôt embarrassé par ce compliment qu’il ne méritait pas, Sébastien se dégagea. Bien entendu après cette nouvelle joute, ils durent reprendre une douche.
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Seb n’arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit bouillonnait. Il se remémorait les dernières paroles de Vincent avant de s’endormir et de sa réponse. Lové contre lui, la tête sur sa poitrine, celui-ci lui avait susurré :
Il était sincère. Cette étreinte inespérée, après ce qui avait failli lui arriver à Seillon, avait remis son cerveau en mode positif. Il ne savait pas ce qu’il adviendrait de son histoire avec Vincent. Au minimum, l’ébauche d’une amitié. Par contre il savait qu’il allait mettre un mouchoir sur son orgueil. Demain matin, il irait voir Nina. Et s’il n’était pas trop tard…