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n° 14275Fiche technique8084 caractères8084
Temps de lecture estimé : 5 mn
11/02/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Salmigondis de libido
Critères:  fh conte
Auteur : Désie Filidor            Envoi mini-message
VICTOR

VICTOR…



Au camping de Talernac j’avais aidé Victor à installer sa tente, une nuit d’été.

Arrivé de Toulouse sans lampe de poche, il venait à Talernac visiter des sites préhistoriques pour conforter la thèse qu’il présenterait en octobre.

Étudiant de troisième cycle passionné par son sujet, « la nyctalopie à l’époque paléolithique ». Pour me remercier Victor proposa de me faire visiter une grotte et ainsi de m’initier à l’ethnologie préhistorique.

Toujours curieuse, j’acceptai.


Le lendemain au bord de la rivière, vêtue d’une combinaison de travail bleue, je m’engage derrière Victor dans un long boyau tortueux où nous rampons dans le silence, à la faible lueur de petites lampes frontales.

Dans une petite salle fraîche, Victor fait un cours très académique que je suis dans l’incapacité de transmettre, car dans l’intime et humide silence seul le son de sa voix m’atteint… Les mots n’ont plus de sens, je deviens fébrile.


Tandis qu’il poursuit ses explications, je m’éloigne discrètement, me cache derrière une grosse stalagmite auquel j’accroche mon vêtement et frotte mon sexe chaud sur une concrétion dure et fine, qui s’élève gracieuse, vers la haute voûte.


Victor m’appelle :



Je ne réponds pas.

Je me pelotonne dans un recoin et éteins ma lanterne, sa voix qui résonne dans l’antre humide m’excite.

Je commence à me refroidir et espère la chaleur humaine de Victor.

Voilà qu’il découvre la combinaison sur l’énorme bite minérale, estomaqué, il me trouve désinvolte et offerte, dans mon nid froid.

J’observe son visage sous la lampe et je vois, p’tit à p’tit, son inquiétude, puis sa surprise se transformer en belle et saine colère :



Il quitte ses vêtements attrape mon bras gauche le tire vers l’avant, je me retrouve alors à quatre pattes. Il se place rapidement derrière moi, saisit mes hanches avec fermeté et me pénètre profondément. Le mouvement « dehors dedans » qu’il m’applique dans un rythme incessant me réchauffe aussitôt.

Je sens la douce argile sous mes mains et mes g’noux.


Telle une salamandre, je m’y glisse, m’y vautre et échappe à cet homme, il me poursuit en rampant.

Le jeu continue dans la pénombre, jusqu’au fond du couloir argileux où nous nous retrouvons l’un contre l’autre, couverts de fraîche gadoue, tels deux reptiles amoureux nous nous emmêlons dans le plaisir.

Des sons sobres, inarticulés sortent de nos bouches libérées, emplissent l’alcôve caverneuse, tandis que nous jouissons sauvages, l’un de l’autre.


Lorsque nous r’ssortons à l’air libre, apaisés, le soleil nous accueille. Nous nous entre-lavons, nus, dans la rivière.

Je vous remerciai ensuite de bon cœur, d’avoir eu l’honneur de constater, cher Victor, que votre bestialité savait égaler votre spiritualité, et je m’en allai, toute légère vers de nouvelles aventures…


Et ce soir, cher Victor, je me tamponne ardemment la coquillette, en rêvant aux nyctalopes du paléolithique… hum… c’est délicieux.



Signé : Désie Filidor.




Une autre histoire écrite par Désie :


CHERCHE CHATTE SUR LE ‘CHAT



… Enfin une femme libre sur « Chat’band », avec photo. Pas mal du tout !


– Lucille, 37 ans, cherche homme mûr.


Comme je suis bien mûr, je me précipite et tape :


– Je suis là, Jean-Daniel, 53 ans, disponible.

– Bonsoir, Jean-Daniel, vous vivez en Île-de-France ?

– Boulogne-Billancourt, 92, et vous belle Lucille ?

– Les Mureaux, 78.


Je propose un dîner-rencontre à « La Treille », petit restaurant de Chatou où le cadre est agréable, la cuisine raffinée et l’addition correcte.

Je me réjouis en attendant le rendez-vous, fixé vendredi soir.


Le temps du repas m’apprend beaucoup sur Lucille, femme meurtrie. Elle me raconte, de 19 heures 30 à 22 heures, le drame de sa vie, l’histoire de son jeune fils, maltraité. Les détails, sordides, d’une odieuse agression, et les péripéties judiciaires qui s’en suivent… Elle parle, j’écoute.


Je mange sans appétit. Elle raconte des choses qui n’inspirent pas l’amour.

J’éprouve un vague sentiment de frustration, déçu de n’avoir pas pu parler de moi, assorti d’une pincée de culpabilité, n’ayant su que garder le silence, face à son abominable histoire.


Déçu, mais courtois, je propose de raccompagner Lucille dans ma R21, jusqu’à son auto, garée un peu plus loin… je démarre.

Lorsque nous nous approchons de la sienne, je braque sur le côté pour me ranger et lui dire au revoir. Elle m’indique alors une place loin du réverbère, sur une petite placette, sans maison en vis-à-vis. Juste les arbres, les autos, pas de bruit.

J’ai compris : elle ne veut pas être vue avec moi dans une voiture.

Je me gare donc dans la pénombre, coupe le moteur, éteins les phares.


Et là, SURPRISE ! Lucille ouvre son corsage, expose sa poitrine.

Stupéfait qu’elle passe aussi vite d’une humeur à l’autre, je découvre son désir, malgré sa souffrance.


J’ai une femme avec moi, séduisante, malheureuse dans sa tête, mais pas dans son corps.

Elle s’offre, domine, décidée à livrer son physique, son intimité, ses secrets.

Dans la voiture le désir flotte. Je suis ému par la confiance de cette femme belle, vivante malgré sa blessure interne.

Je suis ravi de découvrir une femme qui prend ma main, dit :



Je caresse ses seins. Elle continue de parler. Moi, je ne dis rien, je tourne la molette pour transformer le siège en couchette, participe comme je peux avec mes mains, la caresse où je peux, ce qui nécessite des contorsions… pas si simple !

Je m’étonne moi-même de bander après les désolants récits de Lucille… De pleureuse en souffrance, à radieuse en plaisir, la brutalité du changement me subjugue. De même sa souplesse physique :

Elle se place au-dessus de moi :



Soulève sa jupette :



Sourit. Ouvre ma braguette, m’escalade, s’enfourne, me chevauche, mène la danse.

Je ferme les yeux, elle aussi, elle sent que tout fonctionne, les corps se laissent aller.

L’alcôve de la voiture permet une recherche d’intimité, qui n’est possible ni chez elle, ni chez moi.

Nous faisons monter le plaisir…

Elle se donne, prend ce qu’elle peut.

Je n’ai que ça à lui donner.

Elle a de jolies petites fesses. Tout va bien vite. Le plaisir est violent. Dans ces moments-là, la douleur et la jouissance sont liées.

La durée du plaisir est brève. Quand nous rouvrons les yeux, ça clignote de partout : Lucille, dans le feu de l’action, a posé le pied sur les feux de détresses.


Après, on a continué à parler très tard, on a vu un blaireau passer devant la voiture.


Sans le prévoir, je viens de réaliser le fantasme de bien des hommes : consoler et faire jouir une femme meurtrie, lui redonner confiance.

Transformer une sainte-Nitouche blessée en dévergondée libidineuse.

Héros qui vient secourir une faible femme. Pas si faible…