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n° 14278Fiche technique32386 caractères32386
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Temps de lecture estimé : 25 mn
13/02/11
Résumé:  En 2030, Sophie se lance dans une activité commerciale innovante. Tel est le thème de la pièce qu'elle joue, de nos jours, avec deux couples, Julie et Thomas, Manon et Lucas, comme elle anciens élèves de son lycée, quitté cinq ans plus tôt.
Critères:  2couples copains fête école voir exhib noculotte lingerie jeu -théâtre
Auteur : SophieF.            Envoi mini-message

Concours : Concours "Pièce de théâtre"
Au bonheur des dames




- Scène 1 -


Sophie, Lucas, Thomas, Julie




Un local quelconque. Au milieu, une table. Sur celle-ci, un ordinateur, des papiers, un stylo, deux télécommandes, un téléphone portable. Assise, Sophie tape sur le clavier de l’ordinateur. À côté d’elle, une chaise vide. Derrière, trois autres chaises, dont deux sont occupées par les garçons, immobiles. Julie entre en scène. Comme Sophie, elle porte une jupe courte qui ne cache pas ses genoux.



Julie, très sûre d’elle-même : Bonjour !

Sophie, se levant : Bonjour, Madame… Que puis-je faire pour vous ?

Julie : Eh bien, j’ai entendu dire, par une amie…

Sophie : Oui ?

Julie, regardant Thomas et Lucas : Vous louez, n’est-ce pas…

Sophie : Oui, ce sont les… objets que je loue.

Julie : Ils n’ont pas l’air de bouger.

Sophie : Ils sont en mode veille. Je vais les activer.


Elle prend les télécommandes, l’une après l’autre, et clique en direction des garçons, qui se redressent légèrement et se mettent à sourire.


Julie : Ah ! C’est donc avec une télécommande…

Sophie : Oui. Au début.

Julie : Et… qu’est-ce qu’on peut leur faire faire au juste ?

Sophie : L’amour, Madame. Tout simplement. Toute la gestuelle de l’amour.

Julie : J’avais bien compris, mais…

Sophie : C’est ce qui se fait de mieux sur le marché mondial pour le moment. À la demande, ils font tout ce que l’on désire, en soignant particulièrement les préliminaires, contrairement à trop d’hommes.

Julie : Ah oui ? C’est bien d’y avoir pensé !

Sophie : En effet. Voulez-vous une démonstration ?

Julie : Pourquoi pas !

Sophie : Lequel préférez-vous ?

Julie, désignant Thomas : Celui-ci, par exemple.

Sophie : C’est Thomas. Je clique. Thomas, bisou !


Thomas se lève et s’approche de Sophie pour l’embrasser. Elle se dérobe et le pousse vers Julie, qu’il prend dans ses bras pour déposer un baiser sur chacune de ses joues.


Julie, déçue : C’est tout ?

Sophie : Ça, c’est le bisou de bienvenue. Thomas, sur la bouche maintenant !


Thomas prend Julie dans ses bras et l’embrasse sur les lèvres. Cela dure une vingtaine de secondes, puis il met fin au baiser, recule légèrement et reste immobile.


Julie, émue : Eh bien, mais… mais ce n’est pas désagréable du tout ! On le croirait vivant.

Sophie : Tout à fait !

Julie : Il y a même de la salive.

Sophie : Synthétique, Madame ! Exempte de la moindre bactérie.

Julie : En plus, il est à la température. Ça doit consommer beaucoup ?

Sophie : Ils ont une batterie extrêmement performante. Ils tiennent 24 heures en prestation quasi continue. Pour des actions épisodiques, ça fait largement la semaine. Il faut quand même penser à les rebrancher de temps en temps. Rien n’est plus désagréable qu’une panne survenant au moment… stratégique !

Julie : Oui, je comprends. Mais enfin, on ne s’en sert pas continuellement, quand même. Que voulez-vous dire quand vous parlez de prestation continue ?

Sophie : Partouze géante. Des dizaines de filles assoiffées de sexe.

Julie : Oh mais je ne le prêterai pas, je suis une fille sérieuse. Elle regarde Lucas : Celui-là aussi…

Sophie : Oui.

Julie : Ils sont au même prix ?

Sophie : 500 yuans par jour.

Julie : C’est cher !

Sophie : Ça les vaut bien, croyez-moi.

Julie : Par jour… Mais la nuit est comprise, quand même ?

Sophie : Bien entendu. Je me suis mal exprimée. Par tranche de 24 heures.

Julie : Où sont-ils fabriqués ?

Sophie : Au japon. Avec le partage mondial des tâches, le Japon, depuis qu’il est sous domination chinoise, lui aussi, est spécialisé dans l’industrie du sexe, comme vous devez le savoir.

Julie : J’ai encore du mal à me faire au yuan. En anciens euros, ça fait combien, 500 yuans ?

Sophie : Environ 600 euros.

Julie : Eh bien dites-donc !

Sophie : Vous en aurez pour votre argent.

Julie : On peut voir d’un peu plus près ? Montrant Thomas : On peut le déshabiller ?

Sophie : Il le fait fort bien tout seul. Il suffit de commander. N’oubliez pas de prononcer d’abord son prénom, c’est ce qui le réinitialise. Thomas, déshabille-toi, mais conserve ton boxer.


Thomas enlève tous ses vêtements sauf son boxer noir.


Julie, appréciant : Oui, pas mal, bien sûr… Et… dessous ?

Sophie : C’est en fonction du programme. En activité, à l’origine c’est 12 de longueur et 3 de diamètre parce qu’au japon les femmes sont fluettes et étroites. Moi, j’ai mis par défaut 19 de longueur et 5 de diamètre, ça me semble raisonnable.

Julie : Par devant, oui. Par derrière, c’est peut-être excessif. Et vous seule pouvez modifier, si j’ai bien compris. Il faudrait améliorer cela, comprenez-vous. On ne va pas vous adresser un courriel chaque fois qu’on veut changer d’orifice.

Sophie : J’en ferai part à mon fournisseur.

Julie : Bon… eh bien… enfin… Comment fait-on, au juste, pour le faire bander ?

Sophie : Rien de plus facile, c’est comme chez les humains, on tripote.

Julie, tendant la main : Je peux essayer ?

Sophie : Pas dans le magasin ! C’est pour cela, d’ailleurs, que je lui ai dit de garder son boxer. Mais vous pouvez aller avec lui dans le salon qui est derrière cette porte.

Julie : Oh oui, merci beaucoup ! Que faut-il faire pour qu’il me suive ?

Sophie : Il obéit aux ordres les plus courants : viens, suis-moi, assis, couché, debout, à genoux, caresse, lèche, tète, suce, aspire, pince, pénètre, etc. Il obéit à ma voix mais je vais le programmer pour qu’il obéisse aussi à la vôtre. Parlez !

Julie : Qu’est-ce que je dois dire ?

Sophie : Mais… ce que vous voulez. Que ça dure une dizaine de secondes, simplement.


Elle clique à l’aide de la télécommande pendant que parle Julie.


Julie : J’espère que j’en aurai pour mon argent en te louant, Thomas. Tu es bien foutu et nous allons sûrement passer d’excellents moments ensemble.

Sophie : Ça va, il vous obéit maintenant. Vous pouvez aller dans le salon.

Julie : Thomas, suis-moi !


Ils disparaissent.




- Scène 2 -


Sophie, Lucas



Sophie, debout, parle toute seule : Je crois bien qu’elle va l’embarquer. Elle aurait bien payé 6 ou 700 yuans ! Regardant Lucas : Et toi, est-ce que je vais arriver à te caser, aujourd’hui ? Il faudrait bien, j’ai une échéance lundi. Si je ne peux pas la régler, bonjour les ennuis ! De toute façon, il faudra que j’investisse à outrance. Une bonne vingtaine, il m’en faudrait. Au moins. Et avec les Japonais il faut payer cash… Enfin, si la responsable de la banque est satisfaite elle m’accordera un crédit supplémentaire. Et il n’y a aucune raison pour qu’elle ne soit pas satisfaite. Ce sera peut-être grâce à toi, mon brave Lucas.


Soupirs et gémissements de Julie parviennent des coulisses, par intermittence : Oh oui, oui, hum… Oh, c’est bon, continue… Encore, encore !


Sophie : Elle prend son pied ! C’est qu’il a la langue très… jouissive. Tiens, j’ai oublié de dire à la cliente comment on l’arrête. Bof, elle se débrouillera bien. Elle en profite, en tout cas ! Et moi qui suis là comme une conne. Bon…


Tournant le dos au public, elle clique en direction de Lucas.


Sophie : Lucas, debout, viens ! Bisou !


Il l’embrasse sur les joues.


Sophie : Sur les paupières ! Tendre !… Bien, sur les lèvres maintenant !


Le long baiser terminé, Lucas reste les bras ballants.


Sophie : Caresse-moi les seins ! Oui, comme cela… Glisse un doigt sous le bonnet. Doucement. Oui… Hum… Bon, l’autre maintenant. Lucas, non, STOP ! Assis !


Elle s’aperçoit qu’une cliente est entrée, rajuste son soutien-gorge et son corsage. Lucas va s’assoir sur sa chaise.




- Scène 3 -


Sophie, Lucas, Manon



Manon, elle aussi en jupe courte : Bonjour ! Je vous ai dérangée, excusez-moi.

Sophie : Pas du tout ! Je vérifiais s’il était programmé correctement.

Manon, amusée : Et… il l’est ?

Sophie : Absolument !

Manon : C’est une bonne copine à moi, Laura, de l’agence bancaire de la rue Voltaire qui m’a parlé de vous et de votre… nouvelle entreprise.

Sophie : En effet, elle s’est montrée vivement intéressée.


Derrière la porte, par intermittence, gémissements, soupirs et petits cris.


Manon: Oui, son mari la délaisse quelque peu depuis un certain temps… Mais qu’est-ce qu’on entend ?

Sophie : C’est une cliente qui essaie l’un d’entre eux.

Manon : Ah, ils sont aussi bons que cela ?

Sophie : Ils sont tous très opérationnels, si vous voyez ce que je veux dire.

Manon : Combien ça coûte, d’en louer un ?

Sophie : 800 yuans par 24 heures. On paie d’avance.

Manon : Vous acceptez les cartes bancaires ?

Sophie : Bien sûr.

Manon, désignant Lucas : C’est tout ce qui vous reste ? Je peux le prendre ?

Sophie : Mais naturellement ! Il se nomme Lucas.

Manon : Il ne me paraît pas… extrêmement viril.

Sophie : Il est programmé pour être tendre, affectueux. Mais je peux modifier.

Manon : Non. Réflexion faite, ça me changera. Mon mari est parti pour une semaine. Faites-vous un rabais si on les garde aussi longtemps ?

Sophie : Impossible, Madame ! Vous comprenez, ils sont tellement demandés !

Manon : Ah ! Bon, eh bien…

Sophie : Et je suis contrainte de demander un chèque de caution de 10.000 yuans. Je ne l’encaisserai pas, évidemment.

Manon : Il serait sans provision !

Sophie : Bien sûr.


Manon s’installe à la table, rédige le chèque de caution et le laisse à côté de l’ordinateur.


Manon, montrant Lucas : Je peux partir avec tout de suite ?

Sophie : Vous ne voulez pas que je vous explique son fonctionnement ?

Manon : Inutile, Laura m’a montré la copie du dossier. Programmez-le simplement pour qu’il obéisse à ma voix.

Sophie, lui tendant un boîtier sur lequel elle a tapé le nécessaire : Si vous voulez bien saisir votre code…

Manon : Oui, bien sûr… 5.600 yuans ! En réalité, je ne l’utiliserai que six nuits.

Sophie : Pas de problème !


Elle reprend le boîtier, corrige, le rend à Manon et écrit quelques mots sur le contrat qui est sur la table.


Manon, qui tape son code : Si je vous le restitue avant ?

Sophie : Je fais un geste commercial, je rembourse au prorata. À condition qu’il soit en bon état, évidemment.

Manon : Et si je ne vous le restitue pas à l’heure ou si la banque n’honore pas mes paiements, vous le désactivez, hein ?

Sophie : C’est inévitable ! Prenant le chèque sur la table et le lisant : Manon Martin, 9 rue Lamartine. Ah, c’est tout près. Bon, eh bien, signez le contrat de location et excellente semaine, Madame Martin !

Manon : Vous ne l’avez pas programmé.

Sophie : Ah oui, où ai-je la tête ? Parlez pendant quelques secondes.


Elle clique avec sa télécommande pendant que Manon parle.


Manon, regardant Lucas : Tu vas me suivre, beau gosse. On va bien s’amuser, toi et moi, tu verras !… Ça suffit ?

Sophie : Non. Parlez plus longuement, quand même !

Manon, récitant : …Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux et d’étranges fleurs sur les étagères, écloses pour nous sur des cieux plus beaux… C’est bon ?

Sophie, lui remettant la télécommande : Parfait ! Donnez-lui un ordre.

Manon, gentiment : Lucas, debout !

Julie, criant dans les coulisses : Ah je jouis… Aaahhh… Oh ouiiiii ! Oh là là !… Oh non, arrête, c’est trop !… Mais arrête ! Arrête, je meurs ! J’en peux plus… Arrête, arrête ! Oh non, non… Madame, Madame, comment on l’arrête ? Vite, Vite !

Sophie, qui hurle : STOP !


On n’entend plus que quelques gémissements de Julie. Manon regarde Sophie, puis Lucas, qui vient de se lever.


Manon : Celui-ci, il est vraiment aussi… performant ?

Sophie : Infatigable, Madame !

Manon : Bon, eh bien… au revoir, Madame. Et merci !

Sophie : C’est moi qui vous remercie… Attendez ! Vous n’avez pas signé le contrat.

Manon : Ah oui, excusez-moi.


Penchée sur la table, elle signe le document sans même le lire. Sa position fait remonter le bas de sa jupe, dévoilant un peu de ses cuisses et mettant ses fesses en valeur.


Manon : Voilà, Madame. Lucas, viens avec moi.


Ils partent. Sophie, songeuse : Je pourrais bien monter jusqu’à 900 yuans par jour !




- Scène 4 -


Sophie, Julie, Thomas



Julie sort de l’arrière-boutique, échevelée, titubante. Sa jupe est de travers, son corsage est entrouvert sur ses seins nus. Elle tient dans sa main droite sa petite culotte et son soutien-gorge.


Julie, à Sophie : Oh, je suis groggy, complétement groggy. Mais je reviendrai. Oh oui, je reviendrai ! Au revoir, Madame !

Sophie : Ah mais attendez un peu, on ne s’en va pas comme ça ! Vous ne voulez pas le louer ?

Julie : Là, j’ai ma dose ! Oh putain que c’était bon ! Je reviendrai ! Au revoir, Madame !

Sophie : Non ! Ne partez pas si vite ! Il faut que je voie si vous ne me l’avez pas déglingué.

Julie : Ce serait plutôt lui qui m’aurait déglinguée ! Oh là là !… Quel pied !

Sophie : Ça, je veux bien le croire, vous en avez fait un raffut !

Julie : Il a déchiré ma petite culotte, arraché mon soutien-gorge !

Sophie : Qu’est-ce que vous lui avez dit ?

Julie : Ben j’sais pas, moi : Thomas, dessape-moi en vitesse ! Enfin, quelque chose comme ça… Ah oui, aussi : je suis ta chose, fais de moi ce que tu veux. C’est ce que je disais à mon mari, au début.

Sophie : Je veux bien qu’on les essaie, moi, mais ensuite il faut les louer ! C’est une maison sérieuse, ici. Elle crie : Thomas, viens !


Thomas arrive, en finissant d’enfiler son boxer.


Sophie, l’examinant : Bon, il a l’air à peu près en bon état. Mais vous l’avez griffé, là, dans le dos. C’est de la vraie peau humaine, qu’ils ont, cultivée pas les Japonais dans des bains spéciaux. La même que pour les greffes aux grands brûlés. Il faudra que je répare ça. Vous auriez pu faire attention, quand même.

Julie : J’aurais bien voulu vous y voir ! Oh là là ! Oh là là ! Quand je vais raconter ça au bureau ! Ah, je vais vous en envoyer, des clientes, moi !

Sophie : Si elles ne viennent que pour essayer, elles peuvent bien rester chez elles.

Julie : Hein ? Oh mais faut pas vous tracasser comme ça, ma p’tite dame ! En s’y mettant à plusieurs on va bien vous en louer un, soyez tranquille. Mais enfin on a bien le droit de tester avant ! Allez, à très bientôt !


Elle part, ses sous-vêtements à la main, sans même boutonner son corsage.




- Scène 5 -


Sophie, Thomas



Sophie : Thomas, assis ! Tu es fringant, toi ! Toujours en forme, toujours disponible. Et quand on n’a pas besoin de toi, hop, dans un placard ! Il faudrait que je t’examine, que je te nettoie et que je remette du simili sperme dans ton réservoir. Tu as dû en gicler, hein ? Elle a eu son compte, la cliente ?


Il reste souriant et muet.


Sophie : Mais si je me mets à te tripoter, je sais comment ça va finir et il est trop tôt pour fermer la boutique. La banquière passera peut-être. Tiens, si je l’appelais ? Oh non, elle se figurerait que je suis aux abois. Il faut au contraire qu’elle pense que j’arrive à vous louer très facilement. Madame Martin va sûrement lui raconter, ça me fera de la publicité… N’empêche, même pour vous essayer, il va falloir que je fasse payer. Elle est gonflée, cette cliente, quand même !… Ah, voilà quelqu’un ! Chic, c’est la banquière ! Ah non, c’est Madame Martin. Avec Lucas ! Elle ne vient pas me le restituer, au moins ?




- Scène 6 -


Sophie, Thomas, Manon, Lucas



Manon, regardant Thomas : Ah, il est bien foutu, celui-là ! Mais enfin, j’ai signé pour l’autre, hein ?

Sophie : Oui, Madame Martin. Quelque chose ne va pas ?

Manon : Dans la rue il a marché à côté de moi, sans problème. Galamment, il a ouvert la portière de ma voiture et il est resté là, sur le trottoir, à me faire de gentils signes d’adieux. Impossible de le faire monter !

Sophie : Que lui avez-vous dit ?

Manon : Eh bien, quelque chose comme : Lucas, installe-toi, fais comme chez toi. Et puis, comme il ne bougeait pas : Mais assis-toi donc dans la bagnole ! Et il est resté sur le trottoir comme un dadais.

Sophie : On va voir ça. Donnez-lui un ordre.

Manon, impérative : Lucas, approche. Bisou !


Il ne bouge pas.


Sophie : Je vois ce que c’est ! Quand je l’ai programmé, vous récitiez le fragment d’un poème de Baudelaire. Votre voix était chantante et douce. Maintenant que vous lui parlez sèchement, il ne comprend pas.

Manon : Bon, alors qu’est-ce qu’on fait ? Vous me l’échangez ? L’autre m’a l’air très bien, lui.

Sophie : Mais celui-ci aussi est très bien ! Vous allez voir. Parlez-lui gentiment.

Manon, regardant Thomas : Tout compte fait, je préfère l’autre.

Sophie : C’est parce qu’il est en boxer. Mais Lucas est très séduisant aussi, quand il est nu, ou presque ! Lucas, déshabille-toi !


Il commence à se déshabiller. Quand il n’a plus qu’un slip…


Sophie: Lucas, garde le slip, nous sommes dans la boutique.

Manon : Je croyais qu’il était programmé pour n’obéir qu’à moi.

Sophie: Par défaut, c’est moi qu’il écoute. Heureusement, sinon, quand ça cafouille, comme avec vous…

Manon : Ça sera de ma faute, peut-être !

Sophie : Ne nous fâchons pas ! Lucas, un gros câlin à la dame !


Lucas se met à genoux devant Manon.


Manon : Mais qu’est-ce qu’il va me faire ?

Sophie : Ne vous inquiétez pas, il n’a que de bonnes intentions.


Lucas colle sa bouche à la jupe de Manon, au niveau du pubis.


Manon : Mais… mais… pas ici, voyons !


Il soulève lentement la jupe et glisse la tête dessous.


Manon : Pas maintenant, pas comme ça ! Oh… Oh mais….


Elle respire fort, gémit un peu et tient les tempes de Lucas à deux mains, pour accentuer la pression des lèvres sur sa précieuse intimité. Cela peut durer un certain temps, au gré des comédiens…


Manon, se relevant, très émue : Je peux l’emmener dans votre salon, Madame ?

Sophie : Lucas, sois un amour, accompagne la dame.



Manon et Lucas vont dans le salon.




- Scène 7 -


Sophie, Thomas



Sophie : Ah, elle a envie ! J’ai sauvé ma location. Thomas, viens donc ! Déshabille-moi… Oui, comme ça, pas trop vite ! Il la débarrasse de son corsage. Elle tourne le dos au public. Caresse, dégrafe donc mon soutien-gorge ! Câline, tète un peu… Oui, l’autre maintenant ! Pince légèrement, fais rouler les tétons entre tes doigts… Il faut tout te dire ! Encore ! …Oui, très bien… À genoux maintenant, à genoux… Impatiente : Mais enlève donc ma jupe !


Le rideau tombe, en même temps que la jupe de Sophie.





ACTE II



- Scène 1 -


Sophie, Lucas, Thomas, Manon, Julie



Même décor. Manon et Lucas, assis tout près l’un de l’autre, s’embrassent et échangent quelques caresses, comme peut le faire tout couple amoureux. Thomas et Julie sont devant l’ordinateur, joue contre joue. Thomas manipule la souris. Sophie, debout, lit et écrit des SMS sur son téléphone portable. Ils portent tous les mêmes vêtements qu’au début du premier acte.


Lucas : De bonnes nouvelles d’Olivier, Sophie ?

Sophie, posant le téléphone sur la table : Oui. Il rentre après-demain, comme prévu.

Lucas : Il assistera donc à la prochaine répétition ?

Sophie : Bien sûr.

Thomas : Dis-moi, quand je te tripote, à la fin du premier acte, et que je te fais même un semblant de cuni, ça ne va pas le rendre un peu jaloux ?

Sophie : Pas du tout ! D’ailleurs tu ne me fais pas grand-chose, tu fais semblant. C’est toi qui as peur que Julie soit jalouse ?

Julie, à Sophie : Ça ne te suffit donc pas, ce qu’il te fait ? D’autant plus qu’il continue un peu, le cochon, une fois le rideau baissé !

Sophie : Oh, pas longtemps !… Réflexion faite, voyez-vous, il n’y a pas lieu d’être tellement fiers de notre prestation. Nous sommes tous guindés, nous ne jouons pas à fond. Toi, Julie, quand tu sors du salon, tes sous-vêtements à la main, tu te débrouilles pour tenir ton chemiser à peu près fermé sur ta poitrine. Tu as peur que Thomas te fasse une scène ?

Thomas : Voir Julie toute dépoitraillée, ça me fait quelque chose, à vrai dire. Bien sûr, elle est parfois seins nus sur la plage mais là c’est différent. Les copains vont méchamment se rincer l’œil ! D’un autre côté, Sophie, je dois avouer que j’aime bien ce que nous faisons, toi et moi, à la fin du premier acte.

Julie : Ah, tu aimes bien tripoter Sophie ? Eh bien moi je laisserai mon corsage grand ouvert ! Ça t’ennuiera, ou ça t’excitera ?

Thomas, hypocrite : Je me ferai une raison, pour l’amour de l’art théâtral.

Julie : Tu te trimbales bien les trois-quarts du temps en boxer, et je ne te dis rien ! Imitant Thomas : Je me fais une raison, pour l’amour de l’art théâtral.

Lucas : Il n’y a que Manon qui reste à peu près décente.

Manon : Ah, tu le regrettes ? Tu veux que je m’exhibe, moi aussi ? C’est facile, tu n’as qu’à soulever ma jupe au lieu de glisser ta tête dessous, à la fin du premier acte !

Lucas : Pourquoi pas ?

Manon, riant : Chiche ?

Sophie : Mais c’est une bonne idée ! Toute jalousie serait parfaitement ridicule, nous jouons une comédie. Ne soyons donc pas trop prudes. Les copains et copines en ont vu d’autres ! Il n’est pas question de faire du porno, certes, mais lâchons-nous un peu, que diable ! À Thomas et Julie : Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble, vous, trois ans ?

Julie : Pas tout à fait.

Sophie : Comme Manon et Lucas, donc. On s’en aperçoit lorsque vous vous embrassez, dans la première scène. Tu dis que ce baiser est agréable, mais on n’y croit pas une seconde. On ne sent pas l’émotion qui devrait être la tienne, tu restes trop calme, tu ne parais pas surprise. Il faudrait qu’on te voie réagir. Jouant : Eh bien, mais… mais ce n’est pas désagréable du tout ! Reprenant sa voix normale : D’accord, Julie ? Il faut que tu sois plus passionnée. Comme cela, par exemple. Thomas, viens m’embrasser !

Il rejoint Sophie en riant : Par pure conscience professionnelle, hein ?

Sophie : Ça va de soi ! Pour le bisou de bienvenue, tu places tes mains sur mes épaules. Bien.


Il lui fait les deux bises sur les joues.


Sophie : Bon. Tu vas me serrer très fort dans tes bras, tu es programmé pour. Et sur la bouche, maintenant !


Ils s’enlacent, elle colle son pubis contre le bas-ventre du garçon, leurs bouches se joignent pour un très long baiser, elle semble défaillir dans ses bras, il est obligé de la soutenir.


Julie : STOP !


Leur baiser dure encore quelques secondes.


Sophie, d’une voix mourante : Eh bien, mais… ce n’est pas désagréable du tout ! Reprenant un ton normal : Tu vois, Julie ?

Julie : Je vois surtout que vous vous êtes embrassés pour de bon !

Sophie : Mais la comédie l’exige !

Julie : À ce point-là ? Parce que vos langues se sont palpées à outrance, hein ?

Sophie : Devine.

Julie, faussement indignée et riant ! : Oh, l’ignoble individu ! Tu permets qu’on aille à côté, lui et moi, pour nous expliquer ?

Sophie, hilare : Mais bien sûr !



- Scène 2 -


Sophie, Lucas, Manon



Manon, à Sophie : Tu les as excités ! Tu crois qu’ils vont…

Lucas : Peut-être bien !

Manon, à Lucas : Toi, ça t’amuse ! Quand tu embrasses Sophie, à la fin de la scène 2, tu y mets bien la langue, hein, et ensuite tu tripotes ses seins, je te vois des coulisses, tu adores ça ! Si c’était moi, tu montrerais moins d’enthousiasme !

Lucas : Oh la mauvaise foi ! Attends un peu !


Il se lève et tend la main à Manon pour qu’elle l’imite. De profil par rapport au public, il enlève le corsage de Manon, le pose sur la table, dégrafe son soutien-gorge, caresse ses seins et y porte les lèvres avec une évidente voracité. Elle passe amoureusement les mains dans les cheveux de son compagnon. Cela dure plus ou moins longtemps, au gré des acteurs. Puis Lucas remet en place le soutien-gorge, dont il ferme l’attache. Manon néglige de reprendre son corsage. Elle restera en soutien-gorge jusqu’à la fin de la pièce.


Manon, à Sophie : Voilà ! Il n’y a pas de raison que tu sois la seule à en profiter.

Sophie, à Lucas : Tu vois, quand tu veux ! Avec moi, tu es nettement moins bon. Le public sera déçu.

Manon, à Sophie: Oh, je te vois venir ! Maintenant c’est Lucas que tu veux embrasser ? Et tu veux qu’il recommence à te tripoter ?

Sophie, amusée : Tu y verrais un inconvénient dirimant, comme disait notre prof de français ?

Manon, riant : Puisque c’est uniquement pour l’amour de l’art théâtral… mais je me réserve le droit de me venger avec Olivier à la première occasion !

Sophie : Le connaissant comme je le connais, il en sera ravi, ma chérie. À Lucas : Rejouons donc la fin de la scène 2. Face au public : Lucas, sur les paupières ! Tendre !… Bien, sur les lèvres maintenant !


Le long baiser terminé, Sophie garde Lucas dans ses bras mais recule légèrement.


Sophie : Lucas, Caresse-moi les seins ! Oui, comme cela… Sous le bonnet. Non, dégage-le, plutôt. Oui… Hum… Bon, l’autre maintenant.


Lucas se penche et, alors qu’il ne le faisait pas au premier acte, prend un mamelon entre ses lèvres, puis l’autre. Manon, qui s’est assise, les regarde en se caressant machinalement les seins, mais par-dessus son soutien-gorge.



Sophie repousse doucement Lucas, qui va s’asseoir à côté de Manon. Face au public, Sophie regarde ses seins, sortis du soutien-gorge qui a été relevé par Lucas.


Sophie : Je suis grotesque. Ce serait mieux si je n’avais pas de soutien-gorge ! Qu’en pensez-vous ?

Manon : Tu étais censée tourner le dos au public.

Sophie, pensive : J’ai changé d’avis… À la fin du premier acte, quand je demande à Thomas de les sucer, il sera quand même plus logique que je n’aie pas de soutien-gorge.


Elle ôte son corsage et son soutien-gorge qu’elle va poser sur la table, puis elle remet son corsage, qu’elle boutonne avec soin.


Sophie : Voilà.

Manon : Pour la petite gâterie que me fait Lucas, il serait donc logique que je n’aie pas de petite culotte, moi ?

Sophie : Bien sûr ! Et, comme tu l’as dit tout à l’heure, au lieu de glisser la tête dessous, Lucas soulèvera nettement ta jupe, de manière à dévoiler tes fesses nues. Les garçons vont adorer.

Manon : Je dis "gâterie" mais enfin, il ne s’agit pas vraiment d’un cunni. Il se contente de souffler sur "ma précieuse intimité", comme tu le dis dans ta didascalie…

Sophie : Ça, c’est d’Olivier.

Manon : Ah ! Ça ne m’étonne pas.

Sophie : Il avait envisagé de parler de buisson ardent mais il a pensé que tu étais peut-être épilée.

Manon : Bien vu ! Le titre de la pièce aussi est de lui, hein ? Il est un peu cuistre, ton mec.

Sophie : C’est l’enseigne de ma boutique ! …Ça dépend si tu tournes le dos au public ou pas.

Manon : Hein ?

Sophie : Pour montrer tes fesses, ou le reste. Et quant au cunni, simulé ou pas, c’est comme vous voulez.

Manon, ironique : Tu n’as rien à redire, à propos de cette scène ? Tu ne veux pas me montrer comment je devrais réagir ? Tu n’as pas envie que Lucas se mette à genoux devant toi, la tête entre tes cuisses ?

Sophie : Tu y verrais un très grave inconvénient ? Tu serais à ce point si bêtement jalouse ?

Manon, indulgente : Bon, allez-y, la jalousie me torture mais je prends sur moi. Riant : Je suis peut-être bizarre mais je dois avouer que ça m’excite de vous voir faire ça.

Sophie : En position, Lucas !


Il quitte sa chaise pour tomber à genoux devant Sophie qui tourne le dos au public. Il ne relève pas sa jupe mais, pendant le début de la scène suivante, il aura les bras autour de la taille de Sophie, la tête contre son bas-ventre et ses mains descendront de temps à autre sur ses fesses pour les caresser.




- Scène 3 -


Sophie, Lucas, Thomas, Manon, Julie



Julie sort du salon, échevelée, titubante. Sa jupe est de travers, son corsage est ouvert sur ses seins nus, bien plus que pendant le premier acte. Elle tient dans sa main droite sa petite culotte et son soutien-gorge. Thomas la suit en finissant d’enfiler son boxer.


Julie : Oh, je suis groggy, complétement groggy. Mais je reviendrai. Oh oui, je reviendrai ! Au revoir, Madame ! À Sophie, retrouvant sa voix normale et posant ses sous-vêtements sur la table : J’ai voulu rejouer cette scène. C’est mieux, hein ? Montrant Lucas : Mais qu’est-ce qu’il te fait, lui ?

Sophie : Rien, hélas… Oui, c’est beaucoup mieux. Vous n’êtes pas restés bien longtemps à côté.

Julie : On a rigolé. Après tout, ça ne me gêne pas qu’il te tripote, puisque c’est pour le spectacle. À Manon : Tiens, tu es en soutif, toi, maintenant ?

Manon : Oui, comme tu vois.

Lucas, qui se redresse : Toi, Julie, quand tu sors du salon, si tu avais une jupe ouverte, ou même pas de jupe du tout ?

Julie : Il ne faut pas exagérer ! Comme l’a dit Sophie, on ne fait pas du porno, mais de l’érotisme, Monsieur !

Lucas : Manon a bien décidé de montrer ses fesses, elle.

Julie : C’est nouveau, ça !

Lucas, résigné, s’asseyant à côté de Manon : C’est pour l’amour de l’art théâtral, paraît-il.

Thomas, prenant sur la table le soutien-gorge de Sophie : Ah, tu l’as enlevé ?

Sophie : C’est pourquoi il nous faut jouer différemment la fin du premier acte. On y va ?

Thomas, ravi : On est bien obligés, en effet !


Julie va s’asseoir à côté de Lucas.


Sophie : Thomas, viens donc m’embrasser ! Déshabille-moi.


Elle tourne le dos au public, comme pendant le premier acte. Il la débarrasse de son corsage et le pose sur la table. Elle se tourne alors légèrement pour être vue de profil par les spectateurs.


Sophie : Thomas, caresse, câline, tète un peu… Oui, l’autre maintenant ! Pince légèrement, fais rouler les tétons entre tes doigts… Il faut tout te dire ! Encore… Oui, c’est bon… À genoux maintenant, à genoux… Enlève ma jupe !


La jupe tombe. Sophie est donc uniquement vêtue de sa petite culotte rouge.


Julie, boudeuse : Bon, Sophie ne va pas se trouver complètement à poil ? Ou alors moi aussi !

Thomas, se relevant : Tu es vraiment fâchée, ma chérie ?

Julie : Si Olivier était ici, au moins je pourrais me rattraper ! Mais là…

Sophie, qui pose sa jupe sur la table : Mais oui ! Il faut changer ! Il y a Lucas ! Comme je le disais tout à l’heure, il faut jouer de manière plus intense, plus vraie. Notre erreur a été de choisir comme partenaires des gens vivant déjà en couple. Cela ne brise donc pas une certaine routine, et vous ne vous montrez pas assez passionnés. C’est Lucas qui ira avec toi dans le salon.

Julie : Ah bon ? …Oui, c’est peut-être une idée, ça.

Thomas : Et c’est moi qui vais me mettre à genoux devant Manon ?

Sophie : Tu as une objection à formuler ?

Thomas : Moi ? Non. Si Manon est d’accord…

Manon, se levant de sa chaise : Oh, je veux bien, moi, si l’auteur trouve que c’est mieux.

Sophie : Bien sûr, que ce sera mieux ! Il faut rejouer la fin de la scène 6. Thomas, tu es déjà en boxer, ça tombe bien. Je dis à Manon : "Ne nous fâchons pas !" et à toi, donc : "Voyons, Thomas, un gros câlin à la dame !"


Thomas tombe à genoux devant Manon, qui tourne le dos au public.


Manon : Mais qu’est-ce qu’il va me faire ?

Sophie : Ne vous inquiétez pas, il n’a que de bonnes intentions.


Thomas colle sa bouche à la jupe de Manon, au niveau du pubis.


Manon : Mais… mais… pas ici, voyons !


Il soulève la jupe et semble bien appuyer ses lèvres à la "précieuse intimité" de Manon.


Manon : Pas maintenant, pas comme ça ! Oh… Oh mais….


Elle respire fort, gémit un peu et tient les tempes de Thomas à deux mains, pour accentuer la pression des lèvres. Cela peut durer un certain temps, au gré des comédiens…


Manon : Mais c’est qu’il fait ça bien, très bien ! C’est vraiment très agréable… Je peux l’emmener dans votre salon, Madame ? Reprenant un ton normal : Oui, c’est mieux, hein ? Le fait que ce soit Thomas me rend bien plus… réceptive, c’est un fait.

Sophie : C’est nettement mieux ! Sauf qu’il faudra que tu aies enlevé ta culotte, comme on l’a décidé tout à l’heure.

Lucas : Oh mais doucement ! Tout à l’heure, c’était moi qui étais à ses genoux !

Manon : Et alors ? Pour l’amour de l’art…

Lucas : Bon. Pour l’amour de l’art, moi je vais donc maintenant dans le salon avec Julie, pour rejouer la scène 1 ?

Sophie: Bien entendu !

Lucas : Je dois être en boxer, hein ?

Julie : Mais oui, Lucas !


Il se déshabille en un clin d’œil.


Julie, gourmande : On y va ?

Lucas : On y va !


Ils courent ensemble en direction du salon, en se tenant par la main.




- Scène 4 -


Sophie, Thomas, Manon



Sophie : Comme ils sont déjà quasiment nus, ils vont gagner du temps.

Thomas et Manon, ensemble : Tu crois qu’ils vont vraiment…

Sophie : S’ils le font, les cris de jouissance de Julie n’en seront que plus authentiques.

Manon, à Sophie : Qu’est-ce que tu nous fais faire, quand même, pour l’amour de l’art théâtral… À Thomas : Ils s’amusent à côté, et nous… rien !

Sophie : Faites comme si je n’étais pas là, je me mets à l’ordinateur pour changer les prénoms.

Manon : Tu vois, Thomas, je pense que nous devons rejouer la petite scène de tout à l’heure, tu sais, quand tu es à genoux devant moi.

Thomas : Je crois que, par pure conscience professionnelle, c’est impératif, en effet.


Sophie, assise à la table, tape sur le clavier de l’ordinateur. Manon enlève sa petite culotte, la montre à Sophie en riant, la pose sur la table et attend Thomas, en tournant le dos au public.


Sophie, les regardant : Un câlin à la dame, Thomas !


Thomas tombe à genoux et soulève la jupe de Manon assez haut pour que le public puisse admirer ses fesses nues. La bouche de Thomas semble être encore plus près qu’avant de la précieuse intimité de Manon. Cela dure plus ou moins longtemps, au gré des acteurs. Du salon parviennent soupirs, gémissements et cris : Oh oui, oui, plus fort, Lucas, oh que c’est bon, encore, encore !… Ah c’est top bon, je jouis… Aaahhh… Oh ouiiiii ! Oh là là !…



Le rideau tombe.