Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14286Fiche technique16493 caractères16493
Temps de lecture estimé : 10 mn
17/02/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  La Vérité n'est pas tout à fait ce qu'on croit.
Critères:  fh jardin amour hsoumis fellation cunnilingu pénétratio hdanus pastiche délire humour
Auteur : Herminie      Envoi mini-message
Et Déesse créa l'Homme

Au commencement, Déesse laissait flotter son Esprit sur l’abîme et s’ennuyait ferme.



Les cinq jours suivants, Elle s’activa à un rythme effréné pour façonner le monde et le peupler.

Elle contempla sa Création et vit que cela était beau, certes, mais un rien fade.

Le soleil brillait, il faisait doux, l’herbe était verte, le ciel bleu, les petits oiseaux gazouillaient dans les branches, les bêtes gambadaient, les poissons frétillaient dans la mer, les eaux miroitaient, mais il ne se passait pas grand chose. Déesse n’était pas du genre à l’autosatisfaction béate et éternelle : contempler son œuvre et se dire que c’est beau, ça va cinq minutes. Après, il est temps de passer à la suite. Disons aux améliorations indispensables.


Le sixième jour, Elle décida donc de créer l’Homme. Son chef-d’œuvre. À son image, bien évidemment, mais au niveau juste en-dessous, histoire qu’il ne la ramène pas trop.

Au commencement, Déesse fut ravie : l’Homme était beau, 1, 80 m, 72 kg, musclé, le regard fier et perçant, le pied agile, la main ferme, le bras fort, la poitrine large, le dos puissant, la queue longue, nerveuse et intrépide.

Déesse dit alors :



L’Homme fit comme avait dit Déesse.

Elle le regarda faire ses premiers pas parmi les bêtes, cueillir ses premiers fruits, brouter ses premières touffes et vit que cela était bon.


Alors, Déesse aima sa Création : le souffle de Son Esprit en animait chaque parcelle, si petite soit-elle. En retour, Son Amour se nourrissait de chaque vibration, de chaque émotion, de chaque sensation.

Elle voyait l’Homme dressé sous les arbres, étendant la main pour saisir des fruits parfumés, en caresser les rondeurs dans le creux de ses paumes, en éprouver la fermeté sous ses doigts et y mordre à pleine bouche. Elle trouva cela bon.


Elle voyait l’Homme paître paisiblement au milieu des autres créatures, humant l’herbe tendre, s’imprégnant des doux effluves de rosée, léchant les gouttes perlées et la terre humide. Elle trouva cela très bon.


Elle voyait l’Homme manifester son contentement en remuant la queue et ça lui donna des idées. Elle s’approcha sans bruit, légère comme la brume et saisit dans sa main l’objet de son désir. La peau était fine et douce comme un voile de soie. Une caresse tout au long du membre suffit à le faire croître et durcir. C’était décidément très, très bon. Elle eut envie d’y goûter. Elle enveloppa le gland de Ses lèvres, avec précaution, et l’Homme gémit. Elle ouvrit la bouche un peu plus et suça le fruit légèrement juteux avec gourmandise. Ce fut encore meilleur.



L’Homme accompagnait la divine caresse d’un mouvement régulier des hanches, exprimant son plaisir croissant par des soupirs de plus en plus rauques, une respiration de plus en plus courte. Le plaisir appelle le plaisir : Déesse se trouva aussi trempée et luisante de rosée que l’herbe du pré.

Elle se redressa, s’assit sur la croupe de Son Homme et enfila tout ce qu’elle put de la queue dure de désir. Il n’en fallut pas davantage pour que la Créature explose.

Il paraît que ce sont les meilleurs qui partent les premiers, mais Déesse vit avec beaucoup de lucidité que cela n’était pas si bon qu’il y paraissait.

Le temps pour l’Homme de rassembler ses esprits, Elle réfléchit à une solution : droit au but, sans passer par les préliminaires.

Déesse dit alors :



L’Homme fit comme avait dit Déesse, il lui présenta sa croupe et sa queue toute frétillante de joie, déjà raide à l’idée de recommencer. Elle l’enfila et l’emporta dans une fantastique chevauchée à travers le Royaume des Cieux. D’une main encourageante, Elle claquait les deux globes fermes et rebondis qui s’offraient à Elle, et lorsqu’elle les voyait rougir, elle changeait son attouchement en délicieuse caresse, sous laquelle l’Homme se sentait pousser des ailes.


Il goûtait pleinement les sensations chaudes et enveloppantes accompagnant le doux glissement de l’Incréée tout au long de son membre. Le rythme lent et régulier le faisait flotter dans un océan de béatitudes.

La main caressante de l’Éternelle s’attarda sur deux autres fruits ronds et mûrs, gorgés de sève, avant de se frayer un chemin entre les deux faces de la lune. La soudaine acuité du plaisir fit décoller l’Homme. Un instant déséquilibrée, Déesse s’accrocha au manche en resserrant les jambes autour de sa Créature et en accentuant la pression autour de la queue vibrante d’amour. Ravie par le bon effet de sa caresse indiscrète, elle poussa son avantage et hasarda un doigt au cul.



Mais c’en fut trop pour l’Homme qui partit comme une fusée et explosa en vol.

Les Cieux s’illuminèrent des traces de son fulgurant passage : la première giclée donna naissance à la Voie lactée, les constellations prirent forme aux suivantes.

Depuis l’Arbre dans lequel elle avait atterri, Déesse regardait le ciel étoilé. Elle vit que cela était beau mais que c’était dommage de l’obtenir avant d’avoir atteint le cœur de l’Empyrée.

Ce n’était pas encore ça. Elle descendit de l’Arbre et dit :



L’Homme rassembla tant bien que mal ses esprits dispersés aux quatre vents. Il avait un peu mal à la tête. Il fit quelques pas en titubant et eut honte de son état. Il se cacha dans un fourré, loin de la face de l’Éternelle. Il entendit la voix de Déesse qui l’appelait à travers le Jardin.



Et l’Éternelle écarta les fourrés. L’Homme se prosterna. Elle dit :



L’Homme fit comme Déesse avait dit. Il avança la main et saisit une rondeur douce comme la soie, tendre comme la chair d’un fruit, qui l’enchanta. Il y porta la bouche et par un mystérieux effet de nature, sa queue se remit à frétiller. Déesse entoura l’Homme de ses bras et saisit le membre qu’elle branla doucement. Elle soupira :



Mais quel dommage que cette queue soit placée au bas du dos ! C’eût été meilleur encore de pouvoir la glisser au creux de ses cuisses en même temps. Et puis en l’état, elle était un peu trop longue.

L’Éternelle invita l’Homme à goûter les fruits de l’Arbre de Vie. Elle gémit longuement lorsque la langue s’immisça au cœur du bosquet, pour y débusquer le fruit le plus petit mais le plus goûteux.

Cette fois, Elle ne trouva pas de mot pour qualifier son bonheur.



Il faut croire que les appâts divins furent trop corsés pour lui, qui recouvra si bien son énergie qu’il explosa pour la troisième fois.



***




Déesse, à quatre pattes dans les fourrés, rassemblait les morceaux épars.



Déesse garda le silence. Elle était occupée à ramasser les morceaux quand Sa main rencontra un curieux objet contondant, quatorze centimètres de long, quatre de diamètre.



Satan poursuivit, l’œil sévère :



Il ajouta :



Déesse fit comme avait dit Satan : Elle finit de recoller l’Homme. Puis Elle fit tomber sur lui un profond sommeil réparateur.

Elle dit alors :



L’Éternelle soupira en se rappelant les caresses de l’Homme.



Déesse regarda l’Homme endormi. Elle dit :



Et Déesse fit comme avait dit Satan. Elle se fit Femme, après de longs atermoiements sur les modalités d’application : blonde, brune ou rousse ? Mini-jupe ou tailleur strict ? 90ABCD… etc. Ou 200Z ? Dentelle ou satin ? String ou culotte ? Peau de bête ou feuille de vigne ? Chatte épilée ou buisson ardent ? Fromage ou dessert ?


Le lendemain, l’Homme s’éveilla et s’émerveilla de la nouvelle créature qui lui tendait les bras. Le temps de chanter était arrivé et l’Homme roucoula :


Les fleurs paraissent sur la terre,

Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.

Le figuier embaume ses fruits,

Et les vignes en fleur exhalent leur parfum.

Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! *



La Femme répondit :


Dis-moi, ô toi que mon cœur aime,

Où tu fais paître tes brebis,

Car pourquoi serais-je comme une égarée

Près des troupeaux de tes compagnons ? *


À ces mots, l’Homme ne se contint plus : malade d’amour il s’approcha de la Femme qui lui offrait sa croupe. Son nard exhalait son parfum, ses seins étaient comme des pommes odorantes et son jus comme un rayon de miel. Il pénétra dans son jardin, cueillit la myrrhe avec les aromates, mangea le rayon de miel avec son miel, but le vin avec son lait…

Satan dit :



L’Éternelle, entre deux gémissements, répondit :



En Vérité, ce septième jour, l’Homme la fit jouir à maintes reprises jusqu’au soir et soutint sans faiblir les assauts de sa compagne.

L’Éternelle vit que cela était diablement bon et dit :



Alors, ils entendirent la voix de Dieu qui parcourait à son tour le Jardin d’Eden à la recherche de son manche. Il criait :



Elle entraîna l’Homme vers la sortie du Paradis.



L’Éternelle soupçonna une demande peu catholique. Après le plan à trois, la partie carrée dont Elle et sa Créature risquaient de faire les frais. Surtout Sa Créature, car les voies de Dieu sont réputées impénétrables. Elle chercha une diversion :



Pendant qu’il examinait la chose, la Femme et l’Homme se faufilèrent par la porte.



Quand il réalisa qu’Elle l’avait trompée, il se précipita à sa poursuite. Trop tard.

L’Éternelle verrouilla la porte. Satan l’interpella de toute la force de son sifflement :



Elle plaça des chérubins à la porte. Ils agitaient leur épée flamboyante et empêchaient toute tentative d’évasion.



C’est ainsi que l’Éternelle libéra l’Homme, et qu’Elle se fit Femme pour l’amour de Créature.



Ils firent comme Elle avait dit.





(*) Extraits du Cantique des cantiques