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Temps de lecture estimé : 24 mn
01/03/11
Résumé:  Fin des années 80, en vacances avec ses parents, Sylvie découvre l'amour avec Florence.
Critères:  ff fépilée vacances plage piscine fmast init -fhomo
Auteur : Adrien            Envoi mini-message

Collection : Sylvie
Florence

Depuis une bonne vingtaine d’années mes parents avaient pour amis un couple dont le mari était l’associé de mon père dans leur cabinet d’avocats d’affaires. Ce couple avait divorcé quelques mois auparavant et l’homme venait de se remarier avec une femme de dix-sept ans de moins que lui.

Mon père et son « ami-associé » avaient décidé que nous passerions les vacances tous ensemble. Ma mère était restée très amie avec l’ex-femme de cet homme et cette perspective n’enchantait pas. Elle fut difficile à convaincre ; Papa a dû beaucoup insister pour qu’elle finisse par accepter.


Ils louèrent, dans le Var, une belle villa qui était dotée d’une piscine. C’était encore rare à l’époque. Mes parents et moi y sommes arrivés un samedi matin. Leurs amis, qui étaient retenus à Paris pour le week-end, devaient nous y rejoindre le lundi. Durant ces deux jours je déchantais. La villa était à vingt kilomètres de la mer par des routes souvent encombrées. Le village était charmant mais peu animé. Il n’offrait que peu d’intérêt à mes yeux de jeune citadine. J’étais allée m’y balader et j’étais passée près d’un petit groupe de garçons et de filles qui avaient tous à peu près mon âge. Ils m’avaient regardée comme une bête curieuse. Les garçons avaient vite repris les bricolages de leurs cyclomoteurs et je devinai les commentaires des filles dont je sentais les regards dans mon dos.


La villa était grande. J’étais installée dans une belle chambre avec une vue splendide. Le jardin était magnifique et la piscine était un luxe appréciable. Malgré tout, je sentis vite que cela ne suffirait pas à meubler tout mon temps. Je regrettais déjà Paris.

L’ambiance entre mes parents n’était pas géniale non plus. Ma mère faisait lourdement sentir à mon père qu’elle n’appréciait pas vraiment la situation.

Si les vacances étaient à l’image de ces deux journées, ces quatre semaines allaient être interminables.


Le lundi après-midi le téléphone sonna dans la voiture de mon père qui était garée, vitres ouvertes, le plus près possible de la maison, afin que nous puissions l’entendre. Les portables n’existaient pas encore, du moins pas tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Mon père revint en nous disant que c’était « eux » qui arrivaient au village et que son ami lui avait demandé le chemin de la villa. Les GPS de voiture non plus n’existaient pas.

Quelques minutes plus tard, une grosse Mercedes s’engagea dans l’allée et s’arrêta près de celle de mon père.


Je n’avais pas accompagné mes parents au mariage et c’est à ce moment que je vis Florence pour la première fois. C’était une belle femme souriante, grande et fine, brune aux cheveux longs et soyeux. Elle avait les yeux sombres et le teint mat. Leur arrivée eut au moins le mérite de créer un peu d’animation. Les vacances seraient peut-être un peu moins moroses que ce que je craignais.




Une routine s’installa rapidement. Le point central en était la terrasse ombragée entre la maison et la piscine. Les hommes restaient souvent ensemble. Ils parlaient beaucoup de boulot, mais aussi de voitures, de foot et, parfois, à voix basse, sans doute de filles. Je sentais que ma mère aurait préféré passer les vacances autrement mais elle faisait des efforts pour positiver. Elle noua des rapports cordiaux, sans plus, avec celle qui avait été la rivale de son amie.

Florence non plus ne semblait pas toujours être très à l’aise. Elle se rendait compte de la casserole qu’elle avait à traîner.


Pour moi, Florence : vingt-six ans, mariée, faisait partie du monde de mes parents, pas du mien. Je n’imaginais pas qu’elle put s’intéresser à moi et, la première curiosité passée, je ne m’intéressai que peu à elle. Je remarquai quand même qu’elle s’ennuyait ferme par moments. Son mari et mon père s’entendaient comme larrons en foire et elle n’avait pas beaucoup de centres d’intérêts communs avec ma mère.

Elle faisait cependant bonne figure et se donnait beaucoup de mal pour s’intégrer entre mes parents et son mari, qui avaient la quarantaine, et moi avec mes dix-huit ans. Je me demandais quand même si elle était vraiment la briseuse de ménage qu’on m’avait décrite et si l’histoire qu’on m’avait racontée – celle de la jeune et jolie fille qui arrive à séduire un monsieur riche puis a évincer sa femme – n’était pas un peu réductrice. Son macho de mari dans le rôle du type qui se laisse mener par le bout du nez par une jeunette : ça ne collait pas. Au fond, je m’en foutais.


Les sorties que les vieux faisaient ne m’intéressaient pas vraiment et je passais le plus clair de mon temps à la villa. Je nageais, je lisais, je bronzais, j’écrivais à mes copines, je rêvais, en un mot : moi aussi, comme Florence, je m’ennuyais.

Je fus assez contente quand je vis qu’elle cherchait à sympathiser avec moi. Nos rapports évoluèrent vite. J’étais flattée qu’elle ne me traite pas comme une adolescente attardée. C’était encore nouveau pour moi dans le contexte familial. Elle venait souvent me retrouver quand j’étais seule près de la piscine ou dans ma chambre. Nous y parlions de choses et d’autres. Musique, copains-copines, ciné, études, boulot, lectures, passé, avenir… Nous-nous découvrions souvent des goûts communs. Ces moments firent très vite partie de notre quotidien et je les appréciais de plus en plus. Moi aussi j’allais la rejoindre quand je la voyais s’ennuyer. Une vraie complicité s’est rapidement installée entre elle et moi.




Un après midi, alors que je me faisais bronzer, allongée sur le ventre sur un des lits en plastique blanc disposés autour de la piscine, elle arriva près de moi. Elle me proposa de me passer de la crème solaire dans le dos. Bien-sûr j’acceptai. Elle déposa un bonne dose de produit dans sa main et m’en enduisit le dos d’un geste très doux et sans que j’aie eu à bouger.

Jusque là, c’était toujours ma mère qui me l’avait fait. Sa méthode était moins délicate. Je devais me tenir debout de dos devant elle, ne pas bouger et retenir mes cheveux le temps qu’elle étalait le produit d’un geste efficace mais dépourvu de tendresse. Avec Florence, au contraire, je n’avais qu’à me laisser faire ; c’était très agréable.



Je ne fus pas déçue car cela dura encore de longues minutes. Elle m’enduisit de la nuque au haut des fesses puis l’arrière des jambes et l’intérieur des cuisses, ce qui m’étonna un peu mais que je trouvai fort plaisant.

Pour marquer la fin de son massage, elle me fit un petit bisou sur la nuque.



Je pris le tube et me mis du produit sur les mains tandis qu’elle s’installait sur une autre chaise longue qu’elle avait tirée près de la mienne.

Effectivement le haut de son de maillot de bain me gênait. Je m’enhardis et tirai sur l’un des cordons pour le dénouer. À ce moment, elle poussa un profond soupir. La sensation de ce corps que je sentais abandonné sous mes mains créait des émotions nouvelles pour moi. Imitant ce qu’elle venait de me faire je lui ai également passé de la crème à l’intérieur des cuisses. Pour me faciliter la tâche, elle écarta légèrement les jambes et se cambra un peu.

À la fin, je lui rendis le petit bisou sur la nuque.


J’étais troublée par ce que nous venions de faire qui était pourtant bien anodin. Je pensais discerner de l’ambiguïté dans l’amitié qui était en train de naître entre nous. « Tu te fais de idées » me suis-je dit. Mais mon trouble persista.


Depuis toujours je préférais les filles – que je trouvais belles et intelligentes – aux garçons – que je trouvais laids et bêtes. Quand ma sexualité s’est éveillée, j’ai vite réalisé que mes désirs allaient aussi vers les filles.

Je pensais que personne de mon entourage ne pouvait me comprendre et je n’en avais jamais parlé à qui que ce soit. Le sexe, et plus encore l’homosexualité, n’étaient pas le genre de sujet dont je pouvais parler avec mes parents. Je gardais donc mes penchants pour moi. En attendant, je passais pour une fille sérieuse ; c’était toujours ça de gagné.

Ce n’était qu’une apparence. Depuis son arrivée, Florence était devenue le personnage principal et presque unique des fantasmes que j’assouvissais chaque soir seule dans mon lit.




Un matin, les hommes décidèrent que nous déjeunerions dans un restaurant réputé qui leur avait été conseillé. Contrairement à ma mère, qui adorait ce genre de sorties, ni Florence ni moi n’étions enchantées à l’idée de passer de longues heures à table. Elle me fit un signe discret et je la suivis jusque dans la cuisine. À voix basse, elle me parla de son idée :



Contrairement à ce que je craignais, ni mes parents, ni son mari ne firent d’objections et, dès la fin du petit déjeuner, nous partîmes toutes les deux dans sa voiture vers le littoral.




Le temps était splendide et la mer très belle. Nous-nous sommes installées sur la plage. Elle ôta aussitôt son haut de maillot de bain, ce qu’elle ne faisait jamais à la villa. La vue de sa poitrine me troubla. Elle avait des seins plutôt petits mais aux belles aréoles sombres et aux mamelons assez gros ; tout le contraire de ma poitrine. Je l’imitai, c’était la première fois que je pouvais faire du monokini. Mes parents ne me le permettaient pas. J’étais grisée par cette nouvelle petite liberté.


Nous avons commencé la séance de bronzette par l’application de crème solaire. Sur le visage, la poitrine, le ventre, l’avant des cuisses. J’ai dû faire un effort pour détacher mon regard de ses mains quand elle a étalé la crème sur ses seins.

Nous étions allongées sur des draps de bain posés sur le sable et, alors que nous avions toute la place que nous voulions, nous étions étendues l’une tout contre l’autre. Je sentais le moindre de ses mouvements, parfois nos pieds se frôlaient. Nous n’avions jamais été aussi proches à la piscine où nous utilisions les chaises longues. Après vingt minutes sur le dos nous nous sommes retournées et chacune à enduit le dos de l’autre de crème.

Elle se laissa faire en premier. J’ai été très soigneuse et j’ai terminé par l’intérieur de ses cuisses. Puis ce fut à mon tour de m’allonger sur le ventre. Elle étala la crème jusque près du pli de l’aine. Ça ne pouvait pas être pour protéger cet endroit du soleil. Je me demandais si ce geste pouvait avoir une signification et laquelle. Ne sachant qu’en penser, je le mis sur le compte d’une spontanéité plus grande et plus tactile que ce qui était de mise dans mon milieu. J’étais perplexe, je voulais me convaincre que je me faisais des idées.



Nous nagions plutôt bien toutes les deux. Nous sommes allées jusqu’à une des balises délimitant la zone de baignade. Nous-nous y sommes accrochées quelques minutes le temps de reprendre un peu notre souffle. C’était assez peu pratique car le flotteur en plastique jaune était glissant et n’offrait aucune prise.



Après nous être placées de part et d’autre, nous nous sommes étreintes au-dessus de la bouée qui s’enfonça un peu. Effectivement, il était nettement moins pénible de s’y tenir de cette façon. Je fus troublée par cette proximité. Son visage était tout près du mien et nos jambes se frôlaient dans l’eau. Nos regards se croisèrent et je sentis une émotion passer entre nous.


Revenues sur la plage, nous avons commencé à sentir la faim. Près de là il y avait un petit restaurant à la terrasse de laquelle nous nous sommes installées. Nous avons commandé des salades. Je suis restée en maillot de bain et j’ai simplement enfilé mon tee-shirt. Florence, plus élégante que moi, avait croisé les coins d’un paréo turquoise sur sa poitrine avant de les nouer sur sa nuque. À la fin du repas, elle a décalé sa chaise et a étendu ses jambes au soleil. Je la regardais je la trouvais vraiment très attirante. Le paréo d’étoffe légère, en particulier l’échancrure qu’il formait sur son ventre, ajoutait à l’attrait de son corps. La transpiration commençait à perler sur ses cuisses.

Je la détaillais en pensant aux autres femmes pour qui j’avais déjà éprouvé le même genre de trouble. Une prof de sport en particulier, que j’avais souvent vue en maillot de bain.



Je réalisai qu’elle devait m’observer depuis un moment et j’en fus gênée.



Elle semblait amusée par mes bafouillages. J’eus la nette impression qu’elle avait deviné mes pensées.



Nous sommes retournées sur la plage pour de nouvelles séances de bronzette et de nouvelles baignades.

Quand la foule a commencé à devenir plus dense autour de nous, nous sommes reparties vers la villa. À notre arrivée, nous y étions seules.



J’ai fait deux longueurs puis je me suis rincée au tuyau d’arrosage avant de m’installer à l’ombre sur un des longs fauteuils pour lire un magazine. Je vis Florence venir, enveloppée dans son ample peignoir blanc. Elle s’est assise en tailleur sur la chaise longue placée en face de moi et se mit à brosser ses longs cheveux.

Sa ceinture, qui devait être mal nouée, s’était détachée et les pans d’éponge épaisse s’étaient écartés lorsqu’elle s’était installée.

Elle semblait ne pas s’en être aperçue.


J’avais une vue directe sur une partie de ses seins et l’intégralité de son sexe entièrement lisse. C’était une grosse surprise pour moi qui était si fière de ma pilosité pubienne, signe de ma maturité. Je n’avais jamais pensé qu’on puisse s’épiler totalement cet endroit. Ma mère se faisait bien « faire le maillot » avant chaque vacance mais, si j’avais bien compris, il ne s’agissait que de supprimer les poils qui risquaient de se voir autour dudit maillot qu’elle devait d’ailleurs emporter chez son esthéticienne à cette occasion.

Cette vision d’un sexe complètement glabre me montrait, s’il en était besoin, que certaines choses m’échappaient encore.


Je profitais d’avoir des lunettes de soleil pour me laisser aller à cette contemplation qui me fascinait et m’émoustillait beaucoup. Elle venait sans doute tout juste de s’épiler, je pouvais discerner les moindres détails de sa vulve. Quand elle eut fini de se coiffer, elle étala une serviette sur ses genoux obstruant la vue que j’avais sur son intimité. Mon regard remonta vers ses yeux et j’y devinai de la complicité. Elle resserra les pans de son peignoir et renoua la ceinture. J’étais frustrée, je ne comprenais plus. À ce moment j’entendis des voix derrière moi ; les vieux venaient de rentrer. Je ne les avais pas entendus arriver.




Le soir, à la fin du dîner, Florence s’adressa à ma mère :



Ma mère me regarda d’un air interrogatif. Cette question était inattendue pour moi aussi mais je manifestais immédiatement mon intérêt.



J’étais ravie.




Pour éviter les encombrements et la foule, nous-nous sommes levées de bonne heure et nous sommes parties juste après le petit déjeuner pour faire les boutiques à St-Trop. Nous avons commencé par un magasin de chaussures où Florence s’acheta une superbe paire d’escarpins blancs. Nous avons ensuite lentement déambulé, bras dessus bras dessous, au hasard des petites rues, regardant les vitrines et faisant des commentaires sur les fringues.

Devant une petite échoppe, Florence s’approcha d’un portant sur lequel toute une collection de paréos était accrochée.



Je commençais à le nouer autour de ma taille tout en cherchant à voir mon reflet dans la vitrine.



Elle prit ma main pour m’entraîner à l’intérieur du magasin. Un bref salut à la commerçante et nous sommes entrées dans la cabine d’essayage. Je tirai le rideau derrière nous d’un geste machinal. Les interstices que j’avais laissés de chaque côté devaient gêner Florence car elle écarta soigneusement les anneaux sur la tringle de manière à ce que le tissu soit parfaitement plaqué sur les cloisons. Pendant ce temps, j’avais quitté mon tee-shirt et je m’apprêtais à nouer le paréo au-dessus de ma poitrine.



Elle déploya la pièce de tissu aussi largement que l’étroitesse du lieu le lui permettait. Je sentais le frôlement de l’étoffe légère sur mes tétons, ce qui me fit un effet immédiat. D’un geste ample, elle le fit passer derrière moi, je levais les bras et elle ramena les deux coins sur le haut de ma poitrine pour les nouer. Elle arrêta son geste pour considérer mes mamelons tendus.



Sa phrase était presque moqueuse mais le ton qu’elle avait employé était vraiment celui d’une question. J’étais confuse qu’elle ait remarqué mon trouble ; je cherchai vainement à le dissimuler :



Ce moment a été un des plus intenses de ma vie. D’un doigt sous le menton elle m’a incitée à lever les yeux vers elle. Nos visages se sont rapprochés, nos bras ont enlacé nos corps, nos lèvres se sont jointes, nos langues se sont mêlées. J’ignore combien de temps a duré ce baiser. Quand il a cessé, nous-nous sommes regardées intensément. Nous-nous sommes embrasées à nouveau plus brièvement et sommes sorties de la cabine.



J’acceptai et en sortant du magasin, elle proposa d’aller prendre un verre à la terrasse d’un café sur le port.


Nous nous y sommes rendues en nous tenant par la main mais ni elle ni moi n’avons dit un mot. Nous nous sommes installées à une petite table ronde et, instinctivement, nos mains se sont encore rejointes.



À cette révélation il m’a semblé voir une émotion passer sur son visage. Peut-être était-ce une sorte de soulagement. Elle a paru plus à l’aise à partir de ce moment.

Elle m’a parlé comme personne ne m’avait jamais parlé auparavant. Encore une fois, j’étais sensible au fait qu’elle ne me prenait pas pour une enfant. Elle n’a pas fait mystère de ses intentions mais elle ne voulait rien brusquer.

Pour ma part, je lui ai expliqué que j’étais heureuse de ce qui arrivait mais que j’étais intimidée. Je ne l’avais jamais fait et je souhaitais qu’elle m’aide à passer à l’acte.

Elle portait des sandales qu’elle pouvait quitter très facilement et j’ai soudain senti le contact de ses pieds sur les miens qui étaient chaussés de tennis. Nous-nous tenions toujours par les mains et j’ai dû avoir un sursaut.



En disant cela je me penchai pour dénouer mes lacets et me déchausser afin de lui rendre ses caresses. Ces jeux ont pris le pas sur notre conversation. Un début d’excitation montait en moi. J’espérais que cela était réciproque. Elle proposa soudain de partir. Nous avons ramassé nos paquets. Elle a payé les consommations et nous sommes retournées à la voiture Je voulais prendre une initiative qui lui fasse comprendre que, malgré mon inexpérience, moi aussi j’avais très envie d’aller plus loin dans cette relation. Alors qu’elle allait mettre le moteur en marche, j’eus l’idée de me jeter littéralement sur elle pour l’embrasser fougueusement. Sa surprise ne dura pas et elle me rendit ce baiser.




À notre retour, vers midi, la villa était déserte. J’ai trouvé un mot sur la table de la cuisine. Il n’était pas signé mais l’écriture, que je ne connaissais pas, ne pouvait être que celle de son mari. Il avait écrit :


« Nous sommes partis à Toulon pour l’après-midi. Ce soir nous retournerons directement au même restaurant qu’hier. Venez nous rejoindre.

PS : Il y a le téléphone dans la voiture mais si tu ne l’allumes pas, il ne sert à rien. »


Je tendis le mot à Florence qui le lut, le chiffonna et le jeta vers la poubelle. Il rebondit sur le mur et tomba sur le sol.



Je n’avais pas osé le lui dire mais, évidement je pensais la même chose qu’elle, je brûlais d’excitation à l’idée de me retrouver enfin dans cette situation tant de fois fantasmée.

Elle me dévisagea et s’approcha lentement de moi. Nous nous sommes enlacées pour un nouveau baiser qui fut long et torride.



Mon lit n’était pas fait et la pièce était un peu en désordre. Les persiennes étaient closes. La lumière tamisée et la température moins chaude créaient, par contraste avec l’extérieur, une ambiance très agréable.


Sitôt la porte franchie nos lèvres se joignirent encore. Une des mains de Florence glissa sous mon tee-shirt et elle caressa mes seins. Ce contact m’excita follement. Elle glissa ensuite cette même main dans mon short puis dans ma culotte. Elle passa de mes fesses à mon sexe. Je croyais rêver : cette femme magnifique était en train de me toucher le sexe. Je n’avais jamais connu une telle excitation. J’avais envie de lui rendre le plaisir qu’elle me donnait. Je remontai un côté de son ample jupe et je lui caressai les fesses. Elle prit ma main et la guida vers cette vulve épilée que j’avais eu le plaisir de contempler la veille. Mes doigts s’insinuèrent sous son string. La moiteur glissante que j’y trouvais m’indiqua que Florence était dans le même état que moi. J’étais sans doute moins hardie que ce qu’elle souhaitait car elle me chuchotait des encouragements dans l’oreille :



Pour la première fois, je touchais le sexe d’une autre femme. Ce que j’imaginais depuis si longtemps au cours de mes plaisirs solitaires devenait réalité. J’avais l’étrange impression d’être à la fois actrice et spectatrice de la scène.


Elle mit fin à cette étreinte pour se déshabiller complètement. Je la regardai faire, elle quitta sa jupe, son petit débardeur, son soutien-gorge et son string. Elle s’allongea sur mon lit, sur le côté en appui sur un coude, un genou relevé dans une pose totalement impudique et m’observa. Je me rendis compte qu’elle attendait que je me déshabille aussi. Je quittai donc mon short et mon tee-shirt mais je marquai un temps d’arrêt.



Elle semblait vraiment inquiète mais sa voix était douce.



Florence quitta le lit et s’agenouilla devant moi. Elle plaça ses doigts de manière à descendre ma culotte mais arrêta là son geste en me regardant intensément.



La petite pièce de lingerie se retrouva à mes pieds. Florence se releva, mit ses mains sur mes épaules et me regarda. Je pensais qu’elle allait m’embrasser mais ce ne fut pas le cas. Elle m’attira vers le lit où nous-nous allongeâmes côte à côte. Commença alors une longue séance de caresses mutuelles. Elle explora tout mon corps, j’explorai tout le sien. Les caresses devinrent des attouchements et je réalisai, qu’en fait, elle était en train de m’initier à l’amour. Ce qui m’étonnait le plus c’était d’être aussi sereine à ce moment.


En dehors du plaisir que je me donnais seule depuis déjà quelques années, mon expérience en ce domaine était inexistante. Avant ce jour je n’avais connu que quelques baisers – dont un que j’avais particulièrement apprécié à une copine – et, à l’occasion d’une boum, pour faire comme les autres, les caresses maladroites d’un camarade de classe que j’avais dû feindre d’apprécier.


Ce que je vivais avec Florence était d’une toute autre nature. Elle était douce et attentive à moi. Elle ne me brusquait pas et savait me guider avec tendresse. Il faut dire que j’étais une élève motivée. Je n’osais pas encore prendre d’initiatives mais je ne manifestais plus aucune timidité. Elle avait su me mettre à l’aise, elle savait me faire vibrer et je me laissais envahir par l’excitation sans résister ; j’avais envie d’aller jusqu’au bout, elle le savait, elle était prête à m’y emmener.


Elle se glissa vers le bas du lit avec un sourire complice et passa au-dessus de ma jambe droite. Je me suis redressée, en appui sur les coudes pour voir ce qu’elle allait me faire. Parvenue ainsi entre mes cuisses largement ouvertes, elle regardait mon pubis avec, sur le visage, une expression qui ressemblait à de la gourmandise.


Elle en caressa la toison, lissant les poils, les écartant de mes grandes lèvres. Du bout des doigts elle explora mes petites lèvres, titilla un peu mon clitoris. Après quelques instants, elle lui donna un petit coup de langue, très précis, qui m’électrisa littéralement. Elle planta ses yeux dans les miens, approcha lentement son visage de ma vulve et plaqua ses lèvres autour de mon sexe avec un petit bruit de succion. Je ne pus m’empêcher de gémir en sentant sa langue s’activer dans mes replis intimes. Je me laissai retomber sur l’oreiller et je m’abandonnai complètement à elle. En peu de temps, je connus le premier orgasme qui ne soit pas de mon seul fait et le moins que je puisse dire, c’est qu’il fut puissant. J’ouvris les yeux, j’étais pantelante. Florence était allongée près de moi. Elle me tenait la main en me regardant avec une vraie tendresse. Une fois remise, je remarquai que son autre main s’activait doucement sur son propre sexe. Dans un premier temps, je n’ai pas osé regarder mais mes yeux étaient irrésistiblement attirés vers cet endroit ce qui la fit sourire. Je sentais que le fait de se masturber devant moi renforçait son excitation. Je compris alors que le moment était venu pour moi de prendre des initiatives. J’avais connu le plaisir ; à mon tour je devais lui en donner. Elle trouva encore les mots justes :



Je rampai vers le bas du lit tandis qu’elle se plaçait pour m’offrir son sexe. Elle avait dit vrai ; bien que ce fut la première fois, je sus immédiatement, instinctivement comment faire. Mes lèvres se placèrent toutes seules et je me mis naturellement à suçoter son clitoris et à lécher ses replis intimes. Une de mes mains caressait son ventre. Elle me caressait les cheveux.


Au cours de mes plaisirs solitaires, je goûtais souvent mes sécrétions intimes et je me demandais si toutes les femmes avaient la même saveur. Sur ce point Florence me ressemblait beaucoup.

Sa main s’immobilisa sur ma tête et se fit plus lourde. À cela, à ses gémissements, à son bassin qui allait et venait de plus en plus vite puis à son corps cambré, raidi, je compris qu’elle était en train de jouir dans ma bouche. Son sexe palpitait sous ma langue et mes lèvres que je maintenais immobiles attendant que son plaisir soit complet. J’étais émue et fière d’avoir su la faire jouir.

Lorsqu’elle s’est détendue, je suis remontée sur son corps, mon bas-ventre contre sa vulve trempée. Nous-nous sommes embrassées et cajolées longuement.





Nues, main dans la main dans la maison vide, nous-nous sommes rendues à la salle de bains. Florence ouvrit les robinets de la baignoire et enjamba le rebord. Elle commença à se mouiller et dit :



Je n’attendais que ça. J’entrai à mon tour dans la baignoire. Florence dirigea le jet vers mon buste. L’eau était réglée sur une température exquise ; je pris le flacon de gel, en fit couler un peu dans ma main et commençai à le faire mousser. Mes mains se portèrent vers ses seins. Visiblement elle appréciait ce qui me donna confiance. Mes bras firent le tour de son corps, autant pour lui savonner le dos que pour l’attirer vers moi. Nos bustes se touchèrent et nous nous embrassâmes. Elle replaça la pomme de douche sur son support et prit, elle aussi, un peu de gel dans les mains. Toujours étroitement enlacées, elle entreprit de me savonner. C’était surtout le frottement de nos corps qui créait la mousse. Je sentis sa main se diriger vers mon entrejambe. Je ne fus pas surprise, j’aurais même été déçue si nos ablutions n’avaient pas évolué de la sorte.

Évidemment, je fis comme elle et rapidement ce savonnage se transforma vite en masturbation mutuelle. L’eau qui coulait sur nos corps avait fait disparaître les bulles quand, avec un synchronisme parfait, chacune eut un orgasme sous les caresses de l’autre. Je revois encore le magnifique sourire qu’elle me fit quand ce fut fini.

La douche aussi était finie et après nous être séchées rapidement je l’ai accompagnée dans sa chambre. De la commode, elle tira une culotte brésilienne blanche qu’elle enfila aussitôt et qui lui allait à ravir. Elle mettait ses formes et son bronzage en valeur. Elle chercha quelques instants dans le placard et sortit une robe légère mais habillée.



Elle sortit un string de dentelle noire qu’elle me tendit.



Je n’avais jamais eu ni de string ni même de sous-vêtement noir. Je tendis la main et j’attrapai la sienne pour nous rapprocher. Un nouveau long baiser s’en suivit.





Quelques minutes plus tard nous étions dans sa voiture, en route pour le restaurant. Le trajet fut silencieux. Arrivées sur place, nous vîmes que mes parents et son mari avaient déjà pris place en terrasse. À notre vue, ils firent de grands gestes pour attirer notre attention. D’un air joyeux, Florence leur fit également un signe qui signifiait qu’elle cherchait une place de stationnement. Ce qu’elle marmonna à ce moment a contredit son apparente bonne humeur :



Je gardai le silence mais je pensais la même chose qu’elle.

Les rues étaient encombrées et il nous fut impossible de nous garer près du restaurant. En quittant la voiture Florence me prit par la taille.



Pour toute réponse je me plaçai devant elle, pris son visage entre mes mains et lui donnai un fougueux baiser qu’elle ne fit rien pour éviter ou pour écourter. Lorsqu’il prit fin, je vis quelques regards fixés sur nous avec des expressions diverses mais cela m’indifférait.



Son sourire fut sa seule réponse. Nous-nous dirigeâmes vers le restaurant. Elle avait repris son rôle d’épouse modèle et moi celui de fille de bonne famille, personne ne s’est douté de quoi que ce soit.




Ces vacances avaient pris un tour totalement inattendu. Notre relation est vite devenue très charnelle. Florence et moi faisons l’amour dès que l’occasion se présentait, c’est à dire tous les jours ou presque car nous ne manquions pas d’imagination pour les créer. Elle m’apprit beaucoup de choses sur les façons de se donner du plaisir entre femmes.




Le jour du retour vers Paris approchait et je savais qu’une fois rentrées tout serait plus difficile entre Florence et moi. J’en étais triste. Ces vacances qui débutaient si mal avaient finalement marqué ma vie à jamais. Une idée me trottait dans la tête depuis longtemps. L’occasion me semblait appropriée ; cela marquerait la fin de cette magnifique période par un autre souvenir inoubliable.

C’est ainsi que j’ai demandé à Florence de me déflorer. Cela l’a profondément touchée. Elle m’a tout de suite promis qu’elle attendrait un moment propice et qu’elle ferait du mieux qu’elle pourrait.

Cette fois c’était elle qui était intimidée.


La veille du retour les hommes voulurent aller laver leurs voitures, faire les pleins et les niveaux. Ma mère, qui voulait faire quelques achats, les accompagna. J’ai entendu les voitures partir et Florence est entrée dans ma chambre dans la minute suivante.

Elle a été très douce. Après un long cunnilingus, elle m’embrassa en me masturbant. Son index et son majeur m’ont pénétrée au moment où j’ai joui. Je n’ai ressenti aucune douleur, que du plaisir. Je l’ai regardée avec reconnaissance et, dans le clair obscur, je l’ai vue se lécher les doigts.




Après le retour nous avons continué à nous voir mais la vie parisienne avait un peu brisé le charme. La promiscuité de la villa, l’oisiveté des vacances et les tenues légères de l’été facilitaient bien des choses. Elle n’habitait pas tout près de chez moi et il me fallait toujours attendre d’être seule pour lui téléphoner et à chaque fois inventer de nouveaux subterfuges pour aller la retrouver.


La rentrée est vite arrivée, je suis retournée au lycée. Dans le même temps, elle a trouvé un travail ; nos rencontres se sont encore espacées. Je sentais que notre relation s’étiolait. J’étais triste mais j’avais toujours su que cela ne pourrait pas durer.


Pendant une dizaine de jours, je ne suis plus arrivée à la joindre. C’est elle qui m’a téléphoné. Ce fut la seule fois. Elle savait à peu près quand j’étais seule chez moi mais, pour ne pas éveiller les soupçons, il était convenu que, sauf urgence, c’était toujours moi qui l’appelais. Si elle était tombée sur ma mère elle aurait prétexté un simple coup de fil de courtoisie.

Florence voulait qu’on se voie dès le lendemain. Au son de sa voix je sentis qu’il se passait quelque chose.

Ce rendez-vous fut le dernier. Elle venait de rencontrer une fille, une espagnole de passage à Paris. Cette fille rentrait chez elle le surlendemain et Florence plaquait tout pour la suivre. Elle me demandait de garder le silence jusque-là.


J’étais touchée qu’elle n’ait pas voulu disparaître sans me donner d’explication.


Nous fîmes l’amour une dernière fois. Après tout elle l’avait fait avec l’Espagnole avant de rompre avec moi, elle pouvait bien le faire avec moi avant de partir avec elle.

Je la quittai en lui promettant de ne rien dire. De toute façon, comment aurais-je expliqué avoir eu connaissance de ses projets ? Je n’étais pas censée avoir eu de contact avec elle depuis que nous étions revenues.


Dans les jours qui suivirent, j’entendis effectivement mes parents parler de ce départ soudain. Mon père compatissait avec son ami et ma mère n’avait dans ses paroles que du mépris pour Florence. Cela me faisait mal. Heureusement cet événement cessa vite d’être le sujet de leurs conversations.


Pour ma part je l’imaginais filant le parfait amour avec une belle ibérique. J’étais heureuse pour elle.




Quelques semaines plus tard, j’ai rencontré une autre fille, prénommée Agnès, avec qui je vivais une vraie histoire d’amour. J’étais toujours dans le secret et pour mes parents, elle n’était qu’une nouvelle copine de lycée.

Un soir, alors que je rentrais de chez elle, ma mère me demanda si je me souvenais de Florence. J’étais surprise et intriguée par sa question. Je m’attendais à une nouvelle péripétie mais je restais tout de même sur mes gardes :



Ma mère m’agaçait prodigieusement à tergiverser ainsi. Où voulait-elle en venir ?



J’ai cru qu’elle avait appris ce qu’il y avait eu entre elle et moi ; j’ai pensé à son mépris pour l’homosexualité. J’ai pensé à ce que j’avais vécu avec Florence, à ce que j’étais en train de vivre avec Agnès. J’eus une réaction de provocation un peu vive.



J’ai senti mon cœur se déchirer. Je n’entendais plus rien. Je ne sais même pas si j’ai dit quelque chose. Je suis allée jusqu’à ma chambre comme une somnambule. Je me suis effondrée sur mon lit. J’ai pleuré longtemps, la tête enfouie sous l’oreiller pour ne pas qu’on m’entende.

Quand je n’ai plus eu de larmes, je me suis relevée et d’un tiroir de ma commode j’ai sorti un paréo vert et rouge dans les plis duquel était caché un string noir. Je les ai profondément humés avant de les ranger soigneusement en me jurant de ne jamais m’en séparer.


J’ai senti, ce soir-là, que pour moi rien ne serait plus jamais comme avant.


Mon enfance était finie.