n° 14313 | Fiche technique | 66400 caractères | 66400Temps de lecture estimé : 38 mn | 07/03/11 |
Résumé: William est timide avec les femmes. Pourtant, il trouve l'occasion de se mettre en couple | ||||
Critères: 69 pénétratio mélo | ||||
Auteur : Bertrand D Envoi mini-message |
(Orthographe de l’auteur)
William rentre chez lui en sifflotant, il est heureux. En ce moment il a de la chance, tout lui réussit.
Intérimaire dans une entreprise de métallurgie, le patron vient de lui proposer un CDI et par la même occasion, (lui a) dit combien il était satisfait de son travail et laissé entrevoir, à demi-mot, une promotion à condition qu’il persévère dans cette voie.
Quand il a été embauché, il y a près de deux ans, William n’avait son diplôme que depuis trois mois. Il est vrai que son curriculum vitae était correct : bac technique avec mention, BTS encore avec mention, ce n’est pas trop mal. Certes ses parents, de situation modeste, l’ont toujours soutenu et aidé, mais il doit surtout ces résultats à un travail acharné.
Il va téléphoner de suite la bonne nouvelle à son copain Jacques.
Jacques, c’est un véritable frère. Tous deux se sont connu au lycée, ont rapidement sympathisé et sont devenus des amis intimes. Football, quelques conneries, premières aventures amoureuses, des jeunes normaux. Sur le plan physique Jacques est beau garçon, grand, balès et une jolie gueule. À cela il faut ajouter un bagout terrible. William, bien bâti lui aussi, ne sait, par contre, pas trop comment aborder les filles.
Après le bac, Jacques, est allé habiter dans un vieil appartement que ses parents venaient d’acquérir. Il y avait beaucoup de travaux et il a demandé à son copain, de l’aider à remettre en état ce logis délabré. Ils ont passé tout l’été à travailler. À la rentrée, il lui a naturellement proposé de partager son nouveau domicile. Ce dernier a accepté avec joie, les loyers sont chers. Les bourses qu’il percevait et la petite somme que lui allouaient ses parents auraient été nettement insuffisantes pour vivre.
Ils ont obtenu tous deux leur BTS. Avec mention pour William, de justesse et surtout grâce à l’aide de son ami, pour Jacques. Il est vrai que ce dernier ne s’inquiétait pas pour trouver un emploi, son père étant patron d’une entreprise.
Quand William a enfin gagné sa vie, il a cherché un logement. Mais cela ne les empêchent pas de se retrouver le plus souvent possible, surtout pour sortir en boite.
L’annoncer à Jacques, oui, mais surtout à Nadia, sa nouvelle copine. Depuis trois mois, il a enfin déniché l’oiseau rare. Elle travaille dans la même entreprise que lui. Ils se sont connus, et appréciés. Pour une fois, il a osé la baratiner. Elle a accepté plusieurs fois de sortir avec lui, puis un soir, il l’a ramenée chez lui.
Aussi intimidés l’un que l’autre, ils ne savent pas comment commencer. Ils reprennent le baiser amorcé dans le noir un peu plus tôt. D’une main audacieuse, il tente de soulever sa jupe avec beaucoup de difficultés. C’est elle qui remonte le tissu. Il comprend qu’elle est prête à lui céder. Il entreprend de la déshabiller, mais devant sa maladresse, d’abord elle l’aide, puis préfère terminer seule.
Il est émerveillé devant ce corps dont il rêvait. Rapidement il se met dans la même tenue. Sa compagne allongée sur le lit, l’attend.
Ils reprennent le baiser, ses mains se posent sur les seins, les caressent doucement. Entre ses cuisses elle sent le désir puissant de son ami. Il le fait coulisser lentement le long de la fente. Cette friction contre le clitoris, procure une sensation merveilleuse à sa partenaire. Sans attendre d’autres caresses, elle saisit l’organe et le met en place. Obéissant à cette délicieuse invitation, il commence à la baiser. Un long moment il opère doucement ne voulant pas prendre trop vite son plaisir. Mais elle s’impatiente et demande à William, d’une voix implorante d’accélérer la cadence. Et ils partent simultanément dans un plaisir formidable.
Tous deux qui n’avaient pourtant pas beaucoup d’expérience amoureuse, sont arrivés, dès la première nuit, à une entente parfaite.
Elle est restée tout le week-end, puis est venue plusieurs soirs dans la semaine. Enfin, d’un commun accord, ils ont décidé de partager son logis. Depuis trois mois, ils vivent ensemble, heureux. Naturellement, Jacques a été immédiatement mis au courant.
Le week-end suivant, il les a invités au restaurant. William avait un peu peur du jugement de son ami. Mais celui-ci a immédiatement adopté Nadia.
Désormais tous deux se voient, un peu moins souvent, certes : le samedi, Jacques se retrouve seul pour ses sorties en boite. William a craint au début que ses rencontres fréquentes avec son ami, ne lassent sa compagne. Mais celle-ci accepte volontiers, elle n’a pas d’amie. D’ailleurs quand le téléphone sonne, c’est souvent elle qui répond à leur copain. William a beaucoup moins de soucis de ménage et trouve plus souvent le temps d’aller le soir à la bibliothèque consulter des ouvrages techniques. Il rentre tard et parfois il les retrouve en pleine discussion.
L’arrivée d’une troisième partenaire n’a pas changé les rapports entre les deux copains. William charrie souvent son ami lui demandant quand est-ce qu’il se décide, lui aussi, à se mettre en couple.
Un samedi Jacques a appelé William, l’invitant avec Nadia à déjeuner le lendemain.
Quand Nadia est rentrée, William lui a fait part de l’invitation. Il lui a dit qu’il était intrigué par les paroles de son ami : pourquoi se fâcheraient-ils ? Jacques a bien accepté Nadia, de même, lui est certain d’accepter la nouvelle compagne de son ami. Nadia n’a dit mot.
Le soir, ils ont fait l’amour. Nadia s’est révélée particulièrement tendre, a enlacé affectueusement William, après le plaisir. Il est merveilleusement heureux.
Le lendemain matin, William s’est levé, impatient de connaître la fille qui avait enfin convaincu Jacques de se mettre en couple, lui l’intransigeant célibataire.
Quand Jacques est venu leur ouvrir, William s’est écrié :
Jacques a commandé au traiteur un repas succulent et le vin assorti. Un peu crispé il a servi copieusement en vin son ami. À la fin du repas, ce dernier un peu éméché réclame à grands cris la venue de la nouvelle compagne.
Soudain, il s’arrête, regarde les deux autres. Ils sont là, debout, silencieux, crispés devant lui.
William s’est pris la tête entre les mains, cachant son visage. Pendant plusieurs minutes un silence de mort a régné dans la pièce. Puis il s’est dégagé, les yeux rouges.
Nadia est montée en voiture auprès de William. Elle a voulu s’expliquer, s’excuser mais d’un geste de la main il lui a imposé silence. Comme il s’en doutait, les valises étaient prêtes. Sans échanger un mot, Jacques les a prises, ils se sont séparés, sans baiser ni poignée de main.
Le lendemain, avec Nadia, ils se sont retrouvés au travail. Elle craignait cette rencontre. Mais William, un peu pâle, l’a embrassée comme à l’ordinaire.
Après quelques semaines de silence, Jacques l’a appelé pour l’inviter. Il a refusé. Pourtant quelques temps après, devant l’insistance de son ami, il a fini par accepter.
C’est avec une boule à l’estomac qu’il est allé chez eux. Mais devant leur gentillesse, il a cédé. Ils se sont quittés réconciliés. Maintenant ils ont repris une relation différente, plus réfléchie depuis qu’il y a Nadia entre eux.
Un week-end ils lui ont annoncé qu’ils allaient régulariser leur union, se marier.
Le mariage a eu lieu quelques mois plus tard. William leur a offert un somptueux cadeau. Son ami lui a indiqué qu’il avait invité la sœur d’une copine comme cavalière. Et elle est belle a-t-il ajouté.
La veille de la cérémonie, il est arrivé dans le village où habitent les parents de Nadia. Ceux-ci disposent d’une grande maison et peuvent loger les invités venus de l’extérieur. Le couple l’attendait lorsque sa voiture s’est arrêtée. Avec eux, une fille magnifique.
Ils s’embrassent, William sent contre lui un corps magnifique. Il aimerait bien prolonger ce moment.
Pendant le repas pris en famille, William a été placé à côté de Marie. Après quelques phrases banales, il apprend qu’elle est étudiante en sociologie. Belle et intelligente, ce serait la compagne idéale. Mais ne rêve pas, se dit-il, ce n’est que pour deux jours.
À la fin de la soirée, ils sont montés à leurs chambres situées côte à côte. William aurait bien aimé qu’elle soit commune. Avant de se séparer, Marie l’a embrassé sur les joues, avec beaucoup de chaleur. S’il avait osé, il l’aurait entraînée dans sa chambre.
Le mariage a été parfaitement réussi. William a apprécié la cérémonie, le repas, mais surtout la présence de Marie. Il se demande s’il n’en est pas amoureux.
Il faudra que je la revoie, pense-t-il
Quand ils rentrent très tard, après le bal, sa cavalière est saoule. Il doit l’aider pour monter l’escalier. C’est un régal de pouvoir la serrer dans ses bras. Arrivé à la chambre, il doit ouvrir lui-même la porte de sa chambre. Elle l’embrasse en marmonnant quelques paroles, puis se jette sur le lit. Il la déchausse, la débarrasse de sa robe, puis la glisse entre les draps. Il déplace les jambes, puis prend les épaules. Un mouvement involontaire et ses mains glissent sur les seins. Il s’attarde un instant, et c’est elle qui le saisit par le cou pour l’embrasser à pleine bouche. Alors là, plus d’hésitation.
Il se redresse et se dépouille rapidement. Elle en a profité pour quitter ses sous vêtements. Il comprend qu’elle avait simulé l’ivresse afin de mieux l’attirer dans ses bras.
Dès qu’il se retrouve devant ce corps magnifique il sent se développer une terrible érection. Marie aussi la perçoit. Elle pivote et vient d’entrée goûter à ce merveilleux pilier. Elle lui présente ainsi un morceau de roi orné d’une légère toison blonde. Sa compagne est déjà à l’œuvre, caressant puis absorbant son sexe. Il lui rend la politesse, glissant de la fente humide jusqu’au clitoris. Il sent inéluctablement monter en lui le plaisir. Il repousse la tête si généreuse, redresse sa compagne et présente l’outil qu’elle vient de lâcher devant un endroit plus adapté. Il s’enfonce dans un pot de miel. Les mains sur ses fesses, Marie l’immobilise un moment, craignant une fin trop rapide. Il est vraiment au paradis. Quand elle le sent un peu calmé, elle rend sa liberté à son étalon. Calmé, il la baratte un long moment suivant un rythme varié. C’est elle qui décide le moment de la conclusion. En quelques chevauchées rapides, ils parviennent simultanément au plaisir.
Il reste en elle, un long moment stupéfié du plaisir qu’il vient de ressentir. Elle le regarde en souriant, enchantée de le voir heureux.
Elle doit le pousser doucement afin qu’il la laisse se dégager pour aller dans la salle de bains. Étendu, les bras en croix, c’est le type même de l’homme comblé. Elle est revenue, s’est placée dans ses bras. Il l’a enlacée, émerveillé de connaître une telle félicitée.
Plusieurs fois dans la nuit, ils se sont unis.
Le lendemain matin, ils descendent pour le petit déjeuner. Ils ont la mine un peu fatiguée, ce qui amène un sourire chez les parents de Jacques.
Au moment de se séparer, il lui demande :
Ils s’embrassent. Déçu, William voit partir avec regret cette fille magnifique qui lui a donné tant de plaisir. Il en est tombé amoureux. Il interrogera les nouveaux mariés afin d’avoir ses coordonnées.
La lune de miel a duré quinze jours. Par des cartes postales ou des coups de fil, William a suivi les différentes étapes des tourtereaux. Il attend leur retour pour leur faire part de son bonheur et surtout se renseigner sur Marie.
Dès le lendemain de leur rentrée au bercail, William les a invités au restaurant.
Les retrouvailles ont été chaleureuses. Le couple craignait que leur union ne réveille les regrets de William. Mais au contraire, ils ont retrouvé un homme heureux. Il leur a fait part, sans s’appesantir, des merveilleux moments qu’il avait connu avec Marie.
À présent, William sait ce que c’est que la passion et comprend qu’avec Nadia, il était heureux, certes, mais ne l’aimait pas vraiment. C’est un bonheur qu’elle ait trouvé Jacques. Mais pour lui, il se sent à la fois émerveillé d’avoir connu une amante formidable, mais malheureux de ne pouvoir la retrouver. D’autre part elle lui a dit qu’elle avait un copain. Elle n’a pourtant pas hésité à le tromper, si cela n’est pas une preuve d’amour !
Comme d’ordinaire, le samedi matin, William va faire ses courses à l’hypermarché. Un monde fou, il faut faire la queue aux caisses. Il passe, règle quand soudain il entend qu’on l’appelle. Dans la file de la caisse, il voit Marie qui lui fait signe. Heureux de ce hasard, il retourne et parvient à lui parler malgré les clients qui sont avant elles.
Quelques minutes plus tard, ils tombent dans les bras dans les bras l’un de l’autre.
Elle s’éloigne, discute un moment au téléphone, son correspondant semble difficile à convaincre. Elle revient avec un sourire un peu crispé.
William se demande s’il ne rêve pas. Il l’a retrouvée, elle vient passer le week-end et elle a menti à son Jules. Vite il me faut tout préparer.
Elle est arrivée à deux heures et la fête a commencé. Toute l’après-midi, la nuit, ils se sont aimés. Le dimanche matin, vers onze heures ils ont émergé, follement heureux, mais fatigués.
Il a choisi celui dans lequel ils se réunissaient entre copains quand ils étaient en BTS. L’accueil est sympathique, il connaît le patron. Ce dernier, en les accueillant leur dit :
Tous deux se sont dirigés vers leur table. Marie, un peu en arrière, paraît contrariée.
Et il part rapidement sans regarder Marie.
William a cru recevoir un coup de poing dans l’estomac.
Complètement sonné, William est d’abord allé aux toilettes se mouiller le visage. Marie a couché avec Bernard pour deux cent euros ! Mais c’est une pute alors ! Ce n’est sûrement qu’un coup de bluff de sa part, pourtant il avait l’air sincère. Je vais essayer de la sonder, l’air de rien.
Il est revenu à la table, mais Marie n’y est plus. Pas de manteau, elle est partie. Il est allé voir le patron, lui a demandé si elle lui avait dit quelque chose.
Voila la raison pour laquelle elle ne voulait pas que je parle à Bernard. Et elle a préféré s’en aller plutôt que m’avouer ça et tenter de s’expliquer.
Rentré chez lui, il s’est effondré dans un fauteuil. Que je suis bête, comment Jacques aurait-il pu dénicher une fille aussi belle, aussi intelligente, et surtout aussi avenante avec quelqu’un qu’elle n’avait jamais vu. Pourquoi aurait-elle accepté de m’attirer même dans son lit, de coucher avec moi dès la première rencontre. C’est une pute ! Disons plutôt une call-girl. C’est pour me remercier, qu’ils me l’ont offert. Mais aujourd’hui, ce ne sont pas eux qui l’ont payée. Mais, je comprends son coup de fil hier matin, c’était pour se décommander, voila pourquoi elle semblait gênée lorsqu’elle est revenue. Et elle venue simplement pour que l’on passe deux jours ensemble, elle doit m’aimer. Si elle a renvoyé son client, elle n’aura pas son salaire. Il faudra qu’elle se justifie auprès de son Jules. Comment va-t-elle lui expliquer ce manque à gagner ?
De toute manière, demain je vais éclaircir ça avec Jacques et Nadia.
Le lendemain, au cours de la journée, il demande à Nadia :
Le soir il est donc allé chez ses copains.
Interloqués, Pierre et Marie le regardent.
Mais il était déjà sorti.
Il a décidé de lui écrire et de lui remettre la somme qu’elle avait perdue par sa faute. Il lui a fallu très longtemps pour parvenir à rédiger cette missive :
Marie,
J’ai été surpris quand je ne t’ai pas retrouvé samedi au restaurant. Je comprends la raison pour laquelle tu ne voulais pas que j’aille voir Bernard. C’est vrai il m’a parlé, mais je ne l’ai pas cru. Ton départ m’a malheureusement confirmé ce qu’il venait de me dire. J’aurais aimé que l’on en parle et j’aurais compris que tu l’avais peut-être fait parce qu’un jour tu étais coincée. Puis j’ai réalisé. Tu m’as dit que tu avais un homme jaloux. Vous partagez sûrement tes revenus. Samedi je t’ai fait perdre un client et de fait la somme que tu aurais gagnée. J’ai péché par ignorance, mais je ne voudrais pas te créer d’ennuis. Tu trouveras ci-jointe la somme dont tu as été privée. Je t’en prie, ne la refuse pas, je t’aime trop.
Et surtout, reviens-moi vite ! Je garde le souvenir des merveilleux moments que nous avons passés ensemble, et que tu as partagé, je l’espère.
William
Le lendemain matin, il remet la lettre à Nadia afin qu’elle la fasse parvenir à Marie. Il espère l’affaire réglée, mais au fond de lui, se sent coupable. Il aurait du essayer de la contacter sans la compromettre auprès de son souteneur.
Deux jours plus tard, Nadia lui remet une lettre cachetée. De la part de Marie lui dit-elle. Il cherche un coin tranquille et l’ouvre immédiatement.
William,
Tu as raison, je ne suis qu’une pute. Toutefois je n’ai pas de mec, je l’avais créé comme alibi. Mais je n’ai pas été payée pour le mariage, et d’entrée, tu m’as plu. Je te remercie pour la somme que tu m’as adressée. Tu ne peux pas comprendre pourquoi j’agis ainsi.
De toute manière, je ne veux plus te revoir. Mais moi aussi je garderai un excellent, mais très amer, souvenir de nos rencontres.
Marie
Cette lettre est très claire : elle ne veut plus me revoir. Toutefois je suis rassuré qu’elle ne soit pas sous la coupe d’un souteneur. Elle a accepté mon argent. Je ne puis comprendre les raisons de son comportement : c’est sûrement pour vivre, mais il y a d’autres moyens de gagner de l’argent. Je me suis bien débrouillé moi pour payer mes repas, mes vêtements, mes frais scolaires, mes loisirs.
Mais, nom de nom, réalise-t-il tout à coup, moi j’étais logé gratuitement ! Et mes parents me donnaient cent cinquante euros par mois ! Et pourtant je bouclais difficilement mon budget ! Comment aurait-elle pu faire autrement ? Au lieu de s’amuser les week-ends, elle travaille à sa manière, cela lui laisse le temps de bûcher dans la semaine. Que je suis con, et surtout salaud !
Quittant son lit, il a écrit aussitôt une autre lettre. Pour s’excuser d’avoir été si salaud, pour lui dire son amour. À trois heures du matin il a regagné sa couche, le texte rédigé mais ne lui donnant toutefois pas entière satisfaction.
Marie,
Je viens de recevoir ta lettre. Tout d’abord je veux te dire que je t’aime et ne peux me passer de toi. Je désire faire ma vie avec toi.
Je suis un salaud. Mais je croyais que tu étais sous la coupe d’un souteneur. Je comprends qu’il n’en était rien, que simplement tu fais ça afin de poursuivre tes études. J’ai été injuste car j’ai eu la chance d’avoir tous les atouts de mon côté alors que toi tu es toute seule.
Je t’en prie, pardonne-moi et reviens. Tu n’auras plus de problème de logement, nous vivrons ensemble. Je gagne suffisamment bien ma vie pour deux.
Marie, je t’aime, reviens-moi vite.
William
Le lendemain il remet la lettre à Nadia en lui demandant de la faire parvenir à Marie le plus rapidement possible.
Quand elle lira ça, elle comprendra que je regrette ce que je lui ai dit et surtout que je l’aime, se persuade-t-il.
Toute la semaine il a attendu une réponse. Nadia lui a dit que Marie avait déménagé et qu’elle n’avait plus de contact avec elle. Et elle lui a rendu la lettre.
Depuis un mois, William n’a plus goût à rien. Il est désespéré. Les deux femmes qu’il a aimé sont parties, l’une avec son meilleur copain, l’autre parce qu’il l’a chassée. Jacques et Nadia l’ont invité plusieurs fois, mais jamais il n’est retourné chez eux. Nadia est venue le relancer chez lui. Il lui a dit son désespoir. Elle l’a pris dans ses bras afin de le consoler. À ce moment là il a ressenti une envie terrible de ce corps qu’il connaît si bien. Il a préféré la repousser, non pour refuser son aide mais par crainte de craquer. Nadia a mal interprété son geste, est repartie déçue, pensant que William rejetait son assistance.
En réalité, le jour ou Nadia a reçu la lettre, elle l’a bien remise à Marie. Celle-ci l’a lue, puis l’a rendue à Nadia en lui disant :
Il est rentré chez lui en proie à des sentiments contradictoires. Marie me rejette totalement, ne voulant pas me devoir quoi que ce soit. Mais elle doit encore un peu penser à moi. Comment la retrouver et lui dire mon amour ?
Considérant que sa vie était foutue, un jour de cafard, il a même songé à se suicider.
Désormais, le soir il reste devant son ordinateur, ou rarement devant la télé. En dehors du travail, il ne voit plus personne. Même pas Jacques et Nadia. Il croise les voisins de l’immeuble, leur dit bonjour ou échange quelques paroles de politesse. Il passe pour un ours.
Un soir, à six heures, rentrant du travail, il voit une fillette assise sur le palier qui pleure doucement. La tristesse de la gamine le touche. Il lui demande :
C’est avec réticence que la fillette a accepté de le suivre. De suite il lui a tendu le téléphone afin qu’elle appelle sa mère. Il a fallu attendre un long moment. Enfin, elle a parlé avec elle, puis a tendu l’appareil à William.
La maman a expliqué à sa fille la situation afin de la rassurer.
William a toujours une grande diversité de coupe-faim : chocolat, fromage, yaourts, fruits, etc. Devant un tel choix Léa choisit du chocolat.
La fillette obéit. Ensuite il lui propose de jouer un peu sur son ordinateur. Pendant ce temps, il prépare un repas pour deux. Léa mange puis il la conduit se coucher dans une chambre, le temps que ta maman revienne lui a-t-il dit. Un moment après, il va voir, elle dort.
Il appelle l’hôpital afin de connaître dans quel service la maman a été admise, ainsi que le numéro de téléphone de sa chambre qu’il a immédiatement appelé.
La sonnerie a résonné longuement avant que quelqu’un ne réponde.
Puis le silence.
William se doutait qu’il devrait garder la petite, mais voulait confirmation et autorisation de la mère.
Le lendemain matin, il s’est levé vers sept heures, est allé réveiller Léa. Celle-ci a été perdue quelques instants avant de se souvenir des évènements. Il l’a fait déjeuner, elle s’est lavée toute seule et habillée.
Dans la journée, il n’a pu avoir la mère au téléphone. Il a appelé le service. L’infirmière qui a répondu lui a indiqué qu’il y avait bien fracture, qu’elle était en soins et qu’elle allait rester quelques jours hospitalisée.
Toute la journée il est inquiet. Il ne peut pas garder la fillette longtemps dans ces conditions. Elle a probablement un père. Et saura-t-elle rentrer et se débrouiller en l’attendant.
Quand il est arrivé, il a vainement tenté d’ouvrir sa porte. Il a sonné.
Léa a appelé son père. Elle lui a expliqué la situation. Puis elle a passé l’appareil à William.
Comme la veille, il s’occupe de la petite. Demain, ils iront ensemble voir la blessée.
La mère est surprise et surtout follement heureuse de voir sa fille. Elle a remercié William qui lui dit qu’ils ont contacté le père et que celui-ci viendra pour le week-end.
Le samedi matin, le papa est arrivé, Léa a sauté de joie. Il a remercié William puis ils sont allés en face chez eux.
Le dimanche soir, on sonne à la porte de William. Ce sont Léa et son père.
La petite, toute heureuse a retrouvé ses marques et s’est installée comme chez elle. Le mardi soir, à la sortie de l’école, tous deux sont allés chercher la malade.
La maman est heureuse de rentrer chez elle. Mais le bras immobilisé, il lui est difficile d’accomplir certaines tâches ménagères. Sa fille l’aidera du mieux qu’elle peut. William s’est offert pour la seconder.
Ainsi, toute la semaine, en rentrant du travail il est allé chez sa voisine, ne partant chez lui, qu’après le repas pris en commun. Béatrice, car maintenant les grands s’appellent par leur prénom, apprécie beaucoup cette aide. Léa a exigé que William et sa mère se tutoient, malgré la différence d’âge.
Le premier soir, la fillette est allée se coucher de bonne heure. Béatrice l’a accompagnée, est revenue en robe de chambre. William est resté un moment pour boire un café. Béatrice est venue le rejoindre sur le canapé et lui a expliqué sa situation familiale :
J’ai été foudroyée. Se retrouver seule, abandonnée après tant d’années ensemble. Il est vrai qu’à quarante ans, trouver une fille de vingt trois, au lieu d’une femme de trente cinq, c’est tentant.
Il est parti comme il me l’avait annoncé. J’ai eu une période difficile, j’ai essayé de ne pas montrer mon désespoir à ma fille. Son père vient régulièrement la chercher car il l’aime beaucoup et me verse une pension pour elle. Depuis, je n’ai plus connu d’homme, j’ai d’ailleurs abandonné la pilule qui me fait grossir.
Le dimanche suivant, le père est à nouveau venu chercher sa fille. Mais il a dit à sa femme qu’il ne pouvait la garder la semaine à cause de son travail. Il allait s’arranger pour la prendre samedi prochain et toute la semaine suivante pour les vacances de février, il se libèrerait.
William lui a promis d’aider sa femme, même lorsque sa fille ne serait pas là.
Le samedi suivant, Léa est venue dire au revoir à William.
Comme promis à la petite, William a continué d’aller chez Béatrice. Le premier soir, elle a été embêtée pour se dévêtir, d’ordinaire Léa l’aidait. Naturellement il s’est proposé. Toutefois, lorsqu’il a détaché le soutien-gorge et admiré le corps très appétissant de sa compagne, ses mains se sont attardées sur les épaules et les hanches. Se sentant tenté, il a préféré rentrer chez lui rapidement.
Le lendemain soir, c’est Béatrice qui est venu sonner à sa porte.
Il l’a suivie. Comme à l’ordinaire, il l’a secondé pour les tâches délicates. Ils ont partagé le repas. Le canapé les a accueillis pour regarder la télévision. La tête de Béatrice est venue s’appuyer sur son épaule.
Comme la veille, il a déboutonné la robe, dégrafé le soutien-gorge. Il a évité de poser ses mains sur les épaules. Mais brusquement, c’est elle qui a pivoté et il a eu contre son torse les seins de sa compagne. Pendant ce temps elle descendait la fermeture éclair de sa jupe qui tombait et révélait l’absence de culotte. Devant lui, ce corps nu, tentant qui s’offrait, il n’a pu résister.
Le prenant par la main, elle l’a entraîné dans sa chambre. Allongée nue sur le lit, elle s’est offerte malgré son bras immobilisé. C’est une femme épanouie qui lui offre le plaisir et pourtant, il ne l’a pas encore embrassée. Il se penche sur cette bouche tentante pendant que ses mains prennent connaissance des autres appâts. Ses lèvres abandonnent la bouche et descendent sur les seins puis le pubis de sa compagne. Les jambes écartées, elle s’offre. Il répond à cette demande muette et prodigue une caresse que Béatrice apprécie. Elle appuie de sa main libre sur la tête qui lui apporte tant de plaisir. Elle murmure une plainte qui va s’amplifiant. Et soudain elle l’appelle :
Obéissant, il la rejoint. Elle saisit le sexe et le met en place.
Ils ont mis longtemps avant de se décider à grimper au ciel.
Le lendemain soir il est allé directement chez sa voisine. Ils ont rapidement mangé puis sont allés s’aimer.
Apaisés, enlacés, ils ont parlé. Elle s’est étonnée qu’un jeune comme lui soit seul, sans même une visite féminine. Alors, il lui a conté toute son histoire.
Le lendemain soir, ils se retrouvent, comptant les trois jours qui leur restent avant le retour de Léa.
Le téléphone les a surpris pendant qu’ils parlaient au lit. C’était Léa en pleurs, qui demandait à sa mère de venir la chercher. Elle languissait et surtout la compagne de son père ne l’aimait pas, faisant toutes sortes de remarques désobligeantes.
La conversation a été interrompue. C’est le père qui a pris le téléphone.
Soudain, une voix a crié au loin.
La communication a été coupée. Béatrice affolée, veut partir de suite chercher Léa. William lui fait remarquer qu’elle ne connaît pas l’adresse, que le trajet sera long, et surtout qu’il lui faut aller travailler le lendemain matin. Mais il va prendre un RTT pour vendredi, qu’elle se débrouille pour trouver l’adresse. Il l’a prise dans ses bras et bercée longuement pour la consoler.
Le lendemain matin, il est parti au travail bien décidé à aller le lendemain récupérer Léa. Maintenant, ils vont être heureux tous les trois.
Le soir, il rentre le plus rapidement possible, passant chez lui déposer ses vêtements de travail. À peine le battant repoussé, il entend frapper. Béatrice doit être impatiente. Mais c’est Léa qui entre en courant et lui saute au cou.
En réalité, il est effondré. Pour la troisième fois, le bonheur lui échappe. Il réalise soudain que si Béatrice lui envoie la petite, c’est pour éviter tout impair. Il ne va pas se précipiter chez elle comme il en avait l’intention.
La petite retrouve ses marques, va au frigo, s’installe. Elle dit à William :
On a frappé à la porte pendant qu’ils parlaient. Béatrice est entrée, la mine un peu crispée.
Depuis quelque temps, William avait négligé Jacques et Nadia. Il ne voyait son amie qu’au travail, mais parlaient peu. Après le départ de Béatrice et de Léa, il leur téléphone pour prendre des nouvelles. Naturellement, ils ont été heureux de le voir sortir de son isolement.
À son coup de sonnette, il a été accueilli par Nadia qui lui a sauté au cou. Jacques est arrivé derrière, souriant.
Désormais William a repris une vie plus conviviale. Il a très souvent la visite de Léa qui le considère un peu comme un grand frère. Ses parents sont devenus de véritables amis.
Quelques mois plus tard, un samedi, ils l’ont invité à déjeuner. Quand il a sonné, c’est Léa qui est venue lui ouvrir et lui a sauté au cou.
Elle l’a pris par la main et entraîné vers la salle à manger. Son papa et sa maman l’attendaient en souriant.
William les a félicité. Le couple est souriant, détendu. Leur bonheur est éclatant. William comprend combien il s’était trompé quand il imaginait se lier avec Béatrice.
Après le repas, Léa et son père sont descendus jouer dans le square au bas de l’immeuble. William s’est levé pour rentrer chez lui. Sur le pas de la porte, il s’est retourné, Béatrice était derrière lui.
Il est rentré chez lui interloqué. Il n’avait pas calculé, mais la date de conception correspond au moment où il a eu des rapports avec Béatrice et ils n’ont pris aucune précaution. Heureusement, son mari est rentré immédiatement après. Mais comme lui a dit Béatrice, qui est le père ? De toute manière, il n’y aura pas de problème, personne n’étant au courant de leurs rapports.
À l’entreprise, Nadia ne vient plus travailler, elle va bientôt accoucher.
Et un soir, vers onze heures, le téléphone sonne. C’est Jacques. Une petite Sonia vient de naître. Tout s’est bien passé, la mère et l’enfant vont bien. Naturellement, le lendemain en finissant de travailler, William s’est précipité à la clinique avec fleurs et chocolats.
Deux mois plus tard, c’est Léa qui est venu lui annoncer qu’elle avait un petit frère Fabien.
Ces deux naissances ont donné un coup de blues à William. Tous ses amis sont établis et lui est toujours seul. Il a bientôt trente ans, ne sort plus que rarement. Il n’a plus amené de fille chez lui.
Maintenant, il a de très bons rapports avec ses voisins. Entraîné par Léa, il va voir le petit Fabien. Il l’aime bien, le regarde soigneusement cherchant une ressemblance. Quand il l’examine, Béatrice sourit ironiquement. Peut-être est-ce son fils.
William est fréquemment invité par Jacques et Nadia. Il adore Sonia, pensant qu’elle aurait pu être sa fille si Nadia était resté avec lui. Bien qu’âgée de six mois, elle lui sourit, semble le reconnaître.
Quelques mois plus tard, bien que non pratiquants, le couple a décidé de faire baptiser la fillette. C’est pour faire plaisir aux parents de Nadia. Ils ont décidé que William serait le parrain.
Comme pour le mariage, il est parti la veille pour loger chez les parents. La même chambre lui a été attribuée, il se retrouve bien seul dans ce lit où il a connu l’amour.
Le lendemain matin, la cérémonie a lieu après la messe dominicale. Le curé, qui a connu Nadia petite, les reçoit et félicite la mère. La marraine arrive un peu en retard, vient se placer à côté de William.
Il manque avoir un malaise. C’est Marie qui vient de prendre le bébé dans ses bras.
Pendant la cérémonie, il prend le cierge qu’on lui tend, répond comme prévu, oui, aux questions du prêtre. Mais en réalité, il ne participe pas à la cérémonie. Son air un peu perdu est considéré comme la prise en considération de la responsabilité qui lui échoue. Même les flashs des photos ne le font pas retomber de son nuage. Il signe le registre qu’on lui tend ignorant la raison de son paraphe.
Ce n’est que sur le perron de l’église, au soleil éclatant qu’il reprend ses esprits. Il ne rêve pas, c’est elle qui est là, comme pour le mariage. Il va pouvoir lui parler, lui dire tout son amour.
Elle monte dans la voiture de Jacques sans qu’il puisse lui adresser la parole.
Heureusement, pendant le repas, je pourrai la voir. Mais, il se retrouve placé très loin de Marie. Il la dévore des yeux, mais elle ne lui jette pas un regard.
Il chipote dans son assiette, négligeant les plats succulents qu’on lui sert. Même les vins capiteux ne trouvent grâce auprès de lui.
À la fin des agapes, les invités se lèvent pour se dégourdir les jambes. Il en profite pour se diriger vers Marie. Mais elle quitte sa chaise et s’éloigne ostensiblement.
Décidé à jouer son va tout, il la suit, la rattrape, lui prend le bras. Elle se tourne brusquement.
Il la lâche, repart vers sa voiture. Puis, sans même dire au revoir à ses amis, il démarre.
En rentrant de promener, Léa vient dire bonjour à son ami qu’elle n’a pas vu depuis trois jours. Comme à l’ordinaire elle frappe et entre sans attendre d’autorisation. Directement elle va vers la salle de séjour. William est étendu par terre, sans connaissance, une bouteille de vodka renversée, des médicaments près de lui. Affolée, la petite part en courant prévenir ses parents.
Quand ces derniers le voient dans cet état, ils essaient de le réveiller. Mais en vain, il est toujours sans connaissance, son cœur bat faiblement. Ils appellent vite le SAMU, expliquant l’état dans lequel se trouve William. La personne qui leur répond leur dit qu’elle envoie un médecin.
Une heure plus tard, William est en salle de réanimation. Béatrice l’a accompagné jusqu’à l’hôpital, mais l’interne lui dit qu’on pourra se prononcer qu’en fin de soirée. Elle rentre chez elle.
Une heure plus tard, la sonnerie ininterrompue à la porte, affole ses amis craignant qu’on vienne leur annoncer une issue fatale. Mais ce n’est qu’une jeune femme en pleurs.
Marie a attendu longtemps. Enfin, une infirmière est venue lui dire qu’il était hors de danger, mais qu’on ne pourrait le voir que dans deux jours.
Elle est là le surlendemain, attendant avec impatience l’autorisation du docteur pour lui rendre visite.
Dans la chambre deux patients, William est près de la baie vitrée. La lumière fait ressortir son visage blafard. Un discret bonjour à l’autre personne, un pas vers son ami. Ce dernier, le regard fixe ne semble pas la voir. Elle reste un instant silencieuse puis lui demande :
Il a fermé les yeux. À aucun moment il ne l’a regardée, comme si elle n’existait pas. Elle comprend qu’il est inutile d’insister, sort discrètement.
Dans le couloir elle éclate en sanglots. C’est fini, il ne voudra plus de moi, que j’ai été conne !
Jacques et Nadia sont venus en fin de soirée. William les a accueilli avec beaucoup de plaisir. D’autant qu’ils avaient amené Sonia. Mais, est-ce le lieu ou bien son visage émacié, elle ne lui a pas souri. Ils ont discuté un moment, mais aucun n’a osé parler de son accident ni de Marie. Le sujet est trop délicat, et pourtant tous auraient voulu éclaircir les raisons du comportement de cette dernière.
La sortie de William est prévue pour vendredi. Ses amis lui ont proposé de venir le chercher en fin de journée. Il a accepté volontiers.
Bien que son départ ne soit prévu qu’assez tard, dès la fin du déjeuner, il s’est préparé et attend impatient dans un fauteuil. Vers quatre heures, la porte s’ouvre et Marie entre.
Le pas hésitant, il la suit, saluant au passage les infirmières. Elle veut l’aider, mais il refuse son bras.
Elle lui a ouvert la portière de la voiture, l’a raccompagné chez lui. Il a du s’accrocher à la rampe, refusant toujours son assistance. Ils sont entrés dans l’appartement, se sont débarrassés. Quelques secondes plus tard, on a frappé et la porte s’est ouverte, Léa est entré en trombe. Elle a sauté au cou de William.
Elle est sortie, sans jeter un regard à Marie.
William a remis un peu d’ordre dans son appartement. Hésitante, sa compagne ne savait comment s’occuper.
Ils ont partagé une salade et une omelette, dans un silence complet. Il y avait une très grande tension entre eux, elle aurait voulu s’expliquer, mais sentait que cela risquait d’amener dispute et rupture.
Il a regagné sa chambre, lui indiquant la deuxième. Elle avait espéré qu’il l’accepterait à son coté.
Le lendemain matin, chacun s’est occupé indépendamment de l’autre. Marie a préparé le déjeuner. Léa est venue. Aussitôt William s’est métamorphosé. Volubile, il a demandé à la fillette des nouvelles de son frère, de l’école. Et la gosse expliquait avec beaucoup d’entrain. C’est Béatrice qui est venu chercher sa fille.
Le repas s’est déroulé en silence. Marie n’a pas osé dire un mot, mais à un moment elle a été obligée d’essuyer deux larmes qui perlaient au coin de paupières. Après le café, il est allé s’installer dans le canapé.
Elle est venue auprès de lui et après quelques instants, s’est décidée à parler :
Quand ma sœur m’a parlé du mariage, j’ai accepté volontiers, d’autant que Nadia m’avait parlé de toi en termes très chaleureux. Quand je t’ai vu, j’ai compris qu’elle ne m’avait pas menti et que, d’autre part, tu avais l’air de m’apprécier. Ce week-end là a été formidable pour moi. Mais je t’ai refusé mon adresse car je préparais un contrôle en fac. Je savais pouvoir te retrouver par Nadia.
Ce n’est pas un hasard si je t’ai rencontré à l’hypermarché, Nadia te l’a d’ailleurs déjà dit. Le dimanche à midi, quand nous sommes allés au restaurant, j’ai paniqué quand j’ai vu Bernard. Je savais qu’il allait te parler de ce qui s’était passé entre nous et que tu me considèrerais comme une pute. Alors, j’ai fui.
Mais, en réalité, Bernard n’est pas un salaud, il m’a dépannée. Un soir, j’étais chez une copine pour lui raconter mes malheurs : il me fallait payer mon loyer et il me manquait 180 euros. Bernard était là et a vu ma détresse. Il m’a offert de me raccompagner. Sur le trajet, il s’est arrêté un instant devant un distributeur de billets. Nous sommes arrivés chez moi, il est monté. Il m’a tendu deux cent euros. J’en avais un besoin urgent, mais n’osais les prendre sachant que je ne pourrai pas le rembourser. Je le lui ai dit. Écoute, m’a-t-il répondu, passons le week-end ensemble et ce sera réglé. Il espérait sûrement amorcer une liaison durable, pas me baiser. Mais, j’ai fait la pute. Puisque tu m’as payé, lui ai-je dit, je suis à ta disposition. Il en a profité et nous avons passé un bon week-end. Mais le dimanche soir, je l’ai informé que tout était terminé. J’avais rempli mon contrat. Croyant m’avoir séduite, il l’a très mal pris, me considérant comme une fille tarifée.
Tu connais la suite. J’étais en colère contre le fait que tu m’aies fait parvenir deux cents euros. Toi aussi tu me considérais comme une pute qui entretenait un souteneur. Ça, je ne te l’ai pas pardonné. Pour le baptême, je voulais me venger, te blesser, t’amener à t’abaisser, me demander pardon. Mais tu es parti brutalement.
J’ai d’abord pensé que tu allais revenir et j’étais prête à cesser ce jeu stupide, te dire que moi aussi je t’aimais. J’ai attendu un long moment. Puis Nadia est venue me demander pourquoi tu étais parti. J’ai soudain compris que j’étais peut-être allée trop loin. Je t’ai appelé sur ton portable, pas de réponse. J’ai essayé à tout hasard sur ton téléphone fixe, rien. Alors là, je me suis inquiété me demandant où tu avais bien pu aller. J’ai décidé d’aller t’attendre chez toi, tu rentrerais obligatoirement.
J’ai trouvé ta porte ouverte, suis allée sonner chez tes voisins. Ils m’ont dit que tu avais tenté de te suicider, et que tu étais à l’hôpital. Tu peux imaginer combien j’étais effrayée, affolée des conséquences de mon comportement.
Je suis venu te voir, m’excuser, mais tu ne m’as pas écouté. Je suis allé voir Jacques et Nadia. Nous avons convenu que c’est moi qui irai te chercher. Et je t’ai proposé de régler ma dette.
Voila ce que je voulais te dire. Maintenant à toi de décider si je pars de suite ou reste jusqu’à demain soir.
Elle a parlé sans le regarder. Il est resté silencieux, les yeux fixés au loin. Prenant cette attitude pour un rejet, elle s’est levée, préparée pour partir.
Elle retourne s’asseoir auprès de lui. Ne sachant que faire, elle allume la télévision. Elle tombe sur un match de rugby du tournoi des six nations. Cela ne l’intéresse pas, mais William a les yeux fixés sur l’écran. Partie très disputée, la France malmenée réagit soudain et inscrit un essai splendide. Transformé par la suite. Tous les spectateurs sont debout, applaudissent. Elle se tourne vers William afin de connaître sa réaction devant cet exploit. Il a les yeux fermés et des larmes coulent le long de ses joues.
Alors, au risque de se faire rabrouer, avec son doigt elle essuie les larmes. Puis elle pose ses lèvres sur les siennes qui restent fermées. Lui saisissant la tête, elle viole sa bouche, le fait allonger sur le divan.
Il la laisse agir. Puis il craque, l’enlace, continuant à pleurer. Ils ont rejoint la chambre.
Marie a rempli son contrat avec beaucoup de conscience à la grande satisfaction de son client.
Le dimanche soir, elle s’est apprêtée à partir, son contrat terminé. Humblement il lui a demandé :
Il l’a enlacé et porté à nouveau sur le lit pour s’aimer encore.