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n° 14336Fiche technique14162 caractères14162
Temps de lecture estimé : 9 mn
25/03/11
Résumé:  Séverine, à quarante ans, se met à tromper son mari avec un homme qui lui propose certains jeux
Critères:  fh extracon collègues travail fsoumise hdomine voir fmast pénétratio confession -bourge
Auteur : Camille SaintSens  (Pour avoir des réactions sur mes écrits...)      Envoi mini-message
Séverine I

Je ne suis plus la même femme qu’il y a six mois. Paris avant et après Haussmann, pour parler comme mon architecte de mari, époux fidèle et aimant que je viens de tromper avec constance, ardeur et envie pendant six mois.


À l’heure où je vous écris, je ne sais encore si cette parenthèse est close. Je verrai selon la prochaine rencontre. Pour le moment, je savoure la joie dans laquelle me laisse cette aventure. Des clichés sûrement mais je me sens libérée, vivante, épanouie alors même que je viens de bafouer sans retenue les principes ayant soutenu mon éducation religieuse, morale, sexuelle. Une de mes demi-sœurs – suite à un décès, pas un divorce, vous pensez bien – est devenue carmélite, pour vous donner une idée. Il y a six mois, j’étais une femme de quarante ans, parfaitement définie par ces quelques mots : bourgeoise, catholique, prude, fidèle et sans folie. À la limite du terne. Depuis six mois, je me livre à la débauche et à la pornographie avec une joie pleine et entière.


Quelques jours avant cette rencontre, je fis une lecture qu’il est facile de voir, aujourd’hui, comme un signe avant-coureur de ce qui m’attendait. Quelques lignes prises dans une revue littéraire, l’extrait d’un livre à paraître. Je ne me souviens plus de la revue, de l’auteur, ou du livre. Seul me reste ce passage où l’auteur usait d’une métaphore pour dresser le portrait sévère d’une femme où je me reconnus tout de suite. Il décrivait une belle cuisine dans une maison de campagne, avec une fenêtre donnant sur un jardin entretenu et des rosiers fleuris, une batterie de casseroles en étain rétamé accrochées par ordre de taille, des tommettes anciennes et cirées au sol, un bouquet de fleurs sur la table et une belle commode normande pour ranger la vaisselle. Dans cette cuisine, devant la fenêtre, était posé un verre de lait avec quelques gouttes autour, sur le carrelage du plan de travail. L’auteur ne faisait pas de ces gouttes des tâches ou du désordre mais plutôt des parties intégrantes d’un décor maîtrisé, ordonné, agencé. Ainsi décrivait-il cette femme. Un monstre de contrôle qui ne laissait aucune place au hasard ou à l’imprévu. Le portrait se terminait par un puissant coup de vent qui, en faisant claquer les fenêtres, renversait le verre qui se brisait en mille morceaux. Je fus vexée par ce drôle de portrait.


Ces quelques lignes étaient la première fissure dans le barrage moral qui retenait mes envies et mes désirs profonds. Un homme allait, d’ici peu, agrandir cette fissure en brèche jusqu’à la rupture.



Après cette courte introduction, laissez-moi me présenter, même si cela a finalement peu d’importance car je sais bien que, en dernier recours, chacun imagine les personnages de romans à sa guise.


Je suis brune, avec des cheveux courts, de taille moyenne, avec des seins et des fesses généreux, ni maigre, ni forte. Je suis cadre supérieur dans une boîte importante. J’ai sous mes ordres une trentaine d’hommes et de femmes. J’ai de l’autorité et je suis respectée. Jusqu’à ce que je le rencontre, je n’avais jamais eu de problème avec mes subordonnés car je suis à l’écoute, attentive à chacun et d’un naturel pragmatique. De toute façon, à bien y regarder, il n’y a pas eu de conflit avec lui, avec Stéphane. Rien de plus qu’une étroite osmose sexuelle.


Je ne parlerais pas de beauté pour le décrire mais d’un charme bestial et puissant. Son odeur surtout me rendait folle. Un taureau montant ses génisses. J’aime mon mari mais avec cet homme, c’était physique, incontrôlable. Je pourrais écrire des lignes mais ce serait broder. Stéphane m’a puissamment subjuguée, voilà tout.


Il apparut un lundi, embauché en intérim par les ressources humaines pour pallier un congé maternité dans un autre service. Plus tard, il m’expliquera ne travailler qu’en intérim car ainsi, il changeait souvent de boîte et multipliait les rencontres comme la nôtre. Il y aurait eu de ma part une quelconque implication sentimentale dans notre histoire, j’aurais ressenti les piqûres de la jalousie à ce moment-là. Mais je m’égare. Reprenons le récit. Notre rencontre.


Elle eut lieu le midi de son premier jour. Nous nous retrouvâmes à la même table du réfectoire mais chacun à un bout. Il passa la moitié du repas à me regarder, à me dévisager d’un air entendu, comme s’il me connaissait déjà, comme s’il savait exactement comment les choses allaient se dérouler. Je vous l’accorde, ceci est facile à dire maintenant que je sais ce que cachait ce regard. Quoi qu’il en soit, je fus désarçonnée, moi qui ne baisse que rarement les yeux devant un homme. Son insistance, à la limite de l’indécence, me troubla pour le reste de l’après-midi.


Durant toute la première semaine, ce fut la même chose : le jeu du chat et de la souris entre ses yeux et les miens. Son regard était lourd, intense, déshabillant, envoûtant. Ses yeux étaient sombres et pleins d’assurance. Ce qui faisait son charme, c’est que derrière ses pupilles sombres se devinait un homme cultivé, intelligent, raffiné. Autre chose qu’un simple queutard compulsif. Autre chose qu’une libido mal contrôlée. Un certain raffinement, une certaine élégance. Le raffinement de la perversion, ai-je envie de dire à présent.


Une semaine après son arrivée, quand ses regards eurent effectué leur lent travail de sape, tout bascula. Stéphane vint s’asseoir en face de moi au restaurant de l’entreprise alors que nous étions les derniers ou presque à déjeuner. Est-ce le hasard qui le fit venir au réfectoire à ce moment ou bien surveillait-il d’une manière ou d’une autre mes allers et venues ? Il ne voulut jamais répondre à cette question, m’expliquant que c’était là un mystère nécessaire à son charme. Une fois assis en face de moi, alors que nous ne nous étions jamais parlé, il attaqua sans attendre.



Sa voix, son regard, son attitude me firent perdre mes moyens. Sa question, qui n’en était pas vraiment une, était une flèche qui se plantait en plein dans le mille. Je devins toute rouge.



Ma voix montrait plus d’émotion que d’exaspération. Je devins encore plus rouge mais ni de honte ou de colère. Un poing brûlant venait d’apparaître entre mes jambes croisées sous la table. Sa chaleur se répandait déjà dans mon corps. Je savais en mon for intérieur que j’étais dans l’incapacité la plus complète de lui résister.



On ne m’avait jamais parlé ainsi. On ne m’avait jamais frappée aussi juste avec si peu de mots. En quelques phrases, il m’avait tendue de désir. J’étais électrifiée, haletante. La rougeur de mon visage devait se voir à mille lieues à la ronde. Heureusement que le réfectoire était quasiment vide.



Il se leva sans finir son repas ou me jeter un regard. Il disparut du réfectoire, sûr de lui. Je finis mon plateau sans penser à rien. Je sentais juste mon cœur battre la chamade dans ma poitrine et une douce chaleur irradier depuis mon entrejambe. Je savais que j’allais le rejoindre. Après avoir débarrassé mon plateau, je pris les escaliers pour ne croiser personne et frappai à la porte du bureau inutilisé. Mes jambes étaient en coton. Il m’attendait derrière, assis dans un vieux fauteuil, à côté de cartons et de dossiers empilés.



Sans un mot, je m’exécutai.



Sans vraiment comprendre ce qui se passait, je mis les bras en l’air et fis deux tours sur moi-même. Mon string était trempé.



J’obéis sans opposer de résistance. Sa voix prolongeait ses regards. Un érotisme maîtrisé, une volonté à toute épreuve. Le frôlement du tissu sur mes bas puis sur la peau de mes fesses fit monter d’un cran mon excitation. Il regardait maintenant mes deux fesses rebondies avec le petit string en dentelle rose qui disparaissait entre.



Et là, crûment, il me palpa les fesses.



Je soupirai. Il posa son doigt sur la dentelle humide et caressa mon sexe à travers mon string.



Là, il fit un autre geste encore plus cru. Il posa son pouce sur mon anus et se mit à masser mes orifices de ses deux doigts avec une lenteur, une insistance consommées.



Mais mes protestations étaient vaines. J’étais conquise au-delà de toute mesure. Nous le savions tous les deux.



Je le fis sans un mot. Je lui offris mon sexe. Je voyais confusément devant moi tous les principes que je foulais : décence, fidélité, tempérance mais ils étaient inopérants.



Je poussais un nouveau soupir alors que son doigt s’enfouissait en moi. C’était un régal que cette façon qu’il avait de me traiter sans ménagement, de me parler ainsi.



Ses mots me brûlaient de plaisir. Il introduisit un second doigt. Il les tourna en moi, les sortit, me caressa le clitoris, le titillais du bout de la langue. Il faisait des merveilles. Je ruisselais. À un moment, après avoir sorti ses doigts de mon sexe, il se redressa et vint se coller contre mon dos. Son sexe tendu s’imprima contre ma cuisse. Il était dur comme du bois sous son pantalon. Stéphane me montra alors ses doigts luisants de mon plaisir.



Je fermai les yeux et ouvris la bouche pour effectuer ce geste bien plus cru que toutes mes précédentes pratiques amoureuses ou sexuelles. Il les poussa en moi. Je n’avais jamais goûté à mon sexe ou à ma cyprine. Ce goût un peu âpre, salé me plut immédiatement. Je me mis à lécher longuement ses doigts, m’abandonnant un peu plus à chaque coup de langue. Il recommença une fois, deux fois, trois fois l’aller retour entre mon sexe et ma bouche. J’en perdis pied. Il me fit jouir peu après, du bout de ses doigts.

L’orgasme fut tel que je dus me mordre les lèvres pour ne pas gémir trop fort. Il me fut impossible de penser à quoi que ce soit pendant une longue minute.


Pour ne rien vous cacher, je dois vois dire que, dans les secondes qui suivirent, je me sentis quelque peu honteuse de m’être ainsi abandonnée. Quelques secondes seulement, comme si je ressentais des scrupules pour la dernière fois. Les doux baisers que Stéphane déposa sur mon front et dans mon cou dissipèrent ma gêne.



Le reste de l’après-midi fut presque un calvaire pour moi tant j’étais excitée. Assise sur mon fauteuil de direction, nue sous mon tailleur, repensant sans cesse à ce quart d’heure passé avec Stéphane, je fus un modèle de non-productivité.


En rentrant chez moi, je fis une chose que je n’avais plus faite depuis les premières heures de mon adolescence : je me caressai avant que mon mari ne rentre de son travail. Mon orgasme fut encore plus puissant que le premier. C’était la première fois de ma vie que je jouissais deux fois dans la même journée.