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Un jet de bonheur

Dans le ciel noir, les éclairs tombent des nuages comme des poignards menaçants pour les baigneurs que nous sommes, mes deux amis et moi. Au-dessus de la piscine, les airs se balancent fougueusement, emmenés par la rage du tonnerre. C’est étonnant comme je me sens bien dans cette atmosphère de fin du monde. La pluie ricoche à la surface de l’eau, sans nous déranger.

J’ai envie de plus de chaleur, mon corps sent trop la fraîcheur, et désire la tiédeur du bassin voisin. Alors je change d’eau et vais dans la piscine chaude, celle dont le tour est orné de buses merveilleuses. D’abord les pieds, puis les mollets se détendent sous le massage. Je me sens molle. Je me sens bien. Le jet suivant est comme un éclair de plaisir. Approchée de lui en lui tournant le dos, je reviens bien vite en face de lui, dans un réflexe de surprise. Entre mes fesses, il s’est introduit dans mon intimité, avec une violence sensuelle. Une émotion érotique s’est soudainement emparée de mon ventre, avec une puissance inattendue. Alors je me tourne, et je m’offre à cette caresse si imprévue. J’écarte un peu les cuisses pour que l’eau s’insinue sans peine dans ma fente. L’envie de sexe me tire un soupir que je dois réprimer. À ma gauche, un homme jeune et beau, à ma droite, son père, un homme plus vieux, mais tout aussi séduisant. Je les regarde pour m’assurer qu’ils ne s’aperçoivent pas du plaisir que le jet de la piscine m’offre, dans une sublime masturbation.

Le plus âgé des hommes me sourit et me parle. Je n’ai qu’un souffle pour lui répondre, car là, entre mes jambes, le plaisir monte, et coupe ma voix. Comme une langue d’homme, l’eau fait vibrer mon clitoris et me fait tout entière trembler de bonheur. Le désir vainc les barrières de ma pudeur. Je crois que je vais jouir, ici, dans cette piscine publique, sous les yeux de ces deux hommes. Loin de moi était cette envie, loin de moi était cette idée, je voulais juste me détendre dans ces bains thermaux.

Mes seins se tendent par le charme de ce qui se passe entre mes jambes, ils durcissent de volupté. Un court instant, ma main les frôle. Leur pointe est si ferme, que j’ai le besoin de les masser vigoureusement. Je glisse ma main dans le décolleté de mon maillot, et je me caresse un peu, n’osant pas le geste qui me soulagerait. L’homme à côté me regarde d’un œil complice. Il vient de quitter cette buse et sait exactement où elle se dirige sur mon corps.

Immédiatement je me retourne, lâchant mon sein, pour ne plus entraîner de soupçons dans ma direction. Mais à nouveau, au milieu de ma croupe, le jet me fouille. J’adore cela… Je n’ai pas envie que cela s’arrête. Je me plaque contre le mur, pour qu’il s’engouffre un peu plus fort en moi. Ah oui, plus fort, qu’il me fasse encore plus de bien, qu’il me pénètre encore davantage. L’extase est proche. Je vais laisser échapper un cri de jouissance et peu importe si les hommes alentour le remarquent.

La jouissance qui bouillonne presque en moi, presque, fait déjà battre mon cœur. Mais soudain, s’allume la lumière qui nous ordonne de changer de buse. Et mon voisin, le fils, le plus jeune des deux, touche mon bras de son torse pour me remplacer à cette buse. Non, pas encore, j’ai envie de la satisfaction, je désire vraiment jouir. Je pourrais m’empaler sur ce garçon d’une trentaine d’années. Je pourrais le forcer à me conduire au bonheur. J’ai envie que ma paume, accidentellement, trouve son pénis… Le pénis d’un homme, quel miracle ! Quelle chose fantastique ! Pas le temps… je dois aller au massage suivant, celui qui triture le bas du dos.

Pliant mes genoux, j’essaie de positionner le jet aussi bien que l’était celui d’avant. Tous mes organes deviennent électriques et obsédés par Éros. Comme je voudrais que cet inconnu se faufile derrière moi, prenne mes hanches entre ses bras et me possède, d’un coup, sans aucune politesse, et sans préliminaires.

Je n’arrive pas à me défaire de mon désir, tout ce besoin de sexualité me brûle. Je me dirige dans les bulles du jacuzzi. Là-bas, je serai cachée, et je me toucherai autant que j’en ai envie. Le mouvement des vagues effleure ma poitrine. Je ferme les yeux et glisse ma main dans mon maillot de bain, sous l’eau. Je me caresse avec une tendresse sensuelle, et fais entrer un doigt en moi. L’envie d’un homme me torture sans merci. Besoin de son sexe au fond de moi, besoin de son aiguillon d’amour au milieu de ma chatte.

Mes pensées se choquent les unes aux autres, et s’emballent. Tout à coup, c’est ce fantasme, ancien, et culpabilisant qui me revient. L’envie d’une femme. L’envie de connaître ce que mon corps féminin peut éveiller de plaisir contre l’épiderme d’une autre femme. Apprendre son goût et son odeur, les murmures de son extase.

Près de moi, à quelques centimètres, je regarde une blonde somptueuse, dont la poitrine se balance au rythme des flots. Je la désire. Elle est belle, elle me sourit. Les piscines font toujours sourire les baigneurs… J’ai tant envie d’enlever mon maillot et de la libérer du sien pour presser mon corps contre le sien, et mélanger nos nudités, juste avant de nous faire l’amour. Ma main devient de plus en plus tendre à l’entrée de mon antre secret, et mes muscles intimes se contractent un peu, tant le désir est insupportable. Je l’imagine descendre sous l’eau, et poser sa bouche sur mon sexe pour m’apprendre, pour m’initier. Elle remonterait et choisirait de mordiller la pointe de mes seins pour se donner le temps de respirer à nouveau. Puis, elle coulerait encore, au milieu de moi. Sa langue, je ne fais que penser à sa langue… Son index violerait ma caverne intime me faisant frissonner.

Je ressors mon doigt, et agite mon petit bourgeon. C’est si bon… je suis en train de me donner du plaisir, à côté de cette femme dont je fais ma maîtresse dans mon esprit et personne ne le remarque. L’interdit m’excite prodigieusement. Ma main va de plus en plus vite entre mes jambes et soudain, je me cabre, l’orgasme arrive et me possède tout entière avec violence, me faisant avaler accidentellement une petite gorgée d’eau. Je tousse et je gémis en même temps.

L’eau, la proximité des autres corps à moitié nus, l’excitation de cette buse, et mes doigts habiles, tout cela vient de me faire jouir. Et j’en suis fourbue.

Soudain, mes amis me rejoignent…

Je dois sortir ma main de sa cachette langoureuse, et retrouver mes esprits. Mon ventre est plein de picotements. La masturbation en public est une révélation, je ne l’avais jamais fait, et ne m’attendais pas à ce bonheur.

Chaque découverte que me livre mon corps dans le plaisir est un cadeau de la nature… Quelle merveille de profiter des bains thermaux !