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n° 14368Fiche technique48727 caractères48727
Temps de lecture estimé : 27 mn
11/04/11
Résumé:  On a beau se croire clairvoyante, on est naïve et on succombe souvent à l'amour.
Critères:  fh amour vengeance fellation pénétratio fsodo init mélo -amourdram
Auteur : Bertrand d            Envoi mini-message
Marie Claire

Cette année l’été joue les prolongations. En ce samedi après-midi d’octobre, les promeneurs sont nombreux sur l’avenue. David et Hervé sont assis à la terrasse d’un café, en train de siroter un pastis en admirant les passantes. Ils s’amusent à noter les femmes en fonction de leurs attraits, jugeant si elles sont baisables ou non. Tout à coup en arrive une, sensationnelle. Belle, grande, fine, des seins pointus et un petit cul qui semble ferme. Par ailleurs, une jolie frimousse, un petit nez, des cheveux coupés courts qui vont bien avec des oreilles collées au crâne. Le tout emballé dans une robe légère, nettement au-dessus des genoux.



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David



Avec Hervé, nous avons élaboré tout un plan pour que je fasse connaissance avec cette fille sans éveiller ses soupçons. Comme convenu, un soir j’ai attendu Hervé à la fin de son boulot. Nous sommes restés à discuter, attendant la sortie de la belle. Quand elle est apparue, Hervé s’est approché d’elle :



Elle nous a examinés, méfiante : Hervé, elle le connaissait, mais son copain ?



Le contact est pris. Pour le reste, je suis agent immobilier, alors pas de problème pour monter un cas bien emberlificoté. Le lendemain à midi, j’ai remis mon dossier à Hervé. Pendant deux jours je n’ai pas eu de nouvelles. Puis, un soir en rentrant, mon téléphone a sonné.



Le cas est intéressant pour elle, possibilité d’accrocher un nouveau client. Est-ce qu’elle va me proposer un rendez-vous ?



Elle estime ne rien risquer dans un restaurant de cette classe. Et surtout, elle voit la possibilité de faire une bonne affaire. Cela me coûtera cher, mais tant pis, je me prends au jeu. J’ai réservé une table. Je suis arrivé à l’heure pile, le samedi, sapé sobre, correct. Naturellement, elle a eu le quart d’heure de retard habituel. Accueil poli, très respectueux, elle s’est détendue. Pendant le déjeuner, elle m’a expliqué les solutions auxquelles je pouvais prétendre. Innocemment, je lui ai posé quelques questions pièges. Elle m’a répondu en souriant, elle connaît son métier. À la fin du repas, elle m’a proposé :



C’est ainsi que j’ai pénétré chez elle pour la première fois. J’ai joué le monsieur gêné de déranger. Voyant mon attitude correcte, elle m’a mis à l’aise, puis longuement expliqué. Heureusement que je connaissais bien le cas que je lui avais posé, sinon j’aurais pu difficilement refuser une de ses propositions. Devant mes hésitations, mais me sentant accroché, elle m’a proposé de réfléchir, nous pourrions nous retrouver. Elle m’a offert café et petits gâteaux secs. Nous avons discuté livres, cinéma. Et c’est elle qui m’a proposé de nous revoir le samedi suivant, mais chez elle, elle me rendrait mon repas.


J’avais un pied dans son repaire. Le samedi suivant, nous avons repris le dossier. J’ai prétexté de nouvelles exigences du vendeur de l’appartement que je voulais acquérir, bref j’ai tergiversé. Elle n’a pas été fâchée. Au contraire, elle m’a avoué que c’était pour elle une occasion de parler à un homme sans arrière-pensée. L’après-midi s’est déroulé rapidement, à un moment je l’ai fait rire, ce qui est le principal dans la conquête des femmes. Nous nous sommes séparés mais j’ai obtenu la promesse que nous nous retrouverions le samedi suivant pour déjeuner.


Je l’ai invitée dans un restaurant correct. Nous avons discuté pendant tout le repas, de tout sauf de mon prêt. Elle m’a proposé de venir chez elle pour régler mon dossier. Elle m’a présenté les solutions possibles. J’ai prétexté que mes moyens ne me permettaient pas de réaliser cette opération. Je me suis excusé de l’avoir dérangée. Elle m’a dit que ce n’était pas grave, au contraire, elle était heureuse d’avoir trouvé un gentleman avec qui elle pouvait bavarder sereinement.


Au moment de nous quitter elle m’a proposé de se retrouver la semaine suivante. Deux week-ends de suite nous nous sommes retrouvés alternativement au restaurant ou chez elle. Mais nous avons toujours terminé l’après-midi dans son appartement. Elle m’a avoué qu’elle était heureuse d’avoir trouvé un homme si bien. Et m’a proposé de se tutoyer. J’ai accepté avec joie et en la quittant, elle m’a embrassé sur la joue.


Heureusement que dans la semaine je pouvais soulager ma libido avec Henriette, une copine avec qui nous échangeons de chaudes relations.


La semaine suivante, je lui ai téléphoné, j’ai prétexté des obligations familiales qui me retenaient tout le week-end. Marie était déçue. Je lui ai proposé de dîner le vendredi. Elle a hésité quelques secondes puis a accepté. Cela lui permettrait d’aller chez ses parents dès le samedi. Je suis allé la prendre et nous sommes allés au même restaurant que la fois précédente. Pendant le repas je lui ai proposé d’aller au cinéma. Elle a accepté. Je suis resté très sage et très correct. À la sortie je l’ai naturellement ramenée chez elle.



Pendant notre ascension au quatrième étage, la minuterie s’est éteinte. Elle s’est appuyée sur mon épaule, je l’ai maintenue par la taille. Arrivé devant la porte, elle m’a invité à entrer. J’avais toujours ma main sur sa hanche et elle ne protestait pas. La porte fermée, elle a pivoté, nous nous sommes retrouvés face à face. Elle a levé la tête, pour m’embrasser sur la joue, mais n’a pas terminé son geste. Devant son hésitation, je me suis incliné, nos lèvres se sont trouvées en contact. J’ai attendu quelques secondes, puis j’ai mouillé sa bouche. Elle l’a entrouverte, surprise de mon geste. Elle n’avait jamais embrassé. Ma langue s’est aventurée, la surprenant. Pourtant elle ne m’a pas repoussé, appréciant probablement ce baiser. C’est moi qui ai rompu.



Nous avons repris le baiser. J’ai pris sa tête entre mes mains, le lobe de ses oreilles était collé contre son cou. Je n’avais jamais vu ça. Puis je l’ai serrée contre moi, une main sur ses fesses. Elle a senti contre son ventre mon désir. Craignant qu’elle ne me rejette, c’est moi qui ai abandonné.



Je me suis retourné pour partir. Elle m’a saisi la main et sur le palier m’a embrassé comme elle venait de l’apprendre.



Cette fois-ci, elle est bien accrochée. Mais comme à la pêche, il ne faut pas ferrer trop fort, sinon on perd le poisson.


J’ai tiré la porte d’entrée de l’immeuble, doucement, comme Marie me l’a recommandé. Surtout ne pas faire de bruit afin de ne pas attirer l’attention des voisins, qu’ils ne se doutent de rien.


Ce soir, je suis venu avec une bonne bouteille. Elle m’a reçu très chaleureusement. Dès que la porte a été fermée, elle s’est approchée me tendant sa bouche. J’ai fait semblant d’hésiter, puis j’ai cédé. Et je lui ai prodigué un baiser de professionnel. C’est moi qui ai interrompu notre étreinte.



Nous avons partagé le repas en plaisantant. Nous étions tellement bien que nous n’avons pas vu passer l’heure, ou peut-être l’a-t-elle fait exprès, mais il était trop tard pour aller au cinéma. Nous allions rester la soirée ensemble. Et je devrais pouvoir avancer mes pions. Scénario classique, assis tous deux dans le canapé à regarder à la télé une production insipide. Aucun de nous ne s’intéresse à ce qui se déroule sur l’écran. Sa tête glisse sur mon épaule, Je passe mon bras derrière. Elle lève les yeux, nous nous embrassons. La position n’étant pas pratique, elle se penche vers moi, reprend le baiser. Ses seins s’écrasent sur ma poitrine, je la maintiens par les fesses. Après quelques minutes, elle cesse de m’embrasser.



Elle se colle contre moi, mon bras sur ses épaules, ma main descendant jusqu’au-dessus de son sein, sans le toucher. C’est elle qui appuie mes doigts dessus. Je frôle à peine le mamelon, glissant surtout sur la pointe qui s’érige. Sa respiration s’accélère, elle appuie plus fort ma main. Je saisis le tout et entreprends un massage sensuel. Ses lèvres viennent chercher les miennes. Dans le mouvement, son sein libre se pose dans mon autre main. Nous restons quelques minutes ainsi, puis brusquement elle se lève. Terminé pour aujourd’hui. Je suis peut-être allé un peu trop vite. Mais non, elle quitte corsage et soutien-gorge. Le spectacle est magnifique, elle est merveilleuse. Je m’allonge, elle se couche de dos à côté de moi. Ainsi je peux prendre en mains sa poitrine et lui donner beaucoup de plaisir, à entendre son souffle rapide au début, puis ses gémissements.


Je ne veux pas aller plus loin, c’est à elle de décider. Elle s’est libérée de mes mains, s’est redressée. Je me suis assis et elle est venue s’asseoir sur mes genoux, face à moi. J’ai repris mes baisers sur ses seins, mes mains se glissant sous sa jupe, l’enserrant, l’amenant à constater mon érection. Elle gémit sans arrêt, ses mains guidant ma tête. Mes doigts ont constaté l’humidité de sa culotte. Tous à coup elle s’est crispée, poussant un long gémissement : elle prenait son pied.


Surtout, ne pas se précipiter, lui laisser l’initiative. Elle se relève, sans un mot, remets son corsage à même la peau.



J’ai dit un mot magique. Je me lève, remets un peu d’ordre dans ma tenue, me dirige vers la porte. Elle me rattrape, tends les lèvres pour un baiser et me murmure doucement :



Je sors, tendu à l’extrême, j’ai envie de baiser n’importe quelle femme. Je ne tiens plus. Je vais appeler Henriette. Et cette dernière profitera de tout le désir que j’ai accumulé.


Ce soir, c’est avec un bouquet de fleurs que j’arrive chez Marie, c’est plus romantique. La porte n’est pas encore refermée que Marie est déjà pendue à mon cou. J’ai droit à un baiser brûlant. Je comprends que c’est aujourd’hui que je conclus. Le repas est liquidé très rapidement. Elle n’a pas soigné le menu comme les autres fois, une simple pizza et une glace. Quand elle bouge, je vois ses seins se balancer sous son corsage, elle a négligé le soutien-gorge. La jupe ample me permettra toutes les initiatives. À peine levés de table, elle m’amène sur le canapé, me fait asseoir. Le corsage vole au loin, et elle vient me chevaucher.

Nous avons repris au point où nous étions arrêtés la dernière fois, embrasser ses seins, mes mains partant en exploration sous la jupe. Surprise, pas de barrière, elle est sans culotte ! C’était une invitation à faire la révolution. Après quelques minutes, sa main glisse vers mon entrejambe. Elle tâte puis serre mon sexe.



Nous nous redressons, je quitte pantalon et caleçon. En me retournant, je la vois toute nue. Intimidée, elle avance sa main vers cette bête qui lui fait tant peur. Je m’assois, lui laissant l’initiative. Accroupie devant moi, elle prend l’objet en main, le frictionne faisant coulisser la peau du prépuce. Cette main innocente me provoque une érection terrible. Elle l’examine, puis caresse. Sa maladresse est divine, je crains à un moment d’éclater sur elle.



Elle me libère, s’assied. Je m’installe à genoux entre ses jambes que j’écarte. Un duvet châtain, non taillé, de la couleur de ses cheveux. Mets appétissant et je dois me retenir pour ne pas lui sauter dessus. Je reste une minute sans bouger, comme émerveillé.



Alors doucement je lisse cette douce fourrure. Puis un doigt en descendant accroche une petite aspérité. Marie sursaute. Du bout de l’ongle je gratte comme pour effacer ce supposé défaut. Elle commence à souffler plus rapidement. J’insiste un peu, puis pose mes lèvres. Elle est surprise. Tout d’abord j’embrasse, puis ma langue entre en action. Dans ce domaine-là je ne suis pas un novice. La respiration rapide se transforme en gémissements puis en petits cris. Pendant ce temps un doigt vient effleurer son intimité. Et je reçois en remerciement un épanchement important pendant que la suppliciée crie son bonheur. Je m’arrête, demandant d’un air innocent :



Elle se tait, regrettant d’avoir trop parlé.



Elle reste silencieuse, préoccupée. Je comprends qu’elle veut que je la baise, mais n’ose me le demander. Je ne veux pas lui proposer, je vais agir autrement.



Je simule quelques instants d’hésitation.



Nous reprenons tout le cycle que nous venons d’exécuter. Je finis de l’échauffer par un cunnilingus particulièrement réussi.



Je l’allonge, me place sur elle, prêt à la transpercer.



Elle me prend en main et me dispose. Alors très lentement, en l’embrassant, je force le passage. Un petit sursaut, elle me mord la lèvre, puis je m’enfonce dans ce ventre neuf. Quelques instants immobile, et calmement je me mets en branle. Je la sens se détendre, accepter sans trop de réticence ma présence en elle. Il faut longtemps avant qu’elle ne commence à réagir. Elle gémit, et ce n’est pas de douleur. Quand elle se crispe, je comprends que je ne pourrai pas la mener plus loin aujourd’hui. Alors, je me vide en elle.



Ça y est, j’ai baisé la vierge Marie. Pucelle à vingt-six ans ! C’est à peine croyable.

J’ai gagné mon pari, je l’ai certes dépucelée, mais en homme délicat. Elle se souviendra toujours de cette première fois.


La semaine suivante, je suis revenu. Elle m’a accueilli avec joie, elle attendait de connaître à nouveau le bonheur. Je l’ai fait progresser dans le domaine amoureux. Quand je l’ai eu léchée, je l’ai convaincue que, pour faciliter notre union, il vaudrait mieux que mon sexe soit lubrifié, de salive par exemple. Elle allait cracher dans ses mains afin de l’enduire.



Elle s’est penchée et m’a embouché. Certes, elle n’avait pas la technique de mes partenaires habituelles, mais ce n’était pas mal pour un début. Puis nous nous sommes unis. Le passage étant déjà ouvert, les organes bien graissés, la pénétration fut plus facile. Et rapidement s’éleva le murmure du plaisir. Quand je sentais monter la voix, je ralentissais. Et c’est elle qui m’appuyait sur les fesses pour que j’accélère. Et le dénouement a été beaucoup plus éclatant et bruyant que la première fois.



Et après un moment de répit, il a fallu remettre ça. D’elle-même elle est venue me sucer, croyant cette manœuvre indispensable avant chaque union.


Depuis trois mois, j’ai mes vendredis assurés. Pourtant, il faut que je me libère, mais c’est si bon, et surtout elle fait tout ce qu’elle peut pour me retenir. Elle parle souvent d’amour, de notre couple. La semaine dernière, lui tenant la tête à deux mains, j’ai éjaculé dans sa bouche. Écœurée, elle est allée cracher dans le lavabo.



Encore un pas de franchi. Le seul inconvénient c’est qu’elle me parle constamment d’amour, de se mettre en ménage… Il faut que je me dégage rapidement. Je pars en congé pour quinze jours. Ce soir, je vais mettre les choses au point : baiser d’accord, mais pas de sentiments. Comme à l’ordinaire, dès que je suis entré, elle m’a sauté dessus pour m’embrasser. Mais pourtant aujourd’hui elle ne m’a pas entraîné directement au lit.



Tout s’est mis à tourner autour de moi. Non, elle ne m’avait pas fait ça ! Et justement le jour où j’allais lui dire que je la quittais.



Ça y est, c’était dit. Un grand silence, les larmes coulent sur son visage, j’ai même un peu pitié d’elle, mais pas au point de me mettre en ménage, jamais de la vie.



Elle est belle, j’aurais bien aimé terminer son éducation, lui casser le cul. Il me faudrait encore une séance.



Et je l’ai quittée, sans la baiser. Dans quinze jours je lui casse le cul et je la plante.



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Je suis rentré cet après-midi de congé. Ce soir je vais la voir. Soit elle refuse, je n’aurai pas eu son dernier pucelage, tant pis, mais je serai tranquille. Si elle accepte, je profite d’elle, puis je me casse : ce sera plus délicat, mais elle en vaut le coup.


Marie m’attendait derrière la porte, toute nue. Ambiance romantique, elle avait mis des lumières douces, elle acceptait mes conditions. Pas question de repas. Nous sommes allés directement au lit. Elle a accepté toutes mes exigences, même quand je lui ai pris la tête à deux mains, caressant ses oreilles bizarres. Je me suis vidé dans sa gorge, elle a tout avalé. Après un moment de repos, nous avons baisé, encore mieux qu’à l’ordinaire, c’est vraiment un bon coup. Et elle a pris son pied. Mais je n’ai pas éjaculé, je me réserve pour le moment crucial.



Je la fais mettre à quatre pattes et après lui avoir bien enduit le cul, je m’enfonce lentement entre ses fesses avec beaucoup de précautions. Je suis correct tout de même. Elle s’est détendue, ma queue s’enfonce difficilement. Après un moment d’arrêt, je manœuvre un long moment avant de me vider dans ses intestins. À aucun moment elle n’a protesté, ni, bien sûr, exprimé de joie. Sa part de marché remplie, elle pense que j’accepte de rester avec elle, de vivre en couple. Elle se trompe vachement. Elle tient à arroser notre union, le champagne est au frais. Autant en profiter.



Heureuse, malgré son dépucelage, nous avons bu, puis elle m’a proposé de remettre ça. Pourquoi pas, pour la dernière fois, autant profiter de son cul tout neuf. Si elle n’avait pas été enceinte, j’aurais aimé la garder un peu plus longtemps, tant pis. Et après, je lui annonce que je la largue. Nous retournons au lit.


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Oh, ce que j’ai soif et mal au crâne ! Il est vrai qu’après une telle séance, ce n’est pas étonnant. Je me suis écroulé, je ne me souviens même plus comment on a fini. Elle est déjà levée, en train de me préparer mon petit déjeuner. Il faut reconnaître qu’elle est sensationnelle. Ça va être terrible quand je vais lui annoncer. Je ne l’entends pas, elle est probablement allée chercher des croissants. Je vais me doucher en l’attendant. Dans la salle de bain, pas de serviette, même pas de savonnette. Rien non plus dans les placards, que se passe-t-il ? Tout nu, je vais dans la cuisine. Impeccable, elle a déjà tout nettoyé. Ah, elle m’a laissé un petit mot sur la table, avec dans un vase un petit bouquet. Je le lis. Tout se met à tourner, je m’écroule sur une chaise, me pinçant, me mordant la lèvre pour savoir si je ne rêve pas :


Monsieur et madame Henri BOISSON, leur fils Jacques, ont la douleur de vous faire part du décès de leur fille et sœur, mademoiselle Marie Boisson, décédée accidentellement, Les obsèques auront lieu le 7 avril 2010 en l’église Saint-Pierre.


Ce n’est pas vrai ! Le 7 avril, c’était le mardi après Pâques quand nous étions au Sénégal avec Hervé. Ça va, j’ai compris, c’est une blague. Elle a voulu me faire peur, elle a fabriqué ça sur son ordinateur. Eh bien, tant mieux, au moins, l’affaire est réglée, tout est terminé entre nous. Mais je ne la comprends pas, elle a accepté de se laisser enculer cette nuit. En tout cas, je me tire. Je m’habille rapidement et vais à la porte. Fermée à clé. Porte blindée, trois serrures. Putain, comment je vais sortir ? Quatrième étage, pas moyen de s’échapper par la fenêtre. Je vais attendre, elle va probablement revenir. Sinon à dix heures je vais frapper, les voisins, qu’il ne fallait pas déranger, viendront et sauront que Marie est une pute.


J’ai attendu jusqu’à dix heures un quart. Puis à bout de nerfs, j’ai frappé, à coups de poings d’abord, puis à coups de pied. Il a fallu plus de dix minutes avant que quelqu’un ne se manifeste. À travers la porte, on me demande :



Pas de réponse, seulement des pas descendant l’escalier. J’espère qu’il va la trouver rapidement, j’ai rendez-vous avec Hervé pour déjeuner.



Il répète toujours la même chose. Je vais le leur dire et lui faire une bonne réputation.



Au moins ils seront au courant. Qu’est-ce qu’ils ont à discuter dehors, que font-ils ?



La discussion reprend à l’extérieur, personne ne répond plus à mes appels, j’espère que le frangin va bientôt arriver. Je lui expliquerai ce que je faisais avec sa sœur, il sera heureux ! Enfin, vers onze heures et demie, j’entends quelqu’un qui monte l’escalier rapidement.



Je vais lui rentrer dedans, lui casser la gueule. Enfin, les serrures claquent, la porte s’ouvre. Je bondis pour sortir et corriger le frère, mais c’est un colosse, genre rugbyman, un mètre quatre-vingt-dix, cent kilos. Je me calme, mais me retrouve poussé à l’intérieur, un groupe entre.



Je me demande si je deviens fou. Pourtant, cette nuit j’ai bien baisé Marie. Je la connais assez bien, et même j’ai touché ses oreilles si particulières. C’est un cauchemar !



Jugeant la situation impossible à expliquer, personne ne me croira, je décide de m’éclipser. Je commence à inventer une histoire justifiant ma présence, m’approche de la porte, et tout à coup je bondis. Je descends l’escalier quatre à quatre, débouche sur la rue. Et, sur le trottoir d’en face, Marie dans sa jolie robe courte. Elle m’appelle, me fait signe de la main. Ce n’est pas possible ! Je bondis…


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David traverse le boulevard, ignorant la circulation et se fait percuter par une voiture, effectuant un extraordinaire soleil. Ses poursuivants débouchent à ce moment-là de l’immeuble et ne peuvent qu’assister à l’accident. Toute la circulation s’est arrêtée, Jacques et les voisins s’approchent de David. Ils se penchent pour voir la nature des blessures. Et tous l’entendent murmurer :



Puis il retombe inerte. Le SAMU est arrivé rapidement. Avec beaucoup de précautions ils ont glissé le blessé dans une coque puis l’ont embarqué. Jacques a demandé à l’infirmier :



Ce dernier l’a regardé et a fait une moue inquiétante.


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Marie



David vient de partir. Je suis foudroyée, sonnée, bloquée, je reste assise sur son lit. Pour moi cette soirée était le véritable début de notre histoire d’amour. La venue d’un enfant renforcerait nos liens et il serait heureux de recevoir ce cadeau. Ce serait merveilleux, nous vivrions ensemble et tous les soirs nous pourrions nous aimer de toutes les manières qu’il m’a apprises.


Et puis le choc. Il ne m’aime pas, il profite simplement de moi, je ne suis même pas sa maîtresse, simplement sa putain. Et surtout sa proposition, que je renonce à lui ou bien que je lui cède ma dernière virginité. Il me prend pour une demeurée, n’importe comment il me plaquera après. Que j’ai été conne, moi qui me considérais comme intelligente, je suis en réalité une cruche. Plus conne qu’une midinette.


Depuis le premier baiser que j’ai posé sur sa joue, je rêvais de lui, me faisais mon cinéma. Et le plus terrible, c’est qu’il n’a jamais rien exigé, c’est moi qui me suis offerte, qui l’ai sollicité, qui me suis prostituée.


Se levant, elle va prendre son portable, mettre à jour son journal. Elle en tient un depuis qu’elle sait écrire. D’abord sur des cahiers, et maintenant sur ordinateur. Jusqu’à aujourd’hui, elle a couché tous les détails de leur relation, même les plus obscènes, a mentionné le plaisir qu’elle a ressenti. Ce soir, elle va continuer. Deux heures durant elle frappe, sans se relire. Combien elle avait été stupide d’agir ainsi alors qu’elle savait ce que cela avait coûté à Zig.


Il faut que je règle le problème calmement. Me faire avorter, hors de question, je ne peux pas, je me maudirai toute ma vie, je deviendrai folle en pensant à ça. Donner naissance à cet enfant ? Le vieux me rejettera, je ne pourrai pas l’élever, encore moins l’abandonner. Le mieux est de tout arrêter, ainsi je n’aurai plus de soucis.


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La musique du téléphone portable résonne plusieurs fois avant que la dormeuse ne réagisse. Elle repousse le bras de l’homme qu’elle a raccroché hier au soir en boite.



D’un seul coup, elle réagit, se redresse.



Trop tard, elle a raccroché. Mon dieu, elle va se tuer. Elle rappelle immédiatement, mais elle tombe sur la messagerie. Vite, Jacques, il est le plus près.



Cinquante kilomètres, je devrais y être dans une demi-heure.


Jacques prend sa voiture et fonce sur les routes secondaires. Peu de circulation, pas de danger d’accident. Quant aux limitations de vitesse ! Plus qu’une quinzaine de bornes et j’y suis, pourvu que ce ne soit pas trop tard. À cet instant son mobile sonne. Sans ralentir il décroche.



Instinctivement Jacques a levé le pied, freiné. C’est trop tard.



Plus besoin de se presser, c’est fini. Il faut prévenir Claire.



Quand il est arrivé au pied de l’immeuble, quelques personnes parlaient à voix basse. Sur la chaussée, une grosse trace de sang. Jacques est descendu de voiture, s’est approché. Le propriétaire, encore sur les lieux, l’a reconnu. Il lui a présenté ses condoléances, lui a dit qu’il ne comprenait pas, une jeune fille si tranquille…


Puis Jacques est passé au commissariat afin de connaître les circonstances exactes, et enfin à la morgue pour identifier le corps. C’est bien elle, encore en chemise de nuit, le crâne éclaté.



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Dans l’église une foule nombreuse assiste aux obsèques. Sa mère, hospitalisée, n’est pas venue. Puis la crémation a lieu en toute intimité. Claire voulait venir, mais son frère l’en a dissuadé. Il craignait un scandale pendant la cérémonie. Deux jours plus tard, il est rentré chez lui. Comme convenu, elle l’attendait.



Je me suis déshabillée, entièrement, devant maman et Marie.



Maman s’est effondrée sur sa chaise, Marie est partie dans sa chambre en pleurant. Je savais qu’elle y viendrait. Quand je l’ai vue, j’ai frappé au carreau, elle m’a d’abord donné des vêtements puis m’a préparé une valise. Elle a récupéré mon argent et m’a passé le sien. Je me suis débrouillée, j’ai avorté et même fait la pute auprès de vieux riches. J’ai repris mes études, je m’en suis sortie toute seule. Malheureusement, Marie n’a pas eu mon audace. Rappelle-toi : physiquement nous étions parfaitement semblables, de vraies jumelles, toujours habillées pareil, par force, jusqu’à notre majorité. Même toi parfois tu nous confondais. Nous en avons joué quelquefois. Mais par contre, nous avions des caractères totalement opposés. Tu te souviens, j’étais une peste, je rouspétais toujours, j’ai le caractère du vieux. Marie, comme maman, se soumettait sans rien dire. À présent, logiquement, s’il était moins con, il devrait regretter son comportement. Mais non, il se dit sûrement que Marie était folle. Toi, tu as osé lui désobéir en ne t’engageant pas dans l’armée, mais en allant en fac de droit. Est-ce que tu as récupéré l’ordinateur de Marie ?



Quelques instants plus tard apparaissait le journal de Marie.



Pendant plus d’une heure ils ont pris connaissance du journal. Ils se sont regardés, sont restés silencieux, anéantis.



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La police est venue enquêter pour connaître les circonstances exactes de l’accident de David. Tous les voisins et Jacques ont été d’accord pour l’expliquer : il a traversé comme un fou, sans regarder.


Jacques est reparti en voiture, s’est arrêté près d’un café. Claire est sortie, a pris place à ses côtés.