n° 14382 | Fiche technique | 25329 caractères | 25329Temps de lecture estimé : 16 mn | 01/05/11 |
Résumé: Une nuit, voire plus, avec deux hommes identiques, un désir né d'un vieux souvenir. | ||||
Critères: fhh copains fmast intermast fellation cunnilingu préservati pénétratio -fhh | ||||
Auteur : Toubab_7 (Coquin, câlin, malin) |
À l’époque, j’allais bravement vers mes 25 ans. Je m’appelais déjà Sarah et m’occupais d’un magasin de vêtements. J’étais encore célibataire – une habitude pour moi qui ai toujours alterné vie en couple de plusieurs mois et années de solitude.
Puisqu’une histoire érotique digne de ce nom commence par une description de la principale protagoniste, voilà de quoi satisfaire aux canons du genre : on me range dans la catégorie des « petites blondes rigolotes ». J’ai des cheveux mi-longs, des yeux bleus clairs, une jolie petite bouche et des joues dont la carnation blanche fait qu’elles rosissent à la moindre émotion. Dernière chose, qui est loin d’être un détail, j’ai le nez fin et long.
Pour ce qui est de mon corps, j’ai appris à l’apprécier grâce à mes amoureux successifs. Adolescente, j’avais l’impression d’être montée à l’envers : dans les magazines, les filles avaient de grosses poitrines et de petites fesses et moi j’avais l’inverse. J’ai un buste fin avec de petits seins pointus, délicats chapeaux chinois surmontés de larges mamelons roses pâles. À partir de mes hanches, mon corps s’évase et, si mon ventre est relativement plat, mes fesses sont larges et rebondies, bien campées sur des cuisses musclées et des mollets ronds. Enfin, pour les messieurs qui se poseraient la question, mon mont de Vénus arbore une fière toison ; joli buisson blond qui dessine un épais triangle au bas de mon ventre et dont la pointe parcourt tout mon entrejambe avant de se perdre dans le sillon de mon derrière. Autrement dit, pas d’épilation intégrale pour moi. Je suis une vraie blonde et je le montre.
Quand tout commence, cela fait seulement quelques mois que je suis responsable d’une petite boutique de vêtements pour hommes. Il n’y a qu’un pas-de-porte qui me sépare de Myriam, ma patronne : à elle les costumes de grandes marques et de grosses marges, à moi le sportswear du week-end des cadres élégants. Le pas-de-porte qui est entre nos deux magasins a été vendu et c’est une boutique spécialisée dans le thé qui s’ouvre à la place de l’ancien cabinet d’esthétique.
Au début, je n’ai pas compris qu’ils étaient deux.
Je reçois la visite de courtoisie du nouveau voisin. Un jeune homme plutôt mignon, une silhouette vraiment mince et une apparence tellement soignée qu’il doit probablement être gay. N’empêche qu’il est charmant, sympa et qu’il me propose même de m’offrir un thé et de venir me l’apporter dans l’après-midi. Je devine bien une intention commerciale là-dedans mais ça ne m’empêche pas d’accepter.
À l’heure dite, je le vois revenir chargé d’un petit plateau. En plus de la théière, il y a un petit gâteau.
Il s’en va en me laissant à ma dégustation et à mes réflexions. C’est étrange mais je me trompe rarement de prénom. C’est d’ailleurs un de mes atouts de vendeuse que de mémoriser très vite l’identité des clients et de pouvoir les appeler par leur nom dès la deuxième visite. Et en général, je m’en souviens d’autant mieux qu’ils sont mignons. Enfin, ma méprise n’a rien eu de dramatique : je ne me suis pas trompée de beaucoup et le beau Paul doit sûrement préférer les garçons. Vous en connaissez beaucoup, vous, des hétéros qui changent de tenue à la mi-journée ?
Je comprends qu’ils sont deux une dizaine de jours plus tard. Entre temps, je ne fais que passer devant leur vitrine quand je vais voir ma patronne, me contentant de lui adresser une salutation de la main. Je comprends tout, le soir où je me rends à la petite réception organisée pour fêter l’ouverture du magasin de thé. À peine arrivée, j’ai devant moi le même mec en deux exemplaires : Pierre et Paul. Des jumeaux. Des vrais jumeaux passés par la photocopie de Dame Nature. Ils s’amusent gentiment de mon erreur : ce n’est pas la première fois que ça leur arrive et ils vont même jusqu’à en jouer.
À partir de ce moment, nous sympathisons. Je me rends compte qu’il est vraiment dur de les différencier. Physique absolument identique, même voix, coupe de cheveux et style vestimentaire similaire. Il me semble que Paul est un peu plus timide que son frère. Mais ce n’est peut-être qu’une impression. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont tous deux charmants et que je prends vite l’habitude de passer les voir à la fermeture de mon magasin. Parfois, on va ensuite manger ensemble au restaurant ou boire un verre dans un bar.
Ce serait mentir que de prétendre que ces deux-là ne me font pas fantasmer tout de suite. Le soir même, une fois au creux de mon lit, des pensées coquines germent dans mon esprit, générant des images explicites où les jumeaux prennent soin de moi de la plus érotique des façons. Le genre d’images qui m’obligent à me faire du bien avec les mains.
Je ne me serais pas mise à fantasmer si le souvenir de mon dernier copain n’avait pas été si lointain. Surtout, les jumeaux ne m’auraient pas attirée sans ces deux petits garçons, eux aussi identiques, dont j’étais amoureuse à l’école primaire. Laurent et Etienne, mes chevaliers servants, m’étaient complètement dévoués. Et si notre amour était innocent, j’adorais me sentir ainsi princesse, centre de leurs moindres attentions. Avec Pierre et Paul, je retrouve cette place centrale et privilégiée. Quand nous sortons tous les trois, je suis LA fille et ils rivalisent pour m’être agréables.
Du fantasme à la réalité, il n’y a qu’un pas. Parfois un pas de géant. Aimer les choses du sexe et être délurée avec ses amants est une chose. Le faire avec deux hommes en même temps en est une autre. Jusqu’au printemps, ma tête ne cesse de me dire que c’est quelque chose qui ne se fait pas et qu’il me faut en choisir un – ce qui, au final, reviendrait à connaître quasi bibliquement l’autre. De son côté, mon corps se plaît à imaginer un homme doté de deux bouches, de quatre mains et de… oui, disons le : de deux membres gonflés de désir pour moi. Jusqu’au printemps, notre relation est de plus en plus complice bien qu’amicale. Régulièrement, le soir, je me fais cadeau d’un plaisir solitaire où mes jumeaux sont toujours présents. Ils sont d’autant plus présents que je suis sûre, désormais, que ni l’un ni l’autre n’est gay.
Le retour des beaux jours. Les premières chaleurs. Les tenues plus légères. Des regards appuyés qui me disent que je ne les laisse pas indifférents. Pierre commence à faire ouvertement son charmeur quand Paul, plus timide, se contente d’être charmant. Nous sortons de plus en plus souvent ensemble le samedi soir et, quand mon état ne me permet pas de prendre le volant, je dors dans leur appartement du centre ville, occupant la chambre de Pierre qui, lui, passe la nuit avec son frère. À chaque fois, j’ai droit à un merveilleux petit-déjeuner en compagnie de deux jeunes hommes très serviables. Cerise sur le gâteau, comme je n’ai qu’une cabine de douche à la maison, je profite de leur baignoire pour prendre un bon bain.
C’est d’ailleurs un de ces dimanches matin que Pierre, lors d’un tête-à-tête, me dit que tous les deux aimeraient sortir avec moi. Et si aucun ne prend vraiment d’initiative, c’est parce qu’un accord entre eux veut que ce soit à la fille de choisir afin d’éviter toute rivalité entre frères.
Je suis troublée mais ne réponds rien. Dans le bain qui suit, je me rends compte qu’il a oublié une possibilité :
Sur le chemin du retour, je sais que je vais faire mon pas de géant. Je ne sais pas comment, mais je vais le faire.
Quelques jours plus tard, les jumeaux m’invitent à les rejoindre le dimanche pour aller pique-niquer au bord d’un plan d’eau avec des amis à eux.
Nous passons une journée magnifique. Beau temps, bon repas, excellente compagnie. Voir les jumeaux torse nu me trouble. J’aime les grands bruns costauds, légèrement poilus et, avec eux, je suis plutôt loin du compte : tignasses châtain clair, corps maigrichons et complètement imberbes… Ce qui est surtout troublant, c’est de les voir côte-à-côte : cela me rappelle des fantasmes, des images sensuelles… Là, sur l’instant, j’ai très envie d’eux.
« Excusez-nous les gens, mais je prends les jumeaux avec moi, juste l’affaire de deux petites heures, pour se faire une baise bien hard en trio derrière les bosquets. »
Personne ne me regarde interloqué. De toute façon, personne ne m’a entendue car ces mots n’ont pas franchi le barrage de ma bouche.
En fin d’après-midi, le petit groupe se sépare. Comme beaucoup de commerçants, les jumeaux et moi ne travaillons pas le lundi et n’avons pas vraiment envie de rentrer aussi vite. On lance différentes idées de ce que nous pourrions faire et, au final, c’est l’option apéro-ciné qui l’emporte. Je passe chez moi pour me changer et les retrouve une heure plus tard. Sur moi, j’ai une petite robe bustier toute simple et une culotte un peu sexy. Dans mon sac à main, j’ai un petit gilet, quelques affaires de toilette, une culotte de rechange et des préservatifs. Il se peut que je dorme chez eux et, si tel est le cas, je ne vais pas me contenter de me coucher sagement.
Il est près de 22 heures quand nous arrivons chez eux. On est restés au bar tout ce temps, n’ayant plus vraiment envie de cinéma. Pendant que j’aide l’un à faire à manger, l’autre va prendre sa douche. Le premier, Pierre me demande de lui mettre de la crème hydratante dans le dos. Mes gestes sont appliqués et dénués d’ambiguïté mais, à l’intérieur, je bouillonne. Même chose avec Paul qui feint d’être jaloux de son frère. Nous grignotons en discutant sagement. Est-ce moi ou y a-t-il comme une tension dans l’air ?
Je dis aux garçons que je n’ai pas envie de rentrer et aimerais dormir sur place. Ils sont ravis. Je demande à prendre une douche. Chacun se propose pour me mettre de la crème dans le dos. Mutine, j’annonce que je ferai mon choix plus tard.
Je suis une idiote ! Au sortir de la douche, j’avais très envie d’un massage à quatre mains. Je suis sûre qu’ils en ont aussi très envie et qu’il ne leur déplairait pas de me partager. Malgré cela, je leur ai demandé de me crémer l’un après l’autre, sous prétexte de choisir lequel est le plus doux. La serviette nouée autour des reins et cachant ma poitrine de mon bras gauche, il m’aurait été si facile de m’offrir. Et, comme une conne, au moment fatidique de livrer mon verdict, j’ai annoncé le match nul. Du coup, les garçons m’ont juste fait un bisou sur chaque joue en me disant :
Et me voilà, seule, en culotte, au milieu de la chambre de Pierre pendant que les garçons sont dans celle de Paul.
Du courage, Sarah ! Tu n’as qu’un pas et un couloir à franchir.
Du courage !
Courage ou inconscience ? Toujours est-il que me voilà à moitié nue à la porte de leur chambre. Les jumeaux me regardent, un peu étonnés. Je m’avance vers le lit et leur demande de me faire une petite place entre eux. En passant sous la couette, je vois qu’ils ne portent que leur caleçon. Dans la vision et la proximité de ces deux corps, je trouve la force d’affirmer mon désir.
Je les regarde l’un après l’autre et les vois échanger un regard. Puis je ferme les yeux pour échapper aux leurs, fixés sur moi. Un instant de silence et d’immobilité. Un léger mouvement de part et d’autre de mon corps. Une bouche qui se pose à la naissance de mon sein. À la naissance de chaque sein.
Je serre ces deux têtes contre moi. Je ressens une forte excitation en même temps qu’une grande émotion. C’est la voix un peu étranglée que je leur dis :
De concert, leurs bouches se posent sur mes seins. Ils les embrassent, les tètent, agacent mes tétons de leurs langues. Mon cœur bat la chamade. Mon corps chauffe et coule de bonheur. Quand ils posent chacun une main sur mon ventre, cela me provoque comme une décharge électrique qui court le long de mes reins jusqu’à ma nuque. Pourtant, les caresses restent timides. Le ventre, les cuisses, parfois un chaste passage sur l’extérieur des hanches. J’aimerais tellement que des doigts passent sous l’élastique, glissent sur ma toison, frôlent mon bouton, plongent en moi… Tour à tour, les jumeaux m’embrassent. C’est bête sur l’instant, mais je regrette un peu de ne pas savoir qui est où ? Est-ce Pierre qui embrasse avec autant de fougue ? Est-ce Paul dont la tête vient de plonger sous la couette en semant d’adorables baisers jusqu’à la pointe de mes pieds ?
C’est la première fois qu’on s’occupe ainsi de mes pieds. C’est fantastique de sentir mes orteils léchés et sucés. C’est d’autant plus fantastique que l’autre jumeau vient de poser sa main sur mon pubis et entreprend une caresse doucement appuyée sur tout mon entrejambes. Le fond de ma culotte, déjà humide, s’imbibe et se gorge de mon excitation. J’ondule et viens à la rencontre de cette main bienfaisante. Je me sens proche de jouir et suis frustrée de sentir la main qui remonte sur mon ventre et mes seins. Une frustration qui ne dure pas puisque le jumeau du bas me défait de mon sous-vêtement et pose sa bouche sur mon intimité. Le cunni qui s’en suit est divin. Il me lèche comme j’aime avec intensité et gourmandise. Je sens que je viens et plaque sa tête contre mon sexe en même temps que je plaque la tête de l’autre jumeau contre le sein qu’il a commencé à téter. Je prends tout mon plaisir. Une fois. Deux fois. J’ai besoin de reprendre mon souffle et m’extirpe de la prise des jumeaux.
Il y a longtemps que la couette a volé par terre. Je me retrouve assise contre la tête de lit avec, face à moi, Pierre et Paul, les boxers déformés par des bosses prometteuses. J’aide l’un et l’autre à se mettre complètement nu puis les fais s’allonger côte-à-côte. Malgré un désir puissant de directement saisir leurs membres, je les fais languir par de lentes caresses sur les cuisses, l’abdomen, le pubis, les testicules. Les jumeaux sont en tous points comparables, ou presque. Même tête, même corps, mêmes sexes longs et fins à la différence que l’un est circoncis et l’autre non. Quand je leur en fais la remarque, Pierre me dit qu’on l’a opéré petit pour des raisons médicales. J’aurais aimé qu’ils soient exactement pareils pour aller jusqu’au bout de ce fantasme d’homme dupliqué. Mais on n’a pas toujours ce qu’on veut et, au moins, je peux ainsi distinguer les jumeaux.
Je tiens les deux sexes dans mes mains. Je les masturbe. Leur érection est parfaite, leur rigidité implacable. Je les goûte tour à tour. Je les prends en bouche par alternance. J’aime beaucoup la fellation. J’ai toujours aimé ça. Les sensations sont agréables mais c’est surtout l’idée qui m’excite incroyablement. L’idée et les réactions de mon partenaire. Un plaisir cérébrale décuplé par la présence, là, sous mon nez, de deux jolis membres.
Le timide Paul savoure en silence le balai de ma langue sur son sexe. Pierre, lui, trépigne et tressaute, visiblement tout près de céder au plaisir. J’ai beau me faire plume aussi légère que le vent que, déjà, il me prévient qu’il va éjaculer. Des yeux et d’un hochement de tête, je lui dis « oui ». Aussitôt, sa hampe se durcit encore un peu et je sens le sperme jaillir d’abondance dans ma bouche. Je ne peux pas dire que j’aime avaler cette liqueur au goût et à la texture douteux. Toutefois, je m’y adonne de bonne grâce, sachant l’effet que ça a sur mes amants. Pierre a le sourire béat et le regard reconnaissant qui sied au moment. À côté de moi, Paul se lève pour prendre un préservatif et le revêtir. À genou sur le lit, je me pends à son cou et l’embrasse fougueusement. J’ai envie, là. Très envie. De le sentir en moi. De me sentir bousculer.
Il me bascule sur le dos. J’ouvre grand le compas de mes jambes et exhibe mon sexe, ma fente.
D’une longue et lente poussée, il vient d’entrer complètement en moi. Je fais en sorte qu’il ne bouge plus et reste au fond de moi. Sensations merveilleuses. Bonheur de se sentir pleine du sexe de son homme. Puis il se met en branle et m’ébranle. Le plaisir est tout de suite grand. Il monte et monte en même temps que mes genoux s’élèvent pour, finalement, venir se poser sur ses épaules. J’adore cette position, pliée en deux, presque écrasée, comme rivée au lit par le pieu de mon amant qui me pénètre profondément.
Le rythme de Paul est trop sage pour faire exploser mon orgasme. Je veux qu’il me prenne fort, qu’il me baise fort, qu’il me défonce. Ces mots, je les pense mais ne suis pas capable de les dire. Alors je dis à Paul que je veux venir sur lui. Sans même sortir de moi, il me redresse, nous retourne et se retrouve chevauché. Là, je reprends conscience de la présence de Pierre. Il nous regarde en se caressant, le sexe à nouveau bandé. Cela m’incite à ruer avec encore plus de vigueur sur le membre de son frère. Paul me demande de ralentir sans quoi il ne tiendra plus longtemps.
L’idée d’avoir un autre sexe à ma disposition et la soudaine accélération des coups de reins de Paul me procure une jouissance très forte. Il se raidit et jouit. Pour moi, l’orgasme était là, à portée de main. Tout comme Pierre qui vient de revêtir un préservatif. Alors, je me désengage de l’un pour aller m’asseoir sur l’autre.
Nouvel amant, nouvelle chevauchée. Pierre est moins ménageant. Et plus du genre à diriger les ébats. Très vite, je me retrouve le dos sur le matelas. Puis couchée sur le flanc. Puis à quatre pattes, merveilleuse levrette. Puis…
Puis je perds le fil. L’orgasme. Chaude humidité du sperme qui gicle sur mon dos. Une autre rigidité qui prend place dans mon vagin. L’oreiller dans lequel j’enfouis mon visage pour tenter d’étouffer mes cris. Des coups de reins délicieusement violents. Nouvelle bascule sur le dos. Est-ce Pierre ou Paul qui me lèche l’oreille tout en me pénétrant vigoureusement ? Lequel me donne mon deuxième orgasme ? Lequel demande ma bouche pour y déverser son plaisir ? Est-ce lui qui a obtenu que je demande grâce ou son frère ? Plus tôt ou plus tard ?
Ce dont je me souviens, c’est le calme après la tempête. La longue embrassade à chacun. La bouteille d’eau qui passe et repasse de main en main. Notre passage successif au petit coin. Et la chaleur de ses deux corps, de part et d’autre du mien, qui forme un cocon douillet au sein duquel je m’endors profondément.
Le lendemain. Tard dans la matinée. Il fait jour.
Ma vessie m’invite à sortir du lit. La présence de mes deux amants me pousse à rester encore un peu pour profiter. Des images et des sensations de la veille me reviennent. Aucun scrupule ni la moindre honte. Je suis heureuse, pleine de joie. Ce que j’ai vécu avec les jumeaux est bien au-delà de ce que j’avais imaginé. Ils se sont relayés pour mon plus grand plaisir. Ils se sont relayés… Tiens, dans mes fantasmes, les jumeaux ne se succédaient pas mais se complétaient, occupant mon sexe et ma bouche dans le même instant.
Ces pensées me rendent toute chose. Toute chaude.
Ma vessie m’interdit de rester au lit. Je laisse Pierre et Paul dormir et me presse vers la salle de bain. Après les besoins, c’est d’une douche dont j’ai envie. Et, une fois propre, c’est revêtue d’un des peignoirs des garçons que la faim m’entraîne à la cuisine. Pendant que je mange de bon appétit, j’entends un jumeau aller à la salle de bain. Quand il me rejoint, une serviette nouée autour des reins, je me demande si c’est Paul ou Pierre. Je connais maintenant un moyen infaillible de les distinguer mais je me vois mal initier la conversation par un :
De toute façon, nous parlons assez peu. Nous échangeons surtout des regards, des sourires complices et malicieux. Puis de nouveaux bruits dans la salle de bain. Un autre garçon à mes côtés, dans la même tenue que le premier.
La discussion se déride à partir du moment où j’annonce avoir passé une excellente nuit. Visiblement, certains souvenirs font de l’effet aux jumeaux. Je m’en amuse, je les taquine. Ils me provoquent. De fil en aiguille, je me retrouve à genoux sur le carrelage à gâter mes deux amants. J’en fais juste assez pour bien les exciter. Hors de questions qu’il y en ait un qui parte avant l’autre. Ce matin, je les veux ensemble.
Retour dans la chambre. Paul me lèche par-devant et Pierre par derrière. J’adore qu’on s’occupe ainsi de mes fesses. C’est d’ailleurs la seule chose que j’aime de ce côté. J’ai déjà essayé la sodomie à trois reprises avec, à chaque fois, les mêmes douleurs insupportables. Même un doigt m’est très inconfortable. C’est pourquoi je repousse Pierre dont l’index cherche à forcer ma petite porte. Je les veux ensemble, mais pas comme ça. J’en veux un dans mon sexe et un dans ma bouche. Je veux au moins essayer. Et je l’essaye. En amazone, en levrette, en missionnaire…
Deux hommes qui s’occupent de moi en même temps ! Sensations et plaisir indescriptibles, hors norme, d’une intensité phénoménale. Je m’étonne à en vouloir toujours plus. Citius, Altius, Fortius. Je m’étonne aussi à dire des choses aux garçons qui, la plupart du temps, ne passent pas la barrière de mes lèvres. À aucun moment je ne me sens rabaissée, avilie ou objet en leurs mains masculines. Au contraire, je me sens aimé, désirée, choyée. Les garçons se dévouent pour m’offrir un orgasme. Puis un deuxième.
Puis… L’impression d’être traversée de part en part par un gigantesque phallus, un mouvement qui entre en résonance avec la plus petite de mes cellules, j’explose, me fragmente, perds pied, perds la tête, mon corps devient brûlant, incandescent, je n’en peux plus, je n’en prendrai pas plus. C’est à peine si je sens le sperme que mes deux amants déversent sur mon ventre, mes seins, mon cou, mon visage…
Le reste de la journée est bien plus sage. Je rentre chez moi, toujours sur un petit nuage, ne parvenant pas tout à fait à croire en la réalité de ce que j’avais fait. Et pourtant, c’était bien vrai. D’ailleurs notre petit ménage à trois va durer plusieurs semaines. Une demi-douzaine de fois, je repasse la nuit avec les deux garçons. Et puis Paul tombe amoureux d’une fille. Seul, Pierre m’intéresse moins. Il le comprend sans que j’aie besoin de le lui dire.
Je ne sais pas si c’est un « happy end » mais nous continuons à nous voir. Moins souvent depuis que j’ai changé de travail, et donc de magasin, mais toujours amis. À l’occasion, seule au fond de mon lit, il m’arrive de repenser à mes doux instants avec Pierre et Paul. Avant eux, je n’avais jamais fantasmé sur un trio avec deux hommes. Depuis eux, je n’en rêve pas plus. À moins que, sur mon chemin, d’autres jumeaux…