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Temps de lecture estimé : 16 mn
13/05/11
Résumé:  Il faut se méfier de l'eau qui dort, surtout lorsqu'elle semble paisible et peu profonde.
Critères:  fh hplusag jeunes vacances bateau collection cérébral init confession
Auteur : Toubab_7  (Coquin, câlin, malin)      

Série : Timide Audrey

Chapitre 01 / 02
Diabolique innocence

– I –



Suis-je un ange ou un démon ?

Suis-je gardienne du bonheur de mes proches ou experte en manipulation ?

Il est vrai que, régulièrement, j’use de mes charmes pour obtenir certaines faveurs. Pas seulement pour moi, mais aussi pour ceux que j’aime et qui sont dans l’embarras. C’est un peu le drame de ma vie : j’aime faire plaisir et ne supporte pas de voir quelqu’un souffrir. Alors, si je peux aider, je vais tout faire pour. Tout ce qui m’est agréable pour me rendre agréable.


Si vous demandez à ma grand-mère, elle vous dira que je suis un ange. Depuis toute petite, elle ne cesse de répéter qu’on me donnerait le Bon Dieu sans confession. Aujourd’hui encore, à près de 26 ans, je ne me suis toujours pas départie de mon air d’innocente adolescente. Au mieux, on me dit timide. Au pire, on me juge naïve. Mais est-ce ma faute si la moindre émotion vient de suite rosir la peau blanche de mes joues ? Et puis je n’ai jamais choisi ce corps menu qui est le mien. Au collège, je voyais mes copines prendre des formes féminines et attendais avec impatience de leur ressembler. Impatience bien mal récompensée. Mes fesses ressemblent à deux petites pommes, mes hanches sont à peine marquées et ma poitrine s’est arrêtée de pousser juste avant le 80B. Ajoutez à cela un style vestimentaire sage et classique et vous comprendrez pourquoi, dans la famille, je suis « la douce Audrey », « la timide Audrey », « la sage Audrey »…


Bon, j’ai l’air de me plaindre mais, en fait, j’ai très vite compris que je pouvais tirer parti de cette apparente innocence. C’est un puissant excitant pour les hommes en général et pour quelques femmes en particulier. Et puis, elle me permet de dissimuler facilement mes pensées les plus secrètes, les moins avouables. Si je suis ange au-dehors, je peux être démon au dedans. En cela, je ne fais que perpétuer l’hypocrisie qui règne dans notre famille où les convenances et les valeurs catholiques servent surtout à masquer une noirceur intérieure faite de bassesses, de jalousies, de médisances…



C’est d’ailleurs en famille que j’ai découvert mon pouvoir. Avec mon cousin, en vacances d’été chez mes grands-parents. Nous entrions tous deux dans l’adolescence et, un jour où nous nous baignions seuls à la rivière, ses jeux se font de plus en plus ambigus. Au cours d’un chahut, il parvient à m’enlever mon haut de bikini, dévoilant au soleil ma poitrine naissante. Je peste, crie, hurle pour qu’il me le rende mais ça l’amuse de me faire enrager. Je pense que ça l’excite aussi, à la façon dont il me regarde. Et puis, il dit que si je le laisse toucher mes seins, il me rendra mon haut. Au départ, je n’ai aucune envie qu’il me tripote. Mais je n’ai que ça à me mettre et je n’ai pas le choix, sauf à traverser le village torse nu pour rentrer chez mes grands-parents. Alors je le laisse faire. À peine a-t-il posé une main sur moi que je ressens une énorme sensation de chaleur, quelque chose de bouleversant, d’enivrant, de très plaisant. Sa paume couvre mon sein, son pouce effleure mon téton, j’aime ça. J’aime ça et, pourtant je ne lui en dis rien. Au contraire. Je voudrais qu’il continue mais lui demande de cesser. Et, quand il me rend mon vêtement, je prends mes jambes à mon cou, le laissant un peu désemparé. Il me court après et finit par me rattraper pour s’excuser. Là, je comprends de suite qu’il est en mon pouvoir. En rage, je menace de dire à tout le monde qu’il m’a touchée, forcée, violée. Il prend peur, promet de faire tout ce que je voudrai si je me tais. Il me supplie, m’implore… surtout ne rien dire ! Et c’est comme ça que, pendant toutes les vacances, j’ai à ma disposition un cousin adorable, chevalier servant et mécène de mes moindres désirs.



La première fois que je me suis mise au service d’une cause qui n’était pas la mienne, c’était pendant un voyage scolaire à Londres. Au début, c’était à moitié prémédité.


Un soir, vers la fin du voyage, il y a beaucoup de chahut à l’auberge de jeunesse. Les accompagnateurs enragent de ne pas trouver les responsables. Et puis, patatras, ça tombe sur Amandine, ma meilleure amie, alors qu’elle allait aux toilettes. Le drame ! Le prof d’anglais ne veut rien savoir, il ne veut pas la croire. La pauvre est désespérée : si ses parents l’apprennent, elle finira en pension chez les sœurs. Je suis bouleversée de la voir si triste en même temps que révoltée. Alors, je décide de me dénoncer à sa place. En allant vers la chambre du prof d’anglais, je repense à sa réputation, aux regards libidineux qu’il ne cesse de porter sur les filles de la classe, à ses allusions grivoises…


Je vais me jeter dans la gueule du loup, en tenue de nuit.


Je vais me jeter dans la gueule du loup mais pour mieux le croquer. Je m’arrête aux toilettes pour rectifier ma tenue. Ma chemise de nuit est assez sage, en coton, s’arrêtant juste au-dessus du genou, complètement boutonnée sur le devant. Je défais deux boutons pour faciliter les regards curieux sur ma poitrine. Juste avant de sortir, je retire ma culotte pour… je ne sais pas pourquoi, simple inspiration. Magnifique inspiration. L’accueil du prof est glacial. J’explique que c’est moi qui créais le chahut mais il ne veut pas me croire. Ce n’est pas possible venant de la timide et sage Audrey. Il sous-entend même qu’il pourrait me punir pour mes mensonges. Alors, j’abats ma première carte : les larmes. J’ai toujours eu cette facilité de pleurer à la demande. Je m’écroule donc en pleurs et sur le petit fauteuil qui se trouve juste à côté de la porte.


La délicate Audrey est terrassée de tristesse. La diabolique Audrey a bien choisi sa position : tête dans les mains, coudes sur les genoux. Debout devant moi, il doit avoir une jolie vue sur ma poitrine. Je le laisse profiter du spectacle. Du coin de l’œil, je le regarde me mater. Il me semble que quelque chose enfle au niveau de son pantalon de jogging. Il est temps d’abattre la deuxième carte. Imperceptiblement, je glisse de quelques centimètres vers l’avant du fauteuil, faisant ainsi remonter ma chemise de nuit à mi-cuisse. Bingo, il vient d’y jeter un coup d’œil. Quand il va chercher un kleenex sur la table de nuit, je ne comprends pas tout de suite que c’est pour s’offrir un point de vue intéressant sur mon entrejambe. Ce cochon veut mater ma culotte. Il va être déçu ! Quand il recommence son petit manège, j’accentue le mien, tête dans les mains. Il a dû comprendre que je ne portais pas de dessous car, soudain, il est cramoisi, mal à l’aise et, surtout, incapable de cacher son érection.


Et puis, allez savoir pourquoi, il se fait bien plus conciliant. Je ne dois pas me mettre dans ces états-là, c’est honorable de ma part de ne pas laisser accuser mon amie à ma place, et ma punition pourra être atténuée si je promets d’être sage jusqu’à la fin du voyage… Alors, éperdue de reconnaissance, l’innocente Audrey saute au cou de son prof pour le remercier pendant que la démoniaque Audrey colle son corps juvénile et presque nu contre le sien, appuyant bien son bas-ventre contre son érection. Pendant quelques secondes, je fais mine de ne rien remarquer, lui répétant à l’envi qu’il est tellement gentil et tellement compréhensif. Puis je m’arrête, interdite, prenant soudain conscience que quelque chose ne va pas. Je recule et regarde, choquée, forcément choquée, la bosse qui déforme son pantalon. Après la pleureuse et l’ingénue dévoilée, voilà la vierge effarouchée. « Monsieur, qu’est-ce que vous avez ? Oh, vous n’allez pas me demander de… »


Deux minutes plus tard, je quitte la chambre d’un prof apeuré. Nul ne doit jamais savoir que, ce soir, ce monsieur respectable a ressenti un rigide désir pour une jeune fille dont il avait la garde. Amandine ne sera jamais punie et, de mon côté, un simple rappel à la règle a suffi à m’amender. Surtout, j’ai ressenti une incroyable excitation, une excitation que je vais retrouver par la suite.



Ce qui décuple mon désir, ce n’est pas de manipuler l’autre mais, bien plus, de le faire en le laissant croire que c’est lui qui me manipule. Lui… ou elle. Peu importe pourvu que, dès le départ, je ressente à son égard une certaine attirance. Ensuite, il suffit de laisser dormir l’eau, d’être la rose qui ne demande qu’à éclore. Car il ne faut jamais décourager l’autre par une attitude laissant penser que vous êtes une coincée absolue. Au contraire, il doit imaginer que, derrière la timidité et l’innocence, se terre un désir d’apprendre et de découvrir ; un désir qui n’attend que l’être d’exception qui saura le révéler. Initier, dévoyer, corrompre, pervertir… voilà ce qui plaît tant et que j’offre en m’offrant.


Et, tant qu’à l’offrir, je préfère que ce soit avec des personnes expérimentées et matures.




– II –



C’est le père de ma première colocataire qui m’a donné le goût des gens de plus de quarante ans.

Delphine et moi sommes ensemble à l’université et, comme on s’entend bien, nous avons quitté nos studios pour partager un appartement plus grand. La première fois que je vois Arnaud, son père, je le trouve charmant. Taille moyenne, assez svelte, il a tout du vieux quadra qui prend soin de lui et de son apparence. Pour moi, un bel homme sympathique. Pour Delphine, un papa-poule envahissant. D’ailleurs, nous avons dû prendre un appartement avec trois chambres car, toutes les quinzaines, il passe trois jours en ville pour son travail et dort chez nous.


C’est après les vacances de février que je commence à nourrir certaines ambitions à son encontre. Bien sûr, il me plaît un peu mais c’est surtout mon amie qui attise en moi le désir de son père. « Depuis son divorce, il est chiant, c’est pas possible. Pendant les vacances, il ne m’a pas lâchée d’une semelle. Si je fais la gueule, il est encore plus sur mon dos, pensant que ça m’aiderait à retrouver le moral. Et si je suis souriante et agréable, il est encore plus sur mon dos pour ne rater aucun de ces bons moments avec sa fille. Je ne sais plus quoi faire… Et dire que je vais devoir le supporter tout le mois de juillet, coincée avec lui sur son bateau… J’espère que, d’ici là, il va se trouver une copine parce que… marre, marre, marre ! »



À partir de là, un tas d’images se forment dans mon esprit. Je vois Arnaud, plus grand et plus beau, sur mon dos, très attentionné, sur un bateau…


Aussi, je fais en sorte d’être plus présente lorsqu’il est à l’appartement. Je sais qu’il m’apprécie. Il faut qu’il me désire. Alors je minaude, je joue à l’ingénue admirative devant son assurance, son expérience, je le valorise… Discrètement mais sûrement, je sens son regard sur moi changer. Il me semble même qu’il recherche ma compagnie. Il est hésitant, se demandant sans doute comment faire pour créer une brèche dans mon voile de timidité. Pour l’encourager, je lui adresse des signes indirects. Par exemple, les matins où je sais qu’il va prendre sa douche après moi, j’oublie bien volontairement mes sous-vêtements dans un coin de la salle de bain, des sous-vêtements choisis avec un soin tout coquin.


Fin mai, tout s’accélère. Delphine est en stage à Paris pour un mois et nous allons donc passer deux fins de semaine seuls. Dès le premier soir, je note qu’il a lancé l’opération séduction : il est très prévenant, me demande de le tutoyer, me fait remarquer plusieurs fois qu’il n’est pas si vieux… Le lendemain, au cours du repas, il me demande mon avis sur Delphine, sur ce qui fait que ses rapports avec elle sont si conflictuels. J’essaie de lui faire comprendre qu’il est trop présent, que c’est une jeune femme et qu’elle a besoin d’indépendance, de liberté… Il comprend bien mais il lui est difficile de voir Delphine autrement que comme sa petite fille. Je m’insurge : à notre âge, nous ne sommes plus des petites filles ! Il se reprend : c’est différent avec moi car il me considère comme une adulte, comme une femme. Exactement ce que j’attendais pour qu’on se découvre un peu.


Je me dévalorise, soulignant ma timidité et ma jeunesse, pour qu’il construise mon piédestal. Je m’attache à minimiser chaque compliment et, quand tout a été dit sur ma personnalité, c’est mon physique que je remets en question. Mais pour Arnaud, l’affaire est entendue : je suis une jolie jeune femme. Et chaque fois que je pointe un de mes défauts, il y voit une qualité. Notre discussion se poursuit pendant que nous faisons la vaisselle. Il fait tout pour me frôler et pour m’amener à parler de mes amours. J’élude ces questions. Il n’y a rien d’intéressant à dire à ce sujet. Il passe à un autre sujet pour mieux revenir à celui-là. Il recule pour mieux sauter, pour mieux me sauter. Je suis sûre que, dans son esprit, c’est la clé pour me conduire dans son lit. Alors je joue à le laisser jouer avec moi. Je souffle le chaud et le froid et, quand il me paraît bouillant, je coupe le feu : il est tard, je dois aller me coucher. Je lui fais la bise pour lui souhaiter une bonne nuit, une bise bien plus appuyée que d’habitude. Je le sens un peu désarçonné par cette rupture soudaine. Mais il est vrai que je dois aller me coucher. Je dois aller me toucher. Ce petit jeu m’a mise dans un état d’excitation incroyable et, nue sous ma couette, il me suffit de quelques minutes et quelques caresses pour me procurer un plaisir intense et libérateur. Et lui, s’est-il masturbé en pensant à moi ? S’est-il fait jouir en s’imaginant me faire l’amour ?


Le lendemain matin, je me montre enjouée et, avant de partir, je lui parle de mon plaisir. Pas celui que je me suis donné seule, mais celui que j’ai eu à discuter avec lui, lui si gentil, lui qu’il me tarde de retrouver deux semaines plus tard. Et, croyez-moi si vous le voulez, mais je n’ai pas à attendre deux semaines. Il se trouve que, par le plus fantastique des hasards, un « impondérable professionnel » contraint Arnaud à revenir dès le vendredi suivant. Pour se faire pardonner cette présence imprévue, il propose de m’inviter au restaurant. Je suis folle de joie.



Ce soir est le grand soir. Depuis une semaine, mes soirées sont agitées de la pensée d’Arnaud. J’imagine des dizaines et des dizaines de façons de le prendre dans mes filets et je sens que, là, c’est l’occasion ou jamais. Je me prépare avec soin, parfais le rasage de mes jambes et des contours de ma toison, gomme et adoucis ma peau, me maquille avec autant de soin que de légèreté. Pour ma tenue, mon choix se porte sur une robe droite, près du corps, aux larges bretelles et au sage décolleté carré qui laissera à peine deviner l’absence de soutien-gorge. Après une hésitation, j’opte pour un string plutôt que pour une sage culotte, espérant ainsi faire comprendre à Arnaud que la sage Audrey est aussi une jeune femme qui ne demande qu’à s’ouvrir.


Ma tenue lui plaît visiblement beaucoup. Dès qu’il me voit, il me dévore des yeux. Et il continue à me dévorer des yeux pendant tout le repas. Ensuite, ayant dit que j’adorais les cocktails, il insiste pour m’emmener dans un bar dont c’est la spécialité. Essaierait-il de me faire boire pour profiter de ma faiblesse ? Si tel est le cas, deux verres ne sauraient suffire. Mais ça, Arnaud ne le sait pas et je peux montrer un certain laisser-aller. Du coup, il hésite moins à se rapprocher. Dans la rue, nous marchons presque épaule contre épaule et, après que j’ai trébuché dans les escaliers, il me prend la main pour m’aider à monter. Une main que je ne lâche pas arrivée sur le palier, et que je tiens encore une fois la porte refermée derrière nous. Face à face, main dans la main, dans la pénombre du vestibule, il se penche vers moi et nous nous embrassons.


Nous nous embrassons longtemps, très longtemps. Assez pour qu’une de ses mains ait glissé sur mes fesses et l’autre au niveau de ma poitrine. Il doit être fier de son stratagème qui est venu à bout des murailles de la timide et innocente Audrey. Pour lui signifier le caractère entier de sa victoire, c’est moi qui vais le conduire dans ma chambre. Là, il me déshabille avec mille précautions, comme s’il déballait une porcelaine de grande valeur. Il caresse mes seins avec dévotion, les porte délicatement à sa bouche. Il me défait de mon string avec lenteur puis joue de sa bouche sur ma toison, de sa langue sur ma fente. À ce moment, mon ventre est déjà en fusion. J’ai envie qu’il me dévore, qu’il me fasse m’agenouiller pour me donner son sexe à sucer, qu’il me prenne, qu’il me baise un bon coup avec ardeur… Mais le jeu de l’innocence impose quelque frustration. Pour cette première fois, je le laisse prendre toutes les initiatives et, comme il ne suggère pas de fellation, je m’en abstiens – dommage, j’adore ça et son beau sexe me donne terriblement envie. N’empêche que je prends beaucoup de plaisir : sa langue est magique, ses doigts sont diaboliques et il est maître dans les coups de reins à la langueur dévastatrice. Et puis, après avoir exploré de nombreuses variantes du missionnaire, il me fait venir sur lui et je peux donner le rythme qui me convient. Là, je perds toute retenue, m’agitant sur son sexe, gémissant, griffant son torse et jouissant comme une folle.


Bien sûr, dans le calme qui suit la tempête, je suis la première surprise, l’expliquant par le fait que je n’avais jamais connu tel bonheur avec un homme.



Au réveil, je sens le corps chaud d’Arnaud et la délicieuse caresse de son sexe dur contre mon dos. Il bande dans son sommeil. J’ondule des fesses. J’ai très envie. Si nous étions plus intimes, je n’aurais qu’à le positionner à l’entrée de mon vagin et l’y faire entrer. Seulement, voilà, je dois d’abord l’équiper d’un préservatif. Je me décolle de lui, étire mon bras pour saisir la petite pochette qui attend sur le chevet. Je le regarde. Il dort toujours. Je fais lentement glisser la couette jusque sur ses cuisses. Je me fais lentement glisser jusqu’à son pénis. Pas vraiment un gros modèle, rien de honteux non plus. Surtout, un dessin admirable, des proportions parfaites d’un point de vue esthétique. Quelques baisers sur la hampe et les testicules font tressauter son sexe sans que le corps n’esquisse le moindre mouvement. Tout en continuant à fixer son visage, je décolle son membre de son ventre pour le prendre en bouche. Le contact de la peau absolument lisse du gland est un enchantement qui me provoque une décharge électrique dans le ventre. Je le suce avec lenteur et application, avec désir et plaisir. Trop occupée à le savourer, il faut que sa main vienne caresser mon visage pour que je remarque son regard braqué sur moi et le sourire qui illumine son visage. Ma bouche aimerait s’occuper de son sexe jusqu’à ce qu’il s’épanche mais mon ventre le réclame. Sans échanger un seul mot, je lui montre la pochette, en retire la capote et la lui tends. Il s’encapuchonne et je peux alors glisser sur lui, le glisser en moi.


Je prends un plaisir fou à onduler sur lui. Je prends un plaisir fou à le recevoir entre mes jambes, allongée sur le dos. Et quand Arnaud me propose, incertain, de me prendre à quatre pattes, je prends un plaisir immense à accepter cela de lui comme on accepte une folie. Une folie merveilleuse rythmée par mes gémissements et le bruit sourd de son bas-ventre qui tape contre mes fesses. Emporté par son excitation, Arnaud me bouscule avec ardeur jusqu’à me procurer une jouissance intense.



Le soir, quand nous nous retrouvons à l’appartement, je sens chez Arnaud la même gêne que j’ai perçue après notre réveil en fanfare. Le père de ma colocataire cogite. Il hésite. Il doit se demander s’il n’a pas fait une connerie, s’il ne ferait pas mieux de tout arrêter tout de suite, si le plaisir de posséder mon jeune corps vaut de s’engager dans une histoire que Delphine risque de ne pas apprécier. Moi, a contrario, j’ai passé la journée sur un nuage. Trop contente d’être parvenue à mes fins. Mais maintenant que j’ai remonté le poisson dans ma barque, il ne faudrait pas qu’il trouve un moyen de replonger à l’eau. Je sens qu’il veut qu’on parle mais ne sait pas comment le proposer : je dois donc prendre les devants.


Arnaud est dans mon lit. Endormi. Il vient de me faire l’amour avec dévotion. Depuis notre petite discussion, il est comme investi de la mission sacrée de me conduire sur la voie d’une sexualité épanouie. Il a été surpris par mon aplomb et réconforté par mes paroles. Je veux bien paraître innocente mais pas passer pour une idiote. « Arnaud, je vois bien que quelque chose ne va pas… blabla… je ne veux pas que tu regrettes car j’ai passé de merveilleux moments avec toi… blabla… avec toi, je me sens femme, tu me fais découvrir le plaisir… blabla… différence d’âge… amour impossible… durera ce que ça durera… profiter des moments passés ensemble… ne jamais rien révéler à Delphine… »



Les semaines qui suivent sont follement excitantes. Arnaud et moi nous cachons de Delphine. Parfois, la nuit, il vient me rejoindre dans mon lit et nous faisons silencieusement l’amour. Le jeudi matin, comme Delphine commence ses cours très tôt, nous attentons qu’elle parte pour fêter nos retrouvailles, le plus souvent sous la douche. Les semaines où il ne vient pas à l’appartement, on s’arrange pour se voir le week-end. Forcément, pour profiter de ma présence, il se fait moins pressant envers sa fille. Et, comme Delphine n’est pas bête, elle comprend vite que, derrière ce regain de liberté, se cache une femme. Quand nous en parlons, je lui suggère d’en profiter pour parler avec son père de ces vacances en bateau dont elle ne veut pas. Une fois seule, j’appelle Arnaud pour lui rapporter notre échange. Et, surtout, je lui dis comme j’aimerais passer une partie de l’été seule avec mon beau capitaine, entièrement nue et libre.



Juillet. Je rejoins Arnaud à Sète. Delphine a passé dix jours avec lui et elle l’a laissé la veille pour aller en Croatie avec des amis. Notre première soirée est torride. Les deux jours suivants horribles. Dans mon désir de navigation, j’avais oublié un paramètre : la houle et le mal de mer. Pas la tête à la bagatelle. Vraiment pas. Arnaud est attentionné et patient. Une patience dont je le remercie dès que la mer se calme. Un après-midi, me réveillant de la sieste, je le rejoins en tenue d’Ève sur le bain de soleil arrière où il est en train de lire. Mes lèvres se posent sur les siennes. Puis elles glissent au bas de son corps, suivant de peu mes mains qui ont retiré son caleçon de bain. Je prends son sexe en bouche jusqu’à le faire durcir. Je le lèche et le suce, le suce et l’aspire, jusqu’à le faire jouir. Et, pour la première fois, je bois son plaisir.



C’est là qu’ont vraiment commencé mes plus belles vacances. Le soleil, la mer et un homme attentionné et dévoué. C’est ce que j’ai aimé chez Arnaud et chez les deux autres hommes de plus de quarante ans avec lesquels j’ai eu une aventure : leur douceur, leur patience, ce souci de me donner du plaisir avant d’en prendre. Pensez donc, il faut être délicat avec une fleur à peine éclose. L’innocence attise leur convoitise en même temps qu’elle impose une certaine retenue. Je suis la jeune femme qui désirerait mais n’ose pas. Ils sont les hommes mûrs qui doivent me libérer sans m’effaroucher. Pour eux, mes gémissements sont des victoires, la levrette une conquête, la fellation un triomphe. Je pense que ma naïveté excite leur instinct de prédateur. Et moi, je m’excite d’être la chasseresse qui traque le chasseur, un chasseur ignorant qu’il est devenu une proie. D’ailleurs, je suis toujours étonnée qu’ils n’imaginent même pas que, derrière l’ange qu’ils pensent pervertir, se cache un démon qui les corrompt. De toute façon, jeunes ou vieux, les hommes sont des pommes. La seule fois où j’ai été démasquée et manipulée, c’est par un diable de féminité.