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n° 14397Fiche technique24108 caractères24108
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14/05/11
Résumé:  Exilée dans une ville inconnue, confrontée à sa solitude, Clémence rencontre des hommes, sans vraiment savoir ce qu'elle attend d'eux.
Critères:  fh jeunes inconnu grosseins groscul collection odeurs facial fellation pénétratio fdanus coprolalie -totalsexe -occasion
Auteur : Philémon Sept Clones      
Clémence, vingt et un ans et deux mois

Clémence, vingt et un ans et deux mois, gémissait sans retenue. À quatre pattes sur le lit qu’elle n’avait pas pris la peine de refaire, elle sentait le sexe de Cédric qui allait et venait en elle, avec des bruits dégradants, mouillés, qui amplifiaient encore son excitation. Le garçon la pilonnait sans finesse, avec brutalité même ; en fait, il lui assenait des coups de boutoir plus qu’il ne la baisait. C’était bien ce à quoi elle s’était attendue lorsqu’il s’était approché d’elle, dans la boîte où elle était venue achever ce vendredi soir de janvier qui, jusqu’alors, s’était révélé plutôt déprimant. Assez grand, blond, manifestement fier de son apparence physique, il arborait un sourire gentiment vulgaire et sa conversation n’allait pas très loin. Mais Clémence s’en fichait. Elle aurait donné beaucoup, ce jour-là, pour rompre la solitude qui la minait de plus en plus.


De son côté, Cédric, dès son entrée dans la boîte, avait repéré la petite brune un peu rondouillarde, l’air triste, qui semblait boire seule. Les filles à l’air triste, c’était sa spécialité. Il s’enorgueillissait de pouvoir les amener dans son lit et, quelques heures durant, les faire penser à autre chose qu’à ce qui pouvait les assombrir. Il avait remarqué qu’elles étaient souvent plus faciles à séduire que celles qui semblaient heureuses de vivre. Il avait pris le temps de détailler Clémence, ses longs cheveux châtain, ses seins lourds qui bougeaient légèrement en accompagnant ses mouvements, ses hanches larges, ses cuisses généreuses. Elle avait ainsi affolé son imagination en la poussant jusqu’à ses maigres limites. Leur conversation n’avait pas duré longtemps. Ils avaient vite compris, l’un et l’autre, ce qu’ils étaient venus chercher ; ils avaient vite compris, l’un et l’autre, ce qui allait suivre.


Il l’avait invitée chez lui mais elle avait refusé, lui proposant en revanche de l’accompagner jusqu’à son appartement. Les deux voitures avaient donc emprunté la nationale déserte et sombre qui menait à la ville. Il était un peu plus de deux heures du matin et Cédric, en observant les feux rouges de la petite Fiat grise qui le précédait, essayait d’imaginer ce qu’ils allaient faire ensemble.


Elle vivait dans une petite résidence composée d’immeubles de trois à quatre étages. Son studio était au rez-de-chaussée du premier bâtiment. Elle se laissa embrasser dès qu’elle eût refermé la porte d’entrée. Il lui suça la langue tandis qu’elle lui posait les mains sur les fesses, l’attirant contre elle ; son érection fut immédiate. Sans interrompre leur baiser, Clémence se mit à onduler lentement, sentant durcir le sexe de Cédric à travers son jean, tandis qu’il lui enlevait son blouson de cuir marron, sous lequel elle ne portait qu’un tee-shirt blanc. La sueur y avait dessiné des auréoles, sous les aisselles, entre les omoplates, au-dessus des seins. Il glissa la main droite sous le tee-shirt, la referma sur le sein gauche de Clémence qui, en réponse, haleta légèrement. En essayant d’être doux, il caressa la poitrine de la jeune fille, malmenant les pointes qui durcissaient sous ses doigts.


Clémence posa la main sur le sexe de Cédric. Elle le sentait palpiter sous les deux épaisseurs de coton. Elle commença à le caresser à travers son jean, arrachant des soupirs au garçon. Il avait quitté sa bouche, l’embrassait dans le cou, lui léchait maladroitement l’oreille. Elle commença à dégrafer la braguette de Cédric, glissa une main dans son slip. Elle émit un murmure appréciateur en découvrant la taille de son sexe. Elle descendit jusqu’aux couilles du jeune homme, déjà bien dures, qu’elle caressa brièvement avant d’entreprendre de le déshabiller complètement.


Cédric était parvenu à ôter le soutien-gorge de Clémence. Il admira les gros seins de la fille, désormais libres, légèrement affaissés, aux aréoles roses et inhabituellement larges. Il se mit aussitôt à les sucer et à les mordiller, ce qui provoqua de nouveaux gémissements chez Clémence. Elle l’interrompit cependant et lui dit :



Elle l’entraîna vers le lit, qui occupait l’essentiel de l’espace de la pièce dans laquelle elle essayait de vivre depuis déjà six mois. Cédric se débarrassa de sa chemise, de ses chaussures et de ses chaussettes. Clémence avait ôté son tee-shirt et s’apprêtait à enlever son jean quand il l’arrêta.



Elle le laissa donc faire. Il lui enleva son jean, puis la fit basculer sur le lit, allongée sur le dos, les jambes repliées. Elle eut quelques secondes d’appréhension lorsqu’il posa les mains sur son slip, s’apprêtant à découvrir son sexe. Contrairement à beaucoup de filles de sa génération, Clémence ne s’épilait pas au-delà du maillot et avait, depuis son adolescence, une pilosité plutôt généreuse. Plusieurs fois, des garçons avec lesquels elle avait couché avaient eu un mouvement de recul en découvrant l’épaisse toison sombre qui recouvrait son pubis, qui semblait vouloir coloniser son ventre, annoncée dès le dessous de son nombril par une coulée obscure, étroite, captivante.


Mais Cédric ne manifesta aucune réserve en découvrant le sexe de la fille. Bien au contraire, il plongea aussitôt son visage dans les poils odorants de Clémence, humant l’odeur fauve qui s’en dégageait, mélange de cyprine, d’urine, de sueur, plongeant sa langue entre les grandes lèvres qui étaient déjà trempées. Il débusqua le clitoris de Clémence, qui poussa un petit cri, puis écarta largement les cuisses. Cédric se mit à la lécher avec application. Il aimait ça, lécher les filles. Il aimait les pénétrer avec sa langue, jouer avec leur sexe, y promener sa bouche, de haut en bas, jusqu’à la fleur sombre de l’anus ; il aimait s’ensevelir au milieu de leurs poils, croyant confusément qu’ainsi il pouvait les dépouiller du moindre de leurs secrets. Et ensuite, invariablement il les embrassait, il les embrassait goulûment, pour partager avec elles le goût de leur intimité, pour sentir s’évanouir leur gêne et leur inhibition.


Pendant qu’il la léchait, qu’il lui suçait le sexe, Clémence avait empaumé ses seins et les pétrissait lentement, tandis que des plaintes inarticulées s’échappaient d’elle. Elle était consciente de l’attraction que sa poitrine exerçait sur les hommes qui croisaient son chemin, qui posaient sur elle des regards significatifs, qui parfois même l’abordaient, ou qui, dans l’autobus, dévoraient son décolleté des yeux. Quand elle se regardait le matin dans la glace, il lui arrivait d’en être fière ; et le soir, en rentrant chez elle, elle se surprenait à penser que la vie serait plus simple avec des seins moins généreux. Leur extrême sensibilité la plaçait souvent dans des situations embarrassantes, car il suffisait de moins que rien pour que leurs pointes se dressent, et elle avait alors l’impression idiote que le monde entier avait les yeux fixés sur elle, se repaissant de sa gêne et de l’érotisme involontaire qu’elle dégageait. Maintenant, elle sentait la langue de Cédric s’insinuer en elle. Sa main droite descendit et se posa sur la tête du jeune homme, qu’elle pressa contre son sexe tandis qu’elle projetait ses reins vers lui. Il enroulait sa langue autour de son clitoris érigé, ce gros bouton avec lequel elle avait tant joué et qui envoyait de longs élancements de plaisir irradier son corps, ce corps de jeune fille qu’elle trouvait trop rond.


Quand il vint replonger sa langue dans sa bouche, elle faillit refuser mais elle céda très vite et sentit alors, comme il l’avait voulu, sa propre saveur, puissante et musquée, presque animale, qu’il lui arrivait de goûter fugitivement, sur ses propres doigts, lorsqu’elle se masturbait. Il avait passé ses mains sous les omoplates de Clémence et la souleva à demi du lit ; ce faisant, son sexe vint heurter le nombril de la fille, qui éprouva de nouveau sa dureté. Elle tendit la main vers lui et sentit Cédric frissonner lorsqu’elle la referma autour de la turgescence de sa bite. Elle le repoussa doucement. Il s’allongea près d’elle tandis qu’elle descendait vers le bas-ventre de son amant. En fait, Clémence n’aimait pas vraiment ça. Elle s’y contraignait parce qu’elle ne voulait pas décevoir le jeune homme pantelant qui tremblait près d’elle. C’était comme un rituel. Elle savait déjà ce qu’elle allait trouver là, entre les cuisses de Cédric.



Elle n’avait pas lâché son sexe, qu’elle masturbait lentement. Cédric était circoncis. Son gland, d’un rose foncé, était déjà luisant d’humidité. Clémence sentait l’odeur forte qui montait du sexe érigé, des poils châtain clair qui l’environnaient, de l’entrejambe trop longtemps emprisonnée, des cuisses poisseuses de sueur. Cette odeur qui la révulsait mais qui en même temps l’excitait, il fallait bien le reconnaître.


Cédric avança la main gauche et la posa sur le derrière de la fille agenouillée. Il immisça son majeur entre les fesses, rencontrant presque immédiatement les poils trempés de cyprine. De nouveau, ce chuintement obscène, floc-floc, tandis que son doigt commençait à remuer dans le vagin de Clémence. Elle émit un grognement sourd, juste avant d’engloutir son pénis. De la langue, elle balaya le gland de Cédric avant d’enfoncer davantage son sexe, presque jusqu’au fond de sa gorge, et entama alors un lent va-et-vient qui arracha des gémissements au garçon. Cédric faisait un effort pour garder les yeux ouverts et ne rien perdre du spectacle qui s’offrait à lui : le cul de Clémence ondulant sous ses caresses, les cheveux de la fille répandus sur son ventre tandis qu’elle le suçait, et sa main à lui s’activant dans la fente inondée. Elle poussait de petits cris étouffés, ses seins à demi écrasés sous elle. Soudain, Cédric délaissa le vagin de Clémence. Sa main remonta légèrement ; ses doigts pleins de mouille se mirent à lubrifier l’entrée de l’anus de la fille, qui s’était crispée à ce contact, interrompant brièvement sa fellation.



Il avait commencé à s’enfoncer dans le cul de Clémence, juste à l’entrée, à petits coups rapides. Il sentait l’anneau de chair se détendre peu à peu autour de son doigt. Rassurée, la fille s’était remise à lui lécher le sexe, de haut en bas, lui gobant les couilles, remontant jusqu’au gland, faisant crier le garçon.



Clémence commençait à ressentir une chaleur toute particulière irradier de son cul. Le doigt de Cédric s’enfonçait de plus en plus loin, de plus en plus vite. De cet orifice-là aussi, elle s’était mise à mouiller. Elle remuait son gros derrière au rythme imposé par Cédric tandis qu’il la sodomisait. Elle reprit le sexe du jeune homme dans sa bouche. Elle avait envie de le sentir jouir.



Mais Clémence ne l’entendait pas ainsi. Elle se mit à le masturber frénétiquement tout en le suçant de plus belle. Cédric ne résista pas longtemps et quand elle sentit les premiers spasmes de la jouissance s’emparer de lui, elle le sortit de sa bouche et le fit éjaculer là, dans ses cheveux, sur son front, sur ses joues, pendant que le garçon hurlait de plaisir, sans cesser de lui pilonner le cul, mais sans toutefois la mener à l’orgasme.


Elle se laissa retomber entre les jambes ouvertes de Cédric. Il avait enfin délaissé l’anus brûlant de la fille. Elle avait la tête posée sur la cuisse droite du garçon, à quelques centimètres de sa bite, des élancements de plaisir lui taraudant le ventre. Elle avait une envie folle de se masturber et de se faire venir là, en quelques secondes, presque avec férocité, comme un soulagement. Mais elle n’en fit rien. Ils restèrent plusieurs minutes ainsi, sans rien se dire, à écouter leurs cœurs en train de ralentir, leur excitation revenir dans cette zone grise qui sépare la neutralité des émotions de l’ivresse et de la folie. Cette zone où tout devient possible. Les doigts de ce type entre ses fesses, par exemple. Ou ce sperme qui maculait son visage. Cédric regardait le corps de Clémence alangui, à demi vautré sur le sien. Il la regardait dans ses détails, contemplait les poils de son sexe qui dépassaient largement des fesses offertes, les deux pieds ravissants, quoiqu’un peu sales, le visage à demi dissimulé derrière les cheveux souillés de sperme, le bras abandonné sur son aine.


Il posa de nouveau la main sur la fesse droite de Clémence. Elle était anormalement fraîche. Il la caressa lentement, puis la frappa légèrement, très légèrement, pour voir. Elle ne dit rien. Il frappa de nouveau, un peu plus fort. Elle ronronna. Cédric recommençait à bander. Clémence se saisit de la bite en train de durcir. Elle se remit à la branler, très lentement, tandis que Cédric alternait caresses et tapes légères sur son cul, qui de nouveau remuait, amplifiant encore l’excitation de Cédric. Puis elle s’arrêta, écarta ses cheveux de son visage, le regarda bien en face.



Il la regarda encore, son beau visage décomposé par le désir, à quatre pattes sur le lit, tandis qu’elle s’installait, qu’il se redressait, se plaçait derrière elle. La levrette était la position que Clémence préférait et elle avait envie, maintenant, tout de suite, de sentir ce sexe en elle, cette grosse queue odorante et dure, qu’elle vienne la pénétrer, qu’elle vienne la faire jouir, qu’elle aille et vienne en elle sans ménagement, qu’elle la fasse crier, qu’elle sente les mains du garçon accrochées à ses hanches, qu’il lui tape encore les fesses, qu’elle s’abandonne contre lui, ruisselante, sale, aimant cela.


Il ne s’embarrassa pas de précautions. Le sexe de Clémence, détrempé de mouille, ne lui fit guère obstacle lorsqu’il la pénétra. Elle poussa un petit cri quand il parvint au fond de son vagin, en une seule poussée, lente et résolue. Il agrippa ses hanches, ainsi qu’elle l’avait voulu. Il regardait le dos de Clémence, ses omoplates, loin devant lui, le fin duvet de son dos, les rigoles de sueur qui dégoulinaient jusque sous elle. Il se pencha en avant, lui caressa le sein droit. Elle grogna d’impatience.



Il commença son va-et-vient, tout doucement, centimètre par centimètre, la possédant, regardant son sexe entrer et sortir du vagin de Clémence. Il sortait presque entièrement sa bite puis la ré-enfonçait dans la chatte de la fille, se repaissant de ses miaulements. Il regardait les poils de Clémence qui restaient collés sur son sexe. Il regardait, en se penchant légèrement sur le côté, les gros seins de Clémence qui ballottaient au rythme de ses coups de boutoir.



À présent, Cédric reproduisait consciencieusement ce qu’il avait vu faire dans les films pornographiques qui avaient constitué l’essentiel de son éducation sexuelle : en pénétrant la fille, qu’il tenait fermement par les hanches, il l’insultait (« t’aimes ça, ma salope, tiens, tu la sens, ma bite ? ») tout en lui donnant, de temps à autre, une claque sur l’une ou l’autre de ses fesses.



Pendant ce temps, Clémence, qui avait glissé son bras droit sous son ventre, se masturbait fiévreusement le clitoris. Elle mouillait toujours abondamment et criait un peu plus fort à chaque coup sur son cul, à chaque insulte. Elle répondait des trucs sales, les phrases désincarnées qu’il avait envie d’entendre,



Des mots qu’elle trouvait choquants, avilissants même, et c’est justement ce qui l’excitait : se trouver là, entièrement nue sur son lit, ruisselante de sueur, en train de se faire prendre par un type qu’elle ne connaissait pas quatre heures auparavant.


Clémence se caressait le clitoris qu’elle avait coincé entre deux de ses doigts ; il bandait littéralement et elle sentit soudain la jouissance monter en elle. Elle se mit à crier plus fort. Cédric la baisait de plus en plus vite, et à présent sa brutalité s’était muée en sauvagerie. Il s’était penché, lui avait mordu l’épaule, lui avait tordu vicieusement la pointe des seins, provoquant une douleur brûlante qui l’avait excitée de plus belle ; et maintenant il avait agrippé une pleine poignée de ses longs cheveux, qu’il tirait sans ménagement, l’obligeant à rejeter la tête en arrière.



Et ces mots, ses doigts qui s’activaient sur son clitoris, les allées et venues de cette bite énorme qui la défonçait, jetèrent Clémence dans un puissant orgasme.



Cédric se retira brusquement d’elle et, agrippant son sexe, se mit à éjaculer sur les fesses de la fille, qu’il maintenait écartées de l’autre main, regardant son sperme frapper et se répandre sur toute la raie de Clémence, jusqu’au cercle sombre de l’anus.



Secouée de spasmes, Clémence se laissa retomber sur le lit, la main toujours emprisonnée entre ses cuisses, la tête posée sur un oreiller dont la fraîcheur relative la surprit. Le plaisir refluait déjà en elle, faisant place à d’autres sensations plus prosaïques : ses fesses engluées de sperme, l’odeur de sexe qui semblait imprégner toute la pièce, la légère douleur de son cuir chevelu et de son épaule, la sensation de chaleur sur son derrière là où Cédric l’avait frappée, les soupirs du garçon qui, à présent, se vautrait à son tour sur le lit, cherchait à la prendre dans ses bras. En avait-elle envie ? Elle ne parvenait pas à en décider, aussi le laissa-t-elle faire, consciente du contraste entre la bestialité presque caricaturale dont il venait de faire preuve et la douceur qu’il s’efforçait de démontrer, comme s’il se sentait coupable de quelque chose, comme s’il avait besoin de lui prouver qu’il ne se bornait pas à ce qu’il avait pu lui montrer de lui-même.


Elle ressentait avec intensité tout ce que le corps redevenu étranger qui se pressait contre elle charriait avec lui ; odeurs inconnues, texture de la peau, haleine. À chaque fois c’étaient à peu près les mêmes sensations qui se bousculaient en elle, à chaque fois qu’un garçon entrait dans cette pièce pour la posséder. Le plaisir était presque toujours comparable à ce qu’elle avait éprouvé avec Cédric ; mais ensuite il retombait très vite et ne laissait rien derrière lui, en tout cas pas la chaleur humaine qu’elle espérait sans pouvoir le formuler. Le besoin de solitude réapparaissait alors, prenait impérieusement possession d’elle, comme en ce moment-même, alors que le garçon blotti contre elle lui caressait les cheveux, comme l’aurait fait un amant régulier, quelqu’un qu’elle aurait eu envie de revoir.


Cependant Cédric s’installait. Il avait aimé la façon dont Clémence s’était donnée à lui, sa rapidité, l’éloquence de son désir. Elle avait tout accepté de lui, sa façon rudimentaire de faire l’amour, son absence délibérée de délicatesse et de précautions. Elle n’avait pas l’air de s’apprêter à lui dresser la liste de tout ce qu’elle avait espéré de sa part et qui ne s’était pas produit, comme cela lui était fréquemment arrivé.



Sans vraiment savoir pourquoi, peut-être pour meubler le silence, car en fait il ne s’était pas même demandé s’il la trouvait belle. Il l’avait trouvée vulnérable, excitante, prometteuse, oui, et il n’avait pas été déçu. Mais belle ? Elle ne répondit pas. Dans la pénombre il distinguait son épaule, l’épaule qu’il avait mordue tout à l’heure, la courbe d’un sein, son profil sur l’oreiller, ses cheveux humides, saturés de transpiration, répandus sur le drap. Elle se retourna lentement vers lui et lorsque ses cuisses se disjoignirent, un bruit moite se fit entendre, les effluves de son sexe s’imposant avec violence. Il se pencha pour l’embrasser, et de nouveau elle lui offrit ses lèvres, sa langue, puis elle lui dit :



Combien de fois avait-elle déjà prononcé cette phrase ? Elle sentit sa surprise, son raidissement, son désarroi. Et sa propre culpabilité qui, déjà, balbutiait en elle. Elle n’aurait su expliquer ce qui la poussait à les congédier ainsi, si vite après. Il y avait successivement la rencontre, le peu de mots échangés, la séduction, le désir, le passage à l’acte, la grossièreté, le plaisir ; et ensuite, toute fièvre abolie, la réalité reprenait le pouvoir, cette forme de bonheur, la seule qu’elle connaissait, si fugitivement goûtée, s’évanouissant comme un décor de théâtre. Clémence guettait ses propres émotions, elle attendait le moment où, enfin, elle dirait : « Reste. »


Mais peut-être craignait-elle un refus, plus encore que la solitude moite qui l’attendait. Peut-être les rejetait-elle dans les ténèbres, ne les autorisait-elle pas à vivre autre chose qu’une histoire de cul avec elle, précisément par peur d’être elle-même rejetée, considérée comme un objet, par peur d’attendre des jours et des mois que cela devienne sérieux ; d’attendre des coups de téléphone qui ne viendraient pas, ou alors tard, trop tard. Parce que c’était toujours comme ça qu’ils faisaient.


Mais peut-être Cédric serait-il resté, si elle le lui avait demandé.


Peut-être ne se serait-il pas relevé, les gestes lourds, le corps à feu doux, cherchant ses vêtements sous le regard absent de Clémence, ce regard qui s’embuait malgré elle, se rhabillant, disant au revoir, refermant doucement la porte derrière lui. Avant de se relever, il lui avait demandé pourquoi et elle lui avait répondu qu’elle préférait.


Qu’elle préférait quoi, au juste ?


Écouter les pas du garçon décroître dans le couloir.


Sentir les premières larmes se frayer un chemin sur ses joues maculées.


Éprouver le silence réitéré dont elle détestait fraternellement chaque nuance.


Retrouver la solitude qu’elle venait justement de s’efforcer de fuir.


Rassembler les couvertures et se blottir sous elles, puis traquer le sommeil qui, elle le savait déjà, se refuserait jusqu’à l’aube.


Clémence, vingt et un ans et deux mois, nue, abandonnée, seule avec le poison lent de ses pensées.