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Temps de lecture estimé : 12 mn
20/05/11
Résumé:  Emma, jeune femme délaissée, s'interroge sur son couple qui bat de l'aile. Le manque se fait sentir...
Critères:  f fh travail cérébral revede fmast journal -mastf
Auteur : Manofsam      Envoi mini-message

Série : Emma

Chapitre 01
La Boîte de Pandore

1 – La Boîte de Pandore



Depuis quelque temps, rien ne va plus dans ma tête. Au moment où je pensais atteindre le bonheur, je découvre avec stupeur que celui-ci n’existe pas.


Je m’appelle Emma et j’ai 25 ans, un âge charnière où l’on quitte les milieux étudiants pour entrer dans la vie active, la vraie vie en somme. Un âge aussi où l’on quitte le temps des colocations et autres aventures adolescentes pour se caser en couple. Un âge qui apporte son lot de doutes et d’angoisses. À m’entendre parler, on dirait que ça y est, je suis déjà une vieille aigrie résignée à voir sa vie se dérouler jusqu’à son terme de manière immuable. Ce n’est pas tellement cela. Bien sûr, j’ai eu des expériences, j’ai forgé mon éducation, j’ai profité de ma jeunesse dorée pour connaître l’ivresse de la vie. Mais c’est bien là le problème. Depuis mes 15 ans – premiers flirts, premières sorties avec les mecs, première fois aussi – le temps s’est écoulé et j’ai mûri. Depuis quelques mois, me voilà engagée dans une relation sérieuse. Un type très bien, rencontré lors d’une soirée. Paul, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a commis un acte irréparable : il m’a volé mon cœur, à moi, la farouche nymphomane qui sévissait sur le campus. Et comme c’est un garçon bien, il ne s’est pas barré avec. Voilà quelques temps que nous sommes ensemble, et je ne me reconnais plus.


Je suis devenue sage. Il ne m’est plus arrivé d’avoir deux mecs – ou trois – à la fois, au point de ne plus savoir quelle excuse bidon inventer. Fini le temps où je me réveillais dans la garçonnière crasseuse d’un type dont le nom m’est inconnu. Finis les plans foireux, les combines un peu louches, les copines jalouses, les ménages brisés par la folle du logis que je suis. Paul ne m’a rien demandé, bien entendu. C’était tacite, c’est je crois, la base d’une relation normale : on appelle ça la monogamie, et elle repose sur un mot-clé : fidélité. Je ne l’ai pas vécu comme une contrainte, je l’ai fait naturellement. Je me suis rangée. Tout allait pour le mieux, on a vécu le parfait amour. Il fut un temps où c’était très bien.



Aujourd’hui, les choses ne sont plus tout à fait pareilles.

J’aime toujours Paul, et c’est bien là le problème. Nous ne sommes pas heureux ensemble. Après seulement quelques mois, notre idylle a pris du plomb dans l’aile. La vie continuait, j’avançais dans ma vie et comme je vous l’ai dit, j’ai achevé mes études et commencé à travailler. Paul, lui, rencontre des difficultés dans son secteur. À cause de la crise, impossible de trouver du boulot. C’est le chômage, le pointage quotidien à l’ANPE, les CV envoyés qui n’apportent qu’une réponse négative. Depuis un moment, le moral en a pris un coup. Paul se sent nul. Je le soutiens de mon mieux, et avec sincérité : je sais qu’il traverse une mauvaise passe et je veux être là pour lui. Mais la solution ne dépend pas de moi, hélas.


La vie continue, je me lève et je vais travailler, Paul reste toute la journée à la maison. Il sort chercher du travail, il passe du temps sur Internet, à consulter les recherches d’emploi, à déprimer dans son canapé devant une émission de télé débile. Il se rase de moins en moins et j’ai de plus en plus de mal à le rebooster.


Fatalement, notre vie sexuelle en a pris un coup. Paul souffre d’un complexe d’infériorité : l’idée d’être entretenu par sa copine blesse un peu son ego, et sa virilité en est atteinte. J’essaie de mon mieux de lui témoigner mon amour : je me fais douce, je l’aguiche, mais lui qui jadis était toujours partant pour des ébats virevoltants, maintenant ne se prête qu’à contrecœur, pour me faire plaisir. Il ne me sollicite plus.

On a eu quelques disputes, le climat s’est tendu à la maison. Blessée, j’ai battu en retraite, pour ne plus avoir l’air de l’assister. Il veut se débrouiller tout seul. J’ai aussi arrêté de le chauffer : je ne veux pas lui donner l’image d’une femme sexuellement agressive. C’est à lui de redevenir le mâle conquérant, il ne faut pas que je sois celle qui mène le couple à ses yeux.


Il s’est passé deux semaines. Deux semaines, et nous n’avons pas eu un seul rapport. Voilà l’état des lieux aujourd’hui. C’est pas glamour, c’est pas bandant même. Je n’ai aucune intention de le quitter, mais sa susceptibilité de petit macho blessé a fini par me toucher. Aujourd’hui, je ne sais plus que faire. J’attends que la crise passe, mais en attendant, qui s’occupera de la femme en moi, cette petite voix en moi qui crie parce qu’elle est délaissée ?



Excuse-moi cher journal, pour ce début un peu morose. Je te promets des choses plus réjouissantes à l’avenir. Car je n’ai pas encore raconté ce qui m’est arrivé hier soir, et qui motive la décision de commencer cette thérapie par écrit que tu constitueras.


Paul est parti quelques jours dans sa famille, à trois heures de route de la ville où nous habitons. Il voulait se reposer à la campagne, prendre un peu l’air. Je l’y ai encouragé car je n’en pouvais plus de le voir tourner en rond dans l’appartement. Hier soir donc, je suis rentrée du boulot et j’ai décidé de me faire une soirée détente. Je me prépare mon plateau repas, je m’installe devant la télé avec un pyjama un peu moche, et j’appelle Paul. Nous sommes restés une heure au téléphone, il avait l’air mieux. Il était sorti tout l’après-midi pour aider son père agriculteur. Enfin il faisait quelque chose ! Au moment de raccrocher, je décide de le tester.



Sa phrase se termine dans un grognement. Je l’ai vexé. Oh et puis zut, après tout, c’est un peu de sa faute si j’en suis là. Monsieur me délaisse tout à fait et m’en veut de me sentir flattée si quelqu’un prend soudain intérêt aux formes qu’il néglige.


Après qu’on a raccroché, je repense à cet épisode. Le stagiaire ne m’intéresse pas du tout, en réalité je le trouve un peu bête. Je pense qu’il ne doit pas avoir beaucoup d’expérience des femmes et je me demande même s’il a vraiment une copine. Je me prends soudain à imaginer la scène de son point de vue à lui. Érotisme narcissique, j’imagine le spectacle que je lui ai donné et ce n’est pas pour me déplaire. Machinalement, je passe une main sur ma culotte. Un frisson me saisit. Mince ! Mais… je suis mouillée. Intriguée, je sors soudain de ma torpeur pour revenir à la réalité.


J’étais en train de me caresser. En soi, ce n’est pas grave. Je vous l’ai dit, je ne suis pas novice en matière de sexe, j’ai expérimenté pas mal de choses par le passé, je ne suis pas une prude qui croirait soudain commettre un péché. Ce qui me gêne un peu plus, c’est que je ne m’étais pas masturbée depuis des mois. Ça remonte au temps d’avant Paul, quand j’étais encore en collocation avec mon amie Sarah. On avait chacune notre chambre. Parfois on ramenait un mec, parfois il m’arrivait de rentrer bredouille. Des fois, j’entendais ma coloc’ s’envoyer en l’air dans la chambre d’à-côté. C’est là que je me caressais le plus. Notre appartement était mal isolé ; malgré toutes les précautions, j’entendais Sarah haleter et les deux corps se percuter dans un claquement régulier. Je pouvais même entendre le moment de l’orgasme, même quand le mec était super discret. J’avais fini par devenir une experte de la chose, rien qu’à tendre l’oreille. Ces bruits me faisaient mouiller comme une dingue. Je passais mon doigt entre mes lèvres trempées, je remontais, je touchais mon clitoris. Je faisais des va-et-vient continus entre ma chatte, dans laquelle j’entrais une phalange ou deux, et mon clitoris gonflé de désir.


Une fois, Sarah avait trouvé un amant particulièrement affamé. Ils ont fait l’amour toute la nuit, remettant ça à chaque fois. Il était intarissable. J’ai passé plusieurs heures à me branler toute seule dans mon lit, serrant ma main entre mes cuisses, les doigts fouillant le fond de ma culotte toute humide de mes sécrétions. Au moment de jouir, j’étouffais un petit cri en enfouissant la tête dans l’oreiller.

Au matin, je me suis levée, la tête dans le cul. J’avais mal au clitoris à force de l’avoir frotté toute la nuit. Sarah était dans la cuisine, on s’est dit bonjour et elle, avec une petite voix amusée :




Bref, la masturbation et moi, ce n’était pas vraiment nouveau. Mais depuis Paul, je ne l’avais plus fait. J’avais laissé de côté cette activité au profit d’un phallus de chair bien plus réel. Et sans regret. Mais hier soir, je me pris soudain à me caresser pour compenser l’absence de Paul. Et, chose que je comprenais encore moins, je m’étais caressée en pensant à un autre homme.


Cette prise de conscience me trouble un peu. Ça casse l’ambiance : me voilà seule chez moi, sur mon canapé, seulement éclairée par la lumière de la télé, la culotte encore humide de ces pensées coupables… et personne pour assouvir ce besoin. Je ne sais plus que faire. Me laisser aller ? Cesser tout de suite cette activité troublante ? Je décide d’opter pour cette solution et je remets le son de la télévision. L’émission est vraiment débile, j’écoute le présentateur, totalement idiot, enchaîner des blagues plus nulles que les autres. Affligeant. Mais après cinq minutes, je dois m’avouer vaincue : mon bas-ventre est en feu, j’ai beau essayer de penser à autre chose, pas moyen de détourner mon attention. Et puis zut !


Je tire mon pantalon de pyjama, ainsi que mon haut pour être plus à l’aise. Me voilà en petite culotte sur le canapé, prête à me laisser aller. Je ferme les yeux et je fais le vide dans ma tête. Une main se pose sur le tissu de ma culotte et joue avec l’élastique. Non, autant faire durer le plaisir. Je ne rentre pas ma main, mais au contraire, je la promène sur le lycra noir. Matière douce, électrisante. Lorsque le bout de mes doigts passe sur mon clitoris, un frisson me parcourt. Je continue ma promenade, je sens le contour de mes lèvres à travers le tissu. Je promène ma main le long de ma fente, descendant et remontant doucement. J’ai la chair de poule. C’est bon. Mon sexe palpite, il est tout chaud sous le tissu. Je remonte. Mon autre main s’est faite active, elle caresse mon ventre puis remonte vers mes seins. Elle en frôle un, le téton est tout dur. J’humecte de ma salive le bout de mes doigts, et je mouille la pointe. Je souffle dessus. Cette sensation est délicieuse.


Alors, je n’y tiens plus, je fais glisser ma culotte le long de mes cuisses puis une fois toute nue, je pose ma main sur mon pubis. Depuis quinze jours, je ne me rase plus. Étant donné que nos rapports se sont espacés avec Paul, j’ai jugé que c’était inutile. Et il aurait été mal venu de sa part qu’il m’en fasse le reproche, lui qui ne fait aucun effort de son côté. Mes doigts passent dans mes poils et cette sensation aussi me plaît : j’aime le bruit de leur crissement, alors que je me fraie un chemin vers le petit bouton qui commande mon plaisir. Mon doigt s’aventure le long de ma fente, et lorsque je le remonte, il est tout gluant de mon humidité. Je redescends, je continue à parcourir mon sexe mouillé. C’est comme une redécouverte, j’explore des terres oubliées depuis des millénaires. Mes doigts fouillent ma chatte, écartent les lèvres et se couvrent de mouille. Je lèche mes doigts, je redécouvre ce nectar que Paul ne boit même plus. Paul, voyons, il y a ici une fontaine, écoute le bruit de son eau ! Écoute ce clapotement délicieux !

Un doigt pénètre ma chatte. Oh ! Il rentre si facilement ! Je suis tellement trempée que c’est comme si c’était mon sexe qui l’avait aspiré. Je le fais rentrer et sortir, d’abord lentement puis plus rapidement.


Hmmm…


Je pense à Paul, j’essaie de l’imaginer nu. Et soudain, c’est une autre vision qui m’apparaît : le stagiaire, occupé à mater mon cul. Je retire mon doigt, un peu refroidie. Oh et puis merde ! Tant pis pour toi Paul, c’est qu’un fantasme ! J’imagine ce stagiaire donc. Je suis là, en train d’ouvrir le carton, penchée en avant. Le stagiaire arrive derrière moi et se tient dans l’entrebâillement de la porte. Je me tourne vers lui, toujours penchée. Il peut voir mon joli petit cul, bombé, moulé dans une jupe de tailleur plutôt étroite. Je lui souris. Il me sourit aussi, puis sans aucune honte, tourne à nouveau son regard vers mon cul. Je devine qu’il peut voir la forme de mon string sous la jupe. Je me cambre un peu plus, exprès, et je fais semblant de me concentrer sur le carton. Un bruit attire mon attention, je le regarde à nouveau. Le stagiaire a défait sa ceinture et sorti son pénis, il est là, à un mètre de moi, en train de s’astiquer en regardant mon cul. Et il n’a pas honte. Mon regard fasciné ne peut quitter des yeux le sexe gonflé qu’il tient dans la main, un sexe assez fin mais plutôt long, dont il a décalotté le gland. Je mouille comme une folle. Je me demande même si mon string sera assez étanche pour contenir l’inondation.


Je me tourne vers le carton, je continue mon travail, de moins en moins assurée. Je sens soudain deux mains se poser sur mes hanches, doucement mais avec fermeté. Je ne bouge plus, je ne respire plus. Je mouille. Les mains descendent le long de mes cuisses, puis un peu au-dessus des genoux, elles s’arrêtent et saisissent le bas de ma jupe. Il fait lentement remonter le tissu, jusqu’à ce que celui-ci m’arrive à la taille. Un collant noir tente encore vainement de cacher ce que le stagiaire pervers a entrepris de mettre à jour. Paralysée, toujours penchée en avant et appuyée sur le carton, je le laisse faire. Une seconde passe, puis ses mains s’activent à nouveau. Elles frôlent mes fesses. Ses ongles se promènent sur le nylon et ce bruit m’électrise. Puis brusquement, il saisit le haut du collant et l’abaisse jusqu’à mi-cuisse, dévoilant ainsi mon cul, tendu vers lui, faiblement protégé par un string minuscule. Mon sexe ruisselle à présent, il me semble que le liquide coule entre mes cuisses.


Le stagiaire affiche un sourire satisfait. Il joue avec la ficelle de mon string. Va-t-il l’enlever aussi ? Je me sens vulnérable, pire : offerte. Cambrée comme je le suis, je me rends bien compte du spectacle que je lui offre : un accès imparable à ma chatte, une vue sur mon cul dont le globe est coupé en deux par une minuscule petite corde. Celle-ci épouse d’ailleurs la raie de mes fesses mais cache à peine l’œillet brun de mon anus. Un doigt posé sur la ficelle, le stagiaire suit ce chemin avec lenteur. Il ralentit encore en arrivant à mon petit trou. Il écarte la ficelle jusqu’à dégager l’accès. Mon cul et ma chatte lui sont ouverts. Sans hésitation, c’est dans mon sexe qu’il s’enfonce jusqu’à la garde, d’un coup brutal et inattendu. Je suis remplie de lui. Il commence à me besogner sauvagement.



Sur mon canapé, j’ai maintenant deux doigts bien enfoncés dans ma chatte et je m’active par va-et-vient, tandis qu’une autre main s’affaire sur mon clito. Le désir m’envahit, j’ai chaud partout. Ma peau se hérisse tandis qu’une vague de plaisir afflue soudain. Je me cambre, mes pieds se crispent et en poussant un soupir, mon corps est secoué d’une série de spasmes fulgurants. Mon vagin se resserre sur les doigts au moment où il me semble que j’explose.


Puis je m’apaise, progressivement je reprends mon souffle et mes esprits. Ouah ! C’était délicieux ! Cela faisait plusieurs semaines que je n’avais pas joui, et soudain, je me demande même si ça n’était pas meilleur qu’avec… non, chasser cette pensée de mon esprit. Finies les frasques adultères, maintenant il faut revenir à la réalité.


Celle-ci est moins glamour : je suis sur mon canapé, nue à part une culotte repoussée jusqu’aux chevilles, et les doigts poisseux de mon liquide le plus coupable. Péniblement, je me lève, un peu tremblante sur mes jambes, et je vais me doucher. Pendant dix minutes, je suis ailleurs, encore sous le coup de mon orgasme.



Il me semble que j’ai fait une grosse bêtise hier soir. Non, je ne culpabilise pas de m’être adonnée à des pratiques réprouvées, non, je ne culpabilise pas non plus pour ce petit stagiaire, pas plus que pour Paul, qui de son côté ne m’a jamais caché son goût pour les pin-up et autres actrices dénudées. Non, mon véritable souci, c’est que j’ai le sentiment d’avoir ouvert une boîte de Pandore. J’avais enterré la nymphomane que j’avais été jadis au plus profond de moi, mais je crois qu’elle est réveillée, et qu’elle crie vengeance. Aurai-je assez de volonté pour repousser ses envies démesurées ? Par le passé, j’ai pu voir de quoi elle était capable et aujourd’hui, elle serait bien capable de mettre mon couple, déjà fragile, en péril.