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Temps de lecture estimé : 16 mn
17/06/11
Résumé:  Enquêter sur un ministre dans l'espoir de lui coller des casseroles au cul, ça n'exigeait pas de coller au cul de sa femme dans l'espoir qu'elle passe à la casserole ! Mais j'avais dû confondre...
Critères:  fh fplusag vengeance cunnilingu fdanus humour policier -humour -aventure
Auteur : Ludwig Mrza
Les casseroles

En redescendant les escaliers, j’entendis bien distinctement la voix de la concierge. Elle s’appelait Simone et elle continuait de raconter sa vie à Ghislaine, qui l’encourageait par de petits « oui », « non », « incroyable ! » et autres menues interventions de pure forme.


Je tournai au coin de la dernière volée de marches en marbre et m’enfonçai dans le corridor. Le seau d’eau, la raclette et la serpillière se reposaient dans le hall d’entrée pendant que leur gestionnaire en faisait autant sur son manche de brosse en bavassant sur la jeunesse d’aujourd’hui et tout ce monde pourri. Ma tire attendait quelques mètres plus loin, au bord du trottoir.


Je jetai ma veste sur la banquette arrière et le répertoire dans la boîte à gants, m’installai au volant et donnai quatre coups de klaxon groupés deux par deux. J’avais abondamment transpiré dans le bureau du premier étage, en fouinant dans les paperasses de Goulard, tant en raison du climat lourd et orageux que du stress engendré par la situation, mais la pêche avait été bonne. Je baissai la vitre et attendis Ghislaine en me demandant combien de temps lui serait nécessaire pour prendre congé de Simone et de son verbiage. Si l’heure avait été aux vacheries, je me serais tiré en la laissant se débrouiller pour rentrer ; mais l’ambiance étant à l’apaisement depuis au moins deux jours, je choisis de patienter.



Elle avait chaud, elle aussi, et paraissait un peu essoufflée.



Pendant que je conduisais, Ghislaine parcourut les lettres et feuilleta le carnet. J’entendis un petit sifflement.



Celui que j’appelais comme ça n’était autre que notre employeur, Adam Borowitz, qui avait monté son bureau d’enquêtes privées. Dans le domaine, c’était un as, un vieux briscard. Avant de commencer à avoir des problèmes avec ses guibolles, c’était un homme de terrain ; mais en perdant sa mobilité, il avait modernisé ses méthodes. « De mon bureau, assurait-il, je sais tout, je vois tout. »


Et c’était vrai qu’avec deux lignes téléphoniques, un télécopieur, une bonne connexion Internet et tout le fatras informatique dernier cri, le tout cumulé avec son expérience du métier, il faisait des merveilles. Tapi dans son antre comme une araignée au coin de sa toile, le cul sur son fauteuil à roulettes et les pattes sur son fourbi à télécommunications, il était à l’affût de tout. De temps à autre, cependant, il avait besoin de porteurs d’eau pour l’assister là où ses jambes ne pouvaient plus l’emmener, et il recourait à mes services et à ceux de Ghislaine pour « les tâches manuelles », comme il les nommait avec beaucoup de dédain. L’inaction physique, combinée à la consommation régulière de whisky pur malt, lui avait assuré une importante prise de poids qui lui valaient quelques savoureux sobriquets que nous évitions de prononcer en sa présence.



Ghislaine ronchonna quelque chose que je n’ouïs pas entièrement, mais qui comprenait l’expression « tous les mêmes » et, il me semble, le mot « porc ».

J’immobilisai la tire à une trentaine de mètres de la grille d’entrée de la propriété des Goulard.



Je jetai un dernier coup d’œil à ma montre avant de sonner au portail et de m’annoncer dès que j’entendis la voix de Lucette Goulard dans l’interphone. Elle ne fut pas surprise de ma visite, je la lui avais promise. Il était important de lui restituer les clés.



Son opulente poitrine se soulevait et s’abaissait au rythme soudain croissant de sa respiration, tandis qu’elle serrait les poings. Visiblement, elle était mécontente, mais ça faisait probablement partie du personnage. En la regardant, je me disais qu’elle ne devait pas être, elle non plus, à l’après d’un coup de canif dans le contrat. Mais ses écarts de conduite ne m’intéressaient pas plus qu’ils n’auraient intéressé mon employeur et son client en cette affaire. L’important était, pour l’opposant politique qui s’était offert les services du cabinet d’enquêtes privées Adam Borowitz, de coller quelques casseroles au cul du ministre Goulard. Et des informations de première main sur une histoire de mœurs, c’est toujours bon à prendre.


Lucette Goulard accusait un joyeux paquet d’heures de vol, mais ça ne l’empêchait pas de présenter de beaux restes. À son haleine et à la coloration de ses joues, je n’eus aucune peine à comprendre qu’elle avait tendance à picoler, sans doute pour échapper à l’ennui dans lequel la laissait un mari plutôt volage. Après le départ des domestiques, elle avait dû céder à son penchant pour les spiritueux.



Elle sourit et baissa un peu la tête pour me jeter un regard par-dessous.



Elle saisit l’allusion, mais ne la commenta pas. Elle me tendit bientôt un ballon de cognac et remplit le sien.



Elle n’était certainement pas dupe de ma flatterie, mais elle fit comme si elle y croyait. Quelques instants plus tard, nous posions nos verres et elle tombait dans mes bras. Je lui avais apporté la confirmation de ce qu’elle soupçonnait ; son honneur bafoué réclamait une vengeance dont il ne me déplaisait pas de devenir l’instrument.


Le salon était vaste, confortable, bien équipé en éclairages tamisés aux tons assez chauds pour mettre l’épiderme en valeur sans en souligner les défauts. La bouche de Lucette dégageait un arôme de cognac et sa peau un reste de parfum de savon-douche. Lorsque sa robe d’intérieur tomba sur la moquette et que je lui dégrafai le soutien-gorge pour, me tenant derrière elle, soupeser à pleines mains son opulente poitrine, elle poussa un soupir d’aise et se laissa aller contre moi.


J’avais les lèvres dans son cou et mes doigts commencèrent à courir partout sur son corps, palpant son ventre rond et ses fesses charnues. La soulevant, je l’assis dans un fauteuil et m’agenouillai entre ses jambes. Des deux mains je lui pétrissais les mamelles tandis que mon nez plongeait dans son entrecuisse à l’odeur forte, épicée. Je ne connaissais rien des talents de Marcel Goulard en la matière, mais il m’apparut clairement qu’il devait se montrer négligent depuis un bon moment. Lucette en voulait. Elle semblait en manque. Pendant que je m’appliquais de la bouche et de la langue, fouillant ses chairs rosées et lui aspirant le clito, elle criait sans retenue son plaisir de se faire brouter le minou par un mâle disponible et soucieux de s’occuper d’elle.



Oui, vraiment, elle était en manque.



J’étais content que les domestiques fussent partis, car ses hurlements auraient rameuté sans peine toute une maisonnée ! Électrisée par les spasmes de son plaisir, elle se tortillait sous ma langue, arquait le corps et agitait les jambes en soufflant et en couinant.



« Je sais pas, non, mais je devine quand même ! » pensai-je en ouvrant ma braguette pendant qu’elle s’accordait quelques secondes de répit. Je la fis pivoter pour la pénétrer en levrette tandis qu’elle se cramponnait au fauteuil, la tête dans les coussins.



J’aurais aimé lui mettre la bite dans le cul, mais je n’étais pas sûr que ce serait autant apprécié par elle que par moi ; aussi me contentai-je de lui fourrer le pouce dans la rondelle pendant que je la ramonais allègrement avec l’engin adéquat dans le trou adéquat. Le traitement que je lui faisais subir était apparemment à son goût, car elle se gueulait des paroles d’encouragement de plus en plus salaces que je préfère ne pas répéter, ce serait indigne d’une femme de son rang. Il n’empêche que je commençais à songer qu’elle criait bien fort, si fort que tout le quartier aurait pu en profiter si les fenêtres avaient été ouvertes ! « Il lui faudrait quelque chose en bouche », me dis-je, « elle gueulerait moins ». Mais ce dont j’aurais pu user à cet effet était déjà très occupé par ailleurs.


Alors que la sauce menaçait de monter, je perçus, malgré les gémissements très appuyés de madame Goulard, des bruits insolites dans la maison : claquements de portes, pas sur le carrelage.



Lorsque la porte du salon s’ouvrit, deux secondes et demie plus tard, j’avais retrouvé une tenue à peu près normale, mais Lucette était toujours agrippée au fauteuil, le cul offert et la tête sur les coussins.



Question vocabulaire, ça ne débordait pas d’imagination !



Mais l’accès à la porte était obstrué par une espèce de gorille en costard bleu et portant casquette.



Le type, qui me dépassait bien d’une demi-tête, abattit ses grosses pattes sur mes épaules.



Je commençai à me débattre, mais le costaud me tenait bien.



Surpris, il relâcha son étreinte et j’en profitai pour lui marteler la poitrine et le ventre à coups de poing, pendant que Lucette hurlait derrière moi. J’entendis craquer mes phalanges, tandis que la douleur qui remontait dans mes coudes et mes épaules me laissait penser que j’avais essayé de boxer King Kong ; mais j’obtins le bref répit qui me permit de bondir vers la sortie de la pièce, puis dans le couloir. Dans le hall, je dérapai malencontreusement sur un paillasson et glissai sur une distance de trois mètres jusqu’à la porte, dans laquelle je donnai des mains, des genoux et du front.



À la hâte, j’ouvris le lourd battant et sortis sur le perron, mais dans un hurlement de bête sauvage, le chauffeur abattit son quintal dans mon dos et nous roulâmes sur les pierres bleues. J’avais le souffle coupé et je me sentais incapable d’accomplir le moindre geste de défense. Me saisissant par la nuque, le colosse me remit sur les pieds et me poussa vers l’entrée de la maison, où Goulard m’attendait.



Comme je ne répondais pas, il répéta la question, mais je me contentai de le regarder d’un air ahuri. J’étais de toute façon incapable d’autre chose.



Le gorille me fit avancer une nouvelle fois, mais au moment de franchir l’embrasure, je résistai en posant les mains de chaque côté de l’ouverture.



Il appuya brutalement, mais il y eut soudain un drôle de bruit, comme quand on donne un coup de maillet sur une boule de croquet, et la poussée s’interrompit tandis que les doigts se desserraient autour de ma nuque.



J’enjambai les cent kilos de force brute en costard bleu qui s’étaient étalés sur le perron et galopai vers la rue sur les talons de mon associée. Elle se débarrassa en chemin de la bûche dont elle s’était servie et nous arrivâmes ensemble à la voiture.

Ghislaine attendit d’avoir démarré avant de me houspiller :




+++++





Il se tut le temps de se passer l’index sur la gorge et de laisser Ghislaine savourer le compliment.



Près de moi, j’entendis un petit rire moqueur.



Mais j’avais perçu juste avant ça son léger plissement des yeux.



Il conservait son expression dédaigneuse, mais je n’étais pas dupe.



Mais je savais qu’il bluffait. Malgré la demi-pénombre régnant dans le bureau, j’avais décelé l’étincelle d’intérêt dans ses petits yeux fureteurs éclairés en contre-plongée par l’écran de son PC.



Il tendit la main par-dessus le bureau.



Il ouvrit le calepin, tourna quelques pages et je vis à nouveau passer des étincelles dans ses petits yeux rusés, pendant que ses lèvres remuaient sur quelques jurons silencieux. Il referma l’objet, le posa devant lui sur le bureau et le caressa du bout des doigts.



Je me détournai et ouvris la porte, pendant que Borowitz apostrophait Ghislaine :




+++++




Nous parcourûmes les premières minutes du trajet sans péter un mot. Je tenais le volant et Ghislaine boudait, mais j’attendais le moment où elle allait jeter la première banderille. Comme c’était toujours elle qui passait à l’offensive, je supposai qu’elle fourbissait ses armes, mais ces minutes de réflexion me permettaient de préparer ma défense et l’éventuelle contre-attaque.



Je serrai les dents et m’abstins de répondre. Elle avait raison : je m’étais foutu dans le pétrin et c’était elle qui m’en avait tiré. Une fois de plus.



La beigne atteignit mon oreille, mais le manque de recul n’avait pas permis à Ghislaine de frapper avec beaucoup de force. La voiture fit néanmoins une embardée et je redressai sa trajectoire en catastrophe alors qu’un autre véhicule nous croisait à grand renfort de coups de klaxon. Comprenant le danger, ma passagère évita de récidiver.



Je venais de freiner brutalement pour bifurquer sur un petit chemin de terre entouré d’arbres et enfoncer à nouveau l’accélérateur. La bagnole sautait sur les nids-de-poule.



J’immobilisai la voiture un peu plus loin et me tournai vers Ghislaine.



Calmement, j’attrapai mon blouson sur la banquette arrière et en tirai une enveloppe.



Ghislaine me fixait, intéressée.



J’écarquillai les yeux :