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n° 14446Fiche technique36386 caractères36386
Temps de lecture estimé : 21 mn
22/06/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Rien ne semble réunir Ali le troglodyte et Ginette la pute, à part peut être le sexe. Exotique mais vraisemblable.
Critères:  fh hagé prost voiture amour fellation pénétratio fsodo humour
Auteur : Zahi  (Informaticien, poète et glandeur)      
La pute et le troglodyte

C’est invraisemblable ce qui va arriver à Ali Barkous le jour de son cinquantième anniversaire. Deux de ses amis ont cotisé pour lui offrir une pute. Il vient de terminer sa tournée et rentre à l’entrepôt des camions « ramasse ordures » de Vincennes quand la vieille Bernadette lui donne un bout de papier froissé.


« Rendez-vous au cours de Vincennes, 11 h pile, devant le numéro 136 – Jean-Paul ».


Bien que cela lui paraisse bizarre, il n’est pas du genre à s’attendre à des surprises, la vie l’a vacciné de ce côté, son pouls se montre paresseux même avant le tirage du loto auquel il continue à jouer les mêmes séquences toutes les semaines. Jean-Paul doit vouloir trinquer, il l’a pourtant vu ce matin à cinq heures au départ des camions et il ne se demande même pas pourquoi au lieu de lui en parler ouvertement, il lui a adressé ce bout de papier. Ali va donc y aller sans illusions, un quart d’heure avant le rendez-vous.


Le 136 n’est qu’un immeuble de cinq ou six étages avec digicode, il n’y a pas de commerces à côté, il contrôle la course de sa montre sans aucune nervosité, le temps ne compte plus pour lui. Il balade les yeux entre le ciel couvert et le défilé des voitures, jette des regards à droite et à gauche, une grosse blonde se dandine de loin et s’arrête à son niveau, guette autour d’elle. Elle s’adresse à lui en mâchant un chewing-gum gonflant à tour de rôle une joue puis l’autre :



Son visage teinté de rose et enflé par un petit embonpoint sans conséquences fait ressortir deux grands yeux turquoise au regard à la fois fatigué et rassurant. Un nez droit et bien rangé et une petite bouche rouge au contour bien marqué lui donnent un air de poupée.


Légèrement étonné, Ali répond :



Aussitôt elle déhanche à nouveau, il suit. Ils longent un peu la contre-allée, descendent les marches du passage de la Voûte, font une vingtaine de mètres dans la rue de la Voûte et juste sous le pont de l’ancienne petite ceinture de Paris, ils prennent la rue du Gabon. Elle s’arrête derrière une camionnette blanche et crasse, échappée de justesse à la casse d’un ferrailleur, le pare-chocs traîne par terre et des embouts de caoutchoucs fuient des portes aux pourtours rouillés. Le long du trajet il l’avait suivie mécaniquement, concentré sur son derrière. Il s’est fait une idée de ce que peuvent être ses grandes fesses écrasées sous son manteau en cuir noir jonché de nervures.


Maintenant qu’elle a ouvert le manteau et en a dégagé les pans, il découvre la moitié de ses énormes seins soutenus par un soutien-gorge ultra serré sous un corsage vétuste. Plus bas, une petite jupe tellement enfoncée dans la chair qu’elle lui coupe le corps en deux, et encore plus bas, des cuisses tellement blanches qu’il peut distinguer dans les nerfs qui les courent, des filets de sang rouge bleuté. Il croit finalement comprendre de quoi il s’agit.



Elle lui explique. Il a une heure à passer avec elle dans la camionnette, payée par un inconnu.



Ali n’a pas hésité un instant. Elle lui paraît beaucoup plus jeune que sa femme, et surtout beaucoup plus entretenue. Il est déjà bien excité à l’idée de se taper une grosse blonde, un fantasme d’enfance. Quand il se masturbait sous les branches épineuses d’un figuier de barbarie, s’entraidant d’un trou opéré dans un cactus juteux, il fermait les yeux et songeait à des blondes charnues. C’était il y a plus de trente ans, entre Tataouine et Matmata, dans le Sud tunisien.


L’endroit sombre et exigu dégage une odeur de lavande. Ali fait attention à ne pas se cogner la tête sur la tôle ondulée. À gauche, il y a un lit une place. À droite, se succèdent un tabouret, une poubelle et deux bouteilles d’eau en plastique sur une petite planche au-dessus d’un carton. Elle enlève le manteau, le pousse au coin du lit puis s’étale en transverse, la tête appuyée sur la carrosserie et les pieds sur le tabouret. Il s’assoit au coin du lit.



Il se tait un instant.



Elle s’aperçoit qu’elle a affaire à un abruti d’une extrême gentillesse, elle va tenter avec lui un exercice qu’elle aime bien faire quand elle a le temps et qu’elle est bien payée : le confesser.



Ginette dégrafe le soutien-gorge, ses seins tombent légèrement et se déploient en grands ballons gonflés. À l’approche des mamelons plats, un léger rose se substitue à une blancheur de trèfles. Ali se voit déjà enfoncer le nez entre eux mais pour l’instant il ne bouge pas.



Comme pour l’encourager, elle les presse par ses mains, les poussant vers lui comme une offrande. Ali se rapproche, palpe la chaleur qui s’en dégage, puis enfonce toute sa figure et s’en va lécher de toutes ses forces. Elle le laisse faire deux minutes, admirant son souffle haletant et sa langue visqueuse, mais sa barbe naissante commence à lui faire mal, elle lui écarte avec délicatesse la tête et lui donne à sucer ses doigts en échange. Ses yeux plongent dans les siens.



Il la regarde d’un air méchant, sa voix prend un ton qui se veut menaçant. Elle a du mal à cacher un sourire puis hoche légèrement la tête pour lui signifier qu’elle a compris.



Elle le laisse revenir à ses seins. Malgré son air de bédouin prolétaire, malgré la peau fêlée et endurcie de ses grandes mains, malgré les rides profondes et irrégulières qui sillonnent son front et lui donnent dix ans de plus, malgré tous les signes d’indigence et de souffrances cumulées en couches, il y a une extrême douceur dans ses mouvements lents, continus, élancés, jamais brusques. Le ponçage qu’elle subit de sa barbe drue lui donne une petite excitation de laquelle elle ne manque pas de s’étonner, cela fait bien longtemps qu’elle ne prend plus de goût avec ses clients.



Il paraît à nouveau gêné.



Ginette se relève légèrement en évitant de heurter sa tête sous le plafond de la cabine, puis descend sa jupe libérant d’un coup un bourrelet qui se répand sur les flancs. Elle se replace puis ouvre les cuisses et montre à Ali sa moule entourée de poils jaunâtres à peine visibles, bouclés en friche. Elle lui fait une petite leçon d’anatomie, lui montre les lèvres et le clitoris. Elle se met à manier doucement les doigts dans les plis de sa foufoune, et les yeux d’Ali commencent à s’exciter dans leur orbite devant le spectacle en gros plan qu’il voit pour la première fois. Il la voit introduire un doigt dans le grand abricot légèrement mouillé, puis un autre le rejoint et les deux s’enfoncent un peu plus. Elle écarte les doigts enfouis, lui laissant apercevoir un grand trou noir miroitant, abîme de beauté et de désir. Merde, se dit-il, que c’est beau tout ça. Constatant son éblouissement, elle se sent elle-même de plus en plus excitée, sa chair commence à frémir et des petits spasmes prennent naissance au bas de son ventre. Sensations qu’elle n’a plus éprouvées depuis des années.



Il approche une main tremblante. Elle retire sa main à elle. Il commence par enfoncer deux doigts solidaires dans le trou moelleux, il agite la main puis ressort les doigts imbibés de mouillure tiède.



Il hésite un instant puis plonge les doigts dans sa bouche. Une petite grimace. Un œil qui se ferme et qui s’ouvre sur un grand sourire qui dévoile deux dents cassées.



Il agite la main en pivotant le poignet. Cette fois, il s’attarde un peu plus, presse plus fort, croise les doigts et les ploie, gratte à l’intérieur, racle les parois glissantes. Cette fois, il va tirer ses doigts sous son nez avant d’asperger le jus mielleux.



Elle le regarde, perplexe de ce qui lui arrive, un petit sourire aux lèvres. La queue d’Ali se gonfle sous le pantalon, sort du slip, butte sur la ceinture bien serrée et se range de biais faisant une bosse à côté de la poche.



Sa langue s’enfonce avidement dans la fente aux délices. Il se barbouille le visage dans la vulve rouge et épaisse, et charnue comme une tomate à farcir. Il sirote pour la première fois l’abricot gonflé et aspire avidement le liquide visqueux et salé.


Elle sent sa barbe lui arracher la peau et au bout d’un moment, elle a l’étrange impression de se laisser abuser avec joie, elle laisse échapper des petits cris discontinus chaque fois que sa langue, dans son mouvement arbitraire et effréné, vient butter au plus profond de sa chatte. Quand il commence à titiller le petit monticule de chair recroquevillée, elle ne peut plus s’empêcher de hurler, prend la tête coupable en étau entre ses deux cuisses charnues et de ses fortes mains la pousse encore plus loin dans le gouffre.


Les mouvements de Ginette redoublent l’excitation d’Ali. Il n’y a plus que ses yeux qui émergent à peine dans la broussaille jaune de la toison bouclée au travers de laquelle il n’aperçoit plus que des losanges mouchetés de lumière blanche. Ses oreilles serrées entre les fortes cuisses de Ginette, il n’entend plus qu’un sifflement lointain. Ginette bouge le bassin et entraîne avec lui la tête enchâssée à la langue avide qui tape au plus profond, s’immisçant dans les plis, bavant et mordillant. Elle se trouve de plus en plus excitée, ses ondulations prennent de l’ampleur, ses jappements se font plus forts. Soudain elle jouit alors qu’il continue de trifouiller. Une onde de choc lui traverse le corps transi, des bouts des pieds à la tête, la faisant tressaillir toute entière sous une exquise sensation de plaisir et de douleur. Du jamais vu, du jamais vécu. Elle n’en croit même pas son corps. La chute est d’autant plus brusque et soudaine. Elle s’immobilise en demi-conscience, presque évanouie, ses muscles lâchent, son âme veut faire pareil. Ali ne s’en aperçoit même pas, elle l’a laissé continuer. Il se résigne enfin lorsqu’il constate qu’elle n’a plus de répondant. Il s’inquiète :



Elle se ressaisit rapidement et se dit en elle-même qu’elle est avant tout une professionnelle, et que c’est lui qui a payé et non pas elle !



Un regard sur la pine déjà bien raide, un autre sur le bulbe incandescent. Rien d’exceptionnel à part le rouge vif dont elle s’est revêtue. Mais il y a plus étonnant : une seule bourse. Elle rigole.



Elle rapproche la tête et souffle doucement en sa direction en laissant échapper un léger chuchotement, juste de quoi provoquer un petit battement de la tige et entendre un « ouiiiii », il ferme déjà les yeux et balance sa tête en arrière.


Des petits coups de bout de langue par ci et par là, un baiser sur le gland circoncis, et deux doigts qui coulissent tendrement le long du concombre. Elle s’occupe de la couille solitaire et lui donne la part de deux, l’enduisant de salive, la mordillant légèrement et feignant de lui arracher par les dents quelques poils mal dressés. Puis soudain, comme une tigresse qui trouve sa proie, elle gobe le tout, l’enfonçant au fond de sa gorge. Quand elle commence à coulisser tendrement ses lèvres sur la hampe rigide, il se sent envahi par une impression de bonheur qu’il n’a jamais connue, une sorte de fraîcheur printanière l’enrobe et lui fait défiler quelques souvenirs clés de sa sexualité, à commencer par sa première éjaculation nocturne en rêvant de sa prof de français entrebâillant ses jambes.


C’était une belle française mariée à un villageois de Tataouine, la quarantaine, chic et classe. Il s’était toujours demandé ce qu’elle foutait dans ce trou de troglodytes, ce qui lui plaisait dans ces têtes poisseuses et ces pieds fêlés. Elle portait des jupes qui s’ajustent au milieu des genoux laissant voir des mollets gracieux et abondants, légèrement tracés de nervures. Parfois en classe, lorsqu’elle était assise et qu’il était bien placé pour avoir une vue en ligne directe sur ses jambes par dessous la table, il arrivait à voler quelques images de la naissance de ses cuisses. Pour ce faire, il restait attentif, attendant le moment où elle croisait les jambes, et là, en ce moment furtif où une jambe se lève, il prenait sa photo mentale, avant l’atterrissage sur l’autre jambe et la fermeture du champ. Parfois aussi elle se laissait distraire et lâchait le frein qui gardait ses cuisses solidement serrées, lui dévoilant son entrecuisse qui se fermait généralement dans une ombre obscure. Mais rarement, et ceci n’est arrivé que cinq ou six fois durant ses trois années de collège, la fente était assez large pour lui laisser un rayon jusqu’à la petite culotte, bleue, blanche ou rouge. Ces images lui reviennent à l’instant, intactes, comme s’il les avait vécues hier ou tout à l’heure.


Ginette ne se doute pas de ce qui lui arrive et continue sa succion avec application, essayant de lui donner le meilleur d’elle-même. Ali lui fait un effet bizarre, elle se sent motivée de bien faire, ce qui ne lui arrive pas souvent, pour ne pas dire jamais. La queue est moyenne par rapport à ce que peut prendre sa bouche, et elle la sent déjà se perdre dans son con. Une idée lui passe par la tête. Elle va lui permettre de la sodomiser, ce qu’elle n’accepte que rarement et avec un fort supplément. Elle pense qu’ainsi elle pourra mieux le satisfaire. Elle a peur de le décevoir !


Ali divague encore plus dans son enfance, envoûté comme il est à goûter à la mémorable fellation de Ginette. Celle-ci voit sa montre et constate qu’il leur reste encore plus d’une demi-heure, elle se décide alors à lui prolonger la dégustation. Comme anesthésié par le plaisir qui l’assaille, Ali fait rapidement le saut entre ses années de collège interrompues par manque de moyens et sa nuit de noces, entre les deux il n’y avait aucune histoire de femmes.


Il avait cru sur parole sa mère qui lui disait qu’elle lui avait choisi la plus belle fille de tous les villages de Tataouine. Comme le voulait la coutume, il n’avait jamais parlé de ses préférences, et comme le voulait encore la coutume, il devait patienter jusqu’au jour de ses noces pour voir celle avec qui il devait partager sa vie, ses joies et ses malheurs. Faut-il dire qu’il a été déçu lorsqu’elle débarrassa son voile, et encore plus lorsqu’elle a montré ses petits seins pointus ? Rien qu’à y penser, il se couvre de remords, car quoi qu’il en soit, c’est avant tout la mère de ses enfants.


Il savait qu’elle ne serait pas blonde, mais il voulait de la chair en abondance et il s’était trouvé avec un bâton de balai, « Assa chkobba » comme il se plaisait à l’appeler. Plusieurs fois, avant de faire des enfants, il avait pensé à la répudier, mais ce n’était pas si simple. Il reculait devant les complications familiales que cela allait faire, du fait que son beau-frère était le mari de la fille d’un oncle maternel auquel il devait beaucoup depuis la mort de son père. Eh oui, c’est ça le bled, un réseau de conventions et de solidarités auquel il fallait se soumettre, il lui aurait fallu un grand courage pour rompre son mariage, ce qu’il n’avait pas fait, et finalement il ne le regrettait pas, du moins c’est ce qu’il pense à l’instant même. Ces réflexions le fatiguent, il change de registre. Il revoit la maison creusée au flanc d’un roc argileux où il vivait avec sa mère, ses deux frères, sa sœur, deux de ses oncles et sept cousins avec leurs femmes et leurs enfants.


Il a un petit pincement de cœur à se rendre compte que cette maison est aujourd’hui abandonnée, laissée en friches, probablement envahie par les lézards, les scorpions, les serpents et les vipères. La nostalgie de cette période de sa vie, marquée par l’indigence et la misère, est toujours vivace. Dans la fraîcheur enivrante de l’alcôve du fond qui rutilait sous le crépi de chaux jaunâtre récemment appliqué pour fêter l’occasion, il fit l’amour pour la première fois. Il vit le corps de sa femme, nue, grande et filiforme. Elle s’était étalée devant ses yeux, tremblante et frémissante de peur. Il avait également peur, il devait faire ses preuves ! Dehors, on attendait la serviette maculée, signe de pureté pour elle et de virilité pour lui. Il fallait faire bien et vite. Mais depuis le matin il bandait déjà comme un âne, et le trac n’a fait que renforcer la rigidité de son sexe. De sa femme, il ne voyait plus que le sexe épilé et miroitant sous les réverbérations de la lampe à huile qui éclairait la chambre. De ses deux mains il lui écarta les jambes, se mit entre ses cuisses et s’introduit d’un coup sec et pur. Il sentit la membrane craqueler et son membre occuper les lieux. Elle n’émit aucun son, elle ne fit aucun geste, elle pleurait silencieusement. Il sortit et observa les gouttes de sang dégouliner. Il ouvrit légèrement la porte et jeta la serviette, et aussitôt ronronnèrent en valse continue les cris de joie de sa mère et sa belle mère, puis ceux de ses tantes et d’autres femmes, sons stridents et discontinus qui durèrent un bon moment. Mais il était déjà revenu à sa quête pour terminer son travail et exploser pour la première fois dans le ventre d’une femme. Enfin il s’abandonna sur elle et lui fit un premier baiser.


Il se souvient que cette nuit-là, et celles qui allaient suivre, il s’était repu bien au-delà de ses déceptions, la flamme de sexe qui l’avait emporté ne lui laissait aucun répit. « Et viens que je te nique », disait-il à sa femme, plusieurs fois par jour. Elle rougissait mais s’exécutait sans souffler un mot. C’est après que les choses se sont compliquées, jusqu’à ce qu’il se retrouve en France dans un troupeau de migration vers le Nord.


Ginette a redoublé d’intensité, à la succion douce presque mélodique, elle alterne une masturbation énergique. Appuyant de deux doigts solides sur la hampe et coulissant la fine membrane le long de la pine, elle garde le gland dans sa bouche et le martèle de petits coups de langue.


Il revit les premiers instants de son débarquement à Marseille avec le balbutiement du cœur d’un enfant. Le ciel moutonneux, le tonnerre et la pluie qui suivit. Le froid glacial contre lequel il n’était pas bien armé. La tronche austère du policier lui tamponnant le passeport sans même le voir. Les choses ont changé depuis. Ses premiers pas dans la ville. Tout le long du voyage, il rêvait de niquer des blondes, un de ses cousins déjà émigré ne lui disait-il pas que la queue de ses semblables était bien cotée de l’autre côté de la méditerranée où les hommes sont fades et les queues froides, et que la file des femmes qui demandaient des queues étincelantes et chaudes ne désemplissait jamais.

Les premières semaines, il ne cessait de déambuler dans les rues de Paris avec son cousin, celui-là même qui se vantait de ses exploits virils, grimaçant à chaque blonde qui passait, en vain. Il a fini par comprendre, et fidèle comme il était à la tradition, il allait contribuer à perpétuer le mythe chaque fois qu’il revenait au bled. Mais à partir d’aujourd’hui ce ne sera plus des bobards, le voilà se tapant une vraie blonde, et se faisant sucer de surcroît, tous ces amis du village devront le croire, ils l’ont déjà cru lorsqu’il mentait. Il pense déjà à ce qu’il dira de cela, et à comment il le dira.



C’était déjà trop tard. Elle recueille dans la bouche un jet chaud et abondant. Sans hésiter, elle décide de l’avaler. Elle garde la queue dans sa bouche. Celle-ci tressaille à deux reprises, émettant encore du foutre, puis se calme, flanche, sans toutefois perdre toute sa raideur. Ali se replie sur elle et lui donne un baiser sur la tête.


Ils prennent un petit moment pour souffler et s’essuyer. Ali s’ébroue vivement sous le choc du plaisir qu’il vient de subir alors que Ginette lui maintient le sexe dans une main, se demandant s’il va pouvoir assurer une nouvelle décharge. Il la complimente comme il peut sans oser la fixer dans les yeux. Ginette décèle dans son regard fuyant des remous très profonds.


Il a fait du haram (interdit) et cela lui comble l’esprit, il pense à un malheur qui peut s’abattre sur sa famille et n’en démord pas. Mais sa queue reste turgescente dans la main de Ginette qui la secoue doucettement, elle s’étale sur le lit et lui propose de s’introduire.


Ali balaye du regard le corps qui lui est offert. Il n’en croit pas encore ses yeux. Il se met entre les deux grandes cuisses fléchies et légèrement écartées. Le pubis gonflé de Ginette est souligné par l’échancrure géante et béante, l’appelant à la visiter. Sans attendre, il entre. La porte est ouverte et les parois sont glissantes, il ne trouve aucun mal à aller au bout, à sentir la chaleur de cette chatte mouillée envelopper toute sa queue tendue. Il entreprend alors un va-et-vient régulier, rythmé, sans concessions. Dans chaque coup il met toute son âme, toute son énergie vitale, toute sa hargne. Pour Ginette l’exercice physique est banal, mais psychiquement elle sent qu’il y a quelque chose de différent, d’étrange, d’incompréhensible ! Il y a eu, quelque part en elle, un déclic, une décharge soudaine qui a fait qu’Ali n’était pas uniquement le millionième client de Ginette, mais quelqu’un d’à-part, de différent, de singulier. Elle cherche à comprendre pourquoi, mais en vain ! Un quart d’heure passe ainsi, peut-être plus, elle ne voit plus sa montre. Toute sa satisfaction est de sentir qu’Ali est satisfait, tout son bonheur est de sentir le sien.


Enfin Ali s’écarte, peut-être épuisé. Ginette se redresse légèrement, se retourne sur son ventre puis se met à quatre pattes :



Il n’a pas compris immédiatement, elle lui indique l’orifice par l’index. Mais c’est un grand interdit que d’enfoncer la queue dans le trou de l’anus, il reste perplexe ne sachant s’il doit obéir. Sentant son hésitation, elle y introduit une phalange de son majeur :



Il se dit qu’au point où il en est avec sa propre conscience, un péché de plus ou de moins ne changera rien à son sort, il se décide alors à se laisser découvrir ce nouveau plaisir. Au-delà de cette circonstance particulière, Ali est un vrai téméraire, il aurait pu faire parler beaucoup plus de lui si le hasard de la vie l’avait mis dans d’autres conditions. Il est capable, dans son petit univers de moins que rien, de prendre des initiatives étonnantes et courageuses, bien qu’anodines eu égard à nos autres âmes corrompues.


La croupe de Ginette s’étale devant lui en deux dunes éclatantes séparées par un sillon ombragé d’inégale profondeur. Il y voit un vrai paysage désertique. Faute d’autres exemples pour comparer, il ne sait pas si c’est vraiment joli, en fait, il ne se pose même pas la question. Pour Ginette, qui attend au moins un petit compliment – qu’elle n’aura que quelques jours plus tard – des derrières comme le sien, il ne doit y en avoir que quelques exemplaires dans le monde, tout au plus chez deux ou trois stars étrangères du X.


C’était sa manière à elle de vaincre le spleen. Par ses mains aux doigts largement écartés, Ali essaie d’épouser la rondeur des lobes, il n’arrive à couvrir qu’un quart de la chair qui rosit sous la pression de ses doigts. Il descend la tête et ajuste les yeux à quelques centimètres dans l’axe du trou, comme s’il voulait le percer du regard avant de le pourfendre de son pieu. Dans la foulée, il recueille l’odeur caractéristique du lieu et se fait courage de l’ignorer, voire d’y percevoir un certain charme. D’une légère pression, il écarte les fesses et distend le sphincter, le champ devient plus large le laissant admirer des petits cercles concentriques, de plus en plus foncés, parcourus par les stries transverses qui plongent en fuseau vers le point final, plus noir que le nuit. Il s’y appesantit tellement que Ginette finit par hurler :



Un coup d’œil sur sa montre, il ne lui reste que cinq minutes dans le temps calendaire, ce temps irréversible qui court inexorablement et nous mène à notre fin. Il aurait pu, s’il avait été un peu plus cultivé, déceler une certaine similitude entre ce qu’il voit et le temps de l’Être qui se rétrécit jusqu’au néant. Être et temps, Être et néant, c’est une affaire de philosophes desquels Ali est à mille lieux. Mais justement, n’est-il pas, lui le troglodyte, cet Être-là en ce moment précis où devant un point noir, il se laisse assaillir par un instinct originel, débridé du moindre calcul mental, loin de la raison, du pressentiment, de toute déchéance, de la moindre conceptualisation d’actes ou de faits ? N’est-il pas le surhomme tant convoité ? Le salut du genre humain ? L’homo-supra-sapiens que cherchent philosophes, anthropologues du futur et autres experts des sciences cognitives et d’autres conneries. La question reste à approfondir.


Il se grouille, se redresse, campe sur un genou et une jambe en équerre, il s’appuie fermement sur les flancs de sa compagne et tente d’enfoncer d’un coup sa pine rouge et raide.



Il comprend à peine, son désir est si fort qu’il a fini par perdre sa tendresse habituelle. Il fait ce qu’il peut, force son passage sous les cris de Ginette qu’il n’écoute plus, de plus en plus fort, nonobstant la résistance du trou de cul et de ses muscles contractés. Il y va de toute ses forces, sous les cris de Ginette, s’enfonçant millimètre par millimètre jusqu’à ce qu’il butte l’aine sur les fesses écrasées qui l’empêchent d’aller plus loin. Il entreprend alors un va-et-vient sauvage, comme un assoiffé qui trouve une source d’eau, limant à chaque coup le muscle qui tarde à se dilater. Ginette est devenue blême, aucune goutte de sang ne remonte plus à sa face désormais plus blanche que neige.



Sa voix n’est plus celle de tout à l’heure, elle a pris du volume, et étrangement elle reste agréablement sensuelle.



Fort heureusement que Ginette n’a rien compris, car, et comme à l’habitude quand quelqu’un est pris dans une démence aussi véhémente, Ali a proféré ces injures dans sa langue d’origine, mélange d’arabe et de berbère. Ginette en apprendra quelques mots après.


Six heures plus tard, dans le commissariat du douzième arrondissement de Paris, un officier leur récite sèchement le procès verbal de leur arrestation.



« Jeudi 15 Septembre 1983,


Alertés par des riverains, deux sergents de la brigade des mœurs se rendent rue du Gabon vers 13 h15. Dans une camionnette immatriculée à Paris se trouvent Ginette Merle et Ali Barkous en situation de fornication patente. Ginette, en apparent désarroi, criait à plusieurs reprises « Arrête, je t’en supplie ». Malgré les fréquents appels des officiers, Ginette et Ali ne se sont pas rendus. Les officiers ont fait intervenir un serrurier de Vincennes pour ouvrir la porte arrière de la camionnette, les deux protagonistes étaient dans une pose indécente et il fallut l’intervention des officiers pour les séparer.


Ginette est connue par la brigade des mœurs pour racolage passif sur le Cours de Vincennes. Elle a été le sujet de trois amendes et a été sermonnée de ne plus se prostituer. La camionnette, qui est à son nom, n’est pas assurée et n’a pas de certificat de contrôle technique. Ali, employé à la mairie de Vincennes, apparemment sans histoires, n’a pas d’antécédents judiciaires.


Après confrontation des deux, Ginette déclare ne pas vouloir déposer de plainte pour abus sexuel avec violence préméditée et soutient que ses cris étaient proférés sous l’impulsion d’un plaisir intense. Elle affirme ne pas avoir été agressée d’aucune manière et qu’elle était complètement consentante. En outre elle affirme ne pas avoir perçu de rémunération. »



Ginette écope d’une large amende. Ali est libéré sans poursuites, mais il a eu la frayeur de sa vie.


Depuis, dans l’insalubre foyer de travailleurs où habite Ali, les locataires se sont faits aux jappements de Ginette. C’est là où elle travaille désormais, offrant des moments de joie aux tronches assombries par une vie de solitude et de labeur.


Toutefois, elle réserve toujours le meilleur d’elle-même à Ali. Elle le laisse même l’embrasser dans la bouche.