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Temps de lecture estimé : 10 mn
23/06/11
Résumé:  Un couple en crise, un jeu d'exhib, un arroseur arrosé... L'une des vies d'Amélie, qui, comme les chats, en possède neuf... Neuf portraits de femme, neuf rêves érotiques.
Critères:  fh fhh inconnu parking jalousie exhib fellation pénétratio -couple -bourge
Auteur : Ambre  (Ambre, jeune femme de 34 ans auteure de nouvelles érotiques)      Envoi mini-message
L'autoroute

La Mercedes avalait le bitume depuis dix kilomètres, mais ils n’avaient croisé personne sur l’autoroute. Enfin, personne, excepté un car de retraités belges, ou deux ou trois familles en monospace, en partance pour le week-end prolongé. Pas de quoi mettre à exécution leur plan. Amélie regardait par la vitre, l’air complètement absent, indifférente à son mari. Vincent, lui, avait les mains serrées sur le volant, les mâchoires crispées.


C’était son idée, à lui, il avait bataillé pendant des semaines, pour qu’elle accepte enfin de le suivre dans son fantasme. Vu la situation où se trouvait leur couple, ce n’était plus seulement une fantaisie, c’était devenu une opération d’urgence… Vincent et Amélie étaient mariés depuis dix ans, et formaient aux yeux de tous un couple « smart », un couple qui répondait parfaitement aux codes et aux clichés de la bourgeoisie versaillaise. De belles carrières, lui cadre bancaire, elle médecin, une belle villa, des dimanches matin au tennis-club… Mais une vie sexuelle aussi riche et palpitante qu’un jour en prison. Non pas qu’Amélie soit totalement coincée, loin de là, mais en l’espace de dix ans, elle avait fini par considérer le sexe comme une tâche à accomplir, un rendez-vous à heure fixe, à caser entre le cours de yoga et le film du dimanche soir. Vincent, avec une pointe de mauvaise foi, en avait fait le prétexte pour craquer, un soir, et passer le « week-end au ski avec les copains de fac », en compagnie de Christine Bertaut, gestionnaire de patrimoine, et accessoirement collègue.


Mais Vincent n’avait pas prévu qu’un vieux reste d’éducation « comme-il-faut » allait lui gâcher son plaisir. Culpabilité ou sens du devoir, lorsqu’il retrouvait Christine, sa virilité lui faisait souvent faux bond… La liaison, qui avait commencé dans l’excitation et la fièvre, retomba comme un soufflé, laissant notre pauvre cadre bancaire à ses frustrations. Finalement, il avait trouvé une petite bouffée d’air sur un forum internet, consacré à la sexualité.


Sous le pseudo « Horus 17 », il confessait ses (més)aventures, tandis que d’autres hommes offraient des conseils ou, du moins, une oreille bienveillante. Chacun alimentait le confessionnal à sa façon : il y avait les jeunes papas, qui se sentaient exclus par leur femme depuis la naissance du bébé, les « vieux mariés », qui venaient expliquer, à grands coups d’anecdotes, pourquoi leur épouse était plus mégère que celle du voisin… Une sorte de place du village, en fait, mais avec l’avantage certain de l’anonymat, ce qui arrangeait tout le monde, vu les sujets abordés.


Vincent avait un contact privilégié avec un certain « Logan », qui avait pour principale qualité de compatir à toutes ses histoires. Ce « Logan » avait suggéré à Vincent de pimenter sa vie sexuelle en faisant un petit jeu de rôle avec Amélie, pour briser la routine. Rien que de très banal, mais Vincent n’y avait tout bêtement pas pensé, ou plutôt, pas osé penser. Il n’avait aucune idée de la réaction de sa femme, mais il craignait de passer pour un pervers à ses yeux. Et puis, un jeu de rôle, d’accord. Mais l’imagination n’était pas le fort de Vincent, plus doué pour évaluer les risques financiers, que pour écrire des scénarios cochons. « Logan » était venu à son secours, en lui glissant deux trois idées.


Pour sa part, il avait eu de bons résultats avec le coup de l’autoroute. Le coup de l’autoroute ? « Logan » ne se fit pas prier pour détailler : il s’agissait de rouler, la nuit, sur l’autoroute, en couple, et de faire un peu d’exhibition envers les routiers. Cette étape une fois franchie, « Logan » jurait à Vincent que sa femme avait tellement été excitée, qu’elle avait voulu recommencer la semaine suivante, et que leurs rapports étaient redevenus aussi chauds qu’avant. « Bon, au point où j’en suis, se dit Vincent, soit je prends le taureau par les cornes, soit je continue à me branler en cachette… » Encore devoir se masturber, sans conviction, devant un mauvais film porno, c’était l’image de trop, la goutte qui fit déborder le vase déjà bien rempli depuis quelques temps.


Il a d’abord saisi l’occasion d’une émission télé, consacrée aux couples « libérés », pour glisser quelques allusions, mais Amélie avait passé une heure trente à taxer les invités de l’émission de « psychopathes », de « dégueulasses », bref, ce n’était pas gagné. Pendant des jours, il a tout essayé, la plaisanterie, les susurrements, les supplications… Et finalement, à bout de nerfs, une espèce de menace de divorce, apparemment pas très prise au sérieux par Amélie, qui haussa les épaules, ricana, et bouda pendant trois jours.


C’est l’usure, finalement, qui a fini par servir Vincent. Amélie se dit que si elle acceptait, il se rendrait compte tout de suite qu’elle n’aimait pas ça, et ne reviendrait pas l’embêter avec ses idées tordues. Et chacun finit par y trouver son compte, lui, persuadé qu’elle allait se transformer en chienne lubrique, elle convaincue de le dégoûter de ce genre de conneries.


Et les voilà, ce vendredi soir, en train de rouler sur l’autoroute de Normandie, sans réussir à croiser un seul routier… Vincent se mordit la lèvre « Quel con ! » il venait de réaliser que le samedi soir, à partir de vingt-deux heures, les poids-lourds étaient interdits de circulation ! Eh merde ! Ça flanquait tout par terre ! Il avait envie de se coller des baffes, et se demandait comment il allait réussir à faire quelque chose de cette nuit. C’est alors qu’il vit le panneau indiquant l’aire de repos : « Eh bien, s’ils ne roulent pas, au moins ils sont parqués là, non ? » Il n’avait pas envie de laisser tomber, là, à quelques mètres du but, alors qu’il s’était donné tellement de mal à la convaincre. Il prit la voie de décélération, et déjà il apercevait les camions garés pour le week-end. Des Polonais, des Tchèques, des Espagnols… Tous cloîtrés sur ce rectangle de bitume, avec la station-service et les toilettes en guise de panorama.


Amélie comprit ce qui se passait, et commença à regarder Vincent en fronçant les sourcils. Pas question de lui laisser s’imaginer quoi que ce soit. Elle allait tout saboter, un point c’est tout, elle irait complètement à reculons, il sera bien obligé de tout arrêter. Mais Amélie n’aurait pas besoin de ça : la poisse s’acharnait sur Vincent, tous les routiers étaient enfermés dans leur cabine, et l’aire était aussi déserte que la lune. Amélie eut un petit sourire en coin. Vincent, lui, avait la tête d’une victime de redressement fiscal. (« Merci pour l’idée, Logan, super plan, merci encore ! »)


Pendant ce temps, sur l’autoroute, Maxime roule sans stress. Un CD de Johnny Cash en fond sonore, et surtout, surtout, c’est le début de son week-end, le premier depuis une éternité, depuis qu’il a trouvé ce job dans un resto parisien. Bon, il ne va pas flamber à Deauville, il part voir sa mère ; mais la simple idée de ne plus voir ces têtes-à-claques de clients over-friqués rend ce week-end paradisiaque.


Il décide de faire de l’essence et d’acheter un sandwich, il a eu la flemme de s’en préparer. Il repère la station-service et sa boutique, fait le plein, et finit par se poser, une toute petite coccinelle parmi les 38 tonnes garés en épi. Il sort se dégourdir les jambes, un jambon-beurre et un jus d’ananas en guise de butin. C’est alors qu’il a l’impression d’avoir une hallucination : à vingt mètres de lui, une superbe nana en talons hauts et petite robe noire a les seins à moitié découverts, et sa robe remonte à la naissance de ses cuisses. Elle se tient un peu penchée en arrière sur son siège, la portière ouverte, face à Maxime. Un réflexe bien humain gonfle la braguette du jeune serveur, qui réalise aussi vite que le mari de la fille est au volant. Ah ? Un couple exhib ? Comme la plupart des hommes, Maxime avait ce fantasme parmi d’autres, mais ce n’était qu’un fantasme, il n’avait jamais cherché à concrétiser. Il se trouve soudain très bête avec son sandwich et sa canette, et reste planté là, sans trop savoir que faire. Mater ? « Ben, oui, Maxime, mon grand, t’en as rêvé plein de fois, profite ! » En essayant de garder un maximum de sang-froid, il recule rapidement pour déposer dans sa voiture ce qui l’encombre. Mais curieusement, il n’a pas envie de rester cloîtré dans son véhicule, ce qui serait pourtant bien confortable et pratique pour se branler tout en regardant. Il ressort, repasse lentement devant la Mercedes, et se demande si sa chance va continuer, si, ô miracle, le mari est un préteur.


Amélie est complètement perturbée. Elle ne comprend pas pourquoi cette situation débile lui donne des frissons délicieux. Elle a croisé le regard de ce type, qui passait là, avec son sandwich, et elle a bien vu que sa queue avait gonflé sous son jean. Déclic, retour à une sensation primitive, elle sent son sexe devenir humide de seconde en seconde. Elle se rend compte qu’elle aime se voir désirée comme ça, pas comme la gentille Amélie de la Serre, épouse Varrois, qui se dévoue à ses patients et fait du yoga, non, désirée comme une femme qui jouit de montrer sa chatte au premier venu, juste pour le plaisir de deviner la raideur de sa queue.


Vincent n’en revient pas, il voit sa femme se transformer en une espèce de salope allumeuse, elle qui lui cassait d’habitude les c…s avec toutes ses simagrées, et pas comme ci, pas comme ça, et pas maintenant… La voilà qui invite du doigt ce petit con, l’autre main glissée dans sa fente ! Il hésitait entre l’envie de rester, car elle était sacrément bandante Amélie, ce soir-là, et l’envie de refermer la portière, de se barrer de ce parking sordide, et de lui faire l’amour jusqu’à plus soif une fois le seuil de la maison franchi.


Maxime a une furieuse envie de trousser cette fille, mais la présence du type lui coupe l’élan. Il a peur de tomber sur un bi, qui essaierait de l’enculer à la première occasion venue, profitant que sa victime est occupée à baiser sa femme. Il avance lentement, et Amélie continue de lui faire signe d’approcher. Vincent, lui, commence vraiment à trouver que ça va trop loin : il fait ça pour pimenter son couple, pas pour être cocu avec le premier débarqué ! Mais Amélie se lève, indifférente à Vincent qui essaye à la dernière seconde de la retenir : elle va à la rencontre de Maxime, en roulant un peu des fesses, à petits pas, tandis que son mari devient blanc comme un linge.



Il n’arrive même pas à répondre, tellement ça lui semble irréel, cette femme, là, sortie de nulle part qui lui propose de la sauter, là, de suite !



Il n’a pas terminé sa phrase car Amélie a collé ses lèvres contre les siennes, et frotte son corps contre celui de Maxime, qui transpire à grosses gouttes. Vincent assiste à la plus grande baffe que son ego ait eu à recevoir. Lui qui se voyait comme le sauveur de leur libido, le coq prêt à tout pour décoincer sa femme, il subissait le retour du bâton à la puissance mille. Et, au lieu de bander comme un âne et de venir faire l’amour à Amélie, il restait, là, comme un con, le regard dans le vide, affalé au volant de la Mercedes.


Amélie, complètement déchaînée, entraîne Maxime un peu à l’écart, et commence à faire sauter un à un les boutons de son jean, gênée par l’érection ultra conséquente qu’elle abrite. Elle n’avait jamais pris vraiment de plaisir à sucer Vincent, elle se contentait d’habitude d’un rare et basique pompage, mais la voilà qui commence à prendre la queue de Maxime et à l’engloutir en poussant de petits gémissements, accroupie d’une façon hyper obscène…


Vincent n’en peut plus. Il va devenir dingue s’il reste là les bras ballants, et n’a, à vrai dire, même pas envie de casser la gueule au type, puisque c’est lui-même qui s’est fourré dans ce truc insensé ! Alors, il sort, claque la portière, et enfin décidé à montrer une réaction, commence à se débraguetter. Amélie, elle, s’éclate, et l’arrivée de Vincent ne la perturbe pas plus que ça.


Maxime, gêné, mais pas assez pour arrêter de se faire sucer, n’ose pas regarder Vincent. Et puis, de toute façon, cette fille a une langue d’enfer, elle s’enroule si bien autour de son gland, pour redescendre et revenir, qu’il sent la fin arriver. Il sent sa queue prête à exploser et gémit pour prévenir Amélie. Soudain elle cesse de le sucer, et se retournant contre la voiture, l’invite à la baiser en levrette. Maxime, au bord de la jouissance, a les mains qui tremblent, et n’arrive pas tout de suite à diriger sa queue pour la pénétrer. Mais lorsqu’il glisse enfin dans ce délice brûlant et humide, il n’arrive même plus contrôler ses coups de reins, une main sur les hanches d’Amélie, et l’autre sur les siennes, comme s’il voulait se soutenir lui-même, prêt à tomber par terre. Il sent à chaque coup la chatte d’Amélie se contracter par à-coups, et les parois se resserrer autour de lui comme un étau. Rapidement, il pousse un râle et sent son foutre gicler avec la puissance d’un coup de feu. Ça n’a duré que deux minutes, mais jamais il n’avait joui comme ça ! Maxime, complètement K.-O., a la tête qui tourne et un peu de mal à émerger de son orgasme… Mais Amélie a déjà pris la bite de Vincent et lui offre une pipe tout aussi somptueuse que pour Maxime, celle dont il rêvait depuis longtemps et qu’elle n’osait pas lui offrir. Il jouit très vite, trop vite, et Amélie a un sourire qui en dit long en se relevant. Quelques instants après, Maxime se rajuste, Vincent aussi, et Amélie a essuyé les traces de ses coquineries avec un mouchoir.


Maxime ne savait pas quoi dire (« Merci » ? Euh…. « Bonne fin de soirée ! » non, décidément non…) alors, faute de trouver les mots adaptés à cette situation, décidemment incroyable, il se contenta de faire un rapide clin d’œil à Amélie, et repartit, un peu gêné quand même, vers sa petite voiture, et vers son week-end en Normandie (qui, maintenant, lui paraissait bien fade).


Vincent et Amélie regagnèrent la Mercedes, et c’est dans un silence lourd comme du plomb que le trajet du retour s’effectua.




Six mois plus tard…


Vincent a donc réussi à mettre au jour la belle salope qui dormait en sa femme. Mais un poison insidieux s’était invité dans leur couple : la jalousie.


Amélie s’épanouissait de jour en jour, devenait de plus en plus sexy, et Vincent se demandait, « Me tromperait-elle avec lui ?» à chaque fois que le regard d’un homme s’attardait sur elle, au marché, à la sortie de son cabinet, au cinéma, chez le garagiste…


Vincent n’avait même plus d’oreille compatissante pour écouter ses malheurs. Ah, ça, non, il ne risquait pas de revenir sur le forum, si c’était pour tomber sur un abruti comme Logan, et ses conseils à la con !